FRISE DES PANATHENEES

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FRISE DES PANATHENEES
FRISE DES PANATHENEES
Le temple du Parthénon, de style dorique, a deux frises de style différent :
- une frise extérieure de style dorique (voir pages précédentes)
- une frise intérieure de style ionique, très célèbre, car elle raconte la
procession des Panathénées.
Les Panathénées sont les fêtes en l'honneur de la déesse de la cité : Athéna.
Tous les quatre ans, ces fêtes prennent un éclat particulier (les Grandes
Panathénées). Pendant les trois premiers jours, les Athéniens organisent des
concours sportifs et musicaux. Le quatrième jour, un long cortège emprunte la
voie sacrée, il part du Céramique, traverse l'agora et gravit les pentes de
l'Acropole voir le plan; des jeunes filles (les Ergastines) apportent, pour revêtir
la vieille statue en bois d'Athéna, le péplos, une tunique sacrée tissée par les
arrhéphores (fillettes choisies dans la bonne société athénienne).
Cette frise des Panathénées a été exécutée sous la direction du plus grand
sculpteur : Phidias. Ces sculptures sont considérées comme un des plus grands
chefs-d'oeuvre de tous les temps. Malheureusement, il ne reste plus sur le
Parthénon que quelques plaques sur le côté ouest (photo ci-dessous et suivante),
les autres ont été dispersées : une vingtaine se trouvent au musée de l'Acropole,
une au Louvre, à Paris, et le reste (la plus grande partie) au British Museum, à
Londres.
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La partie de la frise restée en place est difficile à voir actuellement, mais
semble relativement bien conservée; ci-dessous, photo prise en 1981 quand il
était encore possible de s'approcher du temple. Les cavaliers se préparent pour
la procession, certains sont déjà sur leur cheval.
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La frise des Panathénées est longue de 160 m, elle est sculptée sur des plaques
de marbre de 1 m de hauteur, elle comporte 500 figures ( peintes, à l'origine, de
couleurs vives). La procession débute sur le côté ouest du temple, elle se divise
en deux groupes, l'un empruntant le côté nord et l'autre le côté sud. Les deux
groupes se rejoignent au-dessus de l'entrée du côté est, sous le regard des
dieux qui observent le cortège.
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FRISE NORD : BM (plaque 42). La frise nord continue la frise ouest sur le même
thème : la préparation des cavaliers; ici, ils se couronnent pour la procession. (il y
a 143 cavaliers sur la frise).
FRISE NORD : BM (plaque 23). Après les cavaliers, viennent les auriges montés
sur leur char, ils représentent le devoir militaire du citoyen.
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FRISE NORD : ACR (plaque6). Le défilé est composé de nombreux porteurs
d'offrandes : porteuses de corbeilles (nommées canéphores), de phiales (coupes
pour les libations), de brûle-parfums, d'oenochoés (vases pour verser le vin)... de
tout ce qui servira pour le sacrifice.
Les métèques (étrangers à Athènes, donc non-citoyens) sont admis au défilé, les
hommes portent des bassins pleins d'objets de sacrifices, les femmes portent
des ombrelles, d'autres (les diphrophores) portent des sièges, sans doute pour
les dieux. Ici, jeunes gens portant des hydries contenant le vin pour les libations,
le dernier se baisse pour hisser son vase sur l'épaule.
Cliquer sur les 2 premiers porteurs pour agrandissement.
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FRISE NORD : ACR (plaque4). Béliers pour les sacrifices.
Le sacrifice constitue l'élément essentiel de la fête, la fonction religieuse : il
s'agit de faire une offrande exceptionnelle à Athéna. La viande sera partagée
également entre tous les participants, la graisse et les os seront brûlés pour les
dieux. Cliquer sur le bélier pour agrandissement.
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FRISE SUD : BM. Les génisses sont conduites sur l'Acropole pour le sacrifice,
certaines résistent. L'hécatombe (sacrifice de 100 boeufs) est l'offrande
suprême pour la déesse Athéna. Le bétail à sacrifier était fourni en grande
partie par les colonies et les villes tributaires (alliées) d'Athènes.
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FRISE EST. La procession des Panathénées se termine à la frise est, les défilés
nord et sud s'y rejoignent symétriquement. Les dieux olympiens accueillent le
cortège. CLIQUER pour agrandir les vignettes.
Hermès, Dionysos, Déméter, Arès
(BM)
Iris (debout), Héra et
Zeus (BM)
Poséidon, Apollon, Artémis
(ACR)
La dernière scène, au centre de la frise, juste au-dessus de la porte d'entrée du
temple, représente la remise du péplos : un homme barbu, vêtu d'un long chiton,
reçoit d'un jeune garçon le péplos soigneusement plié. Le péplos est destiné à
revêtir la vieille statue d'Athéna en bois dans le temple de l'Erechtéion et non la
belle statue en or et en ivoire (chryséléphantine) qui se trouve dans le
Parthénon.
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Cette fête des Panathénées prend donc deux grandes dimensions :
- religieuse, avec les concours poétiques, gymniques et surtout avec le sacrifice à
Athéna.
- politique, avec le rappel des devoirs du citoyen : militaires, politiques, religieux.
Mais cette fête ne s'adresse pas seulement aux citoyens, elle a pour but aussi de
rassembler toute la cité, de montrer sa cohésion. Ainsi, tous les habitants de la
cité, métèques compris, et leurs alliés sont présents, les esclaves y sont même
certainement admis. La fête est donc facteur d'intégration, d'unité.
Le Parthénon est donc bien un monument exceptionnel, tout d'abord par la
qualité de son architecture (l'ordre dorique y atteint la perfection) et de ses
décorations : il réunit frise dorique et frise ionique, il rassemble les 3 types de
sculptures : ronde bosse, haut-relief et bas-relief. Ensuite, la frise des
Panathénées est riche d'enseignement sur la vie des Athéniens au Vème siècle av
JC. Le Parthénon a une fonction politique affirmée, il symbolise la puissance
d'Athènes et glorifie la démocratie.
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