Rendement énergétique dans le lavage de pièces en milieu
Transcription
Rendement énergétique dans le lavage de pièces en milieu
Whitepaper Rendement énergétique dans le lavage de pièces en milieu aqueux Réduire la consommation en énergie globale d’une machine pour le nettoyage de composants en milieu aqueux est une contribution essentielle pour une production économique en matière d’énergie et de ressources. Ceci est le résultat d’analyses effectuées sur une machine de lavage de pièces en milieu aqueux, dans le cadre du projet de recherche interdisciplinaire « Fabrique ETA » de l'université technique de Darmstadt, pour une efficacité énergétique en fabrication. Au regard des coûts croissants de l’énergie et d’une concurrence internationale de plus en plus féroce, l’efficacité énergétique en production est devenue un élément-clé pour l’industrie allemande. Dans cet objectif, les entreprises locales sont tenues de réduire à la fois la consommation d’énergie et les émissions de CO2 dans leur production. Pour qu’à l’avenir, les entreprises puissent déterminer et exploiter de manière approfondie et par elles-mêmes leurs potentiels d’économie, l’université technique de Darmstadt et 39 partenaires de l’industrie ont lancé le projet de recherche, « Efficacité énergétique de fabrique » (fabrique ETA). L’objectif de ce projet de recherche consiste à élaborer et envisager des solutions pour l’amélioration au plan de l’énergie de la production industrielle de manière à rendre possible une économie d’énergie pouvant aller jusqu’à 40 % par l’intégration du bâtiment, de l’infrastructure technique et de la machine. Le nettoyage de composants comme champ d’investigation En raison de son importance croissante dans l’industrie et dans ses processus à forte consommation d’énergie, le nettoyage de composants est au centre des préoccupations de l’ETA. Les possibilités d’optimisation et d’économie dans les processus de lavage et de séchage ont fait l’objet d’études avec une machine de traitement par aspersion-immersion à deux bains. En règle générale, trois étapes sont appropriées pour l’optimisation de l’efficacité énergétique des processus de nettoyage de pièces : 1) réduire les pertes système et propres à la machine par une protection ou une isolation thermiques adéquates, 2) minimiser et revaloriser les pertes internes par une accumulation et une récupération effectives (récupération d’énergie intégrée) et 3) autoriser une régénération d’énergie intelligente dépassant les limites de la machine (intégration). Dans ce contexte, quatre principaux points d'intervention ont été identifiés afin d’y puiser la plupart des potentiels d’économie en matière de coûts d’énergie et d’électricité. Ces quatre points sont : 1) le chauffage de l’eau de traitement par mise en réseau externe, 2) l’accumulation et la récupération de la chaleur propre de la machine et son exploitation rentable pour le préchauffage de l’air de séchage, 3) la récupération de chaleur de l’air évacué et 4) le suivi par capteurs des processus. Considérant l’ensemble des besoins en énergie de la machine de lavage, on peut atteindre globalement, selon l’état actuel des développements, jusqu'à 35 % d’économie d’énergie avec un équipement de machine, une configuration du processus et une intégration intelligente appropriés. Figure 1 : L’analyse des sous-ensembles et des processus Sur la base de cette hiérarchie, l’étude s’est concentrée tout d’abord sur le chauffage de l’eau de traitement dans le but de mettre au point un mode d’échange pour un transfert de chaleur reproductible. Aux fins d’intégration énergétique, il s’agissait ensuite de pouvoir utiliser la chaleur technique de l’environnement de production dans le processus d’échange. Figure 2 : Couplage de l’eau de traitement (prototype) Paramètres d’échange de chaleur pour le chauffage de l’eau de traitement Dans une chaîne de production, le lavage de pièces a pour effet une dissipation de chaleur. Cela signifie que de l’eau doit être ajoutée dans le processus pour obtenir la propreté de composant requise par des bains de nettoyage à température contrôlée. Pour pouvoir déterminer la consommation d’énergie de la machine de lavage de pièce analysée, un processus standard a été conçu et l’influence de la température du liquide, la taille de lot, la configuration du processus (lavage, rinçage, séchage) et la durée de fonctionnement sur la consommation d’énergie globale a été systématiquement étudiée. L’intérêt s’est porté ensuite sur le comportement des entreprises en matière d’énergie : avec quelle forme d’énergie le chauffage des bains de traitement conformément au niveau de la technique est réalisé – courant de chauffe conventionnel ou sur la base de sources d’énergie alternatives comme par exemple l’eau chaude disponible tirée de l’énergie solaire thermique, de la cogénération ou de la chaleur technique sous forme de chauffage à distance. Cette considération a mené au profil d’exigence suivant : le mode d’échange recherché devait assurer une température constante allant jusqu’à 75 °C sans utiliser de courant de chauffe et la sécurité du processus sans nuire à l’efficacité du lavage, ni à la qualité de l’eau de traitement. Il devait d’autre part réagir de manière flexible aux différentes sources de chaleur et, en outre, fournir la chaleur plus rapidement et plus spontanément que l’utilisation de courant traditionnelle. De cette manière, on réduisait les délais de mise en production et compensait plus rapidement les brèves pertes de température dues par exemple à la mise en place de gros composants. L’échange de chaleur devait s’effectuer quasiment sans pertes afin de pouvoir exploiter intégralement le potentiel d'économie de 35 % recherché. Le module d’échange thermique Sur la base de ces connaissances, un module d’échange thermique utilisant la chaleur disponible pour le chauffage des liquides de nettoyage a été mis au point. Un procédé d’échange thermique à haut rendement avec tubes coaxiaux assure un transfert pratiquement sans pertes de la chaleur dégagée par le milieu de chauffage sur le liquide de nettoyage et son renvoi ensuite dans le processus de lavage. Afin de garantir une plus grande flexibilité, il a été veillé à ce que le courant de chauffe puisse être remplacé de manière rentable par de l’eau chaude provenant de sources d’énergie alternatives et à ce que l’amenée de chaleur (eau chaude) de trois sources d’énergie différentes soit possible : 1. Utilisation de l’eau chaude du traitement thermique, 2. des processus de cogénération existants ou 3. de la production d’eau chaude provenant d’énergies renouvelables (énergie solaire thermique). Les résultats de l’étude montrent que le module d’échange thermique permet de réduire de plus de 90 % la consommation de courant pour le chauffage des milieux et de minimiser en même temps des émissions de CO2 correspondantes. Poursuite de l’exploitation des potentiels d’économie Avec le procédé d’échange thermique nouvellement mis au point, on dispose d’une possibilité d’alimentation directe de la chaleur dégagée par l’environnement de production dans le processus partiel du nettoyage de composants et d’optimiser le bilan énergétique d’une entreprise dans le sens de la norme EMAS DIN EN ISO 50001. Comme on l’a déjà mentionné au début, il existe, outre le chauffage d’eau de traitement, d’autres approches susceptibles de permettre une amélioration de la consommation d’énergie dans les processus de nettoyage de composants. Les travaux de recherche et de développement en matière de protection et d’isolation thermiques fournissent de nouveaux résultats : les possibilités d’économie mentionnées peuvent par conséquent être garanties par une protection thermique intégrale efficace de la machine et la récupération intelligente de la chaleur propre de la machine pour les processus de séchage, en liaison avec un chauffage intégré de l’eau de traitement. Cette économie d’énergie minimise d’autre part la dissipation thermique de la machine et contribue ainsi à l’amélioration des conditions sur les postes de travail dans l’environnement de la machine. Elle réduit également la pollution de l’air dans les hangars de production. Une économie des frais d’entreprise qui seraient indispensables pour l’évacuation et la climatisation de l’air dans les hangars est ainsi assurée. En 2016/2017, des études détaillées suivront à propos de la récupération de chaleur de l’air évacué et d’une intelligence de processus par capteurs de suivi de la production. Des considérations préliminaires montrent aujourd’hui déjà d’autres intéressantes approches systématiques aux potentiels d’économie supplémentaires. Globalement, le projet ETA montre clairement que les potentiels d’économie ne sont pas dus uniquement à l’optimisation de la machine, mais aussi et, de manière plus nette encore, quand il existe une intégration thermique de la machine, du bâtiment et de l’environnement de production. La directive écologique EMAS de l’Union européenne Le système de gestion de l’environnement EMAS (Eco-Management and Audit Scheme) représente la base dans l’Union européenne selon laquelle les entreprises peuvent mettre en place, de leur propre initiative, un système de gestion de l’énergie et de l’environnement (EMAS DIN EN ISO 50001) dans le but d’améliorer en permanence leur compatibilité écologique et leur viabilité. Les entreprises employant plus de 250 collaborateurs et réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions y sont même déjà tenues depuis le mois de juillet 2015. Le certificat EMAS représente également la condition pour une exemption partielle de la redevance CEE ainsi que, à l’avenir, pour l’allégement des entreprises de production en matière de taxe sur l’électricité et l’énergie. Auteur : Joachim Schwarz, directeur des services Développement avancé et Production chez MAFAC – E. Schwarz GmbH & Co. KG.