Jésus accomplit ici comme le signe distinctif suprême de sa mission
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Jésus accomplit ici comme le signe distinctif suprême de sa mission
1re LECTURE1 Rois 17, 17-24 PSAUME 29 2e LECTURE: Galates 1, 11-19 ÉVANGILE : Luc 7, 11-17. 10 TO - C 2016. Jésus accomplit ici comme le signe distinctif suprême de sa mission : ‘Les morts ressuscitent’. Non pas n’importe quel mort, mais le fils unique d’une veuve : figure biblique de la femme abandonnée, ayant perdu le soutien de son mari et désormais privée de descendance, vouée à la stérilité. Cette veuve est l’image de l’humanité abandonnée au non-sens de la vie. Le Seigneur est ‘saisi de pitié’ pour notre humanité, manifestant cette compassion de Dieu dont Moïse avait eu la révélation fondatrice au buisson ardent : ‘J’ai vu, j’ai vu la misère de mon peuple, je connais ses souffrances.’ ‘Ne pleure pas !’ La parole de Jésus résonne à toutes les époques et en tous lieux. Elle est donc adressée à nous aussi, comme à chacun de nos contemporains. C’est bien à nous qu’il commande : ‘Lève-toi !’. Il est important de réaliser que ce type de réanimation, si important soit-il comme signe, ne nous montre qu'une toute petite partie des actions de Jésus et de son message sur la résurrection. Jésus réanime un enfant mais ce n'est qu'une réanimation momentanée de la vie. Jésus, par sa Résurrection, révélera un tout autre type de vie ressuscitée : une vie plus jamais soumise à la mort, un mode de vie entièrement nouveau qui dépasse tous nos cadres humains. Tous ceux de nos parents, amis que nous avons vu sur leur lit de mort, les lèvres closes, la poitrine immobile... tous et toutes ils revivront ! Ils revivront de cette vie définitive. 'Je crois en la résurrection de la chair et en la vie éternelle', proclamonsnous dans le Credo. C'est donc par le Christ et dans le Christ que s'éclaire l'énigme de la douleur et de la mort qui, hors de son Evangile, nous écrase. Il serait bon de ne pas l'oublier... Frères & Sœurs, ce n’est pas à l’instant où elle se fait toute proche qu’il faut parler de la mort et s’y préparer, mais quand tout va bien et qu’elle paraît encore lointaine. Elle est de toute façon présente à notre vie, elle est devant nous, inéluctable… mais nous ne savons pas maintenant dans quel état nous nous trouverons au moment du passage. A l'instar des premiers chrétiens, nous sommes invités à voir le jour de notre mort comme le jour de notre naissance. Notre existence humaine peut être comparée à un livre. La plupart des gens considèrent leur vie ici-bas comme le texte réel, l'histoire principale. Ils voient la vie future - pour autant, bien sûr, qu'ils croient à sa réalité - comme un simple appendice. L'attitude chrétienne authentique est exactement l'inverse. Notre vie présente n'est en réalité pas plus que la préface, l'introduction du livre; la vie future constitue en revanche l'histoire principale. Le moment de la mort n'est pas la conclusion du livre, mais le commencement du premier chapitre. Dans cette vie, il n'y a qu'une seule chose dont nous pouvons être sûrs : nous allons tous mourir ! La mort est le seul événement déterminé, inévitable, auquel l'homme doit s'attendre. Et si j'essaye de l'oublier, de me cacher son caractère inéluctable, je ne peux être que perdant. C'est seulement en affrontant et en acceptant la réalité de ma mort à venir que je peux devenir authentiquement vivant : 'Sans le chant de la mort, le chant de la vie est fade et ridicule.' En ignorant la dimension de la mort, nous privons la vie de sa vraie grandeur. La mort est la pierre d'angle de notre attitude envers la vie. Ceux qui ont peur de la mort ont peur de la vie. Frères & Sœurs, je m'avance, je le sais, vers ma propre mort. Mais je n'avance pas n'importe comment. Je crois en la promesse de la Résurrection. Je crois que ma mort ne sera pas le dernier acte, mais l'avant dernier. N'arrêtons pas l'histoire humaine à cet avant-dernier acte. Le projet final de Dieu pour chacune et chacun d'entre nous, c'est la 'vie éternelle'. Nous devons y croire ! MD