TOUT SUR L`APOTHICAIRERIE

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TOUT SUR L`APOTHICAIRERIE
TOUT SUR L’APOTHICAIRERIE
LES REMEDES
Les premiers remèdes ressemblaient un peu aux remèdes des sorcières ou à de drôles de recettes.
En effet, les recettes des médicaments sont au départ très libres. Mais au fil du temps, leur codification
devient de plus en plus rigoureuse.
Certains remèdes sont fabriqués à base de cornes de cerfs, d’ »yeux » d’écrevisses, de limaces, de
taupes, de crapauds… La bave d’escargot est utilisée à partir du XVIIIe siècle. On l’emploie encore
aujourd’hui dans la composition de l’Hélicidine, un sirop au goût de framboise donné contre la toux.
LE CROCODILEE : Tu connais l’expression : avoir des larmes de crocodile. Le crocodile pleure tout le
temps. Paracelse, médecin et alchimiste suisse, fonde la théorie des signatures : le crocodilée (les larmes de
crocodile) soigne les problèmes que l’on a aux yeux. Autres exemples : les plantes rouges soignent le cœur
et les plantes jaunes le foie. Il s’agit donc de la médecine des signes de la nature. Tout ce que la nature
crée, elle le forme à l’image de la vertu qu’elle entend y cacher.
LES ECRITS
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Hippocrate, médecin grec du Ve siècle av. JC, écrit des traités médicaux dans lesquels il répertorie des
recettes de préparation de médicaments.
Galien, en 138 après JC, surnommé le Père de la pharmacie, rédige des livres recensant les
préparations connues. Il explique leur confection et leur perfectionnement.
Rhazès, 865-925, réunit dans un ouvrage l’ensemble des prescriptions pharmaceutiques arabes et
grecques.
Par le travail de traduction et de copie des ouvrages antiques, effectué par les religieux, la
médecine et la pharmacie sont influencées par les savants grecs, latins et arabes.
A la fin du XVe siècle, les apothicaires ont l’Antidotaire Nicolas ainsi que quelques ouvrages
techniques dans leurs bibliothèques. Le XVIIIe siècle voit l’apparition des grandes pharmacopées* de
Charas, Lémery ou Pomet par exemple.
EVOLUTION DU METIER D’APOTHICAIRE
La médecine et la pharmacie sont deux activités longtemps confondues. En France, ce n’est qu’au
XIIe siècle, que s’établit la séparation entre elles.
Les apothicaires se mettent peu à peu à élaborer les remèdes à base de plantes, d’animaux et de
minéraux. Les plantes les plus courantes sont cultivées dans le jardin des simples, principale source
médicinale de l’époque, généralement situé derrière l’apothicairerie. Les plantes et produits rares sont
importés de Tyr (encens, myrrhe, poivre, gingembre, cannelle, safran et aloès), d’Inde (ipécacuana, gaïac
et quinquina) ou du Pérou. Sur les animaux sont récupérés les cornes, les os, les griffes, les cerveaux ou
encore les substances excrétées comme les calculs, l’ambre et le musc. Parfois ils sont entièrement séchés.
Du règne minéral, sont utilisés les métaux (arsenic, mercure et antimoine), les sels minéraux (aluns,
salpêtre), les pierres précieuses (saphir, rubis, coraux, perles…), ainsi que des substances minérales
obtenues après préparation (sublimés corrosifs, composés organiques).
Au Moyen Age, les officines des couvents et des hôpitaux sont destinées au seul usage des religieux
et du personnel. Un moine-infirmier est chargé de la réserve des simples et de la préparation des remèdes.
Il tient alors le rôle de l’apothicaire, ce qui conduit à la création de différends entre les administrations
hospitalières et les apothicaires des villes, et ce jusqu’à la fin du XIXe siècle pour les hôpitaux des petites
villes.
Service éducatif, Musée de l’Hôtel-Dieu
Des rivalités entre les apothicaires, les épiciers et les chirurgiens-barbiers existent aussi. Leurs métiers
se chevauchent. Jean Renou écrit dans ses Œuvres pharmaceutiques que l’huile, la cire, le sucre et le miel
sont les quatre principaux piliers d’une boutique pharmaceutique. On comprend mieux les protestations de
la part des ciriers, herboristes, barbiers-chirurgiens (emplâtres et onguents) et épiciers (précieuses épices et
décoctions) à l’encontre des apothicaires.
Malgré cela, il existe des statuts réglementant la formation professionnelle des apothicaires et
surveillant de près la qualité des marchandises. Mais chaque ville possède son propre règlement.
Une séparation entre les apothicaires et les épiciers est décidée une première fois en 1691. Mais elle
ne sera effective qu’en 1777 avec la Déclaration royale. Celle-ci précise le monopole des pharmacies et
détermine les devoirs et les droits des Maîtres en pharmacie.
Au XIXe siècle, les hôpitaux civils de Lyon, Marseille et Paris ont des pharmaciens diplômés. Le 23
février 1802, Paris met en place le concours pour le corps des pharmaciens hospitaliers. Le 2 novembre
1814, est créé l’internat en pharmacie et en 1897, la première femme est reçue au concours de pharmacie
des hôpitaux de Paris. Le XIXe siècle voit aussi le développement des laboratoires pharmaceutiques.
A partir du 11 septembre 1941, la gestion des pharmacies hospitalières est donnée à des
pharmaciens diplômés. Le décret du 6 mai 1988 définit les statuts des pharmacies hospitalières. Le codex*
de 1965 mentionne les gélules.
SŒUR APOTHICAIRE : Les sœurs responsables de l’apothicairerie de l’Hôtel-Dieu n’ont, semble-t-il, pas
suivi de formation particulière. En revanche, l’administration les oblige à travailler sous le contrôle des
apothicaires de la ville.
Monsieur Gremaud, apothicaire de Beaune, forme une sœur de l’Hôtel-Dieu. Elle reçoit son diplôme de
pharmacienne à Lyon en 1788.
LES POTS
VASE COUVERT
ALBARELLO : conservation des drogues solides et onguents*, ainsi que des épices et des confitures à
l’origine.
POT CANON : conservation des baumes*, onguents, électuaires*, conserves et robs*.
PILULIER : conservation des pilules.
CHEVRETTE : conservation des sirops.
BOUTEILLE : conservation des eaux distillées, liqueurs et élixirs.
JARRE : conservation des eaux distillées, huiles douces et sirops.
POT A THERIAQUE OU VASE DE MONSTRE : theiron, en grec signifie vipère. Ce remède est composé de 60
ingrédients. L’histoire raconte que le roi Mithridate VI (132-63 av. JC), peut-être par peur de ses ennemis,
expérimente les poisons et contrepoisons sur lui et les criminels.
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INDEX
* Apothicaire : XIIe siècle, synonyme de boutiquier désigne d’abord le moine s’occupant de la pharmacie
du couvent, puis celui vendant les drogues végétales et les épices. Il se spécialise. De commerçant, il
devient artisan : il prépare les médicaments et les produits.
* Baume : sorte de pommade.
* Electuaire : mélange de miel et de poudre.
* Onguent : sorte de pommade.
* Robs : sucs de fruits cuits et épaissis jusqu’à obtention de la consistance du miel.
* Codex : nom donné à la pharmacopée.
* Pharmacopée : recueil officiel des pharmaciens, contenant la nomenclature des médicaments et leurs
descriptions (composition, effets...).
BIBLIOGRAPHIE
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ANDRADE Marie-Odile, Pharmacies de toujours, Le Puy : Christine Bonneton ed., 1979, 189 p.
Des Apothicaireries aux pharmacies hospitalières, La science en fête en Bourgogne, 4, 5, 6 juin.
DOUSSET Jean-Claude, Histoire des médicaments des origines à nos jours, Paris : Payot, 1985, 405 p.
Les Hôtels-Dieu de Bourgogne, La Bourgogne, l’Art et les Plaisirs de vivre.
Service éducatif, Musée de l’Hôtel-Dieu
TOUT SUR
L’APOTHICAIRERIE
Pour découvrir un remède un peu particulier, remplace les dessins par les mots
correspondants.
Pour
entièrement
desséché dans la
STOP
le saignement de
ou derrière l’
2
, tenir un
ou pendu au
.
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Pour découvrir la composition de la première pommade et son usage, remets les mots-tiroirs
dans le bon sens. Exemple : Cave d’esbargot Bave d’escargot.
Puire une fomme au cour, l’écraler et la mésanger à son hoids de puile d’olives. Cemme pottade
hâce la citatrisation.
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Observe bien la pharmacie et ses objets. Restitue l’inscription suivante au bon objet :
CL. MORELOT ANCIEN APOTIC. AIDE MAJOR DE L’ARMEE, ET CL. LEGER SON
EPOUSE 1760
Service éducatif, Musée de l’Hôtel-Dieu, Christine Montoy
Cette inscription t’indique le nom du donateur de l’objet ainsi que son année de
fabrication. C’était un usage fort courant à cette époque.
Observe bien les pots et redonne à chacun d’eux le nom qui lui correspond, en fonction de
sa description.
Albarello : je suis le pot le plus simple.
Pot canon : je suis un pot formé d’un pied et d’un couvercle.
Pilulier : je suis le plus petit pot de la pharmacie.
Chevrette : mon bec verseur ressemble à la corne d’une chèvre.
Bouteille : je ressemble à la carafe d’eau dont tu te sers à la cantine ou chez toi.
Vase couvert : c’est moi qui suis le plus présent dans cette apothicairerie.
Jarre : je ressemble à un pot à eau ayant une anse.
Pot à thériaque ou Vase de monstre : je suis le pot le plus grand et le plus décoré de
l’apothicairerie.
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