Extrait Rapport données générales VCI 2010_25juillet11

Transcription

OBSERVATOIRE
Extrait de l’Analyse Globale
des données issues des appels au
« 3919 – Violences Conjugales Info »
Année 2010
Fédération Nationale Solidarité Femmes
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01 40 33 80 90
Extrait de l’analyse global des données issues des appels au 3919 – Violences Conjugales Info – Année 2010
LE 3919 – VIOLENCES CONJUGALES INFO – DONNEES GENERALES
1
Préambule
La lutte contre les violences faites aux femmes a été déclarée Grande Cause Nationale 2010.
Un collectif d’associations, dont la FNSF, a initié plusieurs campagnes médiatiques durant lesquelles
le 3919, numéro national « Violences Conjugales Infos », a été systématiquement mentionné. Il était
en effet essentiel que les femmes, les proches, les professionnel-le-s et le public en général trouvent
des réponses adaptées et soient orientés si nécessaire.
Les prérogatives de la plateforme d’écoute, initiée et gérée depuis le début des années 90 par la
FNSF, ont donc été élargies en 2010 à l’ensemble des violences faites aux femmes.
L’année 2010 a ainsi été ponctuée de nombreuses campagnes médiatiques (près de 40% du temps
d’ouverture du service) relatives aux violences conjugales, à leurs conséquences sur les enfants, au
viol, aux violences au travail ...
Le vote de la loi de juillet 2010, pour laquelle le réseau Solidarité Femmes a été auditionnée à
plusieurs reprises (Assemblée Nationale et Sénat), a également généré des débats et une attention
renforcée sur les violences conjugales, les mariages forcés et autres formes de violences faites aux
femmes.
1.1
Organisation du service 3919-Violences Conjugales
Pour répondre au mieux aux appels des personnes appelantes et aux objectifs définis pour la Grande
Cause Nationale, la FNSF a réorganisé le service pour les périodes de campagnes médiatiques avec :
ƒ Un pôle d’écoutantes dit de « pré-accueil », chargées d’éliminer les appels dits « parasites »
et orienter les appels en interne (associations du réseau Solidarité Femmes) ou en externe
(autres associations du collectif GCN) selon la nature des violences et des demandes.
ƒ Un pôle de professionnelles spécialisées dans l’écoute, l’information et l’orientation des
femmes victimes de violences conjugales, écoutantes en poste habituellement au sein du
service.
1.2
L’analyse des données violences conjugales de 2010
L’étude présentée est un premier travail d’analyse non exhaustif compte tenu des missions du 3919
et des moyens impartis à la FNSF pour l’étude des données recueillies.
Les thématiques des campagnes ont eu un impact direct sur les situations traitées par les écoutantes
du 3919-Violences Conjugales Info.
Depuis 2007, les campagnes médiatiques participent incontestablement à une meilleure
connaissance du numéro d’écoute Violence Conjugale Info 3919, par le public en général et par les
femmes en particulier.
En 2010, on constate que la moyenne d’appels-jour « violences conjugales » en période de
campagne médiatique est plus de deux fois supérieure à la moyenne d’appels hors campagne.
FNSF – Observatoire – PC
2
2
Eléments clés des résultats 2010
ƒ
En 2010, le 3919 a reçu 91 308 appels. 50 396 d’entre eux ont été traités soit 50,2% de plus
qu’en 2009. La majorité des appels à contenu concernait les violences conjugales soit 19 707.
ƒ
Selon la thématique des campagnes médiatiques, il peut exister des différences importantes
entre les indicateurs issus des données spécifiques relatives aux campagnes et ceux issus des
données globales sur une année. Ces variations se retrouvent principalement sur les indicateurs
relatifs aux descriptions des violences subies, aux démarches effectuées par les victimes, au
nombre d’appels de proches y compris des enfants et aux nombre d’appels de jeunes femmes.
ƒ
On note une augmentation des appels des proches (+10% par rapport à 2009) et des
professionnel-le-s (santé, social). Toutes et tous ont un rôle à jouer dans la diffusion du 3919
auprès des personnes concernées par les violences au sein du couple et qui ne disposent pas
toujours de l’information sur les ressources utiles.
ƒ
Les appels au 3919-VCI pour violences conjugales concernent dans leur grande majorité des
situations où une femme est victime d’un homme auteur (95% des situations). 2,1% des appels
concernent des situations homme-victime/femme-auteure. Près de la moitié (49,6%) des
femmes victimes sont âgées de 30 et 50 ans.
ƒ
Le temps moyen d’une communication est de 35 minutes en 2010 contre 25 minutes en 2009.
Les écoutantes expliquent cette augmentation du temps d’écoute du fait d’un nombre plus
important de jeunes femmes qui contactent pour la première fois le 3919 notamment en
période de campagne médiatique.
ƒ
Comme en 2009, le plus grand nombre d’appels violences conjugales VCI provient de :
La région Ile de France avec 3 910 fiches ;
La région Rhône-Alpes avec 1 257 fiches ;
La région PACA avec 1 114 fiches.
ƒ
Les violences psychologiques sont présentes dans 87,1% des appels, les violences physiques
dans 79,6% des appels.
Les violences sexuelles ne sont révélées que dans 5,3% des appels (799/ 15117 fiches
renseignées). On note cependant que 397 femmes ont parlé de viol conjugal, soit 30% de plus
qu’en 2009 (n 2009 = 307).
ƒ
42,6% des victimes ont effectué une démarche auprès des services de police/gendarmerie mais
ce taux est en baisse de 7,2% par rapport à 2009. De même près d’un tiers des victimes ont
contacté un professionnel-le- de santé, soit une baisse de 3%.
ƒ
Enfin cette étude confirme les constats réalisés quotidiennement par les 68 associations du
réseau Solidarité Femmes à savoir que pour près de 80% des victimes les violences ont des
conséquences sur :
Leur santé mentale ou physique (séquelles temporaires ou définitives) ;
Leur sécurité : en 2010, 950 appels (30% de plus qu’en 2009) ont été interrompus
principalement suite à l’arrivée du partenaire violent.
Leur activité professionnelle : le taux de femmes qui ont abandonné leur emploi est en
augmentation de 12% par rapport à 2009
3
3
Evolution des appels traités et des appels à contenu
Données Générales
Appels au "3919 - Violences Conjugale Info"
Evolution
2010/2009
progression
en nb d'appel
Type d'appels (nb)
2007
2008
2009
2010
Appels Entrants
45 715
44 974
81 561
91 308
12,0%
9 747
Appels Traités
17 773
18 268
33 556
50 396
50,2%
16 840
Appels Violences Conjugales (*)
12 731
11 446
19 274
19 707
2,2%
433
4 056
1 718
1 873
9,0%
155
Appels Autres Violences
Appels Info/Renseignement
Appels (dits) Parasites
4 090
952
1 575
1 829
2 255
23,3%
426
1 191
10 735
26 561
147,4%
15 826
(*) Les 19 707 appels violences conjugales correspondent aux :
ƒ 16 027 appels traités par les écoutantes spécialisées qui ont fait l’objet d’une retranscription
de l’appel sur fiche informatisée violences conjugales
ƒ 3 680 appels traités par les écoutantes du pré-accueil qui ont fait l’objet d’une réorientation
directe vers un partenaire membre ou non-membre du réseau FNSF au motif que les lignes
d’écoutantes spécialisées étaient saturées.
Il est important de souligner que même si la progression en pourcentage des appels « autres
violences » (+9%) semble plus élevée que celle des appels « violences conjugales » (+2,2%) elle ne
représente néanmoins que 155 appels de plus qu’en 2009.
La progression des appels violences conjugales est presque trois fois plus importante avec 433
appels supplémentaires en 2010.
3.1
Répartition des appels par mois et par campagne médiatique
Le nombre d’appels reçus et traités évolue en fonction des campagnes de communication.
(*) = périodes de campagne médiatique
Hors campagnes, les écoutantes du 3919 ont traité entre 2294 et 3038 appels par mois.
Durant les périodes de campagnes (mars, mai puis de septembre à décembre 2010), le nombre
d’appels traités croit de 4 144 à 10 448 par mois avec un pic de traitement en novembre qui
correspond à la multiplication de campagnes nationales et locales autour de la journée du 25
novembre.
4
Par ailleurs, comme précisé en préambule, les campagnes ont aussi un impact sur le profil, des
appelant-e-s, des victimes, des auteurs qui sont différents en fonction des campagnes et de la
thématique abordée.
En 2010, on identifie huit périodes de campagnes médiatiques autour de toutes les thématiques
relatives aux violences faites aux femmes (lutte contre les comportements sexistes, les violences, les
violences conjugales, le viol, etc.). Elles ont été réalisées pour la plupart à l’initiative des pouvoirs
publics et du collectif Grande Cause Nationale et diffusées sous différents support spots, affiches, clip
internet, bannières sur sites internet partenaires :
• Spot GCN « Mettons fin au cycle de la violence »1, spots radios
• Spot sur le thème des violences conjugales et des conséquences sur les enfants « Tea
Party »2.
Par ailleurs, des initiatives réalisées par la FNSF ont eu elles aussi un impact médiatique,
notamment :
• Diffusion d’un clip et d’affiches pour la campagne « Se taire c’est participer »3 réalisée
avec la collaboration de W&Cie.
• Publication d’un livre « Je préfère vivre »4 en collaboration avec iStockphoto et Blurb et
a été partenaire ou citée dans plusieurs autres ouvrages5.
• Enfin interviews des associations partenaires de la Grande Cause Nationale, ou
reportages réalisés au sein des associations de la FNSF.
1
Réalisé par l’agence BETC EURO RSCG - http://www.violencesfaitesauxfemmes.com/ewb_pages/v/video-campagne.php . Voir également
la liste des associations membres du collectif grande cause
2
Campagne du Ministère de la solidarité et de la cohésion sociale : http://www.stop-violences-femmes.gouv.fr/-Campagnes-decommunication-.html
3
http://www.wcie.fr/FNSF-lefilmchoc
4
http://www.solidaritefemmes.org/ewb_pages/a/actualite-735.php
5
« Tu me fais peur quand tu cries » aux Editions Erès ; « Se taire c’est participer » de Natacha Henry
5
ANALYSE DES DONNEES DU 3919 – VIOLENCES CONJUGALES INFOS
1
Présentation de l’outil « fiches VCI » d’analyse de données
L’analyse de données présentée porte uniquement sur les appels qui concernent les situations de
« violences conjugales » - Fiches « Violences Conjugales Info » (VCI)
Le 3919 a pour missions, l’écoute, l’information et l’orientation. A l’issue de chaque appel, les
écoutantes retranscrivent les informations recueillies lors de l’échange sur une fiche informatisée en
fonction du motif de l’appel.
La fiche VCI (Violences Conjugales) renseigne sur l’appel, la victime et sa situation, l’auteur des
violences, la vie conjugale et familiale, les violences, le contexte d’apparition et/ou d’aggravation des
violences et les conséquences sur les victimes ainsi que sur les démarches qu’elles ont effectuées.
Les écoutantes renseignent aussi les réponses apportées aux appellant-e-s.
Il est important de rappeler que les écoutantes ne font pas un travail d’enquête et qu’en fonction
de l’échange, les informations recueillies par l’écoutante ne permettent pas systématiquement de
renseigner l’ensemble des variables de la fiche Violences Conjugales. Le recueil de données peut
donc présenter certains biais.
Les écoutantes, par une écoute bienveillante et empathique instaure un climat de confiance qui
permet à la personne qui appelle, de parler de sa situation, de clarifier l’analyse qu’elle en fait,
d’identifier sa (ses) demande(s) et d’envisager les moyens de mettre fin à la violence conjugale
qu’elle subie ou dont elle témoigne.
L'objectif de cette écoute est de permettre à la personne, grâce à des informations et/ou des conseils
appropriés, d’entamer des démarches et/ou d’être orientée vers une structure (ou service)
spécialisée membre ou non-membre de réseau FNSF.
2
Données en fonction du type de relation conjugale
La très grande majorité des situations de violences conjugales sont des couples hétérosexuels où la
femme est victime et l’homme auteur (95%).
Au niveau National
Répartition des fiches Violences Conjugales en fonction du sexe de la victime
Années
Ensemble (Toutes relations)
Femme-Victime / Homme-Auteur (**)
Homme-Victime / Femme-Auteure (**)
Femme-Victime / Femme-Auteure (**)
Homme-Victime / Homme-Auteur (**)
Fiches dont le sexe de la victime ou de
l'auteur-e n'est pas renseigné
2009
% par rapport à
l'ensemble
% par rapport à
l'ensemble
2010
14 860
13 029
336
172
111
87,7%
2,3%
1,2%
0,7%
16 027
15 231
337
149
130
1 212
8,2%
180
95,0%
2,1%
0,9%
0,8%
1,1%
6
3
Répartition des fiches en fonction des régions administratives
Comme l’année précédente, ce sont les mêmes régions qui concentrent le plus d’appels au 3919 qui
par ailleurs ont la proportion de femmes de plus de 20 ans la plus importante :
ƒ La région ’Ile de France avec 3910 fiches violences conjugales info (VCI),
ƒ La région Rhône-Alpes avec 1257 fiches VCI,
ƒ La région PACA avec 1114 fiches VCI.
Les principales variations par rapport à 2009 sont +0.8% pour la Corse (+123 fiches), +0,7% pour l’Ile
de France (+658 fiches), et -1% pour la Bretagne (-73).
A l’échelle des départements, +0,5% pour le Val de Marne (+146 fiches) et les Yvelines (+140 fiches)
et -0,7% pour le Finistère (-90 fiches).
On constate souvent un lien de cause à effet entre la médiatisation locale d’un décès d’une victime
de violences conjugales ou d’une mise en examen d’un-e auteur-e de violences (exemple du Val de
Marne et des Yvelines), … et un pic d’appels au 3919-VCI de victimes résidants dans le département
concerné.
7
ANALYSE 2010 RELATIVE AUX FEMMES VICTIMES DE VIOLENCES CONJUGALES
1
Note de lisibilité
La présente analyse porte sur la grande majorité (95%) des situations de violences conjugales
traitées par les écoutantes du 3919 – Violences conjugales Info.
« N » correspond aux fiches violences conjugales « Femme victime / Homme auteur » sur la période
du 1er janvier au 31 décembre 2010.
« n » correspond à la population concernée par la variable (fiches renseignées, sous ensemble de N)
2
Eléments de profil des appelant-e-s
Le premier constat que l’on peut faire est qu’en cette année de Grande Cause nationale « lutte
contre les violences faites aux femmes », le temps moyen d’un appel est de 35 minutes en 2010
contre 25 minutes en 2009.
Les écoutantes expliquent cette augmentation du temps d’appel par le fait qu’un nombre plus
important de jeunes filles contactent pour la première fois le 3919 notamment en période de
campagne médiatique.
Sur l’année globale les victimes de moins de 20 ans représentent 24,9% des situations et en période
de campagne médiatique, elles représentent en moyenne 27% des situations.
En effet, ces jeunes femmes débutent leur vie de couple, de ce fait ces appels sont des appels
cruciaux, l’échange est important, voire déterminant pour le futur et la sortie rapide des violences.
Les écoutantes mettent donc tout en œuvre pour expliquer le plus clairement possible
« l’anormalité » des comportements violents à leur égard.
Pour 89% des appelant-e-s, l’appel au 3919 est un premier contact (86% en 2009).
93% des appelant-e-s sont des femmes et dans plus de 70% des situations ce sont les victimes.
Dans près d’un quart des situations c’est un proche (parent ou ami-e) de la victime qui contacte le
3919 (+ 10% par rapport à 2009). Ceci est à rapprocher des spots télévisés ou diffusés par internet de
la « Grande Cause Nationale » (GCN) ainsi que ceux de la FNSF, axés sur la mobilisation des proches.
On note aussi une augmentation du nombre de professionnels appelants, notamment dans le
secteur du social (55, 7%) et dans le secteur de la santé (26,1%).
En 2010, 92 auteurs de violences conjugales ont appelé le 3919 (93 en 2009).
On constate qu’en période de campagne médiatique et notamment lors de la diffusion du spot
« Tea Party – Violences conjugales et conséquences sur les enfants », le taux d’enfants appelants a
été multiplié par deux.
8
3
Eléments de profil des victimes et des auteurs
3.1
L’âge
ƒ
ƒ
ƒ
49,6% des victimes ont entre 30 et 50 ans.
Environ 25% ont moins de 30 ans
25,5% plus de 50 ans.
Les écoutantes notent une augmentation des situations qui concernent des auteurs âgés de 50 ans et
plus, ce ressenti est corroboré par l’indicateur 2009 (+336 situations où l’auteur est âgé de + de 50
ans en 2010)
3.2
Activités et ressources
En 2010, plus de la moitié des femmes victimes ont une activité professionnelle (52.3%), ce chiffre
est en augmentation par rapport à 2009 (50.2%). Sur 4968 fiches renseignées, la profession la plus
représentée est celle d’employée.
4
4.1
ƒ
ƒ
ƒ
Employée : 56,1% des femmes victimes et 38,4% des hommes auteurs.
Cadre : 10,3% des femmes victimes et 20,5% des hommes auteurs.
11,6% des femmes victimes sont sans profession pour 4,4% des auteurs.
ƒ
ƒ
ƒ
81,9% des femmes victimes ont des ressources propres,
16% n’ont pas de ressources propres
1,2% sont sans ressource.
Relation conjugale et vie familiale
La relation conjugale
L’auteur des violences reste très majoritairement (82% / 15 231 fiches) le partenaire régulier de la
victime et très souvent le mari (61,2% / 12 563 fiches).
Par rapport à 2009, on note que le taux d’ex-partenaires augmente (+2.1%) et dans les 2/3 de ces
situations, la rupture a eu lieu il y a moins de 3 ans.
Dans plus d’un tiers des situations (37.5%), la relation avec le partenaire régulier dure depuis plus de
10 ans.
Près de 80% des victimes vivent en couple et plus de la moitié au domicile du couple. Plus de 70% des
victimes veulent se séparer du partenaire violent soit en quittant le domicile où s’exercent les
violences, soit elles souhaitent se voir attribuer juridiquement le domicile conjugal.
9
4.2
La vie familiale
En 2010, 87,7% des victimes avaient au moins un enfant (+ 5,2%) et 10,7% sont enceintes avec au
moins un enfant (donnée stable par rapport à 2009).
83,4% des enfants vivent au domicile où s’exercent les violences et de ce fait, un plus grand nombre
sont exposés (témoins) des violences de leurs parents (79,4%).
N2010= 15231/n2010 = 9367 – N2009=13029/n = 7662
5
5.1
N2010= 15231/n2010 = 6033 – N2009=13029/n = 4462
Indicateurs relatifs aux violences
Définition
La FNSF définit six types de violences :
ƒ Violences Verbales (cris, injures, …)
ƒ Violences Psychologiques, (humiliation, menaces…)
ƒ Violences Physiques, (coups, brulures, séquestration…)
ƒ Violences Sexuelles, (viol conjugal, pratique sexuelle imposée, …)
ƒ Violences Economiques, (privation de ressources, interdiction de travailler, …)
ƒ Violences Administratives (confiscation de papiers, limite d’accès aux droits, …)
Les données et indicateurs présentés ci-après sont fonction de cette typologie.
10
5.2
Description de nature des violences selon les types de violences définis par la FNSF
Types de violences subies
%
Nb Fiches
Violences psychologiques
Violences physiques
Violences verbales
Violences économiques
Violences sexuelles
Violences administratives
NSP
Total
87,1%
79,6%
74,1%
7,1%
5,3%
0,9%
1,3%
255,4%
13168
12028
11205
1080
799
131
197
38608
N = 15231 / n = 15117
Comme on le constate, la très grande majorité des victimes subissent plusieurs formes de violences
et plus de la moitié subissent trois formes de violences.
On peut penser que l’augmentation de la révélation des faits de violences psychologiques (+5,9%) est
liée à la reconnaissance par le législateur de la violence psychologique6.
N2010= 15231/n2010 = 15117 – N2009=13029/n = 12975
Comme précédenmment, on constate aussi que ces indicateurs varient durant les campagnes
médiatiques.
A l’occasion de la première campagne du 8 au 31 mars, qui correspond à la présentation de la loi suscitée, le taux de violences psychologiques était de 89,5%, soit une augmentation de 3%.
Autre exemple, durant la dernière campagne du 13 au 24 décembre 2010, qui correspond à la
diffusion du spot « tea party » dans lequel on entend le bruit d’une violente giffle, la déclaration des
violences physiques représente 84,1% des situations soit +5,1% par rapport au global annuel.
Les indicateurs les plus inquiétants sont l’augmentation par rapport à 2009 du taux :
ƒ De harcèlement (+15%),
ƒ De chantage (+9,6%)
ƒ De menaces de mort (+2,7%).
En 2010, 223 victimes déclarent avoir été victime de tentative de meurtre contre 122 en 2009.
6
Article 31 du chapitre III, répression des violences de la loi n° 2010-769 du 9 juillet 2010 relative aux violences faites spécifiquement aux
femmes, aux violences au sein des couples et aux incidences de ces dernières sur les enfants
11
5.3
Les violences sexuelles
Violences sexuelles
Viol conjugal
Harcèlement sexuel
Pratique sexuelle imposée
Tentative de viol
Autre partenaire sexuel-le imposé-e
Prostitution
Autre
NSP
Total
N = 15231 / n = 799
%
Nb Fiches
49,7%
32,5%
20,0%
7,9%
5,5%
0,9%
13,0%
4,5%
134,0%
397
260
160
63
44
7
104
36
1071
En 2010, près de la moitié des victimes de violences sexuelles déclarent avoir subi un viol conjugal,
soit une augmentation de 6,6% par rapport à l’année précédente.
En nombre cela représente 397 viols conjugaux, soit 30% de plus qu’en 2009 (n 2009 = 307).
Les différentes campagnes des partenaires de la GCN, peuvent avoir favorisé la révélation par les
victimes des violences sexuelles. Cependant les violences sexuelles ne sont révélées que dans 5,3%
des appels (799/ 15117 fiches renseignées)
Le taux faible de révélation peut s’expliquer par le fait que ces variables abordent un sujet très
personnel. Certain-e-s appelant-e-s ont des difficultés à évoquer des situations qui touchent à
l’intimité.
Cela peut avoir plusieurs conséquences dans l’interprétation des indicateurs : des champs nonrenseignés peuvent être traduits à l’analyse en « non-concernés » et / ou des indicateurs d’items, des
variables ou des champs peuvent « sous-représenter » la réalité des situations vécues. (exp. les
violences sexuelles) Il est donc important de pondérer cet indicateur.
6
Indicateurs liés aux conséquences des violences sur les victimes
Conséquences pour la
victime
%
Nb Fiches
Santé mentale
Santé physique
Isolement
Situation économique
Meurtre de la victime
Autres
NSP
Total
79,6%
35,4%
34,7%
4,0%
0,1%
1,0%
2,1%
157,0%
7599
3386
3316
385
11
91
205
14993
N = 15231 / n = 9552
Pour près de 80% des victimes les violences ont des conséquences sur leur santé mentale ou sont
facteurs de troubles et/ou problèmes de santé physique temporaires voir définitifs.
Le pourcentage de victimes qui abandonnent leur emploi est en augmentation de 12% par rapport à
2009.
A la lecture des commentaires libres, les conséquences économiques « autres » sont les mêmes que
l’année précédentes, à savoir, des difficultés financières importantes et de l’endettement liés
principalement aux arrêts de travail répétés et aux frais médicaux.
12
7
Indicateurs relatifs aux démarches engagées par les victimes
Démarches
%
Nb Fiches
Au moins une démarche effectuée 63,5%
9396
Aucune démarche
30,7%
4549
NSP
5,7%
850
Total
100,0% 14795
Démarches
Police et gendarmerie
Aucune démarche
Santé
Justice
Secteur social
Association
Autre
NSP
Total
N=15231/n=14795
N=15231/n=9396
7.1
%
Nb Fiches
42,6%
6297
30,7%
4549
29,2%
4322
17,8%
2640
9,0%
1338
5,6%
827
3,4%
501
8,7%
1286
147,1% 21760
Les démarches auprès des services de police/gendarmerie
Comme l’année précédente, la démarche auprès des services de police/gendarmerie est la plus
effectuée par les victimes (42,6%) mais ce taux est en baisse de 7,2% par rapport à 2009.
ƒ
ƒ
ƒ
7.2
23% des femmes victimes (/hommes auteurs) ont porté plainte.
Parmi celles qui font des démarches auprès des services de police/gendarmerie, plus de la
moitié déposent plainte (-2,4% par rapport à 2009).
Prés de 9% des victimes qui ont déposé plainte, retirent leur plainte soit 3,1% de plus qu’en
2009.
A noter, que 302 victimes signalent un refus de dépôt de plainte, soit 54% de plus qu’en
2009.
Les démarches auprès des services de santé
Près d’un tiers des victimes font des démarches auprès des professionnel-le-s de santé, ce
pourcentage est aussi en baisse de 3% par rapport à 2009.
Parmi celles qui ont effectué des démarches de santé,
ƒ 62,5% obtiennent un certificat médical soit près de 17% de l’ensemble des victimes (rappel
N= 15231).
Parmi celles qui ont eu un certificat médical
ƒ 41,3% des victimes ont fait reconnaître une incapacité totale de travail (ITT).
7.3
Les démarches auprès des services de justice
Globalement le pourcentage de démarches auprès des services de justice reste stable.
L’analyse de cet indicateur en période de campagnes médiatiques, montre une tendance plus
marquée vers des démarches judiciaires sur la fin de l’année 2010, ce qui peut s’expliquer par la
parution et la médiatisation du décret n° 2010-1134 du 29 septembre 2010 relatif à la procédure
civile de protection des victimes de violences au sein des couples.
13
14
Document réalisé par :
Pascale CARAYON, Chèfe de projet Observatoire
Avec la contribution,
des écoutantes du service « 3919 - Violences Conjugales Info » ;
de Christine Clamens, directrice ;
de Françoise Brié et Nicole Crépeau vice-présidentes.
Reproduction autorisée avec mention de la source :
« Fédération Nationale Solidarité Femmes – www.solidaritefemmes.asso.fr »
15
3919
VIOLENCES CONJUGALES INFO
(appel gratuit depuis un téléphone fixe)
Du lundi au samedi, de 8h à 22h
Les jours fériés de 10h à 20h
(sauf les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre)
Permettre aux femmes de sortir du silence et l’isolement est
essentiel à la lutte contre les violences conjugales.
Depuis 19 ans la FNSF a développé une expertise en matière
d’écoute nationale destinée aux femmes victimes. En effet en 1992
est créée la première plate-forme d’écoute téléphonique pour les
victimes de violence conjugales. En 2007, cette plate-forme devient
le 3919 – violences conjugales info.
C'est un numéro d'appel anonyme. Ce n'est pas un numéro d'appel
d'urgence*.
Une équipe de 24 écoutantes professionnelles assure une écoute
bienveillante.
L'écoutante instaure un climat de confiance qui permet à la
personne de parler de la situation qui l'amène, de clarifier l'analyse
qu'elle en fait.
L'objectif de cette écoute est de permettre à la personne, grâce à
une information appropriée, d’entamer des démarches.
La personne qui appelle peut aussi être orientée vers une
association spécialisée.
* En cas d'urgence, appelez la police ou la gendarmerie, en composant le
17 (ou le 112 d'un portable, appel gratuit).
Avec le soutien du

Extrait Rapport données générales VCI 2010_25juillet11

Transcription

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