Dossier Presse Lap 2014

Dossier de Presse
LAP
Le ciment-roi de l’Art déco
du 17 septembre au 2 novembre 2014
Parc Bourdeau 20, rue Velpeau - 92160 Antony
Tél : 01 40 96 31 50 – Fax : 01 40 96 31 49
LAP
Le ciment-roi de l’Art déco
L’Art déco a connu au cours des dernières décennies un retour en grâce dont
témoignent la vitalité de la recherche, le succès des expositions et la grande activité
du marché de l’art dans ce domaine. La vogue initiale des créateurs les plus en vue
de cette période laisse à présent l’attention se porter sur toutes les dimensions de ce
mouvement artistique foisonnant : sources, thèmes, formes, diffusion, etc. Dans le
domaine des arts appliqués, les Années folles sont celles d’un véritable
bouillonnement de recherches et d’expérimentations.
Fruit de ces innovations, le Lap est né en 1923 de la rencontre entre l’ingénieur Jean
Charles Séailles (1883-1967) et son épouse, la cantatrice et peintre Speranza Calo
(1885-1949), tous deux issus de familles d’artistes. Le couple comprend très
rapidement l’importance d’un procédé qui permet d’embellir le ciment, matériau
emblématique de la construction moderne, en faisant cristalliser à sa surface les
couleurs les plus éclatantes et les matières les plus somptueuses. Présenté à
l’Exposition internationale des arts décoratifs de 1925 en revêtements extérieurs et
intérieurs sous les signatures de l’architecte Sauvage et du décorateur Ruhlmann,
le Lap rencontre un succès immédiat. Il est bientôt utilisé par Leyritz pour la
devanture du grand fleuriste Baumann, par Patout pour les dépôts de vins Nicolas,
ou encore pour l’habillage des piliers du restaurant La Coupole à Paris.
Parallèlement au développement architectural, le couple Séailles s’intéresse au
potentiel artistique de son invention. Vers 1924, Speranza Calo crée un atelier
artisanal dans la propriété d’Antony et incite de nombreux artistes à lui fournir des
compositions, dont les plus célèbres sont Dufy, Foujita, Gruber, Jourdain, Jouve,
Leyritz, Magne, les frères Martel, Marty ou encore Mingret. Le Lap met ainsi en
avant une génération de créateurs nés pour la plupart dans les années 1880 et
singulièrement intéressés par les résonances entre peinture, sculpture et musique.
Traduisant l’esprit décoratif de chacun, Speranza Calo transpose en œuvre de
ciment, à plat ou en relief, les cartons de peintres et les modèles de sculpteurs. Elle y
fait voir tout son talent et sa connaissance du matériau, joue avec les brillants et la
lumière.
Les
productions
originales,
d’une
valeur
picturale
incomparable,
apparaissent alors sous forme de panneaux et de bas-reliefs uniques.
À quatre-vingts ans de distance, le Lap s’impose bel et bien comme le ciment-roi de
l’Art déco. Mais son épanouissement tous azimuts a été de courte durée. Les
contrecoups de la Grande crise des années 1930 et la seconde guerre mondiale ont
mis un coup d’arrêt aux développements de ce matériau prometteur.
Reconstituer l’histoire du Lap n’est pas chose facile. Le matériau architectural,
victime du renouvellement des goûts a presque complètement disparu du paysage
urbain. Les panneaux d’art subsistants sont dispersés en de multiples collections
privées. Le patrimoine écrit et technique de la manufacture d’Antony a été durement
atteint par la seconde guerre mondiale et la démolition de la propriété dans les
années 1970. Les études sur le Lap, peu nombreuses, n’ont pour la plupart connu
qu’une diffusion assez confidentielle qui n’a pas permis d’en faire largement
connaître l’histoire.
La présentation d’une quarantaine d’œuvres en Lap produites entre 1923 et 1938,
ainsi que de documents d’archives et de photographies évoquant la manufacture
d’art, nous permet de découvrir l’aventure technique et artistique de cet étonnant
dérivé du ciment.
Repères biographiques
Marcel AMIGUET
(Ollon, Suisse, 1891 – 1958)
Arrive à Paris en 1912 et suit l’enseignement de l’École des beaux-arts de Paris. Épouse la
musicienne Madeleine Vaudou. Fréquente au début des années 1920 les milieux musicaux
et réalise le portrait de compositeurs célèbres. Se lance dans des recherches sur les
rapports entre musique et peinture. Rencontre probablement Speranza Calo à cette époque
et travaille sur des œuvres en Lap. Participe en 1928 à une exposition de Lap organisée en
plein air par les Séailles dans leur propriété d’Antony, alliant les beaux-arts et la musique. En
1929 il part pour un long voyage en Orient.
Henriette CRESPEL
(1874 – 1958)
Se lie avec les Séailles et participe aux expositions du Lap organisées en 1928 et 1930 à
Antony. En 1928, l’exposition est inaugurée par Paul Léon alors directeur des Beaux-arts.
Raoul DUFY
(Le Havre, 1877 – Forcalquier, 1953)
Arrive à Paris en 1900 et étudie à l’École des beaux-arts, se lie d’amitié avec Othon Friesz.
Expose dès 1903 au Salon des indépendants. À partir de 1920 fait des recherches sur la
couleur en grands aplats et sur la lumière, à l’origine de son style unique. Sa production est
intense et multiple : dessins, gravures, illustrations, création de motifs pour le couturier Paul
Poiret, décors pour Cocteau. Réalise des cartons retranscrits en Lap par Speranza Calo.
Amphitrite est présentée à l’exposition d’Antony de 1928. Assure une commande
monumentale pour le pavillon de l’Électricité de l’exposition internationale de 1937, La fée
Électricité, œuvre aujourd’hui visible au musée d’art moderne de la ville de Paris, dont
certains cartons sont reproduits en Lap. Réalise en 1936 pour les vins Nicolas, les
illustrations du livre Mon docteur le Vin, ainsi que des œuvres en Lap sur le thème du vin.
Léonard-Tsuguharu FOUJITA
(Tokyo, Japon, 1886 – Zurich, Suisse, 1968)
Étudie la peinture de style occidental aux Beaux-arts de Tokyo. Arrive à Paris en 1913 et
rencontre Picasso. Vers 1918, côtoie et se lie d’amitié avec des peintres de l’École de Paris.
Présente au Salon d’automne de 1921 Nu couché à la toile de Jouy, inspiré de son modèle
favori Kiki de Montparnasse. Foujita et Speranza Calo se rencontrent vers 1914 et travaillent
sur le Lap dès 1924. Réalisent ensemble en 1925 un panneau en Lap sur feuilles d’or
froissées du Nu couché. Transposition en Lap de nombreux dessins de chats et d’enfants.
Participe aux expositions d’Antony de 1928 et de 1930. Quitte Paris en 1931 pour une
période d’itinérance et un retour au Japon.
Georges GOUNARO
(Sozopolis, Bulgarie, 1890 – Grèce, 1977)
Étudie les arts appliqués à l’École des beaux-arts d’Athènes. Arrive à Paris en 1919 et suit
les cours de l’académie Julian jusqu’en 1924, puis à l’académie de la Grande Chaumière.
Expose au Salon national des beaux-arts, au Salon d’automne et au Salon des indépendants
en 1924. Peint des paysages de Paris et du sud de la France. S’intéresse au Lap et participe
aux expositions d’Antony de 1928, 1929 et 1930.
Jacques GRUBER
(Sundhause, Bas-Rhin, 1870 – Paris, 1936)
Après un passage à l’École des beaux-arts de Nancy, il suit les cours de Gustave Moreau à
Paris. Revient à Nancy en 1893 où il enseigne à l’École des beaux-arts. Réalise des
décorations de vases pour Daum et des meubles pour Majorelle. S’intéresse à toutes les
techniques des arts décoratifs avant de se consacrer au vitrail vers 1900. Un des fondateurs
de l’École de Nancy en 1901. En 1914, s’installe à Paris. Réalise des chemins de croix dont
un exemplaire en Lap est destiné à l’église de Clamecy construite en béton armé en 1926.
Des panneaux en Lap sont exposés dans la propriété d’Antony en 1928, 1929 et 1930.
Paul JOUVE
(Marlotte, 1878 – Paris, 1973)
Après un passage à l’École des arts décoratifs, il suit des cours à l’École des beaux-arts de
Paris en « élève libre ». Expose à 16 ans au salon de la Société des artistes français.
Réalise pour l’exposition universelle de 1900, une frise de fauves de plus de 100 m exécutée
en grès. Considéré comme l’un des meilleurs peintres animaliers français, il illustre dès 1906
Le Livre de la jungle de Kipling. En 1917, engagé sur le front avec l’armée d’Orient, il est
admis à demeurer au Mont-Athos. Il peint notamment une vue du monastère à l’huile sur
carton. C’est vraisemblablement cette peinture qui sert de carton à la composition du
panneau de Lap Le monastère de Simonos Petra, mont Athos, 1927. Travaille avec
Speranza Calo pour un panneau de faïencerite La panthère et son petit dès 1925. La
Panthère luttant avec un boa, de 1927, est une grande composition en Lap détruite par
accident en 1968. Il participe à l’exposition d’Antony de 1928.
Léon LEYRITZ
(Paris, 1888 – Fréjus, 1976)
Étudie à l’École des beaux-arts de Paris. Réalise des sculptures de bustes, dont celui de son
ami Maurice Ravel, ou de monuments, ainsi que des décors de théâtre. Expose au Salon
des indépendants en 1922 et au Salon d’automne. Utilise en 1926 des panneaux de Lap
bleu pour la devanture du fleuriste Baumann. Crée un Nu masculin debout aux bras levés
pour la pièce Siegfried de Jean Giraudoux en 1928. Présente un projet de fontaine en Lap
de ce Nu à l’exposition d’Antony de 1928, 1929 et 1930.
Henri-Marcel MAGNE
(Paris, 1877 – 1944)
Artiste et décorateur. Enseigne les arts appliqués au Conservatoire national des arts et
métiers à Paris. Publie plusieurs articles sur les procédés de décoration du ciment et en
particulier sur le Lap. Réalise des chemins de croix en Lap qui sont exposés à Antony en
1928 et 1929.
Jan et Joël MARTEL
(Nantes, 1896 – Paris, 1966)
Frères jumeaux, se consacrent à la sculpture. Les agglomérats tels le béton, le ciment ou le
Lap, symboles de la modernité, les passionnent et ils les utilisent dans des décorations en
bas-relief ou en ronde-bosse. Passionnés par la musique et la danse, ils se lient d’amitié
avec des musiciens. Travaillent avec Speranza Calo sur la réalisation de Lap en relief : en
1927, La Danse en Lap à feuilles d’or froissé, en 1932, Monument à la mémoire de Claude
Debussy, un bas-relief en hommage à son œuvre dont un exemplaire en Lap a été installé
au fronton de la propriété d’Antony. En 1935, réalisent les bas-reliefs de la chapelle du
paquebot Normandie en Lap d’or fin avec l’architecte Pierre Patout. Exposent à Paris au
Salon des indépendants de 1928 et 1932, ainsi que dans la propriété d’Antony en 1928.
André-Édouard MARTY
(Paris, 1882 – 1974)
Entre à l’École des beaux-arts de Paris. Illustrateur pour de nombreuses revues, livres,
publicités et affiches de théâtre. Dans les années 1930, travaille comme créateur de
costumes et de décors pour le théâtre et le ballet. Réalise des illustrations de mode pour le
couturier Paul Poiret. S’intéresse au Lap et réalise une grande composition de 6 m de long,
Les Biches, présentée à l’exposition d’Antony de 1928. Celle-ci raconte probablement
l’histoire de Callisto, la petite nymphe de Diane dont il tirera un album et un dessin animé en
1943.
José MINGRET
(Vitré, 1880 – Saint-Laurent-sur-Saône, 1969)
Étudie à l’académie Julian à Paris entre 1903 et 1906. Se lie d’amitié avec Speranza Calo
dès 1908. Connu comme peintre de montagne, il réalise un panneau décoratif laqué sur fond
argent d’une vue du Mont Blanc en 1927. Travaille des œuvres en Lap : Le Cervin, v. 1927
pour lequel il donne ses instructions à Speranza Calo : « Calquez textuellement le négatif…
Les glaciers, en utilisant des blancs et de l’argent en feuilles, seront parfaits. Traitez en vous
inspirant de la petite plaque du massif du Mont-Blanc qui plaît en général ». Expose dans la
propriété d’Antony en 1928 et 1929.
Carlos SCHWABE
(Hambourg, Allemagne, 1866 – Avon, 1926)
D’origine allemande, naturalisé Suisse, vit en France à partir de 1884 et s’installe à Paris et
Barbizon. Étudie à l’École des arts industriels de Genève où il acquiert le sens du décor.
Expose à partir de 1891 au salon de la Société nationale des beaux-arts et au Salon
d’automne. A illustré un ouvrage préfacé par Gabriel Séailles en 1908, beau-père de
Speranza Calo.
Andrée SÉAILLES
(Paris, 1891 – Barbizon, 1980)
Fille du philosophe Gabriel Séailles et d’Octavie (Charles) Paul-Séailles, peintre de Barbizon.
Fut l’élève de Paul Baudouin. Participe au salon de la Société des beaux-arts de Paris et au
Salon des indépendants. Réalise des paysages, des fleurs et des compositions murales,
transposés en Lap par sa belle-sœur Speranza Calo. Expose dans la propriété d’Antony en
1928 et 1930. Réalise une décoration très remarquée pour le restaurant du pavillon de
l’Afrique occidentale française à l’Exposition coloniale de 1931. Dirige brièvement la société
du Lap à la mort de son frère Jean Charles Séailles.
Pierre SÉAILLES
(Antony, 1919 – Longvilliers, 2007)
Fils de Jean Charles Séailles et Speranza Calo. En 1939, prépare les Arts et métiers, mais la
guerre interrompt ses études. Engagé dans la Résistance tout comme son frère Jean et sa
sœur Simone, morte en déportation. Reprend auprès de son père la fabrication de pièces en
Lap, utilisant de nouvelles techniques (Lap à décor flotté). Poursuit le savoir-faire du Lap
avec sa femme Brigitte Amherdt et son fils Nicolas.
John TANDY
(Angleterre, 1905 – 1982)
Architecte de formation, il s’est vite tourné vers la peinture, la gravure sur bois, l’art textile et
le design. Se rattache au mouvement du biomorphisme. Étudie à Paris pendant quelques
années et rencontre Speranza Calo. Expose des œuvres en Lap dans la propriété d’Antony
en 1928, 1929 et 1930, avant de s’installer comme décorateur à Londres.
Informations pratiques
Adresse et Horaires
La Maison des Arts
20, rue Velpeau - Parc Bourdeau
92160 ANTONY
tél : 01 40 96 31 50 / fax : 01 40 96 31 49
Email : [email protected] - http://www.ville-antony.fr/maison-des-arts
Du mardi au dimanche : 12 h / 19 h
(Fermé le lundi et les jours fériés)
Accès
Station ANTONY - RER B, direction Saint-Rémy-lès-Chevreuse - sortie rue Velpeau,
nous sommes en face.
Tarifs
Entrée libre
Catalogue de l’exposition : 6 €
Public scolaire
- Une visite de l’exposition réservée aux professionnels et aux enseignants se
déroulera le mardi 16 septembre à 17h30, suivie du vernissage à 19h.
- Pour les groupes scolaires : réservation obligatoire par téléphone, au moins une
semaine à l’avance. Des parcours pédagogiques seront disponibles sur simple
demande.
Contact : 01 40 96 31 50
Vernissage
mardi 16 septembre à 19h
Une invitation vous sera envoyée (catalogue sur demande).
Des visuels des œuvres exposées sont disponibles pour illustrer tout article consacré
à l’exposition.