ABSOLUTE SOUND n°201 mars 2010

Transcription

ABSOLUTE SOUND n°201 mars 2010
BANC DʼESSAI
PLINIUS HIATO
Amplificateur
intégré
Prestation de Référence
Neil Gader
Traduit de The Absolute Sound, mars 2010
Le Plinius Hiato est une véritable bête. Je ne vois
pas comment le dire autrement. Il est imposant,
lourd, et sa puissance de sortie de 300W fait qu'il
écrase la plupart de ses concurrents. Qui plus est, il
aime donner des leçons à ses haut-parleurs.
Chez moi, le Hiato évoque cette scène dans les
rues de New-York du film Crocodile Dundee, où le
héros australien est confronté à un voyou armé
d'un couteau de taille modeste. Sous les yeux
horrifiés du bandit, Dundee prend la situation en
main, et sort de son étui un couteau de chasse à la
lame immense. Puis, regardant d'un air goguenard
le minuscule canif du voleur, il prononce ces mots
entrés dans la légende : "C'est pas un couteau, ça.
ÇA, c'est un couteau..."
Passez quelques heures avec un Hiato et vous
comprendrez ce qu'il voulait dire. Voilà, ÇA, c'est
un ampli.
Dans la langue Maori, en Nouvelle-Zélande,
"hiato" signifie “harmonie”. Lors d'un échange de
courriels, Aidan Moody, le responsable technique
de Plinius, a indiqué que le Hiato était né de la
nécessité de faire évoluer la gamme de produits
grâce à une unité intégré de gros calibre.
Sa genèse remonte à l'Odeon multi-canal et, un peu
plus tard, au SA-201 de 225W. Le surplus de puissance du Hiato est dû à ses vingt transistors de
puissance (dix par canal) et une alimentation comme aucun intégré Plinus n'en a jamais eu.
L’étage pré-ampli dérive de l'actuel modèle phare,
le Tautoro, tandis que l’étage phono optionnel reprend l'essentiel des caractéristiques du pré-ampli
Koru. Moody note qu'une attention particulière a
été accordée aux sources de bruit, comme les rails
d'alimentation et le contrôleur de données, par
exemple. Les circuits imprimés ont été conçus et
Traduit de THE ABSOLUTE SOUND n°201 mars 2010
disposés avec soin pour assurer un traitement
correct du signal, avec des distances calculées pour
isoler la partie audio de toute perturbation indésirable. Le câblage, les longueurs de pistes, leur
disposition, sont complètement symétriques d’un
canal à l’autre, afin d’assurer une parfaîte identité
entre eux. De même, le soin apporté dans le choix
des composants, de la connectique et des types de
câbles est évident.
Le Hiato reprend l'habillage intégral du panneau
frontal déjà vu dans les Odeon et 9200. Au niveau
du style, le look semi-industriel et son sous-châssis
bleu apparent vieillissent plutôt bien. Des poignées
situées à l'arrière permettront aux plus courageux
de positionner le Hiato dans un rack.
Comme c'est la règle chez Plinius, le large panneau
frontal accueille un affichage numérique de petite
taille (une source potentielle de bruit en moins).
Discret, chaque affichage se contente d'une rangée
de micro-LED très brillantes. Une lumière pulsante
indique que le Hiato se trouve en mode Veille. La
fonction « mute » a également changé, et peut
désormais se commander seulement depuis la
télécommande. (Dans l'urgence, il est pourtant
parfois souhaitable de pouvoir couper le son
directement sur l'appareil.)
Le Hiato offre quatre entrées ligne au standard
RCA asymétrique équipées d’une connectique
WBT, une entrée phono optionnelle toute nouvelle (dérivée, on l'a vu, du modèle à hautes performances Koru, avec niveau de gain et de charge
ajustables). Deux des entrées ligne sont commutables en symétrique avec connectique XLR
(entrées CD et ligne 1). On note aussi un bypass
pour home-cinéma, un interrupteur à levier pour la
mise /ou non du châssis à la masse, une sortie pour
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télécommande IR, des "triggers" 12V, et une prise
Jack frontale 3,5mm pour les appareils portables.
Quatre paires de sorties pour haut-parleurs
attendent votre câblage. Afin de mieux respecter
l'environnement, le Hiato se conforme aux plus
récentes règles internationales visant à éviter les
substances les plus polluantes. Enfin, il y a cette
télécommande toutes fonctions, en aluminium,
assez lourde et dense pour servir de gourdin.
On peut légitimement dire que j'ai été LE testeur
non-officiel des produits Plinius chez TAS, ces
dernières années. Récemment, j'ai présenté le
modèle 9200 intégré, le lecteur CD-101, et le
surpuissant ampli SB-301. [J'ai passé des heures
en compagnie de l'ampli multi-canal Plinius
Odeon, et j'ai écrit qu'il représentait la nouvelle
référence en matière de qualité.—Robert Harley,
rédacteur en Chef]
Il faut être clair, cependant—le Hiato n'est pas un
9200 gonflé. Ce n'est pas non plus un SB-301
transformé. Le son qu'il prodigue porte la signature
Plinius—des médiums riches, mais pas trop, des
graves très sévèrement encadrés, et des aigus
superbement rendus.
Quand le 9200 semblait plus à l'aise dans les
médiums et au delà, le Hiato part de plus bas et
redéfinit virtuellement la nature et la qualité de
timbre des basses fréquences dans ce segment de
marché. Les attaques de transitoires fulgurantes ont
toujours été la marque de fabrique de Plinius, et
cela n'a pas changé. Mais le Hiato possède plus de
ressources dynamiques que les modèles intégrés
précédents, du fait de sa puissante monstrueuse.
On ne perçoit aucune impression de compression;
au contraire, il semble distribuer les coups de
tonnerre.
La seule expérience comparable à l'écoute du Hiato
au travers d'un grand système de haut-parleurs
comme les Magico V2 (détaillé dans notre
prochain numéro) serait d'aller travailler dans un
cirque pour y jouer les hommes-canons.
La grande performance du Hiato, cependant, se
situe à un niveau plus subtil, comme l'interaction
entres contrastes tonaux et micro-dynamiques. Il
parvient à marquer les notes adjacentes mieux que
la plupart des amplis. Il crée une sorte de topographie sonore qui place chaque voix et chaque
instrument dans un relief physique vis-à-vis de ses
voisins.
En d'autres termes, chaque section d'un orchestre et même chaque instrument au sein d'une section peut être entendu séparément dans un volume bien
gradué et un timbre bien formé. Le Hiato accentue
les distinctions note par note, les met en valeur
Traduit de THE ABSOLUTE SOUND n°201 mars 2010
avec fermeté du début à la fin, comme dans le
Concerto pour Violon de Tchaikovsky joué par
Anne Sophie Mutter et le LSO [Telarc].
Le Hiato n'a rien d'un édulcorant musical. Et il n'a
pas tendance à feutrer les sons. C'est dans son
caractère de rendre avec un peu de froideur, de sécheresse, particulièrement dans les aigus prolongés, mais aussi dans les notes basses, où il fait
preuve d'un contrôle impressionnant.
Tout cela ne veut pas dire que le Hiato est un ampli
empreint d'une froideur extrême. Il vous rendra un
enregistrement romantique sans le trahir, mais il
vous permettra également d'entendre les choristes
saturer leur micro dans un enregistrement mixé de
la chanson "Poor Pitiful Me" de Linda Ronstadt,
extraite de son album Simple Dreams [Asylum]. Et
il dévoile les couches d'informations à la manière
d'un archéologue mettant au jour avec son pinceau
un fossile de l'Age de Bronze pas plus gros que
votre ongle.
Mais n'attendez pas de lui le rendu chaleureux du
Pass Labs INT-150 ou le son apaisant, délicat, et
en comparaison un peu terne, de l'hybride tubedigital Magnum Dynalab MD-309. Les amplis
Plinius choisissent généralement une présentation
rapide et plutôt brillante, et c'est aussi le cas du
Hiato.
Comme je venais juste d'installer la cellule à
bobine mobile Sumiko Celebration Palo Santos sur
mon système, l'occasion était trop belle de tester le
Hiato dans ce contexte. Il est facile d'accéder
depuis le panneau arrière du Hiato, aux réglages de
gain et de charge à l’aide des touches de deux
interrupteurs DIL. Au début, j'ai remarqué un léger
bourdonnement, qui a totalement disparu avant
même d'avoir sélectionné un volume d'écoute
audible. Cependant, j'ai depuis été averti qu'il
s'agissait d'un problème affectant les modèles de
pré-production, et qu'il avait été résolu en modifiant légèrement le câblage interne.
Pour autant, comparé à la référence actuelle que
représente le JR Transrotor Phono II, le Hiato s'en
sort effectivement très bien. Il offre une sonorité
plus chaude et plus caressante que le JRT, et fait
preuve d'un rendu tri-dimensionnel plus fidèle. Les
performances dans les basses sont équivalentes à
celles du JRT, autrement dit très bonnes. En fait,
dès que j'ai commencé à écouter des vinyles sur le
Hiato, j'ai pour ainsi dire cessé d'écouter des enregistrements digitaux pour le restant de l'essai.
Le Plinius a insufflé une nouvelle vie à mes vieux
33 tours, mettant en évidence des détails minuscules que je ne me souvenais pas avoir jamais
entendu. Même sur un album aussi familier que le
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célèbre "Rumours" de Fleetwood Mac [Warner],
l'absence de compression du Hiato et sa précision
de timbre font que des titres commes “Dreams” et
“Second Hand News” sonnent comme s'ils avaient
récemment été remasterisés. Comme tous les bons
amplis, le Hiato possède assez de résolution pour
faire resurgir toute la vie contenue dans les
instruments et les harmonies vocales. Sur
"Rumours", j'ai développé un respect tout neuf
pour le jeu de batterie coloré et ciselé de Mick
Fleetwood, le talent époustouflant du guitariste
Lindsey Buckingham, et les sonorités brillantes de
l'album en général.
Sur la gravure directe de The Power and the Glory
[M&K RealTime], le Hiato a mis en évidence toute
la force et la profondeur de la voix de l'orgue de la
First Congregational Church de Los Angeles. Plus
qu'une qualité en particulier, j'ai surtout admiré
l'absence de tout voile électronique obscurcissant
l'espace sonore. Au lieu de cela, on entend un son
organique, absolu, qui se matérialise dans l'espace
au lieu de sembler sortir des haut-parleurs. La profondeur de la scène sonore est superbe, et grâce
aux tuyaux de trente deux pieds et à l'intensité des
trompettes à haute pression, toute l'ampleur du
concert s'est révélée dans la pièce. Ce qui m'a le
plus frappé, c'est le le niveau de détail révélé par le
Hiato dans “The Bells of St. Anne de Beaupre.”
Dans ce morceau, l'orgue joue une partition en apparence simple de cloches délicates jouant dans le
lointain, soutenues par un tremolo de basses; si votre système (particulièrement le couple bras de lecture/cellule) le permet, ce titre créera un espace accoustique très ample accompagné d'un grondement
qui rappelle celui d'un tremblement de terre ouvrant le sol sous vos pieds. Jamais je n'avais
entendu ce titre reproduit dans ma pièce à ce
niveau d'excellence.
non.
Les deux systèmes de haut-parleurs très exigeants
que j'avais sous la main, mes propre moniteurs
compacts ATC et les Magico V2, ne m'ont jamais
paru aussi vivants que lorsque le Hiato leur était
associé. La scène sonore manquait de grandeur, et
les deux systèmes paraissaient plus ternes, plus
contenus, et moins libérés avec d'autres amplis. Le
Hiato a fait disparaître ces restrictions et autres artifices. Les textures musicales gagnaient en clarté
au point que j'en étais arrivé à oublier la
complexité de toute cette électronique. Je me suis
senti touché à un niveau plus basique, plus
élémentaire.
Puisque j'ai aussi testé le Plinius SB-301, il est naturel de se lancer dans les comparaisons. Le Hiato
révèle une personnalité plus froide dans les octaves
supérieures que le SB, plus séducteur. Cette aisance, cette souplesse qui fait tant partie de la personnalité du SB, contraint cependant un peu les notes
basses et médium. Les harmoniques deviennent un
peu plus dures ; alors que les notes aiguës semblent
comme relevés par un courant d'air avec le SB301, elles sonnent un peu plus minces et froides
avec le Hiato. Sur un titre comme le “Thunder
Road” de Bruce Springsteen enregistré à
l'Hammersmith Odeon, le Hiato accentue la vitesse
et la clarté de la voix de Springsteen, mais atténue
un peu sa puissance vocale.
Puissance de sortie : 300 watts par canal sous 8
ohms
Entrées : 4 entrées lignes RCA dont 2
commutables XLR, une phono (en option)
Sorties : une pré + une ligne
Dimensions : L 500 x l 455 x h 220 mm
Poids : 38 kg
Prix : $8 900 ($10 175 avec étage phono) [à la
date de la parution mars 2010 - NDLR]
Donc, pour faire court, le Hiato se montre brillant
dans les écoutes fortes musicalement, qui
nécessitent une certaine sensibilité dans les basses
ou des haut-parleurs exigeants comme les ATC ou
Magico. Il est certains que des hauts-parleurs plus
tolérants, comme les Verity Audio Finn (testés
dans ce même numéro), vont aussi tirer profit de
l'association avec le Hiato—dont le pré-ampli est
superbe—mais une bonne partie de son énorme
puissante sera à jamais gaspillée.
Le Plinius Hiato est une force de la nature, et il
faut compter avec lui. Si les circonstances s'y
prêtent—en compagnie de haut-parleurs et de
maillons exceptionnels—seule une poignée de
concurrents peuvent le défier. Même si tout n'est
pas encore joué dans ce segment, le Hiato n'a guère
de souci à se faire. Du moins pour l'instant. C’est
la révélation d’une référence.
Specifications & prix
Traduction : Didier Caizergues et DM
Un autre point mérite d'être mentionné. A-t-on besoin d'une puissance de sortie de 300 watts ? Oui et
Traduit de THE ABSOLUTE SOUND n°201 mars 2010
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<HL@GD<EKI<GFIK
Gc`e`lj?`Xkf
@ek\^iXk\[
8dgc`Ô\i
9\eZ_dXibG\i]fidXeZ\
E\`c>X[\i
K
KH 3OLQLXV +LDWR LV D EHDVW RI DQ LQWHJUDWHG DPSOLÀHU
I don’t know how else to put it. It’s big, heavy, and at
an indomitable 300Wpc simply outguns most of the
competition. Plus it loves teaching loudspeakers how to behave.
For me the Hiato recalls the New York street scene from the
movie Crocodile Dundee, where our hero, an Aussie from the
outback, is confronted by a mugger brandishing a modestly sized
switchblade. To the assailant’s horror a bemused Dundee takes
in the situation, then smoothly unsheathes and contemplates
his own horrifyingly long Bowie knife. Shifting his eyes between
the mugger’s weapon and his own, he utters the immortal line,
“That’s not a knife; now this is a knife.” Spend a few hours with
the Hiato and you know exactly what he means. Now this is an
amp.
In the language of the Maori of New Zealand, “hiato” means
“harmony” or “bringing together.” In an e-mail exchange Plinius’
senior technician Aidan Moody noted that the Hiato “came about
from the need to build on our recent evolution of products with
a integrated unit of the same high caliber.” Its beginnings can be
WUDFHGWRWKH2GHRQPXOWLFKDQQHODPSOLÀHUDQGODWHUWKH:
6$DPSOLÀHU7KH+LDWR·VDGGHGPXVFOHLVFRXUWHV\RI WZHQW\
RXWSXWGHYLFHVWHQSHUFKDQQHODQGDODUJHUSRZHUVXSSO\WKDQ
any previous Plinus integrated amp. The preamp stage is derived
IURPWKHFXUUHQWÁDJVKLS7DXWRURZKLOHWKHRSWLRQDOSKRQRVWDJH
clones design apsects of the Koru phono preamp. Moody noted
that “special attention was paid to noise sources such as power
rails and control data in particular. PCBs were carefully laid out
to ensure correct treatment of signals and appropriate distances
to isolate any unwanted effects from the audio. Wire and track
lengths are equal and layout is highly symmetrical to ensure
channel equality.” Additionally, key choices in components,
connections, and wire types were also made.
The Hiato carries over the wrap-around front panel from the
Odeon and 9200. Stylistically, the quasi-industrial look with its
exposed blue subchassis has aged well. Grab handles at the rear
will aid the courageous few who attempt to hoist the Hiato into
a rack. Per current Plinius practice, the broad front panel houses
no “big-screen” numerical display—a potential source of noise.
Rather, each input is indicated with a row of bright micro-LED
SLQOLJKWV$VLQJOHJHQWO\SXOVDWLQJEHDPVLJQLÀHVWKH+LDWRUHVWV
())DXiZ_)'('QEB>?PLIRQBPLRKA
in Standby mode. There is a change to the mute feature as it’s now
RQO\DFFHVVLEOHIURPWKHUHPRWHFRQWURO,QDSLQFK,OLNHEHLQJ
able to mute from the component as well.) The Hiato offers four
line-level inputs with WBT RCA connectors, an optional all-new
SKRQRLQSXWGHULYHGDVQRWHGIURPWKHKLJKSHUIRUPDQFH.RUX
and adjustable for gain and loading), and balanced XLR inputs
for CD and line. There’s also a home-theater bypass, a groundlift toggle, remote IR output, 12V triggers, and a 3.5mm frontpanel jack for portable media. Four pairs of speakers terminals
are provided for bi-wiring. In a harmonious nod to going green,
the Hiato also adheres to the latest international standards to
eliminate substances harmful to the environment. Finally, there’s
an aluminum full-function remote with the kind of nightstick
heft that would make a prison guard proud.
,W·VIDLUWRVD\WKDW,·YHEHHQ7$6·VXQRIÀFLDO3OLQLXVUHYLHZHU
for a few years. Recently I’ve written about the 9200 integrated,
WKH&'SOD\HUDQGWKHSRZHUKRXVH6%DPSOLÀHU>I lived
ZLWK WKH 3OLQLXV 2GHRQ PXOWLFKDQQHO SRZHU DPSOLÀHU DQG WKRXJKW LW ZDV
of reference quality.—RH] Let me be clear from the outset—the
Hiato is not just a beefed-up 9200. Nor is it an SB-301. Its sonic
character has the Plinius signature—rich though not overly
ripe mids, solid tightly controlled lower octaves, and superbly
extended treble. Where the 9200 seemed to show its musical
best from the midrange outward, the Hiato starts from a deeper
SODFHYLUWXDOO\UHGHÀQLQJWKHQDWXUHDQGWLPEUHTXDOLW\RI ORZ
frequencies in this segment of the market. Rocket-sled transient
attack has always been a staple of Plinius designs, and that hasn’t
changed. But the Hiato is even more dynamically resourceful
than previous integrated models by virtue of its massive power
supply. There’s no sense of compression; instead, it throws
lightening bolts. The only thing comparable to the experience
of listening to the Hiato through a major speaker system like the
0DJLFR9WREHUHYLHZHGLQRXUQH[WLVVXHZRXOGEHMRLQLQJ
the circus and having yourself shot from a cannon.
The Hiato’s greatest achievement, however, is reserved for
subtler matters, like the interplay of tonal and micro-dynamic
contrasts. It somehow draws sharper distinctions between adjacent
images than most amps. It creates a sort of sonic topography that
places each vocal and orchestral player in physical relief vis-à-vis
each other. Put another way, each section of the orchestra—even
<HL@GD<EKI<GFIK$Gc`e`lj?`Xkf@ek\^iXk\[8dgc`Ô\i
HDFKLQVWUXPHQWZLWKLQWKDWVHFWLRQ³LVKHDUGGHOLYHULQJVSHFLÀF
highly graduated volume and timbral information. The Hiato
DFFHQWV QRWHE\QRWH GLVWLQFWLRQV ÀUPO\ JUDVSLQJ WKHP IURP
beginning to end, as in the Tchaikovsky Violin Concerto with
Anne Sophie Mutter and the LSO [Telarc].
The Hiato is not a sweetening device. And it doesn’t tend
to darken images. Its character has a cooler, drier dimension,
particularly in the extended treble but also in the lower octaves
where it exhibits such uncanny control. That’s not to say the
+LDWR LV D KHDUWOHVV FROG ÀVK RI DQ DPS ,W ZLOO UHYHDO D WUXO\
romantic recording for what it is, but it will also allow you to hear
a pair of backup singers overloading a microphone deep in the
mix on a Linda Ronstadt track like “Poor Pitiful Me” from Simple
Dreams [Asylum]. And it exposes layers of information in the way
an archaeologist brushes away millennia of dust and debris from
a Bronze Age relic no bigger than your thumbnail. But don’t look
for it to have the emotive warmth of the Pass Labs INT-150
or the soothing, delicate, and comparatively darker top end of
the tube-hybrid Magnum Dynalab MD-309. Plinius amps have
generally opted for a fast and slightly brilliant presentation, and
so it goes with Hiato.
As I had just installed the Sumiko Celebration Palo Santos
moving-coil cartridge in my system, the timing couldn’t have been
better when it came to giving the Hiato phonostage a whirl. It’s
easy to access the gain and loading DIP-switches from the Hiato’s
EDFNSDQHO$WÀUVW,QRWHGDELWRI ORZOHYHOKXP³DOOWUDFHVRI which disappeared beneath normal playback levels. However, I
have since been informed that this was an early-production-run
anomaly and has been solved with minor re-routing of some
internal wiring. Nonetheless, compared to my current reference
the JR Transrotor Phono II, the Hiato fares very well indeed. It has
DZDUPHUVLONLHUÁDYRUWKDQWKH-57DQGH[KLELWVDVWURQJHUDQG
PRUHVSHFLÀFVHQVHRI WKHWKUHHGLPHQVLRQDO%DVVSHUIRUPDQFH
is roughly on a par with the JRT, which is to say very good. In
fact, once I began listening to LPs through the Hiato I essentially
gave up listening to digital for most of this review’s duration.
The Plinius unit breathed new life into old records, uncovering
miniscule details that I didn’t remember hearing before. Even on
a recording as familiar as Fleetwood Mac’s hit Rumours [Warner],
the Hiato’s lack of compression and accuracy of timbre made
songs like “Dreams” and “Second Hand News” sound as if
WKH\·GEHHQUHFHQWO\UHPDVWHUHG/LNHWKHEHVWDPSOLÀFDWLRQWKH
Hiato has the resolution to bring out the inner life in acoustic
instruments and vocal harmonies. On Rumours I developed a
new appreciation and respect for Mick Fleetwood’s colorful and
textured drumming, Lindsey Buckingham’s stunning guitar work,
and the overall sonic brilliance of the production.
On the direct-to-disc recording The Power and the Glory [M&K
RealTime], the Hiato brought the full breadth and dynamic voice
RI WKHRUJDQRI WKHÀUVW&RQJUHJDWLRQDO&KXUFKRI /RV$QJHOHV
to life. More than any single attribute I admired the absence of an
electronic curtain overlaying the soundspace. Instead, there was
DQRUJDQLFDEVROXWHVHQVHRI PXVLFVLPSO\RFFXUULQJLQVSDFH
UDWKHUWKDQEHLQJUHSURGXFHGYLDDKLÀ6RXQGVWDJHGHSWKZDV
superb, and thanks to the thirty-two-foot pipes and the intensity
from the high-pressure trumpets, the scope of the venue began
to take shape in my room. What really struck me was the ultralow-level detail that the Hiato seized upon during “The Bells of
()+DXiZ_)'('QEB>?PLIRQBPLRKA
St. Anne de Beaupre.” Here, the organ plays a deceptively simple
motif of delicate and seemingly distant church bells supported by
DORZOHYHOEDVVWUHPROR,I \RXUV\VWHPDQGWRQHDUPFDUWULGJH
is capable, this track will recreate a voluminous acoustic space
and a weird rumbling that sounds like a seismic fault-line opening
beneath your house. I’ve never heard this track reproduced in my
room at this level of excellence.
Since I reviewed the Plinius SB-301, it’s only natural to draw
comparisons. The Hiato reveals a cooler personality in the upper
octaves than the rosier-complected SB. Some of the ease and
double-jointed suppleness that is so much a part of the SB’s
lower and middle octaves tightens somewhat. Harmonics grow a
little harder; the softer currents of air that seem to lift the treble
with the SB-301 are a little thinner and cooler with the Hiato.
On a track like Bruce Springsteen’s “Thunder Road” from the
Hammersmith Odeon concert, the Hiato accentuates the speed
and clarity of Springsteen’s vocals, but there is also a little less
bloom to his voice.
Another point bears discussion. Do you need 300Wpc? Yes
and no. Two highly demanding speakers I had on hand, my own
ATC compact monitors and the Magico V2, never came nearly
as alive as when the Hiato was propelling them. The soundstage
lacked elevation, and both speakers sounded darker, looser, and
PRUH G\QDPLFDOO\ VWLÁHG ZLWK PRVW DPSV 7KH +LDWR UHPRYHG
WKHVH UHVWULFWLRQV DQG DUWLÀFHV 0XVLFDO WH[WXUHV LQFUHDVHG LQ
complexity to the degree that I began to forget the overall chain
of electronics. I became involved in a more basic elemental way.
So the short answer is, the Hiato truly shines at being assigned
the large-caliber jobs that require bringing low-sensitivity or
demanding speakers like the ATC or Magico into line. Certainly,
OHVVGHPDQGLQJVSHDNHUVOLNHWKH9HULW\$XGLR)LQQUHYLHZHGLQ
WKLVLVVXHDUHDOVRJRLQJWREHQHÀWIURPWKH+LDWR³LWVSUHDPS
stage is superb—but a lot of its output potential is just going to
be wasted.
The Plinius Hiato is an audacious force to reckon with.
Under the proper circumstances—paired with an exceptional
loudspeaker and source components—only a handful of
competitors can challenge it. While the last word has yet to be
spoken in this segment, the Hiato needn’t worry, at least for now.
This is benchmark performance that speaks volumes.
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