Sur la crue de la Seine de janvier 1910

Transcription

Sur la crue de la Seine de janvier 1910
Lucien Gallois
Sur la crue de la Seine de janvier 1910
In: Annales de Géographie. 1911, t. 20, n°110. pp. 112-121.
Citer ce document / Cite this document :
Gallois Lucien. Sur la crue de la Seine de janvier 1910. In: Annales de Géographie. 1911, t. 20, n°110. pp. 112-121.
doi : 10.3406/geo.1911.7364
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1911_num_20_110_7364
112
OGRAPHIE
GIONALE
SUR LA CRUE DE LA SEINE DE JANVIER 1910
La crue exceptionnelle de la Seine de janvier 1910 donné lieu
un certain nombre études qui doivent être signalées aux lecteurs
des Annales En première ligne vient naturellement le rapport de la
Commission instituée le février 1910 par le ministre de Intérieur
sous la présidence de Mr Alfred Picard pour rechercher les causes
des inondations récentes les moyens propres
en atténuer les effets
et les mesures prendre pour assurer en cas inondation le fonc
tionnement normal des Services publics1 Nous laisserons de côté
cette dernière partie très considérable de oeuvre entreprise par la
Commission pour nous en tenir aux questions qui intéressent sur
tout la géographie Incidemment les résultats autres études trou
veront place dans cet exposé
Rappelons abord les faits2 La saison chaude 1er mai-ler no
vembre de 1909 avait été particulièrement pluvieuse dans le bassin
MINIST RE DE INTERIEUR ET DES CULTES COMMISSION DES INONDATIONS Rapports
et documents divers 1910 Paris Impr Nat. 1910 In-4
709 p. 19 pl
cartes proûls et diagr En tête
xvii-cin se trouve un rapport général de
Mr
PICARD président de la Commission résumant les rapports spéciaux qui
viennent
la suite
Monographie de la crue de janvier-février-mars /910 Rapport par
Mr NouAiLHAC-PiocH ingénieur en chef des Ponts et Chaussées et ED MAILLET
ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées Rapports et documents..
1-66)
Consulter aussi
NOUAILHAC-PIOCH et
MAILLET La crue extraordinaire de
-la Seine en janvier -1910 Annales de Géographie XIX 1910
113-119)
MAILLET Le régime hydrologique du bassin de la Seine et les crues de janvierfévrier 1910 La Géographie XXI 1910
409-420)
ANGOT La grande crue
de la Seine de janvier -1910 Annuaire Soc Météorologique de Fr. 58 année janv.févr.-mars 1910
10-15)
EDMOND MAILLET Sur la crue de
Seine en janvier
1910 ibid.
16-19) et généralement Annuaire de la Société Météorologique
pour année 1910
ün grand nombre articles et études diverses ont paru sur
inondation ceux auxquels il été fait quelque emprunt sont cités en notes Je
dois mentionner cependant ici cause de leur documentation précise les deux
articles de Mr
DUMAS ingénieur des Arts et Manufactures La crue de la Seine
de janvier 1910 Le Génie Civil LVI 1910
2S7-266) Les effets de la crue de
la Seine dans Paris et sa banlieue ibid.
397-406
Est-il besoin de rappeler
que notre connaissance du régime de la Seine repose sur ouvrage classique de
SUR L.V CRUE DE LA SEINE DE JANVIER 1910
113
de la Seine La moyenne des précipitations élevait pour 120 sta
tions environ
i35 mm. très supérieure
celle de 371 mm résul
tant des observations faites depuis 29 ans dans les mêmes stations
expérience montrait on pouvait attendre au début de hiver
1909-1910
une ou plusieurs périodes de hautes eaux Suivant la for
mule de Beigrand le point de ruissellement pour les terrains imper
méables et le point de saturation pour les terrains perméables
étaient peu près atteints
Mais dans quelle mesure cette formule est-elle exacte Il fau
drait pour se prononcer avec certitude disposer enquêtes précises
sur le ruissellement le régime des sources le niveau de eau dans
les puits en tenant compte de la nature des terrains Il existe guère
observations de ce genre que pour les parties du bassin où sont
captées les eaux nécessaires alimentation de Paris Elles fournis
sent des indications précieuses qui mériteraient un examen appro
fondi MMIS
Nouailhac-Pioch et
Maillet ingénieurs des Ponts
et Chaussées chargés du Service hydrométriqne du bassin de la Seine
les ont utilisées dans une communication faite
la Société Météoro
logique de France1 Elles montrent pour le débit des sources que
le maximum fut atteint en avril 1909 mais que la décroissance régu
lière et attendue
la saison hiver ne se produisit pas le mi
nimum suivant les sources ayant eu lieu août
novembre Le
niveau iiquifère pendant été de 1909 était généralement plus élevé
que habitude Dans les calcaires fissurés de la Côte Or la source
de la nes canton de Baigneux-les-JuifsJ se trouvait en juin plus
de
km en amont du point où elle coulait les années précédentes
Une série de graphiques publiés autre part par Mr Dienert ingé
nieur agronome chargé de la surveillance des eaux alimentation de
Paris permettent de se rendre compte que dans la région des sources
de la Vanne craie surmontée argile silex) le niveau de eau dans
les puits étail assez élevé
la fin de été mais il avait atteint géné
ralement son maximum en juillet2 Il paraît donc exagéré de parler
une saturation presque complète des terrains perméables
Seine Studes ti/drologiques Paris 1872 et sur le Manuel hydrolor ic ue du ha é.éé de
Seine par
DE PR AUDEAU sous la direction de
CH LEFKIWRE DE FO RCY et
LEMOINE Paris 1884 ainsi que son supplément par
MAILLET sous la direction de MM MAURICE LEVY et FLAMANT et de
NOUAILHACParis 1909
Noü.MLHAf -Procii et ED MAILLET Sur le débit probable des sources du bassin
de la Seine pendant la saison chaude 1910
mai- er novembre Annuaire Soc
Météorologique de Fr. 58e année juillet 1910
201-207)
PR FECTURE
PARTEMENT DE LA SEINE DIRECTION DES AFFAIRES
PARTEMEN
TALES Rapport
nom de la Sous-Commission municipale et départementale des
inondations sur Ui proposition de
Louis DAUSSET concernant la méthode absor
bante present par
DIENERT ingénieur agronome chef du Service de surveil
lance des eaux alimentation de la Ville de Paris Paris Impr Municipale 1910
In-4 136 p. fig
Voir
29-33
ANN RE f.KOfï
XXe ANN
OGRAPHIE
GIONALE
Des pluies répétées en novembre et décembre 1909 déterminèrent
Paris des crues de plus de
au pont Austerlitz1 avec maxi
mum le et le 31 décembre Le débit des sources dans les calcaires
fissurés augmentait dans une forte proportion Celle de la ville de
Chàtillon-sur-Seine passait de 916
par seconde le 29 novembre
2678 1. le 15 décembre et 2235 1. le
janvier après une diminu
tion le 20 décembre
1331 1.2 Toutefois pour les sources de
la Vanne issues comme on
vu de la craie la variation était assez
faible3 Il en était de même pour celles du Loing et du Lunain qui
alimentent en partie aux environs de Moret et de Nemonrs dans
les Sables de Fontainebleau4
La décroissance commen ait
peine lorsque de nouvelles pluies
survinrent dès le janvier Du 18 au 21 de véritables torrents eau
déterminèrent une crue exceptionnelle et presque subite de Yonne
du Loing et du Grand Morin est-à-dire des rivières venues de
régions en grande partie imperméables influence de ces montées
subites devait se faire sentir sur la Seine
Paris dans un délai de un
jour et demi
quatre jours au plus Dans la journée du 20 la crue
dépassait
au pont Austerlitz elle était plus forte encore dans
la journée du 22
En même temps se produisaient des crues extraordinaires sur la
haute Seine et la Marne effet en était attendu
Paris pour le 27 et
le 28 Or le 23 une dépression barométrique de 33 mm en 24 heures
déterminait une recrudescence des pluies Un nouveau flot de
Yonne du Loing du Grand Morin venait se superposer
celui de la
haute Seine et de la Marne et les eaux atteignaient le 28 862 au
pont Austerlitz est comme on sait la plus forte crue qui ait été
enregistrée pour la Seine depuis celle de 1658 évaluée par Beigrand
81 au pont de la Tournelle au lieu de 8m
au même pont
en 1910 Ces nombres sont ailleurs peu comparables en raison des
modifications apportées au lit du fleuve
En somme la Seine avait monté en
jours de
64 au pont
Austerlitz soit de 11
par jour Jamais on avait observé de
crue aussi soudaine La décroissance fut également très rapide
le
février le niveau était redescendu
au pont Austerlitz soit
de O1
par jour Il
eut encore ensuite deux fortes oscillations et
le fleuve ne rentra définitivement dans son lit au milieu de mars
Les crues de Oise et de Aisne pendant la même période atLe de échelle au pont Austerlitx est 26 24 du nivellement Bourdalouë
dont les cotes sont supérieures de
dans le département de la Seine celles
du nouveau Nivellement général de la France Toutes les cotes indiquées dans le
rapport de la Commission et reproduites ici sont celles du nivellement Bourdalouë
DIENEKT rapport cité
10
Ibid.
27-28
Ibid.
13-14
SUR LA CRUE DE LA SEINE DE JANVIER 1910
115
teignaient pas
meme ampleur elles restaient inférieures
celles
de 1882 fort heureusement pour la basse Seine qui
subi princi
palement le contre-coup des crues amont
Il est important de remarquer que si on considère isolément les
différents affluents les hauteurs eau de janvier 1910 ne sont pas les
plus fortes on ait notées dans les 80 dernières années sauf pour
certaines parties de la Marne et de la haute Seine Il pourrait donc se
produire des coïncidences encore plus désastreuses surtout iil
venait
ajouter comme il est arrivé en 16o8 une débâcle de glaces.f
Relevons encore quelques indications sur le débit des sources et
le niveau des eaux souterraines pendant la crue et la période qui
suivi Partout on signale des réapparitions de sources depuis long
temps taries1 Mais il convient de distinguer avec soin la nature des
terrains Pour la grande source de Châtillon-sur-Seine dans les
calcaires fissurés le maximum de débit se place le 14 février avec
52891 ala seconde il retombe
un millier de litres en avril2 En
janvier 1910
la suite des pluies du 18 au 21 une véritable rivière
se forme en amont qui vient inonder en partie le village de Buncey
inspecteur des Eaux et Forêts en résidence Châtillon signale ce fait
singulier que tandis que la Seine baissait
Aisey en amont de Châ
tillon elle continuait
monter
Châtillon même
Il
aurait peutêtre lieu pour expliquer ce phénomène de tenir compte des réser
voirs eau qui ont pu se vider très rapidement par amor age des
siphons que leur constituent les fissures du calcaire4 En Beauce
inondation de la vallée de la Conie rivière intermittente est pro
duite dès le commencement de mai beaucoup plus tôt que habi
tude mais comme on le voit assez tard après les grandes périodes
de pluies1 Tout dépend évidemment pour les calcaires des fissures
ils présentent et des cavités ils contiennent Dans la craie la
circulation été assez lente les sources de la Vanne ont eu leur plus
fort volume en mars en février pour celle de Cochepies mais les
écarts sont assez faibles6 Ils sont plus faibles encore pour les sources
du Loing et du Lunain sans doute
cause de la présence des
sables7
NouAiLHAc-PiocH et ED MAILLET Sur le débit probable des sources. Annuaire
Soc Météorologique de Fr. 38 année juillet 1910
201 et suiv.)
DIENERT
rapport cité passim
DIENERT rapport cité
10
Ibid.
Mr EMM DE MARTONNE attiré attention sur ce phénomène dans la séance
du
mars 1910 de la Société Météorologique Annuaire Soc Météorologique de
Fr. 08 année évr.-mars 1910
39-iO.
NOUAILHAC-PIOCH et ED MAILLET
le débit probable des sources.
Annuaire Soc Météorologique de Fr. 58e année juillet 1910
203)
DIENERT rapport cité
27
Ibid.
14
116
OGRAPHIE
GIONALE
II
intensité de la crue dans Paris et sa banlieue explique
ce qui
peut étonner tout abord
que la Commission ne se soit guère
préoccupée des autres parties du bassin La traversée de Paris est
pour la Seine un point critique Le proni en long du niveau du fleuve
au maximum des crues de 1866 1876 et 1910 montre il se produit
en amont de Paris un relèvement du plan eau autant plus prononce que la crue est plus forte
Les conditions naturelles
elles
seules détermineraient déjà en ce point une diminution de vitesse
En passant de la région des méandres modérés comprise entre Montereau et Paris celle des grandes boucles qui va de Paris
la baie
de Seine la pente moyenne du fond du lit abaisse de 20 par kilo
mètre O1!!) etla vitesse écoulement subit une diminution évaluée
4l
100 Les matières solides entraînées par les eaux amont
sont nécessairement déposées et ainsi explique la formation un
chapelet îles dont il ne reste plus que île Saint-Louis celle de la
Cité et île des Cygnes les autres ayant été artificiellement rattachées
ala rive2 Mais les obstacles créés par homme ont une bien autre
importance Ils se résument en
km de quais bas ports voies
ferrées empiétant sur le lit du euve en 27 ponts pour le bras prin
cipal dont seulement une seule arche les autres reposant sur une
centaine de piles et barrant presque la rivière quand les eaux comme
il est arrivé en 1910 submergent les tympans et élèvent au
voisinage des tabliers en un barrage-écluse celui de la Monnaie
établi dans le petit bras de la Cité pour faciliter la navigation quand le
courant est trop fort dans le grand bras Et on pourrait ajouter
estacade en charpente entrée du petit bras de île Saint-Louis
les dépôts sur les bas ports de matériaux et de marchandises de toutes
sortes les pontons établissements de bains et lavoirs installés en
permanence dans le lit du fleuve les péniches et les remorqueurs
emprisonnés entre les ponts au moment des hautes eaux et aux
bateaux de pommes qui occupent en hiver deux arches sur trois du
pont Louis-Philippe3 On comprend que le profil en long du niveau
de la Seine au plus fort de la crue de 1910 présente
la traversée
Profil annexé au rapport de MM DROGUE ingénieur en chef des Ponts et
Chaussées chargé du Service de la navigation de la Seine et des ponts de Paris et
ARON ingénieur des Ponts et Chaussées attaché au même service Ouverture de
ihras de décharge tournant la capitale Rapports et documents..
623- ;9 proni
échelle de
200 000 pour les longueurs
Voir également
Les punis et les
le/liais de Paris rapport par Mr DROGUE ibid.
99-138)
Approfondissement du
de la Seine rapport spécial par Mr NOUAILHACPIOCH Rapports et documents...
666-667)
Ibid.
667-668 et rapport de Mr DROGUE Sur les ponts... passim
SUR LA CRUE DE LA SEINE DE JANVIER 1910
117
de Paris un très remarquable renflement La pente qui était de
OSI
par kilomètre entre le pont de Corbeil et Ablon abaisse
ntre Ablon et Anglais pour se relever
O1 09 entre PortAnglais et le pont National
entre le pont National et le
pont de la Tournelle atteindre le maximum de
entre le pont de
la Tournelle et le pont Royal retomber
Om 248 entre le pont Royal
et le Point-du-Jour puis OIn
entre le Point-dû-Jour et Suresnes
Toutes proportions gardées les choses se passaient comme si le
fleuve venait se heurter un barrage relevant le plan eau amont
et déterminant une chute aval
Le mal ne vient pas tant de la construction des ponts nouveaux
que de celle des quais et autres ouvrages qui ont rétréci le lit du
fleuve Les vieux ponts autrefois étaient un obstacle bien autrement
redoutable comme ancien pont Notre-Dame dont quatre arches sur
sTx eta ent constamment obstruées si bien que la chute de amont
aval était de
IO
étiage Mr Nouailhac-Pioch évalue
la
surélévation du niveau des eaux lors de la crue de 1910 due aux
seuls travaux exécutés depuis 1876
est
atténuer les dangereux effets de ce goulet de Paris que
est appliquée avant tout la Commission
Deux grands plans annexés au rapport montrent étendue de la
surface inondée et de celle ont atteinte les infiltrations dans Paris
et dans la banlieue2 On sait que est la partie amont qui
le plus
souffert
un véritable lac étendait depuis étranglement de
Villeneuve-Saint-Georges
entrée dans Paris submergeant
les voies ferrées et les agglomérations imprudemment établies sur les
bords du fleuve alors que les anciens villages se tenaient sur les
pentes de la terrasse qui domine une trentaine de mètres le niveau
des eaux étiage En aval inondation
été vraiment grave que
dans le lobe allongé de la île de Gennevilliers partie convexe
du premier grand méandre que dessine la Seine au sortir de Paris
Ces terres très basses étaient défendues que par des levées qui
mal entretenues percées en plusieurs endroits par des voies accès
au fleuve ont pu remplir leur office
Dans Paris ce sont tous les quartiers bas ceux que Beigrand avait
entourés du liséré où il étendait après les cotes altitude
la Crue
Approfondissement
Commission
de 1910 etdes
rappelant
inondations
du litlesdezones
la
Plan
Seine.
inondation
de Paris
Rapports
indiquant
superficielle
et documents...
les zones
de inondées
658 669)
dressé
par
par
BOHE
Inspecteur Général des Ponts et Chaussées...
Ingénieur
en Chef des Ponts et Chaussées.
chelle
10000
Carte des inondations
de janvier 1910 Environs de Paris
chelle
70000
Voir aussi la carte
publiée par Le Génie Civil Zones inondées dans Paris et ses environs par la crue
de la Seine du 28 janvier 1910 Supplément au
du 26 mars 1910
chelle
100000 environ.
118
OGRAPHIE
GIONALE
la limite de la grande crue de 16o81 Mais ce sont aussi les environs
de la gare Saint-Lazare située
plus de
km au Nord du fleuve
apparition des eaux en ce point ne peut surprendre on
examine les plans où on afigure après les indications recueillies
lors des travaux exécutés dans Paris le relief du sol naturel Mr Paul
Dupuy dans un article auquel je né puis mieux faire que de renvoyer
le lecteur reproduit celui avait dressé en 1896 Th Vacquer2 Une
nouvelle édition plus complète et plus précise vient en être donnée
par les soins de la Commission municipale du Vieux Paris et on
voit mieux encore ancienne boucle que dessinait la Seine sur la rive
droite de Rercy au pont de Aima au pied des hauteurs de Ménilmontant de Montmartre et du Trocadéro3 Le plan de inondation de
1740 dressé avec soin par Ruache montre que les eaux avaient alors
remonté dans égout découvert établi sur emplacement de cet ancien
bras4 Cet égout existe plus et ancien lit est plus menacé aujour
hui que par les eaux infiltration Mais ce est point par cette
voie que les eaux ont pénétré en 1910
la gare SaintLazare Le souterrain en construction de la ligne du chemin de fer
Nord-Sud qui passe sous la Seine près du pont de la Concorde
étant trouvé envahi sur la rive gauche
servi de siphon amenant
les eaux dans ce quartier dont le niveau abaisse
32
Il eût proSur aspect de Paris pendant la crue Illustration des 29 janvier
12 et
19 février 1910 contient des photographies intéressantes Voir également celles
données Le Génie Civil dans les deux articles cités et ouvrage illustré de
AUG PAWLOWSKI et ALBERT RADOUX Les crues de Paris vie-xxe siècle Causes
Mécanisme Histoire Dangers La lutte contre le fléau Paris-Nancy Berger-Levrault
1910 In-12 VT
133 p. 12 grav et cartes
fig. pl.
Lire aussi les articles
de PAUL DUPUY Paris et son fleuve Revue de Paris le et 15 ni rs 1910 Sur les
anciennes inondations de Paris on consultera le très intéressant article de
Mr ETIENNE CLOUZOT Les inondations
Paris du vie au xxe siècle La Géographie
15 février 1911
81-100 grav et plans fig 21-24 Il est suivi un tableau
qui complète et rectifie sur bien des points la liste dressée par CHAMPION dans
son grand ouvrage sur Les inondations en France
PAUL DUPUY Le sol et la croissance de Paris Annales de Géographie IX
1900
342)
VILLE DE PARIS 1910 COMMISSION DU VIEUX PARIS Carte du sol naturel Annexe
au procès-verbal de la séance du mars 1910 La carte qui est
échelle de
25000 porte le titre Commission du Vieux Paris Relief du sol naturel de Paris
Deuxième essai de représentation 1910 Elle été dressée sous la direction de la
Sous-Commission des fouilles par Mr VALLET sous-inspecteur municipal Pour
représenter la zone de ancien Paris généralement abri des inondations on
teinté en bistre les parties du sol parisien ayant une altitude supérieure
33
et 31
Auteuil ce qui correspondrait
une hauteur eaux de
au-dessus du du pont de la Tournelle Des pointillés bleus indiquent les points
où ont été rencontrées des épaisseurs considérables alluvions récentes très
argileuses tourbeuses contenant de notables quantités de matières végétales
Le Génie Civil art cités
reproduit la partie centrale de ce plan fig 19
405)
Ce plan est reproduit dans ouvrage cité de MM AUG PAWLOWSKI et RADOUX
un croquis en été donné dans article de Mr PAUL UY Annales de Géographie
IX 1900
345)
SUR LA GRUE DE LA SEINE DE JANVIER 1910
119
bablement été envahi un peu plus tard par infiltration puisque les
eaux de la Seine se sont élevées
plus de 34
dans le centre de
Paris1
III
On beaucoup parlé lors des inondations de 1910 de influence
du déboisement sur les crues Elle est évidente dans les hautes ré
gions montagneuses où la forêt empêche le ravinement retarde
écoulement des eaux et ne risque guère être jamais saturée Il
en est pas de même dans les régions de faible relief où le rôle
de la forêt dépend de conditions multiples dont quelques-unes sont
encore mal connues Dans un rapport très étudié Mr Daubrée
directeur général des Eaux et Forêts
pas eu de peine montrer
que le bassin de la Seine étant un des plus boisés de France un de
ceux où étendue des forets loin de diminuer
au contraire
augmenté depuis quarante ans dans une proportion de 10
100 il
paraît inutile de demander davantage et aller
proposer
comme ont fait quelques-uns de reboiser toute la Brie en admettant
même ce qui est très douteux une pareille mesure puisse avoir
un effet sensible2 est
autres moyens il faut recourir La
Commission en
examiné un grand nombre parmi lesquels on doit
surtout retenir établissement de barrages sur les hauts affluents le
fon age de puits absorption le dragage du lit de la Seine dans Paris
et en aval enfin et surtout la correction du goulet de Paris
En ce qui concerne les réservoirs dont il existe déjà un certain
nombre pour alimentation des canaux ou les retenues nécessaires
au flottage des bois il
pas semblé il
eût intérêt
en établir
davantage Le bassin de la Seine est pas suffisamment montagneux
Ajouter quelques réservoirs dans le Mor van doubler le lac des Settons
qui peut emmagasiner 23 millions de mètres cubes eau serait sans
importance Des réservoirs de plaines établis sur les affluents non
navigables au moyen de levées transversales et aménagés pour ne
fonctionner en temps de crue entraîneraient la submersion
étendues considérables de terres en cultures
Sacrifier ainsi
Le chemin de fer Nord-Sud de Paris Rapport par Mr BOREUX Mr
TIER
inspecteurs généraux des Ponts et Chaussées Mr TUK ingénieur en chef des Ponts
et Chaussées Rapports et documents...
253-269)
La crue récente de
Seine dans ses rapports avec la question forestière
Rapport de Mr DACBREE Conseiller
tat Directeur général des Eaux et Forêts
Rapports et documents...
-524
ce rapport sont annexées deux cartes
montrant étendue des forêts après CASSINI date erronée de
et en 1910
toutes deux échelle de
1500000
Voir également les discussions qui ont eu
lieu la Société -Météorologique de France Annuaire Soc Météorologique de Fr.
üSe année avril 1910
104-112 et
-1- et article de PAUL
FFAULT La forêt
et les inondations Revue générale des Sciences XXI 1910
894-902)
OGRAPHIE
GIONALE
en leur accordant des indemnités
les populations amont
celles aval était une solution
laquelle on ne pouvait arrê
ter1
Il
pas paru non plus que les puits absorption méthode pré
conisée par une Commission du Conseil Municipal de Paris puissent
avoir un effet suffisamment étendu Ce procédé ne serait applicable
que dans des cas particuliers lorsque par exemple les eaux absorbées
peuvent être facilement restituées
des vallées voisines Il ne faut
pas oublier que les inondations ne se produisent après de longues
périodes de pluies ayant déjà fortement imbibé le sol Mörne après
étude nouvelle entreprise par la Commission municipale qui
ailleurs ne prétend point généraliser ce procédé il ne semble pas
il soit de nature
conjurer des désastres comme ceux contre
lesquels il faut se prémunir2
La proposition de Mr Nouailhac-Pioch approfondir dans Paris et
en aval le lit de la Seine pour faciliter écoulement des eaux est une
méthode rationnelle Elle revient assurer au fleuve son profil équi
libre
videmment si on dépassait la mesure il se produirait des
ensablements dans les parties excavées mais la Seine ne transporte
que fort peu alluvions et le remblaiement ne se produirait avec
une extrême lenteur Toutefois le dragage méthodique entraînerait
la réfection ou la reprise en sous- uvre un trop grand nombre
ouvrages dont les fondations se trouveraient déchaussées La
Commission
reculé devant la dépense et
retenu la proposition
de Mr Nouailhac-Pioch que pour une section du cours du fleuve3
En fait il faut toujours en revenir faciliter la Seine la traversée
de Paris Pour obtenir ce résultat la Commission propose deux
solutions
élargir le petit bras de la Cité entre le pont de Ar.chevêché et le pont Saint-Michel en gagnant sur les terrains laissés libres
sur la rive gauche par la démolition de ancien Hôtel-Dieu
il est
douteux que cette proposition en raison des travaux elle nécessi
terait comme la réfection sur 400
de la ligne souterraine du
tablissement de réservoirs dans la partie supérieure du bassin Rapports
spéciaux par Mr NOUAILHAC-PIOCH... et Mr DABAT directeur de Hydraulique et des
Améliorations agricoles au Ministère de Agriculture Rapports et documents...
091-614)
Puits absorbants Rapport spécial de Mr BERGEHON président de la Société
des ingénieurs civils de France professeur
cole centrale des Arts et Manufac
tures Rapports et documents...
577-589
Voir également sur cette question
CONSEIL MUNICIPAL DE PARIS 1910 Communication relative
la protection de la
Ville de Paris contre les inondations par la méthode absorbante par Mr Louis
DAUSSET conseiller municipal Paris Impr Municipale 1910 13
Proposition
au nom de la Commission de contrôle technique des travaux de la Ville de Paris
relative
la protection. par la méthode absorbante présentée par Mr Louis
DA SSET ibid. 1910 15 p. et le rapport précédemment cité de Mr DIENEKT
Approfondissement du lit de la Seine Rapport spécial par Mr NOUAILIIACPIOCH Rapports et documents...
661-686)
SUR LA CRUE DE LA SEINE DE JANVIER 1910
121
chemin de fer Orléans soit jamais suivie effet
reprendre
un projet déjà bien souvent étudié et creuser un canal de décharge
amor ant sur la Seine ou la Marne en amont de Paris et conduisant
en aval une partie des eaux en évitant la traversée de Paris La
Commission est arrêtée
un tracé qui partirait de la Marne audessous de Meaux utiliserait la dépression déjà empruntée au Nord
des hauteurs de Vaujours par le canal de Ourcq et par Saint-Denis
viendrait aboutir près
pinay au Nord de la première grande boucle
dessinée parla Seine un dragage en aval de ce point empêcherait la
surélévation du plan eau après le débouché du canal Cette grande
voie eau de 42km serait aménagée pour la navigation
le ouvrirait
la batellerie une communication directe entre la basse Seine les
canaux duNord et la Marne elle dégagerait Paris et ses ports trop
encombrés On calcule que ce canal dérivant 500 mc par seconde
abaisserait le niveau des eaux lors une grande crue comparable
celle de 1910 de
au pont National de ira49 au pont Royal de
l1
au viaduc Auteuil La dépense est évaluée
170 millions de
francs environ2
Il reste souhaiter que les résultats de cette laborieuse enquête
si rapidement conduite ne demeurent point inutiles et que le danger
passé on ne endorme point dans une confiance trompeuse Les
conditions se sont aggravées depuis un demi-siècle même les crues
ordinaires dont le retour est certain sont devenues plus redoutables
Il importe agir sans retard
GALLOIS
Les ponis et les quais de Paris rapport par Mr DROGUE Rapportset docu
ments...
99-138 et spécialement
119-120)
Ouverture cle bras cle décharge tournant la capitale rapport spécial par
Mr DROGUE... et
AHON. Rapports et documents...
623-659 croquis figurant
le tracé des canaux de décharge proposés
200000 après la
660)