Les édulcorants alternatifs dans un environnement de prix élevés du

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Les édulcorants alternatifs dans un environnement de prix élevés du
***.mul
International Sugar Organization
Les édulcorants
alternatifs dans
un environnement
de prix élevés du sucre
Mars 2012
MECAS(12)04
Les édulcorants alternatifs dans un environnement de prix élevés du sucre
MECAS(12)04
Mars 2012
Comité d’évaluation du marché de la
consommation et des statistiques
Les édulcorant alternatifs dans un
environnement de prix élevés du sucre
Abrégé
27 mars 2012
Le marché mondial du sucre a connu des prix moyens nettement plus élevés
depuis le milieu d’année 2009, d’où la question : les prix plus élevés du sucre
sont-ils en train de transformer la demande en édulcorants ? A quel point les
édulcorants alternatifs à base d’amidon, les édulcorants synthétiques et les
édulcorants intenses naturels, sans oublier les édulcorants faiblement caloriques,
peuvent-ils ravir des parts de marché au sucre ? Cette étude analyse les
développements survenus sur le marché mondial des édulcorants, en soulignant
la forte croissance annuelle du sirop à haute teneur en fructose ou isoglucose et
des édulcorants intenses naturels par rapport au sucre dans les dernières
années. Cela dit, le sucre continue de dominer largement le marché mondial des
édulcorants (avec une part de 83 % de la consommation mondiale), mais cette
domination pourrait-elle être remise en question à plus long terme ? L’étude
examine les points-clés concernant l’offre et la demande, les questions de
règlementation et d’autres facteurs et elle en étudie les effets sur les principaux
substituts du sucre afin de déterminer leur potentiel de croissance dans les
prochaines années. Dans le cas des édulcorants intenses, alors que les
édulcorants synthétiques comme la saccharine, l’aspartame et le sucralose
continuent d’être les produits dominants, les édulcorants intenses naturels et en
particulier les édulcorants à base de stévia et de luo han guo sont sur le point de
connaître une croissance rapide. Les édulcorants à base de stévia ont déjà ouvert
une brèche significative sur le marché des Etats-Unis, en particulier utilisés en
combinaison avec d’autres édulcorants, dont le sucre, et ils misent sur la
tendance actuelle du marché en faveur d’ingrédients moins artificiels qui est
favorable à l’emploi d’édulcorants pouvant être commercialisés sous l’appellation
« naturels ». Avec leur récente homologation dans l’UE, les édulcorants à base de
stévia voient se dessiner des perspectives de croissance rapide et considérable à
l’avenir. En général, il est anticipé que le marché mondial des édulcorants
intenses va connaître une croissance à un rythme plus rapide que le sucre et
l’isoglucose, qui correspond aux progrès réalisés par les versions de produits et
boissons « diet » et « light » qui s’imposent de plus en plus. L’isoglucose pourrait
encore progresser sur le marché mondial des édulcorants ; en particulier dans
l’UE, au cas où les quotas de production de sucre seraient abandonnés. La Chine
pourrait également assister à une autre pénétration de l’isoglucose, quoique cette
possibilité demeure liée aux perspectives des prix des céréales et du sucre. Les
polyols, l’autre grande catégorie de produits naturels et faiblement caloriques de
remplacement du sucre vont aussi connaître probablement une croissance
robuste de leur demande, étayée par le goût des consommateurs de grand
marchés-clés pour des aliments naturels.
Organisation internationale du sucre
i
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consommation et des statistiques
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environnement de prix élevés du sucre
Table des matières
Introduction
Contexte général
1
3
Fonctionnalité du sucre et des édulcorants alternatifs
Règlementations et autorisations
Prix des substituts du sucre
4
7
8
A : Sirops à haute teneur en fructose (isoglucose)
11
Croissance de la consommation d’isoglucose
L’ALENA et l’isoglucose
Marasme de la consommation d’isoglucose aux USA
Production, coût de la matière première et prix aux USA
Renforcement de la pénétration de l’isoglucose au Mexique
Le Canada et l’isoglucose
L’isoglucose dans l’UE affecté par la réforme du régime sucre
Asie : Le Japon domine encore mais l’attention se tourne vers la Chine
Japon
Chine
Autres pays d’Asie
Argentine
Potentiel à plus long terme pour le sirop à haute teneur en fructose
Etats-Unis/Mexique
Union Européenne
Chine
Création de nouveaux marchés pour l’isoglucose ?
11
13
13
16
18
19
19
22
22
22
23
23
24
24
25
25
25
B : Edulcorants intenses (synthétiques et naturels)
26
Edulcorants intenses synthétiques
La saccharine : toujours dominante
Les Etats-Unis, bastion de l’aspartame
Cyclamates : utilisés principalement en Asie
Marché stable pour l’acésulfame K
Sucralose : Tate & Lyle toujours dominant
Le néotame gagne du terrain
Feu vert pour Advantame ?
Edulcorant intenses naturels
Stévia : du battage publicitaire à la réalité ?
Principales autorisations
Alliances entre producteurs de stévia et de sucre
Les sociétés de stévia s’associent aux nouveaux producteurs US
Les édulcorants de stévia prennent de l’ampleur sur le marché ?
Décollage du luo han guo (le fruit des moines)
Les protéines à goût sucré – Thaumatine la plus avancée
28
28
29
31
31
32
34
35
35
35
35
39
40
41
41
43
Alcools polyhydriques (polyols)
Facteurs-clés
Sorbitol
Erythritol
Principaux fabricants
45
46
47
48
48
C : Edulcorants basses calories
Organisation internationale du sucre
ii
44
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Les édulcorant alternatifs dans un
environnement de prix élevés du sucre
Autres édulcorants intenses basses calories
Tréhalose
Tagatose
49
49
50
Les édulcorants alternatifs sur le marché des USA
Implications pour le sucre
52
53
Organisation internationale du sucre
iii
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Les édulcorant alternatifs dans un
environnement de prix élevés du sucre
Introduction
Le marché mondial du sucre a connu des prix moyens nettement plus élevés depuis
le milieu d’année 2009, d’où la question : les prix plus élevés du sucre sont-ils en
train de transformer la demande en édulcorants caloriques et non caloriques ? Les
prix élevés du sucre sont-ils en train de créer une opportunité permettant réellement
à des édulcorants alternatifs de remplacer le sucre ? Ou des questions techniques et
économiques vont-elles limiter leur potentiel ? Les prix du marché mondial (le prix
AIS du sucre brut) étaient en moyenne de 18,2 cents US/livre en 2009, ils ont
d’abord augmenté à 21,29 cents en 2010, puis à un niveau moyen de 26,01 cents en
2011. Cette question deviendrait d’autant plus pertinente si les cours mondiaux du
sucre se maintenaient à l’avenir à des niveaux supérieurs à ceux d’il y a quelques
années (en 2008 les prix étaient en moyenne de 12,80 cents).
Fig. 1 : Taux de croissance annuelle de la demande
globale en édulcorants
4,00
3,50
2009-11
2000-10
Pour cent
3,00
2,50
2,00
1,50
1,00
0,50
0,00
Sucre
Isoglucose
Edulc intenses
Le marché mondial des édulcorants intenses1 continue de s’accroître à un rythme
plus rapide que celui du sucre et de l’isoglucose. Il est estimé que dans la période de
2009 à 2011, le marché mondial des édulcorants intenses s’est accru de 3,4 % par
an, prenant le pas sur la croissance plus modeste de 2,3 % de l’isoglucose (malgré
une croissance de près de 10 % en 2010) et sur celle de 1,2 % du sucre (dont la
demande a connu une contraction de -0,8 % en 2009, en réaction à la hausse des
prix et à la crise financière mondiale). Comme cela est également visible à la Fig. 1,
la dynamique récente de la croissance relative est différente de celle observée dans
la dernière décennie, où la croissance du sucre était en général dépassée seulement
par celle de l’isoglucose. Même si la consommation mondiale de sucre n’a pas connu
une croissance aussi rapide que celle des édulcorants intenses et de l’isoglucose dans
les trois dernières années, comme le montre le tableau 1, la part que représente le
sucre sur le marché mondial des édulcorants est encore plus ou moins similaire à ce
1
Egalement appelés édulcorants intenses non nutritifs.
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qu’elle était dix ans plus tôt – à environ 83 %. En bref, alors que la consommation
d’édulcorants intenses s’accroît, la part qu’ils représentent demeure petite comparée
au sucre (quoique cette situation puisse varier de façon significative d’un pays à un
autre). Par contre, la part du marché mondial des édulcorants que représente
l’isoglucose a baissé dans la dernière décennie – de 8,2 % à 7,3 %, cela
correspondant essentiellement à la stagnation du marché des édulcorants caloriques
(dont le sucre) aux Etats-Unis jusqu’à ces derniers temps. En 2010 et 2011, la
consommation mondiale d’isoglucose s’est accrue de 9 % et 4 %, respectivement ;
beaucoup plus rapidement que le sucre malgré l’envolée des prix des céréales. Cela
est dû principalement au décollage de la consommation d’isoglucose au Mexique qui
a correspondu à l’entrée en vigueur du libre-échange dans le secteur des édulcorants
en application des accords de l’ALENA. Concernant l’avenir, le taux actuel de
croissance annuelle de la consommation mondiale de sucre va probablement
rebondir aux environs de 2 %, la contre-performance récente de cette croissance
étant l’exception plutôt que la règle.
2
Tableau 1 : Marché mondial des édulcorants (en équivalent sucre blanc)
Sucre
Edulcorants
intenses
Isoglucose
Polyols
Total
Part sucre
Part édulc.
intenses
Part isogl.
Polyols
Unité
Mln de
tonnes
Mln de
tonnes
Mln de
tonnes
Mln de
tonnes
Mln de
tonnes
%
1985
1990
1995
2000
2005
2009
2010
2011
91,5
101,5
108,9
117,2
136,4
148,4
151,6
154,9
7,2
8,5
11,5
12,9
16,4
17,0
17,6
18,1
6,2
7,6
9,7
11,7
12,0
12,1
13,2
13,7
0,5
0,6
0,7
0,7
0,8
0,8
0,9
1,0
105,4
118,2
130,8
142,5
165,6
178,3
183,3
187,7
86,8
85,9
83,3
82,2
82,3
83,2
82,7
82,5
%
6,8
7,2
8,8
9,1
9,9
9,5
9,6
9,6
%
%
5,9
0,5
6,4
0,5
7,4
0,5
8,2
0,5
7,3
0,5
6,8
0,5
7,2
0,5
7,3
0,5
Source : Estimations de l’OIS. Edulcorants intenses en équivalent sucre blanc.
Alors que les édulcorants intenses ne représentaient qu’un peu moins de 10 % du
marché mondial des édulcorants en 2011 et que l’isoglucose n’en représentait
qu’environ 7 %, il y a des variations considérables d’un pays à un autre. Les
producteurs d’édulcorants intenses et d’isoglucose espèrent que les prix élevés du
sucre vont créer une nouvelle demande pour leurs édulcorants étant donné que les
fabricants de produits alimentaires et de boissons recherchent constamment les
édulcorants dont l’emploi revient le moins cher.
Cette étude passe en revue les marchés de l’isoglucose, des édulcorants intenses et
des édulcorants faiblement caloriques en soulignant, en particulier, les
développements récents et les perspectives en termes de croissance du marché et
de facteurs déterminant la demande et elle identifie par ailleurs les principaux
producteurs et les expansions récentes ou envisagées de leur capacité de production.
2
A part les édulcorants d’amidon autres que l’isoglucose. Le glucose, le fructose et le dextrose, par
exemple, ne sont pas aussi sucrés que le saccharose et ne sont normalement pas substitués au sucre
dans un grand nombre d’applications alimentaires. Sur le vaste marché des édulcorants des USA ces
« édulcorants d’amidon » comptent pour moins de 1 % de la consommation totale d’édulcorants
caloriques, de près de 20 mln de tonnes.
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La première partie de l’étude analyse les développements et les perspectives
concernant l’isoglucose en soulignant le ralentissement de la consommation sur le
marché dominant des Etats-Unis, mais la croissance massive de l’utilisation
d’isoglucose observée au Mexique depuis l’entrée en vigueur du libre-échange dans
le secteur des édulcorants, en application des accords de l’ALENA. La croissance
rapide de la consommation d’isoglucose en Chine est également étudiée, de même
que les développements concernant la production et la consommation d’isoglucose
dans l’UE, maintenant que la réforme du secteur sucrier européen est achevée. Un
autre point-clé abordé ensuite est le potentiel de développement d’une
consommation d’isoglucose notable dans d’autres pays. Dans la seconde partie,
l’étude se concentre sur les édulcorants intenses et notamment sur les édulcorants
artificiels établis de longue date tels que saccharine, cyclamate, aspartame et
acésulfame K, ainsi que sur les édulcorants de la deuxième génération tels que
sucralose, néotame et advantame. Les édulcorants intenses naturels (dérivés de
sources naturelles telles que feuilles, baies et fruits) sont considérés séparément,
notamment les édulcorants à base de stévia (soulignés pour leur potentiel
considérable après l’homologation règlementaire aux Etats-Unis en 2008 et dans l’UE
à la fin 2011), les édulcorants à base de luo han guo et les protéines sucrées
(comme les thaumatines). Dans la troisième partie, l’étude se tourne vers les
principaux édulcorants faiblement caloriques. Ce groupe comprend les alcools
polyhydriques (polyols) ainsi que les édulcorants tagatose et tréhalose dont la
consommation pourrait décoller dans les prochaines années. Le dernier chapitre de
l’étude évalue dans quelle mesure les tendances et les développements des marchés
identifiés pour les édulcorants intenses, les édulcorants faiblement caloriques et
l’isoglucose pourraient avoir un effet sur les perspectives de croissance de la
consommation de sucre.
Les estimations des niveaux de consommation produites par l’OIS sont basées sur la
littérature disponible dans ces domaines, y compris mais sans s’y limiter les sites
Internet des principaux producteurs d’édulcorants intenses, les rapports publiés dans
la presse, les communiqués de presse et les exposés délivrés à l’occasion de
conférences. Il y a très peu de statistiques concernant la production, le commerce et
les prix d’édulcorants autres que le sucre et l’isoglucose dans le domaine public. Les
industries concernées sont peu enclines à fournir des statistiques et les informations
sont souvent de nature privée et confidentielle. Cette rareté des données disponibles
explique l’absence d’une structure normalisée pour étudier chacun des édulcorants
concernés dans ce document.
Contexte général
Les édulcorants peuvent être divisés premièrement entre édulcorants caloriques et
non caloriques, et ensuite, pour les non caloriques, entre édulcorants naturels et
synthétiques. Les édulcorants non caloriques naturels peuvent à leur tour être divisés
entre édulcorants à pouvoir sucrant inférieur (principalement les polyols, le tagatose
et le tréhalose) et les édulcorants à pouvoir sucrant élevé comme les édulcorants à
base de stévia ou de luo han guo (voir encadré 1). Ce classement a été utilisé en
tant que cadre de travail général dans la présente étude. Les édulcorants non
caloriques sont généralement des édulcorants intenses utilisés en très petites
quantités pour adoucir les aliments. De ce fait, les aliments utilisant des édulcorants
non caloriques contiennent peu ou pas de calories apportées par les édulcorants euxmêmes, qu’ils soient caloriques ou non.
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Fonctionnalité du sucre et des édulcorants alternatifs
Les propriétés des divers édulcorants varient considérablement et ce même en
termes de pouvoir sucrant. La qualité et le type de sucrosité peuvent varier
sensiblement entre les divers édulcorants. Le sucre3 est décrit comme ayant un goût
propre laissant une sensation sucrée peu prolongée. La thaumatine a un arrière-goût
sucré plus persistant et la saccharine a un arrière-goût amer, un inconvénient dont
souffrent également les édulcorants à base de stévia. La mesure dans laquelle des
édulcorants particuliers peuvent être utilisés dans des applications de produits
alimentaires et de boissons spécifiques varie également en fonction de leurs
propriétés. En bref, les caractéristiques fonctionnelles et techniques des édulcorants
jouent un rôle critique en ce qu’elles déterminent leur degré de compétitivité sur le
marché et la mesure dans laquelle des édulcorants particuliers peuvent se substituer
à d’autres dans les domaines d’utilisation ou ils sont en concurrence.
Encadré 1 : Principales catégories et principaux types d’édulcorants
Edulcorants
Calorique
Non-calorique
Naturel
Saccharose
Isoglucose-55
Isoglucose-42
Glucose (sirop)
Dextrose
Fructose cristallisé
Pouvoir inférieur
Synthétique
Pouvoir élevé
Edulc. de Luo Han
Guo
et de stévia
Protéines à goût
sucré :
Erythritol
Isomalt
Lactitol
Mannitol
Maltitol
Sorbitol
Tagatose
Tréhalose
Xylitol
Advantame
Cyclamate
Acésulfame K
Aspartame
Saccharine
Sucralose
Néotame
•Brazzéine
•Thaumatine
Le pouvoir est le pouvoir sucrant relatif d’un édulcorant comparé au saccharose (à poids égal)
Le sucre utilisé en tant qu’édulcorant nutritif dans toutes ses applications courantes
(sodas exclus) offre d’autres avantages en plus du goût sucré ce qui crée des
obstacles à son remplacement direct par des édulcorants alternatifs. Les
fonctionnalités typiques du sucre sont : pouvoir sucrant, saveur, texture/structure,
cristallisation, humectance, solubilité, faible hygroscopicité, point de gel, dépression,
effets osmotiques, stabilité à la chaleur et stabilité aux acides. L’importance relative
3
Le sucre (saccharose) procure un goût sucré qui se développe rapidement, propre et peu persistant.
Ces qualités hautement désirables en font l’étalon or du goût sucré. Le sucre est par ailleurs un
ingrédient fonctionnel important dans la préparation des aliments. Il contribue à la charge, la texture, la
préservation, la saveur et la couleur. Le sucre est cependant un édulcorant nutritif, qui se métabolise
facilement et qui produit 4 kcal/g (16,7 kJ/g) d’énergie.
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de ces fonctionnalités-clés du sucre varie dans les principales catégories d’aliments et
de boissons.
Tableau 2 : Pouvoir sucrant des principaux édulcorants caloriques
Saccharose (non raffiné) (sucre roux)
0,92
Saccharose (raffiné) (sucre blanc)
1,00
Isoglucose-55
0,95
Isoglucose-42
0,85
Glucose (sirop de)
0,70
Dextrose
0,85
Fructose cristallisé
1,30
Dans l’ensemble, les édulcorants intenses, mis à part les applications dans le
domaine des versions « diet » et « light » de sodas, sont incapables de remplacer
directement le sucre dans de nombreux procédés de fabrication alimentaire. Les
caractéristiques techniques des édulcorants intenses peuvent, cependant, être
surmontées parfois par l’addition d’agents de charge solubles (polyols en particulier),
d’épaississants, de gélifiants et de conservateurs. Il n’en demeure pas moins que
dans de nombreux cas le sucre est difficile à remplacer. Par exemple, sa stabilité
chimique permet au saccharose d’être utilisé dans la cuisson au four et dans d’autres
procédés impliquant l’emploi de températures élevées pour créer le produit. Certains
édulcorants intenses comme l’aspartame, sont instables quand ils sont exposés à des
températures élevées. Contrairement à d’autres édulcorants artificiels, le sucralose
est stable à la chaleur et il peut par conséquent être utilisé dans les produits cuits au
four ou frits.
L’isoglucose 55 est sans doute le produit de remplacement parfait du sucre dans les
sodas, mais il ne convient pas dans l’industrie chocolatière. En fait, le succès de
l’isoglucose varie de façon significative selon les catégories de produits alimentaires.
Ses propriétés liquides font qu’il a le plus de succès dans les secteurs des boissons,
des produits laitiers et des sirops de fruits en conserve. Il supporte moins bien la
comparaison au sucre dans les procédés où celui-ci est apprécié pour ses qualités de
charge, en particulier dans les produits de boulangeries et de confiserie. En termes
de sucrosité relative l’isoglucose 55 est comparable au saccharose (voir Tableau 2).
L’isoglucose 90 est supérieur et l’isoglucose 42 est inférieur au saccharose.
Substituts naturels du sucre
La sucrosité et les densités énergétiques des édulcorants intenses « naturels »
(trouvés dans les baies, les fruits, les légumes, les champignons et les feuilles)
comparées au saccharose sont indiquées au Tableau 3. Les édulcorants à base de
stévia et de Luo Han Guo sont les deux édulcorants intenses naturels les plus connus
mais les protéines à goût sucré commencent également à être commercialisées. Les
édulcorants faiblement caloriques comme les polyols représentent le principal autre
groupe de substituts du sucre issus de sources naturelles.
Substituts artificiels du sucre
Les édulcorants intenses artificiels connus de longue date (appelés édulcorants
artificiels de synthèse et parfois édulcorants chimiques) comprennent la saccharine,
les cyclamates, l’aspartame et l’acésulfame de potassium (acésulfame k). Les
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édulcorants les plus récents comprennent le sucralose4 et le néotame, tandis que
l’édulcorant Alitame a été abandonné par son fabricant, Pfizer. La plupart des
édulcorants intenses artificiels contiennent peu ou pas de nutriment énergétique et la
comparaison de la sucrosité basée sur le contenu énergétique est donc sans valeur.
Les sucrosités relatives à poids égal sont représentées au Tableau 4. Les édulcorants
intenses artificiels ont une saveur sucrée dont la persistance est plus prolongée et
des degrés divers d’arrière-goût (ex. amer, métallique) et de nombreuses sociétés
commercialisent donc des modificateurs de persistance et des modificateurs de goût.
Tableau 3 : Sucrosité relative des substituts naturels du sucre
Sucrosité en
valeur
énergétique
Densité
énergétique
0,7
14
0,05
0,45-0,65
0,9-1,3
0,5
0,4-0,9
0,5-1,2
0,75
Lactitol
0,4
0,8
0,5
Maltitol
0,9
1,7
0,525
Mannitol
0,5
1,2
0,4
Sorbitol
0,6
0,9
0,65
Xylitol
1,0
1,7
0,6
0,92
2,4
0,38
Nom
Sucrosité en
poids
Edulcorants intenses
naturels
Edulcorant de stévia*
250
Edulcorant de luo han guo
300
Protéines à goût sucré
Thaumatine
2,000
Mabinline
S.O.
Monelline
3 000
Pentadine
500
Brazzéine
500-2,000
Curculine
550
Miraculine
S.O.
Edulcorants faiblement
caloriques
Polyols
Erythritol
Isomalt
Hydrolysat d’amidon
hydrogéné
Autres
Tagatose
Tréhalose
*(contenant principalement du Rébaudioside A, un glycoside de stéviol)
4
Le sucralose est produit à partir du saccharose, il a pour base la structure du saccharose dont trois
groupes hydroxyles ont été substitués par trois atomes de chlore.
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L’emploi combiné d’édulcorants intenses non caloriques a gagné du terrain dans
l’industrie des boissons et des produits alimentaires en raison de l’amélioration du
goût et de la baisse de coût que cela permet. Une combinaison de plusieurs
édulcorants tend à produire une après saveur ayant plus de rondeur et à réduire les
effets indésirables des édulcorants individuels. Cela est désigné par le terme de
synergie qualitative. Une combinaison de plusieurs édulcorants peut par ailleurs
procurer une sucrosité totale supérieure à la somme des sucrosités des édulcorants
respectifs. Cela est désigné par le terme de synergie quantitative. L’exemple type de
synergie quantitative est le mélange d’aspartame et d’acésulfame K.
Enfin, les édulcorants intenses ne sont pas à l’abri de la concurrence émergente de
nouveaux produits de haute technologie du genre exhausteurs de goût sucré,
comme cela est démontré dans l’encadré 2. L’impact potentiel de tels exhausteurs,
qui permettent effectivement d’utiliser 30 à 50 % moins de sucre ou d’isoglucose
tout en conservant le goût sucré procuré par le pourcentage normal de sucre ou
d’isoglucose dans certains produits alimentaires, pourrait changer la donne à l’avenir.
Tableau 4 : Sucrosité relative des édulcorants intenses artificiels
Nom
Sucrosité (en poids)
Acésulfame de potassium
200
Alitame
2000
Aspartame
160–200
Sel d’aspartame-acésulfame
350
Cyclamates
30
Néohesperidine dihydrochalcone
1500
Néotame
8000
Saccharine
300
Sucralose
600
Règlementations et autorisations
Les édulcorants non caloriques (édulcorants intenses naturels et synthétiques) sont
étroitement réglementés par les administrations compétentes dans tous les pays. Ces
règlementations peuvent être complexes. Non seulement les limites varient dans les
diverses catégories de produits alimentaires, dans certains pays l’utilisation combinée
d’édulcorants caloriques et non caloriques n’est pas autorisée. Les définitions
« diet », zéro calorie, basses calories, à contenu calorique réduit, varient également
d’un pays à un autre. Récemment, par exemple, l’Autorité européenne de sécurité
des aliments (EFSA)5 a autorisé l’utilisation de l’édulcorant Reb A issu de la plante
stévia bien longtemps après que la Food and Drug Administration (FDA) des EtatsUnis ait reconnu l’innocuité de l’édulcorant par la désignation GRAS (Generally
Recognised as Safe). En Australie, la Food Standards Agency of Australia and New
Zealand (FSANZ) a déjà approuvé le nouvel édulcorant Advantame, du Japonais
5
La Directive 94/35/CE de l’Union européenne (connue également sous le terme « Directive
édulcorants ») et ses quatre modifications 96/83/CE, 2003/115/CE, 2006/52/CE et 2009/163/UE est un
outil important qui limite le niveau auquel certains édulcorants peuvent être présents dans un type
d’aliment spécifique.
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Ajinomoto. Tous les édulcorants intenses les plus connus ont dû être approuvés par
les administrations compétentes dans les pays où ils sont commercialisés.
Prix des substituts du sucre
Comme cela peut être observé au Tableau 5 et à la Fig. 2, il y a un avantage en
termes de prix à utiliser des édulcorants intenses (mais pas toujours dans le cas des
polyols) ce qui, ajouté à leur contenu calorique faible ou nul, se prête à l’expansion
de ce marché. En outre, la hausse et la volatilité récentes des prix du sucre sur de
nombreux marchés pourraient avoir conduit les sociétés de production d’aliments et
de boissons à revoir leurs options. Aux Etats-Unis, au début 2011, les prix de gros
d’édulcorants intenses comme Splenda (sucralose) et aspartame étaient le cinquième
et le dixième, respectivement, du prix du sucre raffiné. Même un mélange subtil
90:10 sucre-édulcorants intenses pourrait contribuer à faire baisser le coût en
édulcorant d’un produit sans en compromettre la fonctionnalité.
Fig. 2 : Amérique du Nord : comparaison du prix des édulcorants et du
sucre
100
80
60
40
20
éo
ta
m
e
N
cc
ha
r
in
e
K
Sa
e
m
Ac
és
ul
fa
pa
rt a
m
e
As
yc
la
m
at
es
se
C
Su
cr
al
o
55
lu
co
se
Is
og
(R
eb
St
év
ia
Su
A
0
cr
e
% (base équivalent sucre)
120
Source : USDA
La Fig. 2 et le Tableau 5 montrent clairement que les édulcorants intenses naturels à
base de stévia sont considérablement plus chers que les édulcorants intenses
artificiels tels que cyclamates, aspartame, saccharine, acésulfame K et néotame. Le
sucralose est le plus cher des édulcorants intenses artificiels. Les polyols sont
considérablement plus chers que les édulcorants intenses mais ils sont utilisés
typiquement en tant qu’agents de charge au lieu d’être utilisés directement en tant
que substituts du sucre. L’isoglucose 55 est environ 50 % meilleur marché que le
sucre aux Etats-Unis et en Chine.
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Tableau 5 : Prix départ usine des édulcorants en Chine, juin 2011
Prix
Sucrosité
Prix par unité
USD/tonne
comparée
de sucrosité
au sucre
Sucrose
1 115
1
1 115
Glycosides de stévia
182 120
450
360
Sucralose
102 878
800
171
Acésulfame K
8 183
200
41
Aspartame
15 800
200
78
Glycyrrhizine
13 896
150
93
Saccharine
5 200
300
17
Cyclamates
2 470
30
82
Néotame
100 230
8 000
13
Erythritol
5 188
0,7
7 411
Mannitol
3 011
0,8
5 018
Sirop de maltose (80 %)
478
0,9
531
Sorbitol (70 %)
844
0,7
920
Xylitol
918
0.8
10 149
Isoglucose 42
509
1
509
Isoglucose 55
847
1,1
588
Isomaltitol cristallisé
4 839
0,55
8 435
Maltitol (75 % liquide)
727
0,90
808
Source : CCM International
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Encadré 2 : Exhausteurs de goût sucré : variantes high-tech des édulcorants intenses ?
Les exhausteurs de goût sucré sont des composés utilisés en très petites quantités pour intensifier la
saveur sucrée du saccharose (et d’autres édulcorants). En bref, ils amplifient l’effet sucrant d’une
quantité donnée de sucre, permettant des économies en termes de coût et une réduction du contenu
calorique des boissons et denrées alimentaires. Senomyx et Redpoint Bio sont les leaders de cette
technologie. Senomyx fait équipe avec Firmenich pour lancer un exhausteur de saccharose en 2012,
tandis que Redpoint Bio collabore avec International Flavors and Fragrances pour la commercialisation
d’un exhausteur de goût sucré à base de stévia.
Le programme Sweet Taste de Senomyx a abouti à la découverte et au développement d’un
exhausteur de saccharose et d’un exhausteur de sucralose qui ont tous deux reçus les autorisations
règlementaires aux Etats-Unis. En octobre 2009, l’innocuité de l’exhausteur de saccharose S6973 de
Senomyx a été reconnue par la désignation GRAS, mais la marque a poursuivi les recherches dans
d’autres exhausteurs de goût sucré. En octobre 2010, la marque a annoncé qu’elle allait collaborer
avec Firmenich au développement commercial de son exhausteur S6973 dans les applications de
boissons, tandis qu’en début d’année Firmenich avait décidé de procéder à la commercialisation du
même exhausteur de goût sucré pour quasiment toutes les catégories d’aliments et dans certaines
catégories de boissons en poudre. Senomyx perçoit des revenus de l’utilisation de ses licences, de
paiements jalonnés et de redevances annuelles sur toutes les ventes de S6973. En décembre, le
contrat a été étendu pour couvrir la découverte, le développement et la commercialisation
d’exhausteurs naturels de goût sucré pour le saccharose, le fructose et le Rebaudioside. En avril 2011,
Senomyx a reçu un brevet des Etats-Unis pour la production du S2383, un exhausteur du sucralose.
2011 a été une « année déterminante » pour Senomyx en raison des lancements commerciaux des
produits de sa marque contenant ses modulateurs « Sweet Taste » : pour la réduction de saccharose
(S6973) et la réduction des concentrations de sucralose (S2383). Il n’y a sur le marché aucun produit
comparable au S6973, qui sans avoir lui-même de goût sucré, permet aux producteurs de réduire de
jusqu’à 50 %, le contenu en saccharose des produits tout en conservant le même goût sucré que
procurait le contenu total de sucre. Cela signifie des réductions du contenu calorique et des
économies de coût qui intéressent les multinationales prêtes à lancer leur premier produit utilisant
S6973, même si certaines grandes sociétés entendent naturellement protéger leurs marques
internationales et ne se sont décidées à changer leurs formules qu’après des examens approfondis et
des essais auprès des consommateurs. Au début 2012, Senomyx a laissé entendre que Pepsi Co
serait intéressé par ses travaux de développement d’un exhausteur de saccharose (S9632) qui
permettrait de réduire les niveaux d’isoglucose dans les aliments et les boissons de jusqu’à 33 %,
sans sacrifier les préférences de profil sucré et le goût.
Redpoint Bio a révélé avoir identifié le RP44, un exhausteur de goût sucré entièrement naturel en juin
2009. RP44 est en fait le Reb C, un composant de la plante stévia. En juin 2010, Redpoint Bio a passé
un accord de licence et de commercialisation avec International Flavor and Fragrances pour RP44.
L’innocuité du produit a été reconnue par la désignation GRAS accordée par la Flavor and Extract
Manufacturers Association (FEMA) en octobre 2010. Selon Redpoint Bio, des essais de goût ont révélé
que RP44 permettait de réduire de jusqu’à 25 % le contenu en édulcorants caloriques de divers
prototypes de produits utilisant le sucre, le fructose et l’isoglucose.
Ailleurs, le producteur de stévia PureCircle a passé en juillet 2011 un accord de distribution à l’échelle
mondiale portant sur plusieurs années avec Firmenich dans le but d’accélérer la commercialisation du
nouvel arôme naturel NSF-02 de la société. NSF-02 a déjà reçu la désignation GRAS de la FEMA aux
Etats-Unis et il fait désormais partie de la nouvelle gamme d’arômes de PureCircle, qui comprend
également NSF-01. Ces arômes ont été conçus spécifiquement pour intensifier l’arôme, la saveur
sucrée et le goût des produits quand ils sont utilisés en combinaison avec les édulcorants à base de
stévia, Reb A et SG-95, et avec le sucre ou l’isoglucose. Selon les termes du nouvel accord, Firmenich
aura le droit exclusif de commercialiser NSF-02 en tant qu’ingrédient autonome et en tant que partie
de la gamme d’arômes de la société. L’accord couvre également des collaborations ultérieures entre
les sociétés pour accélérer l’adoption du nouveau modificateur d’arôme à l’extérieur des Etats-Unis.
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A : Sirops à haute teneur en fructose
Il existe toute une variété d’édulcorants caloriques à base d’amidon tels que le
glucose, le dextrose, le maltose et les sirops de fructose. Tous ne peuvent pas être
considérés réellement comme des substituts du sucre étant donné que pour certains,
leur utilisation est déterminée par des facteurs autres que l’apport de la saveur
sucrée (propriétés de charge, de contrôle de la cristallisation, de maintien de
l’humidité, par exemple). Parmi ces édulcorants à base d’amidon (parfois appelés
sucres d’amidon et sirops d’amidon), l’étude se concentre plus particulièrement sur
les sirops à haute teneur en fructose ou isoglucose qui peuvent être substitués
directement au sucre dans plusieurs catégories d’aliments et de boissons (voir la
section précédente). Etant donné que l’isoglucose présente à la base les mêmes
caractéristiques que le sucre liquide, il connaît le plus de succès dans l’industrie des
boissons : aux Etats-Unis le marché des boissons compte pour 94 % des édulcorants
consommés par le secteur. Ce type d’édulcorant a eu moins de succès dans les
applications où le sucre est apprécié pour ses qualités d’agent de charge comme cela
est le cas dans la plupart des produits de boulangerie et de confiserie. Bien que la
majeure partie de l’isoglucose (et d’autres édulcorants à base d’amidon) soit produite
à partir du maïs et par conséquent appelée aux Etats-Unis sirop de maïs à haute
teneur en fructose (HFCS) (isoglucose encore une fois en français), d’autres sources
riches en amidon, comme le tapioca ou l’amidon de pomme de terre, sont utilisées
dans certains pays.
Croissance de la consommation d’isoglucose
Après avoir connu une période d’expansion forte et soutenue dans les années 1990,
le marché a connu des difficultés pour poursuivre sa croissance depuis l’an 2000. Les
producteurs d’isoglucose ont été confrontés à une instabilité des coûts de leurs
matières premières et à une envolée des prix de l’énergie. Entre 2000 et 2009, la
consommation mondiale de sucre a connu une croissance de 31 mln de t (en
équivalent sucre blanc) (soit 26 %) tandis que le niveau de la consommation
d’isoglucose de 12,1 mln de t mesuré en 2009 n’était supérieur que de 4 % à celui
de l’an 2000. Durant la période intermédiaire, la consommation d’isoglucose a atteint
son apogée en 2007 à 12,8 mln de t, environ 10 % de plus que le niveau de 2000.
Cependant, en 2010 et 2011, la consommation mondiale d’isoglucose a connu une
croissance plus rapide que celle de la consommation mondiale de sucre (voir Fig. 3).
En 2000, à l’échelle mondiale, une tonne d’isoglucose était consommée pour chaque
volume de 9,8 tonnes de sucre tandis qu’en 2011 ce rapport avait baissé à une tonne
d’isoglucose consommée pour chaque volume de 8,9 tonnes de sucre.
L’industrie des Etats-Unis domine le marché mondial, comptant pour 60 % de la
production mondiale et c’est également aux Etats-Unis que la consommation
d’isoglucose a été stagnante ou en déclin durant la majeure partie de la dernière
décennie6. La Fig. 4 montre la répartition par régions de la production mondiale.
6
L’isoglucose a eu un impact initial sur le marché des édulcorants américains vers le milieu des années
1970 quand les prix du sucre se sont envolés et que sont apparues les nouvelles technologies utilisant
les enzymes. En bref, les Etats-Unis remplissaient toutes les conditions nécessaires à un développement
réussi de l’industrie de l’isoglucose, notamment :
(1)
un déficit en sucre sur le marché intérieur donnant des prix du sucre élevés ;
(2)
une offre abondante d’amidon à bas prix ;
(3)
une infrastructure de production et de consommation de produits alimentaires bien développée ;
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Pour cent
Généralement parlant, le coût élevé et les problèmes de logistique posés par le
transport et la manutention de l’isoglucose sur de longues distances signifient que
son commerce en est plutôt limité. La consommation régionale est par conséquent à
peu près la même que la production régionale. L’augmentation de la production
observée aux Etats-Unis dans les deux dernières années est déterminée par l’envolée
des exportations au Mexique depuis l’ouverture du libre-échange sur le marché des
édulcorants dans le cadre des accords de l’ALENA. Comme cela peut être observé à
la Fig. 5, la pénétration de l’isoglucose la plus forte est aux Etats-Unis, suivis par le
Japon, le Canada, le Mexique et Taiwan qui utilisent également des quantités
considérables d’isoglucose. La croissance la plus rapide de la pénétration de
l’isoglucose dans les dernières années a été au Mexique et en Chine.
12,0
10,0
8,0
6,0
4,0
2,0
0,0
-2,0
-4,0
-6,0
Fig. 3 : Croissance de la consommation annuelle de sucre et
d’isoglucose
2000 2001 2002 2003
2004 2005 2006 2007
Sucre
Isoglucose
2008 2009 2010 2011
Part isogl.
Fig. 4 : Production m ondiale d’isoglucose, par régions
14
12
mln de tonnes
10
8
6
4
2
0
2001/02 2002/03 2003/04 2004/05 2005/06 2006/07 2007/08 2008/09 2009/10 2010/11
USA
(4)
(5)
Asie
Europe
Autres amériques
RDM
les sources de capitaux nécessaires pour financer la recherche et le développement, la
construction des usines et équipement ; et
une politique gouvernementale favorable.
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Fig. 5 Part de l'isoglucose dans la consommation de sucre et isoglucose
45
40
35
30
%
25
20
15
10
5
0
Etats-Unis
Japon
Canada
Mexique
Taiwan
Argentine
Chine
UE
L’ALENA et l’isoglucose
L’isoglucose occupe une place de choix au cœur du marché intégré des édulcorants
du Mexique et des Etats-Unis. Aux Etats-Unis, la demande a été orientée à la baisse
pendant la majeure partie de la dernière décennie. Les statistiques du ministère de
l’Agriculture américain (USDA) montrent que la consommation d’isoglucose aux
Etats-Unis a décliné du niveau de 9,1 mln de t de 2000 à environ 7,5 mln de t (en
poids à l’état sec) des prévisions de l’année 2012, avec une part approximative de
42 % du marché national du sucre et de l’isoglucose. Entre-temps, les exportations
d’isoglucose au Mexique, malgré la forte volatilité d’une année à l’autre, ont
commencé à augmenter de façon significative dans la dernière partie de la décennie
précédente, avant même l’entrée en vigueur des accords de libre-échange de
l’ALENA. Le Mexique est normalement un gros importateur d’isoglucose étant donné
que sa production n’est qu’une fraction de la consommation nationale, mais dans la
première moitié des années 2000, le Mexique a pris des mesures pour bloquer les
importations d’isoglucose des Etats-Unis, donnant lieu à un différend qui a opposé
les deux pays pendant une décennie sur les dispositions du sucre des accords de
l’ALENA. Alors que le marché de l’isoglucose au Mexique est encore
considérablement plus petit que celui des Etats-Unis, l’utilisation de l’isoglucose
(importé principalement des Etats-Unis) par le secteur des boissons, s’est envolée
dans les dernières années dans l’environnement de libre-échange établi par les
accords de l’ALENA (tandis que les Etats-Unis reçoivent près de 1 mln de t de sucre
brut et raffiné du Mexique). La consommation d’isoglucose au Mexique a augmenté
de seulement 0,4 mln de t en 2005 à un niveau record de 1,6 mln de t en 2011. La
pénétration de l’isoglucose sur le marché mexicain semble cependant se stabiliser
après trois années de gains rapides.
Marasme de la consommation d’isoglucose aux USA
Aux Etats-Unis, la consommation de sucre augmente alors que la consommation
d’isoglucose décline. Il est estimé que la part du marché des édulcorants caloriques
occupée par l’isoglucose se serait repliée à 44,5 % en 2011, après avoir culminé à
50,3 % en 2006 (voir Fig. 6 et 7). Une amélioration significative de la compétitivité
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du prix de l’isoglucose par rapport au sucre semble ne pas avoir été suffisante pour
convaincre les fabricants d’aliments et de boissons d’utiliser l’isoglucose. Dans la
première moitié des années 2000, l’isoglucose se vendait typiquement à un prix
inférieur de 40 % au prix de gros du sucre raffiné. Cependant, les prix de l’isoglucose
ont augmenté fortement, parallèlement à l’augmentation des prix du maïs dans le
milieu de la décennie et l’isoglucose a même été plus cher que le sucre en 2008.
Cette tendance a cependant été de courte durée et l’isoglucose est progressivement
redevenu compétitif par rapport au sucre dans les dernières années alors que les
valeurs du sucre se maintenaient à des niveaux élevés sur le marché des Etats-Unis
(voir Fig. 8).
Les prévisions indiquent que la consommation d’isoglucose aux Etats-Unis va encore
baisser de 1 % en 2012, à 7,447 mln de tonnes courtes, en poids à l’état sec – après
avoir baissé de 2,5 % l’année dernière, selon les estimations. En même temps, les
prévisions indiquent que la consommation de sucre va encore augmenter en 2012,
faisant baisser à seulement 42 % la part que représente l’isoglucose dans la
consommation totale de ces deux édulcorants (voir Fig. 7).
Fig. 6 : Etats-Unis : changements des livraisons d’isoglucose sur le marché intérieur
2,00
%
0,00
-2,00
-4,00
-6,00
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012p
Source : USDA et OIS
11
55
10
50
9
45
8
40
%
mln de t courtes
Fig. 7 : Consommation d’isoglucose et de sucre aux USA
35
7
2000
2002
2004
Isogl
2006
Sucre
2008
2010
2012p
Part isogl
Source: USDA et OIS
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Fig. 8 : Prix m ensuels de l’isoglucose & du sucre aux Etats-Unis
65
1,1
1
55
0,8
35
0,7
0,6
25
Rapport
Cents/livre
0,9
45
0,5
15
5
2005
0,4
2006
2007
2008
Sucre bet en gros
2009
Isoglucose 42
2010
2011
0,3
2012
Rapport
Source : USDA
Le déclin susmentionné de la demande en isoglucose est causé par la baisse de la
consommation de boissons gazeuses sans alcool (les sodas)7 à quoi vient s’ajouter
l’importation de sucre liquide du Mexique qui prend la place de l’isoglucose 42 dans
de nombreuses applications qui utilisaient traditionnellement l’isoglucose. Bien que
les sodas représentent encore la plus grande catégorie de boissons aux Etats-Unis,
ils ont cédé 0,8 % en volume de vente en 2010. Le résultat a été un recul de la part
de marché des sodas de 48 à 47 %. Les boissons faiblement caloriques, continuent
de prendre des parts de marché aux sodas conventionnels. En 2011, les fabricants
de sodas ont continué de s'intéresser à des formules qui utilisent des ingrédients
jugés « plus naturels » (comme les jus de fruits et les édulcorants à base de stévia)
et qui contiennent moins de calories que le sucre.
En outre, les inquiétudes des consommateurs concernant les liens possibles entre la
consommation d’isoglucose et les problèmes d’obésité, de maladies cardiovasculaires, de diabète et de maladies du foie d’origines non alcoolique8 signifient
que certains fabricants d’aliments et de boissons se sont convertis de l’isoglucose au
sucre dans leurs formules de produits depuis 2009. Selon l’institut d’étude de marché
Packaged Facts, alors que le nombre de lancements de nouveaux produits contenant
de l’isoglucose a quasiment doublé entre 2009 et 2010, il y a eu un gain correspond
du nombre de nouveaux produits mis sur le marché en avançant pour argument
Les ingrédients de base des sodas sont le sucre, l’eau et les arômes.
Il n’y a pas de consensus pour ce qui est de l’isoglucose et du danger qu’il représente pour la santé
comparé au sucre. Certaines études démontrent qu’il serait plus dangereux et d’autres études
démontrent le contraire. La communauté des scientifiques pense, dans l’ensemble, qu’il faudrait
entreprendre davantage de recherche sur l’effet qu’a l’isoglucose sur le corps humain et pour
déterminer s’il est plus dangereux que d’autres types d’édulcorants. Pour fabriquer l’isoglucose, les
raffineurs de maïs doivent extraire l’amidon du maïs, traiter l’amidon par un processus enzymatique
pour le transformer en glucose et traiter ensuite le glucose avec un autre processus enzymatique pour
en transformer environ la moitié en fructose. Ce procédé est « naturel » selon la FDA car les enzymes
sont fixés à une colonne et ne se mélangent donc pas réellement à l’amidon et parce que l’isoglucose
ne contient pas de colorants et d’arômes ajoutés. D’autres, cependant, considèrent qu’étant donné que
la fabrication de l’isoglucose exige toute une série de procédés mécaniques et de réactions chimiques,
notamment l’introduction de trois enzymes différents pour intensifier la transformation moléculaire,
l’isoglucose ne peut pas être considéré comme un aliment naturel.
7
8
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qu’ils ne contenaient « pas d’isoglucose ». En 2010, 150 produits ont été introduits
dans 55 catégories en utilisant cet argument comme publicité, en particulier dans
trois catégories comprenant les produits de boulangerie, les boissons fonctionnelles
et les amuse-gueule salés.
La « Corn Refiners Association » (CRA) a entrepris un effort concerté qui s’est traduit
par des campagnes de publicité et de marketing destinées à convaincre le public que
l’isoglucose utilisé dans les aliments et les boissons était, de par sa composition, peu
différent du sucre qui contient 50 % de glucose et 50 % de fructose . En outre, en
septembre 2010, l’organisation a prié la FDA d’autoriser l’emploi du terme « corn
sugar » (sucre de maïs) à la place du terme sirop de maïs à haut contenu en fructose
(HFCS), le nom de l’isoglucose en anglais. Il est envisagé que la FDA prendra jusqu’à
2 ans pour se prononcer sur l’autorisation ou le refus d’utiliser le nouveau nom.
Cependant, des producteurs de sucre ont réagi par une action en justice intentée en
avril 2011. Trois distributeurs de sucre soutiennent que le fait de prétendre que
l’isoglucose est l’égal du vrai sucre – avec des slogans du genre « your body can't tell
the difference » (votre organisme ne fait pas la différence) – est une affirmation
mensongère qui trompe les consommateurs. Ils accusent les défenderesses, dont
Archer Daniels Midland Co et Cargill, d’utiliser une campagne publicitaire pour vaincre
les réticences croissantes des consommateurs inquiets des problèmes d’obésité.
Pendant ce temps l’organisme à but non lucratif de défense des consommateurs
Citizens for Health est la dernière organisation en date à s’opposer à la demande de
la CRA. Un autre organisme de défense des consommateurs, la National Consumers
League, continue également de faire pression sur la FDA pour que celle-ci rejette la
demande de changement du nom de l’isoglucose en invoquant pour motif que ce
changement de nom serait contraire à la politique publique, ne correspondrait pas
aux preuves scientifiques en train d’émerger et ne respecterait pas la loi Food, Drug,
and Cosmetic Act.
Production, coût de la matière première et prix aux USA
Il est anticipé que cette année la production d’isoglucose sera à peu près égale au
niveau de 8,180 mln de tonnes courtes estimé pour l’année 2011, après une forte
augmentation de 6 % en 2010 et une augmentation d’environ 1 % en 2011 (voir Fig.
9). Le fléchissement de la demande en isoglucose aux Etats-Unis est cependant
compensé par la croissance des exportations au Mexique. En fait les exportations au
Mexique continuent de contribuer au maintien des taux d’utilisation de la capacité
dans les usines de production d’isoglucose aux Etats-Unis. Les principales sociétés de
production aux Etats-Unis sont Archer Daniels Midland Company ; Cargill,
Incorporated ; Corn Products International, Inc. ; National Starch LLC ; Penford
Products Co. ; Roquette America, Inc. et Tate & Lyle Americas. En 2010, vingt
amidonneries de maïs étaient en activité dans 11 Etats.
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10
8
6
4
2
Production
20
12
p
20
09
20
10
20
11
20
06
20
07
20
08
20
04
20
05
20
01
20
02
20
03
0
20
00
mln de t courtes
Fig. 9 : Production & consommation d’isoglucose aux USA
Consommation
Source : USDA
Comme cela peut être observé à la Fig. 10, les coûts de matière première des
producteurs d’isoglucose ont été historiquement volatiles. Les perspectives du
maintien de la situation relativement tendue de l’offre de maïs, suggèrent que le coût
net de l’édulcorant de maïs (c.-à-d. le prix du maïs moins les crédits des sousproduits) devrait se maintenir à des niveaux relativement élevés dans les prochains
mois. Les coûts nets de l’édulcorant de maïs dans la période de janvier à septembre
2011 ont été en moyenne de 0,12 USD/livre, contre une moyenne de seulement
0,06 USD en 2010. Les coûts n’avaient pas augmenté autant que prévu en raison de
la valeur élevée des aliments à base de gluten de maïs et de l’huile de maïs, deux
sous-produits-clés de la mouture humide de maïs.
Fig. 10 : Coût net de l’édulcorant de m aïs
14,50
12,50
10,50
8,50
6,50
4,50
2,50
0,50
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Maïs - USD/boisseau
Coût net édulc maïs – cents US/livre
Crédit total des sous-prod - USD/boiss
Source : USDA
L’augmentation des coûts nets du maïs a été la cause principale de la hausse
sensible des prix de l’isoglucose aux Etats-Unis en 2011 et de nouveau en 2012. Le
leader du marché, Archer Daniel Midland Co. avait annoncé avoir finalisé ses contrats
pour les livraisons d’édulcorant de maïs en 2011 en imposant une augmentation de
prix de 25 %. Par contre, Tate & Lyle avait déclaré pour sa part que les négociations
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environnement de prix élevés du sucre
annuelles des prix des livraisons d’isoglucose pour l’année s’étaient traduites par des
marges « légèrement plus élevées » pour les acheteurs utilisant des contrats à terme
fixes pour l’année. Les négociations de prix entre les producteurs d’isoglucose et les
grandes marques de produits alimentaires et de boissons pour les livraisons en 2012
ont donné lieu à une augmentation des prix causée par la persistance des coûts
élevés du maïs. Les industriels de la mouture humide du maïs sont parvenus à
imposer des augmentations de prix proches de 20 % pour l’isoglucose 55 et de 10 à
15 % pour l’isoglucose 42. Cette augmentation des prix des contrats s’est
immédiatement traduite par une augmentation des prix spot : la cotation de janvier
a grimpé de 13 % par rapport au niveau statique de 21,65 cents US/livre, en poids à
l’état sec, de 2011. Vu qu’il est probable que les prix élevés du sucre vont persister
dans les pays de l’ALENA, cette augmentation des prix de l’isoglucose ne devrait pas
nécessairement causer une autre contraction de la demande de ce produit.
Renforcement de la pénétration de l’isoglucose au Mexique
Quand on compte la production intérieure d’environ 400 000 t, le Mexique
consomme près de 1,6 mln de t d’isoglucose par an. Cependant, l’USDA indique que
la consommation au Mexique va stagner en 2011/12 car les principaux fabricants de
sodas vont probablement ne pas utiliser davantage d’isoglucose, du moins à court
terme. La forte augmentation observée dans les dernières années pourrait avoir déjà
commencé à saturer le marché – l’isoglucose comptant déjà pour environ 28 % de la
consommation totale d’isoglucose et de sucre (comparé à un rapport de 43 % aux
Etats-Unis). Qui plus est, les perspectives indiquent des prix du sucre orientés à la
baisse alors que les prix du maïs pourraient bien faire preuve de plus de fermeté et
donc toute autre pénétration de l’isoglucose semble peu probable à court terme. Cela
implique que la consommation de sucre devrait se rétablir légèrement après avoir
baissé de façon significative entre 2009 et 2011 (de 0,8 mln de t pour s’établir à
4,3 mln de t). L’augmentation de l’utilisation d’isoglucose a affaibli la consommation
de sucre au Mexique. Pour simplifier, on peut dire que le Mexique exporte davantage
de sucre aux Etats-Unis où il se vend au prix des contrats à terme de sucre sur le
marché intérieur US et il importe de l’isoglucose en tant que substitut meilleur
marché.
Les exportations d’isoglucose au Mexique dans la période de janvier à novembre
2011 ont atteint 891 000 t, ce qui est légèrement supérieur au volume de la période
correspondante en 2010 et qui reste un niveau record. Un autre facteur ayant un
effet sur la pénétration de l’isoglucose au Mexique est le prix du maïs aux Etats-Unis
car celui-ci est la matière première principale de la production d’isoglucose. Malgré le
maintien des prix mondiaux du maïs à des niveaux élevés, les prévisions indiquent
une augmentation de la production d’isoglucose étant donné que le produit continue
d’être compétitif comparé au sucre. Malgré cela il n’y a pas d’investissement dans
une nouvelle capacité de production étant donné que la concurrence de l’isoglucose
importé des Etats-Unis continue d’être forte. La Fig. 11 montre les perspectives à
long terme de la capacité de production et de la consommation locales d’isoglucose
au Mexique, sur la base des statistiques compilées par McKeany-Flavell, un
consultant du secteur des matières premières. La capacité de production mexicaine a
atteint son pic en 2000 et elle a stagné aux environs de 533 000 t (en poids à l’état
sec) jusqu’en 2006, date à laquelle il est estimé qu’elle s’est repliée à 478 000 t. La
production intérieure mexicaine dépend elle aussi fortement du maïs importé des
Etats-Unis. Selon IDAQUIM, le groupe de l’industrie qui représente les producteurs
d’isoglucose, l’industrie mexicaine consomme environ 2 millions de tonnes de maïs
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environnement de prix élevés du sucre
jaune dont 80 à 90 % sont importés. Les Etats-Unis continueront d’être le principal
fournisseur de maïs du Mexique dans un proche avenir, non seulement pour des
raisons logistiques mais aussi en raison du statut préférentiel que leur confère
l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).
2000
1800
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
Capacité de production
Consommation
Importations
19
92
19 /93
93
19 /94
94
19 /95
95
19 /96
96
19 /97
97
10 /98
09
19 /99
99
20 /00
00
20 /01
00
20 /02
02
20 /03
03
20 /04
04
20 /05
05
20 /06
06
20 /07
07
20 /08
08
20 /09
09
20 /10
10
20 /11
11
/1
2
Milliers de t, poids état sec
Fig. 11 : Mexique – Capacité de production d’isoglucose, consommation et
importations estimées
Source : McKeany-Flavell
Le Canada et l’isoglucose
Le Canada est depuis longtemps producteur d’isoglucose avec une production
d’environ 0,5 mln de t par an dans les cinq dernières années. Le pays exporte
typiquement de l’isoglucose aux Etats-Unis. Cependant, en 2010/11, le Canada a
importé des volumes considérables de son voisin (environ 30 000 t) : une
conséquence directe des prix mondiaux du sucre extrêmement élevés auxquels ont
été exposés les consommateurs. Le plus gros producteur d’isoglucose et d’autres
édulcorants de maïs du Canada est la société CASCO, une division de Corn Products’
International. CASCO exploite 3 amidonneries de maïs dans l’Ontario – Cardinal, Port
Colborne et London – qui produisent de l’isoglucose, des sirops de fructose et de
glucose et du dextrose. Alors que CASCO commercialise principalement ces produits
au Canada, l’amidonnerie de Port Colborne produit également de l’isoglucose destiné
au Nord-Est des Etats-Unis.
L’isoglucose dans l’UE affecté par la réforme du régime sucre
L’Europe affiche un taux de pénétration du sirop à haute teneur en fructose
relativement faible (moins de 3 % du volume des consommations de sucre et
d’isoglucose combinées) car le régime sucre a imposé des quotas de production
contraignants à l’industrie de l’isoglucose. Ces quotas avaient été imposés dans les
années 1970 en réponse à la menace que posait la concurrence de l’isoglucose au
secteur sucrier de l’UE. D’autre part, toute production en excédent du quota doit être
exportée, sans subvention, sur le marché mondial, une option qui n’est pas viable vu
les difficultés logistiques que pose l’expédition de l’isoglucose sur de longues
distances. Il n’y a eu aucune production en excédent du quota, excepté dans l’année
2006/07 en Slovaquie, Hongrie et au Royaume-Uni, et ce dans une très faible
mesure. Par conséquent, la dynamique de la production d’isoglucose en Europe a été
directement liée aux changements des quotas.
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La saison 2010/11 (octobre/septembre) a été la première année depuis la conclusion
de la réforme du marché sucrier de l’UE. La réforme avait donné aux producteurs
d’isoglucose une opportunité d’accroître leurs quotas. En fonction de son profil
(contraintes techniques, besoins en investissement, demande locale, activité
générale, situation géographique et concurrence avec le sucre de betterave ou les
importations de l’étranger), chaque société avait le choix d’accroître sa production
grâce aux quotas additionnels disponibles, de renoncer à une part ou à la totalité de
son quota ou d’abandonner totalement la production d’isoglucose.
Pendant la durée du processus de réforme, le prix de référence du sucre blanc
européen a baissé de 631,9 EUR/t (le prix d’avant la réforme) à 404,4 EUR/t.
Parallèlement, le quota global de production d’isoglucose (tiré principalement du blé)
a été ramené à environ 690 000 t contre 820 000 t en 2008/09. Etant donné qu’il n’y
a quasiment pas de production d’isoglucose hors quota, le niveau de production de
l’UE est lié directement aux quantités du quota. Même si les changements en volume
ont été limités, la distribution géographique de la production a changé de façon
significative. Alors que l’isoglucose était produit dans 15 Etats Membres de l’Union
avant la réforme, la production est maintenant concentrée dans 9 Etats Membres. La
Belgique et la Hongrie dominent visiblement la production d’isoglucose de l’UE.
Une part considérable de la capacité de production a été démantelée après la
réforme du régime sucre de l’UE et en résultat les fabricant n’ont quasiment aucune
possibilité d’accroître la production. Comme cela peut être observé au Tableau 6, six
Etats Membres ont renoncé entièrement à leur quota de production et deux ont
renoncé à la majeure partie de leur quota. La Hongrie et la Belgique sont maintenant
les deux plus gros producteurs. Tous les quotas de production de sirop d’inuline9 ont
été cédés par les producteurs durant la période de transition de la réforme.
La moitié de l’appareil européen de production d’isoglucose a été démantelée dans le
cadre du programme de restructuration car : les quotas étaient considérés
insuffisants pour assurer une production efficace en termes de coût dans un contexte
de faiblesse des prix du sucre ; la profitabilité de l’isoglucose avait été affectée par la
réforme étant donné que les prix des matières premières n’étaient plus alignés sur le
prix de référence du sucre ; ou les montants de compensation accordés par le fonds
de restructuration étaient considérés comme une source de trésorerie
immédiatement accessible. Aucun investissement n’a été consacré à l’augmentation
de la capacité de production ; seules quelques chaînes de production existantes ont
été optimisées pour profiter des quotas additionnels. En résultat, la quantité de
production des sites encore en activité a augmenté en moyenne.
En 2010/11, alors que les prix des céréales étaient élevés, leur augmentation n’avait
pas été aussi marquée que celle du sucre et selon les rapports, la demande en
isoglucose s’est accrue. Cette augmentation de la consommation s’est, cependant,
produite à un moment où hélas, les amidonneries fonctionnaient déjà à leur pleine
capacité. Par conséquent, l’industrie des édulcorants à base d’amidon n’a pas été
vraiment en mesure d’apporter un soulagement à la tension du marché du sucre
européen en 2010 et de nouveau en 2011.
9
Les inulines sont un groupe de polysaccharides produits naturellement par de nombreux types de
plantes. Leur gamme de saveurs va de fade à légèrement sucré (env. 10 % de la sucrosité du
sucre/saccharose) et elles contiennent 25 à 35 % de la valeur énergétique des hydrates de carbone
(sous forme d’amidon et de sucre).
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environnement de prix élevés du sucre
Tableau 6 : Quotas de production d’isoglucose de l’UE au commencement
et à la fin de la réforme
Quota
Quota
Pays
Quotas
Quota
final
initiaux
additionnel cédé
(2009/10)
acheté
Pays ayant renoncé à
la totalité du quota
Grèce
France
Pays-Bas
Roumanie
Finlande
Royaume-Uni
Total
12
19
9
9
11
27
90
Pays ayant renoncé à
la majeure partie du
quota
Espagne
Portugal
Total
82 579
9 917
92 496
Pays n’ayant pas
renoncé au quota
Belgique
Bulgarie
Allemagne
Italie
Hongrie
Pologne
Slovaquie
Total
TOTAL pour l’UE à 27
71
56
35
20
137
26
42
390
893
846
099
981
872
237
928
7
7
5
5
7
16
50
743
818
464
898
128
355
406
48 844
5 954
54 798
592
063
389
302
627
781
547
301
42
33
21
12
82
16
25
233
573 725
20
27
14
15
19
43
141
636
664
563
879
000
592
334
0
0
0
0
0
0
0
77 613
3 371
80 984
53 810
12 500
66 310
988
135
249
191
639
080
548
830
0
0
0
0
0
0
0
0
339 034
222 318
114
89
56
32
220
42
68
624
580
198
638
493
266
861
095
131
690 441
Le prix annuel moyen de l’isoglucose, du fructose et du sirop de fructose est
typiquement de 70 à 84 % de celui du sucre. Le prix de l’isoglucose dépend
largement du prix du sucre du quota car les deux produits peuvent (en général) se
substituer l’un à l’autre. En fait, ils ont suivi la même tendance. Par conséquent,
l’impact qu’a eu la réforme sur le prix de l’isoglucose est semblable à l’impact qu’elle
a eu sur le sucre du quota. Quoiqu’il en soit, contrairement au secteur sucrier, le prix
des matières premières de ce secteur ne dépend pas de l’OCM sucre et ce prix n’a
pas baissé en fonction de la baisse du prix de référence du sucre. Cependant, alors
que le prix de l’isoglucose a été initialement « pris en tenaille » entre le prix du sucre
du quota et le prix du blé tendre, le prix du sucre sur le marché de l’UE a augmenté
de façon significative en 2010 et il s’est maintenu à des niveaux élevés. Les prix
intérieurs (du sucre raffiné du quota, c.-à-d. la moyenne pondérée du commerce)
ont augmenté fortement dans les derniers mois, passant de 564 EUR/t en août 2011
à 654 EUR/t en décembre. La dernière fois que les prix intérieurs de l’UE avaient
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atteint de tels niveaux était avant le commencement de la réforme du régime sucre,
en juillet 2006. Le niveau de prix actuel représente une prime de 250 EUR/t
relativement au prix de référence du sucre du quota de l’UE, qui est à 404,4 EUR/t
depuis octobre 2009.
Asie : Le Japon domine encore mais l’attention se tourne vers la Chine
Comme cela peut être observé à la Fig.12, le Japon continue d’être le
consommateur/producteur d’isoglucose dominant de la région asiatique10, la Corée
du Sud et Taiwan étant également des consommateurs importants comparés à leur
consommation de sucre (environ 25 % chacun). La croissance la plus rapide,
cependant, est maintenant en Chine et cela continuera probablement d’être le cas à
l’avenir.
Japon
La production d’isoglucose (fabriqué essentiellement à partir de maïs importé des
Etats-Unis) continue d’être limitée par le gouvernement (le ministère de l’Agriculture,
de la forêt et de la pêche calcule les volumes cibles trimestriels de production
accordés à chaque fabricant) et cette pratique, alliée à un système de surtaxes et de
prélèvements appliqué par le gouvernement assure que l’équilibre entre le sucre et
l’isoglucose ne peut pas changer rapidement. La part que représente l’isoglucose
dans la consommation totale des édulcorants sucre et isoglucose a été relativement
stable dans les 5 dernières années à 27-30 %. La production en 2010/11 a été de
803 000 t, une légère augmentation sur l’année précédente. Le marché des
édulcorants du Japon est un marché mature et il est peu probable qu’il connaisse de
croissance dans le cadre de travail actuel. La croissance continuera par ailleurs d’être
relativement maussade en raison des perspectives économiques médiocres. Au
Japon, l’isoglucose est utilisé essentiellement dans les sodas et les boissons
faiblement alcooliques comme la bière légère (happoshu).
Chine
En Chine, l’industrie des boissons poursuit son expansion rapide et la demande en
édulcorants liquides est en augmentation. Le secteur souffre d’un manque de
statistiques officielles, mais F.O. Licht estime que la production d’isoglucose a atteint
0,7 mln de t en poids à l’état sec en 2010/11. D’autres suggèrent que la production
chinoise d’isoglucose pourrait s’élever jusqu’à 1,3 mln de t. La production était de
seulement 110 000 t dans la décennie précédente. Cela dit, l’isoglucose ne compte
que pour moins de 10 % de la consommation totale de sucre et d’isoglucose, mais
cette part a augmenté rapidement car elle était de seulement 1 % il y a six ans.
10
La matière première des amidonneries du Japon est la pomme de terre cultivée localement et le maïs
importé à grande échelle des Etats-Unis. Le Japon dispose d’un système bien développé de manutention
des édulcorants liquides et une part significative de la consommation totale de ces édulcorants est
concentrée dans les secteurs industriels des boissons et des aliments préparés. La politique du
gouvernement qui soutient les prix élevés du sucre sur le marché intérieur a également été un facteurclé du développement d’une industrie de l’isoglucose d’une importance significative. La production
planifiée d’amidon de maïs doit correspondre à l’utilisation de l’amidon de pomme de terre et de patate
douce produit localement dans un rapport de 1 part de pomme de terre locale pour 12 parts de maïs
importé. Cela revient à dire que les producteurs de sirop de maïs peuvent importer à un tarif douanier
de zéro jusqu’à 12 fois le volume d’amidon de pomme de terre d’origine locale qu’ils utilisent.
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Détail important, la Chine a une très grande industrie des édulcorants d’amidon dont
la production totale en 2011 est estimée aux environs de 9-10 mln de t. Les produits
les plus importants de cette filière sont le glucose et le maltose (sucre de malt) qui
comptent pour environ les deux tiers de la production totale de la filière édulcorants
d’amidon chinoise. Voir l’Encadré 3 pour des explications additionnelles sur le secteur
des édulcorants d’amidon chinois. Selon le Foreign Agricultural Service (FAS) de
l’USDA, dans les dernières années, les plus gros utilisateurs de sucre, notamment les
secteurs des boissons, de l’alimentaire et des produits pharmaceutiques ont
commencé à remplacer le sucre par des édulcorants d’amidon en raison des prix
élevés du sucre sur le marché intérieur. Par exemple, selon les estimations de la
China Sugar Association (CSA), l’édulcorant d’amidon (isoglucose) utilisé par les
marques Coca et Pepsi compte pour respectivement 50 et 35 % de leur utilisation
totale d’édulcorant.
Fig. 12 Production de sirops à haute teneur en fructose de l’Asie
Milliers de t, poids état sec
2500
2000
Autres
1500
Taiw an
Corée du Sud
Chine
1000
Japon
500
20
06
/0
7
20
07
/0
8
20
08
/0
9
20
09
/1
0
20
10
/1
1
20
01
/0
2
20
02
/0
3
20
03
/0
4
20
04
/0
5
20
05
/0
6
0
Autres pays d’Asie
Des signes indiquent une augmentation sensible des importations d’isoglucose de
plusieurs pays d’Asie producteurs de sucre en 2010 et 2011, quand les prix du sucre
ont atteint des niveaux élevés et que la production locale de maïs était faible. Par
exemple, les Philippines n’avaient importé que 5 000 t d’isoglucose des Etats-Unis en
2009, mais ces importations se sont envolées à 47 000 t en 2010 (si l’on en croît les
rapports de l’USDA) et il est estimé qu’elles auraient atteint 80 000 t en 2011.
Argentine
L’Argentine compte cinq sociétés qui produisent de l’isoglucose. Deux sociétés
dominent le marché et les entreprises ont toutes fonctionné à leur pleine capacité en
2010, produisant un volume estimé entre 300 000 et 400 000 t en poids à l’état sec.
Une des grandes sociétés envisageait une expansion de sa capacité de 40 à 50 % en
2011, pour se concentrer essentiellement sur le marché intérieur où la demande est
forte car apparemment le prix de l’isoglucose serait inférieur à celui du sucre.
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Encadré 3 : Secteur chinois des édulcorants d’amidon
La filiale de Cargill, Starches & Sweeteners Asia (SSA), exploite actuellement 4 usines
en Chine pour produire des édulcorants d’amidon (appelé localement sucres d’amidon) :
Cargill Bio-Chemical Co. Ltd., produit de l’amidon, du glucose, du dextrose, de la maltodextrine et de l’amidon modifié à Songyuan, dans la province de Jilin ; GBT- Cargill High
Fructose (Shanghai) Co. Ltd., une co-entreprise créée par Cargill et Global Bio-Chem
Technologies produit de l’isoglucose 42 ; et deux usines produisent de l’isoglucose 55 et
du glucose à Tianjin et à Pinghu dans la province de Zhejiang.
Un des leaders du marché, Global Sweeteners Holdings Limited – une filiale de Global
Biochem Technology Group Co. Ltd., (dont la capacité annuelle est de 100 000 t) envisage la construction d’une nouvelle unité de production de 60 000 t d’isoglucose 55
dans son amidonnerie de Shanghaï. En outre, une unité de production de 100 000 t
sera construite dans la province de Jinzhou. Les projets devraient être achevés en
milieu d’année 2012. Global Biochem a par ailleurs repris Shanghai Hao Cheng, qui
fabrique de l’isoglucose (production de 50 000 t par an), du glucose liquide, du maltose
liquide et de l’amidon modifié. La co-entreprise fondée avec Cargill a vendu un total de
50 000 t d’isoglucose en 2010 contre 47 000 t en 2009.
Des sources de l’industrie s’attendaient à ce que la production de sucre d’amidon
augmente de plus de 10 %, à 9 mln de t, dans l’année civile 2011, ce qui était
légèrement inférieur à la moyenne sur 5 ans de 13 % et à la moyenne de 15 %
enregistrée en 2010. Shandong, Hebei et Jilin sont les trois principales provinces de
production d’amidon de maïs, responsables de plus de 85 % de la production chinoise
totale. Dans les dernières années, les prix élevés de la canne et de la betterave à sucre
ont favorisé l’expansion de l’utilisation du sucre d’amidon. Les principaux utilisateurs de
sucre d’amidon sont les secteurs des boissons, de l’alimentaire et des produits
pharmaceutiques. Les cours mondiaux élevés du sucre ont également donné lieu à une
augmentation des exportations de sucre d’amidon dans les dernières années.
Potentiel à plus long terme pour le sirop à haute teneur en fructose
Etats-Unis /Mexique
Si l’on en croît l’USDA, le déclin général de l’utilisation d’isoglucose observé depuis
2002 s’est modéré dans les dernières années avec le ralentissement de la baisse de
la consommation de sodas. En résultat, les projections indiquent que l’utilisation
d’isoglucose devrait être stable pendant plusieurs années au commencement de la
présente décennie. Les projections indiquent une certaine augmentation vers la fin
de la décennie quand la demande en édulcorant augmentera et que les prix relatifs
entre l’isoglucose et le sucre deviendront plus stables11. Une conséquence importante
de cette projection est que les exportations croissantes de sucre mexicain aux EtatsUnis en application des accords de l’ALENA ont contribué au déclin de l’utilisation
d’isoglucose par les industriels de l’alimentaire et des boissons des Etats-Unis. Les
projections mettent ces exportations de sucre à 1,64 mln de t, valeur brute, en
moyenne durant la prochaine décennie, ce qui représente environ 15 % de la
consommation de sucre aux Etats-Unis. Trois conditions qui existent au Mexique
étayent cette projection. Primo, les fabricants de boissons et d’aliments du Mexique
vont continuer de remplacer le sucre coûteux sur le marché intérieur par l’isoglucose
meilleur marché (importé principalement des Etats-Unis). Secundo, les prix
11
USDA, 2012, projections agricoles de l’USDA jusqu’à l’horizon 2021, rapport des projections à long
terme OCE-2012-1, février.
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consommation et des statistiques
Les édulcorant alternatifs dans un
environnement de prix élevés du sucre
rémunérateurs du sucre au Mexique sont favorables à une modeste expansion des
superficies sous canne et de la production sucrière. Tertio, le gouvernement mexicain
continuera d’approuver l’importation de sucre d’autres pays pour combler le vide créé
par les exportations considérables aux Etats-Unis.
Union européenne
La proposition de la Commission européenne souhaitant l’élimination des quotas de
production de sucre et d’isoglucose à partir d’octobre 2015 pourrait, si elle était mise
en œuvre (ce qui est actuellement jugé peu probable), créer une opportunité
significative pour l’industrie de l’isoglucose de l’UE. En bref, l’industrie pourrait
développer sa capacité et de la sorte bénéficier d’économies d’échelle. Les facteurs
les plus importants qui détermineraient dans quelle mesure cela pourrait se réaliser
sont les prix relatifs du blé et du sucre à l’avenir. Théoriquement, l’isoglucose
pourrait remplacer jusqu’à 3-4 mln de t de la demande de sucre.
Chine
La consommation chinoise de sirop à haute teneur en fructose (et d’autres
édulcorants de maïs) est un phénomène relativement récent et la croissance de sa
part de marché a été notable. Il semblerait qu’il existe un potentiel futur significatif
pour une autre pénétration du sirop de fructose au-delà de la part actuelle estimée à
9 % de la consommation totale de sucre et de sirop de fructose. Alors que la
production d’alternatives tirées du maïs a contribué à atténuer la tension au niveau
de l’offre en édulcorants dans le passé, cela pourrait changer à l’avenir. Le
gouvernement chinois s’efforce de plus en plus de maîtriser l’utilisation du maïs pour
des applications industrielles et les édulcorants de maïs ne sont pas considérés
comme des produits alimentaires en Chine. Cela dit, de nouveaux projets d’usines de
transformation du maïs sont actuellement envisagés en Chine. Par exemple, ADM a
annoncé à la fin 2011 son intention de construire une nouvelle usine avec un
partenaire local à Tianjin.
Création de nouveaux marchés pour l’isoglucose ?
Identifier les autres pays dans lesquels les édulcorants de maïs pourraient jouer un
rôle sensible à l’avenir est un défi important. Les analystes tendent à faire référence
au cas des Etats-Unis où les prix du sucre étaient relativement élevés en application
des dispositifs du programme national du sucre et où les prix des céréales étaient
inférieurs à la moyenne. Identifier les pays où l’on peut généralement s’attendre à ce
que le sucre soit coûteux mais où les céréales seraient à des prix relativement faibles
serait une première étape. Un autre critère à considérer serait une pénétration
relativement faible du sirop de fructose à l’heure actuelle. Les pays qui exportent du
sucre mais qui importent des céréales ne vont probablement pas connaître un
mouvement massif de remplacement du sucre par le sirop de fructose et l’on pense
dans ce cas à des pays tels que la Thaïlande, la Turquie, les Philippines, la Colombie
et le Vietnam. L’exception à la règle est évidemment le Mexique vu l’incitation
particulière créée par les accords de l’ALENA. L’Inde et le Pakistan sont également
deux pays dans lesquels il y a peu de chance de voir se développer une
consommation significative d’isoglucose étant donné que les productions de céréales
et de sucre sont cycliques dans ces deux pays.
Hormis l’UE (dont le cas a été abordé précédemment) la Russie pourrait
potentiellement connaître un remplacement significatif de la consommation de sucre
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Les édulcorant alternatifs dans un
environnement de prix élevés du sucre
par le sirop de fructose12. A l’heure actuelle, le marché du sirop de fructose est de
taille limitée représentant moins de 10 % en volume de la consommation totale de
sirop d’amidon (50 000 t de sirop à haute teneur en fructose ou isoglucose pour un
total de 563 000 t de sirops d’amidon toutes qualités confondues). Environ dix
fabricants produisent des sirops d’amidon. Cette filière est la seule dans laquelle
l’offre intérieure dépasse largement les volumes importés. Un acteur majeur qui
contrôle plus de la moitié de la production dans cette catégorie est « GlukoznoPatochny Kombinat » (unité de fabrication de glucose et sirop) « Efremovsky » OJSC
(établi dans la région de Tula, dont Cargill est propriétaire). En termes de croissance
potentielle, le sirop à haute teneur en fructose est la catégorie la plus prometteuse
de tous les sirops d’amidon mais son développement est cependant limité par
plusieurs facteurs, à savoir :
1. la coutume traditionnelle dans l’industrie alimentaire russe d’utiliser de
préférence le sucre et dans le cas où l’on utilise des produits de substitution,
la préférence pour les sirops (sirop de glucose, sirop de maltose, et sirop à
haute teneur en glucose) ;
2. la domination exercée par un seul producteur – l’usine « Efremovsky » de
Cargill – avec les limites que cela impose inévitablement en termes de prix et
d’approvisionnement ; et
3. la distance géographique significative qui sépare la région de production
d’isoglucose de la majorité des consommateurs potentiels (ce facteur est un
obstacle majeur au développement de la distribution de ce produit en raison
du problème de cristallisation des sirops durant les transferts prolongés).
Tout cela s’oppose à un développement à grande échelle du marché du sirop à haute
teneur en fructose en Russie. En même temps, les facteurs positifs qui pourraient
étayer le développement futur de ce marché comprennent l’intérêt croissant
témoigné au sirop de fructose. Il y a plusieurs années, les principaux consommateurs
d’isoglucoses Russie étaient les filiales de sociétés étrangères exploitant des
installations de production dans le pays qui avaient une expérience de l’utilisation
d’isoglucose dans des applications d’aliments et de boissons aux Etats-Unis ou en
Europe. La base de consommateurs s’est élargie avec l’apparition de fabricants
russes de produits laitiers fermentés, de jus de fruits, de crèmes glacées et d’arômes
de fruits.
B. Edulcorants intenses (synthétiques et naturels)
Les édulcorants intenses, synthétiques et naturels, représentaient 9,6 % du marché
mondial des édulcorants en 2010. La croissance annuelle des édulcorants intenses
était d’environ 4 % et la consommation mondiale s’était élevée à un niveau estimé à
17,6 mln de t en équivalent sucre blanc. Les édulcorants intenses13 ont une sucrosité
nettement supérieure à celle du sucre et en raison de leur intensité, seules de petites
quantités sont nécessaires pour obtenir un niveau de sucrosité voulu dans les
aliments ou les boissons ce qui séduit les consommateurs soucieux des problèmes de
santé et de poids. En réduisant le volume d’édulcorants requis, leur utilisation permet
de réaliser des économies en termes de coût de transport, de stockage, de
manutention et autres, normalement associés au sucre. Bien qu’en général, l’absence
de la qualité de « charge » et la faible résistance à la chaleur limitent les domaines
12
Cette section s’inspire d’un article préparé par le Center of Investment and Industrial Analysis and
Forecast, voir http://www.foodmarket.spb.ru/eng/current.php?article=877
13
Egalement appelés édulcorants non caloriques et édulcorants non nutritifs.
Organisation internationale du sucre
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consommation et des statistiques
Les édulcorant alternatifs dans un
environnement de prix élevés du sucre
dans lesquels les édulcorants intenses peuvent être substitués directement au sucre,
il y a de nombreux exemples où les édulcorants intenses sont substitués directement
au sucre, en particulier avec l’emploi combiné d’édulcorants caloriques et
d’édulcorants intenses dans les produits autres que les produits allégés. Cependant,
l’absence de statistiques en la matière signifie qu’il est difficile de jauger dans quelle
mesure ces pratiques de mélange d’édulcorants prennent des parts de marché au
sucre. Les substitutions de ce type peuvent être réalisées le plus facilement dans le
secteur des sodas car pour d’autres denrées alimentaires, les fabricants devront
trouver des agents de charge faiblement caloriques adaptés (pour remplacer la
charge procurée précédemment par le sucre) ce qui revient à sacrifier une partie des
économies procurées par l’emploi des édulcorants intenses. L’arrivée d’édulcorants
intenses encore plus puissants (néotame et advantame par exemple) incite encore
plus les fabricants d’aliments et de boissons à substituer ces édulcorants intenses au
sucre (et à l’isoglucose) dans les produits autres que les produits allégés.
La saccharine continue de dominer le marché mondial des édulcorants intenses en
termes de niveau de consommation (voir Fig. 13) avec un volume d’environ 7,4 mln
de t, en équivalent sucre blanc, mesuré en 2010, la majeure partie de la production
et de la consommation étant concentrée en Chine. L’aspartame, en deuxième place
avec une consommation d’environ 4,3 mln de t, en équivalent sucre blanc, semble
apparemment céder du terrain au sucralose dans certains marchés et aux
édulcorants à base de stévia dans le marché des édulcorants de table des Etats-Unis.
L’acésulfame K, dont la consommation est estimée à un niveau de 1,2 mln de t en
équivalent sucre blanc (voir Fig. 14), connaît une croissance limitée. Alors que le
néotame de la marque NutraSweet a connu un certain succès depuis 2010 et que le
Japonais Ajinomoto fait des progrès avec son dernier édulcorant, Advantame, c’est le
battage publicitaire spectaculaire des édulcorants naturels à base de stévia qui a
capté l’attention des acteurs et des commentateurs du marché et ce encore plus
après l’homologation de ces édulcorants dans l’UE en novembre dernier. Il est
supposé que la consommation de stévia aurait atteint 1,3 mln de t en équivalent
sucre blanc en 2011, une augmentation de 53 % sur le niveau estimé pour 2012,
cette croissance étant concentrée en grande partie aux Etats-Unis.
mln de t, équivalent sucre blanc
Fig. 13 Consommation globale d’édulcorants intenses
2007
2008
8
7
6
5
4
3
2
1
0
2009
2010
Saccharine
Aspartame
Cyclamates
Autres
Source : Estimations de l’OIS
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Les édulcorant alternatifs dans un
environnement de prix élevés du sucre
Fig. 14 Consommation d’« autres » édulcorants intenses
mln de t, équivalent sucre blanc
1,8
1,6
1,4
2009
2010
1,2
1
0,8
0,6
0,4
0,2
0
Sucralose
Stévia
Acésulfame K
Néotame
Autres
Source : Estimations de l’OIS
Edulcorants intenses synthétiques
La saccharine : toujours dominante
La saccharine continue de dominer le marché mondial des édulcorants intenses en
termes de niveau de consommation avec environ 7,4 mln de t, en équivalent sucre
blanc, en 2010. Quoiqu’il en soit, ce niveau est considérablement inférieur au pic de
8,1 mln de t en équivalent sucre blanc atteint vers le milieu de la dernière décennie.
Le déclin de la production chez le plus gros producteur mondial – la Chine – s’est
amorcé en 2007. La production de saccharine est règlementée officiellement et les
règles environnementales très strictes qui ont été imposées ont obligé une des cinq
plus grandes installations de production chinoise à cesser la production (pour des
raisons de pollution des cours d’eau). A cela serait venu s’ajouter l’ordre
d’interrompre temporairement la production, imposé aux installations industrielles
chinoises pendant la durée des Jeux Olympiques de Pékin.
Avec un tel choc causé à l’offre – (la production aurait baissé de jusqu’à 20 %), les
prix de la saccharine ont connu une hausse brutale et ils auraient même sextuplés,
avant de se replier légèrement au second semestre 2009. La production chinoise a
connu une reprise en 2009 (remontant à un niveau estimé à 7 mln de t en équivalent
sucre blanc et représentant 41 % du marché mondial des édulcorants intenses),
mais elle ne s’est toujours pas rétablie au niveau de 2007 en raison des quotas de
production imposés par le gouvernement aux quatre sociétés qui continuent de
produire de la saccharine en Chine (Kaifeng Xinghua Refinery, Tianjin North Food
Ltd., Shanghai Fuxin Chemical Ltd. et Tianjin Changjie Chemical Ltd.). En bref, la
China Sugar Association (CSA) (une association regroupant les producteurs de sucre
et de saccharine), limite les ventes intérieures de saccharine pour promouvoir la
production de canne et de betterave à sucre.
La production de saccharine des quatre producteurs nationaux restants a atteint
16 976 t (5,1 mln de t en équivalent sucre blanc) dans l’année civile 2010, selon les
statistiques de la CSA. Les ventes intérieures sont mises à 3 051 t (0,9 mln de t en
équivalent sucre blanc) et les exportations de saccharine à 13 884 t (4,2 mln de t en
équivalent sucre blanc). Par ailleurs, toujours selon la CSA, la production de
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saccharine aurait atteint 14 428 t (4,3 mln de t en équivalent sucre blanc) dans les
dix premiers mois de 2011, une augmentation de 9,8 % sur la même période l’année
dernière. Les ventes intérieures ont augmenté de 4,5 %, à 2 179 t (0,65 mln de t en
équivalent sucre blanc), suggérant peut être que les prix élevés du sucre et de
l’isoglucose auraient contribué à l’expansion de l’utilisation de saccharine. Les
exportations ont augmenté de seulement 2,5 % en comparaison, atteignant 10 710 t
(3,21 mln de t en équivalent sucre blanc). Les marchés d’exportation-clés sont :
Etats-Unis, UE, Brésil, Inde, Indonésie, Thaïlande, Mexique, Pakistan et Afrique du
Sud. En 2010, quelques petites usines ont ouvert illégalement dans les provinces
Henan et Hubei pour profiter des prix intérieurs élevés du sucre. Il est impossible de
savoir à l’heure actuelle si ces usines ont fermé.
Alors que l’Asie continue d’être, de loin, le plus gros consommateur mondial de
saccharine, le gouvernement des Etats-Unis a décidé en juin 2009 de maintenir les
droits anti-dumping imposés aux livraisons de saccharine de la Chine (appliqués pour
la première fois en 2003). La décision de maintenir les droits anti-dumping pendant
une période supplémentaire de cinq ans a fait suite à une enquête de l’International
Trade Centre (ITC) qui avait conclu que les importations bon marché de cet
édulcorant étaient préjudiciables au marché intérieur US des édulcorants. La
procédure anti-dumping a été introduite pour la première fois aux Etats-Unis en 2003
après que la société de l’Ohio, PMC Specialties Group, qui se prévalait d’être le seul
producteur local de saccharine aux Etats-Unis, ait porté plainte devant les tribunaux.
Cette société se plaignait que les producteurs de saccharine de la République
populaire de Chine (PRC) se livraient à un « dumping » en vendant leur produit sur
le marché des Etats-Unis à des prix inférieurs à la valeur normale du même produit
en Chine. PMC avait depuis pratiquement cessé la production intérieure de
saccharine et importé à la place de la saccharine d’une des sociétés chinoises
exemptées des droits anti-dumping et de sociétés coréennes.
Les Etats-Unis, bastion de l’aspartame
Il est estimé qu’en 2010, la consommation mondiale d’aspartame (dont le pouvoir
sucrant est 200 fois celui du sucre) s’est légèrement contractée. La production,
estimée à un niveau de 4,3 mln de t, en équivalent sucre blanc, en 2010, comptait
pour une part de 24 % du marché mondial estimé des édulcorants intenses. La
croissance de la consommation a été limitée en Amérique latine et en Asie tandis
qu’une part de marché cédée au sucralose au Royaume-Uni a déjà été mentionnée
dans la section précédente. Les trois grands producteurs mondiaux d’aspartame –
NutraSweet (titulaire du brevet original), Ajinomoto (Japon) et Daesang (Corée du
Sud) – sont parvenus à imposer des augmentations de prix et une amélioration des
marges de production en 2009 en raison, en partie, de la faiblesse de l’offre de
saccharine. Le retour de la disponibilité en saccharine à un niveau normal après le
retrait des contraintes exceptionnelles imposées à la production en Chine dans
l’année 2008, qui avait vu la production dans le pays baisser de 20 % – a donné lieu
à une retraite des prix de la saccharine et n’a par conséquent pas permis d’autres
augmentations des prix de l’aspartame – du moins aux Etats-Unis. A ce qu’il paraît,
Ajinomoto serait sur le point de lancer de nouveaux procédés de production pour
accroître la compétitivité en termes de coût.
Selon le cabinet d’étude de marché Leatherhead, du Royaume-Uni, l’aspartame
demeure un des édulcorants intenses les plus largement utilisés et les plus connus
Organisation internationale du sucre
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Les édulcorant alternatifs dans un
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en raison, principalement, de sa position dominante aux Etats-Unis, qui comptent
pour 60 % de la demande mondiale. Les Etats-Unis sont le plus gros pays producteur
et consommateur d’aspartame. Le secteur subit cependant une pression croissante
émanant du sucralose et des nouveaux édulcorants à base de stévia et sa part du
marché des édulcorants de table aux Etats-Unis aurait baissé de plus de 15 % en
2010, selon le rapport Leatherhead sur le marché mondial des additifs.
Leatherhead indique dans son rapport que le marché mondial de l’aspartame a
baissé de 2,8 % en 2010. En fait, le marché mondial de l’aspartame est entré dans
une période de déclin vers le milieu de la dernière décennie, le surapprovisionnement
à l’échelle mondiale ayant fait baisser les prix de l’additif. Cela est essentiellement la
raison pour laquelle la société Holland Sweetener Company a cessé la production en
2006. L’industrie de l’aspartame a par ailleurs été affectée par un déclin de la
demande dans d’autres parties du monde comme l’Amérique latine et la région AsiePacifique. Le rapport indique également que l’édulcorant néotame pourrait empiéter
sur le territoire de l’aspartame dans l’industrie des sodas dans un proche avenir, ce
qui impliquerait un autre déclin pour cette catégorie d’additifs.
Alors que son utilisation est autorisée dans les aliments et boissons au Royaume-Uni
et aux Etats-Unis depuis le début des années 1980, l’aspartame continue de soulever
des doutes en termes de sécurité alimentaire. L’Autorité européenne de sécurité des
aliments (EFSA) a récemment procédé à une réévaluation détaillée des preuves
scientifiques actuellement disponibles et a conclu qu’il n’y avait aucune raison pour
réviser son opinion sur la sécurité de l’aspartame. Alors que certaines études avaient
suggéré des effets nocifs possibles, l’EFSA a procédé à un contrôle rigoureux de la
méthodologie et des conclusions des études sur la sécurité de l’utilisation de l’additif
et a confirmé qu’il n’y avait aucune raison de réviser son avis précédent sur la
sécurité de l’aspartame. Le Japonais Ajinomoto s’est lancé dans une campagne de
relations publiques pour changer la perception de l’aspartame auprès des
consommateurs en lui donnant la nouvelle appellation « AminoSweet »14 (avec le
slogan publicitaire « only sugar tastes as good » - seul le sucre a aussi bon goût).
La production (et l’utilisation) de l’aspartame sont également importantes en Chine.
De 2006 à 2010, la capacité de production d’aspartame en Chine est passée de
10 250 t/an à 14 545 t/an, en réponse à la demande mondiale pour cet édulcorant
intense (voir Tableau 7).
Tableau 7 : Capacité de production d’aspartame en Chine
Nom de la société
Capacité (en tonnes)
Jiangau SinoSweet Col Ltd
5000
Jiangau Changzhou Niutang Chemical Plant
3000
Co. Ltd
Changzhou Yabang Kelong Col Ltd
2500
Changmao Biochemcial Engineering Co. Ltd
2000
Shaoxing Yamei Biochemsitry Co. Ltd
1000
Bejing VitaSweet co. Ltd
1000
Wujang Dechang Food Additives Co. Ltd
40
TOTAL
14 545
Source : CCM international
14
Voir http://www.aminosweet.info/
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Les édulcorant alternatifs dans un
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Cyclamates : utilisés principalement en Asie
L’Asie continue d’en être le consommateur dominant : avec environ 60 % de la
consommation mondiale de 1,6 mln de t, en équivalent sucre blanc, mesurée en
2010. La Chine est le plus gros producteur et fournisseur de cyclamates du monde.
Les volumes de cyclamates exportés de Chine ont augmenté rapidement dans la
dernière décennie. Le pays compte une dizaine de grands producteurs dont : Sinopec
Nanjing Chemical Industry Co. Ltd., Jintian Enterprises (Nanjing) Co. Ltd., Hebei
Jizhong Chemical Co. Ltd. et Shandong Hengda Chemical (Group) Co. Ltd. Un des
plus gros producteurs est Zhong Hua Fang Da (HK) Ltd., qui fabrique environ 35 000
tonnes par an dans ses usines de Shen Zhen et de Yang Quan. Les principaux
marchés d’importation comprennent les pays : Afrique du Sud, Brésil, Argentine,
Pakistan, Russie, Vietnam, Malaisie, Bangladesh, Turquie, Myanmar, Indonésie et
l’Allemagne et les Pays-Bas dans l’UE.
L’innocuité de l’utilisation des cyclamates a été reconnue par un nombre croissant de
gouvernements dans le monde entier et l’additif a obtenu les autorisations
nécessaires dans plus de 50 pays. Dans l’Union européenne, la Commission
européenne a abaissé la DJA (dose journalière admissible) du cyclamate dans une
modification de la Directive sur les édulcorants (94/35/CE) adoptée en novembre
2002, obligeant certains producteurs d’aliments et de boissons à reformuler les
systèmes d’édulcorants utilisés dans leurs produits. Le motif était que la nouvelle
directive modifiée limitait l’utilisation du cyclamate dans la catégorie des boissons
aromatisées à base d’eau et dans les boissons à base de lait et de fruits ainsi que
dans les boissons à valeur énergétique réduite ou sans sucre ajouté et dans une
gamme de produits comprenant notamment le chewing gum sans sucre ajouté et les
micro-confiseries sans sucre ajoutés pour rafraîchir l’haleine.
Aux Etats-Unis, l’innocuité du cyclamate avait été reconnue par la désignation GRAS
en 1958 mais sa vente avait été ensuite interdite par la FDA en 1970 après que des
essais en laboratoire aient indiqué qu’en grandes quantités le cyclamate causait le
cancer de la vessie chez le rat. Une demande de réévaluation du cyclamate est
actuellement étudiée par la Food and Drug Administration (FDA) des Etats-Unis.
En raison de sa sucrosité relativement faible, le cyclamate est toujours utilisé associé
à d’autres édulcorants faiblement caloriques, généralement la saccharine, dans une
proportion de 10:1 qui masque les notes de goût indésirable des deux édulcorants. Il
a, cependant, des qualités de synergie quand il est utilisé en combinaison avec
l’acésulfame K et l’aspartame (la combinaison des trois édulcorants a une sucrosité
supérieure à la somme des édulcorants faiblement caloriques individuels). La dose
journalière admissible (DJA) autorisée pour le cyclamate dans l’UE15 signifie qu’il
n’est pas possible d’utiliser le cyclamate seul pour produire un goût sucré acceptable.
Marché stable pour l’acésulfame K
La consommation d’acésulfame K, l’édulcorant inventé par la société allemande
Nutrinova et commercialisé sous la marque Sunett est estimée avoir atteint 1,2 mln
de t, en équivalent sucre blanc, soit environ 7 % du marché mondial des édulcorants
intenses. Selon Nutrinova, l’édulcorant est approuvé dans plus de cent pays et utilisé
dans plus de 4000 produits dont : les édulcorants de table (sous les noms de marque
15
250 ppm (en tant qu’acide cyclamique).
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Les édulcorant alternatifs dans un
environnement de prix élevés du sucre
Sunett, Sweet One, Swiss Sweet), les desserts, gâteaux, produits de boulangerie et
viennoiserie, sodas, confiseries et aliments en conserve. Il est également utilisé dans
les produits d’hygiène buccale et les produits pharmaceutiques.
Nutrinova a réussi à défendre son édulcorant en 2007 et 2008 contre les
importations d’acésulfame K générique aux Etats-Unis par la société Ingredient
House, qui a agréé de ne pas vendre son édulcorant aux Etats-Unis pendant la durée
de vie du brevet américain de Nutrinova, jusqu’en 2015 et dans d’autres pays,
jusqu’en 2013.
Pendant ce temps, l’acésulfame K est également produit par d’autres sociétés en
Chine. De 2006 à 2010, la capacité chinoise de production d’acésulfame K est passée
de 13 620 t/an à 20 520 t/an. Cependant, la production proprement dite a baissé de
7 325 à 4 185 t. Certains producteurs avaient investi lourdement en se basant sur les
prix élevés de l’édulcorant avant 2008. La forte concurrence entre les producteurs
nationaux et étrangers a cependant donné lieu à un surapprovisionnement qui s’est
traduit par une baisse des taux d’exploitation de la capacité installée et un déclin de
la production. La demande intérieure en Chine et la demande à l’étranger ont
également été affectées par la crise financière mondiale (Source : CCM
International).
Sucralose : Tate & Lyle toujours dominant
Pendant plusieurs années, Sucralose, l’édulcorant intense fabriqué à partir du sucre
s’est avéré un produit lucratif pour Tate & Lyle (T&L) – la seule société initialement
en droit de le produire et le commercialiser sous la marque Splenda. T&L estime
qu’en termes de valeur, depuis son lancement, le sucralose SPLENDA est devenu le
deuxième édulcorant intense du monde, le plus utilisé aux Etats-Unis et le plus utilisé
mondialement dans les denrées alimentaires16. Le sucralose a été autorisé aux EtatsUnis par la FDA le 1 avril 1998 et son utilisation a été autorisée dans 15 catégories
d’aliments et de boissons. En août 1999, la FDA a approuvé l’utilisation du sucralose
en tant qu’édulcorant à usage général, ce qui a élargi son champ d’utilisation à
toutes les applications d’aliments et de boissons. L’utilisation du sucralose dans les
denrées alimentaires et les boissons a été autorisée dans plus de 80 pays dont le
Canada, l’Australie et le Mexique. Il a seulement été autorisé pleinement pour
l’utilisation dans toute l’UE par la Commission européenne en février 2004, après une
modification de la Directive sur les édulcorants (94/35/CE) de l’UE.
Il est estimé que la consommation mondiale de sucralose a augmenté d’environ 7 %
en 2010, comparée à un taux de croissance d’environ 10 % en 2009 et la
consommation mondiale s’est élevée à 1,7 mln de t, en équivalent sucre blanc, ce
qui représentait environ 12 % du marché mondial des édulcorants intense. Les
progrès de la pénétration des marchés des aliments et boissons de l’Europe et des
Etats-Unis et la baisse de son prix sont estimés être les raisons de cette croissance
saine. Au Royaume-Uni, les plus grandes chaînes de supermarchés ont remplacé
d’autres édulcorants intenses par le sucralose dans les produits vendus sous leur
propre marque.
En mai 2011, T&L a annoncé le redémarrage de la production de sucralose en milieu
d’année 2012 dans son usine des Etats-Unis, étant donné que l’ampleur de la
16
Voir http://www.tateandlyle.com/AboutUs/ourindustry/Pages/Ourindustry.aspx
Organisation internationale du sucre
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Comité d’évaluation du marché de la
consommation et des statistiques
Les édulcorant alternatifs dans un
environnement de prix élevés du sucre
demande justifiait un accroissement de la capacité de deux sites mondiaux. La
société avait interrompu la production sur le site de McIntosh en Alabama en mai
2009 pour se concentrer sur la production dans son usine ultra moderne de
Singapour ouverte en 2007 et qui utilisait la technologie de production de la
quatrième génération, plus efficace.
La part du marché mondial du sucralose couverte par Splenda serait encore
d’environ 90 % si l’on en croît T&L. Dans les chiffres publiés à l’époque, T&L avait
indiqué de bons volumes de vente de son édulcorant intense dans l’année, mais la
firme avait reconnu que le prix de vente moyen était inférieur à celui de l’année
précédente car la société avait conclu des contrats de fourniture à long terme de
sucralose en concédant des réductions de prix pour les contrats portant sur de gros
volumes. Le déclin des prix de vente du sucralose devrait cependant se ralentir vers
la fin du présent exercice financier qui correspondra au renouvellement des contrats.
Les chiffres publiés par T&L au troisième trimestre 2011 montraient que les volumes
de sucralose avaient encore augmenté mais à un rythme moins soutenu que dans la
première moitié de l’année. Le rapport publié à l’époque notait la croissance du
marché du sucralose mais il ajoutait que « malgré les nouvelles publiées dans la
presse, il était difficile de distinguer une nouvelle capacité mondiale confirmée ». A
l’avenir, T&L va concentrer ses efforts sur les mesures à prendre pour ne pas céder
de contrats d’approvisionnement à ses concurrents. Les analystes notent que sur le
marché fortement compétitif du sucralose, T&L devra revoir le prix de l’édulcorant
pour s’assurer une part de marché significative à l’avenir.
En Chine, les producteurs ont exploité activement leurs chaînes de production de
sucralose ou ont procédé à une expansion de leur capacité de production depuis que
les producteurs de sucralose chinois ont gagné le procès que leur avait intenté T&L
devant la Commission sur le commerce international (CCI). Dans son jugement
définitif prononcé au début avril 2009, la CCI avait conclu que les producteurs de
sucralose générique chinois n’étaient pas en infraction des droits de propriété
intellectuelle de T&L. En milieu d’année 2011 il y avait apparemment 19 producteurs
de sucralose en activité en Chine. La production totale de sucralose en Chine avait
atteint environ 700 t en 2010 mais la capacité installée chinoise était de plus de 1000
t. Les sociétés JK Sucralose Inc., Techno (Fujian) Biotechnology Co. Ltd. et
Changzhou Niutang Chemical Plant Co. Ltd. étaient les trois plus gros producteurs en
2010, leur production combinée comptant pour plus de 40 % du total national. A
part un volume limité utilisé sur le marché intérieur, la majeure partie du sucralose
produit en Chine est exportée.
Selon JK Sucralose (estimé être le deuxième producteur mondial) le marché de cet
édulcorant est sur le point de connaître une croissance. En 2010, les Etats-Unis ont
été le plus gros marché du monde, consommant plus de 1 500 t (900 000 t en
équivalent sucre blanc) par an, suivis par l’Europe qui consomme environ 400 t par
an (240 000 t en équivalent sucre blanc). JK Sucralose s’attend, cependant, à ce que
la dynamique du marché mondial connaisse un changement car la Chine, l’Inde et
l’Amérique du Sud vont émerger en tant que moteurs de la croissance. La société a
récemment reçu une autorisation du gouvernement pour procéder à une expansion
majeure de ses installations de production afin d’être en mesure de répondre à la
nouvelle demande. La nouvelle installation de production de la société est dans le
Bio-food Technopark, Yancheng City, province de Jiangsu, en Chine. JK Sucralose a
actuellement une capacité de production de 500 t par an et la société pense
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consommation et des statistiques
Les édulcorant alternatifs dans un
environnement de prix élevés du sucre
atteindre 1000 t d’ici la fin 2012. Le projet d’expansion envisagé qui sera mis en
œuvre en quatre étapes, devrait voir la capacité de production de la société atteindre
4 000 t dans les 6 à 8 prochaines années.
Niutang Sucralose déclare avoir procédé à une expansion significative de sa capacité
de production de sucralose (et d’aspartame) pour répondre à la demande croissante
de ces produits. En 2010, la société avait produit environ 110 t alors que sa capacité
de production totale était de 200 t. La société envisage de procéder à une expansion
de sa capacité de production pour la mettre à 1000 t/an. La société Techno (Fujian)
Biotechnology Co. Ltd. avait produit 60 t de sucralose en 2010 et cette société
envisage également une expansion de sa capacité de production. Globalement, la
production chinoise de sucralose a augmenté de 30 % en 2010, répondant en cela à
la forte demande des marchés d’exportation.
Le néotame gagne du terrain
Dans son rapport, la société NutraSweet a indiqué que les ventes de son édulcorant
intense néotame avaient connu une croissance de 20 % entre 2009 et 2010 et
qu’elle s’attendait à une augmentation comparable en 2011. Le néotame (un
édulcorant dipeptide dérivé de l’aspartame) a une sucrosité supérieure de 8000 fois à
celle du sucre et il est utilisé exclusivement en combinaison avec le sucre et/ou avec
d’autres édulcorants intenses. Quand il est combiné au sucre, le néotame est utilisé
généralement pour remplacer 20 à 25 % du contenu en sucre. Etant donné que
seules des quantités très petites de néotame sont requises pour imiter la douceur du
sucre, il ne contribue aucune calorie.
Une plus grosse utilisation de néotame par de nouveaux utilisateurs européens
devrait selon les prévisions contribuer significativement à la croissance en 2011, la
première année depuis son autorisation en tant qu’aliment nouveau dans le bloc
européen (publiée au Journal officiel de l’UE le 23 décembre 2009 par une
modification de la Directive 94/35/CE ; avec le numéro d’additif E961). L’UE a tardé à
donner son autorisation au nouvel édulcorant car il était autorisé à l’emploi aux
Etats-Unis depuis 2002 et il avait également déjà reçu le feu vert du Comité commun
d’experts de l’OMS et de la FAO chargé des additifs alimentaires. Les partenaires de
NutraSweet chargés de la distribution européenne étaient Brenntag, qui couvre
l’Europe de l’Ouest et de l’Est et Disproquima, qui couvre la péninsule ibérique).
L’édulcorant a également été récemment approuvé en Norvège, Turquie, Hongkong,
Vietnam et Israël. A l’heure actuelle 90 % des ventes de néotame NutraSweet sont
hors des Etats-Unis, principalement en Amérique latine et en Asie.
Dans un communiqué de presse publié en mai 2011, la société NutraSweet avait
mentionné qu’elle était enchantée d’apprendre que le Bureau général du conseil
d’Etat de la Chine entendait prendre des mesures contre la contrefaçon dans le
secteur des additifs alimentaires dans le pays, où la société est confrontée à la
contrefaçon de l’édulcorant néotame. La production chinoise d’imitations de néotame
avait augmenté significativement et les auteurs de ces contrefaçons inondaient le
marché chinois avec des versions de qualité inférieure de l’édulcorant. La société
avait fait valoir que les imitations avaient un effet néfaste sur ses affaires en Chine et
qu’elles pausaient un risque à la santé des consommateurs car il n’existait pas de
norme nationale appliquée au néotame produit localement et donc aucun moyen
d’assurer le respect des normes de fabrication et de manutention de l’additif.
Nutrasweet avait répété que seul le néotame fourni par la société NutraSweet ou les
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partenaires de son réseau de distribution en Chine était garanti avoir été produit
conformément aux normes de qualité et de sécurité les plus strictes.
Feu vert pour Advantame ?
Advantame est un édulcorant intense issu des mêmes acides aminés que
l’aspartame. Alors que l’aspartame a un pouvoir sucrant d’environ 200 fois celui du
sucre, Advantame aurait, un pouvoir sucrant supérieur de 20 000 à 40 000 fois celui
du sucre. Le Japonais Ajinomoto envisage la fabrication de produits composites
combinant aspartame, Advantame et d’autres édulcorants artificiels dans des
proportions diverses. Dans un premier temps, Ajinomoto a mis en place l’équipement
nécessaire à la fabrication des édulcorants composites dans son usine de Shanghai.
La société a indiqué par la suite qu’elle commencerait l’exploitation d’équipements
similaires dans son usine de Tokai dans la préfecture de Mie au Japon à la fin 2010.
En 2011 la société voulait installer les nouvelles machines dans ses usines des EtatsUnis et continuer avec le Brésil et l’Indonésie en 2013. La société entendait procéder
au lancement d’Advantame aux Etats-Unis au début 2011, au Brésil, aux Philippines,
en Inde et à Taiwan en 2012 ; et au Japon, en Europe et en Chine en 201317.
L’utilisation d’Advantame a été approuvée en Australie et en Nouvelle-Zélande. Son
innocuité a été reconnue par la désignation GRAS qui permet son utilisation en tant
qu’arôme dans les boissons non alcooliques, les chewing gum, les produits laitiers et
les produits laitiers glacés. Une demande d’autorisation en tant qu’additif alimentaire
a été soumise en avril 2009 à la FDA aux Etats-Unis pour permettre l’utilisation
d’Advantame en tant qu’édulcorant dans les boissons en poudre et en tant
qu’édulcorant de table. Le dossier sur l’édulcorant est actuellement étudié par
l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).
Edulcorants intenses naturels
Stévia : du battage publicitaire à la réalité ?
Principales autorisations
Les édulcorants de stévia issus de la plante native du Paraguay ont suscité un intérêt
considérable récemment. Tout a commencé en 2008 quand la FDA a reconnu
l’innocuité de l’additif aux Etats-Unis en accordant la désignation GRAS18 à une
version de l’édulcorant à base de stévia Rebaudioside A (Reb A) en tant
qu’édulcorant polyvalent utilisable dans les aliments et les boissons et elle a ensuite
reconnu l’innocuité d’autres glycosides de stéviol. La FDA a ensuite reconnu
l’innocuité par le statut GRAS de l’édulcorant Rebpure 97 de GLG Life Tech, du
système édulcorant BlendSure et des produits à base de stévioside purifiés PureSTV.
PureCircle a également obtenu une lettre de non objection à l’utilisation de son
17
Ajinomoto a un second édulcorant intense naturel de la nouvelle génération – Monatin – (dont le
pouvoir sucrant est 1400 fois celui du sucre) pour lequel la société espère obtenir l’autorisation de mise
sur le marché aux Etats-Unis en 2014. Monatin est dérivé d’un acide aminé naturel isolé de l’écorce
d’une plante (Schlerochiton ilicifolius) native de la région du Nord Transvaal en Afrique du Sud.
18
Aux Etats-Unis, les additifs alimentaires sont soumis à un processus de contrôle de leur innocuité par
la FDA avec pour résultat la désignation GRAS (Generally Recognised as Safe). La société elle-même
soumet un dossier technique prouvant l’innocuité « self-affirmed GRAS » et ce dossier est ensuite
évalué par un panel d’experts indépendants pour rassurer les clients potentiels de l’innocuité de
l’ingrédient.
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consommation et des statistiques
Les édulcorant alternatifs dans un
environnement de prix élevés du sucre
mélange SG95 contenant sept glycosides de stéviol approuvés précédemment ainsi
que Reb D et Reb F. Ailleurs, Pyure Brands un fournisseur de stévia sous l’étiquette
de ses clients a mis sur le marché une ligne d’extraits de stévia biologique ayant reçu
l’avis d’innocuité GRAS. L’édulcorant a également été approuvé par l’organisme de
contrôle de la sécurité des aliments de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (FSANZ)
et par l’administration suisse la même année et par l’Autorité française pour la
sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) en septembre 2009, après que le pays lui ait
accordé une autorisation temporaire d’utilisation pour une période de deux ans en
attente de l’homologation anticipée de l’UE. Les édulcorants à base de stévia ont
seulement reçu l’autorisation de la Commission européenne pour l’utilisation dans les
aliments et les boissons en novembre 2011. Les produits à base de stévia étaient
déjà établis en tant qu’édulcorants sur le marché français où l’industrie des boissons
est actuellement le plus gros utilisateur. Coca-Cola a utilisé Truvia Rebiana dans sa
boisson Fanta Still et l’édulcorant est également utilisé dans les jus de fruits EckesGranini sous les marques Réa et Joker. L’industrie laitière s’est également déclarée
fortement intéressée par les produits à base de stévia ; Danone a commencé à
l’utiliser dans ses yaourts minceur Taillefine en juillet l’année dernière. Le Tableau 8
indique tous les pays ayant autorisé l’utilisation des édulcorants à base de stévia.
La plante stévia contient 11 glycosides de stéviol majeurs indiqués au Tableau 9. Les
glycosides de stéviol sont responsables du goût sucré des feuilles de la plante (Stevia
rebaudiana Bertoni). Les trois principaux glycosides de stéviol trouvés dans la plante
sont : 5 à 10 % de stévioside ; 2 à 4 % de rebaudioside A (le plus sucré et le moins
amer) ; 1 à 2 % de rebaudioside C. L’utilisation de stévia dans les applications de
boissons et de denrées alimentaires n’est pas simple en raison du nombre de
glycosides de stéviol qui existe dans les extraits de stévia. Rebaudioside A (Reb A) et
Stevioside (STV) sont les deux glycosides de stéviol dont le goût est le plus proche
du sucre alors que Rebaudioside B (Reb B) et Rebaudioside D (Reb D) sont les
principales causes de l’arrière-goût. Pour obtenir un goût aussi proche du sucre que
possible, il faut utiliser Reb A et STV sous la forme la plus pure possible et retirer
autant de Reb B et de Reb D que possible pour n’en laisser que des traces. Si les
niveaux de Reb D et Reb B ne sont pas réduits à la valeur de trace, ils affecteront le
goût mais aussi l’uniformité de l’extrait, d’un lot de production à un autre.
Les soucis croissants de santé, la préférence pour des ingrédients naturels et les
nouvelles autorisations accordées à leur utilisation sont autant de facteurs qui
favorisent la croissance rapide du marché de la stévia. Le positionnement des
édulcorants de stévia en tant que compléments du sucre dans les mélanges
stévia/saccharose permettant de réaliser des économies de 10 à 20 % du sucre
utilisé dans certains produits alimentaires montre les perspectives positives des
édulcorants de stévia. Cela dit, ce marché est encore naissant. Les estimations de la
taille du marché varient mais il est supposé qu’environ 0,8 mln de t en équivalent
sucre blanc ont été consommées à l’échelle mondiale en 2010. La région AsiePacifique, où l’ingrédient est utilisé en tant qu’édulcorant depuis des décennies a la
plus grande part du marché mondial, avec 35 %, suivie par l’Amérique du Nord
(30 %) et l’Amérique du Sud (24 %). En Europe, où son utilisation a été limitée par
la lenteur mise à accorder son autorisation qui a pris jusqu’à novembre 2011, la
région ne compte que pour une part plus petite du marché mondial (9 %).
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Les édulcorant alternatifs dans un
environnement de prix élevés du sucre
Tableau 8 : Autorisation de l’emploi des édulcorants de stévia
Pays
Amérique du Nord
Etats-Unis
Canada
Mexique
Amérique latine
Argentine
Brésil
Chili
Colombie
Equateur
Paraguay
Pérou
Uruguay
Venezuela
Asie-Pacifique
Australie
Brunei
Chine
Hongkong
Indonésie
Japon
Malaisie
Nouvelle-Zélande
Singapour
Corée du Sud
Taiwan
Thaïlande
Vietnam
Europe
UE
Suisse
Russie
Type d’autorisation (en novembre 2011)*
Additif alimentaire
Supplément diététique
Additif alimentaire
Additif alimentaire
Supplément diététique
Additif alimentaire
Additif alimentaire
Additif alimentaire
Additif alimentaire
Additif alimentaire
Additif alimentaire
Additif alimentaire
Additif alimentaire
Additif alimentaire
Additif alimentaire
Additif alimentaire
Supplément diététique
Additif alimentaire
Additif alimentaire
Additif alimentaire
Additif alimentaire
Additif alimentaire
Additif alimentaire
Supplément diététique
Supplément diététique
Additif alimentaire
Additif alimentaire
Additif alimentaire
*Les additifs alimentaires sont des substances ajoutées aux denrées alimentaires pour en préserver la
saveur ou en renforcer le goût et l’aspect. Un supplément diététique, également connu en tant que
supplément alimentaire ou supplément nutritif est une préparation destinée à compléter le régime
alimentaire et à fournir des agents nutritifs tels que vitamines, minéraux, fibres, acides gras ou acides
aminés qui peuvent être manquants ou ne pas être consommés en quantités suffisantes dans le régime
alimentaire du consommateur. Certains pays définissent les suppléments diététiques en tant qu’aliments
alors que d’autres les définissent en tant que produits pharmaceutiques ou produits naturels.
Coca-Cola et Cargill ; Pepsi et PureCircle (le plus gros producteur mondial
d’édulcorants de stévia, voir Encadré 4) ont annoncé qu’ils avaient formé des
alliances pour produire et commercialiser l’édulcorant Reb A après l’homologation de
la FDA en décembre 2008. Coca-Cola et Cargill ont développé la marque d’édulcorant
de stévia Truvia (contenant également de l’érythritol) – présenté comme le premier
édulcorant zéro calorie à base de stévia mis sur le marché. GLG Life Tech a
également agréé de fournir à Cargill des extraits de stévia à haut degré de pureté à
partir d’octobre 2009. Cargill a récemment renégocié son contrat
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d’approvisionnement de dix ans avec GLG Life Tech et par conséquent Cargill n’est
plus obligé d’acheter l’édulcorant exclusivement à GLG depuis le 30 septembre 2011.
Tableau 9 : Glycosides de stéviol contenus dans les feuilles de stévia
Glycosides de stéviol
Pouvoir relatif comparé au saccharose
Stévioside
150-300
Rébaudioside A
200-400
Rébaudioside B
300-350
Rébaudioside C
50-120
Rébaudioside D
200-300
Rébaudioside E
250-300
Rébaudioside F
S.O.
Rubusoside
110
Stéviolmonoside
S.O.
Stéviolbioside H
100-125
Stéviolbioside b-GLC
50-120
Il est rapporté que l’édulcorant de table Truvia de Cargill est maintenant le substitut
du sucre numéro deux aux Etats-Unis seulement dépassé par Splenda (le sucralose)
avec une part de marché de 13 % et devançant Equal (aspartame) et Sweet’N Low
(saccharine). Alors qu’il a été mis sur le marché des Etats-Unis il y a moins de trois
ans, Truvia a transformé fondamentalement cette catégorie d’édulcorants et relancé
la croissance d’un segment de vente au détail précédemment stagnant. La catégorie
a connu une croissance de 18 % en trois ans.
Pepsi a fait équipe avec PureCircle pour commercialiser PureVia, leur marque
d’édulcorant Reb A. PureCircle est une société du Royaume-Uni dont le siège est aux
Bermudes et qui exploite une usine de purification en Malaisie. En 2010, la société a
indiqué qu’elle produisait 80 % du Reb A à haut degré de pureté vendu dans le
monde. PureCircle s’est également allié à Cargill (et à son partenaire Coca-Cola).
Encadré 4 : Rôle-clé de la Chine dans la production d’édulcorants de stévia
Six producteurs majeurs d’édulcorant de stévia sont en activité en Chine et quatre d’entre eux sont de
grandes entreprises : GLG Life Tech Corporation (GLG), PureCircle (Jiangxi) Co. Ltd. (Jiangxi
Purecircle), Shandong Huaxian Stevia Co. Ltd. (Shandong Huaxian) et Qufu Haigen Stevia
Products Co. Ltd. (Qufu Haigen). Les deux autres sont les PME Jining Aoxing Stevia Products Co.
Ltd. (Jining Aoxing) et Heilongjiang Land Reclamation Huiju Hailin Stevioside Co. Ltd. (Heilongjiang
Hailin). Les édulcorants à base de stévia sont des produits orientés à l’export et le volume estimé des
exportations compte pour environ 60 à 70 % de la production totale d’édulcorants de stévia. Selon
certains rapports, les producteurs chinois sont en train de s’équiper pour satisfaire la demande
potentielle notable d’un marché d’édulcorant de stévia à haut degré de pureté dans l’UE, comprenant
notamment les produits Reb A80, Reb A95 et Reb A97. Les producteurs chinois d’édulcorants de
stévia ont choisi des approches différentes pour pénétrer le marché de l’UE. Jining Aoxing et Jiangxi
Purecirlce feront leur entrée directement, de par eux-mêmes, tandis que les quatre autres préfèrent
agir par l’intermédiaire de distributeurs et courtiers étrangers.
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Les édulcorant alternatifs dans un
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Alliances entre producteurs de stévia et de sucre
Les grands fournisseurs de stévia s’allient à des producteurs et à des distributeurs de
sucre dans de nombreuses régions du monde. C’est apparemment la première fois
que des producteurs de sucre collaborent avec le secteur des édulcorants alternatifs
dans une telle mesure. Les édulcorants à base de stévia sont en train de se
positionner en tant que compléments du saccharose, car ils peuvent être utilisés
pour remplacer 10 à 20 % du contenu en sucre des aliments. Des marques privées
de mélanges de sucre et d’édulcorants de stévia peuvent également être
commercialisées en tant « sucre basses calories » tout en satisfaisant le goût des
consommateurs pour des édulcorants naturels.
Alliances de GLG Life Tech
Sugar Australia (le plus grand raffineur de sucre d’Australie) a passé un protocole
d’accord avec GLG Life Tech en avril 2010 pour la commercialisation d’un mélange
sucre/stévia faiblement calorique. Au Mexique, Grupo Azucarero Mexico (GAM) (le
plus grand producteur privé de sucre du Mexique) commercialisera la ligne complète
d’édulcorants à base de stévia de GLG LifeTech, notamment Blendsure, Rebpure et
RebSweet, ainsi que ses édulcorants à base d’extrait de stévia Anysweet et
SweetSuccess. En octobre 2010, GLG Life Tech a également mis la dernière touche à
une co-entreprise créée avec Global Agrisystem Private Limited (Global Agri), une
société du groupe Katra, pour la commercialisation, le développement et la
distribution de la gamme d’extraits de stévia de GLG Life Tech en Inde et au MoyenOrient. En Chine, GLG Life Tech a passé un contrat d’approvisionnement exclusif
avec Fengyang Xiaogangcun Yongkang Foods High Tech Co. Ltd. (FXY) pour la
distribution de ses produits à base de stévia dans le pays. A la fin mars 2011, GLG
Life Tech a annoncé que FXY avait commencé à développer la capacité de production
nécessaire pour fournir 1 mln de t de sucre basses calories (LCS pour Low Calory
Sugar) au marché des édulcorant chinois. Les formules de sucre LCS permettront de
réduire des deux tiers le contenu calorique du sucre ordinaire en utilisant les extraits
à base de stévia de GLG BlendSure. En Europe, GLG LifeTech a annoncé avoir passé
des contrats à long terme avec 7 distributeurs-clés d’ingrédients sur le marché
européen. La société a annoncé que son nouveau réseau de distribution comprendra
les partenaires : Caldic Ingredients, ChemPoint, Emilio Pena, Gusto Faravelli, Keyser
& Mackay ; Nordmann, Rassmann et PK Chemicals.
Alliances de PureCircle
En mai 2010, Purecircle a établi aux Etats-Unis un partenariat avec Imperial Sugar
pour former la société Natural Sweet Ventures (NSV), chargée de commercialiser
« Steviacane », une marque privée de mélange de sucre de canne et de stévia
similaire à la marque « Sun Crystals » de McNeil Nutritionals un autre mélange de
sucre de canne et d’édulcorant de stévia. Par ailleurs, en mars 2011, Purecircle a
annoncé la modification du contrat portant sur plusieurs années passé avec Merisant
Company, un des plus grands producteurs et distributeurs mondiaux d’édulcorants
de table. Le contrat modifié permet l’élargissement et l’expansion des relations entre
les deux sociétés. PureCircle satisfera tous les besoins en ingrédients à base de
stévia de Merisant, tandis que les édulcorants de table Merisant qui sont adoucis
avec des extraits de stévia de PureCircle porteront la marque « Stevia PureCircle ».
D’autre part, au mois d’avril, PureCircle a passé un contrat définitif avec Essentia
Stevia pour la distribution de ses édulcorants de stévia dans 18 pays d’Amérique du
Sud.
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En Europe, PureCircle a établi plusieurs alliances et co-entreprises d’une importance
significative avec : DoehlerGroup ; British Sugar ; Tereos et Nordzucker. En juillet
2010, PureCircle a passé un accord avec British Sugar pour former une co-entreprise
50/50 appelée Natural Sweeteners Company, qui développera et commercialisera
une gamme de produits destinés aux industries des aliments et des boissons. La
société mènera des activités au Royaume-Uni, en Espagne, au Portugal, en Irlande,
en Chine et en Afrique et elle développera des produits destinés aux fabricants
d’aliments et de boissons et des produits pour la grande distribution. La co-entreprise
50 :50 formée par PureCircle et le sucrier français Tereos, annoncée en août 2010,
entend fournir des mélanges de sucre/stévia sur le marché européen et renforcer sa
présence internationale par l’intermédiaire de la filiale brésilienne de Tereos
(Guarani). La co-entreprise a été appelée Tereos PureCircle Solutions. Le nouveau
partenariat va développer et commercialiser des mélanges de sucre-stévia en France,
Belgique, République tchèque et Italie et sur une base non exclusive dans d’autres
marchés de l’Europe dont la Suisse. PureCircle a annoncé en mars 2011 la formation
d’une co-entreprise 50:50 avec Nordzucker pour mettre sur le marché un produit de
type « stévia-saccharose » sous la marque NP Sweet. Les deux sociétés ont créé la
co-entreprise pour qu’elle assure le développement, la vente et la commercialisation
des ingrédients de stévia et de stévia-saccharose en Europe.
Alliances de Cargill
Cargill s’est également lancé dans un programme paneuropéen de mise sur le
marché de son édulcorant Truvia, à base de stévia, en réponse à l’autorisation de
l’UE. Au lieu d’approvisionner directement les détaillants européens avec ses
produits, Cargill a préféré passer avec de grands producteurs de sucre européens
des accords exclusifs de distribution en Espagne (Azucarera), au Royaume-Uni et en
Irlande (Silver Spoon), en France (CristalCo) et en Italie (Eridania). Azucarera Ebro
est le leader de la production de sucre en Espagne. En Italie, Eridania a une base de
consommateurs fidèles établie de longue date et la société compte 110 ans
d’existence. En France, Daddy est une marque du groupe Cristal Union établie depuis
30 ans, aujourd’hui sous la direction de CristalCo et une des marques de sucre les
plus emblématiques de l’hexagone. Silver Spoon est la plus grande marque de sucre
sur le marché de la vente au détail et du service à l’industrie alimentaire du
Royaume-Uni.
Les sociétés de stévia s’associent aux nouveaux producteurs US
Pour ce qui est de l’approvisionnement, la production commerciale de stévia est
concentrée en Chine. Les autres pays producteurs à plus petite échelle sont :
Paraguay, Argentine, Brésil, Chili, Cambodge, Colombie, Kenya, Indonésie, Malaisie,
Pérou, Vietnam et Inde. La Chine compte pour environ 75 à 80 % de la production
mondiale de feuilles de stévia. La base de production connaît une expansion en
Amérique latine et en Afrique, mais certains s’inquiètent que la demande pourrait
outrepasser l’offre et cela a conduit à un investissement significatif dans la capacité
de production aux Etats-Unis.
En 2011 PureCircle a passé un contrat d’approvisionnement de cinq ans avec la
société californienne S&W Seed Company et sa filiale Stevia California qui donne à
S&W une « forte incitation commerciale » pour accélérer la production de stévia
cultivée aux Etats-Unis. Ailleurs, Sweet Green Fields (SGF) a annoncé la réussite de
sa première récolte de stévia cultivée aux Etats-Unis qui, selon la société, est
compétitive par rapport au coût des produits importés de Chine. SGF, qui produit des
édulcorants à base de stévia a annoncé qu’elle avait déjà commencé à passer des
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Les édulcorant alternatifs dans un
environnement de prix élevés du sucre
accords d’approvisionnement sur plusieurs années avec des marques régionales et
nationales pour sa récolte produite aux Etats-Unis. La production de stévia de SGF
est également centrée en Californie et la société entend procéder à l’expansion de
ses activités dans cet Etat mais aussi dans d’autres régions des Etats-Unis. Cela dit,
ses usines de transformation sont toutes basées en Chine ce qui fait que les feuilles
de la récolte américaine seront séchées aux Etats-Unis puis expédiées en Chine pour
le procédé d’extraction.
Les édulcorants de stévia prennent de l’ampleur sur le marché ?
Une étude de Zenith International, un consultant du secteur des denrées
alimentaires et des boissons, estime que les ventes mondiales de stévia ont atteint
3 500 t en 2010 (875 000 t en équivalent sucre blanc), ce qui représente une
augmentation de 27 % sur 2009. Zenith prédit que le marché mondial des
édulcorants de stévia atteindra 11 000 t (2,75 mln de t en équivalent sucre blanc)
d’ici 2014. A un pareil niveau, les édulcorants de stévia deviendraient la troisième
catégorie d’édulcorants intenses en termes de consommation, seulement dépassés
par la saccharine et l’aspartame et devant les cyclamates, sucralose, acésulfame K et
néotame.
Les édulcorants de stévia ont déjà pénétré significativement le marché des
édulcorants aux Etats-Unis depuis leur homologation en 2008. Selon le rapport de
septembre 2011 de l’institut d’étude de marché Packaged Facts19, aux Etats-Unis le
sucralose Splenda continue d’être l’acteur majeur du marché des produits de
détail/des édulcorants de table qui se veulent être des remplacements du sucre,
quoique les ventes aient baissé de 5,6 % de 2009 à 2010. D’autres édulcorants
intenses ont également éprouvé des difficultés pour progresser sur le marché des
édulcorants de table depuis l’arrivée de nouveaux produits à base de stévia comme
l’édulcorant Truvia de Cargil. Entre 2004 et 2008, plus de 2 000 produits adoucis aux
édulcorants de stévia ont été mis sur le marché à l’échelle mondiale. En 2010, 76
lignes de produits adoucis aux édulcorants de stévia ont été mises sur le marché des
Etats-Unis à lui seul. Les nouveaux produits combinent en majorité les édulcorants
de stévia avec un ou plusieurs autres édulcorants. Les édulcorants Sweet ‘N Low
(saccharine) et Equal/Nutrasweet (aspartame) ont tous vu leurs ventes baisser en
2010, alors que les ventes de substituts naturels du sucre ont augmenté. Les ventes
de Truvia ont fait un bond de 73,7 % entre 2009 et 2010. La part de marché de
Splenda a baissé de son niveau de 61 % du marché de la vente au détail des
substituts de sucre en 2007 à 45,5 % en 2010, tandis que les produits Truvia et
« Stevia in the Raw » comptaient pour 13,8 % du marché en 2010.
Equal/Nutrasweet a baissé de son niveau de 12,4 % du marché en 2007 à 6,5% en
2010, et Sweet N’ Low a baissé de 13,2 % en 2007 à 11% en 2010.
Décollage du luo han guo (le fruit des moines)
Les fabricants de produits alimentaires et de boissons du monde entier suivent
attentivement les progrès de l’édulcorant naturel tiré du luo han guo ou « fruit des
moines » originaire de la Chine, même si son utilisation sur le marché n’est pas pour
l’immédiat. L’édulcorant intense tiré du fruit des moines aurait, à ce qu’il paraît, un
pouvoir sucrant 300 fois supérieur à celui du sucre. Alors que le fruit des moines est
19
Tiré d’un communiqué de presse concernant les tendances des édulcorants et substituts du sucre aux
Etats-Unis, troisième édition.
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environnement de prix élevés du sucre
utilisé en Asie en tant qu’édulcorant depuis des siècles, il a fait les gros titres de la
presse et des médias en 1990 quand Procter & Gamble a breveté un procédé
d’extraction du Mogroside V et passé un accord avec Amax NutraSource pour la
distribution d’une version concentrée.
Bien qu’elle doive encore être approuvée pour l’utilisation dans les aliments et
boissons en Europe, une version de l’ingrédient commercialisée sous la marque FruitSweetness a reçu le feu vert pour son utilisation aux Etats-Unis en janvier 2010. Son
fabricant, la firme néo-zélandaise BioVittoria s’apprête maintenant à soumettre
l’ingrédient aux administrations compétentes pour faire autoriser son utilisation en
Europe. « Fruit-Sweetness » (un concentré en poudre), a un pouvoir sucrant
d’environ 150 fois celui du sucre et est produit à partir de fruits récoltés de variétés
de plantes brevetées par la société et transformés par un procédé breveté dans ses
installations de production de Hamilton, Nouvelle-Zélande. Depuis que l’édulcorant a
reçu une lettre de non objection de la FDA en 2010 lui accordant la désignation
GRAS et autorisant son utilisation dans les aliments et les boissons, il a été testé par
de nombreuses grandes sociétés des secteurs des aliments et boissons. En fait au
début 2011, la société soutenait que de nombreux aliments et boissons contenant
Fruit-Sweetness seraient bientôt disponibles. Si l’on en croît BioVittoria l’avantage de
Fruit-Sweetness sur Reb A est qu’il n’a pas le goût amer persistant du Reb A.
A la fin avril, Tate & Lyle a annoncé la signature d’un contrat de cinq ans pour la
commercialisation et la distribution mondiales exclusives de l’édulcorant zéro calorie
BioVittoria à base de fruit des moines. Tate & Lyle commercialise l’édulcorant aux
Etats-Unis sous la marque « Purefruit ». La société a identifié un potentiel particulier
pour cet édulcorant dans les produits faiblement caloriques, plutôt que dans les
produits et boissons zéro calorie. Purefruit peut être utilisé en combinaison avec des
édulcorants nutritifs tels que le sucre ou l’isoglucose et il peut également être utilisé
en combinaison avec les édulcorants de stévia. Alors que l’édulcorant à base de fruit
des moines n’est pas nécessairement meilleur marché que d’autres édulcorants, il
pourrait permettre à des fabricants de produits alimentaires et de boissons d’étendre
leurs activités dans des domaines où ils n’avaient aucune présence, comme les
produits naturels dans les catégories moyennement caloriques ou allégées. En vertu
de l’accord passé avec Tate & Lyle, Biovittoria a continué de gérer la chaîne
d’approvisionnement du concentré de fruit, qui est produit par un procédé breveté à
partir de variétés de fruits cultivés en Chine également brevetés par BioVittoria.
En janvier 2012, Tate & Lyle a indiqué que les produits laitiers et les boissons étaient
les principaux domaines d’application de Purefruit. Un porte-parole de la société a
noté que les clients adoptaient une approche de type « boîte à outils » pour
développer des produits alimentaires ou des boissons avec Purefruit et que des
combinaisons d’édulcorants de stévia, de fructose et de sucre sont couramment
utilisées en fonction des objectifs des formulateurs concernant le goût, le coût et
l’étiquette du produit. Il est par ailleurs prétendu que le message « adouci avec de
l’extrait de fruit des moines » était bien reçu par certains consommateurs.
Un autre fournisseur, Layn, basé en Chine, a reçu la désignation GRAS aux EtatsUnis pour son édulcorant naturel au luo han guo en mai 2011. La société a annoncé
qu’elle pourrait livrer des extraits de luo han guo avec toute une gamme de niveaux
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de Mogroside20. Dès l’obtention de la désignation GRAS, Layn a annoncé qu’il était en
train de transformer une abondante récolte de fruits des moines produite par ses
exploitations conformes aux bonnes pratiques agricoles (BPA) dont certaines sont
certifiées biologiques. Guilin Layn fournit par ailleurs « Lovia », sa propre marque de
Reb A extrait des feuilles de stévia et de Mogroside V extrait du fruit des moines.
Les protéines à goût sucré – Thaumatine la plus avancée
Un segment des édulcorants qu’offre la nature n’a toujours pas été commercialisé, il
s’agit des « protéines à goût sucré ». Bien que l’on ait identifié au moins sept
protéines à goût sucré : thaumatine, monelline, mabinline, pentadine, brazzéine,
curculine et miraculine, deux seulement ont été mises sur le marché. Talin (la
thaumatine naturelle de Naturex, France, commercialisée auparavant par le groupe
Nutraceutical, Espagne) et CSweet (la brazzéine de Natur Research Ingredients
(NRI)). Toutes ces protéines ont été extraites de plantes issues de la forêt tropicale.
Les protéines à goût sucré tendent à avoir des profils de goût qui se développement
plus lentement, caractéristiques qui rendent ces édulcorants nettement différents du
sucre. De toutes les protéines à goût sucré, la thaumatine21 est la plus avancée en
termes de développement du produit et d’autorisations règlementaires.
Généralement parlant, cependant, la production commerciale des protéines à goût
sucré a jusqu’à présent été limitée par la difficulté posée par la culture des plantes
tropicales dont elles sont issues. En outre, les tentatives multiples entreprises pour
produire des protéines à goût sucré recombinées dans des systèmes de microorganismes et de plantes transgéniques n’ont pas réussi à produire ces protéines en
quantités suffisantes pour rendre la commercialisation à grande échelle
économiquement viable. Cela a été le cas de la brazzéine jusqu’à la fin 2007, quand
Natur Research Ingredients (une société établie à Los Angeles) a lancé CSweet, sa
marque de brazzéine. La société voulait exploiter les résultats des recherches
entreprises à l’Université du Wisconsin, Madison, où un système d’extraction et de
purification qui avait été développé était apparemment adapté à la production de
masse. Le degré de réussite commerciale de cette protéine à goût sucré n’est
cependant pas discernable à l’heure actuelle. Un communiqué publié alors avait
annoncé que CSweet ne serait pas disponible commercialement avant une autre
période de 12 à 18 mois, en attente de l’approbation par la FDA du dossier « GRAS
auto-affirmé » que la société s’apprêtait à soumettre à la FDA.
Les thaumatines sont une classe de protéines à goût sucré intense isolées de la
baie de Thaumatococcus danielli (une plante qui pousse en Afrique de l’Ouest).
Jusqu’à présent peu de choses sont connues ou ont été révélées sur la réussite
commerciale des thaumatines depuis leur lancement initial vers 1998, quand
l’édulcorant Talin était commercialisé par Tate & Lyle, agissant par l’intermédiaire
d’une filiale appelée Talin Company (en fait T&L avait établi des plantations à grande
échelle de Katemfe (Thaumatococcus daniellii : une espèce tropicale qui est la source
naturelle des thaumatines) au Ghana, au Liberia et en Malaisie, dans les années
1970). La société a changé de main plusieurs fois et a fusionné avec d’autres avant
d’être rachetée par Braes Group, une société européenne d’ingrédients alimentaires
naturels qui a elle-même été rachetée en août 2005 par la société d’ingrédients
20
Le caractère sucré du fruit des moines est dû à la présence de composés non caloriques d’hétéroside
terpénique (appelés Mogrosides), qui sont des composants naturels du fruit.
21
Une famille de cinq protéines à goût sucré peut être isolée de la baie du katemfe – les thaumatines I,
II, III, a et b.
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alimentaires Nutraceutical, basée en Espagne. La thaumatine est toujours
commercialisée sous la marque Talin mais il s’agit maintenant d’un produit Naturex
(une société française d’ingrédients alimentaires). Naturex a racheté le groupe
Neutraceutical fin 2009.
Il semble, cependant, que le plus gros potentiel des thaumatines soit l’utilisation en
tant que masque de goûts. Naturex affirme que Talin est un produit polyvalent qui
peut simultanément accentuer les goûts souhaitables et masquer les notes de goût
indésirable, notamment des édulcorants de stévia. Une étude indépendante a été
commanditée par Naturex pour déterminer l’effet que Talin avait sur le profil de goût
des mélanges de Reb A et d’extraits de stévia. Les résultats ont démontré que
l’addition de très petites quantités de Talin aux mélanges de Reb A et de stévia
réduisait considérablement la perception du goût amer. L’intensité du goût sucré
était par ailleurs légèrement accentuée. Avec une augmentation du pH, la sucrosité
de l’édulcorant de stévia se réduit et Talin contribue à rétablir le niveau de sucrosité.
Talin est autorisé à l’utilisation en Europe en tant qu’édulcorant et exhausteur de
goût (additif E957) et aux Etats-Unis en tant qu’arôme naturel (FEMA GRAS 3732). Il
est approuvé pour l’utilisation dans plus de trente pays. Le Comité mixte FAO/OMS
d’experts des additifs alimentaires a établi son innocuité en 1985, il est autorisé à
l’utilisation en tant qu’édulcorant dans l’Union européenne (une dose journalière
admissible (DJA) doit être observée quand il est utilisé en tant qu’édulcorant), et son
utilisation en tant qu’exhausteur de goût et édulcorant est également approuvée
dans les pays : Suisse, Etats-Unis, Canada, Israël, Mexique, Japon, Hongkong,
Corée, Singapour, Australie, Nouvelle-Zélande et Afrique du Sud, notamment. Des
demandes d’autorisation ont été déposées ailleurs.
En novembre 2011, Naturex a reçu l’autorisation de l’emploi de Talin en tant que
nouveau produit alimentaire en Chine, ce qui a ouvert le marché chinois au produit
(en tant que masque de goût indésirable). Après l’homologation des édulcorants de
stévia en Europe, Naturex a suggéré que cela ouvrait des opportunités considérables
à Talin, qui est produit dans les installations de la société au Royaume-Uni, ajoutant
qu’il restait des défis à surmonter en termes d’arrière-goût amer des édulcorants de
stévia, quel que soit le marché visé.
C : Edulcorants basses calories
Bien que les technologues du secteur alimentaire puissent utiliser des édulcorants
non caloriques pour obtenir une saveur sucrée égale à celle des produits caloriques
ordinaires, ils sont invariablement confrontés à des problèmes de texture ou de
sensation en bouche quand ils veulent développer des produits sans sucre ou
contenant des quantités réduites de sucre. L’édulcorant de charge idéal qui
n’introduit aucune calorie et ne cause aucun effet secondaire gastro-intestinal n’a
toujours pas été découvert. Les principaux exemples d’agents de charge sont les
alcools polyhydriques (alcools de sucre)22 – également connus sous le nom de
polyols. Avec le tagatose et le tréhalose ils constituent le groupe des édulcorants
alternatifs naturels faiblement caloriques pouvant être substitués au sucre. La
consommation de polyols a connu une croissance soutenue dans les dernières
années mais il est difficile de discerner l’ampleur de leur utilisation en tant que
substituts du sucre, vu l’utilisation significative qui en est faite en tant qu’agents de
22
Ces alcools sont des saccharides réduits résultant initialement d’une hydrogénation catalytique et ils
sont, pour la plupart, moins sucrés et moins caloriques que le sucre.
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charge utilisés en combinaisons avec des édulcorants intenses et leur emploi dans
des secteurs non alimentaires (produits de soins buccaux et produits
pharmaceutiques par exemple). Le tableau 10 indique la valeur calorique et la
sucrosité relative, comparée au sucre, des édulcorants basses calories23.
Tableau 10 : Edulcorants basses calories
Sucrosité
Edulcorant basses
Valeur calorique
Valeur
comparée au
calories
calorique
sucre
comparée au
sucre
Calories*/g
%
%
Polyols
Erythritolδ
0,2
5
70-80
Isomalt
2,0
50
45-65
Lactitol
2,0-2,4
50-60
40
Maltitol
2,1
52
90
Mannitol
1,6
40
50
Sorbitol
2,4-2,6
60-65
60
Xylitol
2,4
60
100
Autres
Tagatose
1,5
38
90-100
Trehalose
3,6
90
50
*1 calorie = 4,2 kilojoules. δCommercialisé en tant que non calorique par les principaux fabricants
Alcools polyhydriques (polyols)
Les applications industrielles constituent le plus gros segment d’utilisation des
polyols. L’emploi des polyols au niveau industriel est cependant à un stade
relativement mature sur le marché mondial (où ils sont utilisés principalement dans
la production de polyuréthane), ce qui fait que les filières produits alimentaires et
confiserie représentent aujourd’hui le segment qui connait la croissance la plus
rapide. Dans ce type d’applications, les alcools polyhydriques sont des édulcorants de
charge dérivés de sources telles que les hydrates de carbone trouvés dans l’amidon,
le saccharose et le bouleau. La caractéristique essentielle des polyols est qu’ils ont un
comportement semblable au sucre dans le produit final, mais qu’ils contribuent un
contenu calorique beaucoup plus faible. La famille des polyols comprend : sorbitol,
mannitol, lactitol, maltitol, isomalt et xylitol. Les polyols ont une valeur calorique
faible mais leur pouvoir sucrant est également inférieur à celui du sucre. A la base,
les polyols fournissent à un produit alimentaire la charge qui serait normalement
procurée par le sucre. Dans de nombreux cas, ils sont utilisés en tant qu’agents de
charge, alliés à des édulcorants intenses, dans les produits faiblement caloriques
(light) car les édulcorants intenses ne peuvent pas fournir la charge dans un produit
fini ou un produit alimentaire vendu sous l’étiquette « sans sucre » ou « sans sucre
ajouté ». Un des attraits majeurs, en particulier dans le secteur de la confiserie, est
leur propriété non-cariogène, car ils ne contribuent pas à la carie dentaire. En outre,
plusieurs d’entre eux produisent une sensation de fraîcheur en bouche qui est
appréciée des producteurs de confiseries. Un des problèmes majeurs liés à
l’utilisation des polyols en tant qu’édulcorants est l’intolérance digestive.
23
Il existe également des édulcorants basses calories d’origine naturelle comme les fructooligosaccharides (FOS) et l’inuline (un type spécifique de FOS) qui ne sont pas considérés dans cette
étude.
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consommation et des statistiques
Les édulcorant alternatifs dans un
environnement de prix élevés du sucre
La consommation mondiale de polyols utilisés en tant que substitut du sucre est
difficile à évaluer en raison de l’absence de statistiques dans le domaine public. Selon
l’organisme International Starch Institute, la production mondiale de sorbitol a atteint
environ 800 000 t en 2010. Le sorbitol étant le polyol utilisé le plus couramment (il
est le moins coûteux) qui détient la plus grosse part de marché d’entre tous les
polyols similaires. La production de xylitol est mise à 200 000 t, celle de mannitol à
180 000 t et de maltitol à 160 000 t. Même en supposant que tous ces polyols soient
utilisés en tant que substituts du sucre, le total est seulement égal à 0,9 mln de t en
équivalent sucre blanc. Si l’on compte un autre volume de 100 000 t pour l’érythritol,
l’isomalt et le lactitol, la production mondiale de polyols serait de l’ordre de 1 mln de
t, valeur sucre blanc. Cela est à comparer à une consommation d’environ 0,5 mln de
t en 2003. Cela dit, d’autres sources suggèrent que la production pourrait en fait
s’élever à 1,6 mln de t (voir plus loin dans cette section) mais cela couvre des
applications autres que le remplacement du sucre.
Il est estimé que les polyols ont un avenir prometteur vu les préoccupations de santé
liées aux édulcorants artificiels, l’expiration de leurs brevets d’invention, le goût
croissant des consommateurs pour des produits naturels et le souhait de réduire leur
consommation de sucre, en particulier aux Etats-Unis et en Europe. Alors que la
section suivante fournit un aperçu du secteur, l’importance relative des segments
alimentaire et confiserie, comparés au segment pharmaceutique et à d’autres
applications non alimentaires, n’est toujours pas évidente. Cela dit, il est indéniable
qu’au niveau mondial, la consommation de polyols dans les produits alimentaires et
les confiseries a connu une croissance considérable dans la dernière décennie et il
est probable que cette croissance va se poursuivre.
Facteurs-clés24
Il est aujourd’hui estimé qu’à l’échelle mondiale, la consommation de polyols dans
l’industrie alimentaire et la confiserie a progressé à un taux de croissance annuel de
4 % dans la période de 2001 à 2010. Les édulcorants à base de polyols de la
deuxième génération comme maltitol, xylitol et lactitol remplacent maintenant les
polyols de la première génération comme le sorbitol. Danisco est le leader mondial
de la fourniture de xylitol, sous la marque XIVIA qui est approuvée pour l’utilisation
dans l’alimentaire dans plus de 50 pays. La récession économique mondiale a eu un
effet négatif sur le marché des polyols en 2008 et 2009. Une baisse de la demande
en polyols ressentie dans divers secteurs dont, entre autres, les applications
industrielles, l’alimentaire et la confiserie, a réduit de façon notable les revenus du
marché mondial de cette catégorie. Le déclin le plus prononcé de la demande a été
aux Etats-Unis et en Europe. Ajouté à cela, le marché a assisté à une forte hausse
des coûts de matières premières. Pour résister à cette hausse des coûts de matières
premières, plusieurs producteurs ont choisi d’augmenter leurs prix. La situation peu
encourageante qui prévalait sur le marché a contraint plusieurs industriels à réduire
leur activité de production et dans certains cas à cesser temporairement
l’exploitation. Concernant l’avenir, un redémarrage de la croissance économique
favoriserait le redressement et la croissance du secteur dans les prochaines années.
Il est probable que les moteurs de croissance du marché seront la croissance de la
demande, principalement dans les secteurs de l’alimentaire et de la confiserie, ainsi
que dans les applications pharmaceutiques.
24
Extrait de communiqués de presse concernant une étude de recherche intitulée « Polyols: A Global
Strategic Business Report » préparé par Global Industry Analysts Inc, janvier 2011.
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L’Europe représente le plus grand marché régional des polyols à l’échelle mondiale.
La demande croissante en aliments faiblement caloriques est le moteur de la
croissance du marché des polyols en Europe. Les avantages en termes de santé
offerts par ces substances chimiques continuent de convaincre les fabricants
européens de les utiliser dans les produits pharmaceutiques et dans les produits de
soins buccaux. La région Asie-Pacifique est celle qui présente la croissance la plus
rapide pour ce marché, avec une croissance de la consommation que les projections
mettent à un taux annuel moyen de plus de 3 % jusqu’en 2015 (ce qui implique une
croissance annuelle moyenne au niveau mondial inférieure à celle observée dans la
dernière décennie).
L’alimentaire et la confiserie sont les filières utilisatrices dont la croissance est la plus
rapide. Les producteurs d’aliments recherchent des produits de remplacement
contribuant à une réduction du contenu calorique sans compromettre le goût ou
l’aspect du produit final. En outre, les producteurs d’aliments voient désormais la
réduction du contenu calorique comme un argument de marketing efficace pour
accroître les ventes. Parmi toutes les méthodes adoptées pour réduire le contenu
calorique des aliments comme le remplacement des graisses, etc., la substitution du
sucre commercial par des polyols a gagné du terrain. Alors que les polyols ont un
comportement similaire au sucre dans le produit final, ils ont un contenu calorique
nettement inférieur. Leurs traits caractéristiques tels que le goût sucré comparable
au sucre et le contenu calorique réduit, font que les polyols sont de plus en plus
prisés dans les filières de l’alimentaire et de la confiserie.
Sorbitol25
Le sorbitol est le polyol utilisé le plus couramment et il comptait pour 74 % de la
production mondiale d’alcools de sucre en 2010. Dans toutes les applications, la
demande en sorbitol est largement liée à ses propriétés fonctionnelles en tant
qu’humectant, édulcorant, agent de charge, stabilisant, adoucissant et émulsifiant et
à ses propriétés en termes de surface active. L’utilisation dans les produits de soins
personnels (dentifrice surtout), l’alimentaire et la confiserie et dans la fabrication de
vitamine C, comptait pour 80 % de la consommation mondiale de sorbitol en 2010 ;
ces applications vont continuer de compter pour plus de 75 % de la demande
mondiale dans un proche avenir. Dans la période de 2007 à 2010, la demande
statique aux Etats-Unis, en Europe de l’Ouest et au Japon (causée par l’arrêt de la
fabrication de la vitamine C, mais aussi par la crise économique) a été compensée
par la croissance de la demande dans d’autres pays et d’autres régions comme
Indonésie, Inde, Taiwan, Chine et Moyen-Orient.
La Fig. 15 montre la consommation mondiale de sorbitol. La Chine est le plus gros
consommateur et elle a compté pour plus du tiers de la consommation mondiale en
2010. La Chine comptait par ailleurs pour 33 et 39 % de la capacité et de la
production mondiales, respectivement, en 2010. Dans la période 2007 à 2010, la
consommation de sorbitol en Chine a connu une croissance à un taux moyen annuel
d’un peu plus de 6 %.
La consommation de sorbitol dans les marchés en développement du Moyen-Orient,
d’Amérique centrale et s’Amérique du Sud, devrait connaître une croissance rapide ;
les produits de soin personnels, l’alimentaire et la confiserie étant les principaux
25
Cette section est largement inspirée du site http://chemical.ihs.com/CEH/Public/Reports/693.1000/
Organisation internationale du sucre
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secteurs de croissance. Selon les prévisions, dans la période 2010 à 2015, la
demande en sorbitol en Europe occidentale va s’accroître à un taux annuel moyen de
près de 1,5 %. La croissance en Europe centrale et en Europe de l’Est devrait, selon
les prévisions, dépasser légèrement 2 %, en raison de la croissance de la production
de produits de soin personnels. Dans les pays d’Asie, la consommation devrait
s’accroître à des taux annuels allant de 0,2 % (au Japon) à 3,5 % (en Thaïlande). En
bref, l’industrie du sorbitol s’oriente désormais vers des marchés à forte croissance et
forte consommation comme la Chine et d’autres pays d’Asie (sauf le Japon).
Fig. 15 Consommation mondiale de sorbitol en 2010
Consommation mondiale de sorbitol en 2010
Reste du monde
Chine
Inde
Europe de
l’Est/centrale
Japon
Europe de l’Ouest
Etats-Unis
Erythritol
L’édulcorant de charge érythritol – un polyol que l’on trouve à faible dose dans les
fruits et aliments fermentés – bénéficie de la croissance des ventes d’édulcorants de
stévia selon Cargill Sweetness (la société qui commercialise l’érythritol dans le monde
entier sous la marque Zerose). L’édulcorant Truvia de Cargill qui se vend bien aux
Etats-Unis utilise la marque d’érythritol Zerose de la firme en tant qu’agent de
charge. Zerose permet à Cargill d’améliorer la légère amertume associée au Reb A,
l’extrait de stévia utilisé dans l’édulcorant Truvia. Malgré l’utilisation combinée avec
les édulcorants de stévia, qui a dopé les ventes aux Etats-Unis, c’est l’acceptation du
statut non calorique de l’érythritol dans l’UE à la fin 2008 qui a encouragé l’adoption
de cet édulcorant en Europe. Ailleurs, la société Jungbunzlauer a également introduit
un mélange édulcorant érythritol/stévia : ERYLITE-Stevia.
Principaux fabricants
Pour de nombreuses sociétés, les polyols sont une « activité complémentaire »
dérivée de l’activité principale traditionnelle de transformation de céréales d’amidon
ou de sucre. Alors que la branche polyols représente typiquement une contribution
marginale au chiffre d’affaires des sociétés concernées, elle peut contribuer
sensiblement aux bénéfices étant donné qu’il s’agit d’un produit à valeur ajoutée,
Organisation internationale du sucre
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Les édulcorant alternatifs dans un
environnement de prix élevés du sucre
comparé aux produits dérivés standard des céréales, par exemple. De nombreuses
sociétés produisent des polyols à l’échelle mondiale. Les acteurs majeurs sur le
marché mondial sont : Arch Chemicals Inc., BASF Group, BASF Polyurethanes GmbH,
Bayer AG, Cargill Inc., Chemtura Corp., Corn Products U.S., Daicel Chemical
Industries Ltd., Dow Chemical Company, Huntsman Corp., Nanjing Hongbaoli Co.
Ltd., Perstorp AB, Roquette Frères, Shell Chemicals Ltd., SINOPEC Shanghai Gaoqiao
Petrochemical Co. Ltd., et Stepan Co.
Plusieurs des acteurs-clés basés en Europe et aux Etats-Unis sont passés en revue
brièvement ci-dessous. Des producteurs d’une importance significative sont
également établis ailleurs : en Indonésie et en Chine par exemple. Selon une récente
étude26 la Chine est un des plus gros producteurs d’alcools de sucre du monde. Avec
plus de 50 producteurs en activité, la Chine a une production totale qui a atteint
795 140 t en 2010, comptant pour 50 % du total mondial (la production mondiale
étant estimée à 1,6 mln de t).
Cargill Food Ingredients offre les produits isomalt, érythritol, maltitol, mannitol et
sorbitol. Cargill a procédé à une expansion significative de sa capacité de production
de polyols dans la dernière décennie. Roquette-Frères offre une vaste gamme de
polyols : sorbitol, maltitol, mannitol, xylitol, isomalt et isosorbide. Roquette a établi
des unités de production de polyols aux Etats-Unis, en Corée du Sud et en Chine.
Archer Daniels Midland, un des plus gros transformateurs mondiaux de produits
agricoles, a une activité de fabrication de sorbitol. Corn Products Specialty
Ingredients a racheté SPI Polyols Inc. en 2007. Cette société fabrique et
commercialise toute une gamme de polyols, notamment : mannitol, sorbitol, maltitol,
et hydrolysats d’amidon hydrogénés. L’acquisition a fait de Corn Products un des plus
gros producteurs de polyols en Amérique latine avec des installations au Brésil, au
Mexique et en Colombie et a permis à la société de pénétrer sur les marchés des
Etats-Unis et du Canada en tant que fournisseur de spécialités de polyols. La société
a racheté la dernière part du capital de la société brésilienne Getec Guanabara
Quimica Industrial, un des plus gros producteurs brésiliens de polyols et notamment
de sorbitol liquide, de mannitol et de dextrose anhydre. La filiale de Mitsubishi
Corporation, Towa Chemical Industry Co. Ltd. a été la première société à produire du
maltitol cristallisé dans son usine de Fuji, au Japon, en 1972. Mitsubishi a établi une
nouvelle usine de production de maltitol cristallisé à la pointe de la technique, qui
utilise l’amidon de tapioca, en Thaïlande, en 2005. Ailleurs, Beneo-Palatinit, une
filiale de SÜDZUCKER AG (le plus gros producteur de sucre d’Europe) est un grand
producteur d’isomalt. Danisco Sweeteners commercialise du lactitol sous forme
anhydre et monohydraté et Purac Biochem commercialise le lactitol sous plusieurs
formes.
Autres édulcorants basses calories
Tréhalose
Le tréhalose a 50 % du pouvoir sucrant du sucre et une valeur calorique inférieure
de 10 % à celle du sucre. Cet édulcorant est approuvé dans plus de 40 pays du
monde, notamment : Etats-Unis, UE, Canada, Japon, Taiwan et Corée. Le tréhalose a
26
CCM, 2011, Coûts de la production, de la commercialisation et de la fabrication des alcools de sucre
en Chine.
Organisation internationale du sucre
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MECAS(12)04
Comité d’évaluation du marché de la
consommation et des statistiques
Les édulcorant alternatifs dans un
environnement de prix élevés du sucre
été créé par la société japonaise Hayashibara27. Cargill (par sa filiale Cargill Health &
Food Technologies) est devenu titulaire des droits de distribution exclusifs en Europe
de la marque de tréhalose ASCEND en juillet 200328. Cargill est également titulaire
des droits exclusifs de vente de la marque de tréhalose ASCEND sur le marché de
l’alimentaire de l’Amérique du Nord, de l’Amérique du Sud et de l’Amérique centrale.
Aujourd’hui, le tréhalose de Cargill est fabriqué à partir d’amidon par un procédé
enzymatique privé développé par Hayashibara Company pour produire une poudre
cristalline blanche sous la marque Treha Trehalose. Cargill indique que l’édulcorant
est particulièrement adapté à l’utilisation dans les produits qui sont congelés, séchés
ou chauffés car une de ses propriétés fonctionnelles majeures est qu’il stabilise la
fonction et la structure des protéines. Le tréhalose est utilisé dans les aliments en
tant qu’édulcorant, stabilisant et épaississant et en tant qu’exhausteur de goût. Il est
également utilisé en tant qu’additif de cryoconservation, car il protège les cellules
des effets de la congélation et de la dessiccation.
Aucune information n’est disponible dans le domaine public sur les volumes produits
ou sur la structure de prix de l’édulcorant.
Tagatose
Connu sous l’appellation technique de D-tagatose, cet édulcorant a une masse
physique similaire au saccharose et il a une sucrosité quasiment identique, mais il se
caractérise par une valeur calorique inférieure de 40 % à celle du sucre. Le tagatose
est par conséquent caractérisé en tant que monosaccharide basses calories à faible
indice glycémique, qui peut être utilisé en tant que substitut du sucre. Quand
SweetGredients (une co-entreprise créée par Arla Food Ingredients et Nordzücker
AG) a décidé de mettre fin à la co-entreprise qui avait été créée pour produire le
tagatose à partir d’une matière première laitière en 2006, bien qu’il ait été accepté
en tant que nouvel aliment (Arla avait reçu le 1 mars 2005, l’avis de l’UE confirmant
que la demande d’autorisation de l’édulcorant en tant qu’aliment nouveau avait été
acceptée officiellement par la Food Standards Agency du Royaume-Uni, en
application du règlement sur les nouveaux aliments de la CE (258/97)), Nutrilab, une
filiale de la société belge Damhert, a racheté les stocks existants29. SweetGredients a
commencé la production de tagatose destiné à la vente sur le marché des aliments
et des boissons des Etats-Unis en mai 2003, sept ans après avoir obtenu la licence
27
La société Hayashibara Company Ltd. dont le siège est à Shimoishii, Okayama, produit des
édulcorants de charge. Hayashibara Co. Ltd. a été fondée en 1883 à Okayama, Japon, pour produire
des édulcorants à base d’amidon. Depuis cette époque, la société a été un des pionniers de la recherche
dans la technologie chimique des sucres d’amidon. Un grand nombre de procédés aujourd’hui courants
dans l’industrie de l’amidon sont le résultat des travaux de recherche de Hayashibara. Ses découvertes
les plus notables comprennent le maltose cristallisé, le maltitol cristallisé, le tréhalose, le pullulan et les
formes stabilisées d’acide ascorbique.
28
Auparavant, Hayashibara Company Ltd. et British Sugar Plc avaient passé en 2001 un accord couvrant
la production, la commercialisation et les ventes de tréhalose en Europe après que la Commission
européenne ait officiellement approuvé en septembre de la même année le thréhalose en tant que
nouvel aliment (il semble que cet accord entre les deux sociétés n’ait pas été renouvelé).
29
Tagatose est fabriqué à partir de lactose et il a été initialement approuvé pour l’utilisation dans les
aliments et les boissons aux Etats-Unis, où il a reçu la désignation GRAS en 2001. L’administration de la
Corée du Sud l’a approuvé par la suite en 2003, et il a été approuvé en Australie et en Nouvelle-Zélande
en avril 2004 (où la société Nutrinova Pty Ltd of Australasia a obtenu les droits exclusifs de distribution
du tagatose). Arla Foods Ingredients avait commercialisé le tagatose sous la marque Gaio, et détenait
les droits mondiaux de production et de commercialisation de tagatose Gaio® destiné à l’utilisation dans
les aliments et les boissons. L’édulcorant avait été introduit pour la première fois aux Etats-Unis dans le
Diet Pepsi aromatisé « Slurpee » en 2003.
Organisation internationale du sucre
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MECAS(12)04
Comité d’évaluation du marché de la
consommation et des statistiques
Les édulcorant alternatifs dans un
environnement de prix élevés du sucre
de production de tagatose de Spherix et deux ans après avoir obtenu la désignation
GRAS de la FDA. Pendant ce temps, Spherix avait conservé tous les droits
concernant les applications non alimentaires de tagatose que la firme commercialisait
sous la marque Naturlose. Un contrat officiel d’approvisionnement passé entre
Spherix Incorporated et SweetGredients, en vertu duquel SweetGredients fournirait à
Spherix le tagatose destiné à être vendu sous la marque Naturlose avait été conclu
initialement en mai 2004. Nutrilab s’attendait à commencer la production
commerciale de tagatose vers la fin 2010, en attente d’une autorisation quasiment
identique à celle accordée au tagatose à base de lactose, qui a déjà été accepté en
tant que nouvel aliment30. Nutrilab avait assemblé un dossier contenant toute la
documentation scientifique dans les deux années précédentes et la société a soumis
le dossier de 800 pages à l’administration belge de sécurité des aliments, FAVV, à la
fin novembre 2009. La société espère recevoir un avis positif cette année.
Arla et Nordzucker avaient déclaré qu’ils n’étaient pas parvenus à identifier un
volume potentiel justifiant les investissements nécessaires. Mais Nutrilab a identifié
un créneau potentiellement viable dans la production utilisant un procédé
enzymatique et pour matière première le galactose, un déchet de fabrication acheté
à un groupe de production de biocarburants. La firme belge s’est lancée dans ce
projet en août 2007, sitôt que le brevet Spherix sur la molécule de tagatose est
arrivé à expiration31. Elle estimait qu’en deux ou trois ans la production devrait être
d’environ 3 000 t par an et qu’elle pouvait atteindre environ 10 000 t par an dans les
7 à 9 prochaines années.
Selon les dires, en milieu d’année 2011 Nutrilab aurait accru la production de
tagatose après l’homologation de cet ingrédient. La société a annoncé que son usine
serait capable de produire 5 000 t par an, 70 % sous forme de cristaux et 30 % sous
forme de sirop de tagatose et que la production était sur le point de commencer
après la récente homologation et les avis positifs émis par les experts de l’UE. Le
tagatose et d’autres substituts du sucre ont récemment reçu une opinion positive de
l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) qui lui a trouvé des qualités en
termes de lutte contre la carie dentaire et de réponse glycémique. Le développement
du secteur européen du tagatose a été bloqué momentanément par la procédure
d’évaluation des nouveaux aliments de l’UE, mais cet obstacle a été retiré au mois
d’août 2010. Une récente étude a conclu que le tagatose pouvait être utile dans les
boissons acidulées. Les produits adoucis au tagatose sont distribués par Damhert
Nutrition.
30
La Commission donne aux aliments et aux ingrédients alimentaires qui n’ont pas d’historique de
consommation humaine ou dont le procédé d’obtention n’a pas été mis en œuvre dans l’UE avant le 15
mai 1997 les appellations nouveaux aliments et nouveaux ingrédients alimentaires. Pour
commercialiser de nouveaux aliments ou de nouveaux ingrédients alimentaires, les sociétés doivent
soumettre une demande d’autorisation à l’administration nationale compétente d’un pays de l’UE
accompagnée d’un dossier d’évaluation des données scientifiques et des informations relatives à la
sécurité.
31
Arla Foods Ingredients avait racheté les droits de l’édulcorant basse calorie en 1996 par la voie d’un
accord de licence passé avec Spherix (en 1997 Spherix avait cédé sous licence ses droits sur la
fabrication et la vente de tagatose utilisé dans les aliments et boissons à MD Foods, et celle-ci a
fusionné avec un groupe laitier suédois en 2000 pour former Arla Foods).
Organisation internationale du sucre
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MECAS(12)04
Comité d’évaluation du marché de la
consommation et des statistiques
Les édulcorant alternatifs dans un
environnement de prix élevés du sucre
Les édulcorants alternatifs sur le marché des USA32
Les prévisions indiquent que la demande en édulcorants alternatifs aux Etats-Unis va
progresser de 3,3 % par an jusqu’en 2015. Le moteur de ces gains devrait être la
pénétration continue des édulcorants relativement nouveaux sur le marché,
notamment Rebiana-A (Reb A). Des segments plus matures du marché, notamment
les édulcorants intenses (comme le sucralose) et les polyols (comme le sorbitol)
connaîtront une croissance de leur demande moins soutenue mais encore saine. La
tendance du marché en faveur d’ingrédients moins artificiels va pousser l’utilisation
des édulcorants qui peuvent être commercialisés en tant que produits « naturels ».
Quoiqu’il en soit, les préférences des consommateurs pour des denrées alimentaires
et boissons à contenu calorique réduit assurera le maintien de l’utilisation
d’édulcorants omniprésents comme l’aspartame.
Les édulcorants intenses resteront le plus gros segment
Les édulcorants intenses, malgré le marasme du marché des sodas, continueront de
représenter la plus grande catégorie de produits autres que l’isoglucose sur le
marché des édulcorants alternatifs. Ils doivent cette position de leader au maintien
de leur domination des marchés des sodas et des édulcorants de table basses
calories. L’aspartame continuera d’être le leader des variétés de sodas « diet » et
« light » tandis que le marché des édulcorants de table continuera d’être dominé par
le sucralose. La croissance des autres marchés sera saine, même si les édulcorants
intenses seront utilisés en quantités plus limitées en dehors de leurs deux principaux
domaines d’application.
Même s’ils vont continuer à former la part la plus petite du marché global, les
nouveaux édulcorants alternatifs vont enregistrer la croissance de loin la plus forte et
susciter le plus d’intérêt parmi les producteurs d’aliments et de boissons et parmi les
consommateurs. En 2010, la FDA a approuvé l’utilisation du luo han guo (fruit des
moines) comme ingrédient alimentaire aux Etats-Unis ; bien qu’il ne soit pas encore
possible de discerner le potentiel de ce produit, son profil naturel s’inscrit
parfaitement dans la tendance qui détermine actuellement les décisions d’achat d’un
vaste segment de consommateurs. D’autre part, le sirop d’agave gagne du terrain en
raison de son positionnement en tant que substitut naturel de l’isoglucose, considéré
comme un produit plus artificiel.
Les édulcorants de table vont ravir à la confiserie le titre de plus gros marché
Alors que la demande en versions de sodas « diet » et « light », le plus gros
débouché des édulcorants alternatifs, va inéluctablement décliner, d’autres
applications vont offrir des opportunités incontestables de croissance étant donné
que les producteurs comme les consommateurs sont à la recherche d’options plus
saines contenant moins de calories et moins d’isoglucose. Cette tendance va donner
lieu à des gains supérieurs à la moyenne pour l’acésulfame de potassium (ace-K) et
le sucralose et pour les polyols faiblement caloriques comme érythritol et xylitol et
d’autres options nouvelles comme Reb A. D’ici 2015, les édulcorants de table vont
ravir aux applications de confiserie et de sucrerie le titre du plus gros segment du
marché alimentaire des édulcorants alternatifs. Les édulcorants à base de sucralose
parviendront à maintenir leur domination, mais les nouveaux produits capables de
faire valoir leur profil naturel vont progresser. Les autres marchés, notamment ceux
32
Cette section est largement inspirée du site : http://www.marketresearch.com/Freedonia-Group-Incv1247/Alternative-Sweeteners-6738439/
Organisation internationale du sucre
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MECAS(12)04
Comité d’évaluation du marché de la
consommation et des statistiques
Les édulcorant alternatifs dans un
environnement de prix élevés du sucre
des produits de soins personnels et des produits pharmaceutiques resteront
relativement modestes.
Implications pour le sucre
Dans les trois dernières années, la consommation de sucre a montré le plus faible
taux moyen de croissance annuelle comparée à la consommation d’isoglucose et
d’édulcorants intenses, suggérant qu’il pourrait y avoir du vrai dans l’idée que les prix
élevés du sucre ont convaincu certains fabricants de confiseries et de boissons
d’utiliser des proportions supérieures d’édulcorants dans leurs mélanges sucrant pour
en limiter le coût. Cela dit, le sucre demeure clairement l’ingrédient dominant avec
une part de 83 % du marché mondial des édulcorants en 2011. Détail important, la
part que représente le sucre sur le marché mondial des édulcorants a continué d’être
robuste dans la dernière décennie : puisqu’elle était d’environ 83 % en l’an 2000.
Cette domination du sucre va-t-elle se poursuivre à l’avenir ?
La mesure dans laquelle les développements de l’offre et de la demande en
substituts du sucre déterminent la consommation de sucre doit être considérée en
tenant compte de tous les autres facteurs qui agissent sur la consommation de
sucre. Ces facteurs comprennent, entre autres, la croissance du revenu, la croissance
démographique, les variations du niveau des prix et l’évolution des goûts et des
préférences. Dans la modélisation économique de la consommation de sucre mise au
point par l’OIS33, seuls les édulcorants consommés dans des volumes relativement
importants dans les 25 dernières années ont été incorporés, comme l’isoglucose aux
Etats-Unis. La présente étude n’a pas tenté de quantifier une relation économique
quelconque entre la consommation de sucre et la consommation d’édulcorants
alternatifs en raison des problèmes inhérents posés par l’insuffisance des données
disponibles. Malgré ces problèmes inhérents, plusieurs conclusions-clés concernant
les tendances générales de la concurrence entre le sucre et les édulcorants
alternatifs dans les prochaines années peuvent être dégagées.
A court terme, la concurrence entre le sirop à haute teneur en fructose et le sucre
continuera d’être limitée à un petit nombre de pays et ce avant tout dans le secteur
des édulcorants liquides (pour les boissons, en particulier). La raison en est que
l’isoglucose et le sucre continueront d’être des substituts imparfaits dans certaines
applications. Dans les industries de la confiserie et de la boulangerie, le sucre
demeure l’édulcorant préféré en raison de ses propriétés de charge, de texture et de
coloration. Alors que l’isoglucose a fait des progrès en 2010 et 2011, en particulier en
Chine et au Mexique, son niveau de pénétration continuera d’être sensible aux prix
du sucre sur les marchés intérieurs. Les gains réalisés par l’isoglucose sur certains
marchés marginaux (ex. les Philippines) pourraient s’avérer transitoires si les prix du
sucre venaient à baisser de leurs niveaux record observés dans les 12-18 derniers
mois pour s’établir à des niveaux plus faibles. A plus long terme, il est possible que
l’isoglucose progresse sur d’autres marchés si l’environnement de ces marchés s’y
prête (prix du sucre relativement élevés et prix des céréales relativement faibles), en
particulier dans l’UE et le cas échéant en Russie.
A première vue, il semblerait que depuis l’an 2000, la croissance annuelle moyenne
plus rapide des édulcorants intenses au niveau mondial ne s’est pas faite aux dépens
du sucre et de l’isoglucose, mais plutôt que c’est le marché des édulcorants dans son
33
OIS, 2010, La demande mondiale de sucre : perspectives jusqu’en 2020, MECAS(10)17.
Organisation internationale du sucre
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MECAS(12)04
Comité d’évaluation du marché de la
consommation et des statistiques
Les édulcorant alternatifs dans un
environnement de prix élevés du sucre
ensemble qui a progressé. La menace que fait peser sur le sucre la concurrence des
édulcorants intenses pourrait s’accroître de moyen à long termes en raison des
tendances et des goûts des consommateurs pour des « aliments et des boissons
light » mais aussi en raison de la pratique qui consiste à utiliser des mélanges de
sucre et d’édulcorants intenses dans les produits non allégés. Les mélanges de sucre
et d’édulcorants de stévia sont la dernière addition à ce segment du marché.
Les édulcorants intenses sont généralement moins chers que le sucre, sur une base
d’équivalent sucre, et cette différence devrait persister à long terme. Cependant, les
lacunes inhérentes des édulcorants intenses par rapport au sucre dans certaines
applications de produits alimentaires vont contribuer à limiter les pertes de parts de
marché du sucre. Alors que l’édulcorant intense dominant à l’échelle mondiale
continuera d’être la saccharine, les deux ingrédients intenses « naturels » apparus
récemment – stévia et luo han guo – vont connaître une croissance significative. Les
édulcorants de stévia pourraient gagner une part de marché considérable, dans un
premier temps aux dépens d’autres édulcorants intenses, et ils pourraient devenir le
troisième groupe en termes de consommation, derrière la saccharine et l’aspartame,
dans les cinq prochaines années. Des signes indicateurs observés aux Etats-Unis
montrent que les autres édulcorants intenses ont eu des difficultés à progresser sur
le marché des édulcorants de table après l’arrivée des nouveaux produits à base de
stévia. Dans un contexte plus général, les édulcorants de stévia ont un potentiel de
croissance considérable. Depuis 2007, on a assisté à une multiplication à l’échelle
mondiale du nombre de produits utilisant des extraits de stévia. Détail important,
parmi plus de 600 nouveaux produits contenant des édulcorants de stévia en 2010,
60 % avaient été formulés en utilisant des solutions d’édulcorants combinant des
extraits de stévia et le sucre. Ces mélanges de sucre et de stévia vont également
agir pour accroître la consommation de stévia et réduire la consommation de sucre.
Les autres édulcorants intenses pouvant « causer une érosion » de la consommation
de sucre sont, selon les attentes, le sucralose et le néotame. Dans l’ensemble, alors
que les édulcorants intenses synthétiques continueront d’être dominants, il est
probable que les taux de croissance annuelle les plus forts seront dans le domaine
des édulcorants intenses naturels. Les protéines à goût sucré produisant des
édulcorants intenses issus de sources naturelles ne sont cependant pas encore au
stade de la commercialisation. De nombreux observateurs font remarquer que leur
vrai potentiel se situe plutôt dans le domaine des exhausteurs de goût que dans celui
des édulcorants de substitution du sucre.
Au niveau global, la croissance de la consommation d’édulcorants intenses va
probablement continuer d’être supérieure au taux de croissance de la consommation
de sucre dans les prochaines années (3 à 4 % par an pour les édulcorants intenses
contre seulement 2 % pour le sucre). Les projections de l’OIS (MECAS (10)17)
mettent la demande mondiale de sucre à 184,6 mln de t, en équivalent sucre blanc,
en 2020. En supposant le maintien du taux de croissance observé dans la période
2005 à 2010, la consommation d’isoglucose pourrait, selon une estimation prudente,
atteindre 24,8 mln de t, en équivalent sucre blanc, contre 17,6 mln de t en 2010.
Cependant, ces projections du sucre et des édulcorants intenses pris ensemble
n’impliquent qu’une augmentation de deux points de pourcentage de la part que
représentent les édulcorants intenses dans la consommation globale d’édulcorants (la
part du sirop à haute teneur en fructose se maintenant à un niveau constant).
Le rôle-clé et de plus en plus important que joue la Chine pour satisfaire la demande
mondiale en édulcorants intenses est démontré clairement par cette étude. Alors
Organisation internationale du sucre
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MECAS(12)04
Comité d’évaluation du marché de la
consommation et des statistiques
Les édulcorant alternatifs dans un
environnement de prix élevés du sucre
qu’elle est depuis longtemps un des principaux centres de production et
d’exportation de saccharine et de cyclamates (ainsi qu’un consommateur-clé), la
Chine a maintenant une capacité considérable de production et d’exportation
d’aspartame, d’acésulfame-k, de sucralose et d’édulcorants de stévia, sans oublier les
polyols. Le rôle-clé que joue la Chine du côté offre du marché des édulcorants
intenses va probablement se renforcer à long terme, les grands producteurs chinois
étant en train de procéder à une expansion de leur capacité de production, en
particulier de sucralose et d’édulcorants de stévia. Il est également anticipé que la
consommation d’édulcorants intenses de la Chine va s’accroître fortement avec
l’importance croissante accordée par les consommateurs à des aliments plus sains et
naturels et des contenus caloriques inférieurs.
La consommation de polyols en tant qu’édulcorants basses calories pourrait
potentiellement s’accroître de façon considérable dans les prochaines années. Les
analystes notent que les secteurs de l’alimentaire et de la confiserie représentent les
segments utilisateurs connaissant la croissance la plus rapide pour les polyols et leur
utilisation pourrait bénéficier de la préférence croissante des consommateurs des
grands marchés mondiaux pour des édulcorants alternatifs « naturels » au dépens
des édulcorants intenses de synthèse. Alors que la consommation de polyols pourrait
connaître une croissance relativement forte, le volume concerné restera
comparativement beaucoup plus petit que celui de l’isoglucose et des édulcorants
intenses.
Organisation internationale du sucre
55
MECAS(12)04
International Sugar Organization
PRIX DES PUBLICATIONS POUR 2012
Séminaires :
2011: Competitive Edge in Sugar – the Road to 2020
(en ligne)
£350
Consommation industrielle et directe de sucre – une étude
internationale Perspectives pour le sucre et l’éthanol
Amérique centrale/des Caraïbes (MECAS(10)18)*
£205
2010 :
Crunch time goodbye - Sugar and Bioenergy
fllying high
Par CD/en ligne
£110
La demande mondiale de sucre : perspectives jusqu’en
2020 (MECAS(10)17)*
£205
2009 :
Crunch time for Sugar and Ethanol
Par CD/en ligne
Perspectives pour le sucre et l’éthanol d’Amérique
centrale/des Caraïbes (MECAS(10)07)*
£110
Ateliers :
2011: Sugar Industry Potential in Africa (en ligne) £275
2010 :
2009 :
The African Sugar Economy: Stock Taking &
Potential Development
Par CD/en ligne
£70
Selected issues Impacting on the Sugar/Ethanol
Economy
Par CD/en ligne
£70
Evénements spéciaux :
2009 : Conférence internationale OIS/Egypte
“World Perspectives for Sugar Crop as Food
and Energy”
Par CD/en ligne
£170
2008 : Recherche sur les dérivés de la canne à sucre par
l’Institut cubain de la recherche ICIDCA
(espagnol)
Par CD-ROM
£175
Etudes de l’OIS :
Etude internationale sur les rendements sucriers et les prix
des récoltes de sucre ((MECAS(11)19)*
£250
£205
Commerce mondial du sucre brut et blanc – tendances
récenteset perspectives (MECAS(10)06)*
£205
Betterave et canne GM : perspectives dans un nouvel
environnement de marché (MECAS(10)05)*
£205
Le commerce physique international du sucre – étude
(MECAS(09)19)*
£205
Les prix intérieurs du sucre (MECAS(09)18)*
£205
Potentiel du marché des bioproduits de la canne et de la
betterave à sucre (MECAS(09)17)*
£205
Ethanol de canne à sucre et sécurité alimentaire
(MECAS(09)07)*
£185
Perspectives d’avenir pour la compétitivité du sucre
et de l’éthanol du Brésil (MECAS(09)06)*
£185
Cogénération – opportunités pour les industries sucrières
mondiales (MECAS(09)05)*
£185
Publications périodiques :
Coûts des intrants dans la culture de la canne et de la
betterave à sucre (MECAS(11)18)*
£250
Bulletin trimestriel : Perspectives du marché
£325
Analyse à moyen terme de l’évolution du marché du sucre, de l'éthanol et
des édulcorants
Perspectives du sucre etde l’éthanol combustible en
Thaïlande (MECAS(11)17)*
£250
Bulletin mensuel de statistiques*
Vue actualisée de la situation du sucre dans le monde
Amérique du Sud (Brésil exclu): perspectives pour le sucre
et l’éthanol ((MECAS(11)07)*
£250
Rapport mensuel du marché*
£210
Rapport sur le marché du sucre et de l’éthanol du mois précédent
Politiques gouvernementales appliquées au sucre dans un
nouvel environnement de marché : étude ((MECAS(11)06)*
£250
Annuaire 2010 du sucre*
Marchés créneaux pour le sucre ((MECAS(11)05)*
£225
£205
Ouvrage de 400 pages sous couverture cartonnée regroupant 150 tableaux de
pays : tous les détails de la production, de la consommation, du négoce et des
stocks
£250
Annuaire de l’éthanol*
Prix et facteurs déterminants de l’éthanol :une étude
mondiale (MECAS(10)19)*
£205
£180
Toutes les statistiques de l’éthanol combustible
Bilan sucrier mondial*
£230
Prévisions actuelles et données historiques (séries de 7 ans)
production, consommation, importations et exportation
EGALEMENT DISPONIBLE EN VERSION INFORMATIQUE
Tél : 020 7513 1144
International Sugar Organization
1 Canada Square, Canary Wharf, Londres E14 5AA
Fax : 020 7513 1146
Courriel : [email protected]
web : www.isosugar.org