Endettement extérieur et efficience productive dans les pays en
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Endettement extérieur et efficience productive dans les pays en
Proposition pour la 2ème Conférence Euro-Africaine en Finance et Economie (CEAFE) Thème : Economie Internationale Endettement extérieur et efficience productive dans les pays en développement Imed DRINE IHEC Sousse (Tunisie) & Mahmoud Sami NABI * LEGI - Ecole Polytechnique de Tunisie & IHEC Sousse (Tunisie) L’endettement extérieur est-il devenu une source d’inefficience économique pour les pays en développement au cours des dernières décennies? Dans la partie théorique du papier nous montrons que le surendettement extérieur peut accroître la taille du secteur informel au dépend d’un secteur formel plus efficient. Par ce canal l’endettement extérieur diminue l’efficience productive d’une économie. Ensuite, dans la partie empirique nous utilisons la méthode de la frontière de production stochastique pour tester l’effet de l’endettement extérieur sur l’efficience productive d’un échantillon de 28 pays en développement entre 1970 et 2002. Il s’avère que l’accroissement en niveau de 1% du ratio de la dette extérieure par le PIB réduit l’efficience productive de 2,5% et que l’augmentation en niveau de 1% de la part de la dette publique dans l’endettement extérieur augmente l’efficience productive de 1,3%. Ces résultats sont enfin interprétés sur la base du modèle théorique. Classification JEL : F34, O17, O40 Mots clés : dette extérieure, efficience productive, secteurs formel et informels * Auteur chargé de la correspondance. Adresse : LEGI — Ecole Polytechnique de Tunisie B.P. 743, 2078 - LA MARSA. TUNISIE — Tél. : +216 71 774 611 — Fax : +216 71 748 843 E-mail : [email protected] 1. INTRODUCTION 1 2 Introduction Au cours des dernières décennies le stock et le service de la dette extérieure des pays en développement ont augmenté de manière continue. Fig. 1 — Evolution de la dette des pays en développement (source des données : CNUDST) Considérant un échantillon de 28 pays en développement, nos calculs1 montrent que le ratio de la dette extérieure par le PIB a passé de 31, 6% au cours de la période 1970 − 1974 à environ 60% au cours de la période 2000 − 2002. En même temps, la croissance annuelle moyenne a passé de 6, 8% à 0, 22% pour les mêmes périodes. Ces observations soulèvent la question suivante : L’endettement extérieur est-il devenu un frein au développement pour ces pays ? La relation entre l’endettement extérieur et la croissance économique n’est pas un thème nouveau. Avramovic (1964) établit la théorie du cycle de la dette en distinguant trois étapes. D’abord, l’épargne intérieure est insuffisante pour satisfaire les besoins de financement et la dette extérieure permet de financer partiellement les investissements et de payer les intérêts du stock de la dette. Ensuite, l’épargne intérieure augmente et permet de financer une partie importante des investissements, mais elle est encore insuffisante, d’autant plus que le poids des intérêts et l’amortissement de la dette se fait sentir. La dette continue donc à croître et ce, jusqu’au seuil culminant où il cesse d’augmenter. Enfin, la dette amorce son déclin et l’épargne 1 Les pays sont présentés dans la partie empirique. Nos calculs se basent sur les statistiques WDI. 1. INTRODUCTION 3 intérieure est supérieure à l’investissement. Cette théorie est insuffisante vue que la plus part des pays en développement semblent piégés dans la première étape du cycle avec une explosion de la dette et des performances économiques médiocres. Plus récemment, de nouveaux travaux tels que Krugman (1988), Sachs (1989) et Cohen (1992) ont donné naissance à la théorie de la dette excessive (debt overhang). Cette théorie établit qu’à partir d’un certain seuil la dette extérieure décourage la consommation et l’investissement, et par conséquent limite la croissance économique. Dans une étude empirique portant sur 93 pays en développement sur la période 19691998, Patillo et al. (2002) trouvent un effet non -linéaire de la dette extérieure sur la croissance. Lorsque le ratio de la dette par le PIB est supérieur à un seuil entre 35% et 40% l’effet moyen de la dette sur la croissance est négatif alors qu’il est positif pour un niveau inférieur. Dans un deuxième papier Patillo et al. (2004) ils analysent empiriquement les canaux à travers lesquels l’endettement extérieur affecte la croissance économique. Leur étude empirique porte sur un échantillon de 61 pays en développement entre 1969 et 1998. Ils trouvent que l’impact négatif de la dette sur la croissance est dû aux effets négatifs sur l’accumulation du capital physique (1/3 de contribution en moyenne) et aux effets négatifs sur la productivité globale des facteurs (2/3 de contribution en moyenne). L’explication donnée au premier effet est la suivante : lorsque la dette extérieure devient excessive, les investisseurs qui anticipent une augmentation progressive des taxes pour le remboursement de la dette diminuent leurs investissements ce qui ralentie la dynamique d’accumulation du capital. L’explication donnée au deuxième effet est liée à la baisse de la productivité globale des facteurs : le gouvernement peut décider de ne pas réaliser des réformes économiques difficiles et coûteuses jugeant que les bénéfices futurs en terme de production nationale plus élevée vont servir les créanciers étrangers. Cette faiblesse de l’environnement économique affecte l’efficacité de l’allocation des capitaux et la qualité des investissements ce qui ralentie la productivité globale. Dans la partie théorique de ce papier on propose un modèle théorique fournissant une explication originale aux deux effets identifiés par Patillo et al (2004). Ceci est fait en introduisant un aspect important des pays en développement qui n’a pas encore été pris en compte dans la littérature portant sur l’endettement extérieur : il s’agit du secteur informel de l’économie. Chickering et Salahdine (1991) affirment que le secteur informel emploie entre 35% et 65% de la population active et produit entre 20% et 40% du PIB dans les pays en développement. Selon les estimations de Friedman et al. (2000) la taille du secteur informel dans l’économie est d’environ 68% en Égypte, 39% en Malaisie, 76% au Nigeria, 71% en Thaïlande, 45% en Tunisie, etc. Dans notre modèle un surendettement extérieur peut inciter le gouvernement à augmenter la taxe sur les bénéfices ce qui augmente la taille du secteur informel et réduit la taille du secteur formel qui est le plus efficient. Par ce canal l’endettement 2. MODÈLE THÉORIQUE 4 extérieur peut diminuer l’efficience productive de l’économie. C’est ensuite dans la partie empirique du papier que l’on emploie pour (la première fois à notre connaissance) la méthode de la frontière de production stochastique pour tester l’effet de l’endettement extérieur sur l’efficience productive d’un échantillon de 28 pays en développement (dont 8 pays africains) entre 1970 et 2002. 2 2.1 Modèle théorique L’environnement économique L’horizon de l’économie est infini et le temps est divisé en périodes discrètes indexées par t = 0, 1, 2, ...La date t correspond au début de la période t + 1 et à la fin de la période t. L’économie est dotée d’un secteur de formation du capital humain et de deux secteurs de production ayant des technologies différentes. Le premier fabrique un bien de consommation (bien final) à l’aide du capital physique, du capital humain et du travail. Le deuxième fabrique un bien d’investissement (ou capital) à l’aide du bien de consommation uniquement. Le modèle est à générations imbriquées. Chaque génération est composée d’un continuum d’agents uniformément répartis sur un intervalle [0, 1] et vivant trois périodes. Un agent se forme lorsqu’il est jeune, travaille dans le secteur final lorsqu’il est adulte et obtient un salaire à la fin de sa deuxième période de vie. On suppose qu’il ne consomme qu’à la fin de la troisième période et qu’il utilise tout son salaire pour entreprendre un projet d’investissement (produisant le bien d’investissement). Ce projet peut être "formel" ou "informel". Dans le cas d’un projet formel, l’entrepreneur paye l’impôt au gouvernement et peut bénéficier d’un financement extérieur. Par contre, un entrepreneur "informel" s’évade de l’imposition en supportant un coût d’évasion et autofinance l’intégralité de son projet. 2.2 Les technologies de production 2.2.1 Le secteur du bien de consommation Le bien de consommation est un bien échangeable. Il est produit à partir d’une combinaison de facteurs substituables : le capital physique, le capital humain et le travail. Elle est caractérisée par une fonction de production de type Cobb-Douglas et un cycle de production qui dure une période : Yt = At (Kt )α (Ht )δ (Lt )1−α−δ où Ht représente le niveau du capital humain dans l’économie (que l’on peut exprimer comme le produit du capital humain par tête et de la population active : ht Lt . Cette fonction de production exhibe que les rendements des facteurs de production soient constants mais intègre une externalité At qui induit des effets d’échelle sur les rendements des facteurs. Cette externalité traduit un effet technologique dépendant du stock de capital agrégé kt = Kt /Lt et des dépenses publiques par tête 2. MODÈLE THÉORIQUE 5 disponible depuis la période précédente gt−1 = Gt−1 /Lt−1 de la manière suivante : 1−α At = (gt−1 )ε kt . Le paramètre ε vérifie 0 < ε ≤ 1 et représente le niveau de l’externalité des dépenses publiques. Exprimé par tête la production du bien échangeable est donnée par yt = (gt−1 )ε kt (ht )δ (1) Pour la simplification des calculs on suppose que la dépréciation totale du capital physique au cours d’une période qui est aussi la durée du cycle de production. La production est entièrement reversée aux salariés (les adultes) et aux producteurs du bien d’investissement (les entrepreneurs). Les prix des facteurs de production sont égales à leur productivités marginales en terme de biens de consommation et sont donnés par ρt = α (gt−1 )ε (ht )δ ε (2) δ wt = (gt−1 ) kt (ht ) 2.2.2 Le secteur du bien d’investissement Le bien d’investissement est un bien intermédiaire nécessaire à la production du bien de consommation. Sa production est obtenue grâce à la réalisation de projets d’investissement qui peuvent être formels ou informels. La technologie de production est linéaire avec une productivité (a) pour les projets formels. Les projets informels sont moins productifs. Cela peut se justifier par le coût d’anti-détection supporté par l’entrepreneur informel en vue d’éviter d’être détecté par les autorités publiques (Fortin et al. (1997)). On suppose que les entrepreneurs sont hétérogènes par rapport au coût d’anti-sélection. Cela se traduit par des productivités différentes. La productivité du projet informel réalisé par un agent j est θj a avec θj distribué sur [0, 1] selon la densité f (θ). Dans le cas où le coût d’anti-détection est nul, le projet informel a la même productivité que le projet formel (θj = 1). 2.3 Les agents et les décisions d’investissement Chaque génération est constituée d’un continuum [0, 1] d’agents. Nous supposons qu’une génération initiale composée de "vieux" agents ainsi qu’une génération d’"adultes" coexistent, à la période 0, avec les jeunes agents. Les vieux de la génération initiale détiennent un stock de capital k0 à t = 0 alors que ses adultes détiennent un stock de capital k1 à t = 1. Un agent de la génération t − 2 (né à la date t − 2) se forme durant sa première période de vie et se trouve à la date t − 1 doté d’une unité de travail ayant une qualification ht−1 . Le niveau de la qualification de la génération t − 2 dépend de 2. MODÈLE THÉORIQUE 6 celui de la génération précédente ht−2 et du rendement du secteur de formation du capital humain. Cette relation est du type ht−2 = (1 + σ)ht−1 où σ est le rendement de l’unité de temps investie2 par l’agent pour se former. L’agent offre l’unité de travail inélastiquement au secteur de production du bien de consommation (l’offre totale de travail à chaque période est alors L = 1). En conséquence de son travail, l’agent reçoit un salaire wt à la fin de sa deuxième période de vie. La relation (2) montre que cette rémunération dépend de sa qualification, du stade de développement et des dépenses publiques. Pour simplifier le modèle, on suppose que l’agent ne consomme qu’à la fin de la troisième période évitant ainsi de prendre en compte l’arbitrage entre consommation et investissement à la fin de la deuxième période. L’arbitrage que l’on modélise et qui est le plus important pour notre problématique est celui que l’agent fait entre investir son salaire dans un projet formel ou l’investir dans un projet informel. Selon le choix effectué, le projet lui génère un bénéfice lui permettant de consommer à la fin de sa troisième période de vie. Entreprendre un projet formel En entreprenant un projet formel, l’agent peut compléter son propre financement wt par un emprunt extérieur d’un montant dft en biens de consommation dont le taux d’intérêt est fixé sur les marchés internationaux des capitaux ; on note r∗ le facteur d’intérêt. Par ailleurs, il doit payer au gouvernement l’impôt sur le bénéfice au taux τ que l’on ´ exogène. Le projet produit ³ considère f f le bien d’investissement en quantité κt+1 = a wt + dt . N’étant pas consommable, cette quantité est vendue au secteur final, à la date t + 1, en contre partie du bien de consommation au prix ρt+1 en termes du bien de consommation. L’entrepreneur du projet formel aura finalement ρt+1 κft+1 biens de consommation. Ainsi, l’endettement extérieur n’est profitable que sous la condition ρt+1 a > r∗ . Le profit brut de l’entrepreneur formel est alors π ft+1 = ρt+1 κft+1 − r∗ dft alors que le profit net d’impôt est (1 − τ ) π ft+1 . Entreprendre un projet informel En entreprenant un projet informel, l’agent j autofinance son projet et ne paye pas l’impôt sur le bénéfice en supportant des coûts d’anti-détection. Le projet produit le bien d’investissement en quantité κjt+1 = θj awt . Après la vente au secteur final, l’agent réalise un profit πjt+1 = ρt+1 κjt+1 . Le choix des agents L’agent entreprend le projet qui lui génère le plus de profit. Ainsi à la date t, les projets informels sont réalisés par les agents vérifiant π jt+1 ≥ (1 − τ ) π ft+1 . En utilisant les expressions des profits précédemment établies, il s’en suit que l’ensemble des entrepreneurs informels est donné par {j tel que θj ∈ [θ∗t , 1]} où 2 L’introduction d’un arbitrage formation/loisir n’est pas nécessaire pour notre problématique. 2. MODÈLE THÉORIQUE 7 θ∗t = (1 − τ )[1 + (1 − r∗ dft ) ] aρt+1 wt (3) De manière équivalente l’ensemble des entrepreneurs formels est composé des agents qui supportent des coûts d’antidétection suffisamment élevés qu’il est plus intéressant pour eux d’entreprendre des projets formels ; cet ensemble est alors donné par {j tel que θj ∈ [0, θ∗t ]} . On peut maintenant déterminer la quantité du bien d’investissement (capital) kt+1 disponible à la date t+1. C’est la somme des quantités produites par les projets d’investissement formels et les projets informels : Z 1 ∗ f κjt+1 f (θi )dθi (4) kt+1 = θt κt+1 + θ∗t 2.4 Le gouvernement A la date t qui marque le début de la période t + 1, le stock accumulé de dette extérieure publique de l’économie (en terme du bien échangeable) est donné par Dtg et l’économie a accès à une nouvelle ligne de crédit extérieur d’un montant d. On suppose qu’initialement l’économie n’est pas endettée : D0g = 0 .Le gouvernement dispose de deux instruments de gestion de la dette extérieure. Le premier concerne la part λt du nouveau crédit extérieur qu’il va allouer à ses dépenses budgétaires et par conséquent la part 1 − λt à allouer au secteur privé. Ainsi, on a dgt = λt d et dft = (1 − λt ) d. Notons que tant que le rendement des projets d’investissements est inférieur au coût du financement extérieur (ρt+1 a < r∗ ) les entrepreneurs n’ont pas intérêt au financement extérieur : λt = 1. C’est notamment le cas lorsque l’économie n’a pas encore accumulé suffisamment de capital humain puisque ρt+1 = α (gt )ε (ht+1 )δ . Le deuxième instrument concerne la fraction γ t ≤ 1 du stock de la dette à rembourser. A la date t, les ressources du gouvernement proviennent des recettes de l’imposition de la proportion θ∗t−1 des entrepreneurs formels de la période t − 1 et de la nouvelle dette publique dgt . Ses ressources sont partagées entre les dépenses publiques et le service de la dette. L’équilibre entre les recettes et les dépenses du gouvernement nous permet d’obtenir θ∗t−1 τ π ft + dgt − γ t Dtg = gt (5) Quant à la dynamique de la dette extérieure, elle est donnée par g = r∗ [(1 − γ t )Dtg + dgt ] Dt+1 (6) Cette relation permet d’obtenir une condition suffisante pour que la dette extérieure soit explosive. C’est lorsque la part remboursée à chaque période vérifie γ t < 1 − 1/r∗ . 2. MODÈLE THÉORIQUE 2.5 8 Gestion de la dette et efficience productive L’efficience productive à la date t + 1 que l’on note ϕt+1 est défine par le rapport entre la production effective par tête de l’économie yt+1 et sa production potentielle notée y t+1 . Elle s’exprime comme suit ϕt+1 = yt+1 /y t+1 et peut s’écrire en utilisant (1) de la manière suivante ϕt+1 (gt )ε kt+1 = (gt )ε kt+1 (7) L’efficience productive est donc égale à 1 lorsque les ressources disponibles durant le cycle de production sont utilisées de manière optimale. Les ressources du secteur privé ont une composante intérieure égale à la capacité d’autofinancement wt et une composante externe égale à la dette extérieure privée (1 − λt ) d. Les ressources du gouvernement allouées au secteur final sont égales à ses dépenses publiques gt et sont données par la relation (5). Ainsi, les ressources totales de l’économie pour le cycle de production de la période t + 1 sont égales à wt + θ∗t−1 τ πft + d − γ t Dtg . Effet direct de la gestion de la dette Pour les pays en développement où le gouvernement contrôle l’accès à l’endettement extérieur, le secteur privé peut être contraint à un niveau d’endettement extérieur sous-optimal au profit d’un surendettement public. Dans la suite, nous essayons de montrer en utilisant notre modèle qu’une allocation sous-optimale de la dette extérieure entre le secteur public et le secteur privé constitue une source d’inefficience productive. La partie wt des ressources intérieures est partagée entre la proportion θ∗t des projets formels et la proportion 1 − θ∗t des projets informels. La relation (3) montre que la taille du secteur formel (et donc celle du secteur informel) dépend de la dette privée dft = λt d et des dépenses budgétaires (à travers le prix relatif du capital ρt+1 ). Étant donné que les projets informels sont moins productifs que les projets formels, une mauvaise allocation de la dette peut réduire l’efficience productive en augmentant la taille du secteur informel au détriment du secteur formel. De plus, une part plus élevée du crédit extérieur en faveur des dépenses publiques se fait au dépend de l’investissement privé. Deux effets opposés sont en jeu. D’une part, des dépenses publiques plus élevées génèrent plus d’externalités positives et exercent par ce biais un effet positif sur la production. D’autre part, la réduction de l’investissement privé réduit le capital physique disponible pour la production du bien final et l’effet est dans ce cas négatif. Il y a donc une allocation optimale définie par λt qui maximise l’effet résultant. Le problème du gouvernement consiste à maximiser l’efficience productive de l’économie en diminuant (stabilisant) le stock de la dette extérieure. La part optimale λt de la dette extérieure allouée aux dépenses publiques est alors solution du problème suivant : 3. ANALYSE EMPIRIQUE ⎧ max (gt )ε kt+1 ⎪ ⎪ ⎪ ⎨ λt ,γ t sc ⎪ θ∗ τ π ft + λt d = γ t Dtg + gt ⎪ ⎪ ⎩ t−1 g Dt+1 ≤ Dtg 9 (8) Effet indirect de la gestion de la dette On se place ici dans le cas où le gouvernement maximise l’efficience productive de son économie sans se soucier de l’évolution du stock de la dette extérieure. Dans ce cas, γ t n’est plus une variable de g maximisation de la fonction objectif dans (8) et la contrainte Dt+1 ≤ Dtg est relaxée. Il existe ainsi, une autre source d’inefficience productive liée à l’accumulation du stock de la dette extérieure. En effet, l’économie risque de se trouver avec un stock de dette extérieure suffisamment élevé qui oblige le gouvernement, dans un premier stade, à augmenter la part de l’endettement extérieur publique au delà de ce qui est optimal (λt > λt ). Cette accumulation de la dette publique peut ramener à un deuxième stade, où le service de la dette engrange de plus une partie des recettes fiscales (voir (5)). Le gouvernement peut alors être amené à augmenter l’impôt sur les bénéfices. En conséquence, la taille du secteur informel augmente sous ce deuxième effet puisque d’après (3) on a ∂(1−θ∗t )/∂τ > 0. En conséquence, l’efficience productive de l’économie diminue encore plus. 3 Analyse empirique L’objectif de cette partie est de vérifier empiriquement la pertinence des effets direct et indirect (que l’on vient d’exposer dans la partie théorique) de la mauvaise gestion de l’endettement extérieur sur l’efficience productive de l’économie en utilisant une approche non encore appliquée à ce thème. 3.1 Méthodologie On utilise la méthode de la frontière de production stochastique avec effet d’inefficience variable telle que proposée par Battese et Coelli (1995). La frontière de production stochastique consiste à construire à partir des meilleures pratiques des pays considérés une frontière de production qui permet de calculer, pour un pays donné à une date donnée, son output potentiel pour une technologie et des quantités de facteurs de production données. L’inefficience productive (inefficience technique) est définie comme étant l’écart entre l’output potentiel et l’output effectif. Il s’agit alors de tester si l’inefficience productive dépend du niveau de l’endettement extérieur (mesuré par le rapport dette/PIB) et de l’allocation de la dette extérieure entre la dette publique et la dette privée (mesurée par le rapport dette publique/dette privée noté λ) telle que l’on a analysé dans la partie théorique. 3. ANALYSE EMPIRIQUE 10 En considérant une fonction de production à trois variables à savoir le capital physique, le capital humain et le travail, la frontière est estimée à partir du modèle suivant : Yit = AKitγ Hitδ L1−γ−δ exp(Vit − Uit ) it avec i = 1......, N et t = 1, ...., T (9) avec Yit le PIB, Kit le stock de capital physique, Hit le stock du capital humain et Lit la population active du ième pays à la date t. Le terme Vit est un terme d’erreur identiquement et indépendamment distribués suivant la distribution N(0, σ 2v ). Le terme Uit est un terme d’erreur non négatif indépendant de Vit et représentant l’inefficience productive (technique). Il est distribué indépendamment comme la troncature à zéro de la loi N(mit , σ 2u ) avec mit expliqué par le ratio de la dette extérieure par le PIB et la part de la dette extérieure allouée au secteur publique : mit = µ0 + µ1 Dit + µ2 λit Yit (10) On peut réécrire l’équation (9) en fonction des variables logarithmiques par tête comme suit : ln yit = γ 0 + γ ln(kit ) + δ ln(hit ) + Vjt − Ujt (11) A partir de l’équation (9) l’efficience productive est donnée par ϕit = e−U it (12) Notons que ϕit ∈ ]0, 1] traduisant que plus un pays est efficient dans l’utilisation de ces facteurs de production plus sa production effective (tenant en compte des chocs aléatoires modélisés par Vit ) s’approche de sa production potentielle égale à AKitγ Hitδ L1−γ−δ . it 3.2 Données Notre analyse empirique porte sur un échantillon de 28 pays en développement3 sur la période de 1970-2002. Les données sont regroupées en des sous périodes de 5 ans, soit 7 périodes d’étude. A partir de la base de données WDI de la banque mondiale nous obtenons les données concernant les variables Yit , Lit , Dit et λit . Pour obtenir le stock de capital humain par tête hit nous suivons l’approche de Collins and Bosworth (2003) qui suppose la formulation suivante Hit = hit Lit avec hit = (1, 07)sit où sit désigne le nombre moyen d’années d’études que l’on obtient à partir de Barro-Lee (2000). Cette hypothèse signifie qu’une année d’études supplémentaire 3 Bangladesh, Brésil, Cameroun, Columbia, Costa rica, Rep. Dominicaine, Égypte, Équateur, Guatemala, Inde, Indonésie, Kenya, Malawi , Malaisie , Mali, Mexique, Pakistan , Panama, Paraguay, Rwanda, Sénégal, Soudan, Sri lanka, Thaïlande, Trinidad & Tobago, Tunisie, Turquie et Uruguay. 3. ANALYSE EMPIRIQUE 11 en moyenne par travailleur engendre une augmentation de 7% du capital humain. Enfin, pour construire le stock de capital physique nous avons suivi l’approche de Collins and Bosworth (2003) en utilisant le stock de capital initial de l’année 1970 (obtenu à partir de la base de données Nehru et Dhareshwar (1993)) et la méthode d’inventaire en employant les données concernant la formation brute du capital fixe (à partir de la base de données WDI) et en supposant une dépréciation annuelle de 4%. 3.3 Résultats 3.3.1 Statistiques descriptives Dans le tableau suivant nous présentons le niveau d’endettement, la part de la dette publique dans la dette extérieure totale et l’efficience productive obtenus pour 4 groupes4 de pays classés en fonction de leur efficience productive moyenne sur toute la période. Tableau 1 : Statistiques descriptives Gr 1 Dt P IBt λt ϕt Gr 2 Dt P IBt λt ϕt Gr 3 Dt P IBt λt ϕt 4 70 − 74 33, 4 78, 7 0, 83 75 − 79 50, 7 74 0, 76 80 − 84 72, 8 74, 7 0, 68 85 − 89 95 78, 7 0, 62 90 − 94 110, 5 77, 2 0, 57 95 − 99 97, 2 81, 6 0, 62 00 − 02 87, 6 80, 5 0, 64 Moy 78, 2 77, 9 0, 68 E.type 25, 5 2, 6 0, 08 70 − 74 26, 3 73, 9 0, 86 75 − 79 32, 3 70, 5 0, 84 80 − 84 50, 6 71, 7 0, 79 85 − 89 61, 9 76, 2 0, 76 90 − 94 52, 8 71 0, 78 95 − 99 63, 4 65, 6 0, 73 00 − 02 63, 5 67, 9 0, 74 Moy 50, 1 71 0, 78 E.type 14 3, 2 0, 04 70 − 74 16, 3 66 0, 89 75 − 79 23, 6 65, 9 0, 87 80 − 84 35, 7 71 0, 83 85 − 89 50, 2 81, 1 0, 80 90 − 94 46, 9 77, 5 0, 81 95 − 99 46, 3 69, 9 0, 80 00 − 02 50 65, 1 0, 78 Moy 38, 4 70, 9 0, 83 E.type 12, 6 5, 7 0, 03 Le premier groupe qui a l’efficience productive la moins élevée comporte les pays suivants : Soudan, Malawi, Panama, Équateur, Malawi , Égypte, Kenya. Les pays du deuxième groupe sont : Uruguay, Tunisie, Thaïlande, Malaisie, Indonésie, Sénégal, Cameroun, Pakistan, Costa Rica. Les pays du troisième groupe sont : Sri Lanka, Brésil, Rep. Dominicaine, Mexique, Turquie, Rwanda. Les pays du quatrième groupe : Colombie, Trinidad & Tobago, Paraguay, Guatemala, Bangladesh, Inde. 3. ANALYSE EMPIRIQUE Gr 4 Dt P IBt λt ϕt 70 − 74 16, 6 80, 8 0, 90 75 − 79 16, 4 73 0, 89 12 80 − 84 21 74 0, 88 85 − 89 38, 9 84, 5 0, 84 90 − 94 36, 9 81, 5 0, 84 95 − 99 31, 5 73, 2 0, 85 00 − 02 32, 2 75, 2 0, 85 Moy 27, 6 77, 5 0, 86 Tout d’abord, il semble que les pays qui sont les plus endettés sont ceux qui ont l’inefficience productive la plus élevée. Nous remarquons aussi que pour l’ensemble des pays le taux d’endettement a évolué selon une courbe en V inversé ; le seuil est atteint vers la fin des années 1980 et le début des années 1990. Ceci peut être expliqué par les efforts entrepris par ces pays dans le cadre des plans d’ajustements structurels pour réduire leurs taux d’endettement suite à la hausse excessive du niveau de la dette. Le rapport dette publique/ dette privée a poursuivi a peu près la même trajectoire et nous remarquons une tendance à la baisse qui commence dès le début des années 1990. La réduction de la part de l’endettement publique s’inscrit dans le même cadre de la maîtrise de la dette par une privatisation accrue de l’économie. Parallèlement, pour la plupart des groupes l’évolution de l’efficience productive est similaire à une courbe en V. 3.3.2 Résultats de l’estimation Afin de tenir compte d’une éventuelle relation non linéaire entre le taux d’endettement et l’efficience productive nous avons décomposé notre échantillon en deux sous périodes : 1970-1989 et 1990-2002. Les résultats de l’estimation sont présentés dans le tableau suivant. Tableau 2 : Résultats de l’estimation5 γ0 3, 3 (0, 55)∗∗∗ γ 0, 23 (0, 06)∗∗∗ δ 0, 21 (0, 11)∗ µ0 µ1 −2, 1 2, 5 (1, 4) (0, 96)∗∗ µ2 −1, 3 (0, 68)∗ σ 2u 1, 4 (0, 39)∗∗∗ Nous pouvons remarquer que la relation entre l’inefficience (Ut ) d’une part et le taux d’endettement et la répartition de la dette entre publique et privé d’autre part est significative : l’accroissement de l’endettement contribue à l’augmentation de l’inefficience (baisse de l’efficience) productive alors que l’accroissement de la part de la dette publique agit dans le sens opposé. Cette relation peut être traduite mathématiquement à partir des équations (10) et (12) comme suit : µ ¶ ∆ϕt Dt + 1, 3 ∆(λt ) ≈ −2, 5 ∆ (13) ϕt Yt 5 Les valeurs entre parenthèses sont les écarts types. E.type 8, 2 4, 3 0, 02 3. ANALYSE EMPIRIQUE 3.3.3 13 Interprétations D’abord, commençons par illustrer graphiquement l’évolution de l’endettement extérieur et de l’efficience productive pour tout l’échantillon. La figure 2 illustre le résultat qui découle de la relation (13) : Durant la période 1970 − 2002 et en moyenne, tout accroissement en niveau de 1% du ratio de l’endettement extérieur réduit l’efficience productive (et donc le PIB) de 2, 5% et toute augmentation en niveau de 1% de la part de la dette publique dans l’endettement extérieur augmente l’efficience productive de 1, 3%. Effet indirect positif Effet direct negatif > Effet indirect negatif > Effet direct positif Effet indirect negatif (augmentation reelle ou anticipee de l’impot) Effet indirect positif (baisse de la pression sur les depenses publiques) Fig. 2 — Evolution de l’endettement extérieur et de l’efficience productive Comment peut-on interpréter ces résultats en relation avec les scénarios établis dans la première partie de l’article ? Pour la période 1970 − 1989, nous remarquons que le niveau de la dette extérieure augmente pour atteindre son maximum à la fin des années quatre-vingt. Cet endettement est principalement publique dès le départ et la part de la dette publique augmente durant la troisième et quatrième période pour atteindre le seuil de 80% à la fin des années quatre-vingt. Cette évolution s’accompagne d’une baisse continue de l’efficience productive. Les deux effets directs et indirects qu’on a définit dans la section 2.5 semblent pertinents dans l’explication de ces faits. Il y a manifestement un surendettement extérieur publique (λ > λ) croissant 4. CONCLUSION 14 durant la période 1970 − 1989 qui est responsable en grande partie de la baisse continue de l’efficience productive. Mais comment interpréter le résultat économétrique montrant un impact positif sur l’efficience productive de l’augmentation de la part de la dette publique durant cette période ? S’il n’y a pas de surendettement publique on aurait pu interpréter cet impact par l’effet direct. Autrement dit, on aurait pu dire que la part de la dette publique augmente et se rapproche de son niveau optimal λ ce qui augmente l’efficience productive. Or, on est plus tôt dès le départ dans la situation λ > λ et donc toute augmentation de λ engendre un effet direct négatif. La seule explication en cohérence avec notre modélisation théorique serait l’existence d’un effet indirect positif dominant du surendettement publique de manière à ce que l’effet résultant soit positif. Durant la période 1970−1984 les flux nets de capitaux sont faibles et deviennent même négatifs durant la période 1984 − 1989 (voir figure 1). Cela signifie que les pays consacrent une partie importante de leur nouvelle dette pour le service du stock de la dette augmentant ainsi ce dernier. Cela pourrait indiquer qu’il y a un effet indirect avec recours du gouvernement à l’augmentation de l’impôt. Or, on a vu que l’augmentation du niveau de l’imposition réduit l’efficience productive de l’économie. Ainsi, plus la marge de recours à l’endettement extérieur est élevée (λ élevée) moins élevé sera l’augmentation du niveau de l’imposition. Pour la période 1990 − 2002, nous remarquons que le ratio de la dette extérieure par le PIB diminue pour l’ensemble de l’échantillon et passe de 62, 54% durant la période 1990 − 1994 à 59, 92% durant la période 2000 − 2002. Parallèlement, la part de la dette publique diminue et passe de 76, 19% à 72% pour la même période. Quant à l’efficience productive elle égale à 74% pour les périodes 1990−1994 et 1995−1999 et 75% pour les périodes 2000 − 2002. Econométriquement, il y a compensation de l’effet positif de la baisse du niveau de la dette extérieure par l’effet négatif de la baisse de la part de la dette publique. Là aussi, on peut interpréter l’effet négatif de la baisse de la part de la dette publique comme la résultante de deux effets. D’une part, la diminution de la part de la dette extérieure publique engendre un effet direct positif (λ diminue et se rapproche de λ). D’autre part, elle engendre un effet indirect négatif dû aux difficultés du gouvernement à contracter de nouvelles dettes ce qui pourrait l’inciter à recourir plus à l’augmentation du niveau d’imposition. 4 Conclusion Dans la partie théorique du papier nous avons présenté deux effets négatifs de la mauvaise gestion de la dette extérieure sur l’efficience productive de l’économie. Premièrement, un effet direct dû à une mauvaise allocation de l’endettement extérieur entre les dépenses publiques et l’investissement privé. Cet effet est pertinent dans les économies où le gouvernement contrôlant l’accès à l’endettement extérieur contraint l’endettement du secteur privé au profit d’un surendettement public Cette 4. CONCLUSION 15 allocation sous-optimale de la dette extérieure réduit le potentiel de croissance de l’économie. Deuxièmement, un effet indirect tel que l’accumulation d’un stock de dette extérieure publique improductive incite le gouvernement à augmenter la taxe sur les bénéfices engendrant ainsi un accroissement de la taille du secteur informel de l’économie au dépend d’un secteur formel plus efficient. Dans la partie empirique du papier on a utilisé la méthode de la frontière de production stochastique pour tester l’effet de l’endettement extérieur sur l’efficience productive d’un échantillon de 28 pays en développement entre 1970 et 2002. Nous avons montré qu’en moyenne, tout accroissement en niveau de 1% du ratio de l’endettement extérieur par le PIB réduit l’efficience productive de 2,5% et toute augmentation en niveau de 1% de la part de la dette publique dans l’endettement extérieur augmente l’efficience productive de 1,3%. Ces résultats ont été interprétés sur la base des effets directs et indirects. En conclusion, le contrôle du ratio de la dette extérieure par le PIB doit être complété par le contrôle de l’allocation de la dette extérieure entre le secteur publique et le secteur privé. Il faut aussi tenir compte de la sensibilité de la taille du secteur informel à l’augmentation des impôts sur les bénéfices lors de la mise en oeuvre d’une politique de réduction de l’endettement extérieur. 5. BIBLIOGRAPHIE 5 16 Bibliographie [1] Avramovic, D. (1964), "Economic Growth and External Debt", Baltimore, The John Hopking press. [2] Battese, G. E. et T. J. Coelli (1995), "A Model for Technical Inefficiency Effects in a Stochastic Frontier Production Function for Panel Data", Empirical Economics, Vol. 20, pp. 325-332. [3] Chickering, L.A. et M. Salahdine (1991), "The Silent Revolution : The Informal Sector in Five Asian and Near Eastern Countries", ICS Press : San Francisco. [4] Cohen, D. 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