SOS RACISME Dominique SOPO Président 51, avenue de Flandre

Transcription

SOS RACISME Dominique SOPO Président 51, avenue de Flandre
SOS RACISME
Dominique SOPO
Président
51, avenue de Flandre
75019 PARIS
Réf : 1157/04/MT/LG
Par fax : 01.40.35.74.10.
Paris, le 12 mai 2004
Monsieur le Président,
Nous avons pris connaissance de votre appel à manifester le 16 mai 2004, que vous avez
diffusé après avoir reçu l’invitation lancée par le MRAP à toutes les organisations politiques,
syndicales et associatives, destinée à examiner les conditions dans lesquelles une initiative
commune pouvait être prise pour lutter contre le racisme et l’antisémitisme.
Comme vous, nous pensons que les actes antisémites survenus récemment mais aussi leur
accroissement constant, rendent plus que jamais nécessaire de dire fortement notre
condamnation absolue.
En Alsace, là où un cimetière juif a été profané, des mosquées ont subi le même sort. Plus
généralement s’ancrent dans notre pays des discriminations grandissantes contre les
populations issues de l’immigration et en particulier arabo-musulmane.
Les interdits contre le racisme et l’antisémitisme vacillent.
Nous n’ignorons pas que l’antisémitisme, comme les autres manifestations de racisme, a sa
propre spécificité et une histoire particulière en France. Mais, reconnaître les chemins
particuliers de cette haine n’enlève rien à ce que toutes les manifestations de racisme
partagent les mêmes ressorts et provoquent les mêmes drames.
Nous pensons que c’est ensemble que nous devons répondre au racisme et à l’antisémitisme.
Nous devons faire en sorte que chaque juif attaqué ou insulté, chaque discrimination qui
frappe une personne à raison de son origine, chaque dégradation commise contre un lieu de
culte, soient ressentis comme une agression contre tous les habitants de ce pays.
A défaut, ce serait le triomphe d’une conception communautaire où chacun défendrait les
siens. On en arriverait à une détestable concurrence des victimes qui ne ferait, en définitive,
que nuire à notre lutte commune.
…/…
C’est pourquoi, nous vous proposons de ne pas restreindre la manifestation dont vous avez
pris l’initiative au seul antisémitisme et de l’étendre aux autres formes de racisme. Vous
trouverez ci-joint le projet de texte d’appel, qui s’inspire largement de votre propre texte, et
dont nous pouvons discuter bien évidemment les termes. Nous souhaitons pouvoir ainsi nous
associer à votre initiative.
Compte tenu du peu de délai qui reste d’ici au 16 mai 2004, nous souhaiterions avoir votre
sentiment avant jeudi midi. Afin de tenir informées l’ensemble des organisations intéressées
par cette démarche, nous leur transmettons copie de ce courrier et du projet de texte.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, en l’assurance de nos sentiments les
meilleurs.
Michel Tubiana
Mouloud Aounit
Président de la LDH
Secrétaire général du MRAP
TOUS ENSEMBLE
CONTRE LA BANALISATION DE L’ANTISÉMITISME ET DE TOUS LES RACISMES
Tombes profanées, synagogues taguées, individus agressés. La France vient de connaître ces
derniers jours une nouvelle vague d’actes antisémites qui nous font horreur.
En Alsace, ce sont aussi des mosquées qui ont été l’objet de dégradations. Souvent les
populations issues de l’immigration supportent des discriminations quotidiennes
insupportables.
La banalisation de l’antisémitisme et du racisme entraîne la banalisation de toutes les formes
d’exclusion.
Les interdits contre le racisme et l’antisémitisme vacillent. Notre vigilance a été prise en
défaut.
L’antisémitisme n’est pas l’affaire des juifs pas plus que les autres manifestations de racisme
ne sont l’affaire de ceux ou celles qui en sont victimes. Chaque acte raciste et antisémite est
l’affaire de tous quelles que soient notre origine ou nos opinions philosophiques ou
religieuses. C’est un fléau que nous devons combattre au nom de la liberté, de la démocratie
et des valeurs de la République.
L’histoire a montré que la progression de l’antisémitisme, du racisme ou de la xénophobie a
toujours été annonciatrice de terribles régressions politiques et sociales.
Nous refusons que les jeunes générations grandissent dans une société où ces actes, à force
d’être répétés, laisseraient indifférents.
Nous n’acceptons pas la haine de l’Autre et les enfermements communautaires. La France que
nous voulons c’est une République laïque, métissée et qui accueille, dans le respect de la règle
commune mais aussi dans l’égalité des droits, la diversité de ceux et celles qui y vivent.
Nous devons nous réunir pour dire ensemble notre indignation et notre refus du racisme et de
l’antisémitisme et de toute forme d’exclusion ou de discrimination.
Nous appelons nos concitoyens à manifester, sans équivoque, leur attachement aux valeurs de
la République et à la volonté de vivre ensemble en nous rejoignant.