L`Assassinat de Jesse James

Transcription

L`Assassinat de Jesse James
L’Assassinat de Jesse James
(The Assassination of Jesse James
by the Coward Robert Ford)
par le lâche Robert Ford
Drame historique
de Andrew Dominik
Avec
Brad Pitt (Jesse James),
Mary-Louise Parker (Zee
James), Brooklynn Proulx
(Mary James), Dustin Bollinger
(Tim James), Casey Affleck
(Robert Ford), Sam Rockwell
(Charley Ford), Jeremy Renner
(Wood Hite), Sam Shepard
(Frank James), Garret Dillahunt
(Ed Miller), Paul Schneider
(Dick Liddil), Alison Elliott
(Martha Bolton), Lauren Calvert
Adultes / Adolescents
Équipe technique
Scénario : Andrew Dominik,
d’après le roman
de Ron Hansen (1983)
Images : Roger Deakins
Montage : Dylan Tichenor
et Curtiss Clayton
1er assistant réal. :
Scott Andrew Robertson
Musique : Nick Cave
et Warren Ellis
Son : D. Bruce Carwardine
et Richard King
(Ida), Kailin See (Sarah Hite),
Tom Aldredge (le major George
Hite), Jesse Frechette (Albert
Ford), Pat Healy (Wilbur Ford),
Michael Parks (Henry Craig),
Ted Levine (le shérif Timberlake),
James Carville (le gouverneur
Crittenden), Nick Cave
(le chanteur du saloon), Joel
McNichol, James DeFelice,
J.C. Roberts, Joel Duncan,
Stephanie Wahlstrom.
Décors : Patricia Norris
Costumes : Patricia Norris
Effets spéciaux : James Paradis
Production : Scott Free et Plan B
Coproduction : Alberta Film
Producteurs : Brad Pitt, Dede
Gardner, Ridley Scott, Jules
Daly et David Valdes
Producteurs exécutifs : Brad
Grey, Tony Scott, Lisa Ellzey
et Benjamin Waisbren
Distributeur : Warner Bros.
159 minutes. États-Unis, 2007. Sortie France : 10 octobre 2007.
Visa d’exploitation : 118846. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SR SRD DTS.
A. Dominik remonte le fil des derniers mois de
la vie de Jesse James. Il en fait un lent et long
voyage au cœur d’un no man’s land situé entre
la vérité historique et la légende. Une évocation à
la fois limpide et complexe, austère et fascinante.
Commentaire
Contrairement aux apparences, le titre de ce film est court.
Il est court parce qu’il est tout ce qui reste d’un événement
et de deux destins : le brigand-star Jesse James a été
assassiné par le lâche Bob Ford. C’est tout, l’histoire
a jugé. Tout le travail d’Andrew Dominik (et du livre dont
il s’inspire) consiste alors à passer derrière cette simple
phrase pour voir ce qu’elle cache. Mais sa grande
intelligence est de ne pas se livrer à la défense méthodique
d’une thèse alternative, simplement à dire : c’était un peu
plus compliqué que ça. Et de rester perpétuellement en
équilibre entre le réalisme psychologique et la dimension
mythologique. Pas d’explications ici, pas de réponses claires :
juste des données, souvent contradictoires. Ainsi, Jesse
James, tout en gardant une certaine cohérence et un
mystère indéchiffrable, endosse des identités multiples :
vieille star dépressive, cow-boy fatigué, croquemitaine
psychopathe... Et si le film peut prêter à des interprétations
faciles (Ford tuant le père), il ne s’en tient jamais à ça.
Il suggère que l’assassinat de Jesse, c’est aussi l’assassinat
de John Lennon, et aussi l’assassinat de Clyde Barrow,
et aussi l’assassinat de César, etc. Le film fait ainsi
tourner le mythe comme une boule à facettes, et le fait
se réflechir dans toutes les directions. Formellement
aussi, le film mêle un réalisme dépouillé à des effets
visuels élaborés, cherchant à retrouver la texture des
photos du XIXe. D’un abord assez austère, il nous aspire
peu à peu dans une langoureuse digression poétique
sur la célébrité et les légendes américaines.
N.M.
© Warner Bros.
Résumé
1881. Jesse James a 34 ans, et une légendaire carrière de
hors-la-loi derrière lui. Tous ses frères sont morts ou en prison.
Avec le dernier restant, Frank, il organise une nouvelle attaque
de train. Pour cela, ils montent une équipe avec de jeunes gars
de la région, dont les frères Ford. Le plus jeune, Robert, est
un fervent admirateur des frère James. Il leur témoigne son
admiration et leur demande de devenir leur partenaire. Mais,
après le braquage, l’équipe se sépare, et Frank prend sa
retraite. Jesse retourne auprès de sa femme et de ses enfants.
Il prend Robert comme homme à tout faire, puis, jugeant
son attitude louche, le congédie.
Dénouement
Dépressif, et sachant qu’une forte récompense est mise
sur sa tête, Jesse commence à soupçonner tous ses anciens
partenaires de trahison. Il en tue un, terrorise les autres pour
savoir ce qui se trame dans son dos. Il finit par proposer aux
deux frères Ford, d’attaquer une banque avec lui. Mais Robert
travaille désormais pour la police. À la veille de l’attaque,
Jesse se montre d’un imprudence sans doute délibérée,
et Robert le tue d’une balle dans le dos. Son corps est exhibé
dans tout le pays. Robert connaît une brève et intense gloire,
tandis que son frère se suicide. Puis la légende de Jesse James
se construit, et Robert devient “le lâche Robert Ford“.
Il sera assassiné à son tour. Et puis on l’oubliera.
© les Fiches du Cinéma 2007 - N°1879-80
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