1 Thème : La Renaissance Fiche culture générale : Ecrivains de la

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1 Thème : La Renaissance Fiche culture générale : Ecrivains de la
Thème : La Renaissance
Fiche culture générale : Ecrivains de la Renaissance.
RABELAIS (1484 - 1553) est typique de la Renaissance en ce qu’il mélange l’attitude d’un esprit lettré
et les traditions populaires et médiévales. Le savoir est donc mêlé ici à l’exubérance carnavalesque.
Rabelais est un homme cultivé en de nombreux domaines (religion, médecine, littérature, langues
anciennes…). Sous le nom d’Alcofribas Nasier (anagramme) il publia en 1532 les aventures de
Pantagruel, puis celles de son père Gargantua en 1534. Ces œuvres seront suivies par le Tiers livre, le
Quart livre et le Cinquième livre, qui forment tous un ensemble continu de la même histoire. Le but
poursuivi par cet auteur est de faire rire tout en instruisant.
Gargantua est nommé ainsi parce qu’il réclama « A boire ! » juste après sa naissance. Il est d’abord
élevé chez les « sorbonagres » (référence à la Sorbonne) mais est pris en main par un humaniste
(Ponocratès : « le bourreau de travail ») par la suite. Le livre suivant, Pantagruel, raconte la naissance
du fils de Gargantua et sa rencontre avec le débrouillard Panurge. C’est de ce nom et d’un épisode
présent dans le Quart livre que provient l’expression « mouton de Panurge. ». Les autres livres
racontent les mésaventures de Pantagruel et ses compagnons.
DU BELLAY, RONSARD et la PLEIADE : La volonté de ses auteurs est de créer de toutes pièces une
poésie en langue française. Du Bellay (1522-1560) rencontra Ronsard (1526-1585) et forma avec lui
un groupe de jeunes poètes nommé en 1556 « la Pléiade », en référence à une constellation de sept
étoiles dont s’étaient parés des poètes alexandrins. Ces poètes introduisent le sonnet italien, inspiré
de Pétrarque et prennent pour modèles Pindare ou Horace. Du Bellay est surtout connu pour ses
Regrets dans lesquels il chante la nostalgie du pays, et Ronsard pour ses Amours et ses Sonnets pour
Hélène (1578).
MONTAIGNE : Michel Eyquem de Montaigne connaît le latin, le droit et possède une très large
culture sur l’Antiquité. Il fut aussi l’ami de La Boétie, auteur du traité De la servitude volontaire.
Lorsque ce dernier meurt précocement en 1563, Montaigne se promet de faire vivre son souvenir et
insérera au milieu de ses essais un chapitre consacré à l’amitié (« parce que c’était lui, parce que
c’était moi. ») Montaigne déclarait écrire ses Essais pour échapper à la mélancolie.
Pour la première fois, le mot « essais » est employé en littérature. Il rend compte d’un exercice de
pensée sur un thème. Cet exercice arrive cependant toujours à la même conclusion que tout est en
perpétuel mouvement. Les coutumes, les opinions varient selon le temps et le lieu. Dès lors,
l’homme n’est pas un point fixe au sommet de la création divine : l’impuissance de sa raison à arriver
à une conclusion stable et définitive le ramène au même rang que les animaux. Néanmoins,
Montaigne revendique dans toute son œuvre la volonté de se peindre lui-même, de ne se
préoccuper que de son « moi », dans la mesure où « chaque homme porte la forme entière de
l’humaine condition ». Du coup, le style des Essais peut paraître quelque peu délié et ses réflexions
semblent partir dans tous les sens même si l’unité de ce « moi » garantit aux Essais leur cohérence.
Prolongements :
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Pascal fit la critique de Montaigne et de ce « sot projet qu’il a de se peindre. », le « moi »
étant pour lui profondément haïssable. A l’inverse, Voltaire y vit un « charmant projet »
dépeignant la nature humaine.
Elie Faure, dans un livre de 1926, dépeint l’influence de Montaigne sur Shakespeare,
Cervantès et Pascal.
La photographie officielle de F.Mitterrand comme président le représente devant une
bibliothèque avec les Essais de Montaigne ouverts à la main.
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CERVANTES (1547-1616): Cet auteur est surtout connu pour son œuvre Don quichotte, au point
qu’en français est apparu le nom « donquichottisme » pour désigner des initiatives généreuses mais
chimériques envers les opprimés. Bien que Cervantès ait publié d’autres ouvrages, celui-ci a été
particulièrement apprécié, au point que l’auteur fut identifié à l’Espagne, tout comme Dante fut
identifié à l’Italie et Goethe à l’Allemagne.
Don quichotte est une satire des romans de chevalerie très populaires dans toute l’Europe de
l’époque. Inspiré par le roman picaresque et le Roland Furieux de l’Arioste, Cervantès dépeint un
personnage entièrement absorbé dans un idéal que les romans de chevalerie lui ont fabriqué. Ce
personnage est malheureux parce qu’il vit dans un monde noble qui n’est pas le véritable monde qui
l’entoure. Aidé d’un paysan de village qu’il prend comme écuyer, Sancho Pança, Don quichotte
attaque des moulins à vent, qu’il prend pour des géants, des moines bénédictins, qu’il croit être des
enchanteurs et s’essaie à conquérir une princesse qui n’est qu’une simple paysanne. Ce roman, à
travers le portrait de ce personnage fou et sympathique, déplore ainsi la perte des idéaux
chevaleresques auxquels l’Espagne accorde tant d’intérêt.
SHAKESPEARE (1564-1616) : Shakespeare est, par définition, l’auteur de l’Angleterre. Il expose les
folies de l’âme humaine, du pouvoir et de l’amour : les passions humaines provoquent
d’irrémédiables désordres, attachés au côté nocturne de l’âme humaine. De même, la vie comprend
une part de rêves, de sommeil, au sein duquel la conscience n’est qu’un faible îlot. (cf Caldéron ; La
vie est un songe.)
Sa vie nous est très peu connue, au point que l’on a pu douter de son existence propre. Nous savons
principalement qu’il fut acteur, puis auteur de théâtre, sous le règne d’Elisabeth. Le théâtre
élisabéthain est alors reconnu comme « le grand art » de l’époque et s’adresse à un public très varié
dans ses conditions sociales. Ce théâtre se pratique à ciel ouvert, de jour, sans rideau ni rampe et les
pièces sont jouées sans interruptions en actes. Tous les acteurs sont des hommes jusqu’en 1660.
Les premières pièces de Shakespeare sont des pièces historiques (Henri VI, Richard III, Richard II,
Henri IV, Henri V ). Elles exaltent le sentiment national anglais et mettent en scène des personnages à
la psychologie complexe, tout à la fois machiavéliques et impériaux.
Viennent ensuite des comédies : La Comédie des erreurs, la Mégère apprivoisée, le Songe d’une nuit
d’été et les Joyeuses commères de Windsor. Beaucoup de bruit pour rien, Comme il vous plaira et la
Nuit des rois sont également des comédies.
Les tragédies, enfin, commencent avec Titus Andronicus (la plus violente) et la fameuse histoire
d’amour impossible opposant les familles des Capulets et Montaigus : Roméo et Juliette. Antoine et
Cléopâtre, Coriolan et Timon d’Athènes sont encore des pièces inspirées de l’Antiquité. Les plus
grands chefs d’œuvre, enfin, furent Jules César, Hamlet, Othello, Mac Beth et le Roi Lear.
Prolongements :
Les admirateurs de Shakespeare sont nombreux. Entre autres : Schlegel, Stendhal, Vigny, Hugo,
Renan et Lautréamont.
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