fiche ile enchantee.indd

Transcription

fiche ile enchantee.indd
Saison
2011-2012
présente en partenariat avec
le Cercle Lyrique de Metz
En direct de
The Metropolitan Opera
L’Île Enchantée
O
Opéra
pasticcio en 2 actes
s des airs de Georg Friedrich
sur
H
Haendel,
Antonio Vivaldi et
J
Jean-Philippe
Rameau
L
Livret
original de Jeremy Sams
DIRECTION MUSICALE
William CHRISTIE
MISE EN SCENE
Phelim McDERMOTT
Sycorax //Joyce DiDONATO
Prospero // David DANIELS
Ariel // Danielle De NIESE
L’argument
Le magicien Prospero vit exilé avec sa fille Miranda sur
une île lointaine. Il commande à son serviteur Ariel de
susciter la tempête qui doit provoquer le naufrage du
prince Ferdinand, destiné à épouser Miranda. Sycorax,
autrefois aimée de Prospero, espère profiter de la
situation pour reprendre le contrôle de l’île. Mais une
bévue de Caliban, le fils de Sycorax asservi à Prospero,
provoque le naufrage inopiné de 2 jeunes couples en
lune de miel. Une série de complications s’ensuit.
Miranda // Lisette OROPESA
Neptune // Plácido DOMINGO
Caliban // Luca PISARONI
En savoir plus :
L’ouvrage The Enchanted Island (L’Île enchantée), créé le 31 décembre 2011 au Metropolitan Opera de New York, renoue à double titre avec
la tradition baroque du pasticcio. Littéralement : un « pâté » fait d’ingrédients hétéroclites.
Le livret conçu par l’écrivain Jeremy Sams résulte en effet de la superposition d’intrigues empruntées à deux pièces de Shakespeare : The
Tempest (La Tempête) et A Midsummer Night’s Dream (Le Songe d’une nuit d’été). Le titre de l’opéra est lui-même repris de celui d’une adaptation
de La Tempête, réalisée en 1690 sous le nom The Tempest ; Or, the Enchanted Island par le dramaturge John Dryden et le compositeur Henry
Purcell. L’air d’Ariel ‘‘Arise! Arise, great Neptune’’, au premier acte de la nouvelle adaptation, est d’ailleurs la reprise musicale de l’air ‘‘Arise,
ye subterranean winds’’ de la version de Purcell.
La trame parfaitement reconnaissable de La Tempête se voit donc considérablement enrichie de la présence des deux couples du Songe :
Helena et Demetrius, Hermia et Lysander. À l’intrigue de la première pièce se greffent également des situations empruntées à la seconde.
Ainsi, le remplacement par Caliban d’un flacon de sang de dragon par une fiole de sang de lézard puis, tout juste après, la double bévue
commise par Ariel au moment de jeter un sort, rappellent immanquablement les erreurs dont se montre coupable Puck au cours des
premières scènes du Songe.
Par ailleurs, le librettiste n’a pas hésité à donner vie à certains personnages uniquement mentionnés dans l’œuvre de Shakespeare, comme
par exemple Sycorax, devenue dans la nouvelle adaptation musicale un être de chair et de sang appelé à rejoindre la famille des célèbres
vengeresses du monde de l’opéra.
Mais The Enchanted Island est surtout un pasticcio sur le plan musical. Le chef d’orchestre William Christie, maître d’œuvre de la compilation
de la partition, a en effet rassemblé divers extraits d’ouvrages de Haendel,Vivaldi, Rameau, Leclair, Campra et quelques autres compositeurs
de la période baroque. L’opéra débute ainsi sur l’ouverture de l’Alcina de Haendel, hommage sans doute à l’île de l’enchanteresse célébrée
par L’Arioste dans son Orlando Furioso. Le premier air chanté, confié à Prospero, est quant à lui extrait de la célèbre cantate de Vivaldi
Cessate, omai cessate. L’auditeur pourra donc reconnaître, au fil de la représentation, un certain nombre de ‘‘tubes’’ connus, mais à chaque
fois recontextualisés, adaptés au nouveau contexte dramatique et bien entendu accompagnés de nouvelles paroles chantées dans la langue
de Shakespeare... Citons parmi les grands airs composant cette nouvelle partition le sublime ‘‘Gelido in ogni vena’’ du Farnace de Vivaldi,
ou encore le virtuose ‘‘Agitata da due venti’’ tiré de La Griselda. On aura plaisir également à retrouver le chœur ‘‘Zadok the Priest’’ extrait
des Coronation Anthems de Haendel, ou encore, du même compositeur, quelques airs connus comme le ‘‘Pena tiranna’’ du deuxième acte
d’Amadigi ou bien le ‘‘Where shall I fly’’ du troisième acte de Hercules.
Le principe du pasticcio était généralement de proposer aux grands interprètes du passé des airs taillés sur mesure, de manière à leur
permettre de briller et de démontrer leurs possibilités vocales et expressives. Nul doute que William Christie, soucieux avant tout de la
cohérence musico-dramatique de l’ensemble, aura su également tenir compte du plateau de « stars » offert par le Met pour cette création.
Avec le vétéran Plàcido Domingo en Neptune, le contreténor David Daniels en Prospero, la miraculeuse Joyce DiDonato en Sycorax ou
encore la ravissante Danielle de Niese en Ariel – pour ne citer que les quatre têtes d’affiche... –, gageons que le spectateur-auditeur de cette
retransmission sera, une fois de plus, à la fête.
Pierre Degott,
Membre du Cercle Lyrique de Metz, www.associationlyriquemetz.com
Votre prochain Rendez-vous :
samedi 11 février 2012 à 18h
Le Crépuscule
des Dieux