Le plan banlieue au secours de l`enseignement catholique?

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Le plan banlieue au secours de l`enseignement catholique?
Le plan banlieue au secours de l'enseignement catholique?
Alors que le gouvernement supprime des emplois par dizaines de milliers dans l’enseignement public, il aide l’enseignement catholique à
s’installer dans des zones urbaines sensibles. Pendant ce temps, le plan "espoir banlieue" reste très loin de ses objectifs. L'Agence
nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) met en évidence "l'importance des retards accumulés, l'insuffisance des ressources
budgétaires et l'impossibilité de tenir les promesses".
Dans le cadre du plan "espoir banlieue" doté cette année de 200 millions d’euros, une cinquantaine de classes relevant de
l’enseignement catholique seront ouvertes cette année dans des zones sensibles les académies de Toulouse et Marseille en particulier.
Deuxième annonce : un lycée privé Jean-Paul II devrait ouvrir à la rentrée prochaine dans une usine désaffectée d’un quartier de
Sartrouville (Yvelines). Il pourrait accueillir 650 élèves.
Ces mesures contreviennent aux principes législatifs en vigueur car l’Etat organise, par un financement préalable d’investissement ou
l’ouverture de classes du privé, la concurrence avec le service public dont il a la charge avec les collectivités locales. Le financement a
priori d’établissements scolaires privés s’exonère des obligations inscrites dans la législation scolaire : les établissements privés doivent
fonctionner cinq années avant d’obtenir un contrat avec l’Etat et répondre à "un besoin scolaire reconnu". Les lycées privés musulmans
de Lille et Lyon sont ou ont été soumis à ces obligations. Pourquoi en serait-il autrement pour l’enseignement catholique en banlieue ?
L’enseignement catholique perd des élèves
Encore une fois, huit jours après les déclarations de l’enseignement privé laissant croire qu’il lui manquait 35 000 places à cette rentrée,
on constate qu’il perd en fait 5200 élèves dans le premier degré alors que les écoles publiques en ont 8200 en plus. L’Etat cherche-t-il ici
à enrayer ce manque à gagner ? Notons aussi que l’enseignement catholique, avec 17% des effectifs, possède près de 40 % des
établissements. En Ile de France et à Paris, on compte 105 lycées privés pour 22 252 élèves alors que le public ne dispose que de 73
établissements pour 40 030 lycéens.
S’il veut en ouvrir en banlieue, l’enseignement catholique ne doit-il pas fermer des lycées dans Paris? Est-il juste de financer un
patrimoine privé sur fonds publics, qui plus est en période de crise économique ? L’Ecole publique laïque n’est-elle plus le lieu du "Vivre
ensemble" de la politique de la ville ?