Le Sulla
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Le Sulla
Office de l'Elevage et des Pâturages Le Sulla Hedysarum coronarium L. Généralités Le sulla est une légumineuse bisannuelle, originaire des régions méditerranéennes où elle est utilisée pour la production de foin, d’ensilage et pour l’affouragement en vert. Le sulla est une plante de grande taille pouvant atteindre 150 cm de hauteur au stade floraison. Dotée de racines puissantes et profondes, elle a la capacité de résister à la sécheresse. Le cultivar coronarium, qui pousse sur des coteaux marneux au Nord de la Tunisie. Comparée aux variétés locales, présente de nombreux avantages à savoir : - une meilleure capacité germinative - une productivité beaucoup plus importante - des folioles plus larges et à des proportions plus importantes Egalement, le sulla permet de : . lutter contre l’érosion par la fixation du sol Sur les terrains en pente, . améliorer la fertilité des sols par son enrichissement en matières azotées et en matières organiques (aux termes de la 2ème année, la culture de sulla laisse autour de 300 kg/ha d’azote biologique au profit de la culture suivante et autour de 8 tonnes de matières organiques). En raison de sa richesse en tanins condensés (4,5 % MS), qui permettent de protéger les protéines contre la dégradation au niveau du rumen et par là une augmentation du flux d’acides aminés qui transite vers les intestins où ils seront absorbés. Le sulla permet aux animaux de produire des quantités de laines plus importantes et la production d’une carcasse plus maigre. Les tanins condensés permettent aussi de réduire le nombre de nématodes gastro-intestinaux chez les ovins. Le sulla est une espèce très palatable par les différentes catégories d’animaux. La digestibilité de sa MS est de l’ordre de 70%. Le sulla est aussi une plante mellifère (15 ruches/ha) Ecologie et choix du sol Pluviométrie annuelle : 400 – 1000 mm Hivers : doux à frais (températures minimales au mois de Janvier + 3° C) Sols : la plante s’adapte à différents types de sols mais elle préfère les sols marneux (argilo-calcaires) bien drainés Préparation du sol Un labour de 20-25 cm est indiqué ou mieux encore, un passage de chisel à 30-35 cm de profondeur. Essayer d’obtenir, par le moins possible de recroisement, un sol propre et pas trop fin. Semis Saison : à partir de la fin du mois de Septembre. Les semis de Novembre sont moins favorables Eviter de semer en décembre Densité :- 25 – 40 kg de semences en gousses - 10 – 20 kg de semences décortiquées Espacement entre les lignes : 30 – 50 cm sur la courbe de niveau Avantages des semences décortiquées par rapport à celles en gousses: - la propreté surtout en cas de vente des semences (facilité d’écoulement) - germination plus rapide ( 5 – 10 j) - capacité de germination meilleure par élimination des mauvaises semences durant l’opération de triage Des échecs peuvent être causés suite au décorticage. La germination pour un taux élevé de semences sera stoppée si elles reçoivent de faibles pluies immédiatement après semis et notamment si la période de sécheresse persiste. La germination des semences en gousses est lente (peut dépasser 15 – 30 jours et c’est aussi long que les précipitations sont irrégulières. Fertilisation Organique : l’apport de fumure organique est favorable, mais elle ne doit pas être appliquée l’année du semis Minérale : . La première année : 90 -100 kg de P2O5/ha . La seconde année : 100 - 120 kg de P2O5/ha (en Août ou en Septembre) Exploitation Aussi bien par fauche que par pâturage - - a) Première année Désherbage aussitôt que les semences germent Un seul passage par coupe ou par pâturage au mois de Février Un deuxième passage au mois d’Avril b) Deuxième année Fin Septembre : passage entre les lignes au cultivateur Exploitation en Décembre – Janvier Exploitation en Février – Mars Exploitation en Avril – Mai L’exploitation doit avoir lieu de préférence avant début floraison parce que la valeur alimentaire du fourrage diminue considérablement quelques jours après floraison Rendements - Première année : 20 – 30 T de fourrage vert/ha - Deuxième année : 30 – 50 T de fourrage vert/ha Récolte : La récolte du sulla est parfois difficile à cause des quantités importantes de biomasse produite/ha durant une période très courte. On préconise la combinaison de plusieurs modes d’exploitation, à savoir : - Pâturage : Fauche et affouragement en vert Foin Ensilage L’ensilage du sulla est possible à condition de prendre certaines précautions (préfanage, laisser le fourrage atteindre une teneur en MS autour de 30 %, adjonction d’un conservateur commercial, prévoir un canal de drainage des liquides Rôle du sulla dans l’enrichissement du sol: Possédant un système racinaire profond et puissant, la culture de sulla laisse d’importantes quantités de matières organiques et d’azote dans le sol. Les résidus organiques laissés dans le sol au bout des 2 années sont de l’ordre de 20 tonnes de racines desséchées ou 100 unités d’azote ou l’équivalent de 60 tonnes de fumier. C’est la raison pour laquelle le sulla est considéré la meilleure culture pour précéder une culture de blé, non seulement parce qu'elle enrichit le sol en matières organiques et en azote mais aussi parce qu’elle améliore la structure physique du sol, augmente sa perméabilité et permet de lutter contre l’érosion. Le Sulla en rotation L’adoption du sulla dans un système de rotation avec les céréales durant 3 ou 4 ans sur des terres à pente faible (10 à 20 %), on propose les rotations suivantes En zones recevant entre 400 et 1000 mm de Pluviométrie: sulla – céréale princ. – céréale second.- fourrage (ou foin) sulla – céréale principale – fourrage Culture du sulla comme parcours permanent Sur des sols argileux à pentes accentuées (gradient > 20 %) et afin de prévoir les effets de l'érosion, il est préférable d’inclure le sulla comme parcours permanent. A cet effet, il suffit de ne pas effectuer la dernière coupe de la deuxième année et de laisser le fourrage monter en graines. Les semences qui chutent par terre suffisent pour maintenir la culture pour deux années supplémentaires et ainsi de suite. Cultures en association Conduite en prairie permanente, il est conseillé de mélanger le sulla avec du phalaris comme suit : En zones recevant entre 400 et 500 mm de pluviométrie : sulla + phalaris truncata En zones recevant entre 500 et 1000 mm de pluviométrie : sulla + phalaris bulbosa ou sulla + phalaris coerulescens Le sulla peut aussi s’associer avec le dactyle ou la fétuque Valeurs nutritives du sulla Fourrages M.S g/kg UFL/kg UFV/kg MAD MAT CB Ca P g/kg g/kg MS g/kg MS g/kg MS g/kg MS Hedysarum coronarium 1er cycle :stade boutons 91 0,85 0,79 144 1er cycle :stade floraison 135 0,76 0,69 108 Vert, fin floraison 153 0,71 0,63 109 Foin,fin floraison 876 0,64 0,55 87 Sources : - INRA, 1978. Alimentation des ruminants - Options méditerranéennes. 1990 B-4 199 155 152 143 200 279 305 287 1,1 0,3 0,9 1,2 0,5 0,3