il matrimonio segreto - Opéra national du Rhin

Transcription

il matrimonio segreto - Opéra national du Rhin
Dossier pédagogique
Saison 2014-2015
Cimarosa
il matrimonio
segreto
En deux mots
Un mariage secret qui mène
à des quiproquos et des
fiançailles impossibles…
Des ingrédients pour une
bonne farce aux multiples
rebondissements !
Contacts
Flora Klein • tél + 33 (0)3 88 75 48 54 • courriel • [email protected]
Hervé Petit • tél + 33 (0)3 88 75 48 79 • courriel • [email protected]
Opéra national du Rhin • 19 place Broglie
BP 80 320 • 67008 Strasbourg
Photo Nis & For
du rhin
opéra d'europe
www.operanationaldurhin.eu
Dramma giocoso per musica
en deux actes de Domenico Cimarosa
Livret de Giovanni Bertati
COLMAR
Théâtre
ve 20 mars 20 h
di 22 mars 15 h
MULHOUSE
La sinne
ma 31 mars 20 h
je 2 avril 20 h
STRASBOURG
Opéra
ve 3 juillet 20 h
sa 4 juillet 20 h
Direction musicale Patrick Davin
Mise en scène Christophe Gayral
Décors Camille Duchemin
Costumes Cidalia Da Costa
Lumières Christian Pinaud
Signor Geronimo Nathanaël Tavernier
Carolina Rocío Pérez
Elisetta Gaëlle Alix
Fidalma Lamia Beuque
Paolino Peter Kirk
Comte Robinson David Oller / Jaroslaw Kitala
Orchestre symphonique de Mulhouse
Éditions Ricordi 1976
Production de l’Opéra Studio de l’OnR
Langue : italien surtitré en français et en allemand
Durée approximative : 2 h 45
Conseillé à partir de 11 ans : collège et lycée
Ce Dramma giocoso, aussi considéré comme un opéra-bouffe, est créé en 1792 à Vienne. Le livret, écrit par Giovanni Bertati,
est basé sur la comédie The Clandestine Marriage de George Colman et David Garrick, jouée en 1766. L’intrigue du livret est
identique à celle de la comédie.
Argument
Acte I
Dans la demeure d’un riche citoyen de Bologne, Geronimo, qui y habite avec sa sœur, Fidalma, et ses deux filles, Elisetta et
Carolina. Cette dernière est mariée secrètement avec Paolino, associé de son « beau-père ». Geronimo serait désespéré s’il
apprenait une telle mésalliance mais Carolina souhaiterait lui révéler la vérité. Pour compenser ce que Geronimo prendra
forcément comme un échec, le rusé Paolino intrigue pour que l’autre fille de Geronimo, Elisetta, puisse épouser un noble, en
l’occurrence le comte Robinson. Geronimo est satisfait de l’entreprise de Paolino, or si le Comte est un authentique noble, il est
totalement ruiné. Quand il arrive chez Geronimo pour découvrir la femme qu’il doit épouser, il tombe amoureux de… Carolina !
Elisetta confie ses inquiétudes à Fidalma, qui elle-même lui avoue son faible pour… Paolino ! L’imbroglio est total : le Comte
aurait dû épouser Elisetta mais lui préfère Carolina, qui elle, sans que personne ne le sache, est déjà mariée à Paolino, sur lequel
Fidalma ne cache plus ses vues. Geronimo n’a cure de tous ces problèmes : il est heureux de voir un noble s’intéresser à sa famille,
et rien d’autre ne compte à ses yeux. Il a du mal à suivre cet imbroglio, il tente de comprendre mais il est dur d’oreille.
Acte II
Geronimo s’entretient avec le Comte. Il finit par comprendre que la promise ne l’intéresse pas et qu’il est prêt à n’accepter que la
moitié de la dot pour épouser Carolina. Marché conclu entre les deux hommes, ce dont Paolino est informé. Désespéré, il se laisse
entreprendre par Fidalma qui se déclare prête à l’épouser. Le jeune homme en perd connaissance. Carolina surprend alors son mari
avec Fidalma qui le réanime et tandis que cette dernière s’absente, Paolino informe son épouse de l’état de la situation.
De son côté, le Comte dépeint à Elisetta un portrait repoussant pour la dissuader de l’épouser, mais rien n’y fait. Elisetta et
Fidalma s’entendent pour écarter Carolina, à la fois objet de convoitise du Comte et éprise de Paolino. Elles suggèrent à Geronimo
de l’emmener au couvent. Paolino est chargé de porter au couvent la lettre de demande à la mère supérieure. Sa femme et lui sont
bien décidés à s’enfuir.
La nuit vient. Il est temps pour chacun de regagner sa chambre. Le Comte va de son côté. Paolino se glisse discrètement dans
celle de Carolina. Elisetta, qui écoute à la porte des époux, est persuadée que c’est le Comte qui est avec sa sœur. Elle en ameute
toute la maison. Mais voilà que le Comte sort d’une chambre et les époux de l’autre, qui avouent leur mariage secret. Le Comte,
magnanime, finira par épouser Elisetta.
Les personnages
> Geronimo (basse) : riche marchand de Bologne
> Elisetta (soprano) : fille aînée de Geronimo
> Carolina (soprano) : fille cadette de Geronimo, épouse secrète de Paolino
> Fidalma (mezzosoprano) : sœur de Geronimo, riche veuve
> Conte Robinson (basse) : noble anglais
> Paolino (ténor) : associé de Geronimo
La production en images
OnR, saison 2009-2010, photos Alain Kaiser
Genèse de l’œuvre
Cimarosa est invité à Vienne en 1792 à la demande de l’empereur. Il y créé Il Matrimonio segreto, mis en scène pour la première
fois le 7 février 1792 au Burgtheater de Vienne devant Leopold II (roi de Bohème et empereur romain germanique), cinq mois
après La Clemenza di Tito de Mozart à Prague, qui a été créé pour le couronnement de Leopold II. C’est un tout autre genre
d’opéra qui est ainsi présenté au roi. L’opéra de Cimarosa est le seul a avoir été entièrement bissé le soir de sa création. Léopold
II aurait aimé l’œuvre et voulu que l’opéra soit entièrement répété le soir-même. Le roi aurait même invité les interprètes à souper
après le bis. Le succès de l’œuvre a ainsi été immédiat : Cimarosa retourne à Naples en 1793 où son opéra est applaudi.
On compte 110 représentations à Naples sur 5 mois durant cette année. Cet opéra a été reproduit et acclamé sans discontinuité à
partir de sa création : il est joué près de 400 fois au XIXe siècle à Paris et il continue d’être au programme des grandes salles du
monde entier.
Des sources secrètes pour un Matrimonio public
Par Yonel Buldrini, enseignant de littérature à Nancy, rédacteur et critique musical à Forum Opéra,
programme de salle du spectacle présenté à l’OnR, Saison 2009-2010
William Hogarth, Le Mariage à la mode,
1743-1745, scène 1 : mise en place du
mariage, National Gallery, Londres
William Hogarth, Le Mariage à la mode,
1743-1745, scène 2 : le tête-à-tête,
National Gallery, Londres
Il arrive que certains livrets d’opéra ne découlent pas directement d’une source plus ou moins notoire, mais passent par un « textefiltre » pour ainsi dire, pouvant être lui-même parfois moins connu. C’est le cas de Il Matrimonio segreto qui de plus voit sa
source première dérivée d’une curieuse origine. Le graveur et peintre anglais William Hogarth (1697-1764) composa des tableaux
satiriques dont six, particulièremnet célèbres et réalisés vers 1744, s’intitulent curieusement à moitié en français : « Marriage à
la mode ». La suite du titre explique la satire : Le Mariage à la mode représentant de manière tragique l’union entre une riche
bourgeoise et un noble désargenté. Ce que le titre ne révèle pas, c’est le malheur de l’épouse délaissée et sa consolation avec
un amant qui finit par tuer le mari assoiffé de vengeance. La conclusion continue le tragique de la situation, l’amant est conduit à
l’échafaud et l’infortunée épouse se suicide par prise de laudanum.
Il se trouve qu’un acteur anglais estimé, David Garrick (dont par ailleurs Hogarth nous laissa un saissisant portrait en Richard III
de Shakespeare) en association avec l’écrivain George Colman, s’inspira des tableaux de Hogarth pour écrire la pièce
The Clandestine Marriage, représentée en 1766 au Drury Lane Theatre.
L’étape suivante est française, la romancière Marie-Jeanne Riccoboni (1713-1792) ayant eu l’idée de traduire (et adapter ?)
la pièce. Un descriptif de l’époque (dont nous conservons l’orthographe) nous en donne le titre et l’intrigue :
« Sophie, ou Le Mariage Caché, Comédie en trois Actes, mêlée d’Ariettes, tirée du Mariage Clandestin, l’une des meilleurs
Comédies du Théâtre Anglois, attribué au sieur Garrick, excellent Acteur de Londres […] (4 juin) 1768 ». Sophie, orpheline,
s’est mariée en secret avec le fils de M. de Saint-Aubin, chez lequel elle a trouvé l’asile.
C’est le musicologue Francesco Degrada qui mit en lumière les sources assez secrètes du livret le plus connu de Cimarosa,
mais bien des commentateurs modernes s’appuisent sur le prudent adverbe « probabilmente » (probablement) pour signaler une
dernière source-filtre. Nulle institution théâtrale ne semble avoir eu autant de sièges que le Théâtre de l’Opéra-Comique de Paris,
et quelques mois après son installation dans l’actuel Théâtre du Palais-Royal, il voyait la création, le 2 novembre 1790, d’un opéra
comique en un acte du vicomte de Ségur (1756-1805), Le Mariage clandestin. La musique en était de celui qu’on surnomera
« Le Mozart français », François Devienne (1759-1803), dont on écrivait dans Les Spectacles de Paris « que la musique faisait
beaucoup d’honneur à M. Devienne ».
Voici établie la somme de documents pouvant être parvenue dans les mains du librettiste Giovanni Bertati (1735-1815). Auteur
prolixe, il était contemporain du fameux Lorenzo Da Ponte qui laissa de lui un portrait peu flatteur : « les Bertati et autres savatiers
littéraires du même accabit ». Peut-être que les qualités poétiques du « poeta », comme on disait à l’époque pour désigner le
librettiste, de Bertati laissaient à désirer, mais il est dommage que l’aspect de pure valeur littéraire occulte non seulement un livret
qui « fonctionne » bien, mais également des trouvailles thématiques pouvant échapper à un regard fixé sur la qualité poétique de
la langue. « Maintenir les conflits à l’intérieur d’une mesure raisonnable dans les tons et les attitudes : ceci semble avoir été le mot
d’ordre de Bertati ; dans ce sens, rien moins que génial apparaît son ajout personnel du thème de l’amour de Fidalma pour Paolino,
qui contribue à inscrire les affaires sentimentales dans un cadre symétrique et allège l’impact potentiellement conflictuel des
thèmes traités. »
Extrait du livret - Acte I
LE COMTE
Permettez-moi, chère petite fiancée…
CAROLINA
Oh non, Monsieur, vous vous méprenez ; ce n’est pas moi la fiancée, celle qui a ce grand honneur, c’est ma sœur.
LE COMTE
Je me trompe ?
ELISETTA
Assurément.
CAROLINA
C’est vers là qu’il faut vous diriger.
FIDALMA
Par là, par là.
LE COMTE
Pardonnez-moi, Madame, c’est vous alors…
FIDALMA
Non, Monsieur, vous êtes de nouveau dans l’erreur !
LE COMTE
Je me suis encore mépris !
ELISETTA
Assurément. Mais j’imagine que vous le faites par plaisanterie. C’est moi que le ciel vous a destinée, c’est moi qui mérite
l’honneur de vous serrer la main et de vous donner mon cœur.
LE COMTE
Diable ! C’est vous la fiancée ?
ELISETTA
Oui, Monsieur, c’est moi, est-ce que par hasard…
LE COMTE
Non… mais… excusez-moi, vous êtes certaine que c’est vous ?
ELISETTA
Absolument.
FIDALMA
Assurément.
CAROLINA
Indubitablement.
LE COMTE
Mon cœur m’a trompé, j’en éprouve peine et désespoir.
(à part)
Je sens en moi un froid glacial qui me pénètre jusqu’au cœur. Juste ciel, seule l’autre sœur peut m’inspirer une tendre ardeur.
Opera seria et opera buffa
Ce sont deux genres d’opéras italiens du XVIIIe siècle. Ces deux genres de tradition italienne s’opposent :
L’opera seria, dit « opéra sérieux », se caractérise par, comme son nom l’indique, son « sérieux » et sa noblesse. C’est un genre
couramment apprécié en Europe, sauf en France. Il est souvent confondu avec le dramma per musica qui est une forme similaire
mais antérieure. Sa structure rigoureuse reprend les éléments du dramma per musica baroque avec arias séparés par des récitatifs
(surtout recitativo secco, c’est-à-dire des moments pendant lesquels l’action progresse, accompagné d’une instrumentation réduite
– clavecin et viole de gambe –, opposé au recitativo accompagnato dans lequel l’orchestre intervient). La construction de cet
opéra se définit généralement par une ouverture orchestrale en trois mouvements suivie de trois actes répartis en scènes. Les arias
ont un caractère virtuose, exprimant les émotions et les passions dans la tradition de la musique baroque.
L’opera buffa peut se définir comme le contraire de l’opera seria. Il est généralement qualifié par les compositeurs comme
« commedia in musica » ou « divertimento giocoso ». À l’origine, l’opera buffa agissait comme un intermezzo : c’était un
divertissement chanté que l’on intercalait entre les actes d’un ouvrage sérieux pour délasser les spectateurs. Les comédiens étaient
formés à la commedia dell’arte. Devant son succès, on généralisa son usage. C’est ainsi une comédie (buffo : qui prête à rire,
bouffon), s’inspirant de la vie quotidienne, des dialectes locaux et emprunt de légèreté, de naïveté. Sa construction musicale est
plus simple que l’opera seria. L’opera buffa est composé généralement de deux actes, utilisant moins les voix hautes (du soprano
et castrat) au profit des voix basses, d’où l’apparition de ce qu’on appelait le « basso buffo », jouant le principal rôle comique de
l’action.
On remarque bien que le dramma giocoso se situe entre les deux genres : dramma de l’opera seria et giocoso de l’opera buffa.
Il ne faut pas confondre l’opera buffa avec « l’opéra-bouffe », qui est un genre français s’inspirant du genre italien. De la même
manière, on pourrait confondre le dramma giocoso avec l’opéra-comique, qui, même s’il présente des caractéristiques semblables
(empruntant au répertoire d’airs sérieux et à boire), est un genre qui s’est développé en France.
Le dramma giocoso
Littéralement drame « joyeux » ou « ludique », c’est un genre lyrique né en Italie vers la moitié du XVIIIe siècle. Le terme est
utilisé pour la première fois par Giovanni Cosimo Villifranchi en préface à son œuvre comique L’Ipocondriaco. Carlo Goldoni
l’emploie ensuite régulièrement à partir de 1748. Il est composé d’une intrigue sentimentale ou pathétique dont la fin est toujours
heureuse. C’est un genre qui se situe entre l’opera seria et l’opera buffa. Il s’agit d’un genre issu de la tradition de l’opéra
napolitain. On cite également comme compositeurs du genre Baldassarre Galuppi, Niccolò Piccinni, Antonio Salieri ou
Franz Joseph Haydn. Les dramma giocoso les plus célèbres sont Don Giovanni, Così fan tutte de Mozart et La Cenerentola
de Rossini.
1792
année de la création de l’œuvre
Histoire, politique et société
> 7 février : alliance de la Prusse et l’Autriche contre la Pologne et la France.
> 1er mars : mort de Léopold II pour qui a été créé Il Matrimonio segreto.
> 20 avril : la France déclare la guerre à l’Autriche, la Prusse déclare la guerre à la France.
> 17 mai : accord de Buttonwood. Création de la bourse de Wall Street.
> 1er juin : création de l’état du Kentucky.
> 10 août : prise des Tuileries par le peuple de Paris.
> 20 septembre : promulgation en France de la loi instaurant le mariage civil et autorisant le divorce (abrogée en 1816).
> 22 septembre : proclamation de la République française.
> 13 octobre : début de la construction de la Maison-Blanche.
> 5 décembre : élection de George Washington.
Sciences, techniques, découvertes
> 16 avril : expédition Vancouver, exploration du littoral occidental de l’Amérique du Nord.
> 25 avril : première utilisation de la guillotine.
> 11 mai : expédition Columbia par Robert Gary, exploration du fleuve Columbia.
> Première opération de chirurgie esthétique sur les lèvres par François Chopart.
> William Murdoch invente le gaz d’éclairage.
Littérature, philosophie
> Madame de Staël se réfugie en Suisse, son salon acquiert une réputation internationale.
> Pierre Beaumarchais, La Mère coupable.
Théâtre
> 17 janvier : ouverture à Paris du Théâtre du Vaudeville, dirigé par Piis et Barré.
Musique
> 13 janvier : Paul et Virginie, opéra de Jean-François Lesueur créé à Paris (salle Favart).
> 29 février : naissance de Rossini.
> 25 avril : Rouget de Lisle écrit Le Chant de guerre pour l’armée du Rhin qui deviendra La Marseillaise.
> 3 mai : première de Stratonice, opéra d’Etienne Méhul, au Théâtre Favart de Paris.
> 23 mai : première du Dido, Queen of Carthage par Stephen Storace au King’s Theatre de Londres.
> 21 novembre : première de The Pirates de Stephen Storace au Haymarket Theatre.
Domenico Cimarosa
Domenico Cimarosa est né à Aversa, près de Naples, le 17 décembre 1749. Ses parents,
un maçon et une lavandière, s’installent à Naples en 1756. Son père meurt d’un accident de
travail et il se réfugie avec sa mère au monastère de San Severo de Padri où il va à l’école.
Il est initié à la musique par l’organiste du couvent. Ses prédispositions à la musique font
qu’en 1761, il est admis au conservatoire de Santa Maria di Loreto où il reste onze ans.
Il étudie avec Gennaro Manna, Sacchini, Fenaroli et Piccinni. Il aborde le chant avec le
castrat Giuseppe Aprile qui sera d’ailleurs un interprète de ses compositions. Il compose
des motets et des messes, puis une commedia per musica Stravaganze del conte, créée
au Teatro dei Fiorentini à Naples en 1772, qui sera son premier succès. En 1777, Les Tre
Amanti et en 1779, L’Italiana in Londra le font connaître à Rome, Milan, Venise et Turin.
Invité à Saint-Pétersbourg en 1787 par Catherine II, il y devient maître de chapelle de 1787
à 1791 après être s’être produit à Florence, Parme, Vienne et Varsovie. Son fils, Paolo, naît
à Saint-Pétersbourg en 1788. Cimarosa passe trois mois à Varsovie et il reçoit à Vienne
une commande de l’empereur Leopold II, Il Matrimonio segreto. Retour à Naples en 1792,
comme maître de chapelle. Il est à son époque le plus engagé politiquement des musiciens
italiens, et il compose un hymne patriotique pour célébrer l’avènement de la République
après l’entrée des troupes françaises à Naples en 1799. Ferdinand IV remonte sur le trône
peu de temps après et le compositeur est emprisonné et condamné à mort, sentence à laquelle il échappe grâce à des amis influents.
Libéré, il se réfugie à Venise où il obtient la direction d’un petit chœur. Il meurt à Venise le 11 janvier 1801 d’une inflammation
des intestins. Son dernier opéra, Artemizia, reste inachevé.
Biographies
Patrick Davin
Direction musicale
Né à Huy (Belgique), ancien élève de Pierre Boulez et de Peter Eötvös, il assure la création mondiale
d’œuvres de nombreux compositeurs tels Philippe Boesmans, Vinko Globokar, Murray Schafer, Colin
Nancarrow, Henri Pousseur, Charles Chaynes (Cecilia à Monte-Carlo), Bruno Mantovani et James
Dillon. Il a été premier chef invité de l’Opéra de Marseille et directeur de la musique de l’Opéra royal
de Wallonie. Ses trois domaines de prédilection comprennent l’opéra, la création contemporaine et la
musique française des XIXe et XXe siècles. Il a dirigé notamment La Damnation de Faust et Louise
à l’Opéra national de Paris, Reigen au Châtelet, Samson et Dalila, Arabella, Pelléas et Mélisande et
Le Roi d’Ys de Lalo à Liège, Madama Butterfly, Die Walküre, Fidelio et Dialogues des carmélites à
Marseille et Mefistofele à Montpellier, La Muette de Portici à l’Opéra-Comique ainsi que la création
mondiale de House of Sleeping Beauties de Kris Defoort à La Monnaie. Récemment, il a dirigé
la création de Benoit Mernier La Dispute à la Monnaie de Bruxelles ; Roméo et Juliette à Liège,
La Vivandière à Montpellier. Cette saison, il dirige la création de Philippe Boesmans Au Monde à
Bruxelles. Il est directeur musical de l’Orchestre symphonique de Mulhouse à partir de la saison 20132014. Il a dirigé à l’OnR Les Pêcheurs de perles en 2012-2013 et Doctor Atomic en mai 2014.
Christophe Gayral
Mise en scène
Après des études de lettres modernes, il entame une carrière de comédien. Il travaille entre autres
avec Yannis Kokkos, Hans Peter Cloos, Catherine Anne, Stuart Seide, Brigitte Jacques, Pierre Tabard,
Laurent Gutmann, Pierre Santini, Stanislas Nordey, Étienne Pommeret, Stéphanie Aubin, Jeanne
Champagne, Garance... En 2000, il co-écrit Le Grand Carrousel, un opéra équestre, puis l’année
suivante il écrit et met en scène un spectacle franco-indien Jai mata di à New-Delhi, représenté
ensuite en tournée dans toute l’Inde. Il signe sa première mise en scène d’opéra en Belgique au
Festival d’Alden Biesen en 2002 avec Die lustigen Weiber von Windsor (Otto Nicolaï). Il travaille
dans le même temps avec les jeunes chanteurs de la Hogeschool de la ville d’Anvers et celle de Gand
à l’Opéra de Flandre, pour lesquels il signe L’Enfant et les sortilèges (Maurice Ravel), Le Téléphone
(Gian Carlo Menotti) et La Serva Padrona (Giovanni Battista Pergolèse). En 2005, à nouveau pour
le Festival d’Alden Biesen, il met en scène une création d’opéra pour enfants La Fable de Ooh et
Aah d’Andrew Wise. Parallèlement, il devient collaborateur de Robert Carsen pour une quinzaine
de spectacles. Il assiste aussi Philippe Sireuil et Muriel Téodori. Il a chanté pendant dix ans dans la
Chorale itinérante Lila fichette. Il a mis en scène à l’OnR Il Matrimonio segreto (2010) repris
à l’Opéra de Rennes en 2011 et Owen Wingrave (2013).
Prolongements pédagogiques
Arts du son
> L’opéra-bouffe, les effets musicaux comiques (jeux vocaux et rythmiques).
> Le dramma giocoso
> Airs de solistes véloces et jubilatoires, tessitures choisies en fonction des rôles.
> Interventions d’instruments concertants.
> Il Matrimonio segreto et Les Nozze di Figaro de Mozart.
> Cimarosa, compositeur engagé et contemporain de Mozart.
> Genèse de l’œuvre : un triomphe exceptionnel dès sa création.
Arts du langage
> Un opéra en italien.
> Une intrigue drôle parsemée de stratagèmes, quiproquos et rebondissements autour d’un mariage arrangé,
un mariage désiré et un mariage secret.
> La commedia dell’arte
> Les comédies de Molière.
> Lecture et jeux de rôles autour du livret.
Arts du visuel
> Quiz : le mariage en peinture (www.quizz.biz)
> Caricatures de Daumier sur le thème du mariage.
> élèves de 3e et lycéens : toiles de William Hogarth :
Le Mariage à la mode, satires du mariage arrangé (« ancêtres » de la bande dessinée).
> Cinéma : extraits d’Orgueil et préjugés