Zoom arrière sur la campagne “médias”

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Charlie
Hebdo :
1992-2012
La presse satirique ne
représente-t-elle pas
cette île paradisiaque où
l’on peut encore critiquer
la norme, bousculer les
habitudes de pensée,
susciter une réflexion
sur notre société et son
fonctionnement ?
Journal satirique libre et
indépendant, Charlie Hebdo
ne dépend d’aucun autre
subside que celui de ses
lecteurs et met en œuvre
la liberté d’expression.
L’exposition proposait
de redécouvrir des unes
sélectionnées parmi les
numéros publiés entre
1992 et 2012 dont le CAL/
Charleroi a récemment
acquis la collection
complète.
La campagne “Immediat.org” invitait (et invite encore !) à appuyer sur pause pour laisser le temps à l’examen critique d’une réalité
qui nous poursuit, nous enrobe voire nous dépasse : l’information tout le temps et partout,
sans trêve ni repos. Dans ce cadre, l’équipe du
CAL/Charleroi a proposé des moments privilégiés de rencontres, débats, collaborations et
autres temps festifs et résolument critiques.
Pour mettre tout le monde dans le bain, la
soirée de lancement du 20 novembre a réuni
plus de 150 personnes pour une expérience
en deux temps : une immersion dans l’univers d’un journal libre et indépendant avec
l’exposition de 100 couvertures de Charlie
Hebdo (voir encadré) et dans le bâtiment
juste en face, accueil avec un cocktail rose
comme la campagne, des lumières roses et
des entonnoirs roses suspendus un peu partout pour nous rappeler que nous ne sommes
pas les oies gavées de l’information !
Aux platines des reporters qui n’ont pas peur
de faire du journalisme qui dérange et de
mener l’enquête et le débat en zones interdites : François De Brigode du Vrai/Faux journal de la RTBF, Sandra Guilly qui a couvert les
“affaires” sur Charleroi et Thierry Dupiéreux
de Vers l’Avenir.
Le lendemain, la campagne investissait
l’Éden pour un café numérique autour de
l’immédiateté de l’information. Yves Thiran
(journaliste - RTBF) et David Flament (chef
d’édition – La Nouvelle Gazette) ont répondu
aux questions d’un public à la fois curieux et
inquiet. Comment être rassuré sur le fait que
ce qu’on lit a été vérifié et recoupé?
On nous cache tout ?
Finalement et pour conclure en apothéose, le
27 novembre s’est tenu le colloque “Immediat.org”. En bref, pour l’indispensable Monsieur Jean-Pierre, “les grands journaux sont
dans une seule et même vision des choses :
ne pas mettre à mal les politiques et ne pas
déranger les marchés”. Le CSA, Catherine
Bodson et Paul-Éric Mosseray ont rappelé
quant à eux que “la mission du Conseil supérieur de l’audiovisuel est d’arbitrer l’équilibre entre liberté d’expression et respect
des droits comme la dignité.” Thierry Dupiéreux a alerté le public sur le contexte actuel
de flux continu : “Il n’y a pas de rythme de
l’info, c’est non-stop, 24h/24”. De son côté,
la journaliste Gabrielle Lefèvre est revenue
sur la responsabilité sociale liée à la pratique
du métier : “Le journalisme est un travail
intellectuel de réflexion, de vérification, de
choix selon des critères. Pourquoi je donne
l’info ? Pour quoi est-elle pertinente ?” et
Jean-Jacques Jespers, sur les enjeux des
principes moraux guidant la pratique professionnelle : “La déontologie journalistique est
un rempart contre la commercialisation du
secteur des médias. Il en va de la dignité et
du respect des journalistes.”
La campagne se poursuit dans les régionales
et sur www.immediat.org.
Pour celles et ceux, et il y en avait encore,
qui en voulaient davantage, nous nous
sommes retrouvés à la Maison de la presse
de Charleroi pour dialoguer avec trois journalistes issus d’univers différents : Manu Salvé
(journaliste sportif - La Dernière Heure/Les
Sports), Françoise Barré (journaliste radio La Première) et Éric Ghislain (présentateur
du JT - Télésambre).
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