L`épuisement des ressources fossiles

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L`épuisement des ressources fossiles
CASPE vivre durablement, octobre 2013
L’EPUISEMENT DES RESSOURCES FOSSILES
Des consommations d’énergie qui ne cessent de croître
La situation énergétique mondiale est marquée par la consommation croissante d’énergie et
le recours, toujours en hausse, aux énergies fossiles (pétrole, gaz naturel et charbon),
malgré le contexte de raréfaction de ces ressources qui ne sont pas inépuisables à long
terme et les conséquences de leur utilisation, qui accélère notamment le changement
climatique.
La consommation d’énergie mondiale a plus que doublé depuis 1973.La quantité de
ressources énergétiques consommées, rapportées pour les mesurer à un équivalent en
pétrole, est ainsi passée selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE) de 6 107 millions de
tonnes équivalent pétrole (Mtep) à 12 717 Mtep en 2010. Cette énergie dite « primaire »,
mesurée au niveau des ressources brutes, connaît en moyenne presqu’un tiers de pertes
dans les différentes étapes avant sa livraison aux consommateurs sous forme dite « finale »,
c’est-à-dire utilisable dans leurs équipements : la consommation de cette énergie finale
représente en 2010 un total de 8 677 Mtep au niveau mondial.
Cette consommation se répartit environ pour 28 % dans l’industrie, 27 % dans les transports,
et pour 36 % dans le résidentiel, l’activité tertiaire et l’agriculture. Les 9 % restants
concernent les usages non énergétiques de ressources énergétiques, notamment la
fabrication de plastique à partir de pétrole ou l’utilisation de charbon dans la fonte.
La croissance de la population mondiale, qui pourrait passer de sept milliards d’êtres
humains actuellement à neuf milliards en 2050, et le développement économique génèrent
de nouveaux besoins de services énergétiques. Ainsi, deux milliards d’êtres humains n’ont
pas accès aujourd’hui à l’électricité. Au niveau mondial, la consommation d’énergie finale
pourrait croître, si les tendances actuelles se poursuivaient, de 50 % d’ici à 2035 selon l’AIE,
sous l’impulsion notamment des zones en pleine croissance telles que la Chine ou l’Inde,
avec un recours massif au charbon
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Nous sommes 6 milliards d'individus sur Terre. Notre consommation moyenne est
de 18,6 kWh par personne et par jour. Mais L'européen en consomme 150 kWh à
lui tout seul. Au moyen âge, il n'en consommait en revanche que 24 kWh...
Vers une raréfaction des ressources
Les nombreux articles et ouvrages parus sur la fin du pétrole attestent de la nécessaire prise
de conscience qui doit être la nôtre en ce qui concerne un changement d’ère, le mot n’étant
pas trop fort. Sommes-nous capables en effet d’imaginer ce qui à terme et quelque soit sa
durée, est inéluctable : un scénario de vie sans pétrole. Dans son livre « la Vie après le
pétrole », Jean-Luc Wingert, Ingénieur et consultant écrit : « Comprendre un tel
évènement, implique une prise de recul considérable puisque c’est l’ensemble du
système de fonctionnement de nos sociétés qui va être touché et devra s’adapter par
la force des choses ».L’humanité, façonnée depuis près de deux siècles par le pétrole, va
tôt ou tard être confrontée à des bouleversements sans précédents.
La raréfaction du pétrole dans un premier temps, n’entraînera pas un épuisement soudain
mais un pic de production, au-delà duquel la demande doit décroître car la quantité de
ressource produite diminue.
L’occurrence de ce pic de production mondial, et sa forme plus ou moins aigüe ou étalée
dans le temps, dépend du type d’énergie considérée. Les prévisions ne font pas consensus
entre experts, mais cette occurrence est inéluctable. Il pourrait par exemple, selon l’Institut
français du pétrole et des énergies nouvelles (IFPEN), se situer vers 2015-2025 pour le
pétrole, 2025-2045 pour le gaz et 2100 pour le charbon.
CASPE vivre durablement, octobre 2013
Le développement actuel de l’extraction d’énergies fossiles dites « non conventionnelles »,
telles que les gaz de schistes ou le pétrole off-shore profond, représente certes une réponse
de court à moyen terme. Ces énergies non conventionnelles peuvent transformer le pic en «
plateau », voire repousser très sensiblement le pic, sans pour autant modifier le caractère
épuisable de ces ressources. Selon l’AIE, les réserves non encore découvertes de gaz non
conventionnels pourraient représenter plus de 200 ans de consommation au rythme actuel.
Certes des alternatives aux exploitations des réserves facilement accessibles et aux
ressources dites conventionnelles se sont faites jour. Mais celles-ci connaîtrons aussi leur
limite, n’étant pas davantage inépuisables. De plus, les sables et schistes bitumineux dont
l’exploitation est proche de celle du charbon dans des mines ou les gaz de schiste qui sont
piégés à l’intérieur de roches ont l’inconvénient, outre que leur exploitation est plus
dispendieuse, d’un impact environnemental important, les nuisances générées se traduisant
soit par la destruction de forêts, la pollution de l’eau, de nappes phréatiques ou encore par
de petits tremblements de terre. Enfin, tous ces gisements non conventionnels ne répondent
pas plus que le pétrole et le gaz en usage au souci d’une réduction drastique des émissions
de gaz à effet de serre traité dans le chapitre portant sur le changement climatique.
Les positions sur la limitation des ressources divergent selon les tenants du « business as
usual » qui considèrent que la question ne se pose pas ou les tenants du « pic oil » qui
reconnaissent que l’épuisement des ressources fossiles est inéluctable car la croissance
exponentielle de la demande entraîne, face à des gisements en quantité limitée, une courbe
« en cloche » de la production. Bien entendu, la croissance des coûts de production permet
de prolonger le pic, et de passer du pic au plateau, mais en tout état de cause, la production
ne pourra dépasser un certain volume annuel.
Ces dernières années, on a vu les certitudes du premier groupe s’effriter. Ainsi, ce n’est plus
seulement le changement climatique qui contraint à réduire les consommations des
ressources fossiles, c’est aussi la limitation des ressources en combustibles fossiles, et la
croissance des prix qui en découle. On trouve là le principal fondement de l’économie
écologique.
CASPE vivre durablement, octobre 2013
Quelques chiffres
Les énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) représentaient 80 % de la consommation
énergétique mondiale en 2010
16 % de la population mondiale se partage 70 % de la consommation mondiale de
pétrole.
En moyenne, 4 barils de pétrole sont consommés par habitant et par an dans le monde
: 11 par Français, 20 par Américain, 1,5 par Chinois.
La consommation d’énergie mondiale a plus que doublé depuis 1973
Cette consommation se répartit environ pour 28 % dans l’industrie, 27 % dans les
transports, et pour 36 % dans le résidentiel, l’activité tertiaire et l’agriculture. Les 9 %
restants concernent les usages non énergétiques de ressources énergétiques, notamment la
fabrication de plastique à partir de pétrole ou l’utilisation de charbon dans la fonte.
La consommation d’énergie finale est basée pour près de quatre cinquièmes sur les
énergies fossiles : le pétrole, qui couvre 42 % des usages et en particulier plus de 90 %
des besoins des transports, le gaz, qui couvre 19 % des usages, et le charbon, qui en couvre
17 %.
Au rythme actuel de consommation, sur la base des ressources conventionnelles, on peut
estimer par exemple que le monde dispose de 40 à 60 années de réserves prouvées
pour le pétrole, 70 années pour le gaz naturel et un peu plus de deux siècles pour le
charbon.
La croissance de la population mondiale, qui pourrait passer de sept milliards d’êtres
humains actuellement à neuf milliards en 2050, et le développement économique
génèrent de nouveaux besoins de services énergétiques
Deux milliards d’êtres humains n’ont pas accès aujourd’hui à l’électricité.
Au niveau mondial, la consommation d’énergie finale pourrait croître, si les tendances
actuelles se poursuivaient, de 50 % d’ici à 2035 selon l’AIE. Dans cette projection, 80 %
des énergies utilisées à l’horizon 2030 seraient d’origine fossile, sous l’impulsion
notamment des zones en pleine croissance telles que la Chine ou l’Inde, avec un recours
massif au charbon.
CASPE vivre durablement, octobre 2013
"Equivalent esclaves" (fictifs, bien sûr !) liés à la consommation d'énergie par usage, sur les bases détaillées ci-dessus. Dit
autrement, la puissance mécanique mise à notre disposition par l'apparition des tracteurs et autres moissonneuses-batteuses
dans l'agriculture représente l'équivalent de 20 paysans par Français (un tracteur de 70 kW développe la même puissance que
100 chevaux, ou 1000 hommes). C'est la raison pour laquelle la production alimentaire a pu être multipliée par 3 à 4 depuis la
fin de la seconde guerre mondiale avec un nombre d'agriculteurs divisé par 10 dans le même