festival du livre - festival de rouen du livre de jeunesse
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festival du livre - festival de rouen du livre de jeunesse
3 , 4 , 5 d é c e m b r e 2 0 1 0 Le journal du festival du livre de jeunesse de Rouen Des livres délivrent Edito L’équipe de Globules n’est pas à son coup d’essai. Depuis 6 ans, au Salon du Livre de la Jeunesse de Rouen, Globules fait trace , emmène des reporters entre 14 et 20 ans qui posent leurs re- gards sur le festival. Fourmis laborieuses, cette année ce sont Laurianne, Estelle , Antoine, Anne, Anna et Maïna qui ont relevé le défi de faire un journal en 24 heures. Christine Ternat et Hélène Lefrançois les encadrent et les guident pour permettre qu’encore une fois les jeunes de Globules questionnent le monde pour l’éclairer. Félicitons-les tous pour ces graines de liberté qu’ils sèment... Jean Thiberville Président de l’Association Globules-l’Ecrit Santé. 2 8 ème f e s t i v a l d u l i v r e d e j e u n e s s e 2 0 1 0 Ecrire et conter En direct… Sur le thème du festival « Des livres délivrent » De l’une à l’autre Regards croisés… Lutter contre l’illettrisme Marie Charlionet a 14 ans est une des 10 lauréates du concours de nouvelles organisé pour la 4ème édition par le Festival du Livre de Jeunesse. Sa nouvelle : « Le livre de tous les possibles » raconte l’histoire d’une jeune-fille qui « vit dans le noir » une histoire onirique et heureuse… Une histoire qui nous permet de penser qu’écrire à cet âge-là est possible… Concours : créer son livre, créer avec tous les sens Au festival, un stand exposait des livres écrits, illustrés à la main et par des enfants âgés de 6 à 16 ans dans le cadre du concours d’écriture axé sur l’illettrisme et les cinq sens. Des mots,colorés, pleins d’odeurs, de textures, de sons et de goûts différents se regroupaient sous des titres tels que « l’étoile alphabétique » ou « le lego qui ne savait pas lire ». Les ateliers d’écriture dirigés par des animateurs de la Fédération Départementale des Foyers Ruraux initient les enfants au plaisir de la lecture. Estelle Etenna La Dyslexie, vous connaissez ? La dyslexie est une difficulté durable d’apprentissage du langage écrit et d’acquisition de son automatisme, chez des enfants intelligents, normalement scolarisés. Les dyslexies touchent 8 à 10 % d’écoliers appartenant à tous les milieux sociaux. Une personne dyslexique sur trois a un retard de langage. Il y a des gravités plus ou moins sévères dans la dyslexie (Acquisition du langage oral, discrimination visuelle ou auditive, l’attention, mémorisation …). C’est souvent lié à un trouble associé. C’est A.P.E.D.Y.S une association pour aider les enfants dyslexiques, pour qu’ils puissent mieux s’intégrer, afin de mener à bien leurs projets. Pour pouvoir être plus performant. Quand as-tu commencé et d’où t’es venu le goût d’écrire ? Marie : je ne sais pas quand j’ai commencé… J’aime lire et écrire des histoires Comment te viennent les idées des histoires Comme des rêves ? que tu écris ? Marie : ce sont des mots, une phrase qui Marie : ben oui sonnent bien, une ambiance, quelque chose mais parfois es-tu satisfaite des histoires De l’une à l’autre… Marie : J’aime écrire… cela vient de ma grand-mère qui me racontait des histoires quand j’étais petite. Secours populaire Copains du Monde, Contact : Président, Marie-Louise Joncour 45, avenue du Mont aux malades 76130 Mont-Saint-Aignan téléphone : 02.35.75.93.70 Anna Leménager et Maïna Craignou Le jeu des sept cailloux de Dominique Sampiero, éditions Grasset Ce livre raconte l’histoire de Larissa, enceinte, qui vit sans papier à Rouen. Cette histoire émouvante nous fait réfléchir. Larissa illustre le courage, l’amour pour sa famille et le conflit dans son pays la Tchétchénie. C’est un message pour nous qui sommes heureux, loin des guerres, par exemple, les snippers, nous les connaissons dans les jeux vidéos, pas en réalité. Le titre symbolise la réunion des familles séparées par les guerres. Nous aussi pour nos familles, nous ferions tout pour les avoir près de nous, car la famille c’est tout ce qu’il nous reste. La souffrance des sans-papiers est de ne pas avoir de liens avec leur famille. Le Réseau Education Sans Frontière a aidé l’auteur pour ce livre. Ça prouve que les personnes ne pensent pas qu’à elles. Rencontrer ces gens à l’école, c’est important pour apprendre aux élèves à vivre la solidarité. Il faut toujours en parler pour rassembler plus de personnes. Jayson Corbelin, Alicia Martin, Jason Erbs, Kévin Coulibaly, Stanilas Delatre, Dany Boutard, Ecole Industrielle de Rouen que je vois, des images que j’écris sur un bout de papier pour ne pas oublier. À l’Armada par exemple je regardais les bateaux et m’est venue l’idée d’une histoire d’une fille qui rencontrait des gens autour des bateaux vous connaissez ? Samantha Kruger Les Copains du Monde, c’est le mouvement « jeune » du Secours Populaire existant depuis 1992 à Sotteville-lesRouen et prochainement à Rouen. Les jeunes se réunissent chaque premier mercredi du mois, dessinent, rassemblent des fournitures scolaires et organisent des actions pour récolter des fonds, tout ceci étant envoyé à des enfants défavorisés au Niger ou à Haïti grâce à leur partenariat avec l’association HEDTAMAT. Les enfants travaillent également sur des journaux muraux sur les 10 droits de l’enfant (droit à l’alimentation, droit à l’amour, droit aux vacances, droit au loisir, droit à la protection, etc) à partir d’images, de textes ou de données statistiques. Les Copains du Monde développent d’autres projets, par exemple celui de permettre à un groupe d’enfants en situation de handicap de partir en bateau une fois par mois pendant un an. Ce mouvement s’appuie sur une véritable prise de conscience de la part des jeunes, suivie d’une envie d’agir. Samantha Kruger âgée de 15 ans a rejoint les Copains du Monde à cause du choc provoqué par un livre présentant les conditions de vie d’enfants défavorisés. « Ce n’est pas parce que quelqu’un est différent que l’on doit se moquer. On doit aider, être solidaire, tolérant » dit-elle. Les Copains du Monde ce sont des enfants qui se rendent compte qu’ils ne sont pas tous seuls et qui agissent pour faire respecter les différences et changer les choses. Estelle Etenna que tu écris ? Parfois oui. il y a des périodes où j’aime bien d’autres où je n’aime pas j’efface tout parce que j’ai l’impression d’avoir raté. Il y a des moments où il n’y a rien et ça, je n’aime pas. Dans ton histoire, « Le livre de tous les possibles », l’héroïne est-ce un peu toi quand tu ne voyais rien ? Comment se termine ta fin nouvelle ? Marie : peut-être que cela a un rapport mais je n’y ai pas pensé. La fin de l’histoire est que justement il ne faut jamais désespérer, il y a toujours quelqu’un ou quelque chose de bien qui peut arriver livres, je voulais voir comment elle réagissait. Elle me demandait « racontes-moi une histoire avec ta bouche » Depuis combien de temps et pourquoi êtes-vous conteuse ? Jeane : je suis conteuse depuis 20 ans. Cela a été une révélation sur le Festival de Montreuil où j’ai entendu Mimi Barthélémy, une conteuse haïtienne. Pour bien conter, il faut aimer l’histoire. Je pense que les contes éveillent la curiosité de l’enfant. Les livres délivrent ? être lauréate, c’est bien ? Marie : je vois la fierté des personnes autour de moi. Au début j’ai eu du mal à cette idée d’être publiée, parce que c’est quelque chose qui m’appartient et puis, finalement, quand les gens te disent qu’ils ont aimé, cela fait plaisir… Jeane Charlionet-Herrington est la grandmère de Marie, conteuse que certains connaissent bien sur la région… Jeane : Marie est ma première petite-fille et elle a été mon terrain d’expérimentation. Dès qu’elle est née, je lui ai raconté les images des Le recueil des 10 nouvelles vous est offert à l’Espace Ado et après le 5 décembre, contact : www.festival-livre-rouen.fr du festival « Je passe mon temps à réaliser mes rêves. » Alain De Nardis écrit depuis l’âge de 10 ans. Cette passion lui est vvenue de son professeur d’histoire géographie qu’il décrit comme un professeur exceptionnel qui lui a donné le goût du voyage, de la littérature. « Quand je voyage c’est tout d’abord pour pouvoir écrire, découvrir la musique du pays, et goûter de nouvelles saveurs alimentaires. »Il a décidé depuis plusieurs années de faire «La route du blues » Longeant le Mississipi. Il a écrit « Un normand en Louisiane » qu’il décrit comme son rêve le plus abouti. Son autre ouvrage publié est « Station balnéaire » qui raconte ses souvenirs d’enfance. Sa façon d’écrire c’est de faire le plus court possible en choisissant chaque mot avec soin. C’est de cette façon qu’il obtient la note de 16 sur 20 en ne rédigeant qu’une copie car « tout est choisi »« Il faut réaliser ses rêves d’enfant » Disait-il. Anna et Maïna Jeane : Je suis très émue… Tu as une démarche d’écriture. Tu m’as dit qu’à la fin de chaque jour, tu notes sur un cahier. En tant que conteuse, je garde des images dans mon jardin secret de ce que je vis ou des histoires que je lis et, ensuite, je me sers de ces images, je décris ce que je vois pour conter. Écrire ? J’aimerais… je vais peut-être commencer un atelier d’écriture. « Mes dessins sont des phrases » Au festival du livre de jeunesse, dimanche matin… Le livre « est un véhicule qui transmet la mémoire d’un peuple et d’une culture et son histoire » Illustrateur et auteur de Bande dessinée, Joël Cimarrón dessine comme il parle. Depuis tout petit, le dessin est sa passion. Passionné de peinture classique, il suit une formation à Lyon et se lance dans la réalisation de dessins animés. Auteur depuis peu, sa bande dessinée « Le Couteau Chien » (Gallimard col. Bayou) est un mélange de ses cultures créole et européenne. Découvrez-le sur son site : www.joelcimarron.com. Laurianne Bandia Invité du Festival… RENCONTRE avec un auteur togolais Matinée dédiée à la littérature francophone, à leurs auteurs et leurs éditeurs, pour un débat où différentes maisons d’édition, auteurs et autres intervenants ont discuté autour de Jean-Maurice Robert, directeur du festival, pour parler de l’importance des langues et du livre, et tout particulièrement en Algérie et au Togo. Parmi les invités,Tassadit Yacine maître de conférences à l’EHESS pour qui : « Le livre est un véhicule qui transmet la mémoire d’un peuple et d’une culture, et son histoire et Lazhari Labter*, éditeur qui défend le développement de l’édition dans les trois langues d’Algérie : l’arabe, le français et le berbère (le Tamazigh). Selon lui, les éditeurs ont un rôle majeur à jouer pour défendre la culture et les langues afin que les algériens ne soient pas des « analphabètes trilingues ». Des maisons d’édition se battent pour conserver l’héritage culturel et les langues locales, dont beaucoup sont aujourd’hui en voie de disparition. Les uns et les autres insistent sur le fait qu’encore aujourd’hui les livres sont difficiles d’accès et que la préservation du patrimoine culturel dépend du nombre de livres et du nombre d’éditeurs qui sont, aujourd’hui, en augmentation - notamment en ce qui concerne la littérature jeunesse, véritable signe pour eux que le progrès est en marche… Estelle Etenna * Sept écrivains et éditeurs algériens - invités par l’association Tafsut - sont venus d’Algérie sur le Festival, association culturelle franco berbère implantée à Rouen Contact : Micheline Molinier-Kouas, Tafsut, carrefour des cultures kabyles et normandes 06 84 04 07 87 - [email protected] www/tafsut-normandie.org Koffivi Assem est un auteur togolais à la tête d’Ago média, qui produit des BD, des contes et d’un feuilleton « Ago » plus adapté à un public féminin. Il a créé le concept de « super héros africains » dont les personnages s’inspirent de personnalités africaines et de l’actualité. Le conte étant profondément ancré dans la culture africaine, Koffivi Assem a commencé par réécrire des contes traditionnels, puis il a écrit « La Belle Ensorcelée », version togolaise de « la Belle au Bois Dormant », pour lequel il a reçu l’appui du Centre National du Livre et un prix littéraire. La collection « Cauris d’or Patrimoines » assure le partage de la culture et des traditions africaines par une partie documentaire appelée Cauris Doc qui parle du fait abordé en fiction dans l’histoire. L’ambition de Koffivi Assem ? Apporter une image de l’Afrique et créer des supports qui relient les personnes de culture africaine à leurs rêves africains. Estelle Etenna Exprimezvous ! Magie, Magie… Lire, c’est super ! Savoir lire, c’est très important. Avec un livre, j’apprends plein de choses, c’est comme un film ! Je passe par toutes les émotions, Je ris à une bonne réplique… Je pleure à un moment tragique… Je vis avec les personnages Lire, c’est super ! Estelle Etenna Lire ça encourage les personnes… J’aime lire… mais ça dépend quel livre. Harry Potter, par exemple, ne me fait rien parce que c’est de la science-fiction et je n’aime pas. Quand je lis un livre, je regarde le début pour voir si ça me plaît. Dans le livre « Le jeu des 7 cailloux* », je me mets à la place de Larissa et je me dis que ce n’est pas facile tous les jours pour elle. J’ai envie qu’elle réussisse à avoir ses papiers. Lire, ça peut encourager les personnes à vivre… Dany Boutard École industrielle de Rouen * lire l’article en p : 2 J’aime bien Harry Potter car j’aime bien l’histoire, c’est un autre monde : le monde de la magie… Cela change des autres livres ou des autres films. Kevin Coulibaly École industrielle de Rouen Je trouve qu’il n’y a pas assez de mangas, notamment des éditions Kene… Stanislas Delatre École industrielle de Rouen 7 bis rue de la seille, 76000 Rouen Tél : 02 35 07 45 85 Email : [email protected] www.globules.com Lire, pour nous, c’est magique… On a commencé à lire très jeunes. Pour nous, lire c’est important. On vient au Festival du Livre de Jeunesse tous les ans… ici, c’est très accueillant, les livres sot intéressants et on a la chance de rencontrer quelques écrivains qui nous décrivent leurs livres passionnants. Léna Diallo et Inès Serdjane Lire pour moi c’est magique… On a commencé à lire très jeunes. Pour nous, lire c’est important. On vient au Festival du Livre de Jeunesse Festival du Livre de Jeunesse, Espace Ados, à côté de Globules, une association « Vivre et l’Écrire ». Olivier et Marie proposent des ateliers d’écriture aux jeunes qui désirent s’y essayer. De cette expérience une liasse de jolis papiers bleus et de beaux textes pour montrer que l’écriture peut être synonyme de plaisir… Nous vous en proposons deux : Un livre, c’est comme un espoir, une vie, qui s’élève au-dessus de tout. L’espoir. Ce mot sonne à mes oreilles comme une note de musique pure et sans dissonances. Un livre, c’est le savoir d’une génération pour apprendre la sagesse de la précédente. Lorsque l’on ouvre un livre, on plonge dans une nouvelle vie, une autre dimension. C’est un espoir de sortie, une source de poésie pour le cœur ! Pauline Delattre L’hiver est là Je sors du lit. J’écarte d’un geste les rideaux de ma chambre. Waouh ! Il neige. Un épais manteau blanc recouvre la rue et les toits. Je m’habille et je descends les escaliers quatre à quatre en criant de joie. Lorsque j’ai fini de me préparer, j’ouvre la porte et m’élance dehors. Mrs bottes s’enfoncent dans la fine poudre. Je me penche et en ramasse un peu dans mon gant. C’est si bon ! L’hiver est enfin là… Bonne lecture, amicalement, Contact « Vivre et l’écrire » : 02 38 53 74 38 - www.vivreetlecrire.com Jeunes ayant participé au journal du festival du livre de jeunesse de rouen : Dany Boutard, Jayson Corbelin, Kevin Coulibaly Stanislas Delatre, Jason Eres Alicia Martin de l’École Industrielle de Rouen – Merci à Graziella Reportages : Anna léménager, Maïna Craignou du collège Fontenelle de Rouen, Laurianne Bandia de l’IUT communication du Havre, Estelle Etenna de l’association l’Ancre la Madeleine, Évreux – Illustrations : Anne Leguern et Antoine Kompf Conception & animation Globules : C Ternat & H Lefrançois Raoul Merci à toute l’équipe du Festival, Jean-Maurice, Aurélie, Nathalie… Merci à l’association Vivre & l’Écrire pour leurs textes et à l’ensemble des éditeurs et bibliothèques et autres animateurs même si en mettant le regard sur l’un notre volonté est de valoriser l’ensemble. Merci à Alain de l’Union locale CGT pour l’impression de ce journal