Pharma-News

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Pharma-News
Pharma-News
Le journal de l'équipe officinale
Juillet 2006
Numéro 36
Sommaire
Nouveautés : TRIOFAN allergie
YASMINELLE°
AZILECT°
FOSAVANCE°
générique du ZYRTEC°
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pour le traitement de la maladie de Parkinson
une association contre l'ostéoporose
Pour en savoir plus : Le paludisme (malaria)
En bref :
PADMEX LAXAN°
Editorial
Non aux gammes "parapluies" !
Par ce terme, on désigne les gammes qui, sous le même nom de marque, contiennent plusieurs
spécialités de compositions et indications différentes. Très répandue aux Etats-Unis, cette
mode s'est développée en Suisse ces dernières années : NEO CITRAN° (grippe, antitussif,
expectorant), PANADOL° (normal ou extra), OTRIVINE° (normal ou rhume des foins) et
maintenant TRIOFAN° (nouveau TRIOFAN° allergie présenté en page 2 de ce numéro).
Si l'on comprend bien les raisons stratégiques qui poussent des industries à recourir à cet outil
marketing (utiliser la renommée d'une spécialité bien connue pour lancer une nouvelle
spécialité), on ne peut, en tant que professionnel de santé, cautionner ce type de produits.
En effet, utiliser deux fois le même nom de marque pour commercialiser deux substances
différentes présente un grand risque de confusion chez les patients et de prise erronée de
médicaments, comme il complique singulièrement notre conseil quand le patient nous dit qu'il
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Nous estimons donc pour notre part qu'il est plus prudent de renoncer à conseiller ce genre de
médicaments, surtout quand il existe une alternative sous un autre nom de fantaisie qui permet
d'éviter les confusions. Car la sécurité du patient doit rester notre priorité.
Nous vous souhaitons une bonne lecture et d'agréables vacances !
Pierre Bossert
Marie-Thérèse Guanter
Caroline Mir
Christophe Rossier
Martine Ruggli
Marie-Laure Savoia Bossert
Nouveautés
TRIOFAN° ALLERGIE (cétirizine)
Après avoir pris l'habitude d'aider le patient à s'y
retrouver dans la jungle des spécialités d'appellation
différente contenant le même principe actif
(ibuprofène = DOLO-SPEDIFEN°, DISMENOL°,
ALGIFOR°, DOLOCYL°, SARIDON°, PERSKINDOL°, etc.), nous allons maintenant devoir
le guider dans le labyrinthe des principes actifs différents commercialisés sous des
appellations communes (alias "gammes parapluies" : NEO-CITRAN°, OTRIVINE°,
TRIOFAN°).
Ainsi, alors que UCB retire du marché ZYRTEC ZAPTABS° (cétirizine) faute de demande
suffisante, Vifor sème la confusion en introduisant TRIOFAN ALLERGIE° qui n'est rien
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Rappelons pour mémoire (voir Pharma-News n°18, octobre 2004) que la cétirizine
(ZYRTEC°, CETALLERG°, CERZINE, TRIOFAN ALLERGIE°) fait partie des
antihistaminiques H1 de 2ème génération, peu sédatifs. Elle est indiquée officiellement pour le
traitement du rhume des foins et de l'urticaire chronique, bien que son utilisation soit
élargie à tous types d'allergies tels que allergie à la pénicilline, au soleil, etc... Son efficacité
est comparable à celle des autres antihistaminiques de 2ème génération (CLARITINE°,
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De plus, elle n'est pas dénuée des autres effets secondaires typiques des antihistaminiques
(céphalées, sécheresse buccale) 1,2,3.
1
Pharma-Digest, 2003, fiche 3849
La Revue Prescrire, 2004, 253, 574
3
www.drugdigest.org, juin 2005
2
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Dans le cas présent, la stratégie de Vifor est simple : utiliser la notoriété du nom d'une
spécialité déjà bien implantée auprès du public (TRIOFAN°) pour assurer les ventes rapides
de SON générique du ZYRTEC°. Mais qu'en est-il du patient? Ne risque-t-il pas de sucer cet
antiallergique en présence d'un rhume banal?
Notre rôle en pharmacie consiste, entre autres, à promouvoir la sécurité. Cependant comment
être efficients dans ce bazar médicamenteux que nous fournit l'industrie et surtout comment
limiter les risques d'erreur, d'accumulation et de surdosage lorsque le patient va se retrouver
seul, à la maison, devant son armoire à pharmacie?
Signalons encore que pour cette "nouvelle" galénique, inutile pour un médicament qui se
prend le soir (si ce n'est pour les patients qui n'arrivent pas à avaler un comprimé), le
consommateur va payer environ 30% plus cher que pour les autres génériques disponibles du
ZYRTEC°.
Rappelons encore, en cette période estivale, qu'au-delà de leur effet antiallergique, les
antihistaminiques sont également utilisés contre les maux de voyage (GEM°, ITINEROL°,
TRAWELL°) et comme somnifères OTC (BENOCTEN°, DETENSOR°). Il n'est donc pas
impossible qu'un patient consomme trois antihistaminiques à la fois pour des indications
différentes.
A nous d'être spécialement vigilants et surtout d'informer au mieux notre clientèle!
TRIOFAN° ALLERGIE - A retenir pour le conseil :




générique du ZYRTEC° sous forme de comprimés à sucer
indiqué pour le traitement du rhume des foins et l'urticaire chronique
à prendre une fois par jour le soir (somnolence)
attention à l'accumulation des antihistaminiques en cas de maux de
voyage ou de prise de somnifères OTC
FOSAVANCE° (alendronate + cholécalciférol)
FOSAVANCE° est une association d'un biphosphonate,
l'alendronate, principe actif du FOSAMAX°, et de
vitamine D3 (cholécalciférol); la prise est hebdomadaire,
comme pour le FOSAMAX°, et l'indication est également
le traitement de l'ostéoporose chez les femmes postménopausées et chez les hommes, mais lorsqu'un apport
adéquat de vitamine D n'est pas garanti. Nous nous sommes interrogés sur l'intérêt d'une telle
association.
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Nous n'allons pas revenir en
détail sur les biphosphonates
puisque nous en avons déjà parlé
plusieurs fois, notamment dans
le Pharma-News n° 31 de février
2006, le n° 35 de juin dernier,
ainsi que dans les n° 1 et 10 en
2003.
Les biphosphonates en bref
Classe de médicaments indiqués dans le traitement de l'ostéoporose
FOSAMAX° et ACTONEL en prise quotidienne ou hebdomadaire,
BONVIVA° une fois par mois (cf. remarque ci-dessous)
Règles d'administration strictes : prise à jeun avec de l'eau du robinet,
en position assise ou debout, ne pas s'allonger ni avaler autre chose
dans les 30 minutes suivant la prise du médicament (60 minutes pour
BONVIVA°)
Risque d'ulcérations oesophagiennes et d'irritations gastro-intestinales
Quant à la vitamine D, elle est impliquée dans la régulation du calcium dans l'organisme et
dans le métabolisme osseux. Une carence en vitamine D est une des causes de la fragilité
osseuse chez les sujets âgés, cependant un apport en vitamine D seule n'est pas indiqué dans
le traitement ou la prévention de l'ostéoporose 4; elle est généralement associée à un apport de
calcium et ces associations (p.ex. CALCIMAGON D3°) sont le plus souvent couplées avec un
autre traitement (p.ex. un biphosphonate).
Petit rappel sur la vitamine D
Le précurseur de la vitamine D, le cholécalciférol ou vitamine D3 est produit au niveau de la peau sous l'action du
rayonnement UV, mais lorsque l'exposition au soleil est insuffisante, elle doit être apportée par l'alimentation et il s'agit
d'un nutriment essentiel (c'est pourquoi elle fait partie des vitamines). Cette vitamine D3 est transformée dans le foie puis
dans le rein pour donner la forme active, le calcitriol ou vitamine D.
Le principal effet de la vitamine D est l'augmentation de l'absorption intestinale de calcium. Elle participe également à la
régulation du calcium circulant, ainsi qu'à la formation et à la résorption osseuses. En Suisse, tous les nourrissons
reçoivent un supplément quotidien de vitamine D3 (VI DE 3° gouttes) pendant leur première année de vie, dans le but de
prévenir le rachitisme chez l'enfant (déformations du squelette durant la croissance). En effet, les nourrissons et enfants
en bas âge ont des besoins accrus en vitamine D, car ils ne sont que très peu exposés au soleil.
Apports journaliers recommandés en vitamine D 6:
Nourrissons
Enfants 1 à 3 ans
Enfants dès 4 ans et Adultes
Femmes enceintes et qui allaitent
Personnes âgées > 75 ans
20-25 g
10 g
5 g
10 g
10-15 g
L'idée d'associer un biphosphonate et la vitamine D3 dans un seul médicament peut être
intéressante, mais qu'en est-il alors de l'apport de calcium qui lui aussi peut être insuffisant
chez les personnes âgées, alors qu'il est indispensable pour que la vitamine D puisse agir ? Il
faut donc interpréter que FOSAVANCE° est destiné aux patients atteints d'ostéoporose chez
lesquels l'apport en vitamine D n'est pas garanti mais que l'on suppose absorber suffisamment
de calcium…?Ce
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Il est utile de noter que les besoins journaliers en calcium sont de 1200 mg/jour chez les
personnes de plus de 65 ans (idem chez les adolescents, 900 mg/jour entre 20 et 65 ans), or
une eau riche en calcium comme Contrex en contient 486 mg/litre (Valser 436 mg/litre, Evian
78g/litre, Henniez 106 mg/litre) et une tasse de lait (2 dl) ou 60 g de fromage à pâte molle
représente 250 mg de calcium.
4
http://agmed.sante.gouv.fr/htm/5/rbp/indrbp.htm
© Pharma-News
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Numéro 36, Juillet 2006
Nous nous devons de mentionner ici qu'une association de calcium avec un biphosphonate
dans le même médicament serait impossible car les biphosphonates forment des complexes
avec le calcium, ce qui rend ce dernier indisponible pour l'organisme. C'est pourquoi il faut
toujours espacer les prises de biphosphonates des apports calciques.
De plus, dans la seule étude que nous ayons trouvée comparant l'administration d'alendronate
seul avec celle d'alendronate plus vitamine D3, il n'est pas du tout mentionné un quelconque
effet supérieur sur le métabolisme osseux ou sur le risque de fracture 5.
En outre, dans ses recommandations récentes (janvier 2006) sur le traitement de l'ostéoporose
post-ménopausique auxquelles se rallie l'Association Suisse contre l'Ostéoporose (ASCO),
l'AFSSAPS conclut que la supplémentation en calcium et vitamine D n'a montré un bénéfice
réel que chez des patientes très âgées et vivant en institution. Il n'existe apparemment pas de
preuve de l'efficacité de la prise de calcium et vitamine D sur le risque de fracture dans les
autres populations 4.
Ces conclusions tendraient à limiter les prescriptions de suppléments calciques et de
vitamine D, jusqu'à présent assez répandues chez les femmes poste-ménopausées en Suisse,
aux personnes âgées de plus de 80 ans. Ce qui n'empêche évidemment pas de conseiller à ces
patientes de veiller à un apport suffisant dans leur alimentation, surtout si elles s'exposent très
peu aux rayons du soleil. A ce propos, rappelons les sources alimentaires principales de
calcium et celles de vitamine D 6:
Calcium
produits laitiers, fromages
crustacés
légumineuses
fruits, noix
Vitamine D
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beurre, lait entier
A propos du BONVIVA°, nous avions écrit récemment (Pharma-News n°31, p.8), que la prise mensuelle (150 mg)
apportait une meilleure efficacité que la forme quotidienne (2.5mg/jour, retiré du commerce en Suisse), mais ceci ne
semble pas se vérifier d'après les dernières conclusions de l'AFSSAPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire des
Produits de Santé) 4.
FOSAVANCE° - A retenir pour le conseil :
 association d'un biphosphonate et de vitamine D3 contre l'ostéoporose chez les
patients manquant de vitamine D, prise hebdomadaire comme le FOSAMAX°
 mêmes précautions d'administration que tous les biphosphonates (voir PharmaNews n° 31, pp.8-9)
 l'intérêt d'un apport de vitamine D sans apport de calcium nous paraît limité
 selon les dernières recommandations françaises, les suppléments de vitamine D et
de calcium ne sont utiles que chez les femmes très âgées (> 80 ans) et en
institutions
 rappeler aux patients de veiller à atteindre les apports recommandés soit par
l'alimentation soit par l'exposition au soleil pour la vitamine D
5
6
Treat. Endocrinol. 2005; 4(6): 371-7 (abstract)
Nutrition: principes et conseils; L. Chevallier, Ed. Masson Paris, 2003
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AZILECT° (rasagiline)
AZILECT° est un nouveau médicament utilisé dans le
traitement de la maladie de Parkinson. Il agit comme
inhibiteur sélectif de la MAO-B, une enzyme
responsable de la destruction de la dopamine au niveau
cérébral 7.Sonmé
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La prise en charge de la maladie de Parkinson est très complexe. Le traitement le plus efficace
est l'administration de dopamine (sous forme de
La maladie de Parkinson 8,9
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La maladie de Parkinson est une maladie due à une
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une partie spécifique du cerveau. Il en résulte un
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années, le patient ne répond plus à ce traitement
produit en réponse au déficit de la dopamine. Elle se
ou y répond de manière retardée. Le patient
caractérise par une rigidité des muscles (on parle de
connaît alors des périodes appelées "phases off",
rigor), une perte des mouvements (on parle
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symptômes de la maladie.
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nd’"économiser" la dopamine et de la garder pour le moment où elle sera absolument
nécessaire, on peut commencer la prise en charge du patient parkinsonien par des
médicaments un peu moins efficaces, mais qui améliorent tout de même la qualité de vie.
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utilisés des agonistes dopaminergiques comme PARLODEL°, SIFROL°, REQUIP°,
CABASER°
,PERMAX°
…)ou des substances bloquant les enzymes qui assurent la
dégradation de la dopamine (comme par exemple AZILECT°, JUMEXAL° COMTAN°,
TASMAR°) ou encore des anticholinergiques lorsque le patient souffre principalement de
tremblements (AKINETON°) 9. Dans les
Glossaire
cas de Parkinson les plus sévères, on est
anticholinergique : quie
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substance "qui agit comme"
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et comme adjuvant en association avec la lévodopa. Une grande étude sur environ quatre mois
chez des patients parkinsoniens prenant de la lévodopa (MADOPAR°, SINEMET°) montre
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d'environ une heure par jour la phase off (qui dure en moyenne 5 à 6 heures dans les cas
modérés à sévères), sans pour autant diminuer les doses de lévodopa nécessaires 10. Pour
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dopamine .
7
Arznei-Telegramm 2005 ; 36 (8) : 71
Medizin für Apotheker 1997, Verlag WVG Stuttgart
9
Rev Med Suisse 2005; 1: 1214-1219
10
The Lancet 2005; 365 : 947-954
11
La Revue Prescrire 2006 ; 273 (26) : 413-1 –413-4
8
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autres antiparkinsoniens en général : augmentation des troubles moteurs dans les cas sévères
(dyskinésies : mouvements involontaires des membres, de la face et du tronc) et symptômes
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sont aussi décrits .
Il existe encore des doutes sur la sécurité à long terme de cette substance : des essais sur
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-dépendants. De plus, dans
les essais cliniques, il a été constaté une augmentation du risque de mélanome 7. Est-ce dû à
ce médicament ou à la maladie (il est connu que les parkinsoniens ont un risque accru de
mélanome, indépendamment de tout traitement) ? Affaire à suivre de très près 11.
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AZILECT° - A retenir pour le conseil :
 nouvel antiparkinsonien utilisable en monothérapie ou en
association avec la lévodopa
 une prise par jour
 effets secondaires similaires aux autres antiparkinsoniens
 sécurité à long terme douteuse : mélanomes décrits chezl
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contraceptif hormonal. YASMINELLE° contient le
même dosage du progestatif de 3ème génération
(drospirénone 3 mg) que sa grande sœur
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Pour la contraception orale, les pilules estroprogestatives se différencient par leur dosage en
éthinylestradiol et la nature du progestatif utilisé. Idéalement il faut utiliser la dose la plus
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contraception orale de référence, selon la Revue Prescrire, est un estroprogestatif associant
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Pour plus de détails sur les
éprouvé tel que le lévonogestrel (MICROGYNON 30°,
contraceptifs hormonaux, se référer
STEDIRIL 30°, OLOGYN MICRO°, TRIQUILAR°,
au Pharma-Ne
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traitant de la contraception.
TRINORDIOL°) ou la noréthistérone (OVYSMEN°,
TRINOVUM°) 14.
12
The Lancet 2005; 365 : 914-916
Martindale, 34th edition
14
La Revue Prescrire, Juin 2002 ; 22 (229) : p.410-413
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réduire les effets secondaires tels que nausées, vomissements, maux de tête, prise de poids et
surtout le risque cardio-vasculaire et les accidents thromboemboliques 15,16. On sait que le
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sûre 15.L’
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ou lors de vomissements et de diarrhées 15, ai
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le dosage est à adapter au cas par cas, mais dans les grandes lignes, voici quelques
recommandations 13 :
Dosage en éthinylestradiol
0,02 mg
0,03-0,04 mg
0,05 mg
Indications spécifiques
Femmes avec risque cardiovasculaire ( âge > 35 ans,
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Spécialités
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0,015 mg : MINESSE°,
MIRELLE°
Dosage approprié à la plupart 0,03 mg : YASMIN°,
des femmes
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MARVELON°,
MICROGYNON 30°,
STEDIRIL 30°, OLOGYN
MICRO°, MILVANE°,
TRIQUILAR°
0,035 mg : DIANE-35°,
CILEST°, OVYSMEN°,
TRINOVUM°
0,04 mg: GRACIAL°
Lorsque la disponibilité
MICROGYNON 50°
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inducteurs (antiépileptiques )
YASMINELLE° serait donc plus indiquée pour les femmes ayant un faible risque cardiovasculaire supposé.
YASMINELLE° se prend une fois par jour pendant 21 jours de suite au même moment de la
journée (marge de rattrapage :12he
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une nouvelle plaquette de pilule. Pendant ces 7 jours, il se produit une hémorragie de
privation (= règles) 2 à 3 jours après la prise du dernier comprimé, qui peut se poursuivre
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15
La Revue Prescrire, Mars 2001 ; 21 (215) : p. 178
www.infoforhealth.org
17
Compendium Suisse des Médicaments 2006, Documed SA
16
© Pharma-News
page 8
Numéro 36, Juillet 2006
Les effets secondaires, interactions, contre-i
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et énumérés dans le Pharma-News n°13
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YASMINELLE° - A retenir pour le conseil :
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avec un faible dosage en éthinylestradiol (0,02 mg) et le progestatif drospirénone
 efficacité et effets secondaires similaires aux autres pilules à faible dosage en
estrogène
 un dosage < 0,05 mg en éthinylestradiol expose à moins de risques
thromboemboliques ou cardiaques mais à plus de saignements intermenstruels
 1 comprimé par jour au même moment de la journée pendant 21 jours puis une
pause de 7 jours
Pour en s
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Paludisme (malaria) 18
L'OFSP a publié récemment une mise à jour concernant la
prophylaxie antipaludique pour les séjours à l'étranger de courte durée
(jusqu'à trois mois). Le présent article a pour but de présenter les
points essentiels nécessaires pour un bon conseil à l'officine.
Quelques chiffres
A l'heure actuelle, le paludisme est endémique dans plus de 100 pays. Il tue un enfant toutes
les 30 secondes en Afrique et entre 1 et 3 millions de personnes par an sur la planète 20.
Chaque année, plus de 125 millions de personnes voyagent dans des zones infestées (dont
plus de 1 million de Suisses) et 10'000 cas annuels de paludisme sont diagnostiqués en Europe
suite à un voyage dans ces régions.
En Suisse, l'OFSP a recensé une moyenne de 301 cas par année dans une période comprise
entre 1992 et 2002 et parmi ceux-ci, un à trois décès 19. Ce chiffre est plus élevé par rapport
aux dernières statistiques et on constate que c'est surtout le nombre de patients d'origine
18
19
OFSP, supplément I, Etat mars 2006, Prophylaxie antipaludique pour les séjours à l'étranger de courte durée
Revue Médicale Suisse, 10 mai 2006, 1256
© Pharma-News
page 9
Numéro 36, Juillet 2006
africaine qui augmente. Ces voyageurs semblent particulièrement mal informés, notamment
lorsqu'ils voyagent en zone endémique pour rendre visite à des amis ou à de la famille par
exemple.
La maladie : transmission et symptômes
Le paludisme sévit essentiellement dans les zones tropicales et subtropicales du globe. Il s'agit
d'une maladie parasitaire (protozoaire du genre Plasmodium) transmise par un moustique
appelé anophèle. La femelle de ce moustique qui a besoin de protéines pour fabriquer ses
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des locaux obscurs, injectant du même coup le parasite lorsqu'elle est infectée. Celui-ci migre
alors rapidement, via la circulation sanguine, vers le foie. Il pénètre dans des cellules
hépatiques (hépatocytes), où il se divise très activement pour donner naissance, en quelques
jours, à des dizaines de milliers de nouveaux parasites. Lorsque les hépatocytes éclatent, ils
libèrent les nouveaux parasites dans le sang, qui pénètrent à ce moment à l'intérieur des
globules rouges où ils se multiplient. Les moustiques sains s'infectent en piquant des humains
infectés.
Quatre espèces de parasites du genre Plasmodium sont responsables de la maladie chez
l'homme 20 :
- Plasmodium falciparum est l'espèce la plus pathogène et responsable des cas mortels. Elle
est présente dans les zones tropicales d'Afrique, d'Amérique Latine et d'Asie, et elle est
dominante en Afrique.
- Plasmodium vivax co-existe avec P. falciparum dans de nombreuses parties du monde, et
est présente dans certaines régions tempérées.
- Plasmodium ovale, principalement trouvée en Afrique de l'ouest, ne tue pas mais peut
entraîner des rechutes 4 à 5 ans après la primo-infection.
- Plasmodium malariae a une distribution mondiale mais très inégale. Elle n'est pas
meurtrière mais peut entraîner des rechutes jusqu'à 20 ans après la primo-infection.
Le paludisme se caractérise par des accès de fièvre intermittente avec frissons et sueur,
évoluant vers une anémie (diminution du nombre des globules rouges dans le sang), une
splénomégalie (augmentation du volume de la rate) et parfois un ictère (coloration jaune de
la peau et des muqueuses due à la présence de pigments biliaires) 21. Dans les cas aigus,
graves, P. falciparum peut tuer un sujet non immun en 24 heures 21 !
Environ 90% des cas de paludisme apparaissent après le r
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endémique et, pour la plupart, dans un délai de deux mois. La plupart des maladies importées
en Europe centrale, à évolution sévère ou mortelle, sont dues à des infections contractées en
Afrique.
La protection antipaludique s’
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 prise de conscience du risque avant, pendant et après un voyage dans une région
endémique
 prévention des piqûres de moustiques
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 en cas de fièvre : diagnostic et traitement rapides
20
21
www.pasteur.fr (chiffres selon estimation OMS)
Vademecum clinique, V. Fattorusso/O. Ritter, 17ème éd., Masson, 417
© Pharma-News
page 10
Numéro 36, Juillet 2006
1. Prise de conscience du risque de paludisme
Il est très important que les personnes voyageant dans des régions infectées aient une
bonne connaissance des risques encourus lors de piqûres de moustiques et qu'elles soient
parfaitement renseignées sur les moyens prophylactiques et les traitements à disposition.
Cette information doit inclure la nature et la fréquence des effets secondaires des
médicaments, car toutes sortes de craintes plus ou moins fondées circulent dans le grand
public à leur sujet. De cette manière, on contribue grandement à éviter les malentendus et
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moustiques femelles peuvent localiser leurs victimes dans un rayon de 100 m, grâce au
mouvement et à la couleur de leurs vêtements. Les couleurs claires les attirent moins que
les teintes foncées. A proximité de leur victime, les anophèles la localisent grâce à la
chaleur et à l'odeur qu'elle diffuse.
Différents moyens prophylactiques non médicamenteux sont à disposition des voyageurs :
 Les moustiquaires imprégnéesd’
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ne doivent cependant pas dépasser la taille de 1x1,2 mm. Les moustiquaires fixées sur
les portes et les fenêtres sont également utiles.
 Les insecticides sprayés dans une pièce avant de s'y installer (D-STOP°, BAYGON°).
 Les vêtements longs, amples et tissés de manière serrée. Ils peuvent être traités avec
un insecticide à base de pyréthroïdes (p. ex. NOBITE° spray répulsif vêtements°, BIO
KILL°).
 Les répulsifs àa
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des moustiques). Les plus efficaces sont à base de DEET, DMO, EBAAP, etc... (pour
plus d'information à ce sujet, lire ou relire le Pharma-News n° 8, octobre 2003).
Remarquons que parmi les milliers de produits disponibles, aucun ne peut garantir une
protection à 100% contre les piqûres.
 La climatisation (a un effet protecteur)
Ne sont par contre pas à recommander :
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raison des pannes de courant fréquentes.
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notable de ces substances , .
Remarque : le risque de transmission devient en général minime au-dessus de
2000 mètres.
22
Pharmavista, 20.06.2002
© Pharma-News
page 11
Numéro 36, Juillet 2006
3. Chimioprophylaxie
La chimioprophylaxie est la prise régulière de médicaments antipaludiques à titre
préventif. Elle doit systématiquement débuter avant de se rendre dans une région à risque
et doit être poursuivie pendant une à quatre semaines, selon la substance, après la sortie de
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Il est recommandé de suivre une chimioprophylaxie pour se rendre dans les lieux
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régulières du Bulletin de l'OFSP 23 ous
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spécifique, comme TROPIMED°).
Les médicaments actuellement disponibles pour la chimioprophylaxie sont la méfloquine
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doxycycline (DOXYCLIN°, DOXYSOL°, etc..., 100 mg en prise quotidienne). Le choix
du médicament se fait en fonction de la destination et de l'évaluation du patient
(interactions, sensibilité individuelle, compliance, antécédents médicaux).
Chimioprophylaxie antipaludique
Médicament
LARIAM°
MEPHAQUINE°
Début et fin de la
chimioprophylaxie
Début : 10 jours
avant le départ*
Fin : 4 semaines
après la sortie de la
zone
Contreindications
- épilepsie
- dépression et
autres maladies
psychiatriques
MALARONE°
Début : 1 jour avant - grossesse
le départ
- enfants < 11 kg
Fin : 7 jours après
la sortie de la zone
DOXYCLIN°
Début : 1 jour avant - grossesse
le départ
- enfants < 8 ans
Fin : 4 semaines
après la sortie de la
zone
DOXYSOL°
VIBRAMYCINE°
SUPRACYCLINE°
Points positifs
Points négatifs
-
- ES neuropsychiques
- interactions
(anticoagulants,
antidiabétiques, etc...)
efficace
bien expérimenté
prise hebdomadaire
OK pour enfants et
femmes enceintes
- efficace
- coût
- traitement de courte - interactions **
durée
(PRIMPERAN°, p.ex)
- troubles gastrointestinaux, céphalées,
aphtes
- fréquence de la prise
- efficace
- phototoxicité
- coût
- mycoses vaginales
- pas de résistance
- troubles gastroconnue
intestinaux
- interactions
(anticoagulants,
antiépileptiques,
contraceptifs oraux,
antiacides, etc.)
- fréquence de la prise
*
Pratiquement, le traitement peut débuter 7 jours avant le départ (dernier délai); en indiquant 10 jours, on
laisse le temps suffisant pour réagir en cas d'intolérance et débuter un autre traitement 24
** Le Compendium évoque une interaction possible avec le paracétamol. Nous n'avons pas trouvé ailleurs
des données laissant penser que cette interaction est significative en pratique et suggérons de ne pas en
tenir compte.
23
24
OFSP, Bulletin 20, 15 mai 2006 (dernière mise à jour à la publication de cet article)
Dr Lorenz, Roche Pharma, téléphone du 14.6.2006
© Pharma-News
page 12
Numéro 36, Juillet 2006
Remarques :
 Pour les voyageurs dont le poids est supérieur à 90 kg, le dosage des médicaments
antipaludiques sera adapté au cas par cas.
 La plupart des médicaments antipaludiques sont métabolisés par des cytochromes
P 450 (Pharma-News n° 19, novembre 2004). Presque tous les médicaments
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phénytoïne et la carbamazépine abaissent la biodisponibilité de la doxycycline.
 Les femmes enceintes, les enfants et les personnes immunodéficientes représentent des
cas particuliers dont il faut tenir compte aussi bien pour la prophylaxie que pour le
traitement d'urgence.
 Les voyageurs qui empruntent des itinéraires touristiques inhabituels (exemple :
trekking aux frontières thaïlandaises), devraient être conseillés avant le départ par un
expert (spécialistes en médecine tropicale, centres de conseils médicaux aux
voyageurs, Institut de médecine tropicale).
 Les séjours de plus de trois mois nécessitent en principe des conseils spécifiques
donnés par des spécialistes (Institut de médecine tropicale, centres de vaccination,
spécialistes en médecine tropicale). La méfloquine constitue généralement le
traitement prophylactique de premier choix. Lorsque la tolérance est bonne, ce
médicament peut être pris pendant plusieurs années.
 Il est fortement déconseillé 18 :
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contrefaçons sont très courantes
 de prendre des préparations homéopathiques en guise de prophylaxie ou de
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4. Auto-traitement d'urgence
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equivise à sauver la vie. Un diagnostic établi
à temps et un traitement efficace commencé immédiatement peuvent être déterminants
pour les chances de survie du voyageur infecté par P. falciparum. Dans le cas où
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durant la phase de multiplication (au cours de son développement). Pour les parasites
partiellement résistants, il est généralement possible de freiner leur multiplication de
manière suffisante pour prévenir une évolution rapide vers une maladie grave.
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informé sur son utilisation et qu'il ait pris conscience de sa propre responsabilité. Le rôle
que nous jouons lors de sa délivrance est prépondérant. Les médicaments du traitement
d'urgence sont : LARIAM° ou MEPHAQUINE°, MALARONE°, RIAMET°.
Le choix du traitement d'urgence tiendra compte de la région de séjour ainsi que de
l'efficacité et du profil d'effets secondaires des différents médicaments.
© Pharma-News
page 13
Numéro 36, Juillet 2006
Les médicaments du traitement d'urgence
Médicament
LARIAM°
MEPHAQUINE°
MALARONE°
RIAMET°
Avantages
- efficace contre toutes les espèces de
plasmodium
- utilisation large (enfants > 5 kg, grossesse)
- schéma thérapeutique court
- coût
- bon profil d'effets secondaires
- bon profil d'effets secondaires
- efficacité rapide contre tous les plasmodiums
Inconvénients
- neurotoxicité
- interactions médic. (anticoagulants,
antidiabétiques, etc.)
- développement rapide de résistances
- interactions médic. avec le
PRIMPERAN°
- enfants < 11 kg
- contre-indiqué en cas de grossesse
- troubles gastro-intestinaux, céphalées
- prise pendant un repas
- délai de péremption court
- contre-indiqué en cas de grossesse
- prise pendant un repas
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utilisation du traitement d'urgence sont dans l'ordre :
a) En cas de fièvre supérieure à 38.0°C survenue soudainement ou augmentant
rapidement, consulter un médecin a
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accès de paludisme. Pour les voyages dans les tropiques, il est absolument nécessaire
de prendre avec soi un thermomètre fiable.
b) Si aucun conseil médical ne peut être demandé dans un délai de 24 heures et que les
voyageurs se trouvent dans une région endémique depuis au moins 6 jours, faire
baisser la fièvre (attention aux interactions) et avaler le traitement antipaludique
avec une quantité suffisante de liquide.
c) Après la prise du médicament, consulter systématiquement un médecin dans le pays
de séjour.
Dans tous les cas, on restera très vigilant en présence d'une fièvre suspecte chez un patient
ayant séjourné précédemment en zone endémique. Dans certains cas, les premiers signes
de la maladie peuvent survenir jusqu'à six mois (voir jusqu'à une année) après l'exposition
à des piqûres d'anophèle.
Paludisme (malaria) - A retenir pour le conseil :
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le paludisme est une maladie endémique dans de nombreux pays du globe
les régions les plus touchées sont les régions tropicales et subtropicales
en Suisse, 1 à 3 voyageurs meurent chaque année du paludisme
le Plasmodium falciparum est l'agent le plus dangereux de la maladie. Il sévit
surtout en Afrique
la maladie se caractérise par de forts accès de fièvre et des frissons
une bonne protection anti-moustiques est essentielle dans tous les cas
en cas de voyage en région infestée, une chimioprophylaxie est de rigueur
les voyageurs doivent être systématiquement informés sur la bonne utilisation des
traitements d'urgence
il faut consulter un médecin en cas de fièvre suspecte au retour d'un voyage en
région endémique, même 12 mois après
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Numéro 36, Juillet 2006
En bref
PADMED LAXAN°
Ce médicament phytothérapeutique contre la constipation est absolument identique au
PADMA LAX°
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flambée de prescriptions médicales. En espérant que les médecins resteront conscients de la
présence de dérivés anthracéniques (classe chimique particulière provoquant une
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re ou relire le Pharma-News n° 23 d'avril
2005, pp 7-12.
Note de l'éditeur
Les avis exprimés dans le Pharma-News reflètent l'opinion de leurs auteurs en fonction des
données disponibles au moment de la rédaction et n'engagent en aucune manière le CAP.
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