JRC Conference Proceedings - Arts and Science Open Journals

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JRC Conference Proceedings - Arts and Science Open Journals
Journal of Religion & Culture
Espace, Culture et Tradition dans L’Histoire des
Etas-Unis.
Bory, Francienna.
Journal of Religion and Culture: Conference
Proceedings. 16th GRSA Interdisciplinary
Conference, Montreal, QC (February 2011). 1-12p.
The JRC’s Conference Proceedings series represents a
selection of papers presented at the annual Graduate
Religion Students Association Interdisciplinary Conference,
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© 2011 Francienna Bory
ESPACE, CULTURE ET TRADITION DANS L’HISTOIRE DES ETATSUNIS
FRANCIENNA BORY
UNIVERSITE DES ANTILLES ET DE LA GUYANE: DEPARTEMENT PLURIDISCIPLINAIRE DE LETTRES
ET SCIENCES HUMAINES
Au début du XVIIe siècle, l’immigration en provenance des pays d’Europe à
savoir l’Angleterre, la France, la Hollande, l’Allemagne, la Suisse, vers les colonies
britanniques américaines est un phénomène sans cesse renouvelé. Traversant
l’Atlantique, ces émigrés se dirigent tous vers ce pays l’Amérique, qui leur promet la
liberté : liberté de pensée, liberté religieuse, liberté politique. Des raisons diverses,
souvent justifiées, poussent des familles entières à quitter leurs pays d’origine, leur
culture, leur mode de vie établi, pour bâtir une civilisation nouvelle sur un continent
où tout est à faire, à construire, à organiser et à créer. Des cultures, des langues, des
modes de vie différents, mais surtout des religions différentes cohabiteront, dans un
espace, une communauté, une colonie et plus tard une nation. Le multiculturalisme
prend toute sa signification dans ce pays où la religion fut un facteur d’unification.
S’il est vrai que la religion servit de prétexte pour la colonisation de la Côte Est
au début du XVIIe siècle, il n’en fut pas de même pour ce qui communément appelé
la conquête de l’Ouest, où la recherche de nouvelles terres et la soif de l’or
conduiront des hommes et des femmes, à partir à la découverte de ces immenses
espaces inexplorés. Des hommes et des femmes s’activeront pour dominer ce
territoire qui deviendra leur patrie. La marche vers l’Ouest se fera au détriment des
tribus indiennes, certaines seront déportées, d’autres massacrées.
Dans cet espace où chacun cherche à préserver sa liberté et à assouvir sa soif
de terre, la plupart des colons s’intégreront dans ce continent aux cultures multiples,
d’autres perpétueront leurs langues, leurs coutumes, leurs traditions et s’isoleront,
restant autant que possible à l’écart du monde et du progrès, vivant en communauté
et respectant à lettre les principes bibliques: ce sont les Amish.
IMPACT DE LA RELIGION SUR LA CREATION DE L’IDENTITE AMERICAINE
Daniel Boorstin dans son ouvrage intitulé Histoire des Américains écrit : « Ce
qui caractérise l’Amérique dans sa maturité, c’est sa capacité sans égal à niveler le
temps, et l’espace, d’effacer les différences entre les lieux, entre le présent et la
passé. »1 L’Amérique doit sa diversité religieuse à tous ces hommes qui au nom de
leurs convictions religieuses ont fondé les colonies britanniques américaines. Que
serait l’Amérique sans le Pères Pélerins, John Smith, William Penn ou encore John
1
Daniel Boorstin, Histoire des Américains, (Paris : Armand Colin, 1981) p.1197
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Winthrop pour ne citer qu’eux ? L’année 1620 marque vraiment le début de
l’aventure de la colonisation de ce qui deviendra l’Amérique, bien que la première
colonie prend naissance à Jamestown en Virginie en 1607. En effet ce sont eux, les
Pères Pélerins qui jetteront les premières bases de la future Amérique dans la Baie du
Massachusetts. C’est le début de la colonisation de ce vaste continent, fondé sur des
principes religieux avec le rejet de l’Eglise établie d’Angleterre. L’histoire du
peuplement des Etats-Unis s’inscrit aussi dans une optique à la fois économique et
capitaliste. Trois groupes de colonies distinctes de par l’origine des colons, de leur
appartenance religieuse, mais aussi de leur langue prendront naissance: les colonies
du Nord comprenant Massachusetts, le Connecticut, le Rhodes Island et le New
Hampshire, celles du Sud composées de la Virginie, le Maryland, la Caroline du
Nord et du Sud, et la Géorgie et enfin les colonies du Centre avec le Delaware, New
York, le New Jersey et la Pennsylvanie. Ce continent sera le point de départ
d’immenses mouvements de colonisation qui porteront, à partir du XVIe siècle, les
peuples européens hors de leur continent. Entre 1630 et 1640, ce sont plus de 20000
anglais qui s’installent dans les colonies britanniques. Les premiers immigrants qui,
au début du XVIIe siècle fondent les Treize premières Colonies, noyau des futurs
états de l‘Union, portent en eux le germe même de la naissance de nombreux
mouvements religieux issus de la Réforme. Les anglicans prennent possession de la
Virginie, les presbytériens et les congrégationalistes issus des Pilgrims Fathers
débarqués du Mayflower s’installent en Nouvelle-Angleterre et dans le
Massachusetts ; les quakers, quant à eux, fondent la Pennsylvanie, ouverte en théorie
à toutes sortes de religions chrétiennes. Cette région sera le lieu d’implantation des
Amish, Mennonites et autres sectes anabaptistes ; la Caroline du Nord et du Sud
ainsi que la Géorgie seront le fief des méthodistes. Les baptistes quant à eux
évangéliseront les Etats du Sud. Des Hollandais, calvinistes et Mennonites, bâtiront
la ville de New York.
Une certaine uniformité présente dans les colonies de la Nouvelle-Angleterre
donna lieu à une
homogénéité culturelle où l’orthodoxie, s’inscrit
dans
l’organisation même de la colonie : un quotidien régi par la religion. Le caractère
religieux est plus accusé, plus profond. La religion gouverne non seulement la vie
privée mais aussi celle de la famille et régit même la vie publique. La signature du
May Flower Compact a entraîné une catégorisation de l’espace et des individus,
imposant ainsi des limites à la fois territoriales car il n’existe pas de véritable échange
et de circulation des idées et des hommes et morales et religieuse, un enfermement
dû à une lecture littérale de Bible avec non seulement une intolérance vis-à-vis vis de
l’autre avec des cas de bannissement d’exclusion de la colonie comme Mary Dyer
bannie puis exécutée pour des motifs religieux. Dans les colonies du Centre, où la
Philadelphie bien qu’étant nommée la cité de l’amour fraternel est composée de
groupes religieux anabaptistes, tels que les Amish, Mennonites, Huttérites et de
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membres appartenant à la même obédience que son fondateurs William Penn, les
quakers, les groupes religieux ne fraternisent pas. On assiste alors à la construction
d’une identité commune à chaque groupe, et de ces trois groupes de colonies émerge
une multitude d’identités religieuses, toutes convaincues du bien fondé de leurs
croyances.
Les différentes Eglises, toutes confessions confondues cohabitent ainsi, vivant
en bonne intelligence, chacune respectant les doctrines : anglicans, catholiques,
fondamentalistes, certaines confessions ayant pour doctrine une foi rigide, une
interprétation littérale de la Bible, accompagnée d’une morale austère. La multiplicité
des religions n’est pas cependant synonyme de liberté, car chacun pour être reconnu
doit entrer dans un espace religieux. C’est cet espace qui permet à l’individu de se
définir en tant que membre de la communauté. Si l’on compare la Virginie aux deux
autres groupes de colonies, il ressort que l’Eglise n’a pas joué le même rôle ; l’absence
de dissidents a permis d’avoir une stabilité religieuse et même une uniformité car les
colons respectaient l’Eglise établie d’Angleterre. Si les colonies de la NouvelleAngleterre et du Centre sont le résultat d’une immigration extérieure au continent, le
cas du Connecticut est tout à fait remarquable car il s’inscrit dans une optique
d’occupation d’un espace et de déplacement d’hommes à l’intérieur du territoire. En
effet, des raisons religieuses mais aussi économiques sont à l’origine d’une migration
à l’intérieur d’un espace et de la formation d‘un sous-groupe à partir d’un groupe
existant. Mouvement, déplacement d’un groupe vers un autre groupe religieux,
enfermement du groupe dans un espace donné avec élaboration d’une frontière afin
de sécuriser la communauté comme ce fut le cas pour la Géorgie, les colonies
britanniques américaines sont à la fois des lieux d’affirmation de l’identité du groupe
et des identités religieuses multiples.
Entre 1607 et 1733, Les treize colonies qui prennent naissance le long des
côtes de l’Atlantique Entre 1607 et 1733 avaient toutes en commun une unité de
langue : l’anglais, facteur unificateur. Pourtant, la religion n’unifia pas le pays mais
c’est la langue qui devint l’ instrument d’unification car au XVIIe siècle les colons
sont presque tous d’origine britannique. Il s’ensuit que dès le début de la
colonisation, la langue anglaise, les coutumes, les lois et le droit anglais sont
transportés dans ces colonies et deviennent la référence culturelle à laquelle
s’accrochent les colons. En effet, c’est une société coloniale anglaise qui s’impose,
bien que des Hollandais, des Français Huguenots, des Allemands aient contribué à la
formation de ce pays. L’école sera elle aussi d’inspiration religieuse, car elle
correspond à une tradition présente en Europe où la religion doit être la base et le
fondement de tout enseignement. Tous, anglicans, quakers luthériens, calvinistes,
mennonites considéraient que le premier objectif de l’école était de donner une
formation spirituelle. C’était le lieu dévolu à l’approfondissement de la foi. En dehors
de ces divers apports de population qui firent de l’éducation leur cheval de bataille,
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certains groupes religieux se chargèrent, eux aussi, de prendre en main
l’alphabétisation des jeunes colons tout en inculquant leurs propres principes
religieux. Des associations, The Anglican Society For The Promotion Of Christian
Knowledge, et The Anglican Society for the Propagation of the Gospel in Foreign Parts
prennent en charge l’éducation des colons selon leurs propres convictions religieuses.
Moyen de conversion, d’affirmation de cette religion qui fut délaissée par les
premiers colons d’origine britannique réfugiés dans ces colonies, forme de
reconquête du territoire, la contribution de l’Eglise anglicane dans le domaine
éducatif fut la prise en charge de l’éducation par les missionnaires venus
d’Angleterre.
De tous les colons qui adoptèrent les colonies britanniques comme nouvelle
patrie, les catholiques ne réussirent pas comme les autres religions calvinistes,
protestantes et luthérienne à s’imposer, à la fois en tant que religion et en tant que
culture car l’Amérique coloniale était fortement protestante et le courant de pensée
qui prédominait était le protestantisme. Seuls ceux qui adoptèrent cette idéologie y
trouvèrent leur place et furent considérés comme ayant en sorte le droit de cité et
donc furent reconnus. Cela explique, en partie, la prédominance de toutes ces écoles
protestantes. La suprématie de la religion protestante permit de maintenir une
certaine cohésion sociale et religieuse, car indépendamment des dogmes, et de
l’idéologie, les objectifs étant les mêmes, quelle que soit la religion car « ce qui rend
l’expérience américaine unique c’est la diversité des pratiques religieuses. »2 Dans
cette mosaïque de religions, il convient de mentionner la présence de familles juives
venues d’Europe dès le XVIIe siècle. L’Amérique coloniale fut à la fois un vecteur de
socialisation forcé, d’intégration religieuse dans un courant de pensée partagé par
tous, volontairement imposée par les premiers colons. Travail d’évangélisation par
l’appropriation de l’espace c’est le facteur religieux qui sera à l’origine de la création
et du peuplement des villes. De plus, le développement distinct et inégal de
l’éducation dans les colonies a donné naissance à l’absence de toute centralisation de
l’éducation et à un système éducatif propre à chaque propre à chaque Etat, héritage
colonial du XVIIe siècle.
II) TERRITOIRE ET ESPACE DANS L’HISTOIRE DES ETATS-UNIS.
XVIIe siècle : les Puritains débarqués sur la côte Est voulaient construire un
monde fidèle à leurs principes religieux et la colonisation n’était que le résultat de la
Providence et donc la présence de Dieu. Leur vision du Monde étant essentiellement
théocratique, l’organisation de politique de la colonie devait elle aussi être
théocratique. En 1607 les colons débarqués en Virginie s’approprièrent une partie du
Nouveau Monde. Tout opposait ces deux groupes : le premier composé de
Ronald Koven,Dinah Louda,” Mythe et Fondements “Etats-Unis, Peuple et Culture,( Paris : La
découverte ,2004), p. 84-85.
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séparatistes et les seconds appartenant à l’église d’Angleterre. Entre les deux
groupes demeurait un espace vide, qui ne sera occupé que vers 1682. La Louisiane
sera la première étape vers l’Ouest en 1803, la France donne la possibilité aux
américains de doubler leur territoire. Au milieu du XVIIIe siècle, les premiers
immigrants partent à la découverte des terres de l’ouest, La marche vers l’Ouest,
vers des terres inconnues et convoitées commence au XIXe siècle. C’est entre 1860 et
1880, qu’a lieu la colonisation de ce vaste territoire qui s’étend de l’ouest du
Mississippi au-delà des Rocheuses. La côte Atlantique témoin de la première
installation d’immigrants, n’est plus le lieu de refuge, mais une nouvelle conquête
territoriale voit le jour, pèlerins et colons cèdent la place aux pionniers et les fronts
forment une frontière entre deux civilisations qui s’affrontent : la civilisation blanche
et la civilisation indienne, non considérée comme telle aux yeux des pionniers. Des
régions vierges de toute civilisation deviennent peu à peu des lieux où la civilisation
et la culture des pionniers s’implantent. Augmentation de la population, afflux
d’immigrants européens, et vote de lois comme celle 1864 qui garantit du travail au
futurs immigrants, entraînent une forte augmentation de la population, On assiste
alors à un mouvement des américains de l’Est et du Centre Nord vers l’Ouest ce qui
permet d’affirmer que le peuplement des Rocheuses et des Grandes Plaines sera
surtout le fait d’Américains. La période comprise entre 1860-1870 correspond à la
colonisation des Rocheuses liée à l’exploitation des mines qui sera remplacée par
l’agriculture et l’élevage de moutons. La colonisation des Grandes Plaines quant à
elle fut l’œuvre d’éleveurs et d’agriculteurs, plus connus sous le nom de cowboys.
Cette expansion territoriale continue avec la victoire de la guerre contre le Mexique
qui repousse la frontière du Sud-ouest jusqu’au Rio Grande assurant ainsi
l’acquisition du Nouveau Mexique et de la Californie, expansion qui se fait au
détriment des Indiens qui refusent l’assimilation. Stephen Steinberg dans Ethnic
Myths, cite un extrait du New York Evening Post de l’époque, justifiant les exactions
commises à l’égard des tribus indiennes :
Les mexicains sont des indiens, des indiens aborigènes…Ils ne possèdent pas
les aptitudes qui leur permettraient d’exister de manière indépendante et d’être
reconnus La Providence en a ainsi décidé, et il serait absurde de nier l’évidence.3
La progression des colons entraîne la réduction des terres indiennes. De plus
en 1830 la Indian Removal Act autorise le déplacement des tribus indiennes vers un
territoire réservé à l’Ouest du Mississippi. La notion d’espace et de frontière trouve
donc son application dans le Destin Manifeste des Etats-Unis, car le destin de cette
Amérique en mouvement est dicté par Dieu ou la Providence comme ce fut le cas
pour les premiers colons. Il convient aussi d’ajouter que les chemins de fer
Stephen Steinberg, Ethnic Myths (Boston: Beacon Press, 2001), p. 22 “The Mexicans are Indians –
Aboriginal Indians… They do not possess the elements of an independent national existence.. Providence has so
ordained it, and it is folly not to recognize the fact.”
3
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transcontinentaux ont joué un rôle majeur dans la conquête des terres vierges, dans
les mouvements et déplacements de population, d’appropriation et de mise en valeur
de l’espace au détriment des populations existantes.
III- LES AMISH : UNE COMMUNAUTE CONFINEE DANS UN ESPACE RELIGIEUX, CULTUREL ET
TERRITORIAL.
S’il est vrai que la cohabitation de différentes religions a donné une
couleur particulière à l’Amérique, d’autres groupes ont résisté à se fondre dans cet
espace : ce sont les Amish. La Réforme Protestante donna naissance à un certain
nombre de mouvements religieux dont les adeptes refusaient l’autorité de l’Eglise
catholique. Un mouvement plus radical basé sur l’observance stricte des principes
bibliques avec une ligne de conduite éloignée de l’Eglise catholique naquit en Suisse
et devint l’Eglise Réformée. Celle-ci se développa en Allemagne, en France, en
Belgique, en Hollande et en Hongrie. Les Amish et Mennonites sont issus de ce
mouvement qui eut lieu en Europe au XVIe siècle. En 1517, sous l’impulsion des
Réformateurs, Martin Luther, en Allemagne et Jean Calvin en Suisse et France, une
nouvelle Eglise apparut. Elle rassembla tous ceux qui pensaient que seule la Bible
devait servir de guide. Avec Jacob Ammann, évêque mennonite de Berne en Suisse,
naquit une branche plus radicale, les Amish. Cet évêque ainsi que ses adeptes
avaient une vision rigide de la religion. Plusieurs congrégations alsaciennes suivirent
Ammann et devinrent les Amish. De leur côté, les Anabaptistes suisses allemands
devinrent des Mennonites. Jacob Ammann mit aussi l’accent sur la nécessité de
mener une vie simple, conforme à l’enseignement de la Bible. En outre, les adeptes
de cette confession refusaient le baptême tel qu’il était pratiqué. Ces dissidents furent
rangés sous la dénomination d’anabaptistes. Les premières communautés
anabaptistes, s’implantèrent en Pennsylvanie entre 1710 et 1730.4 Terre de tolérance,
l’Amérique coloniale devint le premier lieu où se trouvaient regroupées des
confessions diverses, des communautés religieuses, dont l’unique revendication était
la liberté de culte. Dès 1712, et jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, des centaines d’Amish
et de Mennonites s’établirent dans le Sud-Est de la Pennsylvanie, dans les vallées
fertiles de la région. Ils occupèrent les plaines alluviales de Lancaster. Les Amish qui
arrivèrent aux Etats-Unis après 1817 débarquèrent dans les ports de New York,
Philadelphie et Baltimore.5 Ils se dirigèrent vers l’Ohio, l’Iowa, l’Indiana, le
Tennessee et le Missouri. Pendant toute la moitié du XIXe siècle, on assista à une
grande mobilité des Amish à l’intérieur des Etats-Unis. La recherche de terres
agricoles fertiles entraîna une migration de la population d’Est en Ouest et du Nord
vers le Sud, ce qui contribua à la formation de nouvelles communautés.
4 Isaac Horst, A Separate People, An insider view of the old Mennonite, Customs and tradition, (Ontario:
Herald Press, Waterloo, 2000), p. 29
5 Steven Nolt, A History of the Amish, (Intercourse Pennsylvania: Good Books, 1968), p. 94
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L’immigration Amish s’est surtout caractérisée par un déplacement de groupes, c’està-dire de familles entières, de colonies, contrairement aux autres peuples.
Toute communauté Amish a pour base la famille, c’est le nombre de familles
qui détermine le nombre de congrégations, encore appelées church districts. Il ne peut
y avoir de déplacement d’individus isolés ou d’une famille isolée, car dans ce cas la
notion même de communauté disparaîtrait. Il existe deux groupes distincts les Old
Order Amish ou Vieil Ordre Amish, encore appelé House Amish dont les membres se
réunissent pour le culte toutes les deux semaines, non pas dans une église mais à
tour de rôle dans les familles, ou dans les fermes6, et les les New Order Amish ou
Nouvel Ordre Amish ou Church Amish. L’un des premiers référents se nomme The
Schleitheim Articles datant de 1525. Ces articles au nombre de sept, soudent les
communautés anabaptistes dans la mesure où elles définissent un certain nombre de
principes à respecter. Ils imposent des règles à l’individu mais aussi à l’ensemble de
la communauté. Les sept articles traitent du baptême pour les adultes,
l’excommunication, le partage du pain, la séparation du monde, le berger, c’est à dire
le guide spirituel, le rejet de tout serment. Le deuxième référent est l’Ordnung, un
ensemble de règles qui permet de maintenir la cohésion l’identité et l’ordre à
l’intérieur du groupe. Il définit les lois morales auxquelles le groupe doit se
conformer. Tout membre appartenant à la communauté doit se soumettre aux règles
de l’Ordnung qui se transmettent de génération en génération.
Les
us
et
coutumes, les interdictions et les tabous sont rassemblés dans L’Ordnung. De nos
jours, l’utilisation d’électricité, de tracteurs dans les champs, la possession
d’ordinateurs, de postes de radio, de téléviseur, de chauffage central dans les
maisons, le port de bijoux, l’achat de vélos, le téléphone font partie des interdictions
consignées dans l’Ordnung. Enfin, le troisième document qui lie les Anabaptistes
entre eux, s’intitule The Confession of Faith, Les Confessions de Dordrecht qui date de
1632, ainsi nommées car la première réunion des Eglises Réformées de Hollande se
tint dans cette ville. Les articles contenus dans ce document permettent aux adeptes
de se situer du point de vue théologique car ils traitent de doctrine et d’idéologie.
Traditionnelles ou progressistes, les communautés Amish croient dans
l’interprétation littérale de la Bible, et dans une vie en communauté, où règne
l’entraide. Les principes qui caractérisent les Amish se résument à l’humilité, la
simplicité, la solidarité, l’hospitalité, le refus de la violence, de la guerre. La société
Amish est une société théocratique, les communautés sont sous l’autorité des chefs
religieux. L’individu doit en toute chose se référer à l’autorité religieuse dont il
dépend. Les communautés ont sauvegardé leur héritage. Elles fonctionnent sur le
modèle de la congrégation, c’est à dire une assemblée de fidèles. Les Old Order Amish
ne possèdent pas d’églises; les réunions se tiennent dans les fermes. Cette pratique
6 Don Yoder, Barbara Duncan, Amish Folk Medecine, ( Illinois: Publications international, Ltd, 1999), p.
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apparut après la Réforme, car il fallait rejeter toute forme d’appartenance à une
Eglise instituée par l’Etat. Il existe une forme d’organisation territoriale fixée par les
évêques des communautés Amish le settlement, détermine la zone géographique
dans laquelle est regroupé un ensemble de familles. En effet les différentes vagues
d’immigrations ont eu comme résultat la fondation de nombreuses communautés
Amish réparties dans différents Etats. Ces communautés ou regroupements d’Amish
peuvent varier en taille. Dans l’Etat de Pennsylvanie plus de vingt communautés
Amish ont été recensées. Une communauté peut n’être composée que de quelques
familles. L’ affiliation ce terme désigne un certain nombre de districts religieux
obéissant aux mêmes règles et observant la même discipline et enfin le district encore
appelé church district, congregation ou Gemeinde, est fonction du nombre de familles. le
district religieux ou church district, comprend entre vingt-cinq et trente-cinq familles
qui résident dans la même zone. Le partage des church districts correspond à des
zones géographiques déterminées par des éléments naturels tels que rivières,
ruisseaux montagnes, collines qui servent de frontières. Ces éléments naturels
peuvent être franchis par les membres des communautés Amish car les services
religieux ayant lieu un dimanche sur deux, les familles qui le désirent peuvent
assister aux offices dans le district religieux voisin, les « off Sundays », c’est à dire les
dimanches où les offices se tiennent ailleurs. Les limites géographiques de chaque
district dépendent à la fois des chefs religieux qui établissent ces limites ou frontières,
mais aussi du nombre de familles. Les communautés font la différence entre les
districts religieux qui observent à la lettre les règles de l’Ordnung et les autres dont la
discipline est plus souple. Les premières sont qualifiées de low church, les autres de
high church. 7
Les Amish encore appelés Plain people mènent une vie simple. Ils cherchent
avant tout à établir une séparation entre les institutions et leur monde ; les
communautés Amish constituent un monde à part. Ils ont su composer sans pour
autant s’intégrer dans une structure qui les mettait en contact avec des hommes
n’appartenant pas à leur communauté et ne partageant ni leurs valeurs ni leur
culture. Toute forme de modernisme est étudiée avant d’être adopté afin de
préserver la communauté.
L’école Amish est le reflet d’une culture qui s’inscrit dans un passé éloigné,
mais entretenu et toujours présent dans la vie quotidienne de chaque Amish. La
culture Amish se définit par une attitude, par un comportement, par une manière de
vivre à l’écart du monde. Cette manière d’être ont conduit ces communautés dès le
début du XXe siècle à reconsidérer l’école compte tenu des valeurs morales et
religieuses qui régissent leurs groupes. L’école telle qu’elle est alors conçue dans la
pure tradition anabaptiste garantit la survie du peuple et, par la-même de sa culture.
Loin des turbulences de la vie moderne, isolée de l’extérieur, avec ses propres
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John Hostetler, Amish Society, (Baltimore: John Hopkins University Press, , 1980), p. 93
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barrières, ses propres normes, l’école à classe unique répond à des exigences
particulières. Elle se situe dans un contexte culturel, ethnique et religieux. C’est par
le biais de l’école que s’effectue la transmission du savoir, des valeurs et des idées de
la communauté. La communauté Amish prépare chaque enfant à devenir un vrai
Amish conscient de sa différence culturelle, de l’importance de son passé, de son
vécu et surtout du rôle qu’il est amené à jouer au sein du groupe dans lequel il vit.
Les écoles à classe unique ont pour but de modeler la pensée des écoliers pour qu’ils
deviennent les transmetteurs des valeurs Amish.
Le rejet de la technologie, dans les foyers comme à l’école, montrent qu’il n’y a
pas de rupture, mais continuité de vue. Les idées circulent dans le sens de la
reconnaissance de l’identité du groupe, au détriment de l’expression de l’individu.
Les structures familiales, religieuses et sociales garantissent la tranquillité à
l’intérieur de l’espace - groupe et modèle l’enfant Amish en lui créant une identité de
groupe, qui s’articule autour de la religion, de la famille, de l’école et du groupe.
L’école constitue un rempart contre le monde extérieur car elle maintient le groupe
dont elle a la charge dans une structure qui lui est propre. Les écoliers doivent eux
aussi s’identifier à cette réalité religieuse et culturelle à travers leurs parents. Cette
identification aux valeurs se fait dans cet espace culturel restreint qui enferme
l’écolier dans une structure qui demeure stable. En effet dans ces écoles de village,
plusieurs membres d’une même famille s’y retrouvent. L’école n’est pas un élément
étranger, mais le prolongement de la vie quotidienne, familiale, religieuse. C’est le
lieu de rencontre de partage d’une identité commune. L’implication des membres de
la communauté se situe dans un processus à la fois de contrôle, mais aussi de gestion
morale et financière d’une structure qui doit rester dans un cadre défini par le
groupe.
Les écoles Amish sont indépendantes du point de vue juridique depuis la
décision rendue par la Cour Suprême en 1972 en légitimant ces écoles, suite à la
l’affaire Yoder8. Les écoles Amish à classe unique s’autofinancent, définissent leurs
programmes, recrutent leurs enseignants, entretiennent leurs bâtiments. L’école
devient alors le lieu emblématique, comme ce fut le cas dans l’Amérique coloniale, à
la seule différence que ces écoles ne reçoivent que des enfants appartenant au Vieil
Ordre Amish ou Mennonite. La famille dans le contexte culturel et religieux Amish
est le centre de la vie sociale spirituelle et communautaire. Tout tourne autour de la
famille et les enfants grandissent en adoptant un style de vie simple, plain life , où
l’individualisme, l’égoïsme et la futilité cèdent la place au respect. L’enseignement se
fait exclusivement en anglais, alors que l’allemand demeure la langue utilisée lors de
la prière, et le Pennsylvania Deutch, la langue maternelle. L’anglais est la deuxième
langue qu’apprennent les écoliers. Dès sa naissance, l’enfant Amish baigne dans une
Donald Kraybill, Amish Entreprise, (Baltimore and London: The John Hopkins University Press, 1995),
p. 201
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langue qui lui permet de communiquer avec sa communauté. Sa transmission se fait
par l’intermédiaire des parents et grands-parents de génération en génération. Les
offices religieux ainsi que les sermons sont faits en allemand, en High German. La
langue de tous les jours, celle qui instaure une barrière entre soi et les autres, est le
« Pennsylvania Deutch », dialecte parlé à la fois par ceux qui appartiennent à la fois
au Vieil Ordre et Nouvel Ordre Amish et Mennonite. La langue constitue donc une
barrière entre le monde extérieur et ces communautés. L’anglais est la langue qui
permet de communiquer avec l’extérieur ; c’est la langue du commerce, des affaires,
des transactions, celle qui marque la différence. Les enseignants Amish considèrent
que l’apprentissage de cette langue est une étape importante dans la scolarisation des
écoliers. En grandissant, les contacts du jeune Amish avec le monde extérieur se
multiplieront. Il faut qu’il soit capable de comprendre l’anglais, de le parler et de
l’écrire. Enseignée au départ comme langue étrangère, l’anglais devint
progressivement la langue de l’école.
La vie de tout Amish tourne autour des deux pôles que sont la religion et le
travail. L’observation à la lettre des principes bibliques ne fait que renforcer l’idée
que chaque homme doit consacrer sa vie entière au travail qui doit être considéré
comme étant une vocation divine et de ce fait doit être accomplie avec ardeur pour
l’ensemble de la communauté. Cependant il convient de souligner que les Amish ont
une vision restrictive du sens du mot communauté, dans la mesure où cette entité se
réduit pour eux au church district et aux membres appartenant au même Ordre
qu’eux, ceux qui obéissent aux mêmes règles. Comme pour les adeptes de la foi
Amish la religion, la famille et le travail étaient pour les colons, les trois facteurs
déterminants dans la vie d’un honnête homme, à telle enseigne que la construction
de cette Amérique coloniale qui devint leur patrie, prit la tournure d’une entreprise
de grande envergure, dont les ouvriers partageaient une conviction commune,
travailler avec application. En vertu de ce principe, l’éducation devint le cheval de
bataille de tous ceux qui s’installèrent progressivement sur ce continent. Les
préoccupations des colons étaient les mêmes que celles des membres des
communautés Amish. Si on considère que ces derniers se sont enfermés dans une foi
rigide, on comprend mieux que leurs convictions, leur mode de vie et leurs
préoccupations soient intemporelles. En conséquence, toute forme d’inactivité doit
être condamnée et chacun doit s’atteler au travail, pour parvenir à un bien être à la
fois matériel et spirituel. Dans le contexte religieux dans lequel évoluent les
communautés Amish la notion de péché a intégré l’inconscient de chaque membre.
Avoir une conduite exemplaire, servir de modèle à ses enfants, leur inculquer
l’amour du travail bien font partie du code de conduite de chaque Amish. On peut
donc dire que dans leur manière de penser, les Amish se retrouvent en face d’une
certaine forme dualité, car une part d’eux-mêmes tend vers la perfection, par
l’accomplissement d’un travail permanent, régulier et manuel, alors que l’autre part
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les oblige à redoubler d’effort afin de parvenir à l’éternité, car les efforts qui sont faits
doivent concourir à permettre à l’homme non pas de se satisfaire et de trouver le
bonheur sur terre, mais sert de préparation pour une vie meilleure. L’entreprise
familiale constitue elle aussi une forme d’intégration programmée dans le groupe
sous la forme des cottages industries, commerces à la ferme, aussi nombreux que
variés. L’horizon des membres de ces communautés se limite à la ferme, au church
district et au comté car les différentes barrières érigées autour des communautés ont
une fonction de protection contre les courants venant de l’extérieur. Chaque geste,
chaque parole, chaque règle sont autant d’éléments que le jeune s’appropriera et
intégrera dans son vécu. Alors pourquoi tolérer cette coutume appelée
le rumspringa ?
De la naissance à l’âge de seize ou dix-sept ans, les jeunes Amish évoluent
dans le cadre familial. A partir de dix-sept ans, ils quittent leur enveloppe Amish, se
débarrassent de leurs contraintes vestimentaires, sociales familiales et
communautaires et deviennent des individus civils . Les jeunes Amish frayent avec le
monde, adoptent les coutumes de ce monde. Ils jouent au baseball, s’enivrent,
écoutent la radio et vivent comme les jeunes de leur âge. Cette période est synonyme
de rite de passage, un rituel initiatique, reconnu par l’Eglise et la famille. Ni les
parents, ni les évêques n’interviennent pour les réprimander, pour critiquer ou juger
leur conduite, car l’exploration du monde extérieur est nécessaire et déterminante. La
notion d’espace et de territoire, de district religieux et de communauté cèdent la
place à une notion plus large qui s’inscrit dans la découverte du monde. Les interdits
sont levés. A la fin de cette période, le jeune Amish décidera si oui ou non il fera
partie de la communauté. Le rumpsringa, se traduit en fait, par un comportement
différent, une liberté autorisée, bien que le jeune continue à travailler soit dans sa
famille, soit à la ferme. A la fin de cette période, il choisira soit d’être baptisé et
d’intégrer la religion Amish, soit de quitter sa famille, son district religieux et sa
communauté, brisant ainsi le sceau. De nombreux jeunes se sont signalés par des
comportements qui jettent un discrédit sur les communautés Amish, autant de faits
révélateurs d’une transformation lente des communautés. Il faut souligner que même
si ces genres de comportement restent limités dans l’espace, car ne concernant que
quelques Etats, cela témoigne d’un mal-être chez les jeunes. Prenant le contre-pied de
l’éducation reçue, prônant des valeurs autres que celles qui font partie de leur
histoire, de leur tradition, de leur religion, ces jeunes reflètent en réalité le rejet de la
religion, qui lie chaque membre et le contraint à mener une vie austère. Il faut aussi
ajouter que tout agissement non conforme aux règles doit être confessé publiquement
devant l’assemblée, ce qui peut conduire à des sanctions telles que le bannissement.
La religion, la famille, la communauté sont les trois facteurs qui permettent
aux Amish de survivre, de faire de la résistance culturelle dans cette Amérique où les
valeurs traditionnelles ont laissé la place à des libertés en tout genre, à une société
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sans repères d’après les Amish. Les communautés Amish représentent l’autre visage
de l’Amérique, cette Amérique profondément religieuse, cultivant un passé lointain.
La religion a non seulement marqué l’histoire de ce pays, mais elle a aussi laissé ses
empreintes dans la société américaine. Les premiers colons et tous ces immigrants
qui, pour des raisons diverses, choisirent ce continent comme patrie, tous ceux qui
furent à l’origine de la formation des Etats-Unis, n’envisagèrent pas une seule et
même école pour tous, mais des écoles qui témoignaient de l’appartenance religieuse
de ceux qui les fréquentaient, créant ainsi un cloisonnement religieux à l’intérieur
d’une même ville, chacun voulant affirmer son appartenance religieuse. Il y eut donc
autant d’écoles paroissiales, parish schools , que de confessions religieuses. La
religion, omniprésente dans la vie quotidienne servait de critère de reconnaissance.
C’est dans cet espace que se construit l’individu, que s’affirme son ethnicité, et son
appartenance à une même culture, à un ensemble. Enfermés dans leurs
contradictions, prisonniers du passé, les Amish vivent dans un présent, où l’attrait de
la vie moderne et du confort menacent les fondations des communautés. Enfermés
dans un espace religieux et culturel, cherchant à préserver de leurs traditions, les
frontières établies sont immuables, les protégeant ainsi de la culture globalisante
américaine. Les valeurs traditionnelles qui étaient jusque-là maintenues et transmises
par la famille dans une structure déterminée qu’est la ferme, sont cependant mises en
péril dans certaines communautés. Les trois pôles que constituent la famille, la
religion et la communauté, ne réussissent plus à maintenir un équilibre si longtemps
préservé. Le changement d’activités, le passage de la ferme à l’entreprise intra
muros, à l’intérieur de la communauté, ou à des occupations extra muros, hors de la
communauté, a modifié sensiblement les comportements mais aussi les habitudes et
les relations entre les parents et les enfants. Superposition des cultures, sectarisme et
pluralisme religieux, tel est le visage de cette Amérique multiculturelle et multi
confessionnelle.
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