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REPUBLIQUE DU CAMEROUN. REPUBLIC OF CAMEROON. Paix – Travail – Patrie. Peace – Work – Fatherland. --------------- --------------- MINISTERE DU DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL ET COMMERCIAL. MINISTRY OF INDUSTRIAL AND COMMERCIAL DEVELOPMENT. --------------- --------------- DIRECTION DU DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL. DEPARTMENT OF INDUSTRIAL --------------- DEVELOPMENT. --------------- CELLULE DE LA NORMALISATION ET DE LA QUALITE. UNIT OF STANDARDS AND QUALITY. --------------- --------------- ]xtÇ `tÜà|Ç XàÉâÇw| Ingénieur des Techniques Industrielles Spécialiste de Nutrition et des Technologies Alimentaires. 1 ABSTRACT Virtually, all (99 %) genetically modified plants cultivated worldwide belong to four species: maize, soybean, repeseed and cotton. These so – called first – generation transgenic plants were originally modified for agronomic purposes – essentially, to make them resistant to destructive insects, more tolerant of herbicides and more resistant to pathogenic microorganisms. The worlwide production (99 %) of transgenic crops is actually undergone by four developed countries : USA (68 %), Argentina (23 %), Canada (7 %) and China (1 %) . This production which started in the middle of 1990s presents a vary fast growth between 1997 and 1999. But this growth declines from 1999 to 2001 because of the worlwide reaction of consumers and governments that need more information about safety of GMOs in the point of view of human health and environment. The international trade of genetically modified crops concerns seven multinational companies that finance the agronomic research about GMOs. As this research leads to the development of genetically modified plants and animals, and the isolation of specific genes with desirable characters, these multinational companies used to protect their product by taking out a patent for them. By this way they may control the world trade of GMOs. For the developing countries, particularly African sub-Saharan nations, the GMOs offer a good opportunity to : Increase the productivity of their agriculture, Reduce malnutrition and food insecurity, Reduce poverty . But certain conditions should be fulfilled to enable the development of GMOs agriculture: Develop the favourable conditions for modern agriculture in the rural area, Develop the agronomic research that is interested by the tropical crops as cassava, millet, sorghum, Disengage themselves from the dependency on the seed and agriculture inputs production by the multinational companies, Set up and efficient biosafety system which is able to control the introduction and the development of GMOs at the national level. 2 INTRODUCTION Les OGM, ou Organismes Génétiquement Modifiés, sont des plantes, des animaux ou des micro-organismes dont le patrimoine génétique a été altéré à l’aide de la biotechnologie afin de leur conférer des caractéristiques qui ne se retrouvent pas à l’état naturel. Les méthodes utilisées diffèrent des moyens traditionnels de création de nouvelles variétés en ceci qu’elles permettent de transférer ces traits désirables entre des espèces qui normalement ne peuvent pas se reproduire entre elles (transgenèse) Les technique employées pour effectuer la transgenèse consistent essentiellement à choisir un gène codant une caractéristique désirable, à l’insérer dans une construction génétique servant de véhicule de transfert, puis à introduire le tout dans le patrimoine génétique de l’organisme qu’on désire modifier. Cette intégration ne réussit pas à tout coup et il faut en général de trois à quatre ans pour développer un produit commercialisable. Jusqu’ici, la transgénèse a servi à transmettre trois types de caractéristiques aux plantes génétiquement modifiées. Mentionnons d’abord la résistance aux insectes, à l’aide d’un gène qui permet à la plante de produire son propre insecticide ; le plus connu des ces insecticides est le Bt, qu’on utilise sous d’autres formes en agriculture depuis des décennies. Une autre caractéristique est la tolérance aux herbicides, qui permet à la plante de survivre à l’épandage de produits mortels pour les mauvaises herbes. La dernière est la résistance à certains pathogènes, comme à des virus ou à des moisissures. Quatre plantes seulement correspondent à 99 % de toutes les cultures transgéniques dans le monde : le soja (58 % du total), le maïs (23 %), le coton (12 %) et le colza (6 %). En tout, 36 % du soya cultivé dans le monde est transgénique. Cette proportion s’établit à 16 % pour le coton, à 11 % pour le colza (canola) et à 7 % pour le maïs. La résistance aux insectes est le trait le plus fréquent 74 % des cultures). La résistance aux herbicides est le fait de 19 % des cultures, alors que 7 % comportent les deux traits. Ces modifications génétiques demeurent de portée essentiellement agronomique. Elles visent à améliorer le rendement des producteurs et non à changer les caractéristiques du produit offert au consommateur. Par contre, les recherches en trangenèse végétale ciblent de plus en plus la création de plantes qui offrent des avantages au consommateur, comme des fruits ou des légumes présentant une apparence, un contenu nutritif et une conservation améliorés. Ces futurs OGM, en cours de développement, sont dits de seconde génération. 3 ASPECTS ECONOMIQUES DES OGM I - La production des cultures transgéniques dans le monde. L’introduction des organismes génétiquement modifiés dans l’agriculture et l’alimentation est un phénomène qui présente de multiples dimensions économiques, liées à la production, à la transformation, à la distribution et à la consommation des aliments, au commerce international, à la réglementation à l’innovation et à la propriété intellectuelle. Selon la publication de la CEE et l’International Service for the Acquisition of Agribiotech Applications (ISAAA), la surface mondiale des cultures transgéniques est passée de 2,6 millions d’hectares en 1996 à 50,0 millions d’hectares en 2001, avec une croissance de l’ordre de 45 % de 98 à 99. Mais cette croissance ralentit de 1999 à 2000 (6,6 %) ce qui serait attribuable à une baisse des superficies consacrées au maïs et au colza. Elle s’accélère légèrement atteignant 13 % en 2001 grâce à la production d’autres pays. Evolution des surfaces consacrées aux cultures transgéniques dans le monde. 60 Millions d'hectares 50 40 30 20 10 0 An 1996 An 1997 An 1998 An 1999 An 2000 An 2001 Période Quatre pays dans le monde entier sont responsables de près de 99 % de la production des OGM dont : 1- Etats-Unis d’Amérique 69 % 2- Argentine 23 % 3- Canada 7% 4- Chine 1% Aux Etats-Unis, le pourcentage des superficies consacrées au maïs Bt a diminué en 2001. Cette réduction peut dépendre de plusieurs facteurs notamment les perspectives 4 Répartition de la production des OGMs dans le monde Canada 7% Chine Autres 1% 1% Argentine 23% USA Argentine Canada Chine USA 68% Autres incertaines du marché des cultures transgéniques, liés aux débats sur l’étiquetage dans différents pays et aux changements d’attitudes des consommateurs. Selon l’American Corn Growers Association, les exportations de maïs vers l’Europe ont chuté de 137 000 à 17 900 tonnes de 1999 à 2000. Une baisse de la demande internationale en produits alimentaires transgéniques s’est faite sentir sur l’ensemble des marchés internationaux, plus particulièrement en Europe et au Japon. Dans le monde entier plusieurs fabricants de produits alimentaires, de même que des chaînes de vente au détail, manifestent leur intention de refuser les OGM. Le géant agro-chimique Norvatis, un des plus grands producteurs des cultures d’OGM dans le monde a déclaré que sa filière d’alimentation pour bébés est exempte de tout OGM. II – La profitabilité des OGM. L’emploi des cultures transgéniques par des producteurs est lié aux avantages économiques pressentis qui leur sont associés : L’augmentation des rendements des récoltes et la diminution des pertes ; La diminution des coûts des intrants à la production ; L’allègrement des contraintes agroéconomiques (sécheresse, période de végétation) La diversification de production ; L’augmentation de la valeur ajoutée aux produits ; La valeur économique des gains environnementaux. Selon les firmes qui font la promotion des OGM ces derniers diminuent les dépenses en intrants (pesticides, herbicides), tout en augmentant les rendements en ajoutant de la valeur 5 au produit. Malheureusement peu d’études indépendantes ont été faites sur la question de sorte que l’information crédible sur le sujet demeure fragmentaire. Les gains paraissent relativement modestes pour l’instant. Une étude américaine, par exemple conclut que les économies sont nulles pour les producteurs de soja transgénique, le prix élevé des semences annulant les économies réalisées au chapitre des herbicides. Du côté du colza, une étude canadienne conclut à une rentabilité accrue de 25 dollars par hectare. Le maïs Bt, selon des études américaines, à un rendement qui varie en fonction du degré annuel d’infestation des insectes. D’une saison à l’autre, les agriculteurs peuvent perdre ou gagner de l’argent. Le coton transgénique serait le plus avantageux, avec des gains variables, mais toujours positifs. En 2000, les sept plus grandes firmes œuvrant dans le domaine agrochimique étaient Syngenta (formé de la fusion de Zeneca et Norvatis), Monsanto, Aventis (fusion d’AgrEvo et Rhône-Poulenc), DuPont (qui a acquis le semencier de Pioneer), Dow AgroSciences, Bayer et BASF. D’après la firme financière Burill and Company, environ 85 % des revenus de ce marché proviennent de la vente de pesticides, le reste étant attribuable à la vente de semences et à la propriété intellectuelle. III- La propriété intellectuelles et les OGM (la brevetabilité du vivant) Certains pays comme les Etats-Unis, le Japon, l’Australie émettent des brevets pour des plantes et des animaux. La communauté Européenne ne permet pas encore de breveter ni les végétaux, ni les animaux. A l’heure actuelle, le Canada n’émet pas de brevets sur les plantes et les animaux, mais seulement pour des organismes unicellulaires. A l’échelle internationale, les négociations en cours dans le cadre de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) visent à standardiser les droits de propriété intellectuelle sur les plantes et les animaux pour l’ensemble de ses membres. En 1980, un arrêt de la Cour Suprême des Etats-Unis autorisait la délivrance d’un brevet pour un organisme vivant, une souche bactérienne génétiquement modifiée pour favoriser la décomposition des résidus pétroliers. En 1985, était pris aux Etats-Unis un premier brevet sur une variété végétale transgénique, un maïs. Trois ans plus tard, un premier animal transgénique pour des expériences médicales sur le cancer. En plus des organismes vivants, du matériel génétique peut aussi faire l’objet d’une prise de brevet. Les gènes tels qu’ils existent à l’état naturel dans un organisme, ne peuvent 6 pas être brevetés. Cependant, une fois isolés, extraits du chromosome et purifiés, ils deviennent brevetables sous certaines conditions qui diffèrent d’un pays à l’autre. Une fois un gène légalement protégée dans sa forme brevetable, une entreprise peut empêcher quiconque de vendre, de transférer le gène ou de le reproduire. Il en découle qu’en contrôlant un gène, la personne ou l’organisation possédant les droits sur ce gène peut empêcher quiconque de créer un végétal ou un animal génétiquement modifié avec ce gène. Cependant, lorsque l’entreprise vend l’animal ou le végétal génétiquement modifié, elle ne peut empêcher l’acheteur de reproduire ce végétal ou cet animal. Dans le domaine agricole, cela signifie que le producteur agricole pourrait conserver les graines et semer l’année suivante sans payer de frais. Ce qui a amené les chercheurs du secteur OGM à développer des variétés qui ne se reproduisent pas. Ce qui pose le problème de la dépendance en matière de semences d’OGM. IV – L’accès aux OGM dans les pays du Sud. L’agriculture des pays du Sud se caractérise généralement par une faible productivité agricole due essentiellement à : un faible niveau d’investissement qui rend difficile la mécanisation, la lutte contre les insectes, les maladies, les mauvaises herbes et la pénurie d’eau, une recherche limitée qui de toute évidence n’apporte pas toujours de solutions aux problèmes de l’agriculture du Sud, des revenus faibles pour les agriculteurs à cause entre autres de la non conformité des produits agricoles du Sud par rapport aux exigences du marché international. Une telle agriculture, c’est connu, n’arrive pas à nourrir son homme. D’après les chiffres de la FAO, 800 millions de personnes étaient en situation d’insécurité alimentaire en 1999. La diminution des revenus agricoles a deux principales conséquences : a) Pour tenter de conserver le même niveau de revenu, les agriculteurs diminuent leur part d’auto consommation pour vendre plus, b) ou se reconvertissent vers les produits d’exportation, devenant alors dépendants des importations pour leur alimentation. La diminution de la part d’auto consommation et donc la diminution de la ration alimentaire journalière va entamer le « capital santé » de l’agriculteur qui sera, en final, moins productif, aura un revenu moindre, diminuera encore la part auto consommée pour compenser la baisse de revenu, etc. L’agriculteur entre ainsi dans un cercle vicieux. Face à ce tableau plutôt lugubre, la biotechnologie fait miroiter des espoirs à l’agriculture du Sud : 7 meilleurs rendements et donc meilleurs revenus, réduction des risques, sécurité alimentaire, meilleure nutrition. Les biotechnologies sont encore inadaptées à ces pays, sans doute en raison de la trop faible part des investissements publics dans leur agriculture Cependant une analyse objective nous fait penser que cet espoir restera un mirage si la biotechnologie n’est pas bien contrôlée en Afrique subsaharienne par exemple. Le contrôle devra s’exercer sur trois points essentiels : 1 - Mieux cibler la recherche agronomique. Il faudrait tout d’abord développer la recherche de base en améliorant les espèces, les variétés et les techniques culturales déjà utilisées dans les pays en développement avant de se lancer dans le développement des biotechnologies. Car les OGM comme toutes les autres cultures, demandent pour un potentiel de rendement élevé, des engrais, de l’eau, une résistance aux parasites. Tant que les pays en développement n’auront pas d’accès aux intrants et à un meilleur système de production, les biotechnologies ne pourront pas répondre aux problèmes de la sécurité alimentaire dans ces pays. 2 - Contrer le monopole des multinationales du Nord. La recherche biotechnologique actuelle en agronomie est conduite par des firmes privées qui n’investissent pas dans l’agriculture des pays en développement en raison d’un trop faible retour d’investissement. Ainsi, très peu de recherches biotechnologiques sont actuellement menées par le privé sur le millet, le sorgho ou le manioc, principales cultures vivrières tropicale. Par ailleurs, se pose le problème des droits de propriété intellectuelle protégés par des brevets (non seulement sur les variétés, mais aussi sur le matériel génétique et sur les procédés technologiques) qui rendent les petits agriculteurs dépendants des grandes firmes et interdisent même aux chercheurs du secteur public d’entreprendre des travaux sur des plantes délaissées par les industriels. 3 – Réglementer l’accès aux biotechnologies Il revient aux pouvoirs publics de définir un cadre réglementaire pour la dissémination des biotechnologies, notamment les OGM. Si tous les pays africains ne peuvent pas développer une recherche dans le secteur des biotechnologies, ils devraient tous se doter d’une compétence technique dans le cadre d’une stratégie nationale en matière de biosécurité. Ceci permettra de contrôler les importations aux frontières et d’évaluer efficacement les risques et les avantages des biotechnologies. 8 LES ASPECTS SOCIAUX DES OGM. S’il est vrai que l’on n’a pas encore enregistré des accidents dus à la consommation ou à l’utilisation des produits issus de la biotechnologie en particuliers des OGM, il reste néanmoins vrai que l’incertitude sur l’innocuité totale de ces produits continue de planer dans les esprits des consommateurs. Le problème est d’autant plus sérieux avec les OGM agricoles cultivés en pleine nature, contrairement aux OGM thérapeutiques ou leurs sous produits élaborés en laboratoire en milieu confiné, contrôlé et contrôlable. Il intervient ici la question de gestion du risque et surgissent d’autres questions nouvelles devant lesquelles la science reste limitée : Elles ont trait par exemple au niveau du risque jugé acceptable par une population donnée, au partage des inconvénients et des bénéfices probables entre divers groupes au sein de cette population, dans l’immédiat, mais aussi en prévision des générations à venir. Le problème devient encore plus épineux lorsque la probabilité d’avènement n’est pas connue. Les méthodes d’évaluation du risque offrent des repères, mais non des solutions. Le principe de précaution déjà évoqué apparaît pertinent dans le cadre d’une réflexion de cette nature. Ceci engendre une réelle méfiance manifestée par les consommateurs du monde entier à l’égard des OGM. Ils ont besoin de un peu plus de transparence dans le commerce des OGM, d’où l’exigence d’un étiquetage conforme et obligatoire. La question est d’ailleurs sur la table des discussions du Comité du Codex Alimentarius chargé des produits issus des biotechnologies. La méfiance à l’égard des OGM ne semble pas s’atténuer avec le temps, bien au contraire. Ce qui explique la baisse du taux d’accroissement des superficies cultivées des OGM, enregistrée ces dernières années. Sur le plan économique, des questions d’ordre éthique apparaissent lorsqu’il s’agit d’aborder la production actuelle d’OGM. Ainsi en est – il de la concentration observée de la commercialisation des semences entre quelques grandes entreprises internationales. Ce phénomène est accentué par la détention des brevets – Ces derniers empêchant l’utilisation d’une partie de la récolte aux fins d’ensemencement ultérieur – et par la vente des semences manipulées de manière à devenir stériles ( le gène Terminator). Les OGM deviennent l’occasion de poser des questions fondamentales quant aux vertus de la libre concurrence ou au rôle des gouvernements dans l’encadrement des marchés et l’internationalisation des compagnies œuvrant en génie génétique. Les populations africaines, particulièrement celles de l’Afrique subsaharienne ont encore de meilleurs raisons de se méfier des OGM. 9 1 – Sur le plan santé humaine, les risques d’allergie, de toxicité, d’interaction avec d’autre gènes, de résistance aux antibiotiques, n’ont pas encore fait l’objet d’étude assez poussées. Ce qui pousse à adopter pour l’instant, le principe de précaution. 2 – Sur le plan protection de l’environnement. le gène Bt par exemple qui confère une résistance à la Pyrale (papillon parasite) peut être transmis par pollinisation à d’autres plantes apparentées. Il convient donc d’agir avec une extrême prudence dans ce domaine, ce que le manque de moyens (financiers, information, recherche, ressources humaines, législation) de l’Afrique subsaharienne peut empêcher. 3 – Le biopiratage. Les grosses firmes de biotechnologie s’approprient les richesses des pays du Sud en brevetant des gènes « découverts » dans des plantes cultivées et sélectionnées depuis longtemps dans les pays du Sud. Ce piratage constitue donc un danger pour ces pays qui perdent des sources de revenus importantes et qui pourraient même se voir interdire la commercialisation des produits faisant désormais l’objet d’un brevet. 4 – La dépendance commerciale vis à vis des semenciers du Nord. La crainte des pays du Sud est concrétisée avec le gène « Terminator » Ce gène, une fois introduit dans la plante provoque une stérilité des graines produites l’année suivante. Ceci empêche la pratique commune, reconnue comme un droit ancestral, du tri à façon, qui consiste à récupérer une partie des semences de l’année précédente pour de nouveaux semis. Par ailleurs, l’affirmation avancée par des défendeurs des OGM, selon laquelle les OGM permettraient d’affranchir les agriculteurs de l’utilisation des engrais, des pesticides et de système d’irrigation peut être réfutée grâce à plusieurs arguments. Tout d’abord, il paraît agronomiquement logique que l’augmentation des rendements permise par ces OGM est subordonnée à un apport accru de nutriments du sol (azote, phosphore, potassium et minéraux). Celui –ci devra être fourni soit par le sol, qui en sortira appauvri, soit par des engrais, contraignant les paysans à des dépenses supplémentaires. Une autre forme de dépendance concerne les engrais et les pesticides fabriqués par une firme, et associée à la culture d’un certain type d’OGM. En effet, les pays du Sud achetant les semences d’OGM seraient pratiquement obligés d’acheter à la même société les intrants associés. Il faudrait associer à ces limites, le manque de moyens d’investissement qui caractérise l’agriculture du Sud, la mauvaise orientation de la recherche financée par les grandes firmes de biotechnologie qui ne s’intéressent pas aux cultures tropicales, et surtout le manque de débouchés pour les produits issus des Organismes Génétiquement Modifiés, qui de plus en plus sont boudés dans le marché international. 10 CONCLUSIONS Le développement des Organismes Génétiquement Modifiés présente d’assez bonnes perspectives pour l’agriculture du monde entier et la sécurité alimentaire pour les pays en développement. Malheureusement, son éclosion est encore subordonnée par la maîtrise de certains facteurs qui aujourd’hui n’assurent pas le consommateur et ne garantissent pas le développement économique espéré. Ces facteurs qui sont entre autres : Le risque non nul sur la santé humaine et l’environnement, Le monopole du marché des OGM par les grandes firmes multinationales et quelques pays développés, La subordination de la grande productivité par un investissement élevé sur les intrants, agricoles, L’incertitude sur les marchés futures des OGM, Sont difficiles à maîtriser pour les pays en développement et principalement l’Afrique subsaharienne, au regard des moyens limités sur le plan financier, informationnel, infrastruturel et ressources humaines. Aussi appartient – il à l’Afrique d’observer une plus grande précaution dans la prise de décisions.