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Pharma-News Le journal de l'équipe officinale Juillet 2006 Numéro 36 Sommaire Nouveautés : TRIOFAN allergie YASMINELLE° AZILECT° FOSAVANCE° générique du ZYRTEC° pe t i t es œu rdel aYASMI NE° pour le traitement de la maladie de Parkinson une association contre l'ostéoporose Pour en savoir plus : Le paludisme (malaria) En bref : PADMEX LAXAN° Editorial Non aux gammes "parapluies" ! Par ce terme, on désigne les gammes qui, sous le même nom de marque, contiennent plusieurs spécialités de compositions et indications différentes. Très répandue aux Etats-Unis, cette mode s'est développée en Suisse ces dernières années : NEO CITRAN° (grippe, antitussif, expectorant), PANADOL° (normal ou extra), OTRIVINE° (normal ou rhume des foins) et maintenant TRIOFAN° (nouveau TRIOFAN° allergie présenté en page 2 de ce numéro). Si l'on comprend bien les raisons stratégiques qui poussent des industries à recourir à cet outil marketing (utiliser la renommée d'une spécialité bien connue pour lancer une nouvelle spécialité), on ne peut, en tant que professionnel de santé, cautionner ce type de produits. En effet, utiliser deux fois le même nom de marque pour commercialiser deux substances différentes présente un grand risque de confusion chez les patients et de prise erronée de médicaments, comme il complique singulièrement notre conseil quand le patient nous dit qu'il adé j àpr i sduNEOCI TRAN°ma i squ' i lnes a i tpl usduque li ls ' a g i t … Nous estimons donc pour notre part qu'il est plus prudent de renoncer à conseiller ce genre de médicaments, surtout quand il existe une alternative sous un autre nom de fantaisie qui permet d'éviter les confusions. Car la sécurité du patient doit rester notre priorité. Nous vous souhaitons une bonne lecture et d'agréables vacances ! Pierre Bossert Marie-Thérèse Guanter Caroline Mir Christophe Rossier Martine Ruggli Marie-Laure Savoia Bossert Nouveautés TRIOFAN° ALLERGIE (cétirizine) Après avoir pris l'habitude d'aider le patient à s'y retrouver dans la jungle des spécialités d'appellation différente contenant le même principe actif (ibuprofène = DOLO-SPEDIFEN°, DISMENOL°, ALGIFOR°, DOLOCYL°, SARIDON°, PERSKINDOL°, etc.), nous allons maintenant devoir le guider dans le labyrinthe des principes actifs différents commercialisés sous des appellations communes (alias "gammes parapluies" : NEO-CITRAN°, OTRIVINE°, TRIOFAN°). Ainsi, alors que UCB retire du marché ZYRTEC ZAPTABS° (cétirizine) faute de demande suffisante, Vifor sème la confusion en introduisant TRIOFAN ALLERGIE° qui n'est rien d' a ut r eq u e … del ac é t i r i z i neàs uc e r . Rappelons pour mémoire (voir Pharma-News n°18, octobre 2004) que la cétirizine (ZYRTEC°, CETALLERG°, CERZINE, TRIOFAN ALLERGIE°) fait partie des antihistaminiques H1 de 2ème génération, peu sédatifs. Elle est indiquée officiellement pour le traitement du rhume des foins et de l'urticaire chronique, bien que son utilisation soit élargie à tous types d'allergies tels que allergie à la pénicilline, au soleil, etc... Son efficacité est comparable à celle des autres antihistaminiques de 2ème génération (CLARITINE°, TELFAST° ,AERI US° ,XYZAL° ,e t c …)bi e nques e se f f e t ss é da t i f ss e mbl e ntpl usma r qué s2. De plus, elle n'est pas dénuée des autres effets secondaires typiques des antihistaminiques (céphalées, sécheresse buccale) 1,2,3. 1 Pharma-Digest, 2003, fiche 3849 La Revue Prescrire, 2004, 253, 574 3 www.drugdigest.org, juin 2005 2 © Pharma-News page 2 Numéro 36, Juillet 2006 Dans le cas présent, la stratégie de Vifor est simple : utiliser la notoriété du nom d'une spécialité déjà bien implantée auprès du public (TRIOFAN°) pour assurer les ventes rapides de SON générique du ZYRTEC°. Mais qu'en est-il du patient? Ne risque-t-il pas de sucer cet antiallergique en présence d'un rhume banal? Notre rôle en pharmacie consiste, entre autres, à promouvoir la sécurité. Cependant comment être efficients dans ce bazar médicamenteux que nous fournit l'industrie et surtout comment limiter les risques d'erreur, d'accumulation et de surdosage lorsque le patient va se retrouver seul, à la maison, devant son armoire à pharmacie? Signalons encore que pour cette "nouvelle" galénique, inutile pour un médicament qui se prend le soir (si ce n'est pour les patients qui n'arrivent pas à avaler un comprimé), le consommateur va payer environ 30% plus cher que pour les autres génériques disponibles du ZYRTEC°. Rappelons encore, en cette période estivale, qu'au-delà de leur effet antiallergique, les antihistaminiques sont également utilisés contre les maux de voyage (GEM°, ITINEROL°, TRAWELL°) et comme somnifères OTC (BENOCTEN°, DETENSOR°). Il n'est donc pas impossible qu'un patient consomme trois antihistaminiques à la fois pour des indications différentes. A nous d'être spécialement vigilants et surtout d'informer au mieux notre clientèle! TRIOFAN° ALLERGIE - A retenir pour le conseil : générique du ZYRTEC° sous forme de comprimés à sucer indiqué pour le traitement du rhume des foins et l'urticaire chronique à prendre une fois par jour le soir (somnolence) attention à l'accumulation des antihistaminiques en cas de maux de voyage ou de prise de somnifères OTC FOSAVANCE° (alendronate + cholécalciférol) FOSAVANCE° est une association d'un biphosphonate, l'alendronate, principe actif du FOSAMAX°, et de vitamine D3 (cholécalciférol); la prise est hebdomadaire, comme pour le FOSAMAX°, et l'indication est également le traitement de l'ostéoporose chez les femmes postménopausées et chez les hommes, mais lorsqu'un apport adéquat de vitamine D n'est pas garanti. Nous nous sommes interrogés sur l'intérêt d'une telle association. © Pharma-News page 3 Numéro 36, Juillet 2006 Nous n'allons pas revenir en détail sur les biphosphonates puisque nous en avons déjà parlé plusieurs fois, notamment dans le Pharma-News n° 31 de février 2006, le n° 35 de juin dernier, ainsi que dans les n° 1 et 10 en 2003. Les biphosphonates en bref Classe de médicaments indiqués dans le traitement de l'ostéoporose FOSAMAX° et ACTONEL en prise quotidienne ou hebdomadaire, BONVIVA° une fois par mois (cf. remarque ci-dessous) Règles d'administration strictes : prise à jeun avec de l'eau du robinet, en position assise ou debout, ne pas s'allonger ni avaler autre chose dans les 30 minutes suivant la prise du médicament (60 minutes pour BONVIVA°) Risque d'ulcérations oesophagiennes et d'irritations gastro-intestinales Quant à la vitamine D, elle est impliquée dans la régulation du calcium dans l'organisme et dans le métabolisme osseux. Une carence en vitamine D est une des causes de la fragilité osseuse chez les sujets âgés, cependant un apport en vitamine D seule n'est pas indiqué dans le traitement ou la prévention de l'ostéoporose 4; elle est généralement associée à un apport de calcium et ces associations (p.ex. CALCIMAGON D3°) sont le plus souvent couplées avec un autre traitement (p.ex. un biphosphonate). Petit rappel sur la vitamine D Le précurseur de la vitamine D, le cholécalciférol ou vitamine D3 est produit au niveau de la peau sous l'action du rayonnement UV, mais lorsque l'exposition au soleil est insuffisante, elle doit être apportée par l'alimentation et il s'agit d'un nutriment essentiel (c'est pourquoi elle fait partie des vitamines). Cette vitamine D3 est transformée dans le foie puis dans le rein pour donner la forme active, le calcitriol ou vitamine D. Le principal effet de la vitamine D est l'augmentation de l'absorption intestinale de calcium. Elle participe également à la régulation du calcium circulant, ainsi qu'à la formation et à la résorption osseuses. En Suisse, tous les nourrissons reçoivent un supplément quotidien de vitamine D3 (VI DE 3° gouttes) pendant leur première année de vie, dans le but de prévenir le rachitisme chez l'enfant (déformations du squelette durant la croissance). En effet, les nourrissons et enfants en bas âge ont des besoins accrus en vitamine D, car ils ne sont que très peu exposés au soleil. Apports journaliers recommandés en vitamine D 6: Nourrissons Enfants 1 à 3 ans Enfants dès 4 ans et Adultes Femmes enceintes et qui allaitent Personnes âgées > 75 ans 20-25 g 10 g 5 g 10 g 10-15 g L'idée d'associer un biphosphonate et la vitamine D3 dans un seul médicament peut être intéressante, mais qu'en est-il alors de l'apport de calcium qui lui aussi peut être insuffisant chez les personnes âgées, alors qu'il est indispensable pour que la vitamine D puisse agir ? Il faut donc interpréter que FOSAVANCE° est destiné aux patients atteints d'ostéoporose chez lesquels l'apport en vitamine D n'est pas garanti mais que l'on suppose absorber suffisamment de calcium…?Ce sc a snouspa r a i s s e ntpe uf r é que nt s . Il est utile de noter que les besoins journaliers en calcium sont de 1200 mg/jour chez les personnes de plus de 65 ans (idem chez les adolescents, 900 mg/jour entre 20 et 65 ans), or une eau riche en calcium comme Contrex en contient 486 mg/litre (Valser 436 mg/litre, Evian 78g/litre, Henniez 106 mg/litre) et une tasse de lait (2 dl) ou 60 g de fromage à pâte molle représente 250 mg de calcium. 4 http://agmed.sante.gouv.fr/htm/5/rbp/indrbp.htm © Pharma-News page 4 Numéro 36, Juillet 2006 Nous nous devons de mentionner ici qu'une association de calcium avec un biphosphonate dans le même médicament serait impossible car les biphosphonates forment des complexes avec le calcium, ce qui rend ce dernier indisponible pour l'organisme. C'est pourquoi il faut toujours espacer les prises de biphosphonates des apports calciques. De plus, dans la seule étude que nous ayons trouvée comparant l'administration d'alendronate seul avec celle d'alendronate plus vitamine D3, il n'est pas du tout mentionné un quelconque effet supérieur sur le métabolisme osseux ou sur le risque de fracture 5. En outre, dans ses recommandations récentes (janvier 2006) sur le traitement de l'ostéoporose post-ménopausique auxquelles se rallie l'Association Suisse contre l'Ostéoporose (ASCO), l'AFSSAPS conclut que la supplémentation en calcium et vitamine D n'a montré un bénéfice réel que chez des patientes très âgées et vivant en institution. Il n'existe apparemment pas de preuve de l'efficacité de la prise de calcium et vitamine D sur le risque de fracture dans les autres populations 4. Ces conclusions tendraient à limiter les prescriptions de suppléments calciques et de vitamine D, jusqu'à présent assez répandues chez les femmes poste-ménopausées en Suisse, aux personnes âgées de plus de 80 ans. Ce qui n'empêche évidemment pas de conseiller à ces patientes de veiller à un apport suffisant dans leur alimentation, surtout si elles s'exposent très peu aux rayons du soleil. A ce propos, rappelons les sources alimentaires principales de calcium et celles de vitamine D 6: Calcium produits laitiers, fromages crustacés légumineuses fruits, noix Vitamine D poissons gras j a uned' œuf foie beurre, lait entier A propos du BONVIVA°, nous avions écrit récemment (Pharma-News n°31, p.8), que la prise mensuelle (150 mg) apportait une meilleure efficacité que la forme quotidienne (2.5mg/jour, retiré du commerce en Suisse), mais ceci ne semble pas se vérifier d'après les dernières conclusions de l'AFSSAPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé) 4. FOSAVANCE° - A retenir pour le conseil : association d'un biphosphonate et de vitamine D3 contre l'ostéoporose chez les patients manquant de vitamine D, prise hebdomadaire comme le FOSAMAX° mêmes précautions d'administration que tous les biphosphonates (voir PharmaNews n° 31, pp.8-9) l'intérêt d'un apport de vitamine D sans apport de calcium nous paraît limité selon les dernières recommandations françaises, les suppléments de vitamine D et de calcium ne sont utiles que chez les femmes très âgées (> 80 ans) et en institutions rappeler aux patients de veiller à atteindre les apports recommandés soit par l'alimentation soit par l'exposition au soleil pour la vitamine D 5 6 Treat. Endocrinol. 2005; 4(6): 371-7 (abstract) Nutrition: principes et conseils; L. Chevallier, Ed. Masson Paris, 2003 © Pharma-News page 5 Numéro 36, Juillet 2006 AZILECT° (rasagiline) AZILECT° est un nouveau médicament utilisé dans le traitement de la maladie de Parkinson. Il agit comme inhibiteur sélectif de la MAO-B, une enzyme responsable de la destruction de la dopamine au niveau cérébral 7.Sonmé c a ni s med’ a c t i one xa c tn’ e s tpa se nc or ec onnu.I le s tc omme r c i a l i s éàde s doses de 1 mg. La prise en charge de la maladie de Parkinson est très complexe. Le traitement le plus efficace est l'administration de dopamine (sous forme de La maladie de Parkinson 8,9 lévodopa, associée à une enzyme pourq u’ e l l e La maladie de Parkinson est une maladie due à une n ' a g i s s e q u ’ a u n i v e a u c é r é b r a l : MADOPAR°, dégénérescence des neurones dopaminergiques dans SINEMET°). Malheureusement, après quelques une partie spécifique du cerveau. Il en résulte un ma nquededopa mi nee tune xc è sd’ a c é t y l c hol i ne années, le patient ne répond plus à ce traitement produit en réponse au déficit de la dopamine. Elle se ou y répond de manière retardée. Le patient caractérise par une rigidité des muscles (on parle de connaît alors des périodes appelées "phases off", rigor), une perte des mouvements (on parle d’ a k i né s i e )e tpa rde st r e mbl e me nt s( tremor). Il durant lesquelles il présente à nouveau tous les s ’ a g i td’ unema l a di eé v ol ut i v e . symptômes de la maladie. 8 Af i nd’"économiser" la dopamine et de la garder pour le moment où elle sera absolument nécessaire, on peut commencer la prise en charge du patient parkinsonien par des médicaments un peu moins efficaces, mais qui améliorent tout de même la qualité de vie. C’ e s tl ec hoi xpr i vi l é g i éc he zl e spe r s onne sj e une s .Da nsc e t t ei ndi c a t i ons ontpr i nc i pa l e me nt utilisés des agonistes dopaminergiques comme PARLODEL°, SIFROL°, REQUIP°, CABASER° ,PERMAX° …)ou des substances bloquant les enzymes qui assurent la dégradation de la dopamine (comme par exemple AZILECT°, JUMEXAL° COMTAN°, TASMAR°) ou encore des anticholinergiques lorsque le patient souffre principalement de tremblements (AKINETON°) 9. Dans les Glossaire cas de Parkinson les plus sévères, on est anticholinergique : quie mpê c hel ’ a c t i ondel ’ a c é t y l c hol i ne obligé de procéder à des associations de agoniste : substance "qui agit comme" ces différentes classes de médicaments. L’ AZI LECT°e s ti ndi quéda nsl apr i s ee nc ha r g edel ama l a di edePa r ki ns one nmonot hé r a pi e et comme adjuvant en association avec la lévodopa. Une grande étude sur environ quatre mois chez des patients parkinsoniens prenant de la lévodopa (MADOPAR°, SINEMET°) montre une a c t i vi t éc ompa r a bl ee nt r el e COMTAN° e tl ’ AZI LECT° ,pe r me t t a ntde di mi nue r d'environ une heure par jour la phase off (qui dure en moyenne 5 à 6 heures dans les cas modérés à sévères), sans pour autant diminuer les doses de lévodopa nécessaires 10. Pour c ompa r a i s on,l ’ a dj onc t i ondeSI FROL°àunet hé r a pi epa rl é vodopape r me tder a c c our c i rde 1.77 h par jour la phase off 12. Par contre, dans les stades précoces de la maladie, l ’ AZI LECT° e nmonot hé r a pi ener é dui tquemode s t e me ntl e st r oubl e smot e ur s ,n’ a ppor t a nt pas un effet clinique considérable 7 e tnepe r me t t a ntmê mepa sder e t a r de rl ’ us a g edel a 11 dopamine . 7 Arznei-Telegramm 2005 ; 36 (8) : 71 Medizin für Apotheker 1997, Verlag WVG Stuttgart 9 Rev Med Suisse 2005; 1: 1214-1219 10 The Lancet 2005; 365 : 947-954 11 La Revue Prescrire 2006 ; 273 (26) : 413-1 –413-4 8 © Pharma-News page 6 Numéro 36, Juillet 2006 La posologie e s tdeunc ompr i méd’ AZI LECT°pa rj our .I lnené c e s s i t epa sdet i t r a t i on( pour c onna î t r el e st a ux da nsl es a ng a f i n d’ a j us t e rl ados ee tdenepa sa voi rt r op d ’ e ffets 12 s e c onda i r e s )nid’ a da pt a t i onc he zl ape r s onneâ gé e . Les effets secondaires sont ceux des autres antiparkinsoniens en général : augmentation des troubles moteurs dans les cas sévères (dyskinésies : mouvements involontaires des membres, de la face et du tronc) et symptômes det y peg r i ppa uxl or s qu’ i le s tu t i l i s ée nmonot hé r a pi e7.De sc a sdedé pr e s s i one td’ a nxi é t é 10 sont aussi décrits . Il existe encore des doutes sur la sécurité à long terme de cette substance : des essais sur l ’ a ni ma lmont r e ntunea ug me nt a t i o nde sc a nc e r sdupoumondos e -dépendants. De plus, dans les essais cliniques, il a été constaté une augmentation du risque de mélanome 7. Est-ce dû à ce médicament ou à la maladie (il est connu que les parkinsoniens ont un risque accru de mélanome, indépendamment de tout traitement) ? Affaire à suivre de très près 11. Enc onc l us i on,c emé di c a me ntnouve a un’ a ppor t epa sunea l t e r na t i ver é vol ut i onna i r edel a pr i s ee nc ha r g eduPa r ki ns one tde sdout e ss ubs i s t e ntqua ntàs as é c ur i t éd’ e mpl oi11. AZILECT° - A retenir pour le conseil : nouvel antiparkinsonien utilisable en monothérapie ou en association avec la lévodopa une prise par jour effets secondaires similaires aux autres antiparkinsoniens sécurité à long terme douteuse : mélanomes décrits chezl ’ homme e tc a sdec a nc e r sdupoumondé c r i t sl or sde se s s a i ss url ’ a ni ma l YASMINELLE° (drospirénone + éthinylestradiol) Voi c il ape t i t es œurdeYASMI N° ,unec ombi na i s on estroprogestative monophasique utilisée comme contraceptif hormonal. YASMINELLE° contient le même dosage du progestatif de 3ème génération (drospirénone 3 mg) que sa grande sœur ,ma i sun dos a gepl usf a i bl ee nœs t r ogè ne( 0, 02mgd’ é t hi ny l e s t r a di olve r s us0, 03mgpourYASMI N° ) . Pour la contraception orale, les pilules estroprogestatives se différencient par leur dosage en éthinylestradiol et la nature du progestatif utilisé. Idéalement il faut utiliser la dose la plus f a i bl ed’ œs t r ogè nequis oi tc ompa t i bl ea ve cunbon c ont r ôl edu c y c l ehor mona l13. La contraception orale de référence, selon la Revue Prescrire, est un estroprogestatif associant e nvi r on0, 03mgd’ é t hi ny l e s t r a di ol+ un progestatif bien Pour plus de détails sur les éprouvé tel que le lévonogestrel (MICROGYNON 30°, contraceptifs hormonaux, se référer STEDIRIL 30°, OLOGYN MICRO°, TRIQUILAR°, au Pharma-Ne wsn° 13 d’ a v r i l200 4 traitant de la contraception. TRINORDIOL°) ou la noréthistérone (OVYSMEN°, TRINOVUM°) 14. 12 The Lancet 2005; 365 : 914-916 Martindale, 34th edition 14 La Revue Prescrire, Juin 2002 ; 22 (229) : p.410-413 13 © Pharma-News page 7 Numéro 36, Juillet 2006 En e f f e t ,a ve cl e sa nné e se tl er e c uld’ ut i l i s a t i on del api l ul ec ont r a c e pt i ve ,l e dosage d’ é t hi ny l e s t r a di ols ’ e s ta ba i s s éde0, 15mgà0, 05mge tmê mej us qu’ à0, 015mg ,a f i nde réduire les effets secondaires tels que nausées, vomissements, maux de tête, prise de poids et surtout le risque cardio-vasculaire et les accidents thromboemboliques 15,16. On sait que le r i s qued’AVC ( =a c c i de ntva s c u l a i r ec é r é br a l )e s tpl usi mpor t a ntdè s35a nsc he zl e s f ume us e se tl e shy pe r t e ndue se tqu’ i le s tpl usf a i bl ea ve cde spi l ul e sc ont e na ntmoi nsde 0,05 mgd’ é t hi ny l e s t r a di ol13; malheureusement, on ne connaît pas la dose efficace la plus sûre 15.L’ e f f i c a c i t éc ont r a c e pt i vede spi l ul e se s t r opr oge s t a t i ve sc ont e na ntde0, 02à0, 05mg d’ é t hi ny l e s t r a di ole s tt r è sbonne ,ma i sunef a i bl edos ed’ é t hi ny l e s t r a di ole xpos eàunpl us g r a ndr i s qued’ é c he cc ont r a c e pt i fe nc a sd’ oubl idepr i s e ,d’ i nt e r a c t i ona ve cde smé di c a me nt s ou lors de vomissements et de diarrhées 15, ai ns iqu’ àde ss a ignements intermenstruels plus fréquents 16.Lapl upa r tde spi l ul e sr é c e nt e sontunt a uxd’ œs t r og è nef a i bl ee tl e sdos a ge sl e s plus courants sont de 0,0 2à0, 04mgd’ é t hi ny l e s t r a di ol13.Commenousl ’ a vonsdi tp l usha ut , le dosage est à adapter au cas par cas, mais dans les grandes lignes, voici quelques recommandations 13 : Dosage en éthinylestradiol 0,02 mg 0,03-0,04 mg 0,05 mg Indications spécifiques Femmes avec risque cardiovasculaire ( âge > 35 ans, f ume us e s ,hy pe r t e ndue s , …) Spécialités YASMINELLE°, MERCILON°, MELODEN 21°, HARMONET° 0,015 mg : MINESSE°, MIRELLE° Dosage approprié à la plupart 0,03 mg : YASMIN°, des femmes GYNERA°, MINULET°, MARVELON°, MICROGYNON 30°, STEDIRIL 30°, OLOGYN MICRO°, MILVANE°, TRIQUILAR° 0,035 mg : DIANE-35°, CILEST°, OVYSMEN°, TRINOVUM° 0,04 mg: GRACIAL° Lorsque la disponibilité MICROGYNON 50° s a ng ui nedel ’ œs t r ogè nee s t diminuée, comme lors d’ a dmi ni s t r a t i ons i mul t a né e de certains médicaments inducteurs (antiépileptiques ) YASMINELLE° serait donc plus indiquée pour les femmes ayant un faible risque cardiovasculaire supposé. YASMINELLE° se prend une fois par jour pendant 21 jours de suite au même moment de la journée (marge de rattrapage :12he ur e s ) ,pui sonf a i tunepa us ede7j our sa va ntd’ e n t a me r une nouvelle plaquette de pilule. Pendant ces 7 jours, il se produit une hémorragie de privation (= règles) 2 à 3 jours après la prise du dernier comprimé, qui peut se poursuivre j us qu’ àc equel apl a que t t es ui va nt es oi tc omme nc é e17. 15 La Revue Prescrire, Mars 2001 ; 21 (215) : p. 178 www.infoforhealth.org 17 Compendium Suisse des Médicaments 2006, Documed SA 16 © Pharma-News page 8 Numéro 36, Juillet 2006 Les effets secondaires, interactions, contre-i ndi c a t i onse tc ondui t eàt e ni re nc a sd’ oubl id’ une pilule sont identiques aux autres pilules et énumérés dans le Pharma-News n°13 Po ura l l e rpl usl o i n… d’ a vr i l 2004. L’ e f f i c a c i t é s ur l a La composante progestative, la drospirénone,estdot é ed’ un e di mi nut i ondel ’ a c née tdel apr oduc t i on activité antiandrogène et antiminéralocorticoïde 14. Il y aurait s qued ’ a ug me nt a t i ondut a u xdepot a s s i um da nsl es a ng , des é bum deYASMI NELLE°n’ e s tpa s unri qu’ i lf a udr a i td onci dé a l e me ntdo s e rlors du premier cycle. s upé r i e ur eàc e l l e d’ une pi l ul et y pe MARVELON° ou MERCILON° 13. YASMINELLE° - A retenir pour le conseil : pe t i t es œurdeYASMI N° ,pi l ul ec ont r a c e pt i vee s t r opr og e s t a t i vemonopha s i q ue avec un faible dosage en éthinylestradiol (0,02 mg) et le progestatif drospirénone efficacité et effets secondaires similaires aux autres pilules à faible dosage en estrogène un dosage < 0,05 mg en éthinylestradiol expose à moins de risques thromboemboliques ou cardiaques mais à plus de saignements intermenstruels 1 comprimé par jour au même moment de la journée pendant 21 jours puis une pause de 7 jours Pour en s a v o i r p l u s … Paludisme (malaria) 18 L'OFSP a publié récemment une mise à jour concernant la prophylaxie antipaludique pour les séjours à l'étranger de courte durée (jusqu'à trois mois). Le présent article a pour but de présenter les points essentiels nécessaires pour un bon conseil à l'officine. Quelques chiffres A l'heure actuelle, le paludisme est endémique dans plus de 100 pays. Il tue un enfant toutes les 30 secondes en Afrique et entre 1 et 3 millions de personnes par an sur la planète 20. Chaque année, plus de 125 millions de personnes voyagent dans des zones infestées (dont plus de 1 million de Suisses) et 10'000 cas annuels de paludisme sont diagnostiqués en Europe suite à un voyage dans ces régions. En Suisse, l'OFSP a recensé une moyenne de 301 cas par année dans une période comprise entre 1992 et 2002 et parmi ceux-ci, un à trois décès 19. Ce chiffre est plus élevé par rapport aux dernières statistiques et on constate que c'est surtout le nombre de patients d'origine 18 19 OFSP, supplément I, Etat mars 2006, Prophylaxie antipaludique pour les séjours à l'étranger de courte durée Revue Médicale Suisse, 10 mai 2006, 1256 © Pharma-News page 9 Numéro 36, Juillet 2006 africaine qui augmente. Ces voyageurs semblent particulièrement mal informés, notamment lorsqu'ils voyagent en zone endémique pour rendre visite à des amis ou à de la famille par exemple. La maladie : transmission et symptômes Le paludisme sévit essentiellement dans les zones tropicales et subtropicales du globe. Il s'agit d'une maladie parasitaire (protozoaire du genre Plasmodium) transmise par un moustique appelé anophèle. La femelle de ce moustique qui a besoin de protéines pour fabriquer ses œuf s ,s enour r i tdes a nghuma i noua ni ma l .El l epi ques ur t outàl at ombé edel anui touda ns des locaux obscurs, injectant du même coup le parasite lorsqu'elle est infectée. Celui-ci migre alors rapidement, via la circulation sanguine, vers le foie. Il pénètre dans des cellules hépatiques (hépatocytes), où il se divise très activement pour donner naissance, en quelques jours, à des dizaines de milliers de nouveaux parasites. Lorsque les hépatocytes éclatent, ils libèrent les nouveaux parasites dans le sang, qui pénètrent à ce moment à l'intérieur des globules rouges où ils se multiplient. Les moustiques sains s'infectent en piquant des humains infectés. Quatre espèces de parasites du genre Plasmodium sont responsables de la maladie chez l'homme 20 : - Plasmodium falciparum est l'espèce la plus pathogène et responsable des cas mortels. Elle est présente dans les zones tropicales d'Afrique, d'Amérique Latine et d'Asie, et elle est dominante en Afrique. - Plasmodium vivax co-existe avec P. falciparum dans de nombreuses parties du monde, et est présente dans certaines régions tempérées. - Plasmodium ovale, principalement trouvée en Afrique de l'ouest, ne tue pas mais peut entraîner des rechutes 4 à 5 ans après la primo-infection. - Plasmodium malariae a une distribution mondiale mais très inégale. Elle n'est pas meurtrière mais peut entraîner des rechutes jusqu'à 20 ans après la primo-infection. Le paludisme se caractérise par des accès de fièvre intermittente avec frissons et sueur, évoluant vers une anémie (diminution du nombre des globules rouges dans le sang), une splénomégalie (augmentation du volume de la rate) et parfois un ictère (coloration jaune de la peau et des muqueuses due à la présence de pigments biliaires) 21. Dans les cas aigus, graves, P. falciparum peut tuer un sujet non immun en 24 heures 21 ! Environ 90% des cas de paludisme apparaissent après le r e t ourd’ unvoy a g ee nr é g i on endémique et, pour la plupart, dans un délai de deux mois. La plupart des maladies importées en Europe centrale, à évolution sévère ou mortelle, sont dues à des infections contractées en Afrique. La protection antipaludique s’ a r t i c ul ea ut ourdequa t r epoi nt s18 : prise de conscience du risque avant, pendant et après un voyage dans une région endémique prévention des piqûres de moustiques pr i s er é g ul i è r ed’ unec hi mi opr ophy l a xi e en cas de fièvre : diagnostic et traitement rapides 20 21 www.pasteur.fr (chiffres selon estimation OMS) Vademecum clinique, V. Fattorusso/O. Ritter, 17ème éd., Masson, 417 © Pharma-News page 10 Numéro 36, Juillet 2006 1. Prise de conscience du risque de paludisme Il est très important que les personnes voyageant dans des régions infectées aient une bonne connaissance des risques encourus lors de piqûres de moustiques et qu'elles soient parfaitement renseignées sur les moyens prophylactiques et les traitements à disposition. Cette information doit inclure la nature et la fréquence des effets secondaires des médicaments, car toutes sortes de craintes plus ou moins fondées circulent dans le grand public à leur sujet. De cette manière, on contribue grandement à éviter les malentendus et l es e nt i me ntd’ i ns é c ur i t équif onts ouve ntobs t a c l eàl apr i s edut r a i t e me nt . 2. Pr é ve nt i onde spi qûr e sdemous t i que s( pr ophy l a xi ed’ e xpos i t i on) Da nsl e sr é g i onsàha utr i s que , j us qu’ à3% del apopul a t i onde sa nophè l e se s ti nf e c t é e .Le s moustiques femelles peuvent localiser leurs victimes dans un rayon de 100 m, grâce au mouvement et à la couleur de leurs vêtements. Les couleurs claires les attirent moins que les teintes foncées. A proximité de leur victime, les anophèles la localisent grâce à la chaleur et à l'odeur qu'elle diffuse. Différents moyens prophylactiques non médicamenteux sont à disposition des voyageurs : Les moustiquaires imprégnéesd’ uni ns e c t i c i de( p.e x.NOBI TE-vêtements°, GESAL PROTECT° ) ,pr ot è g e nt e f f i c a c e me ntl e spe r s onne squis ’ ya br i t e nta i ns iquet out l ’ e nvi r onne me nti mmé di a tp e nda nte nvi r ont r oi smoi s .Le sma i l l e sdel amous t i qua i r e ne doivent cependant pas dépasser la taille de 1x1,2 mm. Les moustiquaires fixées sur les portes et les fenêtres sont également utiles. Les insecticides sprayés dans une pièce avant de s'y installer (D-STOP°, BAYGON°). Les vêtements longs, amples et tissés de manière serrée. Ils peuvent être traités avec un insecticide à base de pyréthroïdes (p. ex. NOBITE° spray répulsif vêtements°, BIO KILL°). Les répulsifs àa ppl i que rs url ape a u( a g i r a i e nte npe r t ur ba ntl es e nsdel ’ or i e n t a t i on des moustiques). Les plus efficaces sont à base de DEET, DMO, EBAAP, etc... (pour plus d'information à ce sujet, lire ou relire le Pharma-News n° 8, octobre 2003). Remarquons que parmi les milliers de produits disponibles, aucun ne peut garantir une protection à 100% contre les piqûres. La climatisation (a un effet protecteur) Ne sont par contre pas à recommander : Les pièges lumineux et les répulsifs sonores c a ri l sn' ontpa sd’ e f f e tpr ot e c t e ur .Le s vapor i s at e ur sd’ i ns e c t i c i deé l e c t r i que sréduisent peu le nombre de piqûres. De plus, da nsl e spa y st r opi c a ux,l ’ u t i l i s a t i ond’ a ppa r e i l sé l e c t r i que spe utê t r epr obl é ma t i quee n raison des pannes de courant fréquentes. La prise de vitamines B,c a ra uc uneé t uden’ ami se né vi de nc eune f f e tbé né f i que 18 22 notable de ces substances , . Remarque : le risque de transmission devient en général minime au-dessus de 2000 mètres. 22 Pharmavista, 20.06.2002 © Pharma-News page 11 Numéro 36, Juillet 2006 3. Chimioprophylaxie La chimioprophylaxie est la prise régulière de médicaments antipaludiques à titre préventif. Elle doit systématiquement débuter avant de se rendre dans une région à risque et doit être poursuivie pendant une à quatre semaines, selon la substance, après la sortie de l az onei nf e s t é e .Lac hi mi op r ophy l a xi en’ of f r epa sunepr ot e c t i on a bs ol uec on t r el a maladie, néanmoins elle permet la plupart du t e mpsd’ e mpê c he rs ondé ve l oppe me nt , pr i nc i pa l e me ntl or sd’ i nf e c t i onàP. falciparum. Il est recommandé de suivre une chimioprophylaxie pour se rendre dans les lieux pr é s e nt a ntun r i s queé l e véd’ i nf e c t i onàP. falciparum (voir à ce titre les parutions régulières du Bulletin de l'OFSP 23 ous ui vr el e sr e c omma nda t i onsd’ unpr og r a mme spécifique, comme TROPIMED°). Les médicaments actuellement disponibles pour la chimioprophylaxie sont la méfloquine ( LARI AM° ou MEPHAQUI NE° ,à pr e ndr e une f oi s pa rs e ma i ne ) ,l ’ a ssociation d’ a t ova quone e tde pr og ua n i l( MALARONE° e n pr i s e quot i di e nne )a i ns iq ue l a doxycycline (DOXYCLIN°, DOXYSOL°, etc..., 100 mg en prise quotidienne). Le choix du médicament se fait en fonction de la destination et de l'évaluation du patient (interactions, sensibilité individuelle, compliance, antécédents médicaux). Chimioprophylaxie antipaludique Médicament LARIAM° MEPHAQUINE° Début et fin de la chimioprophylaxie Début : 10 jours avant le départ* Fin : 4 semaines après la sortie de la zone Contreindications - épilepsie - dépression et autres maladies psychiatriques MALARONE° Début : 1 jour avant - grossesse le départ - enfants < 11 kg Fin : 7 jours après la sortie de la zone DOXYCLIN° Début : 1 jour avant - grossesse le départ - enfants < 8 ans Fin : 4 semaines après la sortie de la zone DOXYSOL° VIBRAMYCINE° SUPRACYCLINE° Points positifs Points négatifs - - ES neuropsychiques - interactions (anticoagulants, antidiabétiques, etc...) efficace bien expérimenté prise hebdomadaire OK pour enfants et femmes enceintes - efficace - coût - traitement de courte - interactions ** durée (PRIMPERAN°, p.ex) - troubles gastrointestinaux, céphalées, aphtes - fréquence de la prise - efficace - phototoxicité - coût - mycoses vaginales - pas de résistance - troubles gastroconnue intestinaux - interactions (anticoagulants, antiépileptiques, contraceptifs oraux, antiacides, etc.) - fréquence de la prise * Pratiquement, le traitement peut débuter 7 jours avant le départ (dernier délai); en indiquant 10 jours, on laisse le temps suffisant pour réagir en cas d'intolérance et débuter un autre traitement 24 ** Le Compendium évoque une interaction possible avec le paracétamol. Nous n'avons pas trouvé ailleurs des données laissant penser que cette interaction est significative en pratique et suggérons de ne pas en tenir compte. 23 24 OFSP, Bulletin 20, 15 mai 2006 (dernière mise à jour à la publication de cet article) Dr Lorenz, Roche Pharma, téléphone du 14.6.2006 © Pharma-News page 12 Numéro 36, Juillet 2006 Remarques : Pour les voyageurs dont le poids est supérieur à 90 kg, le dosage des médicaments antipaludiques sera adapté au cas par cas. La plupart des médicaments antipaludiques sont métabolisés par des cytochromes P 450 (Pharma-News n° 19, novembre 2004). Presque tous les médicaments a nt i pa l udi que sr é dui s e nt l ’ e f f i c a c i t é de sa nt i é pi l e pt i que s . Le phé noba r bi t a l ,l a phénytoïne et la carbamazépine abaissent la biodisponibilité de la doxycycline. Les femmes enceintes, les enfants et les personnes immunodéficientes représentent des cas particuliers dont il faut tenir compte aussi bien pour la prophylaxie que pour le traitement d'urgence. Les voyageurs qui empruntent des itinéraires touristiques inhabituels (exemple : trekking aux frontières thaïlandaises), devraient être conseillés avant le départ par un expert (spécialistes en médecine tropicale, centres de conseils médicaux aux voyageurs, Institut de médecine tropicale). Les séjours de plus de trois mois nécessitent en principe des conseils spécifiques donnés par des spécialistes (Institut de médecine tropicale, centres de vaccination, spécialistes en médecine tropicale). La méfloquine constitue généralement le traitement prophylactique de premier choix. Lorsque la tolérance est bonne, ce médicament peut être pris pendant plusieurs années. Il est fortement déconseillé 18 : d’ a c he t e rde s mé di c a me nt sa nt i pa l udi que s da ns l e sz one se ndé mi que s .Le s contrefaçons sont très courantes de prendre des préparations homéopathiques en guise de prophylaxie ou de t hé r a pi e .I ln’ e xi s t ea uc unepr e uve de l ’ e f f i c a c i t é de c e spr odui t sc on t r el e paludisme. 4. Auto-traitement d'urgence L’ a ut o-t r a i t e me ntd’ ur ge nc ee s tuneme s ur equivise à sauver la vie. Un diagnostic établi à temps et un traitement efficace commencé immédiatement peuvent être déterminants pour les chances de survie du voyageur infecté par P. falciparum. Dans le cas où l ’ i nf e c t i one s tc a us é epa runpa r a s i t es e ns i bl ea ut r a i t e me nt ,i lpe utê t r e éliminé totalement durant la phase de multiplication (au cours de son développement). Pour les parasites partiellement résistants, il est généralement possible de freiner leur multiplication de manière suffisante pour prévenir une évolution rapide vers une maladie grave. Lebondé r oul e me ntd’ una ut o-t r a i t e me ntd’ ur ge nc ei mpl i quequel evoy a g e ura i té t ébi e n informé sur son utilisation et qu'il ait pris conscience de sa propre responsabilité. Le rôle que nous jouons lors de sa délivrance est prépondérant. Les médicaments du traitement d'urgence sont : LARIAM° ou MEPHAQUINE°, MALARONE°, RIAMET°. Le choix du traitement d'urgence tiendra compte de la région de séjour ainsi que de l'efficacité et du profil d'effets secondaires des différents médicaments. © Pharma-News page 13 Numéro 36, Juillet 2006 Les médicaments du traitement d'urgence Médicament LARIAM° MEPHAQUINE° MALARONE° RIAMET° Avantages - efficace contre toutes les espèces de plasmodium - utilisation large (enfants > 5 kg, grossesse) - schéma thérapeutique court - coût - bon profil d'effets secondaires - bon profil d'effets secondaires - efficacité rapide contre tous les plasmodiums Inconvénients - neurotoxicité - interactions médic. (anticoagulants, antidiabétiques, etc.) - développement rapide de résistances - interactions médic. avec le PRIMPERAN° - enfants < 11 kg - contre-indiqué en cas de grossesse - troubles gastro-intestinaux, céphalées - prise pendant un repas - délai de péremption court - contre-indiqué en cas de grossesse - prise pendant un repas Le sd i r e c t i ve spourl ’ utilisation du traitement d'urgence sont dans l'ordre : a) En cas de fièvre supérieure à 38.0°C survenue soudainement ou augmentant rapidement, consulter un médecin a f i nd’ e f f e c t ue rune xa me ns a ng ui ne te xc l ur eun accès de paludisme. Pour les voyages dans les tropiques, il est absolument nécessaire de prendre avec soi un thermomètre fiable. b) Si aucun conseil médical ne peut être demandé dans un délai de 24 heures et que les voyageurs se trouvent dans une région endémique depuis au moins 6 jours, faire baisser la fièvre (attention aux interactions) et avaler le traitement antipaludique avec une quantité suffisante de liquide. c) Après la prise du médicament, consulter systématiquement un médecin dans le pays de séjour. Dans tous les cas, on restera très vigilant en présence d'une fièvre suspecte chez un patient ayant séjourné précédemment en zone endémique. Dans certains cas, les premiers signes de la maladie peuvent survenir jusqu'à six mois (voir jusqu'à une année) après l'exposition à des piqûres d'anophèle. Paludisme (malaria) - A retenir pour le conseil : le paludisme est une maladie endémique dans de nombreux pays du globe les régions les plus touchées sont les régions tropicales et subtropicales en Suisse, 1 à 3 voyageurs meurent chaque année du paludisme le Plasmodium falciparum est l'agent le plus dangereux de la maladie. Il sévit surtout en Afrique la maladie se caractérise par de forts accès de fièvre et des frissons une bonne protection anti-moustiques est essentielle dans tous les cas en cas de voyage en région infestée, une chimioprophylaxie est de rigueur les voyageurs doivent être systématiquement informés sur la bonne utilisation des traitements d'urgence il faut consulter un médecin en cas de fièvre suspecte au retour d'un voyage en région endémique, même 12 mois après © Pharma-News page 14 Numéro 36, Juillet 2006 En bref PADMED LAXAN° Ce médicament phytothérapeutique contre la constipation est absolument identique au PADMA LAX° .Cequic ha ng e ,c ’ e s ts one nr e gi s t r e me ntda nsl aLS,doncuneé ve nt ue l l e flambée de prescriptions médicales. En espérant que les médecins resteront conscients de la présence de dérivés anthracéniques (classe chimique particulière provoquant une hy pe r s t i mul a t i ondel ’ i nt e s t i ne tun ea c c out uma nc el or sd’ ut i l i s a t i onr é pé t é e )a umi l i e udec e mé l a nge … Pourunbonr a ppe ls url e sl a xa t i f s ,l i re ou relire le Pharma-News n° 23 d'avril 2005, pp 7-12. Note de l'éditeur Les avis exprimés dans le Pharma-News reflètent l'opinion de leurs auteurs en fonction des données disponibles au moment de la rédaction et n'engagent en aucune manière le CAP. © Pharma-News page 15 Numéro 36, Juillet 2006