Mon vécu

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Mon vécu
Mon vécu
« Depuis mon arrestation, l’angoisse et la peur sont devenues mon quotidien. Je n’ose plus
sortir. Je suis angoissé tous les matins en me levant pour aller en cours car j’ai peur d’être
expulsé, peur de me réveiller un jour et de me dire que je ne suis plus avec les miens. Vivre dans
mon pays, ce n’est pas ce qui m’angoisse le plus, j’ai juste peur de vivre loin de ma famille, mon
frère, ma sœur, mon père et ma grand-mère, les personnes qui ont donné un sens à ma vie.
De plus, depuis mon arrivée en France, j’ai tout fait pour m’intégrer, m’adapter et construire.
Mais ce que je n’avais jamais pensé, c’est que ce pays n’avait peut-être pas autant besoin de
moi comme j’ai besoin de lui, que ce pays ne s’est peut-être pas attaché à moi comme moi je
me suis attaché à lui, car toutes mes attaches et tous ceux pour qui je ne cesserai jamais de
me battre sont dans ce pays. Et aujourd’hui, je continuerai à me battre en espérant qu’un jour,
je serai régularisé et que je pourrai alors vivre comme tous les autres, sans crainte. »
Hafidh vient d’Algérie. Il est arrivé en France à l’âge de 16 ans et a vécu avec son frère. Il avait
21 ans quand il a écrit ce texte. Depuis, il est marié, est devenu père de famille et a ses papiers.
Photo : © Réseau Education Sans Frontières (RESF). Cette photo montre un rassemblement de lycéens
demandant les papiers d’un camarade de classe. RESF aide régulièrement à la mobilisation pour demander des
permis de résidence et a aussi partagé l’histoire de Hafidh avec PICUM.
Source : Réseau Education Sans Frontières : ‘La plume sans papier’.

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