Les aléas de la génétique chez le chien

Chronique du 4 février 2014
Les aléas de la génétique chez le chien
D’où proviennent les comportements du chien, ses motivations et sa relation avec les humains? C’est
grâce à plusieurs recherches en génétique que nous pouvons répondre à ces questions.
Contrairement aux chats domestiques, qui se sont historiquement reproduits sans trop d’interférence
humaine, les chiens présentent une variation génétique créée par les humains, laquelle a donné
naissance à une gamme d’apparences, de tailles et de caractéristiques propres à chacune des races ou
types de chiens. Cette diversité est le fruit de siècles de croisements et de sélections délibérés, ainsi que
de plusieurs « accidents ». Les différents milieux géographiques ont également eu une influence; par
exemple, les chiens de type nordique ont le poil long et de petites oreilles afin de minimiser les risques
d’engelures.
Depuis peu, le profil génétique des chiens est connu grâce au prélèvement d’un petit échantillon de
l’intérieur de la joue afin d’analyser leur ADN. Plusieurs autres tests peuvent également relever un
problème génétique typique d’une race, par le moyen de marqueurs génétiques spécifiques. Par
exemple, il est possible de détecter un problème de sensibilité à différents produits pharmacologiques.
Ces tests ne peuvent cependant pas dépister les problèmes orthopédiques (comme la dysplasie de la
hanche), souvent à l’origine de boiterie chez certaines races.
Les races les plus populaires, pour une époque donnée, sont susceptibles de présenter davantage de
désordres génétiques, car un grand nombre de chiens affectés offrent un potentiel accru d’opportunités
de développer une maladie ou un problème propre à une race donnée. S’ajoute à cela la motivation des
éleveurs à « produire » ces races populaires, menant ainsi à une incidence plus élevée de maladies
génétiques. Quant aux nouvelles races ou à celles moins connues, les cas de maladies génétiques
s’avèrent peu nombreux car, pour qu’une maladie soit déclarée d’origine génétique, cela exige que
plusieurs individus en soient affectés, et ce, sur un laps de temps assez long.
En ce qui a trait aux problèmes relatifs à la diversité génétique, garantir la santé d’un chien de race ou
croisé peut parfois s’avérer délicat en raison des possibles tares génétiques de l’animal. Plusieurs
d’entre elles sont cependant mineures; un animal peut bien vivre en dépit des inconvénients causés.
N’hésitez pas à en parler à votre vétérinaire.
Saviez-vous que ces problèmes peuvent être minimisés collectivement en boycottant les élevages
opérant à grosse échelle et en favorisant les chiens qui ne sont pas de type « pure race »?
Debra Tacium, m.v.
Vétérinaire