Balade ULM 2005 en France Jeudi 23 juin La Vrine. Le départ est
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Balade ULM 2005 en France Jeudi 23 juin La Vrine. Le départ est
Balade ULM 2005 en France Jeudi 23 juin La Vrine. Le départ est programmé à 8h00 de la Vrine, où est basé mon Sirocco. C’est finalement à … 11h40 que je décolle après avoir testé 156 façons de répartir mon matos. Je pars pour un vol-bivouac dédié à mon ami Raymond qui ne peut malheureusement plus m’accompagner, suite à un crasch avec son skyraider en avril 2004. J’ai beau réduire au maximum les éléments indispensables au vol et au bivouac (réchaud, tente, sac de couchage, 1 slip en papier et 1 gomme), mais je dois composer avec un espace restreint dans ma cabine. Le temps est beau avec une légère composante arrière-droite de NE. En descendant la vallée de la Loue, j’avale un sandwich après avoir trimé efficacement mon appareil de manière à laisser le manche aux abonnés absents. Mais cette accalmie ne va pas durer et je n’ai pas le temps de préparer le café que les thermiques se manifestent. A 12h40, j’atterris à Gray parce que … j’avais prévu de le faire. Bof ! Nobody at the Airport. On se croirait dans un village de l’Ouest, les bons et les méchants en moins. Sans refueler, je décolle sur la piste bétonnée comme n’importe quel pilote de boeing n’ayant pas subit de grunding. Destination St-Florentin au SE de Paris. Les thermiques sont maintenant réveillés et la température ambiante (32° au sol) me propulse des bouchons d’enfer. Ca déménage et je fais un pacte avec mon Sirocco : je m’occupe du roulis et du lacet. A lui le tangage. Le transfert des responsabilités fonctionne à merveille et je trouve même le temps d’apprécier le magnifique paysage entre 2 embardées. J’utilise un ancien GPS Garmin 89 couplé à une stricte lecture de carte manuelle afin de ne pas mourir con. Enfin deux heures plus tard, St-Florentin se pointe à l’horizon et j’atterris sans histoire. L’aérodrome est désert (air connu) à l’exception du bâtiment des parachutistes qui est en ébullition. Et pour cause : un stagiaire vient de se poser horizontalement dans un mur et les nouvelles de l’hôpital ne sont pas réjouissantes. Après avoir amarré solidement ma machine, je suis emmené en ville par 2 parachutistes qui me « larguent « au centre de cette petite cité typiquement française. Un restaurant au bord de l’eau avec un seul client, choyé par le personnel féminin durant toute la soirée : moi. Retour à pied (5,5 km). L’orage est proche mais les dieux sont avec moi car c’est à 50 m des hangars que se déclenchent les ondées célestes. Je ne suis pas au bout de mes surprises : les paras, jugeant le temps instable et venteux, ont rentré mon appareil dans leur hangar ! J’en suis pour une tournée dans leur stam. La cerise sur le gâteau : il m’offre de passer la nuit dans une chambre de leur gîte. Vendredi 24 juin St-Florentin. Debout à 7h30, je prépare silencieusement mon appareil quant arrivent mes amis de la veille, accompagnés des enquêteurs et autres autorités policières. La santé du stagiaire n’est pas rose du tout. Je les quitte et recherche désespérément la piste 07 pour le décollage. Pas si évident que cela car je suis décalé de 90°. Après une demi-heure de vol, je me pose à Auxerre sur l’AC (aérodrome contrôlé) avec radio obligatoire. La mienne se met en stand out au bout de 15 minutes : accu foutu. Juste le temps de m’annoncer et de me garer entre deux (gros) biréacteurs. Je refais le plein LL100 et achète un nouvel accu plus puissant. Je quitte cet AC pour un long périple de 260 km. Des quintaux de champs de blés et d’orges, des dizaines de thermiques et 2 mirages à 150 m/sol plus tard, j’arrive à Alençon, au SE de Paris, à 110 km du Mont-St-Michel. Accueil agréable de l’Aéro-club, station d’essence sans plomb à 150 m, de la place dans un hangar et un hôtel F1 dans le coin. Que veut le peuple ! En plus les orages annoncés ne se déclenchent pas et la température caniculaire marque le pas. Il est tard et après une bonne bouffe (seul repas de la journée) je m’en vais dormir à l’hôtel. Samedi 25 juin Alençon. John Bonvin a l’intention de me rejoindre avec son Avid Flyer avionné avec moteur wankel. Pas de vibrations mais des soucis de température vu la tiaffe qu’il fait. Il me demande les conditions à venir. Or sur le site de cet aérodrome se trouve le service de météo départemental de la Normandie/Calvados. Compétences et sympathie mais mauvaises nouvelles : les côtes de l’Atlantique sont sous un plafond de 200 pieds avec des prévisions pessimistes et mon intention de manger des huîtres au bord de l’Océan s’étiole comme la marée noire de l’Erika. L’est est épargné et John ne devrait pas avoir trop de soucis. Je visite la ville d’Alençon, ses rues piétonnes, ses terrasses, sa bonne bouffe et puis dodo au F1. Dimanche 26 juin Alençon C’est calme et désert. Personne dans les rues, seul le service de la météo est occupé par un moustachu aussi sympa que son collègue de la veille. Verdict sur l’écran en couleur : des orages approchent, plafond à 800 pieds, donc ce n’est pas volable. A 9h00, l’aéroclub s’anime. Des gens curieux viennent s’enquérir de renseignements sur le Sirocco et sont encore plus sympas lorsqu’ils m’emmènent en ville en voiture. La ville morte luit sous la pluie de ce dimanche-matin. Je reviens à pied (2 km) pour retrouver le moustachu de service qui me confirme ses prédictions matinales. John me téléphone, stressé par le dépôt de son plan de vol, de la nav, de la température, de la famille, du temps qui passe … bref il n’est pas encore parti. Je décide de revenir sur Chartres à 110 km à l’est et prends congé des Alencenois avec 25 km/h de vent de face et un plafond à 300 m/sol. La Cathédrale dans son écrin de cité m’apparaît soudain en même temps que les crachouillements de la radio qui annonce une activité intense. Je m’annonce, amorce ma descente, mon intégration et entend cette remarque à la radio « il y a un moustique à Chartres… ». Le-dit moustique est bien accueilli à l’aéro-club mais malgré sa petite taille, il n’y a pas de place dans les nombreux hangars aussi surbookés que les hôtels de la ville. Je sors donc mes affaires de bivouac à moins de 2 km du centre-ville. C’est l’aventure de la cité. Après avoir refuelé et attaché ma bête je rejoins la ville en voiture avec un jeune pilote en devenir et sa R5 pourrie. Très sympa Julien. La Cathédrale est aussi remarquable que les WTC avant le 11 septembre. Une pizza moyenne et un demi-kilo de rouge plus tard, je rentre à pied en téléphonant : John va partir lundi-matin de Gruyères. Jean-Pierre de la Vrine me conseille d’enrichir mon mélange carbu vu la blancheur de mes bougies. Pour la première fois depuis le début de mon vol, je bivouaque sous mon appareil avec 15 km/h de vent. L’aventure vous dis-je … Lundi 27.6 Chartres. Au réveil je tombe sur les jeunes gars du club de vol à voile local. Café, toast, confiture, beurre et regrets de ne pas m’avoir invité passer la nuit dans leur club. Je prends des nouvelles de John : l’Otan fait des exercices aériens et toute la France est parcourue par des appareils de toutes les grandeurs à des vitesses très différentes, prudence donc. Je m’en vais faire un petit vol local turbulent et au retour, alors qu’un quidam trouve que mon Sirocco ne fait pas beaucoup de bruit, je m’inquiète pour le contraire. Une petite fissure est apparue sur le pot d’échappement et je m’emploie à une réparation de fortune durant la journée. Nouveau contact avec John, il est à Beaune et va y passer la nuit. Nous définissons un lieu de rencontre à mi-chemin entre nos positions respectives : ce sera Pont s/Yonne pour demain. A la fin de la journée, je m’offre un autre petit vol local superbe, relaxant et … silencieux. Quatre « anciens » pilotes vélivoles m’emmènent manger dans les environs et je passe la nuit dans une chambre du club. Mardi 28.6 Chartres. Plafond bas et nouvelles perturbations annoncées pour l’après-midi : c’est le moment où jamais de partir pour le NE. Pas le temps de refaire le plein, je quitte cet endroit sympathique à 10h sous un plafond de 300 m et un fort vent régulier mais de face. Le relief n’est pas très accidenté et je vole à 100-150 m/sol durant 1h50, découvrant les petits châteaux oubliés de la France profonde. L’aérodrome de Pont s/Yonne est presque désert et la seule activité visible sur ce site m’attire irrémédiablement : trois pilotes dégustent l’apéro sous la tonnelle du club ULM. La discussion tourne très rapidement autour d’un accident mortel survenu la veille sur ce site : un de leur copain s’est crashé lors du dernier virage avant la finale avec un appareil neuf qu’il venait juste d’acquérir. L’émotion est palpable. Une heure et deux pastis plus tard, un léger ronronnement nous annonce l’arrivée de John et de son Avid Flyer. Après les retrouvailles, nous nous empressons de ranger nos appareils dans les hangars car la météo a décidé de noyer nos pastis. Après un bon repas dans la petite ville de Sens avec Christian, notre correspondant local, nous nous endormons dans la caravane du club. Mercredi 29 juin Pont s/Yonne. La Police, les enquêteurs, les importateurs viennent disséquer l’épave calcinée de l’ULM provisoirement entreposée dans un hangar. Les conclusions s’affinent mais ne feront pas revenir ce pilote malchanceux. La journée s’écoule lentement entre 12 averses et 2 orages. La soirée est identique à la veille. Jeudi 30 juin Pont s/Yonne. Ciel gris, pluie fine. Beurk…A 17h00, le ciel se découvre enfin et nous partons John et moi faire un vol photos d’une heure avec nos appareils respectifs au dessus des champs de blés ou émergent des villages-oasis. La suite est identique à la veille. Vendredi 1er juillet Pont s/Yonne. La météo s’est améliorée et John a rendez-vous à Yverdon pour le meeting. Nous prenons congé de Christian Tirel et nous nous envolons pour la frontière suisse : 280 km que mon Sirocco avalera en 2h40 avec la complicité d’un vent d’ouest. Dès le Jura, je zigzague à « l’Aéropostale » entre les gros nuages gris qui plafonnent à 100 m/sol : un rien stressant mais magnifique. Je me pose finalement à la Vrine après avoir utilisé 18 litres d’essence pour ce dernier trajet. John arrive à l’heure à Yverdon où je le rejoins en voiture, croisant du même coup le président et des membres actifs du club des Avionnettes en représentation statique sur le meeting. Bilan de cette virée : des images magnifiques, des rencontres amicales, des heures de vol au compteur, une fissure vite réparée, une météo capricieuse, une envie d’y retourner et une pensée pour Raymond. Malheureusement, les photos 24x36 n’ont pas résisté à l’envoi postal et ont pris leur propre envol … 2006 sera une autre histoire. Gabriel Rérat Membre du club des Avionnettes