Version intégrale de la lettre d`information n° 24
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Lettre d’information Research in Germany Mars 2014 Chers lecteurs, L’Allemagne attache beaucoup de prix à l’innovation. Les investissements de R&D consentis par le gouvernement allemand et l’industrie ont totalisé un chiffre de plus de 79,5 milliards d’euros en 2012, pour atteindre l’objectif de 3 % du PIB. Le gouvernement fédéral s’est fortement engagé à renforcer le poids de la recherche en Allemagne. Dans de nombreux domaines, des résultats exceptionnels ont été obtenus par des chercheurs allemands. Avec la place de plus en plus importante accordée aux technologies de l’information et des communications, notre Année de la science 2014 met l’accent sur la société numérique afin de sensibiliser encore plus le public. Ce numéro de la lettre d’information montre la façon dont l’Allemagne prépare l’industrie de demain, dans laquelle les processus de production numériques seront amenés à jouer un rôle de plus en plus important, et présente de nouvelles approches dans le domaine de la sécurité des données. La médecine et la santé CONTENU L’INTERVIEW DERNIÈRE NOUVELLES DES SCIENCES ET DE LA RECHERCHE constituent un autre domaine clé de la recherche actuelle et future menée en Allemagne. C’est dans ce contexte que nous présentons notre enquête nationale sur la santé, unique en son genre. Les réseaux internationaux sont essentiels au succès de la recherche. C’est pourquoi ce numéro de la lettre d’information parle de l’Année germano-turque de la recherche, que nous avons inaugurée dans le but de multiplier les ponts et les passerelles. COOPÉRATIONS RÉCENTES EN RECHERCHE LES TOUT DERNIERS PROGRAMMES ET ACTIVITÉS DE FINANCEMENT DE LA R&D LA POLITIQUE ACTUELLE DE R&D ET POUR CONCLURE … ÉVÉNEMENTS Johanna Wanka, Ministre fédérale de l’Éducation et de la Recherche 1 L’INTERVIEW « La production va changer radicalement » Thomas Bauernhansl est le directeur de l’Institut Fraunhofer de production et d’automatisation (IPA) et de l’Institut de fabrication industrielle et d’exploitation d’usine (IFF) de l’Université de Stuttgart. Il a étudié le génie mécanique à l’Université d’Aix-la-Chapelle (RWTH) et, après avoir obtenu son doctorat, il a longtemps travaillé dans l’industrie. Prof. Dr. Thomas Bauernhansl Professeur Bauernhansl, sommes-nous actuellement à la veille d’une nouvelle révolution industrielle ? Que nous considérions cela comme la poursuite d’un processus continu ou une quatrième révolution industrielle à proprement parler, les systèmes dits « cyber-physiques » sont capables aujourd’hui de mettre en relation le monde réel et le monde numérique quasiment en temps réel. Il en résulte ainsi une transformation de la production tellement radicale que l’on peut véritablement parler d’un changement fondamental. Nous avons besoin d’une telle transformation afin de satisfaire les demandes de production croissantes et de préserver la compétitivité de l’Allemagne. À l’avenir, nous devrons fabriquer des produits de plus en plus complexes pour le marché mondial, et cela d’une façon durable et avec une grande flexibilité. La concurrence va augmenter considérablement, à la suite des programmes de réindustrialisation de nombreuses économies développées. C’est la raison pour laquelle, dans le cadre de sa stratégie tournée vers les hautes technologies, le gouvernement fédéral soutient le projet stratégique « Industrie 4.0 ». En tant que chercheur, vous utilisez également ce terme. Qu’est-ce qui fait la spécificité de « Industrie 4.0 » ? Quelles sont ses principales caractéristiques ? À mesure que le marché se complexifie, le niveau de décentralisation et d’autonomie des réseaux de création de valeur augmente. Cependant, les organisations décentralisées ne peuvent avoir une forte productivité que si un maximum de synergie est créé dans le même temps entre les différentes unités autonomes. La clé pour y parvenir, c’est la communication, autrement dit l’échange de savoirs et d’informations, si possible en temps réel. C’est précisément ce qu’offre l’usine intelligente, qui constitue le point central de la quatrième révolution industrielle. Les employés et toutes les machines, ordres d’exécution et emplacements de stockage peuvent communiquer entre eux par Internet. L’Internet des humains se trouve prolongé par l’Internet des choses et des services, pour préparer l’avènement de nouveaux modèles économiques. Les unités de production intelligentes, les fameux systèmes cyber-physiques, associent les TIC aux techniques d’automatisation traditionnelles du génie mécanique et de la production. Sur le chemin de l’usine intelligente. Des chercheurs de l’Institut Fraunhofer de production et d’automatisation (IPA) travaillent à définir l’usine de demain. Quel sera le rôle des humains dans l’usine intelligente ? Les humains continueront d’être au cœur de ce type d’usine, mais ils seront de plus en plus des gestionnaires de création de valeur. Ils n’auront plus du tout besoin d’intervenir dans le déroulement des processus eux-mêmes. Au lieu de cela, ils pourront se concentrer essentiellement sur le cadre de l’auto-organisation de la production. Les humains n’accompliront plus que des tâches spécifiques mais d’autant plus précieuses dans le cadre de cette création de valeur. Quelles difficultés entrevoyez-vous dans le domaine de la 2 L’Institut Fraunhofer de production et d’automatisation (IPA) Avec un effectif de 370 chercheurs, l’Institut Fraunhofer IPA est l’un des plus grands de la Société Fraunhofer. Ses travaux se concentrent principalement sur les façons d’améliorer les processus de production, de les rendre plus rentables et respectueux de l’environnement grâce à l’automatisation. sécurité des données ? Y a-t-il d’ores et déjà des solutions ? Sans aucun doute, la mise en réseaux pose des problèmes nouveaux dans le domaine de la sécurité des données. Le stockage décentralisé est absolument impératif pour les données importantes. Seul le Cloud apporte une solution convenable et il n’est pas possible d’ignorer cette technologie. Néanmoins, la sécurité doit être sans cesse améliorée pour créer le niveau de confiance le plus élevé possible. C’est pourquoi l’Institut Fraunhofer IPA a mis au point un immense coffre-fort virtuel, en collaboration avec HP et d’autres partenaires industriels : il s’agit d’une plateforme intelligente, en réseau, modulaire et sûre, pour une communauté sur le Cloud. Est-ce que la formation en Allemagne est déjà orientée vers « Industrie 4.0 » ? Les spécialistes ayant beaucoup d’expérience et connaissant leur métier à fond sont assez rares. C’est la raison pour laquelle les entreprises industrielles auraient avantage à renforcer leurs capacités de formation, par exemple avec des usines d’apprentissage. La jeune génération a pris l’habitude de faire beaucoup appel à l’informatique dans sa vie de tous les jours. Dorénavant, ce type de support est non seulement accepté, mais considéré comme allant de soi également dans le monde du travail. Des personnes qui se servent de leur smartphone pour retrouver leurs amis au pub ou au café accepteront sans problème qu’un système informatique les guide pour résoudre des erreurs sur leur machine. Il sera certainement utile de mettre la formation en réseau dans les domaines des systèmes mécatroniques et informatiques. Où en est l’Allemagne par rapport aux autres pays, en ce qui concerne « Industrie 4.0 » ? En Allemagne, nous nous sommes spécialisés dans la production de série de différentes gammes de produits. Notre force réside dans notre expérience dans le domaine des systèmes mécatroniques, ainsi que dans celui des systèmes embarqués. Les systèmes cyber-physiques en représentent un prolongement, bénéficiant des solutions offertes par Internet. La production allemande actuelle est bien placée du point de vue d’Industrie 4.0 car nous avons la capacité de fédérer différentes disciplines et de collaborer au sein d’institutions différentes. Il faut cependant noter que le thème des systèmes cyber-physiques est depuis longtemps un sujet de recherche au sein de l’Union européenne. Des pays tels que l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni s’y intéressent de très près. Si l’on regarde dans le monde entier, la Chine est le pays qui investit le plus dans ce domaine. Pour en savoir plus : www.ipa.fraunhofer.de Contact : Birgit Spaeth, Institut Fraunhofer de production et d’automatisation (IPA) E-mail : [email protected] En plus du « coffre-fort virtuel », quels sont les projets sur lesquels l’Institut Fraunhofer IPA travaille dans ce qui touche à Industrie 4.0 ? Nous élargissons actuellement le champ d’action de notre « usine d’apprentissage » universitaire dans le domaine de la flexibilité de production pour en faire un centre de démonstration pour Industrie 4.0. De plus, nous mettons au point des modèles de production compétitifs pour une usine automobile du futur, en collaboration avec d’autres instituts et partenaires dans le cadre du campus de recherche ARENA 2036. La production flexible remplacera les lignes de production fixes et créera de nouvelles possibilités de coopération entre les humains et les robots. Le robot en tant que système cyber-physique est un autre domaine d’étude important au sein de l’Institut Fraunhofer IPA. Professeur Bauernhansl, merci beaucoup pour cet entretien. 3 DERNIÈRE NOUVELLES DES SCIENCES ET DE LA RECHERCHE TEXT Un parcours lumineux qui va jusqu’aux germes Testé sur une souris. Un antibiotique fluorescent indique précisément où l’infection est localisée. Malheureusement, le type de complication médicale suivante n’est pas si rare : des implants peuvent être contaminés par des agents pathogènes et entraîner de dangereuses infections à l’intérieur du corps. Lorsque des composants métalliques sont utilisés pour réparer des os fracturés, par exemple, des problèmes de ce type surviennent dans environ 5 % des cas, ce risque atteignant même 30 % dans le cas de fractures compliquées. Il n’est pas facile de détecter les foyers d’infection. Bien souvent, les germes peuvent proliférer librement pour former un « bio-film » sur l’implant. Il est difficile de les traiter par des médicaments. À la recherche de méthodes de détection précoce, une équipe internationale de chercheurs comprenant des experts de l’Université de Wurtzbourg est parvenue à tester avec succès une nouvelle approche. Les scientifiques ont utilisé les caractéristiques spécifiques de liaison de l’antibiotique vancomycine pour détecter les agents pathogènes sur des implants déjà en place. La vancomycine se fixe sur les staphylocoques très redoutés, tel le Staphylococcus aureus, et les détruit. Elle y parvient en se liant à des récepteurs spécifiques situés à la surface de la cellule. L’équipe de chercheurs a associé la vancomycine à une substance fluorescente, puis injecté l’ensemble à des souris préalablement affectées artificiellement dans la zone des hanches. Comme prévu, un signal de trace bien défini a indiqué la position exacte des agents pathogènes. La visibilité de cette fluorescence a été testée avec succès à une profondeur allant jusqu’à huit millimètres sous la peau de la cheville d’un cadavre. Les infections aseptiques, c’est-à-dire les infections ne provenant d’aucune action bactérienne, telles que celles qui peuvent se développer à la suite d’une irritation tissulaire, ne sont pas détectées. Cette méthode facilite donc la précision du diagnostic. Les chercheurs soulignent que ce processus offre des possibilités importantes de traitement précoce d’infections dangereuses. Pour en savoir plus : www.imib-wuerzburg.de Contact : Knut Ohlsen, Université de Wurtzbourg E-mail : [email protected] DERNIÈRE NOUVELLES DES SCIENCES ET DE LA RECHERCHE TEXT Sécurité accrue pour les communications mobiles La révélation des méthodes de surveillance numérique utilisées par les services secrets a causé une telle agitation que les moyens de communications modernes ne semblent plus suffisamment protégés contre les accès indésirables. Bien qu’il s’agisse là d’une évolution troublante, des perspectives s’ouvrent désormais pour une plus grande sécurité. Des travaux dans ce domaine sont menés par les chercheurs de l’Université technique de Munich (TUM). Holger Boche et Rafael Schaefer ont jeté les bases d’une nouvelle méthode de protection des communications mobiles contre l’écoute électronique. Cette méthode n’est pas basée sur les techniques traditionnelles de chiffrement de l’information, mais intervient au niveau physique, dans le canal de transmission lui-même. R. Schaefer est persuadé que les grandes avancées technologiques accomplies dans le domaine des communications mobiles ont laissé le champ libre aux auteurs d’écoutes indésirables. De nos jours, les signaux radio peuvent même 4 Préservation de la confidentialité. Des chercheurs de la TUM mettent au point une nouvelle protection contre l’écoute électronique. être interceptés sur de longues distances. De plus, des ordinateurs très puissants simplifient le décodage des messages chiffrés. « Notre approche consiste à organiser la transmission de telle sorte qu’un canal sans erreur ne puisse être accessible qu’au destinataire souhaité, l’auteur de l’écoute clandestine ne recevant que du bruit », explique le spécialiste en télécommunications. Cette technique repose sur un modèle mathématique extrêmement complexe, basé sur des calculs de probabilités. Il en résulte qu’il est pratiquement impossible aux auteurs d’écoutes de prédire laquelle des variantes possibles du signal est effectivement transmise par l’émetteur. Néanmoins, concède R. Schaefer, il faudra encore un certain temps pour que cette nouvelle technologie puisse être utilisée dans la vie de tous les jours. Pour en savoir plus : www.lti.ei.tum.de Contact : Holger Boche, Université technique de Munich (TUM) E-mail : [email protected] DERNIÈRE NOUVELLES DES SCIENCES ET DE LA RECHERCHE On a TEXT découvert un deuxième système solaire Une similitude incroyable. KOI-351 est comparable à notre système solaire. Pour en savoir plus : www.dlr.de/en Contact : Heike Rauer, Centre aérospatial allemand (DLR) E-mail : [email protected] Des chercheurs sont occupés dans le monde entier à évaluer les énormes volumes de données recueillis par le télescope spatial Kepler. Une équipe de chercheurs du Centre aérospatial allemand (DLR) ainsi que des scientifiques d’autres institutions s’intéressent tout particulièrement à KOI-351, une étoile située à environ 2 500 annéeslumière de la Terre. Elle est à peu près aussi grande que notre soleil et apparemment entourée de sept planètes de tailles diverses. Il s’agit du système planétaire le plus étendu qui ait été découvert autour d’une autre étoile. « Ce qu’il y a de spécial dans ce système planétaire, c’est son architecture semblable à celle du système solaire », explique Heike Rauer, astrophysicienne au DLR. Sur les orbites internes autour de KOI-351, on trouve cinq planètes plus petites, probablement formées de roches, tandis que deux grandes planètes gazeuses tournent autour de l’étoile à une distance plus importante, tout comme Jupiter et Saturne. Il n’est pas possible d’observer les planètes de cette étoile de type solaire à partir de la Terre. Seules des fluctuations dans les rayonnements émis par KOI351 ont permis de les détecter. De telles fluctuations se produisent lorsqu’une planète se déplace devant l’étoile et passe entre l’étoile et la Terre. Les deux planètes gazeuses et l’une des plus petites planètes ont été détectées ces dernières années, alors que la preuve de l’existence des quatre autres planètes n’a été apportée que récemment avec l’aide d’un algorithme mis au point spécialement à cet effet. Le système autour de KOI-351 est très compact. En raison de leur faible distance orbitale par rapport à l’étoile, la quasi-totalité des planètes doit avoir une température trop élevée pour que la vie y soit possible. Seule la planète gazeuse la plus à l’extérieur est située dans la zone dite « habitable ». Du fait de sa composition gazeuse, elle est certainement inhospitalière, mais elle peut avoir des lunes qui, elles, pourraient offrir des conditions favorables à la vie. DERNIÈRE NOUVELLES DES SCIENCES ET DE LA RECHERCHE TEXT Des murs changeants L’immeuble qui semblait si terne et passait inaperçu il y a seulement quelques minutes se met tout à coup à briller de mille feux. Que s’est- 5 Inspirés du caméléon. Des étudiants en architecture ont mis au point des modules qui changent de couleur en fonction de la température. il passé ? Le soleil vient de percer à travers les nuages et la façade a immédiatement répondu par une densité de couleurs incroyable. Ce qui semble relever de la magie pourrait bientôt devenir une réalité : des murs qui adaptent leur aspect aux conditions météorologiques, en toute indépendance et sans faire appel à l’électronique. Cela grâce à une invention de trois étudiants en architecture de l’Université de Saxe de l’Ouest de Zwickau. Cette idée est venue aux jeunes concepteurs alors qu’ils travaillaient sur un projet semestriel. « Il s’agissait de créer un objet sensoriel », explique Sören Burkhardt. Lui et ses camarades, Marcus Kirschle et Oliver Lenk, ont étudié divers phénomènes rencontrés dans la nature et en sont arrivés au caméléon. Ce reptile est connu pour sa capacité à changer de couleur très rapidement. Pour y parvenir, il utilise des cellules spéciales, placées sous la peau et qui s’étendent et se contractent. Plus la cellule s’étend, plus ses couleurs s’intensifient. Les trois étudiants ont mis en application ce principe fonctionnel sur des briques creuses réalisées en matière plastique transparente, renforcée par des fibres de verre (GFRP). Un prototype appelé « 30 caméléons » fait appel à des cellules de couleur formées de coupelles colorées en plastique découpé. Un panneau de GFRP mobile exerce une pression sur ces coupelles de manière à en augmenter la surface optique, ce qui rend les modules de l’immeuble plus brillants. Ce mécanisme est piloté par un élément d’expansion rempli de paraffine. Lorsque la température augmente, le volume de la paraffine augmente et fait sortir un piston d’un vérin métallique. Cet effort est transmis au panneau de GFRP, provoquant ainsi le changement de couleur. À l’avenir, les modules caméléons pourraient servir à construire des façades entières avec isolation thermique intégrée. Les murs laisseraient passer beaucoup de lumière les jours gris, pour offrir un écran rafraîchissant pendant les périodes de fort rayonnement solaire. Pour en savoir plus : www.sensory360.blogspot.de (uniquement en allemand) Contact : Sören Burkhardt, Université de Saxe de l’Ouest de Zwickau E-mail : [email protected] COOPÉRATIONS RÉCENTES EN RECHERCHE De nouveaux partenariats avec la Russie Coopération scientifique. Des chercheurs allemands ont visité la République du Tatarstan. La « Campagne pour la recherche en Russie » du ministère fédéral de l’Éducation et de la Recherche (BMBF) touche maintenant à sa fin. Sous l’égide du BMBF, l’initiative « Recherche en Allemagne » a été lancée il y a deux ans, dans le but de promouvoir la recherche allemande de haut niveau en Russie. Quatre réseaux allemands de R&D dans les domaines de l’optique, des nanotechnologies, de la médecine et des technologies de l’environnement ont reçu le soutien du BMBF pour le développement d’une coopération avec des partenaires russes. Le réseau ENNA intervient dans le domaine des immeubles verts et des systèmes d’approvisionnement en énergie renouvelable pour les zones urbaines. Le réseau Light4LIFE a permis d’améliorer la coopération dans le domaine des applications biophotoniques cliniques. Le réseau Soyouz Bioenergy a récemment présenté des solutions pour l’intégration durable de la bioénergie dans le bâtiment de la Douma, le Parlement russe. Le consortium NanoBRIDGE a utilisé la campagne pour amorcer de nouveaux partenariats dans le domaine des nanotechnologies biomédicales et bioanalytiques, et pour échanger des idées à 6 Pour en savoir plus : www.research-in-germany.de/russiaand-germany Contact : Sandra Brouwers, Centre aérospatial allemand – Coordination de projet, Coopération européenne et internationale E-mail : [email protected] l’occasion de plusieurs conférences. En compagnie d’autres organismes et sociétés de recherche allemands, les réseaux ont participé à des expositions, des conférences et des voyages d’étude dans plusieurs centres d’innovation en Russie, tels que Tomsk, Kazan et Ekaterinbourg. La cérémonie de clôture de la campagne aura lieu le 27 mars à Moscou. La coopération scientifique avec la Russie se poursuivra à un autre niveau durant l’Année de la science UE-Russie 2014, initiative conjointe de la Commission européenne et du Ministère de l’éducation et de la science de la Fédération de Russie. COOPÉRATIONS RÉCENTES EN RECHERCHE Une année d’échanges entre l’Allemagne et la Turquie Un symbole de la coopération. Des étudiants ont récemment commencé à suivre les cours de l’Université germano-turque d’Istanbul. Pour en savoir plus : www.deutsch-tuerkischeswissenschaftsjahr.de/en Contact : Alla Nevshupa, Centre aérospatial allemand – Coordination de projet, Coopération européenne et internationale E-mail : [email protected] « Ce que nous essayons de faire ici, c’est d’associer l’organisation et la discipline allemandes d’une part, et l’esprit pratique turc d’autre part », explique Nuri Kayaoğlu à propos de son travail au Centre germano-turque de recherches avancées pour les technologies de l’information et de la communication. Ce centre de recherches a retenu tout particulièrement l’attention du grand public grâce à l’Année germano-turque 2014 de la recherche, de l’éducation et de l’innovation. Rien de surprenant à cela car cet institut, qui s’appuie sur les sites de Berlin (en tant qu’institut associé de l’Université technique de Berlin) et d’Istanbul, incarne l’un des principaux objectifs de cette « Année de la science » bilatérale : rapprocher encore davantage les cultures de l’Allemagne et de la Turquie dans le domaine de la recherche. Les thèmes de cette Année de la recherche, qui a été inaugurée le 23 janvier par Johanna Wanka, ministre fédérale de l’Éducation et de la Recherche, et par Fikri Işik, ministre turc de la Science, de l’Industrie et de la Technologie, démontrent le caractère innovant de ces échanges germano-turcs. Parmi les principales technologies (par exemple, dans le secteur de la santé, y compris la biotechnologie et les nanotechnologies) sur lesquelles l’accent est mis, il faut citer les grands changements mondiaux (par exemple dans le domaine de la protection du climat) ainsi que les sciences humaines et sociales pour ce qui est des grands enjeux de société (par exemple, sur la démographie et la diversité). Sur la base de ces domaines clés, un concours d’idées vient apporter son soutien à des projets de coopération germano-turque. Plusieurs institutions allemandes d’enseignement supérieur organiseront des « semaines de la Turquie » et, entre autres, présenteront des projets d’étude et de recherche couronnés de succès et issus des deux pays. De plus, une institution d’enseignement supérieur sera le point de mire pendant toute l’année : l’Université germano-turque d’Istanbul, dont les enseignements ont débuté avec le semestre d’hiver 2013/2014. LES TOUT DERNIERS PROGRAMMES ET ACTIVITÉS DE FINANCEMENT DE LA R&D Prix allemand de l’avenir décerné pour des idées nouvelles dans le domaine de la technologie laser Le Prix allemand de l’avenir (Deutscher Zukunftspreis) 2013 a été attribué à Stefan Nolte, Jens König et Dirk Sutter pour leurs travaux dans le domaine de la technologie laser. Le prix de l’innovation du 7 Le Président fédéral Joachim Gauck (à gauche) remettant le prix de l’innovation. Pour en savoir plus : www.deutscher-zukunftspreis.de/en Contact : Christiane Pudenz, Prix allemand de l’avenir E-mail : [email protected] Président fédéral vient récompenser des résultats dans les domaines de la technologie, des sciences de l’ingénieur ou des sciences naturelles qui améliorent le niveau international de développement et facilitent la création d’emplois. Les idées de l’équipe de trois chercheurs qui ont remporté le prix, issus du milieu des sciences et de l’industrie, permettent d’utiliser l’énergie laser pour la fabrication de composants spéciaux de précision. L’avantage de ce laser à impulsions ultra-courtes réside dans le fait qu’il libère une grande quantité d’énergie dans un temps extrêmement court : un millième de milliardième de seconde. Tout matériau rencontré par le faisceau laser est immédiatement vaporisé avant même de commencer à fondre. C’est la raison pour laquelle ces lasers permettent d’effectuer des coupes et des fraisages très précis, sans déformation causée par la chaleur, sans flambement et sans rebords en saillie causés par la fusion. Parmi les domaines dans lesquels cette technologie est déjà utilisée, il faut citer la fabrication d’injecteurs de moteurs avec des buses extrêmement petites. Le projet de développement est le fruit d’une coopération entre l’Université d’Iéna, l’Institut Fraunhofer pour l’optique appliquée et la mécanique de précision (IOF), Robert Bosch GmbH et les fabricants de laser Trumpf. Les autres finalistes étaient la société de systèmes laser Coherent, avec sa technique d’application de couches de silicone polycristallin extrêmement fines pour la production d’écrans mobiles de haute résolution, ainsi qu’une équipe de recherche impliquant l’Université Louis-Maximilien de Munich et Philips Technologie GmbH, qui a mis au point de nouveaux matériaux pour LED dotés d’exceptionnelles propriétés lumineuses. LA POLITIQUE ACTUELLE DE R&D Début de la plus grande enquête allemande dans le domaine de la santé Une supervision en continu. La « cohorte nationale » est la plus grande enquête d’Allemagne jamais réalisée dans le domaine de la santé. Au premier abord, il peut s’agir d’un détail insignifiant : une habitude particulière, une maladie infantile bénigne ou un certain lieu présentant des conditions environnementales spécifiques. Après une observation à long terme et des comparaisons exhaustives avec d’autres sujets, il apparaît qu’en définitive ce détail n’était absolument pas insignifiant, mais qu’il est bel et bien lié au développement d’une maladie spécifique. C’est la raison pour laquelle une longue échelle de temps et un grand groupe de participants représentent les principales caractéristiques de la « cohorte nationale » faisant l’objet de l’enquête. L’Allemagne n’avait encore jamais réalisé d’enquête médicale de cette ampleur. En effet, ce sont environ 200 000 hommes et femmes qui vont être observés et examinés sur une période de plus de 20 ans. Les organisateurs de l’enquête espèrent mettre en évidence la façon dont le diabète, la démence, les maladies cardiovasculaires, le cancer et les autres maladies courantes se développent. Quelles sont les influences des facteurs génétiques, des conditions environnementales, du contexte social et du style de vie ? Les réponses devraient permettre de définir de nouvelles méthodes de prévention et de traitement plus efficaces. «Les thérapies ne peuvent devenir plus efficaces que si nous augmentons l’état de nos connaissances sur ce qui cause et influence les maladies courantes », a déclaré Johanna Wanka, ministre fédérale de l’Éducation et de la Recherche. Avec 14 Länder allemands et l’association Helmholtz, le ministère fédéral de l’Éducation et de la Recherche (BMBF) finance conjointement cette étude, d’un montant de 210 millions d’euros. Quatre centres Helmholtz, quatre instituts Leibniz, deux organismes 8 Pour en savoir plus : www.nationale-kohorte.de Contact : Bureau de l’association « Nationale Kohorte e.V. » E-mail : [email protected] de recherche ministériels et 14 universités sont impliqués en tout. Un comité consultatif indépendant surveille la conformité au plan éthique. Un code de protection des données et de sécurité informatique définit la manière dont les informations sur la « cohorte nationale » peuvent être utilisées. Sélectionnés au hasard et volontaires, les participants à la plus grande enquête d’Allemagne sur la santé sont âgés de 20 à 69 ans. LA POLITIQUE ACTUELLE DE R&D Renforcer la recherche en Europe Pour en savoir plus : www.ec.europa.eu/programmes/hori zon2020 Contact : Andre Schlochtermeier, Bureau UE du ministère fédéral de l’Éducation et de la Recherche E-mail : [email protected] Pour qu’une région prospère économiquement, il est essentiel qu’elle connaisse un haut niveau d’innovation. C’est l’idée qui sous-tend le programme-cadre de l’Union européenne « Horizon 2020 », qui a démarré début 2014. L’Union européenne prévoit de dépenser environ 70 milliards d’euros pour la recherche et le développement au cours des six prochaines années, ce qui représente 27 % de plus que par le passé. À la différence des programmes précédents, Horizon 2020 se concentre plus fortement sur le marché actuel et s’appuie davantage sur la coopération entre milieux scientifiques et industrie. Il en résulte que les financements seront non seulement disponibles aux chercheurs des institutions d’enseignement supérieur et des organismes de recherche, mais également aux petites et moyennes entreprises. La procédure de candidature est moins bureaucratique que par le passé et les décisions relatives aux soumissions sont prises plus rapidement. Le financement de projets qui étudient les principaux défis posés à l’Europe de demain représente un objectif particulier de l’UE. Parmi ces projets figurent les changements démographiques, les nouvelles stratégies de transport, l’utilisation raisonnée des matières premières et les problèmes d’énergie et de sécurité. « Avec Horizon 2020, l’Union européenne met fortement l’accent sur la recherche et l’innovation », déclare Johanna Wanka, ministre fédérale de l’Éducation et de la Recherche. Elle explique également que la définition des priorités politiques attribuées à ces différents domaines représente un élément crucial du processus d’intégration européenne et l’une des principales préoccupations de l’Allemagne au sein de l’UE en matière de développement durable. Mme Wanka insiste sur l’importance de jouer un rôle au niveau européen pour les expériences positives qui ont été faites en Allemagne avec la « Stratégie hautes technologies » et l’augmentation des investissements dans la recherche et l’innovation. ET POUR CONCLURE … Un chant d’oiseau mélodieux « C’était le rossignol, et non l’alouette, dont la voix a frappé ton oreille alarmée » est une tirade bien connue de « Roméo et Juliette ». Il n’y a pas que dans la littérature que les oiseaux sont une source d’inspiration. Le chant des oiseaux a également inspiré les compositeurs. Le troglodyte musicien, dont le nom scientifique est Cyphorhinus arada, occupe une place particulière à cet égard. « Le nom de cet oiseau, qui vit en forêt amazonienne, n’est pas une coïncidence », explique Henrik Brumm. « Son chant est particulièrement mélodieux pour l’oreille humaine ». H. Brumm dirige un groupe de recherche à l’Institut Max Planck d’ornithologie. Comme 9 Un chanteur hors pair. Le son du troglodyte musicien est particulièrement mélodieux pour l’oreille humaine. Pour en savoir plus : www.orn.mpg.de/en Contact : Henrik Brumm, Institut d’ornithologie Max Planck E-mail : [email protected] le biologiste ne parvenait pas à expliquer facilement pourquoi le troglodyte avait cet effet extraordinaire, il a lancé un projet de recherche pluridisciplinaire en 2011, intitulé « Jusqu’à maintenant, personne n’avait encore combiné science et musicologie ». Avec Emily Doolittle, il a décidé de changer cela. Ce professeur canadien et américain enseigne la musicologie au Cornish College of the Arts, aux États-Unis, et elle est en même temps compositeur. L’équipe a commencé par analyser le chant du troglodyte musicien et s’est aperçue que l’oiseau préférait les consonances, c’est-à-dire les intervalles mélodieux, aux dissonances, qui semblent discordantes. Il émet généralement des consonances parfaites comme les octaves ou les quintes. « Le fait que cet oiseau utilise précisément ces séquences sonores amène à faire des parallèles surprenants avec la musique humaine », explique H. Brumm. Est-ce que nous trouvons le chant du troglodyte musicien mélodieux uniquement à cause de ses intervalles de notes ? Les chercheurs ont joué deux versions du chant de l’oiseau en face d’un échantillon de 91 personnes : la version originale, puis des morceaux dans lesquels les mêmes notes apparaissaient, mais jouées dans un ordre différent. « Le résultat a été sans équivoque : les personnes-tests ont perçu le chant original comme étant le plus mélodieux », résume H. Brumm. Forte de cette expérience, E. Doolittle a composé plusieurs duos pour violon et alto, basés sur le chant des oiseaux, entre autres en partant du chant du troglodyte musicien. ÉVÉNEMENTS GHTC® – Prix 2014 des champions allemands de la haute technologie, 3 avril 2014, Paris Pour en savoir plus : www.researchin-germany.de/ghtc-sitl Comment est-il possible de transporter des marchandises d’un point A à un point B dans une ville, le plus efficacement possible et de la manière la plus « verte » possible ? Ce sont sur des questions comme celle-là que les candidats au Prix 2014 des champions allemands de la haute technologie ont dû plancher. Ils ont pu soumettre leurs idées au sujet de la « distribution urbaine » jusqu’au 5 février 2014. Les lauréats du concours, organisé par la société Fraunhofer, se verront remettre leur prix à Paris le 3 avril 2014. Ils recevront un chèque de 10 000 euros, ainsi qu’un soutien professionnel destiné à faciliter la commercialisation de leur projet. Ce concours a pour but de promouvoir l’Allemagne à l’étranger en tant que centre d’activités de recherche. Foire de Hanovre, du 7 au 11 avril 2014, Hanovre Pour en savoir plus : www.hannovermesse.de/en Comme l’an dernier, le thème principal de la Foire de Hanovre 2014 est « l’industrie intégrée », complété cette année par le sous-titre « les prochaines étapes ». Cette année en effet, la Foire de Hanovre s’intéresse davantage à la progression de la mise en réseau numérique de tous les domaines de l’industrie, ainsi qu’aux prochaines étapes sur la voie de l’usine intelligente. Les autres thèmes centraux abordés par ce salon mondial des hautes technologies sont l’automatisation et l’informatique industrielles, les technologies de l’énergie et de l’environnement, les approvisionnements industriels, les techniques et les services de production ainsi que la recherche et le développement. Les Pays-Bas seront le pays partenaire de la foire cette année. 10 Conférence des jeunes scientifiques, Énergie, biotechnologies, nanotechnologies, du 19 au 23 mai 2014, Tomsk Pour en savoir plus : www.tomsk2014.owwz.de La Conférence des jeunes scientifiques est organisée par le Centre scientifique Est-Ouest (OWWZ), l’Université de Kassel et l’Université polytechnique de Tomsk. Elle a pour but d’aider les jeunes chercheurs et de promouvoir la coopération germano-russe dans le domaine des sciences naturelles. Le concept pluridisciplinaire de la conférence associe les domaines des biotechnologies, des nanotechnologies et de l’énergie. L’OWWZ fait également partie de NanoBRIDGE, le réseau allemand des nanotechnologies qui a également participé à la « Campagne pour la recherche en Russie » financée par le ministère fédéral de l’Éducation et de la Recherche (BMBF). « Recherche en Allemagne » à l’Euroscience Open Forum, du 21 au 26 juin 2014, Copenhague Pour en savoir plus : www.esof2014.org Les chercheurs internationaux, décideurs, chefs d’entreprise et principaux médias se retrouveront du 21 au 26 juin 2014 à Copenhague (Danemark) pour participer à l’ESOF (Euroscience Open Forum) de cette année, qui aura pour thème « une science qui bâtit des ponts ». Cet événement, qui se tient tous les deux ans dans une ville européenne, représente une occasion unique pour discuter des nouvelles découvertes et débattre de l’orientation prise par la recherche dans tous les domaines scientifiques. Avec plus de 4 500 participants, il s’agit de la plus importante réunion généraliste de scientifiques en Europe, comprenant des ateliers et des débats, un programme « carrières » pour les jeunes chercheurs, une exposition, un programme de communication et bien plus encore. Le stand sur la recherche en Allemagne présentera quelques-uns des plus grands organismes de recherche allemands et donnera des informations sur les possibilités de carrières et de financements. Mentions légales Éditeur Traduction Photos Office allemand d’échanges universitaires (DAAD) Direction internationalisation de la recherche Equipe Research-in-Germany Kennedyallee 50 D-53175 Bonn Téléphone : +49 (0)228 882-858 Fax : +49 (0)228 882-9858 Sauf mention contraire, la traduction de la lettre d'information a été réalisée par Alain Sahuc (consultant et traducteur technique – [email protected]). p. p. p. p. p. p. p. 1 2 4 5 6 7 8 : : : : : : : p. 9 : p.10: BMBF Fraunhofer IPA Ed Lim, Nature Getty Images/DLR leokimbus/PT DLR Claudia Wiens Stephanie Pilick, Deutscher Zukunftspreis/Fotolia European Commission Stouffer, LSU Recevez la lettre d'information "Research in Germany" en langue française en envoyant un courriel au : [email protected] ou visitez le site www.research-in-germany.de pour plus d’information en langue anglaise. 11