Roanne Eco n°7 - Décembre 2003
Transcription
Roanne Eco n°7 - Décembre 2003
N°7 - Décembre 2003 - 2,50 € Magazine de la Chambre de Commerce et d'Industrie du Roannais INTERVIEW Michel Troisgros, chef de l’année 2003 COMMERCE DISTRIBUTION Demoras voit la vie en “roses“ INDUSTRIE CTM Inox : chaud devant ! Ces entreprises qui réussissent en Roannais N° 7 / DÉCEMBRE 2003 ROANNE ECO INTERVIEW Réalisation : Chambre de Commerce et d’Industrie du Roannais 4, rue Marengo 42334 Roanne Cedex Tél. : 04 77 44 54 64 Fax : 04 77 72 17 17 www.roanne.cci.fr E-mail : [email protected] Flashage, impression, façonnage et routage : Imprimerie Chirat 42540 St-Just-La-Pendue Distribution : La Poste Produits Actualités Agenda Dossier Stratégie Michel Troisgros, élu chef de l’année 2003 par le guide Gault et Millau, évoque les chiffres clés de la SA Troisgros et nous parle de ses projets, à Paris et en Roannais. DOSSIER STRATÉGIE PAGE Secrétaire de rédaction : Claudine Auboyer Photos : Thierry Beguin Crédit photos : Christian Verdet (Mairie de Roanne) Tous droits réservés. Reproduction interdite sauf accord de la direction de Roanne Eco Michel Troisgros, chef de l’année 2003 Michel Troisgros, chef de l’année 2003 Directeur de la publication : Robert Barriquand Publicité : SARL Communiquer Tél. : 04 77 70 09 42 Conjoncture Editorial Interview ISSN : 1632-9406 Rédaction : Eric Billoir Frédéric Thomasson, Agence de presse be.presse 6 par Lucien Deveaux Commission paritaire : 0307 B 05950 Rédactrice en chef : Elisabeth Ballery PAGE SOMMAIRE Ces entreprises qui réussissent en Roannais Haut de gamme 14 Ces entreprises qui réussissent en Roannais Le Château d’Ailly entre simplicité et féerie Industrie CTM Inox : chaud devant ! International Desserts and Co augmente ses parts à l’export Commerce-Distribution Le constat est à la fois simple et rassurant : les entreprises qui se développent et créent de l’emploi en Roannais sont beaucoup plus nombreuses qu’on ne l’imagine. Demoras voit la vie en “roses” Tourisme Le Bel’Vue : à cœur Vaillant... Services Enquête. RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE PAGE 35 Fêtes de fin d’année : le renouveau des centres-ville Au moment des fêtes, les commerces de centre-ville reprennent tous leurs avantages. Quels sont les facteurs de renouveau ? Comment le petit commerce se différencie-t-il ? Perchey Organisation en tête d’affiche Multimédia In Virtuel, chirurgien de l’informatique Création-Reprise Les Salaisons Maingue osent la tradition Eau Sécheresse 2003 : l’industrie roannaise évite la surchauffe Etude économique 4 5 6 8 10 12 14 19 20 21 22 23 24 25 26 27 31 Commerce : les mutations s’accélèrent Exemples en Rhône-Alpes. Des choix pour l’avenir Jeudi 11 mars 2004 Samedi 13 mars 2004 Journée du Savoir-faire Opération Carrières et Roannais Journée des Formations technologiques et professionnelles Les 11 et 13 mars 2004 - Espace Congrès - Roanne DÉCEMBRE 2003 >Roanne Éco< 3 RUBRIQUE CONJONCTURE Le Roannais : données économiques Population 1 Emploi salariés privés et publics Evolution de la population entre 1990 et 1999 du bassin d’emploi (Arrondissement de Roanne) (Arrondissement de Roanne + Cantons de Thizy et Amplepuis) 1999 Variation absolue 1990 Arrondissement de Roanne Industrie 20 253 19 962 19 253 19 061 18 940 18 303 18 338 18 310 17 498 - 2755 - 13,6% 152 682 - 3 570 - 2,3% 20 736 20 035 - 701 - 3,4% Commerces et Services privés 15 706 16 311 16 613 17 027 17 611 17 910 18 783 18 838 18 943 + 3237 + 20,6% 176 988 172 717 - 4 271 - 2,4% Services publics 10 820 10 712 10 896 10 755 10 696 10 749 10 646 10 586 10 397 - 423 - 3,9% Total + 0,1% Source : INSEE - RGP Population et emploi 2 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 Evolution 1994/2002 156 252 Secteur Rhône Total Bassin d’emploi Variation relative Part de l’emploi public et privé dans la population totale 46 779 46 985 46 762 46 843 47 247 46 962 47 767 47 734 46 838 (Arrondissement de Roanne) 1994 30,2% 2002 30,9% EMPLOIS SALARIÉS PERDUS Nombre Evolution de 1994 à 2002 d’emplois sur 9 ans Industrie Textile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .- 1 588 . . . . . . . . - 27,1% Habillement, cuir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .- 1 190 . . . . . . . . - 43,6% Bois et papier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .- 306 . . . . . . . . - 30,8% Industries des produits minéraux . . . . . . . . . . . . . .- 195 . . . . . . . . - 38,3% Industries des équipements du foyer . . . . . . . . . . . .- 148 . . . . . . . . - 21,9% Equipements mécaniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .- 104 . . . . . . . . . - 5,0% Commerce - Services Activités associatives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .- 207 . . . . . . . . - 39,1% Administration publique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .- 51 . . . . . . . . - 11,1% Activités financières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .- 42 . . . . . . . . . - 5,9% Recherche et développement . . . . . . . . . . . . . . . . . .- 20 . . . . . . . . - 62,5% Autres (tous secteurs) . . . . . . . . . . . . . . . . . .- 1 158 . . . . . . . . - 49,1% TOTAL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .- 5 009 (estimations sur la base des extrapolations démographiques entre 1990 et 1999) Sources : INSEE - RGP/ASSEDIC/enquête CCI sur les emplois publics (hors poste agriculture) Chômage 3 Taux de chômage sur le bassin d’emploi (Arrondissement de Roanne + Cantons de Thizy et Amplepuis) EMPLOIS SALARIÉS CRÉÉS . . . . . . . .Nombre . . . . . . Evolution de 1994 à 2002 d’emplois sur 9 ans Industrie Métallurgie et transformation des métaux . . . . . . . . .251 . . . . . . . . . 23,3% Construction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .232 . . . . . . . . . . 9,1% Industries agricoles et alimentaires . . . . . . . . . . . . . .174 . . . . . . . . . 11,7% Edition, imprimerie, reproduction . . . . . . . . . . . . . . .124 . . . . . . . . . 33,8% Commerce - Services Services opérationnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1 084 . . . . . . . . . 98,1% Santé, action sociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .805 . . . . . . . . . 30,0% Commerce de détail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .558 . . . . . . . . . 20,3% Conseils et assistance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .395 . . . . . . . . . 36,3% Commerce de gros . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .229 . . . . . . . . . 17,6% Activités récréatives, culturelles et sportives . . . . . .129 . . . . . . . . . 55,1% Hôtels et restaurants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .115 . . . . . . . . . 10,7% Transport . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .78 . . . . . . . . . . 6,2% Commerce et réparation automobile . . . . . . . . . . . . . .66 . . . . . . . . . . 6,1% Services personnels et domestiques . . . . . . . . . . . . . .56 . . . . . . . . . 19,2% Services publics . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .627 . . . . . . . . . . 7,0% Autres (tous secteurs) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .145 . . . . . . . . . . 5,7% TOTAL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5 068 Variation 1994/2002 . . . . . . . . . . . . . . . . .+ 59 emplois taux brut hors CVS* Source : DG INSEE (données au 31/12 de chaque année jusqu’en 2002 puis données par trimestre pour 2003). (*) Correction des Variations Saisonnières. Emploi 4 Emplois salariés privés du bassin d’emploi (Arrondissement de Roanne + Cantons de Thizy et Amplepuis) 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 Evolution 1994/2002 Industrie 20 253 19 962 19 253 19 061 18 940 18 303 18 338 18 310 17 498 - 2755 - 13,6% Commerces et Services privés 15 706 16 311 16 613 17 027 17 611 17 910 18 783 18 838 18 943 + 3237 + 20,6% Rhône Total 5 869 6 148 6 085 6 181 6 246 6 286 6 396 6 440 6 283 + 414 + 7,0% 41 828 42 421 41 951 42 269 42 797 42 499 43 517 43 588 42 724 + 896 + 2,14% Source : ASSEDIC Emplois salariés privés arrondissement de Roanne Sources : ASSEDIC (hors poste agriculture) et enquête CCI sur les emplois publics 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 Evolution 1994/2002 Industrie 20 253 19 962 19 253 19 061 18 940 18 303 18 338 18 310 17 498 - 2755 - 13,6% 5 Etudiants à Roanne (après Bac) Commerces et Services privés 15 706 16 311 16 613 17 027 17 611 17 910 18 783 18 838 18 943 + 3237 + 20,6% 1994 1995 1996 1997 Total 1 428 1 506 1 590 1 558 1 590 1 597 1 616 1 777 1 830 1 803 35 959 36 273 35 866 36 088 36 551 36 213 37 121 37 148 36 441 + 482 + 1,34% Source : ASSEDIC 4 >Roanne Éco< DÉCEMBRE 2003 + 59 Sources : ASSEDIC (hors poste agriculture) et enquête CCI sur les emplois publics 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Evolution 1994/2003 375 +26,26% Source : Grand Roanne ÉDITORIAL L’avenir du Roannais passe par nous... a mondialisation de notre économie avance à grands pas en faisant évoluer notre vie quotidienne très rapidement. Les conséquences peuvent être positives - amélioration du niveau de vie des consommateurs entraînée par la possibilité pour le même argent d’acheter plus - et négatives sur l’emploi dans notre région. Le débat est beaucoup plus vaste. Ces deux faits ne sont que des exemples parmi d’autres. Le Roannais se doit de réaliser sa mutation dans cet environnement et se doit de réussir. Vous trouverez ci-contre des données économiques relatives aux dix dernières années qui traduisent : - une diminution de la population de 2,4 %, - une augmentation de l’emploi dans les services, - une diminution de l’emploi industriel, celui-ci restant toutefois deux fois plus important dans le Roannais que dans le reste de la France, L Par Lucien Deveaux, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Roannais. - une diminution de l’emploi public, le tout faisant ressortir un léger solde positif. L’important, c’est que l’emploi dans sa globalité est passé de 30,2% à 30,9% de la population totale. Chiffre remarquable. Le taux de chômage du Roannais est inférieur à celui de la France, de la Loire. Qui l’eût cru ? Notre objectif reste que ce taux soit aussi inférieur à celui de notre région Rhône-Alpes. Le nombre d’étudiants augmente significativement, confortant les pistes de notre avenir et la pertinence de nos efforts de formation. Sachons dans ce contexte défendre le bassin d’emploi en mobilisant toutes nos énergies et nos moyens (taxe d’apprentissage et 1% logement réservés à notre Roannais en priorité absolue) afin de permettre aux jeunes et aux moins jeunes de trouver un emploi et une habitation dans notre région. Le Roannais dynamique malgré les drames économiques... Mobilisons-nous tous pour faire encore mieux. DÉCEMBRE 2003 >Roanne Éco< 5 RUBRIQUE INTERVIEW Michel Troisgros, chef de l’année 2003 On la présente, à juste titre, comme une institution, un mythe, un monument... La Maison Troisgros, trois étoiles Michelin depuis 35 ans, est aussi une entreprise comme les autres. Michel Troisgros, élu chef de l’année 2003 par le guide Gault et Millau, évoque pour nous les chiffres-clés de la SA Troisgros et nous parle de ses projets, à Paris et en Roannais. Après la grande réussite du “Central”, un nouvel établissement pourrait voir le jour à court terme... Michelin et l’hôtel quatre étoiles, réalise un chiffre d’affaires de 4,9 millions d’euros et emploie 62 personnes réparties en trois tiers : un en cuisine, le second au service, et le dernier tiers en personnel d’hôtellerie. A côté de cela, nous avons deux autres structures : la SARL Le Central (760 000 euros de CA, 8 salariés) et la SARL des produits Troisgros dont le chiffre d’affaires annuel avoisine 300 000 euros. Cette dernière commercialise les produits à la marque Troisgros et développe une activité de consulting, notamment pour l’enseigne Casino qui vend des plats cuisinés cosignés Pierre et Michel Troisgros. On leur apporte l’expertise de cuisiniers qui travaillent le goût du matin au soir. Au niveau des vins, nous participons très étroitement aux sélections du Savour Club. Le guide Gault et Millau vous a élu “chef de l’année 2003”. Que représente pour vous cette distinction ? Michel Troisgros : Elle a une saveur très particulière. En 1989, nous avions déjà reçu ce titre avec mon père. Mais j’étais encore sous sa coupe. Là c’est la reconnaissance d’un couple, Marie-Pierre et Michel Troisgros, d’un lieu qui a beaucoup évolué en quinze ans et d’une équipe qui s’approche de l’excellence. Pour moi cela veut dire : “Vous aviez une page à tourner et vous l’avez bien tournée”. Cette distinction me conforte dans mes choix. Justement, le premier choix, celui d’embrasser à votre tour cette carrière, vous l’avez fait à quel moment ? Propos recueillis par Frédéric Thomasson 6 >Roanne Éco< DÉCEMBRE 2003 J’ai toujours vécu dans cette ambiance, mais sans réellement faire de projets. Tout gamin, je trempais mes doigts dans les sauces et je triais les feuilles d’épi- nards, mais c’était surtout pour avoir un ticket de cinéma. Je dirais que la vie m’a gentiment amené vers ce métier. Je suis entré à l’école hôtelière de Grenoble et j’ai fait mon premier stage chez Alain Chapel, à Mionnay. C’est chez lui que j’ai eu le déclic. J’ai continué ensuite à apprendre mon métier, notamment à l’étranger, avant de revenir à Roanne en 1982. Mais avec Marie-Pierre, nous étions presque de passage. Il n’était pas question de faire notre vie à Roanne. Le décès brutal de mon oncle Jean, en 1983, a tout bouleversé. Mon père était très marqué. Il avait besoin d’être entouré. Le côté sentimental l’a emporté. On connaît la magie de la table Troisgros mais on parle rarement de “l’entreprise Troisgros”... C’est effectivement une entreprise comme les autres. La SA Troisgros, qui gère le restaurant trois étoiles Quand le chef de cuisine devient chef d’entreprise, comment cela se passe-t-il ? Plutôt pas mal ! Je me considère un peu comme le “chef du village !” Je m’appuie beaucoup sur mes chefs de services, mes leaders. On se parle beaucoup. Mon rôle est d’être l’animateur de plusieurs équipes. Le client ressent l’esprit d’une maison à tous les niveaux. Je souhaite que chacun ici apporte sa personnalité tout en respectant deux choses essentielles : la rigueur et la convivialité. Je souhaite que la Maison Troisgros garde cette part d’humanité qu’on lui reconnaît généralement. On fait un métier d’aubergiste, un métier d’hospitalité où on accueille des gens qui viennent vivre un moment d’exception. Quel est le délai actuel pour avoir une table ? Pour les week-ends, le délai peut s’élever à deux ou trois mois. En semaine, nous avons généralement de la place. L’année 2003 s’est ré- INTERVIEW vélée assez irrégulière, mais correcte dans l’ensemble. Lorsque le monde est inquiet, cela se ressent immédiatement dans une activité comme la nôtre. La fréquentation américaine a baissé, et les Européens ont moins voyagé. Ces deux tendances se sont équilibrées. Faire ses armes chez Troisgros représente un sésame incomparable pour un jeune. Comment s’opère le recrutement ? Il y a chez nous deux catégories de salariés. Ceux qui sont là depuis vingt ou trente ans. Certains ont même fait toute leur carrière chez nous avec un dévouement et une conscience professionnelle magnifiques. Et puis il y a les plus jeunes, qui restent chez nous entre un an et un an et demi pour les cuisiniers, et cinq ou six ans pour les commis en salle. Ils viennent déjà avec des références. Entre restaurateurs, nous avons énormément de contacts. Certains jeunes nous sont recommandés et, à l’inverse, nous recommandons nos meilleurs salariés lorsqu’ils souhaitent vivre une autre expérience. Il faut leur permettre de s’épanouir. Il y a d’ailleurs des gens qui vont se révéler dans un certain contexte et pas dans un autre. On suit très attentivement leur progression. Quel est votre rôle en cuisine ? Je contrôle tout ce qui se passe. Chaque geste doit être réalisé à la perfection. Je vois absolument toutes les assiettes qui partent en Troisgros SA en bref Restaurant 3 étoiles Michelin depuis 1968. Hôtel 4 étoiles (18 chambres) Effectif : 62 personnes Chiffre d’affaires 2002 : 4,9 millions d’euros. Clientèle du restaurant : 50% régionale (Rhône-Alpes, Bourgogne, Auvergne), 35% autres régions, 15% d’étrangers (Etats-Unis et Belgique en tête). A lire : “La Cuisine Acidulée de Michel Troisgros” (Le Cherche Midi, 2002), “Cuisine en famille chez les Troisgros” (Flammarion, 1998). salle et lorsque je suis absent, ce qui arrive très rarement, mon chef joue ce rôle de garant de la qualité. C’est une règle absolue chez nous. Quels contacts avez-vous avec vos fournisseurs ? J’aime aller voir comment ils travaillent. La création démarre du produit. C’est l’étincelle. J’aime bien ramener de mes voyages une graine inconnue et demander à un fournisseur de tenter quelque chose avec. Quand ça fonctionne, on a parfois de bonnes surprises. Nous travaillons avec de très nombreux professionnels de la région, pour l’approvisionnement en légumes, fruits, viande, fromage, etc... On vous aperçoit également place du Marché, les vendredis matins... C’est un véritable moment de plaisir. Je fonctionne un peu comme un peintre qui va choisir ses couleurs. Ça me donne de l’appétit, de l’énergie. Je vibre. Je sais d’ailleurs qu’en cuisine, les équipes ont un peu la hantise du vendredi car, lorsque je rentre du marché avec un chou rave, les premiers pissenlits ou une belle noix de veau sous le bras, ils savent que j’ai une idée derrière la tête ! Qu’est-ce qui a changé dans la cuisine d’aujourd’hui ? Le métier de cuisinier n’a pas changé sur le fond : c’est toujours un métier où l’on donne énormément de soi-même. Mais il a changé dans la forme. En trente ans, on est passé d’une cuisine d’interprète à une cuisine d’auteur. D’une cuisine où chacun interprétait des recettes au mieux de son talent, à une cuisine où l’investissement personnel doit être total. On dit souvent de votre cuisine qu’elle est colorée, enjouée, pleine d’humour. D’où vient cette gaieté ? De l’Italie ! Dans notre profession, on parle beaucoup de “terroir mental”. Pour moi, le terroir mental est vraiment l’Italie. C’est ma grand-mère maternelle qui me l’a légué. Cette cuisine incarne le raffinement dans la simplicité, sans sophistication inutile. La cuisine française est plus élaborée. Elle tire ses racines de la bourgeoisie et s’est d’ailleurs un peu embourgeoisée, un peu empâtée. Troisgros et le Japon, c’est aussi une histoire d’amour ? Une très vieille mais très sincère histoire d’amour qui a débuté en 1967 lorsque mon père est parti là-bas comme chef de cuisine pour ouvrir le Maxim’s de Tokyo. Puis en 1983, les grands magasins Odakyu nous ont demandé d’ouvrir une boutique Troisgros. Aujourd’hui, nous avons à Tokyo et aux alentours, cinq boutiques de plats cuisinés à emporter ou à consommer sur place dans des sortes de tea-room. Nous vendons également du vin et divers produits français sélectionnés par Troisgros. Quels sont vos projets à court terme ? Pour le restaurant de Roanne, c’est avant tout de maintenir cette qualité. Mais la qualité a ses limites de taille. Au-delà de 80 couverts, comme c’est le cas chez nous, la cuisine prendrait des risques et il n’en est pas question. Je veux que l’entreprise Troisgros conserve une taille humaine. De mon côté, mon obsession est de garder du temps pour la création. Avec Marie-Pierre, on va continuer à embellir notre maison, mais pas à l’agrandir comme cela à été le cas ces dernières années. En vingt ans, notre surface a tout de même triplé, qu’il s’agisse des chambres ou du parking couvert. La réussite du Central ne vous donne-t-elle pas des idées. Un troisième établissement dans le Roannais par exemple ? Ce que l’on voudrait, c’est retenir le client un jour ou plusieurs jours de plus. Mais cela ne sera possible que si nous avons une prestation à lui offrir. Nous pensons à un établissement à la campagne dans un rayon de dix kilomètres de Roanne avec de l’espace, de la clarté, de la luminosité. Du luxe simple, pas ostentatoire. Quelque chose de raffiné. Goûter à un moment de plaisir dans un lieu calme est devenu quelque chose de précieux dans une société où tout va vite, où tout est bruyant. RUBRIQUE Cela fait trois ou quatre ans que l’on cherche quelque chose qui pourrait être un vieux corps de ferme. Il faut viser juste. Si le “Central” est une réussite, c’est parce qu’on a énormément travaillé son positionnement et qu’il a sa propre personnalité. Le risque, c’était d’en faire un “Petit Troisgros”. Vos attaches sont définitivement roannaises... Nous sommes dans une région qui a des richesses touristiques, mais qui ne sait pas les mettre en avant. Nos clients nous disent tous les jours qu’ils ont découvert des aspects fabuleux en Roannais. La Côte d’Azur et la Provence, c’est bien, mais il y autre chose ici. Nous avons une carte à jouer. Et puis, on peut avoir des projets depuis Roanne. Début 2004, nous allons nous développer à Paris. La propriétaire de l’Hôtel Lancaster, rue de Berry, qui est une personne de grande qualité, a souhaité que nous soyons ses partenaires pour la restauration. Une équipe formée à Roanne va s’installer là-bas. Il s’agit d’un petit restaurant à taille humaine d’une trentaine de couverts. On ressent un besoin d’humanité dans tout ce que vous faites... Je suis un affectif. Quand je m’engage, c’est souvent qu’il y a un vrai projet humain en filigrane. J’agis souvent de cette façon dans mon métier et finalement, j’ai rarement été déçu. Je participe de la même façon à des opérations caritatives. Chacun, à son niveau, peut contribuer à faire avancer les choses dans ce domaine. DÉCEMBRE 2003 >Roanne Éco< 7 ZOOM PRODUITS Carré Blanc lance une ligne“Senteurs et Bain” L e fabricant de linge de maison Carré Blanc a connu une année particulièrement dense. Après avoir regroupé l’ensemble de ses activités boulevard de Nancy (nouvelle plateforme logistique, show-room, bureau de style, services administratifs), le groupe dirigé par Claude Jantet s’est doté d’un superbe point de vente en centre-ville, à proximité de la place Saint-Etienne. Il compte désormais 220 boutiques dont 55 à l’étranger. Côté produits, Carré Blanc s’est aussi illustré en lançant une ligne complémentaire “Senteurs et Bain”. Christophe Chabaud, jeune créateur Montpelliérain, a formulé avec soin quatre gammes autour d’une structure olfactive en harmonie avec l’esprit Carré Blanc. “Ailleurs” invite à l’évasion orientale, la magie des mille et une nuits, la chaleur des hammams. “Bonheur” évoque les matins ensoleillés, les après-midis à la campagne, les éclats de rire en famille. “Douceur” allie sensualité et romantisme, tandis que “Fraîcheur” nous vient tout droit de l’Océan “pour tonifier le corps et vivifier les esprits”. Plusieurs produits sont déclinés au sein de chaque gamme : gel douche, savon, produit de bain, lait hydratant, vaporisateur d’ambiance, bâtonnets d’encens, parfum de linge... “Nous voulions des produits en totale harmonie avec nos univers de la maison et du bain. Si nous réalisons 3% du chiffre du groupe avec cette forme de vente additionnelle, nous serons ravis”, explique Jean Somat, directeur des achats. Le développement de la ligne “Senteurs et bains” a nécessité quatorze mois de travail et un investissement en R&D de 300 000 euros, auxquels il faut ajouter des actions de communication et une importante PLV. Carré Blanc emploie 100 personnes dont 40 à Roanne. Son espace “Docks du Blanc” (rue EmileNoirot) fera désormais office de magasin d’usine. La sélection des Mots d’Emma L ecture, écriture, quiétude... Pour Pascale Chavanne, ces trois notions sont indissociables. Depuis deux ans, elle anime la librairie “Les Mots d’Emma”, rue MaréchalFoch, à Roanne. “Mon objectif : que les gens prennent le temps de saisir un livre, de le toucher, d’être séduits par une couverture. La vente n’est pas l’aboutissement final. Je souhaite surtout partager un moment de plaisir avec eux”, explique-t-elle. Le bouche à oreille lui a déjà permis de séduire une clientèle “qui a bien compris l’esprit de ce lieu”. Ses préférences vont aux beaux-livres, à la littérature enfantine et aux romans. Avec quelques coups de cœur pour les fêtes de fin d’année : “Fleur d’Eau” de Marcelino Truong, un conte pour jeunes enfants invités à découvrir l’Asie et ses mystères (Editions Gautier Langereau), “Dans la guerre” d’Alice Ferney, un roman qui retrace la vie et le rôle des femmes seules pendant la guerre de 14-18 (Actes Sud) et “Le Corps et le Sacré” de Françoise Gründ (Editions du Chêne) dont l’adage soufi, fils conducteur de l’ouvrage, a séduit la jeune commerçante : “L’univers est un grand homme et l’homme est un petit univers”. A méditer... 8 >Roanne Éco< DÉCEMBRE 2003 PRODUITS ZOOM MB Tricotage : intégralement vôtre C onfectionner des vêtements maille sans la moindre couture : on en a rêvé, MB Tricotage l’a fait. Henri Drajnudel s’est appuyé sur une technologie japonaise du début des années 90 pour importer, en 1996, la méthode dite “intégrale”. Pulls-overs, robes, jupes, débardeurs sont tricotés d’une seule pièce. Principaux avantages du procédé : “Une perte de matière réduite à zéro et une qualité parfaite, indique le Pdg. On a vraiment la sensation d’enfiler un pull comme on enfile un gant”. Effet boule de neige logique : MB Tricotage fait toujours partie des principaux fabricants français en la matière. Elle a lancé une centaine de modèles maille (côtes, jersey, rayures...). Toutes les formes de distribution, des chaînes aux boutiques haut de gamme en passant pas la grande distribution, ont été séduites par cette fabrication qui s’appuie sur douze métiers 3D “Shima” de très haute technicité. MB Tricotage emploie 45 personnes à Roanne, où elle dispose également d’un parc machines traditionnel. BCGE/FATAP : des produits emballants L a société BCGE/FATAP est spécialisée dans la fabrication de conditionnements et d’emballages thermo-plastiques. Elle travaille pour l’industrie de l’agroalimentaire, l’agrochimie, l’industrie des cosmétiques, l’industrie pétrochimique et la plasturgie. Certains produits du quotidien sortent tout droit de son site de production des Pierres Jaunes à Saint-Denis-de-Cabanne. BCGE/FATAP conçoit des produits soufflés (flacons) et des produits extrudés à plat (films plastiques d’emballage et de conditionnement). “Nous fournissons notamment des constructeurs d’airbag en produits de protection des charges électrostatiques”, explique Guy Bénatre, qui a quitté, voici deux ans, l’Ouest Lyonnais pour goûter à la sérénité du Pays de Charlieu. BCGE/FATAP développe également une activité de valorisation de déchets en concevant des sacs ignifugés pour déchets nucléaires. Ceux-ci sont notamment utilisés sur des sous-marins. La société emploie entre 15 et 20 personnes, selon la charge de travail, et réalise un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros. Dubois et du bon pain L a Maison Dubois, créée en 1909, file gaillardement vers son centenaire. “Nous sommes la plus ancienne boulangerie de Roanne”, indique fièrement Pierre Dubois, troisième génération d’une famille attachée à la tradition : “Ma définition d’une fabrication traditionnelle ? C’est très simple : il faut six heures pour faire un bon pain de campagne et pas deux. Un vrai boulanger, il commence à minuit, pas à 4 heures”, tranche-t-il. Pétrissage, fermentation, façonnage, repos, cuisson... les gestes sont aussi immuables que précis. Le pain de campagne “sans fermentation contrôlée et sans aucun améliorant” est l’incontestable spécialité de la boulangerie Dubois qui propose une quarantaine de pains différents. Elle possède deux magasins, rue Mulsant et aux Halles Diderot, avec cuisson au feu de bois pour ce dernier. Les produits de chocolaterie et de pâtisserie sont aussi faits “maison”. L’équipe dirigée par Pierre Dubois et son épouse Raymonde se compose de 15 personnes. “Ma plus belle récompense, c’est lorsque Jean Troisgros m’a apporté sa confiance. Et ça fait plus de vingt ans que nous travaillons pour cette grande maison. Cette reconnaissance vaut tous les prix du monde”. DÉCEMBRE 2003 >Roanne Éco< 9 RUBRIQUE ACTUALITÉS Quatre fabricants Roannais lancent Gérard Matel Une salle à vocation économique en projet Parmi les projets de la communauté d’agglomération roannaise, figure la construction d’une salle de grande capacité (1000 à 5000 places). Celle-ci serait dédiée en priorité à l’accueil de manifestations économiques : organisation de foires, de congrès et de salons. Son caractère modulable lui permettrait également d’accueillir des manifestations culturelles (concerts, galas, etc...) et sportives. Elle sera construite sur un terrain de 7,6 hectares au Marclet, sur la commune de Riorges. Investissement prévu : 13 millions d’euros. L’IFSI coupe le cordon L’Institut de Formation en Soins Infirmiers s’est installé rue AlbertThomas, en lieu et place de la pépinière d’entreprises. Depuis 1965, l’établissement roannais, méconnu du grand public, a formé 2000 infirmières et 600 aides-soignantes. C’est sans regret qu’il a coupé le cordon ombilical avec le Centre Hospitalier au sein duquel il était installé. “Nous attendions cette relocalisation depuis vingt ans”, indique le directeur de l’IFSI, Jean-Claude Michel. L’enseignement comprend 4700 heures de formation, dont 50% sur le terrain. Robotique : l’ISTIL brigue la Coupe de France L’association Robotique ISTIL Roanne cherchera prochainement à se qualifier pour la Coupe de France de robotique E=M6. Cette compétition de prestige met en compétition des écoles comme Centrale Lyon, l’ENSAM Paris ou encore SupElec. Chaque année, les jeunes ingénieurs doivent construire un robot capable de relever les défis proposés par les organisateurs. Créée en 2002, Robotique ISTIL Roanne regroupe des élèves de l’école d’ingénieurs ISTIL (Ingénierie des systèmes industriels) installée au Technopôle Diderot de Roanne. Pour sa première compétition en Suisse, l’association roannaise a pris une très honorable 9ème place sur 20 participants. uo’Textile (fabricant de produits féminins haut de gamme), Montrico (vente de teeshirts en grande distribution), Tissages Giraud (tissus éponge) et Rose Pomme (articles de bain et lingerie féminine) lancent une marque commune : Gérard Matel. Composée de produits de prêt-à-porter féminin, la gamme Gérard Matel est distribuée par un système de vente en réunion, via 80 conseillères sous statut VDI (Vendeuses à Domicile Indépendantes) réparties sur l’ensemble de la France. “Nos conseillères vendent et nous font remonter de précieuses informations”, indique Jean-Jacques Ovize. Les premiers tests effectués l’hiver dernier (400 K€ de CA) et cet été (600 K€) ont été concluants. Le cœur de cible est la clientèle D féminine entre 40 et 70 ans. Les quatre entreprises, qui ont conservé leur autonomie, fournissent directement une part des produits vendus mais la plupart (80%) sont achetés à des fabricants roannais et à un fabricant belge. Les collections comportent actuellement 50 à 80 pièces. L’objectif est de créer rapidement trois ou quatre collections par saison afin de régénérer l’offre rapidement, sachant que Gérard Matel ne pratique pas le réassort. L’objectif pour cet hiver est de passer à 800 000 euros de chiffre d’affaires et, “au minima”, d’atteindre le million d’euros cet été. A trois ou cinq ans, l’entreprise compte bâtir un réseau de 200 à 300 vendeuses et vise 10 millions d’euros de chiffre d’affaires. Des “Oscars” pour La Ferme Collet, Marins d’Eau Douce et Intexa a quatrième édition des “Oscars du Roannais”, manifestation organisée par la CIC-Lyonnaise de Banque et le quotidien régional “La Tribune-Le Progrès”, a couronné trois belles réussites économiques roannaises. Dans la catégorie “artisanat-métiers de bouche”, la victoire est revenue à La Ferme Collet, installée à Lentigny. Depuis 1995, Henri Collet développe en famille la fabrication de produits laitiers et dérivés. La Ferme Collet réalise notamment plus de 4 millions de fromages blancs faisselles par an, soit 70 000 par jour en été. Elle emploie désormais 16 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 1,4 million d’euros. “L’Oscar économie” a été attribué à l’entreprise L Le Multiplexe selon Keops Le cabinet d’architecture roannais Keops a décroché la palme du meilleur projet pour mettre en scène les travaux du futur Multiplexe qui sera construit cours de la République à Roanne. Il travaillera en collaboration avec ses confrères Atelier A (Grenoble) et Technip-Coflexip (Lyon). Le projet comprend un cinéma de neuf salles (dont deux de 400 places environ) exploité par la famille Baud (propriétaires des actuels cinémas Palais et Médian), une brasserie, un restaurant à thème, plusieurs emplacements com- 10 >Roanne Éco< DÉCEMBRE 2003 d’ennoblissement Intexa. Installée à Mably, la société dirigée par Marc Broyer a opéré avec succès une croissance externe en reprenant Noveltis à Panissières. En 2002, Intexa a également repris Indetex, spécialisée dans la fabrication de tissus techniques. Un des fleurons du tourisme roannais, Marins d’Eau Douce à Briennon, a été sacré dans la catégorie “association-culture” : Daniel Fiot a été récompensé pour la réalisation de son fabuleux Parc des Canaux, qui reçoit chaque année 15 000 visiteurs. A noter enfin, dans la catégorie “sports”, le succès de Laurent Aboulin, champion du monde de vol à voile. merciaux et 320 places de stationnement semi-enterré. Fin de travaux en 2006. Le Musée Déchelette en 3D Le Musée des Beaux-Arts de Roanne fait partie d’un projet d’envergure conduit par une association de jeunes sociétés innovantes (“Villa Cyber Six”) qui a pour objectif d’associer les TIC à la culture. Il sera prochainement possible d’effectuer une visite du musée roannais en 3D, et non en 2D comme la plupart des visites actuelles sur le web. Une première mondiale partagée avec le Musée des Arts Premiers de Paris. La Foire du Roannais sur de bons rails La 2ème édition de la Foire Economique du Roannais aura lieu du 27 au 31 mai 2004, sur l’Espace Fontalon. En 2002, elle avait rencontré un immense succès populaire avec plus de 20 000 visiteurs. Les exposants viendront une nouvelle fois de tous les horizons commerciaux. Un thème central a été retenu pour l’édition 2004 : Cusines, saveurs et traditions des cinq continents. De quoi mettre en appétit. ACTUALITÉS La construction neuve en Roannais a progressé de 43% en 2002 n 2002, le marché local de l’immobilier a été marqué par un véritable boom de la construction neuve, avec 331 logements ayant fait l’objet d’autorisations, soit une augmentation de 43% par rapport à 2001. La faiblesse des taux a fortement contribué à cette progression, de même que les altermoiements de la Bourse qui en ont refroidi plus d’un. La particularité de l’année 2002 réside principalement dans l’arrivée sur le marché immobilier roannais d’investisseurs extérieurs. La vente de maison se maintient à 300 unités par an. Ces ventes représentent un volume global de transactions de 36 millions d’euros. Les prix augmentent dans l’ancien de 6,4% entre 2000 et 2001, et 8,7% E Une plaquette de promotion départementale L’Agence de Développement Economique de la Loire en Rhône-Alpes vient d’éditer une plaquette de présentation et de promotion de l’économie départementale. Elle sera distribuée sur des salons spécialisés ou à l’occasion de visites dans le département de prospects à la recherche de sites de développement. Elle sera également mise à disposition des entreprises locales qui pourront la distribuer à leurs clients, fournisseurs ou prospects (2500 exemplaires en français, 1500 en anglais). L’extension du Golf du Roannais est plus que jamais d’actualité. Le cabinet d’études Bernard Kieffer Développement, missionné par le Grand Roanne, a indiqué que la création d’un “18 trous” au côté des 9 trous existants, serait économiquement viable. L’investissement total s’éléverait à 2,3 millions d’euros, subventionné à hauteur de 80%. L’objectif de l’association présidée par Henri Drajnudel est de faire passer le nombre de membres de 220 à 640, et le nombre de green-fees (parcours à la journée acheté par un non-adhérent) de 1500 à 4000. Le nouveau Golf du Roannais apporterait notamment une réponse à la saturation de nombreux golfs de la périphérie lyonnaise et complèterait l’offre touristique roannaise. Giraud reprend les marques de Thimonier Le fabricant-distributeur de linge éponge, Tissages Giraud a repris les marques “La Maison des Abeilles”, “Emotion d’Eau” et “Rouge Cerise”, auparavant exploitées par la société Thimonier (Saint-Symphorien-de-Lay). Le stock de matières premières et de produits finis ainsi que douze métiers à tisser Jacquard ont également été rachetés par l’entreprise roannaise, dirigée par Jean-Pierre Margarian. Tissages Giraud distribue ses produits auprès de 200 magasins multimarques en France. et le monde informatique. Elle a mis en place trois modules accessibles par Internet et sur abonnement : une plateforme collaborative pour covisualisation (revue des projets en ligne), une conversion de fichiers en ligne (changement de format de logiciels) et un échange de fichiers entre partenaires. “Aux Etats-Unis, ce type de produit est très développé, en France beaucoup moins”, indique-t-il. CAD Evolution sera 100% opérationnelle mi-2004. Elle mise sur un nouveau client par module chaque mois. “Le gain de temps est énorme. Lorsqu’on a des fichiers de 15 ou 20 mégas, il n’est pas pensable de les communiquer à son interlocuteur en François Pralus honoré pièce jointe, et il faut travailler en Chronopost”. Le chocolatier roannais François Pralus a reçu l’Insigne de Commandeur dans Avec CAD Evolution, la relation sera instantanée. l’Ordre du Mérite Agricole Ivoirien des mains de M. Tano Kassi, directeur général de la Bourse du Café et du Henitex grandit d’être créée. Le Conseil supérieur de Cacao de Côte d’Ivoire. Les autorités Henitex, fournisseur de tissu maille l’audiovisuel a attribué à l’association ivoiriennes ont souhaité honorer un fantaisie, implanté depuis 2001 sur AB7 la jouissance exclusive à temps grand défenseur de la cause du chocolat 8900 m2 en zone des Guérins au Coteau, complet du canal 52. pur sans ajout de matières grasses. envisage une extension de ses locaux Lors du salon du chocolat qui s’est afin de répondre au fort développement Nouveaux locaux tenu au Caroussel du Louvre à Paris, la de son activité. Elle vient pour cela d’ac- pour la CAPEB Maison Pralus a également accueilli quérir deux terrains, l’un appartenant à La CAPEB (artisans du bâtiment) a sur son stand l’actrice Carole Bouquet, la commune du Coteau (6000 m2), le inauguré ses nouveaux locaux : rues avant d’être reçue par de nombreux second au Grand Roanne (10 155 m2). Saint-Alban et Jean-Mermoz à Roanne. médias nationaux. La CAPEB Roanne est désormais Une nouvelle chaîne TV présidée par Philippe Verruy, plombierUne télévision locale hertzienne est sur chauffagiste à Saint-Germainle point de voir le jour dans la Loire. Lespinasse. Une SEM baptisée “Télé-Loire” vient incubateur roannais, Innovus, accompagne actuellement sa première création. Didier Burel, 36 ans, a installé sa structure CAD Evolution au Télépôle de Roanne. Encore en phase d’ante-création, il volera de ses propres ailes en janvier 2004. “Le soutien d’Innovus est très précieux. Il permet de se concentrer complètement sur son projet et sur sa technologie. Il ouvre également les bonnes portes”, explique cet ancien dessinateurprojeteur et responsable-système en bureau d’études. C’est d’ailleurs son expérience dans ce domaine qui l’a incité à imaginer un système de fluidification des échanges et de suppression des coûts cachés pour les bureaux d’études industriels. CAD Evolution se veut une passerelle entre ces derniers L’ Un projet 27 trous pour le Golf du Roannais entre 2001 et 2002. Le prix moyen d’une maison s’élève à 91 000 euros sur l’aire du Grand Roanne. L’année 2002 a également été marquée par une forte augmentation du niveau des loyers (+ 10%). Avec un prix de 5,4 euros au m2 de loyer en moyenne, l’agglomération roannaise reste cependant la plus accessible de toute la région Rhône-Alpes, qui affiche une moyenne supérieure à 8 euros. L’ensemble de ces données ont été récoltées par l’Observatoire de l’habitat du Grand Roanne, qui analyse les marchés immobiliers publics et privés sur les six communes de l’agglomération (Roanne, Riorges, Mably, Commelle-Vernay, Le Coteau et Villerest). CAD Evolution, premier bébé Innovus RUBRIQUE DÉCEMBRE 2003 >Roanne Éco< 11 RUBRIQUE ACTUALITÉS question à Gisèle Bonche, INITIATIVE LOCALE dirigeante de CMF Quel premier bilan tirez-vous de votre participation au Séminaire Dirigeants proposé par l’AFPI Roanne ? Neuf propositions pour le Roannais “C MF a été créée en 1982, par Didier Bonche. L’entreprise située à Saint-Just-en-Chevalet, compte 17 personnes. Nous codirigeons cette SA depuis quatorze ans et, comme de nombreux chefs d’entreprise, nous nous sentons parfois un peu seuls dans la prise de décisions. Nous avons souhaité participer au Séminaire Dirigeants pour rencontrer d’autres responsables d’entreprises industrielles, et échanger avec eux sur des problématiques communes. Nous attendons également des journées de formation des précisions et approfondissements. Le premier thème traité lors de ce séminaire portait par exemple sur les indicateurs de performance. Je suis assez à l’aise sur les questions relatives à la gestion, mais cette journée m’a apportée des clefs de lecture efficaces et rapides. Nous aborderons aussi l’analyse de l’offre et du marché. Ce sujet nous intéresse à divers titres : notre société avec quatre autres entreprises de charpentes du département, a participé récemment à la création d’un groupement pour l’achat en commun d’un centre de taille à commande numérique, projet initié et accompagné par Inter Forêt Bois 42. La séance consacrée aux ressources humaines sera également d’un grand intérêt pour moi, car dans une PME on ne prend pas toujours assez le temps de réfléchir et développer des outils de motivation. Le fait de traiter de thèmes très généraux touchant tous les volets de la stratégie de l’entreprise, avec un spécialiste sur une journée complète permet de mieux maîtriser les sujets. Il s’agit pour nous d’une formation complémentaire au programme “produire au plus juste” proposé par l’AFPI il y a trois ans, qui nous a aidés dans la mise en place d’un process de fabrication innovant”. En 1996, la CCI avait élaboré un “projet de développement économique du Roannais”, document qui a servi de référence pour toutes les procédures contractualisées avec les collectivités territoriales et les politiques européennes. Sept ans plus tard, au moment de la mise en place des " Pays ", la CCI apporte à nouveau sa contribution. e parti pris méthodologique de l’étude n’est pas de se lancer dans une énumération exhaustive des actions économiques qui pourraient être engagées sur le territoire, mais de valoriser des projets forts, susceptibles de générer la création de richesses, de participer à l’évolution des mentalités, et de changer l’image du Roannais. A partir d’un diagnostic sur les forces et les faiblesses de la région roannaise, l’étude identifie six axes de développement : Axe 1 : Attirer et accueillir Le développement économique nécessite un environnement favorable au niveau des voies et moyens de communication, et des infrastructures adaptées pour l’accueil des entreprises et des hommes. Axe 2 : Activer, créer et reprendre La création d’entreprise demeure, avec la reprise, la plus grande pourvoyeuse d’emplois. La CCI dispose d’outils spécifiques pour accompagner le porteur de projet : Entreprendre en France, Observatoire du commerce, Études de marché, Innovus, Transcommerce… Axe 3 : Apprendre et former La CCI est un acteur clé du développement de la formation et des compétences, par la collecte de la taxe d’apprentissage, le financement de formations locales à caractère professionnalisant, la gestion des contrats d’apprentissage, le financement de l’enseignement supérieur... Axe 4 : Anticiper et innover L’innovation dans les entreprises combine technologie, marketing et offre de services. Dans les prochaines années, les nouveaux modes de communication et les innovations technologiques associées vont influencer directement la compétitivité des entreprises (dont les commerces). La CCI a pour mission d’accompagner et de stimuler cette innovation : TICRAL, Innovus, Roannais Tout Sourire… L Axe 5 : Assembler, échanger et coopérer Partager le savoir et les connaissances permet à tous d’œuvrer dans la même direction. L’économie de la connaissance devient alors un véritable levier collectif pour le développement du territoire. La CCI joue un rôle moteur dans le rapprochement des entreprises, l’animation du tissu économique local : PLATO, MUTEX. Axe 6 : Animer et promouvoir le territoire Par nature discret, le Roannais est peu ou mal connu. La région doit valoriser ses spécificités autour de quelques grands événements : Biennales Textiles, Assises nationales de l’Eau Industrielle, Roanne Eco… Pour concrétiser ces six axes, l’étude présente neuf chantiers qui témoignent d’un passage immédiat à l’action : TICRAL (développement collectif des TIC sur l’ensemble du Roannais). Innovus (incubateur pour accompagner le créateur ayant un projet innovant). PLATO (formation par l’échange pour stimuler la croissance économique). Hôtel d’entreprises. Intelligence Développement (accès à la connaissance, à la recherche, au développement et à l’innovation pour accroître la compétitivité des entreprises). Roannais Tout Sourire (professionnalisation, qualification et mise en marché des entreprises touristiques). A89 (Projet de territoire et accompagnement liés à la réalisation de l’A89). Qualité managériale-commerce (démarche de conduite du changement à destination des commerçants-artisans). Gestion des déchets des entreprises (optimisation de la gestion des déchets pour l’industrie, les services, les artisans, les commerçants). AGENDA 12 >Roanne Éco< DÉCEMBRE 2003 28 et 29 Janvier 2004 Salon Tissu Premier, Lille, Grand Palais. 25 au 28 Février 2004 Salon Expofil, Paris-Nord Villepinte. 23 au 26 Janvier 2004 Salons Internationaux de la Lingerie, Interfilière, Prêt-à-porter, Paris, Porte de Versailles. 11 et 13 Mars 2004 Forum des Métiers et des Formations, Espace Congrès, Roanne. 27 Janvier 2004 Journée Fournisseurs Mode Enfantine, Paris, Palais des Congrès. 22 au 25 Avril 2004 Journées “Ventes d’entreprises”, Congrès Roanne. Espace Découvrez l’histoire industrielle du Roannais, ses secteurs d’excellence, ses savoir-faire, ses métiers, son économie d’aujourd’hui, ses entreprises, ses hommes et ses femmes de talent... Disponible en librairie au prix de 30 euros. Pour toute commande supérieure à dix exemplaires, contactez la CCI du Roannais au 04 77 44 54 53 (tarif préférentiel). DOSSIER STRATÉGIE Ces entreprises qui réussissent en Roannais Le constat est à la fois simple et rassurant : les entreprises qui se développent et créent de l’emploi en Roannais sont beaucoup plus nombreuses qu’on ne l’imagine. Malgré les difficultés de certains pans d’activités, et les conséquences sociales d’inévitables mutations économiques, le bassin d’emploi roannais, tous secteurs confondus (industrie, services, commerce), compte une pléiade d’entreprises performantes sur leur marché. Des entreprises qui réussissent... Par Frédéric Thomasson 14 n pourrait en citer des dizaines, sans doute une bonne centaine. De l’agroalimentaire au textile, de la mécanique à l’informatique, dans l’industrie, le commerce, les services. Discrètement ou au grand jour, elles ont fait leur chemin, grapillé les parts de marché, apprivoisé leur environnement. Grâce à un savoir-faire, un produit, une idée, un concept, une niche, un service adapté, une forme de distribution performante, un essaimage gagnant, une diversification payante. Grâce à des hommes et des femmes, salariés, cadres, chefs d’entreprises qui ont dépassé le stade du travail bien fait pour atteindre celui de l’excellence, à tous points de vue. “L’entreprise qui peut avancer sans souci est celle qui est bien assise sur le fameux trépier : commercial, technique, gestion. Quand elle a les trois, elle peut voyager loin”, affirme Raymond Sfeir, vice-président industrie au sein de la CCI du Roannais. O D’abord le marché La recette miracle n’existe pas. L’essentiel est de créer les conditions de la réussite. Au premier rang de ces conditions : le positionnement de l’entreprise sur son marché, voire sur son segment de marché. “Il faut toujours répondre à une demande. Toujours s’interroger sur ce que son produit va apporter aux clients. Il faut cibler et, à l’avenir, il faudra cibler de plus en plus juste”, explique Nathan Gabay, pdg de Jo Ben et président de MUTEX. Cette réponse aux attentes des dis- >Roanne Éco< DÉCEMBRE 2003 “Etre deux permet de grandir sereinement”, témoignent Gérard Pélisson et Jean-Michel Péguet, dirigeants d’Evolutis. tributeurs et, in fine, des consommateurs, certains la sentent, la pressentent : “Ça me fait toujours un peu sourire lorsque l’on dit, après coup, qu’un chef d’entreprise a réussi parce qu’il a eu une sorte de vision de ce qui allait bien marcher, observe Marc Broyer, pdg d’Intexa. Je crois plutôt que si le chef d’entreprise a bien réussi, c’est d’abord parce qu’il a bien bossé, qu’il s’est bien informé et qu’il s’est bien formé. Il faut savoir prendre les bonnes informations qui conditionneront les bonnes décisions”. Pierre Brivet, pdg du Groupe du Formont (Roanne Electrique, DNE, DRI, STRATÉGIE Moreno) confirme : “Il faut être complètement intégré à son milieu économique pour mettre tous les atouts de son côté et ne pas partir dans l’inconnu”. Fabriquer un produit de qualité est indispensable, mais pas suffisant. Il faut surtout que celui-ci soit pertinent, que le mix produit-marché sonne juste. “C’est le client final qui va en décider. Le chef d’entreprise, et c’est bien normal, croit toujours que son produit va se vendre comme des petits pains parce qu’il a mis toute son énergie à le fabriquer. Mais si, en face, il n’y a pas un acheteur final, c’est perdu d’avance”, fait remarquer Jean-François Prat. Le fondateur de la société Capital et Croissance (C&C), nouvelle venue au Télépôle de Roanne, connaît bien la question. A longueur d’années, il tente de repérer les projets porteurs afin d’inciter des Business Angels à les soutenir. “Depuis 1996, nous avons levé 6 millions d’euros sans avoir pour autant suivi la folie Internet”, indique-t-il. Son analyse a tout interêt à être juste, les tickets de départ s’échelonnant généralement de 50 000 à 200 000 euros. Une histoire de passion Réussir, c’est aussi un état d’esprit. On ne réussit pas en faisant dans la demi-mesure, en trempant le bout des pieds dans l’eau. Le dénominateur commun entre tous les chefs d’entreprises qui réussissent, c’est la passion. “Ils prennent leur destin en main, cite un observateur. Et quand il y a des difficultés, ce n’est pas la faute du dollar, des importations excessives, des salariés qui ne travaillent pas assez... Ils ne critiquent pas leur environnement de façon stérile, mais tentent, chaque seconde, de travailler plus et mieux. Ils prennent leurs responsabilités. On a déjà connu des échecs, non pas parce que le produit était mauvais, non pas parce que la technique de fabrication était mauvaise, mais parce que le chef d’entreprise n’avait pas cette petite flamme dans les yeux qui fait la différence”. La passion de leur métier, qu’ils maîtrisent sur le bout des doigts, les pousse à devenir créatifs, inventifs, performants, au-dessus du lot. L’investissement doit être total pour vraiment réussir. Pas nécessairement un investissement financier mais assurément un investissement humain. “Il faut être capable de tout donner. S’il n’est pas passionné, le chef d’entreprise ne pourra additionner les heures, confirme Lucien Deveaux, pdg du groupe Deveaux. Quelle que soit la taille de sa société, il doit contrôler et participer le plus possible à tous les métiers nécessaires au développement de son activité, notamment la partie commerciale, plus que jamais prépondérante avec la mondialisation des échanges. Il faut de la passion et, on l’oublie trop souvent, une santé de fer”, renchérit Lucien Deveaux, champion toute catégorie de la création ou de “l’accompagnement à la création d'entreprise” sur le bassin d’emploi local : “Une cinquantaine en quarante ans. A peine plus d’une par an !”, sourit-il. DOSSIER “Il faut être complètement intégré à son milieu économique pour mettre tous les atouts de son côté”, analyse Pierre Brivet, pdg du groupe du Formont. Evolutis a trouvé l’équilibre en soignant ses prothèses L e choix qui leur était proposé, c’était Lyon ou Leeds. Lorsque le nouveau propriétaire de Medinov a fermé le site de Roanne, en 1999, Gérard Pélisson et Jean-Michel Péguet ont vite tranché : “Il y avait un savoir-faire technique que nous ne voulions pas laisser échapper”. Ils ont repris huit salariés de Medinov et ont créé de toute pièce Evolutis, spécialisée dans la fabrication d’implants pour la traumatologie et la chirurgie articulaire : prothèses de la hanche, du genou, de l’épaule. En quatre ans, Evolutis a doublé son effectif (20 personnes), sa surface de production (1100 m2) et dépassé les 2 millions d’euros de chiffre d’affaires. “Nous ne sommes pas un essaimage de notre précédent employeur. On comptait un peu dessus et cela ne s’est pas fait. A posteriori, c’est très bien comme ça. On ne doit rien à personne”. Si l’équilibre a vite été trouvé, c’est avant tout parce que la compétence technique existait. Encore fallait-il faire les bons choix commerciaux. “Nous nous sommes tournés vers des distributeurs qui revendent aux médecins. Nous avons mixé ensuite notre production entre produits propres à forte valeur ajoutée, et produits en sous-traitance pour des confrères de plus grande taille. Ce type de fabrication est moins intéressant en terme de rentabilité mais permet de réguler la charge de travail”. Quand la gestion de production et la gestion tout court s’imbriquent parfaitement : “Les produits propres sont remboursés par la Sécurité Sociale dans des délais plus qu’aléatoires, tandis que la production pour tiers fait l’objet de paiement à 60 jours”, résume Gérard Pélisson, par ailleurs satisfait du bon fonctionnement du binôme de direction. “Partir à deux, c’est une très bonne chose. Au début, il faut être un peu partout. Tout seul, c’est impossible. Etre deux permet de grandir sereinement et de prendre du temps pour déléguer et bien manager”. Evolutis a opté pour un “management convivial” qui porte ses fruits. “On prend le temps d’organiser un entretien individuel par an pour voir où chacun en est. Le dialogue est très important. Chez nous, la pause du vendredi tous ensemble est sacrée”. Réussite commerciale et aventure humaine peuvent donc aller de paire : “Une entreprise ça naît, ça vit, ça meurt. Autant profiter pleinement de ce que l’on fait. Si cela devait s’arrêter demain, on aura vécu quelque chose de fort. Quand, entre nous, on parle de Medinov, il n’y a pas d’amertume. C’est une entreprise qui a fait vivre jusqu’à 100 personnes pendant plus de dix ans. C’est ce qu’il faut retenir”. DÉCEMBRE 2003 >Roanne Éco< 15 DOSSIER STRATÉGIE Ces entreprises qui réussissent en Roannais Savoir s’adapter et négocier les virages Un bon produit, un bon positionnement, une technologie maîtrisée, une motivation à toute épreuve : les conditions de la réussite sont en place, à condition d’ajouter une petite touche de réalisme et de pragmatisme : “Il y a les décollages immédiats, et puis les petits retards à l’allumage qui ne veulent pas dire pour autant que la réussite ne sera pas au bout, reprend JeanFrançois Prat. C’est comme pour le permis : il y a le code et la conduite. C’est au volant qu’on apprend vraiment. La grande qualité d’un bon capitaine est de savoir opérer les petits changements de cap, les petites adaptations, prendre les virages plus ou moins marqués, toujours grâce à cette fameuse prise d’informations. En général cela se passe après deux ou trois ans. Cela fait partie des mues successives que toutes les entreprises doivent effectuer”. Car il y a des passages obligés, des étapes incontournables, des phases-clé de développement que le chef d’entreprise doit être capable de maîtriser. Les phases de croissance, qu’elles soient internes ou externes, sont toujours délicates à négocier. En interne, il faut savoir s’entourer, déléguer, faire confiance, dialoguer. On peut être parfaitement capable de vendre un produit à l’autre bout du monde et, parce que l’entreprise commence à se développer, donc à se cloisonner physiquement, éprouver les pires difficultés à communiquer d’un bureau à un autre. “L’organisation d’une simple réunion peut devenir très compliquée, poursuit le fondateur de C&C. On ne doit pas négliger cet aspect, sous peine de lentement dégrader les rapports humains, et nuire à l’efficacité”. Un élément qu’a pris en compte son voisin de palier Agiir Network, spécialisé dans l’édition Monroe a pris de la bouteille en magnifiant ses étiquettes U ne entreprise ressemble souvent à son chef d’entreprise. Dans son comportement commercial, dans son organisation interne, dans ses relations avec son environnement... Entre Monroe Etiquette et son pdg, Guy Monroe, la fusion est totale. “J’aime les choses bien faites. Je préfère l’efficacité aux grands discours. Ma philosophie réside dans ces quelques mots : on n’est pas obligé de crier sur les toits qu’on fait bien son travail pour bien le faire”. Implacable raisonnement... La société de Montagny, spécialisée dans la conception et la fabrication d’étiquettes adhésives pour bouteilles de vin, ne se contente pas de bien faire les choses. Elle excelle dans son domaine. Elle a forgé sa réussite sur une créativité exceptionnelle, un rythme d’investissement soutenu, une réactivité à toute épreuve, et une exigence de qualité hors du commun. “Sans qualité, il n’y a rien”, résume Guy Monroe, qui oublie de rappeler son coup de génie marketing. Il a accompagné, au milieu des années 80, la montée en puissance de petits producteurs de vins, eux aussi obnubilés par la qualité de leurs produits. Au lieu de vendre en coopératives, ils se sont mis à faire eux-mêmes leur conditionnement. Un marché s’ouvrait. Monroe Etiquette n’a pas perdu une seconde. “Pour réussir, il faut avoir les idées claires et essayer de comprendre comment les choses vont évoluer à court et moyen terme”. C'est aussi prendre une longueur d’avance sur la concurrence, et ne plus la lâcher. Au lieu de se satisfaire d’un bon potentiel commercial, Monroe Etiquette a tout de suite apporté sa griffe. Elle a fait comprendre à sa nouvelle clientèle que le meilleur moyen de communiquer avec un consommateur pas toujours très connaisseur consistait à faire passer le message de qualité du produit via une étiquette soignée, porteuse de valeurs et d’imaginaire. L’essentiel du savoir-faire de l’entreprise réside dans la création de modèles originaux, puis dans sa capacité à fabriquer en série des étiquettes toutes différentes les unes des autres. Cinq commerciaux de l’entreprise sillonnent la France. Ils définissent le projet d’étiquette avec 16 >Roanne Éco< DÉCEMBRE 2003 le viticulteur avant l’intervention de dessinateurs extérieurs. “Ils agissent tels des stylistes dans la mode, indique Guy Monroe. Nos informaticiens reçoivent ensuite le dessin de l’artiste et s’efforcent de le rendre compatible avec l'impression”. En quelques années, la traditionnelle “étiquette à colle” a cédé la place à l’étiquette adhésive en rouleaux, au prix d’investissements très importants : entre 450 000 et 600 000 euros par an. L’entreprise est dotée de quatre lignes de fabrication dont une de dix-sept mètres de long. Une dizaine de groupes la composent : gauffrage, dorure, vernis, numérotage, couleur, relief... Monroe Etiquette est très active dans la Vallée du Rhône, le Languedoc-Roussillon et la région PACA. Des producteurs de Bourgogne, de Beaujolais, d’Alsace et de Champagne lui font aussi confiance. Seul le Bordelais lui échappe : “C’est une région qui privilégie la proximité. C’est un peu dommage pour le prestige. Mais ce n’est pas le prestige qui m’intéresse, c’est la rentabilité”. Et là, les bons crus s’enchaînent. Le chiffre d’affaires, millésime 2003, s’établira à plus de 5 millions d’euros. L’entreprise emploie 38 personnes en France et 15 en Suisse depuis le rachat de Gern (Neuchatel). de logiciels collaboratifs d’aide à la décision (SIAD) pour les moyennes et grandes entreprises. “Il y a de plus en plus d’informations qui parviennent aux entreprises, indique Gilles Félix, directeur commercial. Nos outils ont pour objectif de structurer ces informations pour qu’elles soient retrouvées rapidement et partagées par tous”. Déléguer pour vraiment diriger, sans se détacher Déléguer ne veut pas dire pour autant se détacher. Il n’est jamais facile pour le pdg d’une entreprise en croissance de “lâcher” progressivement certaines fonctions, de “déléguer vraiment sans faire semblant”, précise Marc Broyer. Sur le sujet, les avis sont pratiquement unanimes : s’il existe deux éléments à ne jamais perdre de vue, c’est le contact-client pour ne pas se couper du marché, et l’assurance-qualité du produit pour s’assurer de la fiabilité de l’outil de production et planifier les investissements stratégiques à court et moyen terme. La gestion humaine est toute aussi capitale : faire évoluer les collaborateurs, recruter à bon escient, ne pas négliger la formation : “Il faut rester à l’écoute de son entreprise, de ses battements de cœur. Et pour cela, rien de tel que bien s’entourer, complète le pdg d’Intexa. Si les informations remontent régulièrement, on peut avancer, recadrer, comprendre les autres. J’aime les gens avec qui je travaille. On s’enrichit mutuellement. C’est ce qui nous fait avancer. Car finalement, c’est quoi la réussite d’une entreprise, si ce n’est mettre en place les conditions pour continuer à aimer ce que l’on fait”. Rationnaliser... et faire preuve de feeling Pour exister sur leur marché, certaines entreprises doivent rapidement atteindre une taille critique. Seule la croissance externe peut leur permettre de franchir cette étape. Sur ce terrain, le droit à l’erreur n’est pratiquement pas STRATÉGIE permis, car les retours en arrière laissent toujours des traces. Un mauvais choix et l’édifice peut vaciller en quelques mois : “En fait, il faut se poser à peu près les mêmes questions qu’au moment de la création, explique Raymond Sfeir, pdg de B Macom, qui accompagne les entreprises dans leurs choix stratégiques. La société convoitée est-elle située sur un secteur porteur ? Si elle est positionnée sur un secteur en crise, s’agit-il d’une crise momentanée ou permanente ? Le segment à l’intérieur du secteur est-il bon ? Pourquoi la société est-elle à vendre ? Ai-je les moyens de l’acheter ? Vais-je le faire avec des capitaux extérieurs ? Suis-je assez crédible pour mobiliser ces capitaux ? Cette croissance apportera-t-elle quelque chose à mon activité ? Créera-t-elle des synergies ? Globalement, il faut voir si l’entreprise est bien armée pour affronter le marché. Dans le cas d’entreprises en difficulté, on découvre des failles qu’il est possible de combler ou pas. Si l’on estime que c’est possible et que stratégiquement ça va améliorer le business, alors on rencontre les hommes à la tête de l’entreprise. Jamais avant ! Car le grand risque est de s’attacher aux hommes avant de valider l’économique”. Thierry Lièvre, pdg de L3C Group, à Bourg-de-Thizy, a réalisé trois acquisitions ces trois dernières années pour étoffer son offre : “Une fois que la pertinence économique est validée, la base de la réussite réside dans le capital humain qu’il y a en face de vous. Une croissance externe réussie, c’est aussi beaucoup de feeling”. “Il faut faire preuve d’opportunisme, ajoute Pierre Brivet, qui a multiplié son chiffre d’affaires par huit en neuf ans en intégrant avec succès plusieurs entreprises. Je suis un opportuniste et je le revendique. Encore une fois, il faut être à l’écoute de son marché. Nous avons élargi notre zone de compétence et notre zone géographique. Notre taille nous permet désormais de répondre à tous les marchés et de ne plus être classé dans la même catégorie par nos fournisseurs. On peut exiger d’eux plus de prix, et toujours d’avantage de services”. Toujours se remettre en question On ne grandit pas sans prendre de risque. “Mais ne pas grandir est aussi une prise de risque, coupe Marc Broyer. La réussite financière du moment ne doit pas faire rentrer l’entreprise dans une sorte de confort qui sera vite synomyme d’immobilisme. Il faut toujours être très lucide et se remettre en question très souvent”. Savoir se remettre en question. Et si, au-delà des critères purement écomomiques de marchés, de produits, de gestion de production, de gestion financière, d’approche marketing, de développement à l’export, d’investissements réguliers, c’était cela le gage de la réussite ? Emmanuel Brochot, à la tête de Valentin Traiteur, s’est forgé un moral de vainqueur en partant du principe que rien n’est jamais acquis : “J’ai beaucoup appris dans le sport. Le sens de l’effort, du sacrifice, du collectif. J’ai aussi appris l’humilité : l’entreprise est semblable au sportif. Ce n’est pas parce qu’elle a gagné aujourd’hui qu’elle gagnera demain. Elle doit toujours se remettre en cause et viser plus haut”. Et quand les succès s’enchaînent, quand tout réussi, le chef d’entreprise doit aussi garder la tête froide : “Le risque suprême c’est évidemment de prendre ce qu’on appelle communément la grosse tête, conclut Thierry Lièvre. C’est forcément un risque qui plane au-dessus de tous ceux qui réussissent, quel que soit le degré de la réussite. Face à l’argent, tout le monde change, c’est évident. Mais la règle d’or est de ne jamais oublier que tout peut aller très vite, dans un sens comme dans l’autre”. DOSSIER L3C Group a trouvé son chemin en allant dans le décor L es statistiques ne leur étaient guère favorables : deux copains d’enfance qui deviennent chefs d’entreprise, ce n’est pas forcément le succès assuré. On s’aperçoit généralement un peu tard que le sens de l’amitié et celui des affaires ne font pas toujours bon ménage. “On nous a dit qu’on allait se planter. Et nous, on a répondu que ça allait sûrement se passer comme ça, mais qu’on allait quand même essayer pour en être sûrs”, s’amusent, après coup, Thierry Lièvre et Aldo Convertino, cofondateurs de L3C devenu L3C Group. “Ceux qui ne nous aiment pas disent qu’on a eu de la chance. Les autres reconnaissent que finalement on n’était pas trop c...”. Ils ont même eu une idée de génie et, surtout, ils l’ont eu avant tout le monde. Ils ont anticipé l’engouement des Français pour la décoration de leur intérieur en démocratisant des produits encore très élitistes au début des années 80. “On a senti qu’il y avait un créneau à prendre, résume Thierry Lièvre. Le concept consistait à proposer des gammes de produits pas chers et coordonnés entre eux, qu’il s’agisse de rideaux, de nappes, de coussins... Cela existait pour le haut de gamme, mais pas en solderies. Nous étions certains que cela pouvait marcher dans le monde de la grande consommation”. Les Babou, Foirfouille et autre Gi-Fi ont adhéré au concept L3C, qui a également bâti sa réussite sur une démarche commerciale originale. “Au lieu de venir avec une collection, on a demandé à nos prospects ou clients ce que serait le linéaire de leur rêve. Et quelques temps plus tard, on revenait les voir avec des prototypes et en leur expliquant que la production débuterait dès leur première commande. On a travaillé comme des architectes, comme des concepteurs d’univers. On a fait des milliers de kilomètres pour mettre en place des corners sur-mesure”. Du réassort d’épicier à l’échelle industrielle. Pour réussir, L3C Group a rempli à la perfection trois fonctions-clés dans son métier : celles de trader, de logisticien et de gestionnaire de rayons. Aujourd’hui, la société propose 10 000 références et fait acheminer chaque année 40 000 tonnes de marchandises vers 2000 points de vente, en grande partie des grandes surfaces spécialisées “non alimentaires”. Son parc fournisseur est situé au Moyen, Proche et Extrême-Orient, en Europe de l’Est et sur le pourtour méditérannéen. En quelques années, L3C a aussi gagné le pari de la croissance. Elle a mené à bien trois opérations externes en trois ans en rachetant Seefo (produits de décoration) en 2001, Decordis (arts de la table) en 2002, et Mont d’Or Participations, début 2003. “La règle pour moi : que l’activité de l’entreprise à reprendre soit accolable au groupe, qu’elle apporte un atout supplémentaire”, poursuit Thierry Lièvre. L3C Group a joué la complémentarité en enrichissant sa palette de couleurs, de matières et de produits : voilages, rideaux, nappes, coussins, linge de maison et de lit, arts de la table, accessoires de bain et de toilette, senteurs intérieures... La société de Bourg-de-Thizy emploie désormais 75 personnes et a vu son chiffre d’affaires passer de 450 000 euros en 1994 à 45 millions cette année (2,7 millions d’euros de résultat net en 2002). Une véritable success-story que Thierry Lièvre va poursuivre seul. “J’ai racheté les parts du cofondateur. Cela se fait sainement et en très bons termes. Nos objectifs d’évolution de vie n’étaient plus les mêmes. Pour réussir, il faut que les choses soient claires, sans ambiguité. Sinon on entasse les problèmes, on va vers les difficultés et on n’avance plus”. DÉCEMBRE 2003 >Roanne Éco< 17 DOSSIER STRATÉGIE Ces entreprises qui réussissent en Roannais Valentin Traiteur a retrouvé de l’appétit en modifiant sa recette T ant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. La société Valentin Traiteur a fait de cet adage une véritable ligne de conduite. En 1993, on lui promettait l’enfer. Aujourd’hui, elle s’est ouverte les portes du paradis. “Quand nous avons repris la société après son dépôt de bilan, nous étions persuadés que si elle ne marchait pas, c’est parce qu’elle était mal gérée. En fait, c’est surtout parce que ses produits ne répondaient pas aux attentes du marché. Il fallait couper certaines branches”, explique Emmanuel Brochot, ancien cadre de l’entreprise, désormais propriétaire de 40% des parts aux côtés d’Adrien de Benoist, actionnaire majoritaire. “C’était un pari insensé mais salutaire. Laisser tomber 20% de votre clientèle alors que vous êtes au bord du gouffre, ce n’est pas évident”. Le bon choix au bon moment, c’est aussi ça la clé de la réussite. Valentin Traiteur a donc abandonné sa fabrication de produits de charcuterie qui avait pourtant fait son succès à la fin des années 80. Elle s’est repositionnée sur le marché de la charcuterie pâtissière en lançant des produits originaux liés au terroir comme le “Délice breton”, la “Feuillantine comtoise” et le “Délice savoyard”, à base de pommes de terre, de raclette, de poitrine fumée et de crème. Bien consciente de tenir la recette du succès, elle ne s’est pas arrêtée en si bon chemin. Elle vient ainsi de lancer sa propre marque : D’élistine. Celle-ci s’appuie sur deux types de produits : les tartes salées à consommer en entrées, en plat principal ou en “snaking”, et les aspics qui bénéficient d’un concept plus moderne avec un conditionnement par deux, avec pack sécable. D’élistine cible toutes les enseignes de grande distribution, hard discount exclu. Elle vise une clientèle à la recherche de praticité, de rapidité, d’originalité, tout en attachant beaucoup d’importance à la teneur gustative du produit. Valentin Traiteur mise sur des fournisseurs le plus souvent régionaux, les matières premières étant garanties par les exigences qualité HACCP. Valentin Traiteur compte vendre 120 000 produits D’élistine en 2003, et 420 000 en 2004. En 2008, la marque devrait représenter 20% d’un chiffre 18 >Roanne Éco< DÉCEMBRE 2003 d’affaires prévu aux alentours de 35,5 millions d’euros (20,8 millions d’euros en 2003). Cette forte croissance s’accompagne d’un vaste projet immobilier. Une nouvelle unité de production va voir le jour en zone d’activités de la Demi-Lieue, à Mably. Le doublement de la surface actuelle (8670 m2 sur un terrain de 40 000 m2) représente un investissement de 8 millions d’euros. Valentin Traiteur, qui emploie 120 personnes, devrait également doubler son effectif à moyen terme. “La bonne gestion d’une entreprise consiste à être devant et pas à la traîne, rappelle le jeune directeur. Comme une équipe sportive qui a de bons résultats, on va passer de challenger à favori”. HAUT DE GAMME RUBRIQUE question à Le Château d’Ailly entre simplicité et féerie Luc Perron, L’Orangerie (Saint-Cyr-de-Favières) Quelle évolution avez-vous donné à votre métier ? Un gîte trois épis au beau milieu d’un parc de 80 hectares classé “jardin remarquable de Rhône-Alpes”, c’est tout le charme du Château d’Ailly. Visite en compagnie du maître des lieux, Alec de Brosses. l’aube de la quarantaine, Alec de Brosses embrasse une nouvelle vie qui lui sied à merveille. Un mi-temps informel entre l’accueil raffiné au cœur de son magnifique domaine d’Ailly et la promotion touristique de la région roannaise. “L’idée générale, c’est de ne pas travailler en solo. Il y a ici un patrimoine naturel, botanique, architectural, dont je veux faire profiter la région”. Son site (www ailly.com) incarne parfaitement cette volonté. Il présente les activités du château et les richesses touristiques locales. Toutes les pages sont traduites en anglais et en allemand. “C’est la base de tout. Je suis assez surpris de constater que certains sites de promotion ne contiennent pas un mot d’anglais”, indique ce globe-trotter invétéré. Chargé, au tout début de sa carrière, des relations publiques d’un député Japonais, il exerce ensuite ses talents dans la finance et l’informatique en Allemagne. De quoi mettre tour à tour en pratique des études de lettres, d’histoire et de commerce (ESSEC Paris). Au côté de ses frères et de sa mère, Alec de Brosses passe désormais le plus clair de son temps à donner vie au Château d’Ailly, propriété de la famille de Brosses depuis 1745. Il y a quatre ans, l’ancien cuvage a été transformé en une vaste salle de réception de 350 m2. Chaque année, une vingtaine de mariages prennent des allures de conte de fée. “La pièce est modulable. Nous recevons des cérémonies allant de 60 à plus de 300 convives. Notre record est de 366 couverts. Nous travaillons en soustraitance avec des nombreux prestataires, qu’il s’agisse de traiteurs, de fleuristes, de photographes...”. Lors de chaque réception, le château est illuminé, la chapelle à l’architecture italienne et la cour en pierres de taille roses sont mises à disposition. Le maître des lieux se fait également un devoir et un plaisir d’accueillir les invités comme il se doit. Les prix de location varient de 460 à 3000 euros en fonction du nombre de convives. “Les mariés disposent du site du jeudi A “J midi au lundi midi. C’est appréciable pour vivre ce moment de bonheur en toute sérénité”. De nombreuses entreprises utilisent également cet espace pour des réunions et des séminaires. Du couvert au gîte, Alec de Brosses n’avait qu’un pas à faire. Il a réaménagé récemment une aile de l’ancienne régie du château en gîte trois épis. Composé de quatre chambres à deux lits, celui-ci est utilisé lors des mariages et par une clientèle familiale à la découverte du Roannais. “Je leur donne les bonnes adresses afin qu’ils aient envie de revenir. Il faut aussi qu’ils incitent leurs relations à en faire de même”. Là encore, les entreprises locales ont noté la bonne adresse : “J’ai hébergé à plusieurs reprises des cadres nouveaux venus dans la région en attendant qu’ils trouvent chaussure à leur pied”. Symbole d’une parfaite alchimie faite de simplicité et de raffinement, les hôtes trouvent sur la table de leur petit-déjeuner un pot de confiture de cornouille, fierté de la famille. Le parc à l’anglaise de 80 hectares fait partie des “parcs et jardins remarquables de Rhône-Alpes”. Il a payé un lourd tribut à la tempête de 1999, ce qui n’a pas empêché l’introduction de nouvelles essences : au total 380 espèces sont recensées. Alec de Brosses souhaite désormais pérenniser une exposition-vente d’arbres, de plantes, d’objets de décoration de la maison et du jardin, organisée dans l’enceinte du château. La première d’“Automne à la campagne, couleurs et saveurs”, a connu un beau succès en octobre dernier : 3000 visiteurs se sont rendus à Parigny afin de découvrir les produits de 43 exposants dans un cadre féerique parfaitement adapté. “J’ai choisi personnellement les exposants, car j’aime ce qu’ils font. Les produits du terroir étaient également associés à cet événement que j’ai souhaité ouvrir à des professionnels extérieurs venus de toute la France, mais également d’Angleterre et de Belgique. Le Roannais aurait tort de rester replié sur lui-même. Il doit se faire connaître, et aussi s’ouvrir à ce qui se fait ailleurs”. e suis passé d’un métier d’ébéniste-décorateur, pour une clientèle de particuliers, au développement d’une véritable ligne de meubles à destination de boutiques de décoration haut de gamme et d’architectes-décorateurs. Mes fabrications sont de style Louis XVI revisité tendance, qu’il s’agisse de tables basses, de meubles de décoration, de bibliothèques, de sièges. Nos meubles blanchis néo-classique trouvent très bien leur place dans des demeures de charme. L’Orangerie réalise également des agencements d’hôtels. Nous avons conçu une cinquantaine de chambres pour le compte du Country-Club à Nice-Sofia Antipolis et 25 chambres à Crans-Montana, en Suisse, pour le compte de l’Hôtel du Golf. Nous avons également travaillé pour des établissements de Saint-Tropez et de Saint-Germain-en-Laye. Notre prochaine réalisation concernera un hôtel à Saint-Laurent-du-Var. Nos investissements dans l’informatique et en machines à commande numérique ont vraiment permis de franchir une étape. Commercialement, je m’appuie énormément sur les Salons Maison & Objets : deux fois par an, nous présentons, à Paris, nos réalisations et nos concepts. Nous fabriquons sur-mesure dans l’immense majorité des cas. L’export vers l’Angleterre, le Danemark, la Suisse, l’Espagne et le Portugal représente désormais 30% de notre chiffre d’affaires. A Saint-Cyr-de-Favières, nous avons également aménagé un nouveau show-room, ouvert les mercredis après-midi, les samedis, et sur rendez-vous. Nos fabrications sont également à découvrir sur notre site : www.luc-perron.com. L’Orangerie emploie désormais huit personnes”. DÉCEMBRE 2003 >Roanne Éco< 19 RUBRIQUE INDUSTRIE question à CTM Inox : chaud devant ! Georges Cytron, pdg de Cukier Pour votre fabrication, vous faites largement confiance à des sous-traitants locaux. Comment parvenez-vous à rester compétitifs face à des concurrents qui délocalisent massivement ? “I l est vrai que 70% de notre production est confiée à des sous-traitants de Roanne et sa région, 30% environ étant délocalisée dans les pays de l’Est. Nous nous efforçons d’être le plus pragmatique possible et de nous adapter au prix du marché. Il suffit d’effectuer une rapide approche du coût-minute. Quand le temps de confection d’un produit dépasse dix minutes, le maintien d’une fabrication en France n’est pas possible. L’arbitrage s’effectue alors sur la confection. Mais encore une fois, nous n’en faisons pas une philosophie, même si, bien sûr, il est toujours agréable de collaborer localement avec une quinzaine de confectionneurs. En tricotage, nous travaillons avec un sous-traitant privilégié, les Tricotages Barraud. Au total, ces entreprises emploient entre 150 et 200 personnes. De notre côté, nous employons 34 personnes. Notre chiffre d’affaires a progressé de 40% en trois ans pour atteindre 9,3 millions d’euros dont 15% à l’export. Nos produits maille moyenne gamme (pulls, gilets, robes, vestes...), conceptualisés en interne, s’adressent à des jeunes femmes actives, urbaines et modernes. Nous travaillons pour la grande distribution, les grands magasins, les chaînes ainsi que la VPC (Les 3 Suisses, Badel, Afibel). Nos maîtres-mots sont qualité, fiabilité et réactivité. Notre challenge consiste à apporter une réponse à la problématique de chaque client avant qu’il ne la trouve. Nous recherchons continuellement des informations en amont afin de répondre aux besoins identitaires de chacun”. (site : www.cukier.fr) Spécialisée dans la chaudronnerie inox, l’entreprise de Saint-Victor-sur-Rhins s’est bâtie une belle réputation dans les domaines du traitement des eaux et de l’agroalimentaire. Elle est également le fournisseur du numéro un français de la civière pour salles d’autopsie. Saint-Victor-sur-Rhins, la société CTM Inox vient de fêter ses vingt ans d’existence, et elle n’a toujours pas d’équipe commerciale ! Robert Diaz et Christine Prat, ses dirigeants, en sourient presque : “On fonctionne grâce au bouche à oreille, sur notre renommée. Nos clients nous renouvellent leur confiance et c’est bien là l’essentiel. Ils apprécient notre réactivité et notre respect des délais. On essaie de réagir aussi vite qu’un artisan, tout en fabriquant des pièces industrielles”. L’entreprise est spécialisée dans la chaudronnerie inox. Elle conçoit des pièces pour différents secteurs d’activité, dont le traitement des eaux qui représente 60% de son activité. CTM Inox réalise notamment des grilles et mécanismes utilisés en stations d’épuration ou de pompage. Dans ce secteur, ses clients sont à la fois des entreprises et des collectivités dans toute la France et de façon plus marginale, à l’export. Le deuxième secteur de prédilection est l’agroalimentaire (30% de l’activité). Les laboratoires des pâtissiers-chocolatiers se fournissent en tapis de manutention et en tempéreuses, un équipement qui permet de maintenir les chocolats à température égale afin qu’ils conservent toute leur brillance. CTM Inox a également réalisé des fours de cuisson et des malaxeurs de préparation de pâtes pour La Boîte à Cakes à Briennon. “Le point commun entre toutes nos fabrications : il n’y en a pas deux qui se ressemblent ! Nous faisons du sur-mesure”, explique Robert Diaz. “Et généralement, c’est le mouton à cinq pattes”, renchérit Christine Prat. A 20 >Roanne Éco< DÉCEMBRE 2003 Pas question pour autant de se disperser. “Nous savons ce dont nous sommes capables. On ne travaille pas la tolerie par exemple, ni l’acier, tout juste un peu d’alu. On s’efforce cependant de rester attentifs afin de ne pas passer à côté d’un secteur porteur. Il y a dix ans, quand nous nous sommes positionnés sur le traitement des eaux, tout le monde nous regardait bizarrement. Les faits ont montré que c’était un bon choix”. CTM Inox explore donc quelques niches commerciales. Avec un certain succès. Elle a ainsi fabriqué un robot de pigeage pour des viticulteurs des Côtes du Rhône. Ce petit appareil évite aux professionnels d’effectuer une opération fastidieuse de foulage des grappes au pied. Autre activité complètement différente : la fabrication d’éléments inox pour des civières. Chaque mois, la société roannaise fournit une cinquantaine d’éléments au numéro un français du matériel d’autopsie dont les civières sont utilisées en chambres funéraires, en France comme à l’étranger. Bien installée sur la zone d’activité du Moulin Blanc, CTM Inox (1,8 million de chiffre d’affaires en 2002) évolue désormais sur 1600 m2. Elle emploie 17 salariés, et pointe jusqu’à 25 à 30 personnes lors de pics d’activité. Très attachée à sa capacité de création et d’innovation, elle s’appuie sur un dessinateur en interne. “Nous formons tout notre personnel, explique Mme Pras, élue à la Chambre de Métiers de Roanne. Nous donnons leur chance aux apprentis et aux contrats de qualification. Nous essayons de travailler dans une ambiance saine, sans stress dans l’atelier”. Un exemple à suivre. INTERNATIONAL RUBRIQUE question à Desserts and Co augmente ses parts à l’export Brooks Wallin, pdg de Favrichon & Vignon (Saint-Symphorien-de-Lay) Favrichon & Vignon vient de prendre l’accent américain. Quels sont vos projets à court terme? Considéré comme l’orfèvre de l’agroalimentaire, le groupe Traiteur de Paris vient d’installer une nouvelle unité à Roanne. Celle-ci a déjà concrétisé un important marché pour Picard et s’est développée aux Etats-Unis, en Angleterre, en Espagne et au Benelux. air roannais ouvrirait-il l’appétit ? Quelques mois d’existence et voilà déjà le fabricant de desserts surgelés haut de gamme, Desserts & Co, lancé dans la bataille internationale. Pas question pour autant de confondre appétit et gloutonnerie : “Il est certain que la gastronomie française se vend très bien à l’étranger, explique Denis Pinault, pdg du groupe Traiteur de Paris, maison-mère de Desserts & Co. Mais on ne va pas brûler les étapes. Nous allons procéder pays par pays, marché par marché”. Bien dans son assiette en zone industrielle de Mâtel (1500 m2 de bâtiments), l’entreprise roannaise a récemment intégré un responsable export. Les réfrigérateurs américains, anglais, espagnols, belges et hollandais ont été les premiers remplis. L’unité locale travaille notamment pour White-Toque (Etats-Unis) et Simply Dessert (Angleterre). L’objectif est de marcher sur les traces de Traiteur de Paris qui réalise désormais 20% de son activité à l’export. Né en 1993 à la Guerche (Ille-et-Vilaine), le groupe Traiteur de Paris (11 millions d’euros de chiffre d’affaires, 140 salariés) regroupe aujourd’hui trois entités : Canapés & Co (mignardises sucrées et salées), basée sur son site historique, Saveurs & Co (entrées et tartines surgelées), localisée en région parisienne, et donc, désormais Desserts & Co, spécialisée dans la production de gammes de desserts individuels et portionnables surgelés. L’unité roannaise est devenue en quelques mois une référence “de haute qualité”, grâce à la réalisation de recettes traditionnelles ou de fabrications originales. Sur sa carte, la fameuse tarte aux poires Bourdaloue côtoie ainsi une prometteuse Charlotte fruits rouges-pistache... L’ Hormis la partie export, Desserts & Co vend ses produits par le biais de la RHF (Restauration Hors Foyer) et du Home service (Picard, Agrigel, Toupargel...). “Le marché Picard que nous avons décroché en milieu d’année représente environ 20% de notre chiffre d’affaires. Il est important en terme d’activité, et surtout en terme d’image”, commente Denis Pinault. Relais d’Or Miko et Metro-Aldis ont également fait confiance à Desserts & Co, qui verra son chiffre d’affaires 2003 prendre du poids, passant de 1,9 à 2,5 millions d’euros. Une progression au-delà des 6 millions d’euros est envisagée à moyen terme par le jeune pdg, très satisfait de son investissement dans la Loire : “Nous avons été magnifiquement accompagnés par tous les opérateurs locaux. Et puis nous avons trouvé ici une main d’œuvre exceptionnelle. Elle correspond tout à fait au métier d’orfèvre que nous faisons. C’est une population raffinée dans ses gestes et dans son travail. J’ai toujours considéré que les salariés sont respectueux de l’entreprise à partir du moment où l’entreprise les respecte”. Desserts & Co emploie 38 personnes actuellement et compte encore créer une douzaine d’emplois en 2004. Lors de son installation, elle a investi 220 000 euros dans la mise en place d’un process en ligne pour une chaîne d’entremets et a repris, à des conditions intéressantes, le matériel du précédent occupant. Desserts & Co est dotée d’un service qualité intégré. Elle répond aux normes d’hygiène HACCP et a mis en place un système performant de traçabilité des matières premières. Autant de visas indispensables pour voyager en toute quiétude... “J e viens effectivement de me porter acquéreur à 100% de cette entreprise centenaire, que je connais bien puisqu’elle faisait partie du groupe “Le Goût de la Vie” dont je reste directeur financier. “Le Goût de la Vie” a souhaité se recentrer sur la GMS, ce qui impliquait de céder Favrichon & Vignon. Ma première préoccupation sera d’augmenter la capacité de production et la productivité en remettant à plat l’organisation. Je suis confiant car nous avons un fort potentiel de développement sur le marché des produits diététiques et biologiques. Nous avons deux branches d’activités : d’une part, les céréales semitransformées, et d’autre part, les produits du petit-déjeuner avec des céréales, des mueslis, des gammes de gâteaux, des boissons... Nous fabriquons soit sous marque de tiers, soit sous marque distributeur, soit sous notre propre marque. L’export ? c’est toujours important. Pour l’instant l'international représente 15% de notre chiffre d’affaires qui s’élève à 3,5 millions d’euros. Nous vendons en Espagne, en Italie, en Allemagne. Nous attendrons fin 2004 pour accélérer sur ce plan. Il faut tout d’abord faire progresser nos capacités. Nous chiffrons actuellement les investissements que nous réaliserons, c’est certain, à St-Symphorien-de-Lay. Personnellement, cette reprise représente un retour à mes origines, car je suis né dans le Minnesota, à Minneapolis, la ville des meuniers aux Etats-Unis”. DÉCEMBRE 2003 >Roanne Éco< 21 RUBRIQUE COMMERCE DISTRIBUTION question à Demoras voit la vie en “roses” Augustin Fernandez, directeur de Décathlon Roanne Les établissements Demoras, nouveaux venus dans le paysage roannais, ont fait éclore deux enseignes en moins de quatre ans : place des Promenades en 1999, et plus récemment aux Halles Diderot. Avec un égal succès. Vous venez de prendre vos fonctions à Roanne. Quel a été votre parcours ? “I l s’agit de ma première fonction de direction de magasin. J’étais auparavant en poste au sein de Décathlon Clermont-Ferrand. Mon parcours n’est pas vraiment classique puisque j’ai tout d’abord obtenu un DESS de géologie appliqué au pétrole. Je me suis finalement aperçu, à travers les emplois que j’ai pu occuper pour financer mes études, que j’étais très attiré par les métiers du commerce. J’ai donc changé d’orientation. A Roanne, j’essaie de mettre un management que je qualifierai de “sportif”, un peu comme l’entraîneur d’une équipe. On joue collectif. Nous avons ici un effectif de 37 personnes. Au côté de tous sports individuels et collectifs, le magasin roannais développe tout ce qui est en rapport avec la nature et la randonnée comme la chasse, la pêche, l’équitation ou encore le cycle”. en bref Ventes d’entreprises L’association MUTEX organise à l’Espace Congrès de Roanne, du 22 au 25 avril 2004, les journées “Ventes d’entreprises”. Une vingtaine d’entreprises proposeront leurs fabrications à l’occasion de cet événement commercial à destination du grand public prospecté sur un rayon de 150 km (Macon, Vichy, Moulins, Saint-Etienne, ClermontFerrand). 30 000 visiteurs sont attendus. Cette manifestation est ouverte à toutes les entreprises du secteur textile. Pour occuper un stand (de 50 à 300 m2), contact ou renseignements auprès de la CCI du Roannais : Michel Derinck ou Rachel Pheulpin, Tél. : 04 77 44 54 21. e Saint du jour s’affiche à la craie sur un petit écriteau en bois. Les bouquets invitent à conter fleurette. Les parfums se mélangent avec bonheur. Place des Promenades, la boutique d’Eric et Séverine Demoras respire le bon goût. “Dès que nous avons un peu de temps, nous partons dans la nature, dans les bois. Nous ramenons de la mousse, des branches, des feuilles, des écorces qui servent de support à nos créations. On souhaite qu’elles aient une âme”, explique Eric Demoras, devenu fleuriste par amour : “Je suis coiffeur de formation. Il était plus facile pour moi de m’adapter au métier de Séverine que l’inverse. J’ai donc franchi le pas et je ne le regrette pas”. Séverine, titulaire d’un CAP de fleuriste décroché à Lyon, crée les compositions florales. Chaque matin, le petit atelier est en effervescence pour que le magasin soit en place au plus tard à 10 heures. Trois employées et deux apprenties complètent l’équipe. Les petites mains s’affairent. L’artisanat devient art : “Nous souhaitons agrandir notre espace de composition afin de permettre aux clients de nous voir travailler, un peu comme dans un restaurant”. Le magasin est livré tous les matins par l’un de ses principaux fournisseurs installé à Montagny. Séverine (25 ans) et Eric (30 ans) privilégient les fleurs de pays, rayonnantes d’avril à octobre. Deux fois par semaine, Eric fait sonner le réveil à deux heures du matin. Direction Chassieu, véritable Rungis de la fleur. D’autres fleurs fraîches arrivent directement de Hollande par camion, deux fois par semaine également. L’établissement roannais s’approvisionne aussi auprès des Serres de Thel dont la réputation n’est plus à faire. Des centaines de variétés sont disponibles mais ce sont encore et toujours les incontournables roses, aux significations multiples selon leurs couleurs, qui dominent le hit-parade des ventes. En hiver, les orchidées et les tulipes L 22 >Roanne Éco< DÉCEMBRE 2003 se mettent au diapason. Les fêtes religieuses (Toussaint, Noël...), la fête des mères, les fêtes à thèmes (au premier chef, celle des secrétaires), représentent une partie non négligeable du chiffre d’affaires, au même titre que la célébration des anniversaires. Les établissements Demoras ont fortement développé leur activité mariage : 45 à 50 par an, notamment de mai à octobre. “Certains samedis, nous avons eu jusqu’à cinq célébrations”, indique Eric Demoras, qui se charge des livraisons, des devis, de la comptabilité et de la confection de tous les supports de création. Trois ans après son installation à Roanne, en 1999, le jeune couple a décidé d’ouvrir un second point de vente aux Halles Diderot. Comme pour leur premier achat, Séverine et Eric n’ont pas tourné autour du pot très longtemps : “C’était le moment d’y aller, avant que quelqu’un le fasse à notre place”. Pas question pour autant de partir la fleur au fusil. Le magasin des Halles s’est donné les moyens de réussir. “Les clients sont complètement différents de ceux des Promenades. Nous accueillons une clientèle de proximité issue des tours de Bourgogne et du quartier du Port, y compris des Anglais et Hollandais qui vivent à l’année sur leurs péniches. Nous exposons également beaucoup à l’extérieur pour inciter la clientèle du supermarché voisin à traverser le carrefour”. De même, la maîtresse de maison termine de plus en plus souvent ses courses aux Halles par le stand Demoras afin de fleurir sa table du week-end. Place des Promenades, la vitrine s’est parée de “blanc et vert” pour les fêtes de fin d’année. Un style très épuré, très naturel. “On observe beaucoup, et on essaie de tirer le meilleur pour donner du plaisir aux gens”. La musique adoucit les mœurs. Les fleurs aussi... TOURISME RUBRIQUE question à Le Bel’Vue : à cœur Vaillant... Evelyne Roussel-Armillon, membre du comité d’organisation de “Roanne Table Ouverte” L’hôtel-restaurant du Cergne s’apprête à investir 380 000 euros dans la rénovation de plusieurs chambres, la création de terrasses et l’aménagement d’un parking couvert. Jamais à court de projets, le bouillonnant Loïc Vaillant rêve de devenir un jour le “Nicolas Hulot de la cuisine”. e Bel’Vue n’a pas usurpé son nom. Perché sur les hauteurs du Cergne, à 650 mètres d’altitude, il trône sur la paisible vallée de Cours-la-Ville. A l’intérieur de cet hôtel-restaurant plein de charme, le calme et la sérénité sont de mise. Ce qui n’empêche pas Loïc et Valérie Vaillant de vivre à 200 à l’heure. Lorsque ce couple de Foréziens a repris le Bel’Vue en 1989, il y avait du pain sur la planche. La réputation de l’établissement était excellente mais quelques travaux s’imposaient. “Les cuisines étaient entièrement à revoir, et rien n’avait été fait dans les chambres depuis 25 ans”, se souvient le maître des lieux. Bien installé dans une cuisine toute neuve, cet ancien de l’école Ferrandi, passé par Artaud (Le Coteau), le Mouscardin (St-Tropez), Pic (Valence), Micaud (Digne) et un compagnon du devoir à Paris, mit aussitôt au point un service-traiteur : “Notre premier client fut l’entreprise Plasse, pour laquelle nous livrons toujours une quinzaine de repas par jour. Et puis, par le bouche-à-oreille, notre activité s’est étendue”. Les écoles des environs, plusieurs personnes âgées à domicile, et une demi-douzaine d’entreprises font appel aux services du Bel’Vue. Au total, plus de 200 repas sont quotidiennement préparés au Cergne. Cette activité a mis du beurre dans les épinards et a permis de maintenir un bon rythme d’investissement. Agrandissement de la salle de restaurant, terrasse panoramique, rénovation de huit chambres : le Bel’Vue s’est rapidement métamorphosé. Mais le meilleur reste à venir. Sept chambres supplémentaires, dont une pour personnes handicapées, vont bénéficier d’une cure de jouvence. Elles présenteront une surface allant de 11 à 30m2. “Nous allons aménager une grande chambre familiale pour quatre personnes avec douche et baignoire, créer deux belles terrasses et un parking couvert”. Quatre mois de L travaux seront nécessaires. L’investissement s’élèvera à 380 000 euros, subventionné à 30% environ par l’aide européenne FEDER, par le Conseil Général de la Loire et par l’Association Nationale des Chèques Vacances. Idéalement situé aux portes du Beaujolais, le Bel’Vue accueille une importante clientèle étrangère (Suisse, Pays-Bas, Belgique), avec “un petit faible pour les Belges qui ont une culture gastronomique, fait remarquer Loïc Vaillant. Ils n’hésitent pas à quitter l’autoroute pour faire une halte originale sur la route de leurs vacances”. Les marcheurs sur le chemin de Saint- Jacques-deCompostelle s’offrent parfois un peu de confort dans cet établissement au top du classement Logis de France (trois cheminées). La cuisine du chef (deux fourchettes Michelin) est très prisée par les industriels du bassin Cours-AmplepuisThizy en semaine, et par une clientèle familiale le week-end. Les menus s’échelonnent de 14 et 48 euros. L’escalope de foie gras chaud aux pommes du Pilat, la soupière de homard aux petits légumes et le soufflé chaud au Grand Marnier valent incontestablement le détour : “Nous avons mis l’accent sur la pâtisserie. Nous faisons nous-mêmes nos viennoiseries”, précise Loïc Vaillant, qui a le sens de la formule : “Il n’y a pas de petite et grande cuisine, indique-t-il. Il y en a seulement de bonnes et de mauvaises”. Passé de 5 à 12 salariés très polyvalents, le Bel’Vue reste encore un peu méconnu des Roannais : “L’accès n’est pas direct. On se demande toujours comment arriver là. Mon conseil ? La plaine d’Aiguilly, Nandax et Cuinzier. En vingt minutes, vous êtes chez nous”. La cinquantaine venue, Loïc Vaillant choisira des destinations plus lointaines : “Je rêve de devenir le Nicolas Hulot de la cuisine ! D’aller manger des sauterelles en Afrique et du singe au Chili !”. Quel bilan tirez-vous de ce premier festival ? Peut-il jouer un rôle sur un plan touristique ? “R oanne Table Ouverte a été une réussite sur tous les plans. Ce festival gastronomique a pleinement rempli sa mission qui était de faire découvrir ou redécouvrir la qualité de notre gastronomie. La soirée organisée aux Halles Diderot a prouvé qu’il y avait une véritable attente de ce point de vue puisque nous avons reçu pas moins de 2000 personnes. Les professionnels des métiers de bouche ont vraiment montré tout leur savoir-faire. Les restaurateurs ont également joué le jeu de façon formidable. Nous ne nous attendions pas à une telle mobilisation : 23 participants. Au total, 66 dîners-spectacles ont été organisés pendant un mois dans les restaurants mais également sur des sites d’apprentissage et de formation comme le CFA du Roannais, l’Ecole des Trois-Ponts et l’Ecole du sousvide à Briennon. Les participants ont vraiment apprécié la disponibilité des professionnels qui leur ont appris certains petits tours de main qui font toute la différence. Je crois que ce Festival peut apporter beaucoup sur le plan touristique. Avec une bonne communication, nous pouvons vraiment attirer des visiteurs extérieurs. Nous allons dresser un bilan très précis mais on peut d’ores et déjà assurer que la Ville de Roanne est prête à pérenniser cet événement à un rythme annuel ou biennal. Cela reste à définir”. DÉCEMBRE 2002 >Roanne Éco< 23 RUBRIQUE SERVICES question à Perchey Organisation en tête d’affiche Robert Yacar, Fruit d’Homme Productions Vous proposez aux entreprises des séances de formation par la communication. De quoi s’agit-il ? Spécialisée dans la promotion des ventes, la société d’Anna et Philippe Perchey connaît une progression impressionnante. Elle compte plus de 2400 clients dans toute la France. “N otre cœur de métier porte sur le spectacle vivant. Nous proposons des formations en communication à des publics d’entreprise, principalement des cadres ou des chefs d’entreprises. Nous travaillons sur la prise de parole, la prise de conscience de la place que l’on occupe dans l’espace et également sur des aspects plus visuels, qu’il s’agisse des tenues vestimentaires, voire du maquillage. Nous développons également le théâtre d’entreprise en fonction des problématiques que souhaite aborder le client. Dans ce cas, nous travaillons à partir d’un cahier des charges très précis. Fruit d’Homme Productions agit également dans l’organisation d’événements en entreprises. Nous jouons alors le rôle d’un ensemblier de toutes les composantes du spectacle. Nous travaillons au-delà des frontières du Roannais, mais nous souhaitons développer localement notre activité. Nous collaborons d’ailleurs avec l’AFPI. Après plus de douze ans d’interventions sous forme associative au sein de Y Com, nous sommes désormais organisés en société. Personnellement, je suis issu d’une famille qui a toujours évolué dans le monde du spectacle”. (mail : [email protected]) en bref L’APAVE Lyonnaise inaugure une antenne roannaise L’APAVE Lyonnaise a désormais pignon sur rue à Roanne. Son directeur général, M. Van Phuc Lê, a inauguré les nouveaux locaux de la structure roannaise, au 3, rue Charles Péguy. Installée sur 300m2, l’antenne roannaise emploie treize personnes sous la direction d’Alain Michalet. L’APAVE accompagne notamment ses clients (collectivités et entreprises) dans toutes les démarches de mise en conformité de leurs équipements, de leurs installations ou de leurs process. ntre le 15 août et la Toussaint, Philippe Perchey n’a pas passé plus de trois jours au siège de sa société, rue Gambetta, à Roanne. Inutile d’aller chercher plus loin sa philosophie commerciale : “Etre sur le terrain encore et toujours. C’est pour ça que nous sommes performants”, résume-t-il. Au côté de sa femme Anna, il a créé, en 1998, Perchey Organisation, société spécialisée dans la promotion des ventes. Son cœur de cible ? Le commerce indépendant. Un domaine qu’il connaît bien pour avoir luimême dirigé un magasin de prêt-à-porter à Roanne. “L’obsession du commerçant est de faire venir du monde dans son magasin, mais la plupart considèrent la mise en place d’opérations commerciales comme une corvée. Faire vendre, c’est un vrai métier”. Avec de vraies techniques de merchandising et de communication. L’activité principale de Perchey repose sur l’organisation d’événements ayant pour but de faire venir les prospects du commerçant sur le lieu de vente. Une véritable logistique est mise en place : envois de mailings ciblés, publicité dans les médias, affichages sur le lieu de vente... Le jour J tout doit être prêt. La technique porte ses fruits. Récemment, à Libourne, Philippe Perchey s’est même procuré quelques émotions : “On s’est retrouvé avec 600 personnes devant un magasin. C’était impressionnant, mais tout s’est finalement bien passé”. La société intervient à 60% pour des commerces d’habillement, à 20% pour des bijouteries et 20% pour des magasins d’équipements de la maison. Anna et Philippe Perchey se sont faits une règle d’être présents lors de chaque événement, qu’il s’agisse de soldes, de liquidations de stock, d’anniversaires ou d’ouvertures de magasin, ... “Nous sommes en train d’intégrer une troisième personne car nous ne pouvons pas être partout à la fois”. Il s’agira de la 9ème recrue de Perchey E 24 >Roanne Éco< DÉCEMBRE 2003 Organisation. “J’ai une équipe formidable, clamet-il. Ce sont eux qui nous poussent à toujours aller plus loin”. Les résultats sont là : le chiffre d’affaires a connu une progression de 40% en 2002 pour atteindre 700 000 euros. Il devrait à nouveau évoluer d’environ 25% en 2003. Ancien directeur régional dans la presse gratuite, Philippe Perchey connaît également la puissance des supports-papier. Il édite régulièrement un catalogue rassemblant tous les produits conçus par les deux graphistes-maison : affiches, affichettes, chèques-remises, étiquettes... Côté fabrication, Perchey Organisation fait appel à des imprimeurs et des sérigraphes extérieurs. Mais une grande partie du travail s’effectue en interne, ce qui fait la force de la structure. Au printemps dernier, elle a investi 60 000 euros dans une machine à impression numérique grand format. D’autres investissements ont été réalisés afin d’optimiser les opérations de routage qui constituent une part importante de l’activité quotidienne : “Nous gérons les fichiers-clients de certains commerçants. Nous sommes aussi abonnés à des bases de données afin de démarcher pour eux des prospects bien ciblés”. En peu de temps, Perchey Organisation s’est construit une belle réputation. Plus de 2400 clients lui font confiance : “Le bouche à oreille fonctionne bien. Dans le monde du commerce c’est un signe qui ne trompe pas. On travaille partout en France, notamment dans le Sud-Ouest et dans l’Est. Nous ne réalisons pas plus de 5% de notre chiffre d’affaires dans la Loire”, indique Philippe Perchey, très lucide sur l’avenir du commerce indépendant : “Ceux qui font bien leur job n’ont aucun souci à se faire. Tous ceux qui ont franchi ce cap en tirent rapidement les bénéfices. Le drame c’est lorsque la grande surface devient plus commerçante que le commerçant lui-même”. MULTIMÉDIA RUBRIQUE question à In Virtuel, chirurgien de l’informatique Olivier Talon, co-fondateur d’Oz Média Achille Production et l’Envers du Décor se sont rapprochées. Pour quelles raisons ? Le roannais In Virtuel fait partie des spécialistes français de la récupération de données informatiques perdues. Même les services de police sont sur l’affaire... a perte de données informatiques est à l’entreprise ce que l’amanite phalloïde est au ramasseur de champignons. Un véritable danger de mort. Selon une récente étude, 93% des entreprises ayant perdu leurs données pendant dix jours ou plus connaissent le dépôt de bilan dans l’année qui suit. Cette statistique n’a pas laissé indifférent Florent Chassignol, passionné d’informatique depuis sa tendre enfance. “A huit ans, j’étais déjà dans le bain, et à quatorze ans, j’avais des correspondants dans le monde entier”, se souvient-il. Diplômé 2001 de l’Euromaster MédiaRoanne, il a aussitôt créé In Virtuel, société spécialisée dans la récupération de données perdues sur tout support informatique. “J’ai senti qu’il y avait un besoin, mais qu’en France, personne ne se penchait vraiment sur la question”. La réussite a tout de suite été au rendez-vous. Virus, erreur de manipulation, crash informatique... Les causes des pertes de données peuvent être nombreuses. Dès la réception du support défectueux, In Virtuel établit un diagnostic. Si les plateaux sont abîmés, la réparation est impossible. Mais le plus souvent, le problème se situe sur la tête de lecture. La société roannaise intervient sur tout type de disques durs (IDE ou SCSI) quel que soit le système (Win9x, NT, XP, Linus, Unix, MAC...) ou les supports (disquette, CD-R, CDRW, Zip...). La facturation au client se fait de façon originale. “Nos prix sont en fonction du volume de données à récupérer et du délai de récupération. Notre taux de réussite est de 90%”. Les données sauvées sont aussitôt retournées au client sur un CD ou un disque dur neuf. Jusqu’alors, In Virtuel traitait la partie électronique de l’opération mais sous-traitait la partie mécanique à l’un de ses concurrents installé à Nancy. Depuis un mois, elle réalise l’ensemble L “A de la réparation en interne grâce à l’aménagement d’une salle blanche dans ses locaux du centre technologique, rue Benoît-Malon. Cette véritable salle d’intervention chirurgicale a nécessité un investissement de 15 000 euros. “Cette salle détient la norme ISO 5 classe 100, c’est-à-dire qu’elle contient moins de 100 particules au m3. Notre ennemi dans ce genre d’opération, c’est la poussière. Le filtre que nous utilisons ne laisse passer aucun élément de plus de 0,3 microns. Nous allons travailler sans risque”. In Virtuel développe à l’envie sa panoplie du parfait secouriste. Elle propose désormais de récupérer les mots de passe oubliés pour plus de vingt formats de fichiers différents dont Word, Excel, Acrobat Reader et Money, ainsi que les photos supprimées sur cartes mémoires d’appareils-photos numériques. “On peut retrouver les photos à condition que la carte n’ait pas été réutilisée. Nous avons développé une version logiciel à 50 euros pour les particuliers et à 129 euros pour les professionnels”. Ces activités s’appuient sur deux sites : www.sosmemory.com et www.motdepasseperdu.com. In Virtuel compte trois salariés au côté de Florent Chassignol : un électronicien, un acheteur international de composants et une assistante. En 2004, elle compte réussir son ouverture sur le marché européen grâce à deux nouveaux sites : eurodatarecovery (récupération de données à l’échelle européenne) et eurodisksource (négoce en disques durs d’occasion). Elle souhaite se positionner clairement comme le spécialiste européen du disque dur d’occasion. Ses compétences, reconnues internationalement, ont désormais franchi le cercle des initiés. Les services de police l’ont ainsi sollicité pour mettre en place une activité de recherches de preuves informatiques dans certains dossiers. Affaire à suivre... vec Julien Perey, fondateur de l’Envers du Décor, nous nous sommes aperçus que nous étions de plus en plus complémentaires et que nous avions les mêmes caractéristiques de marché et de chiffre d’affaires. Nous réalisons 50% de notre activité sur le marché local, 30% en Rhône-Alpes et 20% hors-région. Nous allons proposer une offre plus globale en audiovisuel, en PAO, en sites Internet, etc... Notre force a toujours été, et ce sera encore le cas, d’être hyper-réactifs grâce à nos petites structures à échelle humaine. Mais on s’est aperçu que lorsqu’on décrochait un contrat important on ne pouvait rien faire d’autre pendant plusieurs jours et que cela nuisait à cette réactivité et, plus globalement, à notre performance économique. Oz Média est désormais en ordre de bataille pour un développement stratégique. Ce regroupement va également nous permettre de démarcher commercialement sans pour autant délaisser la technique qui est notre point fort. Localement, nous travaillons de plus en plus avec l’agroalimentaire. Les entreprises de ce secteur ont de plus en plus besoin de communication sous toutes ses formes, notamment pour mettre en avant des politiques de marques”. en bref Haut-débit satellite et wi-fi pour la COPLER L’arrivée du haut-débit dans le canton de St-Symphorien-de-Lay n’est pas passée inaperçue. Contrairement aux autres territoires du département, c’est la technologie du satellite qui a été choisie par le Conseil Général de la Loire. La société Eutelsat, premier opérateur de satellites en Europe, a décroché le contrat. La COPLER (Communauté de communes du Pays entre Loire et Rhône) est également zone-test (sept sites en France) pour la technologie wi-fi qui rend possible la desserte de petits groupes d’utilisateurs dans des zones peu denses et non-équipées de l’ADSL. DÉCEMBRE 2003 >Roanne Éco< 25 RUBRIQUE CRÉATION-REPRISE question à Les Salaisons Maingue osent la tradition Frédéric Farjot, co-fondateur d’[email protected] Quel est le concept d’[email protected] ? Philippe Gonon est le nouveau dirigeant des Salaisons Maingue à Saint-Denis-de-Cabanne. Cet ancien professionnel du textile s’est reconverti par gourmandise dans l’agroalimentaire. Il compte sur ses produits “terroir” pour faire saliver des consommateurs en quête d’authenticité. “N ous nous adressons à tous les gens qui n’ont pas envie de faire la corvée des courses au supermarché. Sur simple appel téléphonique (04 77 67 75 75), par e-mail ou par fax, le client peut passer sa commande qui doit être au minimum de 30 euros. Nous livrons gratuitement sur Roanne intra-muros et nous pratiquons un barème kilométrique peu élevé pour les communes environnantes. [email protected] se déplace jusqu’à 30 kilomètres et livre dans un délai maximal de 48 heures, hors jours fériés et dimanches. Nous ne prenons pas de commission sur la commande. Notre marge s’effectue en travaillant avec la centrale d’achat de Carrefour à Valence. Un catalogue distribué à 20 000 exemplaires recense nos 1000 références dans l’alimentaire, la droguerie, l’hygiène, l’entretien avec quelques produits bazar et bricolage. Notre objectif est de proposer rapidement des produits frais. Nous avons débuté le 3 novembre, et sur la première quinzaine, nous avons eu cinquante clients, avec plusieurs commandes à plus de 300 euros, et une moyenne légèrement supérieure à 50 euros. Il s’agit d’un bon début car toute notre clientèle potentielle n’avait pas encore reçu le catalogue qui sert de base à toute commande. Notre objectif sur la première année est d’atteindre 440 000 euros de chiffre d’affaires. Dans un second temps, nous envisageons de proposer des commandes par Internet avec paiement sécurisé. Mais c’est un lourd investissement, et nous ne voulons pas brûler les étapes. Avec mon frère, Philippe, et ma sœur, Nathalie, nous sommes trois dans la société”. obert Rochefort l’affirme : “La France est déboussolée”. L’appréciation du directeur général du CREDOC (Centre de Recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie), récent conférencier à la CCI du Roannais, a conforté dans ses choix le nouveau dirigeant des Salaisons Maingue : “Je partage son point de vue, lance d’emblée Philippe Gonon. Dans cette période instable, nous voulons donner un sens à ce que nous mangeons. Les Français ont besoin de savoir ce qu’ils ont dans leur assiette. Il leur faut des valeurs sûres, des repères”. L’entreprise de St-Denisde-Cabanne a donc réaffirmé son positionnement. “Nous voulons prendre le virage d’une société qui fabrique des produits à forte connotation terroir”. Deux nouveaux saucissons ont aussitôt fait leur apparition : “Le Campagnard” élaboré à base de porcs “nés et élevés en plein air”, et “Le Montagnon” à base de porcs “nés et élevés en altitude”, à Chausseterre très précisément. Le tout accompagné de nouveaux supports de communication exhortant les consommateurs à “oser la tradition”. A la tête de l’entreprise depuis juin 2003, Philippe Gonon “observe et apprend son métier”. Cet amoureux de bonne chair est dans son élément : “Je suis un gourmand. Mon évolution je la voyais donc dans les métiers du vin ou de l’agroalimentaire. Je suis passé par un cabinet spécialisé dans la transmission d’entreprise qui m’a proposé une sélection de douze entreprises. J’en ai visité trois”. La bonne réputation de la maison et son outil de production entièrement neuf ont fait la différence. “Je souhaitais m’appuyer sur les compétence techniques d’une équipe en place”, indique le successeur de Jacky Maingue, fondateur de l’entreprise il y a tout juste trente ans : “J’ai tout de suite eu beaucoup R 26 >Roanne Éco< DÉCEMBRE 2003 de respect pour ce qu’a fait M. Maingue dans son entreprise et plus globalement pour sa région. Il a été le premier président de l’abattoir de Charlieu. S’il existe toujours aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à sa ténacité. Cet équipement est resté familial avec des centaines de petits paysans pour actionnaires”. C’est à Charlieu que les Salaisons Maingue (12 salariés) font abattre des animaux (porcs, bœufs, veaux, agneaux) achetés sur pied. Les découpes sont ensuite vendues aux bouchers. Cette activité représente 60% d’un chiffres d’affaires qui s’est élevé à 2,15 millions d’euros l’an dernier. La fabrication de produits secs (jambons, saucissons, saucisses, merguez...), sous la marque Cochontouron, a également fait la notoriété de Maingue. Dans ses caves, 4000 jambons sont affinés en permanence, “de six à vingt mois pour les grands amateurs”, salive Philippe Gonon. Salage, séchage, désossage, toutes les opérations sont réalisées de façon traditionnelle. Des jambons entiers sont commercialisés auprès des bouchers et des 1/6ème ou 1/8ème de jambons auprès de la GMS. Celle-ci est également grande consommatrice des saucissons de Saint-Denis, qui se déclinent en sept familles différentes. “Dans le porc, nous ne pouvons pas lutter avec les Bretons. Nous avons donc fait le choix de la qualité et du prix élevé”, explique cet ancien professionnel du textile. “Je confectionnais des couettes et des oreillers près de Mâcon. La concurrence chinoise, avec tout ce que cela implique sur le coût du travail, m’a obligé à vendre à plus gros que moi. Là, au moins, je sais que mes produits ne subiront pas cette concurrence”. Philippe Gonon souhaite développer les ventes de son entreprise à l’échelon national. Deux commerciaux couvrent désormais le Nord et la région parisienne. EAU RUBRIQUE question à Sécheresse 2003 : l’industrie roannaise évite la surchauffe Bruno Détanger, Président de l’ALSAPE Que va changer pour les industriels l’application de la directive européenne sur l’eau ? Le territoire roannais met souvent en avant ses richesses en eau, tant en qualité qu’en quantité. Cet été, au plus fort de la sécheresse, il a pleinement justifié sa réputation. Un véritable soulagement pour les industriels. analyse de l’ALSAPE (Association des entreprises Loire Supérieure Auvergne pour la prévention des Pollutions industrielles et la protection de l’Environnement) est formelle : “Face à la situation de crise que nous avons connue, seule l’anticipation pouvait être une réponse adaptée. L’héritage de cent cinquante années de bonne gestion de l’eau dans notre département, et plus particulièrement dans le Roannais, nous a permis de surmonter les difficultés. Ce qui n’a pas été le cas partout”. L’état d’urgence a été décrété dès le 11 juin 2003, date de la première réunion du “Comité Sécheresse” sous la responsabilité du Préfet de la Loire. Dès le 7 juillet, celui-ci a demandé qu’un plan de restriction de 20% puis, le cas échéant, de 50% de l’usage industriel soit prêt à être mis en œuvre à la moindre aggravation de la situation. Grâce à deux opérations de phoning, les 57 principaux sites utilisateurs d’eau dans la Loire (teinturiers, verriers, industries de l’agroalimentaire, du traitement de surface, aciéries...) ont été informés de la situation par les deux Chambres de Commerce et d’Industrie. En Roannais, cette action a concerné 28 entreprises. L’accueil a été plus que mitigé : “Globalement les industriels ont réagi de façon assez vive. Ils ne comprenaient pas que, malgré leurs efforts tout au long de l’année, on envisage encore de les mettre à l’épreuve. Ils ne se sentaient pas récompensés de leurs efforts, il est vrai bien réels, en matière d’économie de cette richesse naturelle. C’est d’ailleurs un argument L’ “A qui nous a permis de défendre leur position auprès du Préfet”. Une étude a permis d’étabir très clairement les conséquences sur l’emploi d’éventuelles restrictions : en quelques semaines, le chômage technique aurait frappé 6000 salariés dans le département. Malgré la situation encore très préoccupante au 31 août (pluviométrie cumulée de 272 mm au lieu des 500 mm habituels soit 45% de déficit), la consommation industrielle n’a finalement pas été réduite administrativement. La restitution par les industriels de 70% des eaux qu’ils consomment et le traitement approprié de leurs effluents, grâce aux efforts des différentes collectivités, ont permis d’atténuer le phénomène. De même, certaines activités (les teinturiers notamment) ont eu la possibilité, comme la loi les y autorise, de “basculer” sur les réseaux d’eau potable, les deux barrages du Rouchain et de la Tâche (10 millions de m3) offrant dix-huit mois de réserves. Le barrage de Villerest a également joué son rôle contre l’étiage sévère en garantissant un débit de 12 m3/s alors qu’en amont celui-ci atteignait à peine les 1,5 m3/s, début août. Le pire a donc été évité. Certains problèmes de non-qualité de fabrication, notamment dans la teinturerie où le TH est passé dans certains cas de 8 à 20, ont cependant confirmé la nécessité de mettre en place, à court terme, une deuxième station de traitement de l’eau, au pied des barrages. mon sens, son application va avoir deux conséquences majeures. D’abord, elle va changer le principe de fonctionnement. Jusqu’alors, en matière d’utilisation d’eau et de rejets, on définissait des moyens acceptables pour les industriels et par rapport à ces moyens on définissait des objectifs. Désormais, c’est le contraire qui va se passer. Des objectifs seront définis et il faudra mettre en face des moyens pour les réaliser. Il est évident que les bassins d’emplois qui auront placé la politique de l’eau au centre de leur stratégie auront plus de facilité pour s’adapter à cette nouvelle règle. Deuxièmement, il est prévu de mettre en place une large consultation du public, ce qui était d’ailleurs prévu dans la loi sur l’eau de 1992. Et là, je dis vraiment attention aux industriels ! Il faut, une, qu’ils participent à ces débats car des décisions vont en découler. Et deux, il faut qu’ils veillent à ce que ces débats restent d’un coût raisonnable. Je suis très inquiet sur ce point. Il faut un débat, mais il faut aussi que le budget des Agences de l’eau soit préservé pour les investissements nécessaires à la qualité de l’eau et à la qualité des installations. C’est un vrai enjeu. Les industriels n’ont pas intérêt à passer à côté sous peine d’en subir les conséquences à court terme”. (contact : [email protected]). DÉCEMBRE 2003 >Roanne Éco< 27 RUBRIQUE EAU Le Béal, l’indispensable et indissociable auxiliaire du Renaison Les installations, employant la force hydraulique, s'installèrent sur le Renaison dès le XIIe siècle. Elles fonctionnaient grâce à des roues à augets (petites auges). A partir du XIXe siècle, certaines d’entre elles s’équipèrent de turbines. Le niveau des eaux du Renaison était très capricieux. Pour pallier à ce problème, fut mis en place un système de canaux, appelés biefs, ou béals en Roannais. Les installations, utilisant l’énergie de l’eau ne s’implantaient pas sur les rives du Renaison, mais sur celles d’un béal. Par rapport au Renaison, les béals offraient une force hydraulique plus puissante et plus constante. Ceux-ci étaient creusés à partir des berges. En aval de son entrée et en travers du Renaison, se trouvait un barrage. Il était construit en biais afin d’offrir une moindre résistance au courant. Son rôle était de permettre la constitution d’une retenue d’eau, souvent baptisée écluse. C’est à elle que le béal devait le niveau, la force et la régularité de son débit. Après avoir amené l’eau du Renaison jusqu’à la roue ou la turbine, le béal la lui restituait. Ainsi, le niveau de la rivière restait suffisant pour alimenter le béal suivant, et assurer l’irrigation des prés. Les barrages des béals laissaient toujours passer assez d’eau pour que soit respecté ce principe. Malgré toutes ses qualités, le système du béal avait ses limites. L’été, le niveau du Renaison devenait parfois dramatiquement bas. Il lui était alors impossible de fournir suffisamment d’eau. Dès lors, roues et turbines ne pouvaient plus fonctionner. L’hiver, il en allait de même lorsque les eaux étaient gelées. Enfin, les inondations, qui n’étaient pas rares, endommageaient ou détruisaient les barrages et les équipements hydrauliques. Le Renaison, rivière multifonctions pendant plus de sept siècles La Tâche et le Rouchain sont deux ruisseaux qui prennent leurs sources, dans les Monts de la Madeleine, à l’ouest de Roanne. Avant d’arriver dans la plaine roannaise, ils s’unissent pour donner naissance à la rivière le Renaison. Cette dernière traverse Roanne où elle se jette dans la Loire. Pendant plus de sept siècles, le Renaison a donné naissance à des activités économiques étonnamment nombreuses et variées. e XIIe siècle fut pour la France une période d’expansion démographique. Cette croissance de la population entraîna une hausse générale des besoins. Pour y répondre, il fallut s’appuyer sur l’innovation technologique et sur le développement des technologies existantes. L’une des manifestations concrètes de cette évolution fut l’augmentation notable du nombre des moulins. Les contrées où ils n’existaient pas encore, les virent apparaître à cette époque. Ce fut le cas du Roannais. Dans cette région, le Renaison fut l’un des premiers cours d’eau à voir s’édifier des moulins. Leur construction était soumise à l’autorisation des seigneurs féodaux, propriétaires du Renaison et de ses berges. Cette autorisation était toujours payante. Les moulins étaient destinés à la mouture de tous les grains panifiables. Les meuniers ne pouvaient uniquement compter sur leurs moulins pour vivre. C’est pourquoi ils étaient aussi agriculteurs et certains d’entre eux diversifièrent l’activité de leurs moulins. En plus des grains, ils écrasaient des noix, des faines(1) pour l’huile de cuisine, et du chènevis(2) pour l’huile d’éclairage. Quelques moulins poussèrent encore davantage leur diversification en s’équipant d’une maillerie. Il s’agissait d’un arbre à cames actionnant des maillets. Les mailleries permettaient de broyer des fruits, de la pâte stannifère(3), de teiller le chanvre(4), de fouloner le drap(5). Au XVe siècle, de nouveaux moulins s’installèrent sur des bateaux à l’embouchure du Renaison. A la même époque, des papeteries vinrent s’installer sur le Renaison. Grâce à lui, elles faisaient fonctionner des mailleries. Ces dernières servaient à écraser la chiffe(6) pour faire la pâte à papier. L’eau était aussi employée comme produit de fabrication du papier. C’est également au XVe siècle qu’apparurent les tanneries. Elles possédaient des mailleries pour réduire en poudre le L 28 >Roanne Éco< DÉCEMBRE 2003 tan (écorce de chêne d’un brun roux servant au tannage). De plus, les tanneurs utilisaient l’eau du Renaison pour laver les peaux. La force motrice du Renaison fut également exploitée par des scieries. Elle servait pour débiter des planches et étais. Le bois leur était fourni par les hêtres et les conifères des Monts de la Madeleine. Les scieries se situaient à la fois le plus près possible des forêts et de leurs clients. En général, elles n'étaient pas très appréciées des autres utilisateurs du Renaison. Leurs sciures pouvaient obstruer la rivière, les biefs, les vannes, se coller aux maillets, salir l’eau. Au XVIIIe siècle, un moulin se consacra au broyage de la terre destinée à la fabrication des tuiles. Des britanniques, les Alcock, rachetèrent un moulin à grain pour le convertir à la métallurgie. EAU RUBRIQUE Le Renaison des paysans, des pêcheurs et des lavandières Le Renaison ne fournissait pas qu’une force motrice. Il permettait également l’irrigation des prés, la pêche, le blanchissage du linge, le rouissage du chanvre. L’irrigation des prés se faisait grâce à un réseau de petits canaux partant de la rivière ou des biefs. Des règlements d’entente étaient passés entre les paysans et les utilisateurs de la force hydraulique. Ils définissaient les modalités d’utilisation de l’eau afin d’éviter que les activités des uns ne gênent celles des autres. La pêche dans le Renaison approvisionnait en poissons les tables des particuliers et les marchés locaux. Les barrages, nécessaires à l’énergie hydraulique, facilitèrent et augmentèrent le nombre des prises. En effet, pour les poissons, ils représentaient des obstacles infranchissables. Aussi les pêcheurs étaient-ils certains de trouver du poisson en grande quantité aux pieds de ces ouvrages. Le Renaison et ses biefs faisaient office de lavoir. Tout le long de leurs berges étaient installées des pierres plates inclinées vers l’eau. Les ménagères et lavandières y lavaient et y battaient le linge. Ensuite, elles le faisaient sécher en l’étendant sur l’herbe des prés. Le rouissage du chanvre consistait à plonger cette plante dans l’eau, sous une couche de paille tenue par des pierres. Le chanvre restait ainsi pendant une quinzaine de jours. Cette macération détruisait la matière gommeuse unissant les fibres textiles pour les isoler. Cette opération était particulièrement salissante et polluante. De plus, elle dégageait des odeurs très désagréables. Les tanneries étaient à l’origine de problèmes similaires. Les odeurs dérangeaient fortement les riverains. La pollution portait préjudice aux pêcheurs et l’eau salie, aux lavandières. Le Renaison des industriels Au XIXe siècle, la turbine fit son apparition et les machines à vapeur commencèrent à être installées en complément de l’énergie hydraulique. Cependant, à cause de leurs coûts, turbines et machines à vapeur restèrent encore rares. En 1818, Claude-François Devilaine fonda une filature de mille deux cent broches et une teinturerie sur les bords du Renaison. Dans les années 1820/1830, les tanneries artisanales Desbenoît et Fortier-Beaulieu prirent une dimension industrielle. Elles comptèrent jusqu’à cent cinquante ouvriers. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, des teintureries, des entreprises d’apprêt, de blanchiment, élirent domiciles sur les rives du Renaison. Ces usines firent ce choix afin de profiter de la qualité des eaux de cette rivière. Elles étaient, par exemple, idéales pour fixer les couleurs, en particulier le fameux bleu indigo auquel les teinturiers roannais devaient leur réputation. Au cours de la même période, le Renaison accueillit les tuileries Dumont et Pizet-Houdaille, l’imprimerie Roustan, la fabrique de cotonne Brisson-Dumont. Cette dernière fut reprise, en 1878, par Antoine Bréchard. En plus du tissage, il y développa la production du noir et des bleus du tissu de Vichy. En 1851 et en 1865, deux entreprises d’eaux minérales se constituèrent, suite à la découverte de sources dans le Renaison. Elles utilisaient la force hydraulique de la rivière pour le pompage de l’eau minérale et le lavage des bouteilles. En 1865, les sources et leurs installations furent rachetées par la société de Saint-Alban-les-Eaux. Elle les exploita jusqu’en 1934. Dans les dernières années du XIXe siècle, le directeur de cette même société créa une blanchisserie sur le Renaison. Son eau rinçait le linge et faisait tourner une roue actionnant une pompe qui alimentait seize laveuses. La roue fut remplacée par l’électricité en 1920. Dans la première moitié du XXe siècle, durant l’entre deux guerres, l’usine de coton Canard vint se joindre aux nombreuses entreprises du Renaison. De la fin du XIXe siècle aux années 1970, le Renaison fut l’une des premières zones industrielles du Roannais. (1) fruit du hêtre. (2) graines de chanvre. (3) élément de roche contenant de l'étain et utilisé en faïencerie. (4) débarrasser la tige de son écorce. (5) presser le drap pour le rendre plus serré. (6) vieux chiffons - Au XVe siècle, les papeteries connurent un essor grâce à l’invention de l’imprimerie et à l’abondance des vieux chiffons. Cette abondance était due à l’apparition du port de linge de corps. La saga du moulin de Beaulieu et de la famille Alcock Le moulin de Beaulieu fut édifié, sur le Renaison, au XIIe siècle. Il fut, sans doute, le premier. Propriété des religieuses de Beaulieu, il était destiné à la mouture des grains. En 1769, les Sœurs le vendirent aux Alcock. Les Alcock étaient d’origine britannique. Ils avaient quitté Birmingham pour s’établir à la Charité-sur-Loire, puis au Coteau, et enfin à Roanne. Michel, le père, travaillait avec ses deux fils. Il était fabricant de boutons métalliques. Jusque-là, seule l’Angleterre en produisait. Le moulin de Beaulieu lui offrit la force motrice dont il avait besoin pour développer son affaire. Il le convertit à la métallurgie afin qu’il puisse fabriquer les fameux boutons métalliques. Les bâtiments du moulin furent agrandis afin d’accueillir des stocks de combustible, du bois d’œuvre, des métaux, une maillerie, une fonderie et un laminoir. Le moulin assurait les premières étapes de la fabrication des boutons. La finition se faisait dans un atelier de la place Saint-Jean, à Roanne. Avec une centaine d’employés, l’entreprise Alcock était la plus importante de la cité roannaise. Ses clients étaient nombreux et prestigieux. Par exemple, les Alcock fournissaient en boutons le Régiment du Roi. En 1791, sous la Révolution, l’un des fils Alcock, Joseph, proposa au gouvernement de fabriquer de la monnaie sonnante et trébuchante. Sa proposition fut acceptée en 1792. Cependant, le moulin de Beaulieu ne battit monnaie que durant quelques mois. Joseph Alcock décéda en 1793. Sa veuve lui succéda à la tête de l’entreprise. Elle s’attacha à assurer la continuité de la production de boutons. En 1799, elle loua le moulin à un fabricant d’armes. En 1818, son fils vendit Beaulieu à Benoît Renard. Le moulin retourna alors à sa vocation première de producteur de farine. En 1861, le barrage du moulin fut fortement endommagé par une crue du Renaison. Ce fut l’occasion pour le propriétaire du moulin d’abandonner la force hydraulique pour la machine à vapeur. Pages réalisées par Eric Billoir DÉCEMBRE 2003 >Roanne Éco< 29 Votre TAXE D’APPRENTISSAGE pour le Roannais Si vous voulez participer à cet effort, comme le souhaitent Lucien Deveaux et le Bureau de la CCI, vous verserez soit : à la CCI du Roannais, Service Taxe d’Apprentissage 4, rue Marengo - 42334 Roanne Cédex en précisant les Organismes de Formation Roannais destinataires de votre taxe Organismes de Formation Roannais avec agrément préfectoral en 2003 : ADAPEI, Roanne Collège Michel Servet, Charlieu Collège Papire Masson, Saint-Germain-Laval CFA Textile, AFPI, Roanne CFA Métallurgie, ECIT, Roanne Collège Le Breuil, Saint-Just-en-Chevalet Collège Sainte Camille, Saint-Just-en-Chevalet Centre Universitaire (IUP Gestion) Roanne CFA de Mably Collège Saint Paul, Roanne CIO, Roanne Ecole privée Avenir Formation, Roanne IME Max Dormoy, Roanne Collège Les Etines, Le Coteau Collège Louis Aragon, Mably IME Taron, Renaison IME Château d’Aix, Saint-Martin-la-Sauveté Collège Jean de La Fontaine, Roanne Collège Michel de Montaigne, Balbigny IFSIR Ecole d’Infirmiers, Roanne à la CCI du Roannais, Service Taxe d’Apprentissage 4, rue Marengo - 42334 Roanne Cédex en Fonds libres, reversés exclusivement aux Etablissements Organismes de Formation pour le Roannais ISES Education surveillée, Roanne ITECH Technopôle, Roanne IUT Roanne Lycée Agricole Chervé Le Coteau Lycée Agricole Ressins, Nandax Lycée Polyvalent Jérémie de la Rue, Charlieu Lycée Professionnel Etienne Legrand Le Coteau Lycée Professionnel Pierre Coton, Néronde Lycée Professionnel Carnot, Roanne Lycée Professionnel Albert Thomas, Roanne Lycée Professionnel Arago, Roanne Lycée Professionnel Sainte Anne, Roanne Lycée Technique Albert Thomas, Roanne Lycée Technique Carnot, Roanne MFREO Les Athiauds, Saint-Germain-Lespinasse MFREO Le Roseil, Vougy Université Lyon I, Technopôle ISTIL, Roanne Université Lyon II, Technopôle, Roanne La Taxe d’Apprentissage est à verser au 28 Février 2004 Votre 1% LOGEMENT pour le Roannais Si vous voulez participer à cet effort, comme le souhaitent Lucien Deveaux et le Bureau de la CCI, vous verserez soit : au CILR 11, rue Pierre Dépierre - BP 1278 42334 Roanne Cédex à ACL-PME Loire 1, rue Beaulieu 42334 Roanne Cédex Seuls organismes collecteurs présents sur le Roannais La Taxe 1% Logement est à verser avant le 31 Décembre 2003 ÉTUDE ÉCONOMIQUE Commerce : les mutations s’accélèrent Qui achète quoi ? En 2003, 800 ménages de l’arrondissement de Roanne ont été enquêtés afin d’actualiser l’Observatoire de la consommation et des comportements d’achats mis en place par la Chambre de Commerce et d’Industrie du Roannais depuis dix ans. Roanne Éco présente une synthèse, en chiffres, des principaux enseignements de l’étude. ette étude fait suite à deux séries d’observations réalisées en 1994 et 1999, avec, pour celle conduite en 1999, l’implication des collectivités locales et de la Région dans le cadre du précédent Contrat global et du schéma expérimental de développement commercial. La nouvelle série d’enquêtes 2003 permet une consolidation des résultats avec des observations de même nature effectuées sur les territoires voisins (arrondissements de Saint-Etienne et Montbrison, Saône-et-Loire, Rhône…). C Il s’agit de disposer de façon permanente de données facilitant : - L’accompagnement des ressortissants de la CCI du Roannais et des créateurs d’entreprise dans la conduite de leurs projets. - La prise de décision en matière d’urbanisme commercial s’agissant des autorisations d’exploitation de commerces de plus de 300 m², dans le cadre des Commissions Départementales d’Equipement Commercial (CDEC), mais fournissant aussi l’information de base nécessaire RUBRIQUE à l’élaboration du schéma de développement commercial. - La mise en œuvre de projets de redynamisation de la fonction commerciale dans le cadre notamment d’opérations collectives de type ORAC (Opération de Restructuration de l’Artisanat et du Commerce), ... Plan type d’une étude sectorielle : - Analyse détaillée du marché local et des dépenses des ménages. - Flux de consommation et zone de chalandise. - Comportements d’achat des ménages par forme de vente et lieu d’achat. - Activité commerciale des pôles commerciaux. - Etude de l’évasion. - Profil de clientèle. - Analyse de l’offre (identification et localisation des points de vente, caractéristiques des entreprises, statistiques de la création d’entreprise, enseignes nationales...). Disponible pour 40 familles de produits (prêt-à-porter, bricolage, électroménager, chaussures, bijouterie....). Prix de vente 75 € HT. Observatoire du Commerce CCI du Roannais David Cordeiro Tél. : 04 77 44 54 64 [email protected] Les résultats qui suivent sont extraits de la nouvelle base de données et permettent de dresser, sur l’ensemble de l’arrondissement, les grandes tendances en matière de consommation et d’activité commerciale. Des résultats plus détaillés ainsi que des exploitations sur mesure peuvent être extraits de cette base de données par la Chambre de Commerce et d’Industrie du Roannais qui dispose d’un outil informatique lui assurant une complète autonomie en terme d’analyse. Ces données peuvent être croisées avec des informations détaillées sur l’offre commerciale de l’arrondissement (fichier consulaire, liste des enseignes nationales…). DÉCEMBRE 2003 >Roanne Éco< 31 RUBRIQUE ÉTUDE ÉCONOMIQUE Le potentiel de consommation : augmentation de 6,5 % en quatre ans Potentiel de consommation Répartition de la dépense moyenne d’un ménage roannais en 2003 (hors automobile et services) - Alimentaire : 5 077 € - Equipement de la personne : 1 650 € - Equipement de la maison : 2 353 € - Culture, loisirs : 764 € - Toilette, beauté : 537 € Total TTC : 10 380 € Potentiel de consommation par grandes familles de produits En 2003, le potentiel de consommation des ménages résidant sur le Roannais représente un volume de dépenses de 659 millions d’euros, soit une moyenne de 10 380 € dépensés chaque année par ménage. Hygiène, beauté 5% Culture, loisirs 7% Sur les quatre dernières années, la consommation des ménages du Roannais a progressé de 6,5% en euros courants. Cette progression est proche de la moyenne observée tant au niveau régional que national. Cependant, liée aux évolutions démographiques de l’arrondissement, elle n’est pas homogène. Equipement de la maison 23% Alimentaire 49% Equipement de la personne 16% Ce sont les dépenses en équipement de la maison qui ont le plus progressé alors que les dépenses alimentaires au contraire ont peu progressé. Evolution 2003/1999 Alimentaire + 4,9% Equip. de la personne + 6,7% Equip. de la maison Détail des comportements d’achat Remarque : Les données sont exprimées en volume (le taux d’inflation constaté sur la période est de 4,8%). Parts de marché en % produits non alimentaires + 10,4% Culture, loisirs + 6,3% Hygiène, beauté + 6,4% 60 52 52 37 Les comportements d’achat 40 32 > Parts de marché des formes de distribution 8 11 8 En % des parts de marché Parts de marché en % produits alimentaires Total Alimentaire Non alimentaire Commerce traditionnel 26% 20% 32% Grandes surfaces 67% 74% 60% Autres (commerce non-sédentaire, VPC...) 7% 6% 8% 100% 100% 100% TOTAL 71 74 58 36 23 Formes de vente 20 6 6 6 L’évolution récente de la consommation des roannais conf irme largement l’emprise de la grande distribution. Les parts de marché alimentaire des grandes surfaces, qui avaient très fortement progressé au cours de la période 19941999, ont continué à augmenter. Mais c’est surtout dans le secteur non alimentaire que la grande distribution gagne le plus de parts de marché sur la dernière période. 32 >Roanne Éco< DÉCEMBRE 2003 Au total, au cours des quatre dernières années, la part de marché du commerce de moins de 300 m² a connu un recul sévère sur le Roannais (-8 points). Vis-à-vis de la situation constatée en Rhône Alpes, cette évolution brutale a eu pour effet de faire passer le commerce traditionnel roannais d’une position plutôt privilégiée à une position de fragilisation. ÉTUDE ÉCONOMIQUE RUBRIQUE Fiche technique de l’étude 67 61 49 44 34 26 7 9 7 Parts de marché en pourcentage ensemble des produits En non alimentaire notamment, la part de marché des commerces de plus de 300 m² est supérieure de deux à trois points à la moyenne régionale. > Poids commercial des communes du Roannais Comment utiliser l’étude ? Chiffre d’affaires des principales communes commerciales en 2003 Produits : - Etudes sectorielles. - Etudes de pôles. - Etudes personnalisées. Chiffre d’affaires des communes en milliers d’euros Evolution du CA des communes en K€ entre 1999 et 2003 Concernant les lieux d’achat, la consommation des ménages de l’arrondissement reste excessivement concentrée sur l’appareil commercial de l’agglomération de Roanne. Quatre communes du Roannais absorbent plus des deux tiers de la consommation disponible. 17 339 641 566 -890 -4 111 -1 255 - Découpage de l’arrondissement en une trentaine de bassins de vie homogènes et analysables individuellement. - Plus de 4 000 lieux d’achats potentiels répertoriés. - Près de 600 heures d’interview réalisées auprès de 800 ménages. - Une quarantaine de produits alimentaires et non alimentaires analysables individuellement. Bénéficiaires : - Entreprises : éléments d’étude de marché pour l’implantation ou le développement de magasins (marché, comportements d’achat, concurrence...). - Distribution : éléments permettant la réalisation d’un dossier CDEC (démographie, zone de chalandise, marché potentiel, concurrence...). - Collectivités locales : connaissance de la zone de chalandise d’une commune, du marché potentiel local ou des comportements d’achat des résidents pour l’implantation d’un nouveau commerce. - Institutions : connaissance des flux de consommation, équilibre offre/demande, évasion... pour la prise de décision en matière d’urbanisme commercial. Au cours des quatre dernières années, la concentration géographique des flux de consommation s’est accentuée sur le Roannais, suivant en cela la concentration en général des équipements commerciaux. L’augmentation du marché ne se traduit pas de manière homogène sur l’activité commerciale des communes. DÉCEMBRE 2003 >Roanne Éco< 33 RUBRIQUE ÉTUDE ÉCONOMIQUE Conclusion Au-delà des résultats bruts et riches d’enseignement de l’Observatoire du Commerce développé par la CCI du Roannais, c’est sa pertinence d’expertise dans de nombreux domaines qui prime. Ainsi la loi SRU qui intègre désormais officiellement les schémas de développement commercial, donne d’ici mai 2004, toute latitude aux responsables économiques et politiques locaux pour aboutir à son élaboration sur le roannais. Pour ce faire, centre de ressources majeur à l’usage de tous, l’Observatoire du Roannais trouve ici toute sa place. Plus largement et couplé à d’autres banques de données, cet observatoire intègre sur les dix dernières années l’évolution des comportements des consommateurs spécif ique au Roannais. Il permet donc de répondre à des demandes d’études les plus diverses, du repreneur d’entreprise à la communauté de communes, en passant par les branches d’activités, par les commerçants membres d’un quartier ou pôle commercial particulier. “C’est là sa raison d’être, conformément à la volonté des élus de la CCI de développer des outils pratiques, en lien direct avec l’économie locale et le terrain”, confirme Robert Allier, Vice-Président Commerce. Enfin, en terme de répartition des parts de marché, seule la commune de Mably gagne des points. (La progression du chiffre d’affaires de Riorges ou Perreux ne permet pas à ces communes de gagner des parts de marché). Le pôle périphérique majeur de l’agglomération (commune de Mably) enregistre une croissance supérieure à la croissance du marché. Autrement dit, ce pôle est non seulement le principal bénéficiaire de l’accroissement de la consommation, mais il réalise aussi une partie importante de sa croissance par des prises de parts de marché sur les commerces des autres pôles, essentiellement Roanne et Charlieu. Répartition des parts de marché entre six communes principales du Roannais 1999 Le Coteau 7,5% 2003 Charlieu 4,2% Le Coteau 7,1% Roanne 41,8% Charlieu 3,9% Roanne 40,0% Mably 31,0% Mably 28,3% Perreux 4,3% Perreux 4,3% Riorges 13,9% Riorges 13,7% > Evasion Il s’agit ici d’identifier les achats effectués à l’extérieur du Roannais. En 2003, le volume estimé de l’évasion a représenté 13% du potentiel annuel de consommation, soit un flux financier de 83 millions d’euros, en faible évolution depuis 1999. Ce taux situe le Roannais dans la moyenne basse de Rhône Alpes, à un niveau quasiment similaire à celui constaté sur la circonscription de la CCI de Lyon. Alimentaire 23 M€ Eq de la personne 24 M€ Eq de la maison 23 M€ 16% Culture, loisirs 8 M€ 16% Hygiène, beauté 5 M€ Ce volume reste inégal selon les familles de produits considérées. Sont donc principalement concernés par l’évasion les achats non alimentaires pour lesquels la notion de choix reste prépondérante : c’est notamment le cas des produits de la famille “équipement de la personne”, et dans une moindre mesure, des produits de la fa- 34 >Roanne Éco< DÉCEMBRE 2003 7% 23% 14% mille “équipement de la maison”, notamment des articles de décoration. Trois destinations principales sont principalement identifiées : la vente à distance (un tiers des achats hors roannais), l’agglomération stéphanoise et l’agglomération lyonnaise. Fêtes de fin d’année : le renouveau des centres-ville Au moment des fêtes, les commerces de centre-ville reprennent tous leurs avantages : animations, décorations, services… sont autant d’atouts mis en avant pour séduire des clients en quête d’authenticité. Quels sont les facteurs de renouveau ? Comment, à la période des fêtes, le petit commerce se différencie-t-il ? Eléments de réponse et exemples du dynamisme des centres-ville rhônalpins. Par Fabienne Combier Q uelle que soit la conjoncture, les Français consacrent toujours une part importante de leur budget aux cadeaux de Noël. Une étude de Deloitte & Touche, parue le 6 décembre 2002, montre que l’incertitude économique n’affecte pas les dépenses liées aux fêtes de fin d’année. “Noël est un phénomène structurel de fond en France, que seule une crise grave pourrait remettre en cause”, souligne Antoine de Riedmatten, associé chez Deloitte & Touche. Selon cette étude, les Français projetaient de dépenser 466 € en cadeaux en 2002, contre 315 € en 1998. Si la conjoncture n’affecte donc pas le moral des consommateurs au moment des fêtes, les commerçants de centre-ville ont une vraie carte à jouer face à la grande distribution et aux centres commerciaux périphériques. Les unions commerciales : la force du collectif. Les fêtes de fin d’année représentent une période forte pour le commerce local. Décembre équivaut souvent à deux ou trois mois d’un chiffre d’affaires mensuel moyen. Dès novembre, les commerçants s’affairent pour être prêts pour le grand rush. En cette période de fêtes, les commerces de centre-ville se doivent plus que jamais de “jouer collectif”. Du dynamisme des unions commerciales dépend incontestablement la fré- “Cette année pour Noël, nous avons réussi à fédérer les quatre unions commerciales de Roanne”, déclare Jean-Yves Demeure, président des Vitrines de Roanne. quentation des consommateurs. Certes, comme le rappelle Thibault Le Carpentier, directeur du cabinet Obsand : “Les unions commerciales doivent se montrer dynamiques tout au long de l’année, pas seulement au moment des fêtes.” Celles-ci restent cependant un moment crucial pour les petits commerces. A Roanne, où jusqu’à présent aucune concertation entre unions commerciales n’était de mise, les Vitrines de Ce dossier, réalisé pour la Chambre régionale de commerce et d’industrie, est diffusé par les magazines : Info CCI, Haute-Savoie (28000 ex.) - Informations Économiques, Saint-Etienne-Montbrison (20000 ex.) - L’Économie Drômoise (16000 ex.) - Nord-Isère Économie (13000 ex.) - Partenaire Villefranche et Beaujolais (9000 ex.) - Partenaires Savoie (23000 ex.) - Présences, Grenoble (37000 ex.) - Roanne Éco (10000 ex.). Photos : Thierry Beguin (Roanne), Pierre Borasci (Grenoble), Box et Fred (Lyon), Jean-Claude Crépet (Saint-Médard-en-Forez), Studio Lattard (Drôme) - Tous droits réservés. Contact : Elisabeth Ballery. Tél. : 04 76 28 28 66. DÉCEMBRE 2003 >Roanne Éco< 35 RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE DOSSIER COMMERCE fêtes de fin d’année : le renouveau des centres-ville “Les clients se montrent très sensibles à l’emballage cadeau”, observe Madeleine Berthon (à gauche sur la photo), de la boutique Art et Cadeaux. Roanne ont décidé cette année de proposer une harmonisation dans la décoration. “Nous avons associé les quatre unions commerciales de quartier, explique Jean-Yves Demeure, président des Vitrines de Roanne. En tout, cela représente pas moins de 300 commerçants ! Nous leur donnons un kit pour décorer leur vitrine et pas-de-porte. Le budget pour cette opération s’élève à près de 48 000 €.” Par ailleurs, une carte des Vitrines de Roanne est remise aux clients. Cette carte offre 20 minutes de parking gratuites et un chèque de 8 € à utiliser dans les boutiques adhérentes. “Le montant de ce chèque est doublé du 7 au 14 décembre afin de favoriser les achats une à deux semaines avant Noël”, note Jean-Yves Demeure. Au pied des grandes stations de ski, Moutiers et ses commerçants défendent, de leur côté, leur ambiance de petit village savoyard. “Nous voulons enrayer l’évasion des touristes vers les villes alentour, indique le président de la Fédération des commerçants, Dominique Laurent. Nous avons obtenu un plan Fisac qui s’accompagne d’un budget de 4,3 M€ sur neuf ans, ce qui nous permet entre autres de monter des animations la semaine précédant Noël. Les commerçants jouent le jeu et restent même ouverts le dimanche.” Moutiers dispose, de plus, d’un fort potentiel grâce aux touristes qui descendent des stations et attendent à la gare. “Nous réfléchissons à une solu36 >Roanne Éco< DÉCEMBRE 2003 tion de consigne de bagages pour qu’ils puissent déambuler dans les rues commerçantes en attendant leur train”, affirme Dominique Laurent. “Les unions commerciales doivent réinventer le centre-ville”, prône Thibault Le Carpentier, directeur du cabinet Obsand. “Le petit commerce ne doit surtout pas chercher à imiter les grandes surfaces, mais s’appuyer sur ses propres atouts : le lien social, le service, le conseil. Les commerçants doivent aussi s’organiser au bénéfice du consommateur. Cela suppose une logique de partenariat qui permet dans le même temps aux commerçants de mutualiser leurs coûts pour le transport, la décoration, la communication, les animations…” tie des éléments moteurs pour attirer la clientèle. Les marchés de Noël ne sont plus l’apanage des seuls Alsaciens. Ils ont su gagner depuis quelques années d’autres agglomérations de province. Jusqu’au 23 décembre, l’Office de tourisme de Grenoble organise ainsi la neuvième édition de son marché de Noël, auquel participent une cinquantaine de commerçants pour plus de 160 000 visiteurs. Des villes de taille moyenne adoptent aussi cette tradition. Aix-les-Bains, la savoyarde, inaugure cette année un immense marché de Noël, et Charlieu, dans le nord du département de la Loire, a même monté une association pour l’organisation de cette manifestation. Illuminations et animations : un facteur important. Une des clés pour drainer la clientèle vers les centres-ville réside justement dans les illuminations et les animations. En cette saison, les salariés n’hésitent pas, à la sortie du travail ou les soirs de week-end en famille, à flâner dans les rues illuminées, devenues lieux de convivialité. Le consommateur redécouvre le plaisir de la balade en ville. A “l’achat corvée” des grandes surfaces, le centre-ville offre l’alternative de “l’achat plaisir”. Les professionnels et les associations commerciales mettent donc tout en œuvre pour rendre les rues de leur ville encore plus attractives. Complément indispensable des illuminations, l’animation fait aussi par- La vitrine, indispensable pour attirer le consommateur. Une fois en centre-ville, la vitrine demeure un excellent moyen de séduire les passants. Si sa décoration peut influencer l’acte d’achat, c’est d’autant plus vrai aux moments des cadeaux de fin d’année. Les commerçants ont intégré peu à peu l’importance de la décoration dans leur stratégie de vente. “Je change ma vitrine tous les 15 jours”, avoue Madeleine Berthon, gérante de la boutique Art et Cadeaux, magasin d’articles de décoration et d’art de la table, à Vizille (Isère). “Pour un commerce comme le mien, c’est d’autant plus important ! Mais il faut savoir doser. J’ai appris avec le temps à ne pas surcharger ma vitrine pour bien valoriser chaque produit. Pour Noël, je choisis toujours un thème. Les peluches animées font la joie des enfants, ce qui pousse leurs parents à s’attarder.” La mise en valeur des articles favorise l’achat “coup de cœur”. Comme la boutique de Madeleine Berthon regorge d’idées cadeaux, il y en a toujours un adapté au budget du client ! Mais acquérir ce savoir-faire ne s’improvise pas. C’est pourquoi la Chambre de commerce et d’industrie de Villefranche, par exemple, propose depuis trois ans des journées de formation pour apprendre aux commerçants à décorer leur vitrine, selon les différentes fêtes qui rythment l’année. Que l’on soit gérant d’une boutique de décoration, de prêt-à-porter, coiffeur ou même pharmacien, la mise en scène des produits, tout comme l’agencement intérieur du magasin, forment un tout qui peut créer la différence pour le client. Des comportements d’achats qui évoluent. “Pendant les fêtes, l’attitude et la motivation des consommateurs évoluent, explique Thibault Le Carpentier, du cabinet Obsand. Les commerçants n’y sont d’ailleurs pas étrangers. La grande distribution a cassé les codes en étalant la consommation. Aujourd’hui, par exemple, on fête les rois du 15 décembre jusqu’à fin février. Du coup, offrir ou recevoir un cadeau de Noël le 24 décembre ou le 6 janvier n’a plus grande importance. Le cadeau lui-même ne présente plus la même valeur symbolique. Auparavant, il tendait vers le luxe, l’exceptionnel. Désormais, tout peut faire l’objet d’un présent.” Cette évolution, Thibault Le Carpentier l’observe depuis cinq ou six ans. “Il existe également une diversification des moments de fêtes, ajoute-t-il. Les fêtes institutionnelles perdent désormais de leur importance et de leur symbolique au profit de fêtes plus personnelles, anniversaires ou autres.” Quant aux lieux d’achats, “le consommateur fréquente aussi bien les centres commerciaux que les centresville. Le petit commerce doit d’ailleurs jouer pleinement son rôle de lien social et de conseil. Bien connaître sa clientèle pour l’aider à choisir un cadeau est justement ce qui différenciera le petit commerçant de la grande enseigne”. Si décembre s’avère un mois COMMERCE DOSSIER reprise titre essentiel pour le chiffre d’affaires des commerçants, le mois de janvier vient donc souvent compléter les ventes, en raison de cet étalement des fêtes cumulé à la saison des soldes. “Si au niveau des marges, janvier n’est pas comparable à décembre, au niveau fréquentation, il pèse certainement plus qu’avant”, reconnaît Thibault Le Carpentier. L’autre raison de l’étalement dans le temps des fêtes tient aussi au fait que les enseignes proposent de plus en plus des chèques-cadeaux, une solution prisée par des clients indécis mais désireux de faire plaisir, et un bon moyen d’obliger le destinataire à acheter dans un magasin donné. Les bons d’achats et chèques-cadeaux offerts pour les fêtes seront ainsi utilisés en janvier et viendront peut-être compléter un article d’une valeur marchande plus élevée. Outre les particuliers, les commerces visent également les comités d’entreprises à qui ils vendent des chèques-cadeaux distribués ensuite aux salariés. “A Roanne, l’opération chèques-cadeaux, non limitée aux fêtes de Noël, a généré l’an dernier 300 à 400000 € d’achats pour le commerce local”, rappelle le président des Vitrines de Roanne. A Feurs, dans la Loire, le GIE qui regroupe 32 commerces a pris la même initiative. “Nous sommes partis du constat que de plus en plus d’entreprises locales offraient des bons d’achats à leurs salariés, bons acceptés seulement par les grandes structures commerciales, déclare Françoise Gay-Peiller, présidente du GIE. Nous avons donc démarché les entreprises pour les inciter à offrir des chèquescadeaux valables dans les petits commerces de Feurs.” L’importance de l’aménagement urbain. Lorsque le consommateur se rend en centre-ville, c’est pour rechercher une ambiance urbaine. Il souhaite trouver suffisamment de places de stationnement ou des facilités d’accès grâce aux transports en commun, des trottoirs aménagés, des rues et places piétonnes… Marie Cumer, manager de centre-ville à SaintEtienne, insiste sur ce point : “Nous devons communiquer sur l’accessibilité de notre centre-ville, faire un effort de signalisation et fournir des plans de circulation. Les Stéphanois ont tendance à aller faire leurs courses dans les petites villes autour qui disposent de places de stationnement gratuites. Nous devons leur expliquer que les parkings payants sont un gage de sécurité et de confort. Et puis, nous avons un réseau de transports en commun qui offre des services supplémentaires en décembre.” Pour renseigner, orienter, mais aussi égayer les “Nous devons communiquer davantage sur les atouts de notre centreville”, affirme Marie Cumer, manager de centre-ville à Saint-Etienne. rues au moment des fêtes, des guides en habit de “grooms-lutins” seront présents dans les grands quartiers de la ville. Bien d’autres éléments contribuent à distiller une ambiance urbaine attrayante. “L’implantation de lieux culturels, tel un complexe cinématographique à proximité d’un centre, agrémente la ville et draine le public vers les petits commerces”, soutient encore Michel Pazoumian. Les commerces de centre-ville ont ainsi dans les mains les clés pour conserver ou reconquérir leur clientèle. S’imprégner d’une ambiance chaleureuse et festive, goûter aux saveurs artisanales, craquer pour une ultime décoration de fête, s’émerveiller devant les jeux de lumières : à Noël, le consommateur cherche à se faire plaisir, tout simplement. Aux commerçants de lui offrir cette ambiance festive. ■ “L’emballage, un deuxième cadeau.” “J e rêve des rues de Vizille aux couleurs de Noël”, s’exclame Madeleine Berthon, qui tient, avec sa fille Pascale, le magasin Art et Cadeaux dans la petite ville iséroise. Membre de la commission décoration de l’union commerciale et professionnelle de Vizille, elle se démène avec une consœur fleuriste pour mettre au point les décorations de rue. “Nous disposons d’un budget de 10000 € et nous aimerions créer un vrai décor de fête. Mais ce n’est pas si simple ! Il faut se renseigner sur ce qui est autorisé, ce qu’il est possible de réaliser, à quel coût…” Pour attirer le client, Madeleine Berthon a un autre secret, un savoir-faire qu’elle manie avec perfection : l’emballage. Gérante d’un magasin d’articles de décoration et des arts de la table, elle prête une attention toute particulière à l’emballage des cadeaux. “Cette part du budget est en constante augmentation, reconnaît-elle. Mais, pour moi, l’emballage est le deuxième cadeau. Le client y est d’ailleurs très sensible. Et lorsque l’on commence à manipuler des papiers haut de gamme, on ne revient pas en arrière !” Tous les ans, Madeleine Berthon se rend au salon Maison et objet, à Paris, en septembre, le salon de la décoration, des arts de la table et du cadeau. Là, elle déniche les articles insolites, les dernières nouveautés qui prendront place dans sa boutique. “J’essaie toujours de trouver de nouveaux fournisseurs, des emballages originaux et des idées décoration.” Une source d’inspiration qu’elle mettra superbement à profit dans ces 30 m2 de surface de vente de la boutique ! ■ RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE Les collectivités locales favorisent les petits commerces. “De manière générale, et indépendamment des fêtes de fin d’année, la politique de la municipalité par rapport à l’urbanisme et l’animation s’avère extrêmement importante dans le renouveau des centres-ville”, précise Michel Pazoumian, délégué général de Procos, fédération pour l’urbanisme et le développement du commerce spécialisé, et président du cabinet Bérénice, bureau d’études parisien partenaire des collectivités locales dans leur volonté de redynamisation des centres-ville. “L’opposition entre petit commerce et grande surface n’est plus aussi virulente que dans les années 1980, où nous avons assisté à une recrudescence de la construction de centres commerciaux en périphérie, ajoute Michel Pazoumian. La loi Raffarin de 1996 limitant les autorisations de nouvelles constructions d’hypermarchés et favorisant les implantations de centre-ville a été accueillie très favorablement par les petits commerçants. Malgré tout, il reste un déséquilibre énorme, les centres commerciaux périphériques représentant 65 à 70 % du chiffre d’affaires du commerce, contre 20 à 25 % pour le commerce de centreville. Certaines municipalités, en partenariat avec les unions commerciales, les CCI, les enseignes, les grands magasins, réalisent des efforts pour poursuivre cette politique de rééquilibrage du centre-ville.” Par ailleurs, des mairies ont favorisé l’implantation de centres commerciaux de centre-ville qui viennent renforcer les rues commerçantes. “C’est le cas pour Annecy par exemple”, note encore Michel Pazoumian. Le commerce indépendant a aussi pris conscience de l’intérêt qu’il pouvait tirer d’avoir une grande enseigne dans sa rue. Le consommateur qui vient avec une intention précise d’achat s’attardera aussi sur les autres devantures. DÉCEMBRE 2003 >Roanne Éco< 37 RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE DOSSIER COMMERCE fêtes de fin d’année : le renouveau des centres-ville Aix-les-Bains voit Noël en grand. n décembre, Aix-les-Bains enchaîne les festivités. A côté du traditionnel marché de la Saint-Nicolas, les 6 et 7 décembre, la cité thermale est animée cette année par un grand marché de Noël jusqu’au 14 décembre. “Nous souhaitions organiser une manifestation encore plus importante que pour la Saint-Nicolas, affirme Amaury Mourcou, coordinateur de ville. L’idée ? Un marché de Noël itinérant couvrant les Halles, avec une centaine d’artisans, les rues et la place piétonnes, avec dix chalets d’exposants rhônalpins, et le Casino où sont installés une quarantaine d’artisans et de professionnels des métiers de bouche. Aix-les-Bains a souhaité marier les styles et installer un “village de l’Afrique” avec huit exposants d’art africain. Des animations interactives et des spectacles en tout genre rythment la vie aixoise pendant cette première quinzaine de décembre. “Nous travaillons sur ce projet depuis le mois de juin, souligne Laurent Forestier, président de la Fédération aixoise des artisans et commerçants (Faac). Le budget consacré équivaut à 150000 € financés par la ville, les commerçants et le Casino. Nous voulons avoir un impact fort du premier coup, reconnaît Amaury Mourcou. L’objectif est non seulement de conquérir les Aixois, mais également d’attirer les habitants d’Annecy ou de Chambéry. Et bien sûr, nous comptons sur l’attrait du marché de Noël pour inciter les passants à flâner dans le centre-ville et pousser les portes des commerces traditionnels !” ■ E Saint-Vallier : faire face aux grandes villes. ous sommes entourés de grands pôles commerciaux ! déplore Jean-Louis Bégot, président de l’union commerciale de Saint-Vallier et patron d’une PME-PMI d’électricité. Nous souffrons d’une densité commerciale, sans doute la plus importante de la région.” Saint-Vallier, petite ville de 4500 habitants dans la Drôme, est située à une trentaine de kilomètres de Romans et de Valence, à une vingtaine de kilomètres de Salaise et non loin de l’agglomération lyonnaise. Dans cette région, l’union commerciale de Saint-Vallier fait son possible pour attirer la clientèle. Des journées d’animation sont régulièrement montées en cours d’année, avec des dotations de 5 à 6000 € par manifestation. “A l’occasion des fêtes de fin d’année, nous organisons une quinzaine commerciale qui se termine le 24 décembre, explique Jean-Louis Bégot. Les commerçants permettent à leurs clients de gagner des lots. Le budget, autofinancé par les cotisations des adhérents, tourne autour de 9 à 10000 €.” Malgré tout, “le climat est morose”, constate le président. “Nous attendons depuis plus d’un an une aide Fisac. Saint-Vallier se vide peu à peu de sa clientèle, donc de ses commerces, nous entrons dans un cercle vicieux.” Pour Noël, l’union commerciale emmenée par Jean-Louis Bégot compte réveiller les rues de la ville et surprendre la clientèle locale. ■ “N Une vitrine pour étonner le passant. a vitrine est sans conteste le premier moyen d’attirer le regard du consommateur. “Je change ma vitrine toutes les semaines”, avoue Monique Simonet, gérante de La boutique de Noémie, magasin de prêt-à-porter moyen de gamme hommes-femmes-enfants. “La vitrine suscite la curiosité et produit un fort impact sur la clientèle”, souligne-t-elle. Avec sept autres commerçantes, Monique Simonet a suivi les deux jours de formation étalagiste proposée par la Chambre de commerce et d’industrie de Villefranche. “J’ai beaucoup appris lors de cette formation, estime-t-elle. Auparavant, je surchargeais trop ma vitrine en décoration. Aujourd’hui, je sais comment mettre mes produits en valeur avec quelques touches de décoration adaptées.” A la demande des commerçants, la formation devrait suivre, l’an prochain, le rythme d’un stage par semestre. Monique Simonet se prépare longtemps à l’avance pour les fêtes de Noël : “Il faut prévoir les achats à effectuer pour embellir la vitrine, choisir un thème de décoration original pour attirer les passants. Le vêtement comme cadeau est de plus en plus prisé, ajoute-t-elle. C’est un cadeau utile qui fait toujours plaisir. Et la clientèle apprécie le service et les conseils que je peux leur apporter.” Installée à Beaujeu (1900 habitants), La boutique de Noémie reçoit une clientèle issue de tout le Beaujolais, du Lyonnais et même de région parisienne. Entre ville et campagne, certains commerçants de Beaujeu savent retenir l’attention des Parisiens en vacances dans la région. ■ L 38 >Roanne Éco< DÉCEMBRE 2003 COMMERCE DOSSIER Crémieu veut séduire le Nord-Isère. e Nord-Isère souffre d’une forte évasion de la clientèle vers le Rhône”, constate Denis Gasc, secrétaire de la Vie crémolane, l’union commerciale de Crémieu (Isère), et gérant du cabinet immobilier Tivillier et Gasc. “Notre union existe depuis 35 ans et regroupe 54 adhérents. Mais il s’agit surtout d’un bureau d’animations, explique-t-il. Depuis avril, dans le cadre de l’opération urbaine entre l’Etat et le Conseil général, nous disposons d’un plan de financement de projets de l’ordre de 48000 €. Nos objectifs ? Réaliser des aménagements urbains, relancer l’activité commerciale et la pérenniser. Nous avons commencé par recruter une animatrice pour dynamiser notre centre-ville. Pour les fêtes de fin d’année, nous avons, à Crémieu, une forte tradition festive portée par la volonté de l’union commerciale, de l’Office de tourisme et de la municipalité.” Les festivités se déroulent du 7 au 20 décembre avec un mélange de manifestations traditionnelles, voire médiévales, et d’attractions plus modernes. “Cette année, notre budget représente bien plus que les moyens dont nous disposions lors des éditions précédentes, indique Denis Gasc. Nous espérons ainsi capter et drainer la clientèle locale des grandes surfaces vers le centre-ville de Crémieu.” ■ “L Faire revivre les Noëls de Chamonix. n raison de sa notoriété, la station de Chamonix avait fini par ne plus avoir d’union commerciale, regrette Stella Blanc-Paque, gérante de l’hôtel Les Grands Montets, à l’Argentière. Dans les rues se côtoyaient boutiques chics et magasins “fun”, chacun décorant ses vitrines à sa guise. Avec Claire Greber, orthophoniste, nous avons voulu faire revivre les Noëls de Chamonix, interrompus en 1998 suite à l’incendie de la salle des fêtes.” Cette année, le groupe Best Mont-Blanc, soutenu par la municipalité, l’Office de tourisme, les hébergeurs et commerçants de la vallée, a pris l’initiative de l’organisation de cette manifestion. “Nous souhaiterions recréer dans notre station une ambiance comparable aux marchés de Noël alsaciens,” reprend Stella Blanc-Paque. Du 19 au 24 décembre, l’Espace Best Mont-Blanc accueillera des exposants russes, italiens, danois, allemands, auxquels se joindront des artisans locaux. “Notre idée ? Montrer le caractère cosmopolite de Chamonix, faire découvrir les traditions de Noël au-delà des frontières. La première année, nous ciblons la clientèle locale et les vacanciers en famille. Près de 3500 visiteurs sont attendus. Dès l’année prochaine, nous espérons attirer les autocaristes et touristes suisses ou italiens.” Les partenaires privés prévoient de renouveler leur engagement sur les trois prochaines années. Ils espèrent ainsi montrer Chamonix sous un autre visage, et attirer une clientèle habituée à venir plus tard dans la saison. ■ “E Le Noël de Charlieu mobilise toutes les professions. A RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE ux côtés de l’union commerciale est née, il y a deux ans, l’association Les Marchés de Noël de Charlieu (Loire). Pour Roger Nugue, son président : “Il s’agissait d’un projet d’envergure, il fallait donc créer une structure qui s’y consacre entièrement. Nous souhaitions, de plus, l’ouvrir à d’autres professions, ce qui nous permettait aussi d’avoir le regard du consommateur.” Une quinzaine d’adhérents et plusieurs associations locales se sont mobilisés autour du projet. “Ce marché de Noël, qui se tient du 5 au 14 décembre, relève davantage du style alsacien, festif et décoratif, que les autres marchés de la région aux ambiances de fête foraine, souligne Roger Nugue. 21 chalets accueillent les exposants, parmi lesquels des artisans et artistes de Finlande. Nous ne voulions pas déplacer le commerce local, mais plutôt faire venir la clientèle par l’intermédiaire du marché de Noël. Si Charlieu compte seulement 4000 habitants, le pays de Charlieu en regroupe 20000. Il existe donc un fort potentiel commercial à développer.” Bénéficiant d’un fonds d’aide de la région, l’association Les Marchés de Noël de Charlieu dispose d’un budget de 53000 € et une obligation de pérenniser l’opération. Elle coopère par ailleurs tout au long du mois de décembre avec l’union commerciale qui, elle, organise les traditionnelles animations de fin d’année. ■ DÉCEMBRE 2003 >Roanne Éco< 39 RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE EN VUE TÊTES D’AFFICHE “SE BOUGER” DANS L’ADVERSITÉ L’adhésion De main de fer familiale uand il a repris Décodrôme QA désia, Design,PME-PMI petite entreprise de 45 salariés, spécialisée est restée dans ledepuis fer forgé, sa création Pedro Molina, en 1975 50 ans,auxpossédait mains deunela solide familleexpérience Pelosse. dans En 1989, le secteur Pascal,dulemeuble fils, a racheté en tant etque commercial. pris la direction “Décodrôme de l’entreprise a été placée paternelle en liquidation qui comptaitjudiciaire alors dixquatre salariés. ans Parmi après sa création, ses collaborateurs, raconte-t-il.sonJ’aifrère, sentiThierry, que l’entreprise à la R&D etseausituait postesur commercial, un créneauet porteur, son cousin, et j’ai Jean-Luc relevéCinquin, le défi de auxlaachats. reprise”. Tous les trois Implantée ont démarré dans unentre petit 17 village et du 20 Diois, ans chez à Recoubeau, Adésia. Implantée la société à Arnas conçoit du (ZI mobilier nord de et Villefranche), des articlesladePME-PMI décoration incorporant évolue sur undu marché fer forgéde: niche, tables,lechaises, ruban tringles adhésif. de Utilisé rideaux, dans lustres, tous types bougeoirs. Les créations d’industrie,mélangent notamment les l’automobile, matériaux. Elles associent exemple fer au bois à la l’adhésif aparconquis de lenombreux marchés pierre en remplacement ou au verre.desLacolles, fabrication plus nocives est réalisée pour les par hommes des sous-traitants, et pour l’environnement. Décodrôme assurant “Le rubanensuite adhésiflesa finitions. pris une “Nous place commercialisons importante du fait nosdeproduits la réglementation auprès de magasins qui interditspécialisés l’usage de en certaines mobilier etcolles, décoration mais aussi sur parcetoute qu’illaoffre France. une Nous meilleure exportons productivité,30% souligne de la Pascal production Pelosse. en Pour Allemagne affronter leset concurrents, au Bénélux. nous La société devons réalisait nous diversifier, la moitiéapporter de son une chiffreforte d’affaires àréactivité l’international et une quand souplesse je l’ai auxreprise, clients.” mais Afin deje souhaitais répondre aux d’abord donneurs asseoird’ordre l’activité et d’améliorer sur dessansbases cessesaines sa productivité, avant de Adésia consacre chaque année 3 àL’objectif 5% reprendre le marché à l’export.” de Pedro son chiffre Molinad’affaires est maintenant (CA : 11deM€) en développer investissement. l’ameublement En 2003, l’agrandissement et le mélange de l’usine a coûté des matériaux pour400000 répondre€.à Pascal un marché Pelosse mise encoreégalement plus large.beaucoup Grâce àsursa marque l’export Arte (30 %Vivaduqui chiffre propose d’affaires) des articles : de “Le qualité, contexteDécodrôme économiqueestnous désormais a contraints bien connue. à dénicher Depuis de nouveaux son renouveau, marchésla enpetite Europe, mais Turquie.” Pascal entreprise du aussi Diois en a accru ses effectifs de Pelosse six àa dix biensalariés. pour ambition Le premier de exercice ■ de s’est pérenniser terminéla sur PME-PMI un chiffre familiale. d’affaires 1,07 M€. En 2002, il pourrait atteindre Réalisée par Annabelle Berthaud, 1,83 M€. ■ Dominique Bonnot, Fabienne Combier et Annie Victor. 40 >Roanne Éco< DÉCEMBRE 2003 P our Modane, les années 1980-1990 furent des années terribles : fermetures d’usines, ouverture des frontières avec la disparition de corps de métiers (comme les transitaires), d’administrations (les douanes)… “Un grand trou noir”, se souvient Isabelle Albriet, présidente du Groupement des professionnels du canton de Modane (GPCM). “En neuf ans, beaucoup d’emplois ont été supprimés, des centaines d’habitants sont partis.” Mais, il en faut plus pour décourager des Mauriennais : “En 1997, nous avons bénéficié d’un des premiers Orac pour redynamiser le tissu commercial et artisanal.” Petit à petit, des gens de l’extérieur sont venus rouvrir des commerces. Parallèlement, le GPCM a fait preuve d’imagination : “Nous avons voulu mettre en avant l’activité économique et ceux qui la font : ce fut l’organisation du Salon de l’habitat. Puis, nous l’avons ensuite élargi pour en faire un Salon de la nouveauté, qui connaît, maintenant, un plein succès.” Il fallait aussi recréer un lien particulier avec le consommateur : depuis deux étés, le banquet annuel réunit professionnels et clients dans une ambiance festive.” Pour l’édition 2003 du Salon de la nouveauté, deux cars ont été affrétés pour amener des Italiens de Bardonèche. Car l’Italie peut être un atout dans la redynamisation du canton de Modane : “Nous pourrions organiser nos manifestations en alternance. Nous y travaillons.” Seul élément dissuasif : le coût du passage du tunnel du Fréjus. “C’est un barrage financier, mais nous avons espoir. Nous ne lâcherons pas.” A voir le chemin déjà parcouru en sept ans, on peut leur faire confiance ! ■ Une créativité florissante leuriste indépendante, Isabelle Bernard-Gaude a toujours voulu pratiquer ce métier qu’elle exerce avec une passion non dissimulée. Après un CAP de fleuriste, des formations diverses à l’emballage, aux bouquets de mariées, elle poursuit par un BEP d’horticulture option floriculture pour se perfectionner. En 1988, elle ouvre une boutique à Meylan. A 37 ans, elle a déjà accumulé de nombreux prix. Quatrième au concours du salon Hortiflor à Paris en 2002, troisième et première femme au concours Florajet à Hyères, avec en prime le premier prix du stand. “Je participe aussi à des événements festifs locaux, comme les 40 ans du MIN, ou récemment, la Foire aux champignons de Meylan.” Isabelle Bernard-Gaude met également à profit sa créativité pour réaliser des compositions florales de toutes sortes, en fleurs coupées ou séchées. “J’aime marier moi-même les différentes fleurs achetées en vrac”, assure-t-elle. Et si elle reçoit une clientèle fidèle issue de toute l’agglomération grenobloise, c’est sans doute que chaque article, fait main, est unique. “Les clients recherchent l’originalité. Pour Noël, ils ne veulent plus forcément acheter un simple sapin floqué de blanc, ils apprécient les compositions givrées originales. Et puis ils aiment pouvoir discuter, demander un conseil, un service.” Dans sa petite boutique, Isabelle Bernard-Gaude ne lésine pas non plus sur le choix. Elle présente 16 à 25 variétés de roses différentes, “ma fleur préférée, avec le lis”, avoue-t-elle. ■ F MAÎTRE ANYSETIER A 49 ans, Yves Magnin affiche un parcours peu ordinaire. Directeur d’une agence de communication événementielle, à Paris, il s’est occupé un temps de toute la logistique des voyages ministériels. Puis, il y a une dizaine d’année, il a décidé de fuir cette vie parisienne et nomade, pour se réfugier dans la Drôme à Dieulefit. “J’ai cherché alors à me positionner sur le créneau des arts et du terroir”, explique-t-il. Yves Magnin ouvre ainsi un magasin, Yves de Provence, mêlant la création artistique et les produits du terroir, le vin en particulier. Il expose les œuvres d’une vingtaine de céramistes et propose à la vente plus de 300 produits, dont une trentaine de variétés de pastis. Car Yves Magnin est maître anysetier, membre de la très confidentielle confrérie des anysetiers. “Je cultive depuis très longtemps une passion pour les plantes. De là, l’envie d’apprendre à fabriquer mon propre pastis.” Initié par la confrérie, formé par un botaniste et un œnologue, il parvient, à l’issue de deux années de recherche, à élaborer un pastis dans la pure tradition artisanale. Une trentaine de plantes entrent dans la composition du pastis Yves de Provence, mais la recette est tenue secrète par son inventeur ! A Dieulefit, connu dans le monde entier pour ses céramiques, Yves Magnin peut s’adonner à sa passion pour l’art et le vin et en fait profiter la clientèle de passage. Le maître anysetier organise même des stages de dégustation pour les touristes venus de toute l’Europe. ■ TÊTES D’AFFICHE EN VUE VESTIAIRE D’HOMME Sur les traces de Michelin D C’ est lors d’un voyage aux Etats-Unis que Joëlle Grangeon découvre un nouveau concept : permettre au public de peindre sur place des céramiques brutes achetées dans la boutique. En 1997, elle crée Matière Première et obtient un an plus tard le prix de l’innovation lors des Mercuriales. “Mon rôle consiste à désinhiber les gens, à leur redonner confiance en eux”, explique-t-elle. Son souhait est aussi de démocratiser l’art. Les parents peuvent ainsi immortaliser les empreintes de leur enfant à partir de trois semaines, et laisser libre cours à leur créativité dès leur deuxième année. Parents, enfants, amis se prêtent alors au jeu, pour leur propre plaisir ou pour la joie d’offrir un cadeau personnalisé. Avant de créer cette boutique, Joëlle Grangeon, autodidacte, travaillait dans la vente et l’organisation de salons professionnels. Elle expose aujourd’hui ses créations, “seulement pour inspirer ces artistes en herbe, insiste-t-elle. L’important est d’inciter les gens à s’exprimer par la peinture”. Paulo, son mari, artiste et designer de métier, propose également sa propre collection d’ustensiles et de décorations pour les arts de la table, fabriquée par la société Cuzin, dans le Vercors. A l’occasion des fêtes de Noël, Matière Première, installée rue Lakanal à Grenoble, ouvrira tous les dimanches après-midi. ■ La bible de l’agroalimentaire endant 14 ans, Jean-Pascal Troly a cumulé plusieurs postes dans l’agroalimentaire avant de se décider à créer sa propre société. En 2000, il s’associe à deux spécialistes de l’informatique pour fonder la société Abyla près d’Annecy. “Abyla regroupe trois métiers : le conseil pour les TPE et PME-PMI de l’agroalimentaire ; l’édition de plaquettes d’entreprises de ce secteur ; l’édition web avec un site portail www.guide-du-gourmet.com, qui reçoit déjà 20000 visiteurs par mois. “Ce site global et transversal regroupe tous les domaines concernant l’agroalimentaire, ce qui n’existait pas encore sur le marché”, précise Jean-Pascal Troly. Le Guide du gourmet tente de répondre aux attentes des professionnels et des particuliers sur l’alimentation et la santé, la gastronomie, les produits des terroirs, les bonnes tables, les problématiques liées à la sécurité alimentaire. L’univers consacré aux restaurants, tables et auberges regroupe plus de 6 000 références soigneusement sélectionnées, tout comme les produits régionaux. “Nous rencontrons les restaurateurs et producteurs, nous goûtons leurs produits avant de les référencer sur le site”, explique le gérant d’Abyla. Jean-Pascal Troly a mis un an avant de lancer son projet. Ses années d’expérience dans l’agroalimentaire lui ont fait connaître de nombreux acteurs du marché, mais il continue à fréquenter les salons professionnels pour sélectionner les bonnes adresses. Dès 2004, il souhaite proposer une version de son site en anglais et développer la vente en ligne. ■ P D éjà à la tête de quatre boutiques de prêt-à-porter masculin à Saint-Chamond et Saint-Etienne, Serge Cachijian vient d’ouvrir un cinquième magasin à Lyon. A 46 ans, ce Stéphanois a l’esprit d’entreprise. Il a aussi la fibre textile. “Mon père et mon grand-père travaillaient déjà dans le textile”, lance-t-il. Il n’a que 20 ans lorsqu’il reprend, au décès de son père, le magasin Vêtements Stéphane à Saint-Chamond. Depuis, Serge Cachijian a ouvert les magasins Gentlemen Square et Plazza 24, à Saint-Etienne. Puis en 2002, Zen, situé place des Ursules. Un nouveau concept de boutique qui, avec 250 m2 de vente, s’adresse à la fois à l’homme et à la femme. C’est ce même concept que Serge Cachijian décline aujourd’hui à Lyon, sur 200 m2 de vente, à travers des marques telles que Cerruti 1881, Kenzo, Façonnable, Karl Lagerfeld… côté homme et un espace Tommy Hilfiger côté femme. Avec quatre employés, le magasin vise un chiffre d’affaires de 609 k€ en année pleine. “Ce qui fait le succès d’un magasin, ce sont avant tout les hommes et les produits. Etre multimarques nous permet de sélectionner les marques en fonction de la clientèle de chaque magasin et d’être plus exigeants sur la qualité des produits”, assure-t-il. Commerçant indépendant, il reconnaît que le métier devient de plus en plus difficile. “On doit être performant dans tous les domaines : commercial, juridique, gestion du personnel…” Ses cinq magasins emploient aujourd’hui 14 personnes. Sa force ? Sa détermination à avancer. ■ RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE epuis cinq ans au sein du groupe Michelin, Thierry Chiche a pris en juillet dernier la direction du site de Roanne. Ingénieur, le nouveau patron roannais a toujours travaillé dans le secteur de l’automobile. Au sein de Michelin, il a fait partie de l’équipe de direction Tourisme et camionnette en Europe, au siège, à Clermont-Ferrand. “Après une carrière plutôt industrielle, je souhaitais prendre un jour la direction d’une usine, déclare-t-il. Cela correspondait, de plus, au besoin du groupe.” Le site (950 salariés), implanté à Roanne depuis 1974, produit les pneus haut de gamme de Michelin en Europe pour les véhicules de tourisme. Il livre les constructeurs allemands Mercedes, BMW, Audi, les généralistes français sur leurs véhicules haut de gamme, Ferrari pour un petit volume, ainsi que les distributeurs de pneus dans toute l’Europe. “Leader mondial du marché du pneumatique, Michelin s’appuie sur une culture forte, fondée sur cinq valeurs : le respect des clients, des hommes, des actionnaires, de l’environnement et des faits”, affirme Thierry Chiche. “Mon objectif ? Assurer l’avenir de l’usine en améliorant constamment nos performances pour nos clients, c’est-à-dire faire en sorte que chacun, dans l’entreprise, connaisse parfaitement son client pour le servir au mieux. Je sais pouvoir m’appuyer pour cela sur les compétences et le savoir-faire remarquables des salariés de Roanne.” ■ DES CADEAUX FAITS MAIN DÉCEMBRE 2003 >Roanne Éco< 41 RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE Ouvrez-vous les portes des compétences et services des CCI de Rhône-Alpes une seule adresse Le site portail des décideurs de Rhône-Alpes Entrepreneurs, chefs d’entreprises, décideurs, Vous voulez : Créer, reprendre, transmettre une entreprise, Trouver des financements, > Innover, > Réussir à l’international, > Conduire une démarche environnement, > Former vos équipes, > Développer votre activité, vos marchés, > Trouver des partenaires, > Simplifier vos formalités, > Entrer en contact avec les experts des CCI. > > Envie de tout connaître sur l’économie régionale, découvrez : Le panorama de l’économie régionale : 215 pages consacrées à l’économie régionale et à chacun de ses secteurs d’activité. Le répertoire des entreprises de + de 50 salariés : plus de 4 000 fiches détaillées sur les principales entreprises de la région. Conjonctura : une publication trimestrielle qui offre un bilan complet et commenté du climat de l’activité économique régionale. Les chiffres clés : département par département, les données caractéristiques de l’économie régionale. 42 >Roanne Éco< DÉCEMBRE 2003