Discussion thématique : Les programmes en faveur de

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Discussion thématique : Les programmes en faveur de
Discussion thématique :
Les programmes en faveur de changements durables et à grande échelle
des comportements sanitaires et hygiéniques
Thème 2 – La durabilité des changements de comportement
Résumé 2e semaine | 29 septembre – 6 octobre 2015 | Par Tracey
Keatman
Table des matières
Table des matières ..................................................................................................................................... 1
Introduction ................................................................................................................................................. 1
Enseignements tirés de la 1re semaine – Reproduire les programmes à grande échelle.. 2
Être attentifs aux normes sociales et comportementales ............................................................ 3
Le contexte est capital .......................................................................................................................................... 3
Techniques de changement de comportement : exemples et difficultés rencontrées ....... 5
Les promoteurs de l’hygiène : qui fait quoi ? ............................................................................................... 5
La systématisation du changement de comportement ............................................................................ 6
La conception des approches ............................................................................................................................ 6
La planification et le suivi au service des changements de comportement ........................... 6
Les changements de comportement et les objectifs de développement durable ................ 7
Participants à la discussion..................................................................................................................... 7
Documents de référence .......................................................................................................................... 8
Introduction
La Communauté de pratique pour l’assainissement et l’hygiène dans les pays en voie de
développement du Conseil de concertation pour l’approvisionnement en eau et l’assainissement
(Communauté de pratique du WSSCC) et l’Alliance mondiale pour l’assainissement durable
(Sustainable Sanitation Alliance – SuSanA) ont uni leurs forces pour organiser une discussion
thématique conjointe de trois semaines sur les programmes en faveur de changements des
comportements sanitaires et hygiéniques et leur durabilité.
C’est la première fois que ces deux réseaux se sont rapprochés pour organiser une activité
pédagogique collaborative en ligne. Ils comptent chacun plus de 5000 membres actifs dans le
1
secteur WASH et d’autres secteurs associés. De plus, cette discussion thématique était l’occasion
de réunir ces deux communautés internationales afin de partager leur apprentissage et d’étudier
les liens entre la recherche et la pratique en matière de changements de comportement. À l’heure
actuelle, la discussion se poursuit au sein des deux réseaux, une coordonnatrice (Tracey Keatman,
l’auteure de ce résumé) veillant au partage de son contenu entre les deux communautés. La
discussion est scindée en trois sous-thèmes liés les uns aux autres1 afin d’étudier plus en détail les
moyens de mieux comprendre et d’améliorer les changements de comportement pour garantir
des résultats durables en matière de santé et dans le secteur WASH.
Au cours de la deuxième semaine, la discussion a porté sur « La durabilité des changements de
comportement » par l’étude des normes et dynamiques sociales et comportementales qui
influencent les pratiques hygiéniques, et tout particulièrement le lavage des mains et l’utilisation
d’installations sanitaires. Par définition :
« Les normes sociales sont des valeurs, croyances, attitudes et comportements
socialement acceptés ou convenus, qui reflètent ce qu’une personne considère
comme le bon comportement, le comportement attendu. Elles sont liées à la façon
dont les gens pensent que les autres veulent qu’ils se comportent, et à ce que la
plupart des autres font. » (IDS, 2015)
Les questions suivantes ont été posées aux communautés mondiales de SuSanA et de la
Communauté de pratique du WSSCC :
1. D’après vos travaux et de votre point de vue (et dans votre contexte), pouvez-vous citer
quelques techniques importantes de modification des comportements qui fonctionnent
pour renforcer le lavage des mains et/ou pour accroître l’utilisation des sanitaires par
l’ensemble des membres d’un ménage ?
2. Comment pouvons-nous influencer et transformer les normes sociales relatives aux
pratiques hygiéniques de sorte que celles-ci soient durables ? Pourriez-vous citer quelques
difficultés que vous avez rencontrées ? Lesquelles ?
3. Dans quels secteurs d’activité devons-nous encore apprendre et développer nos
connaissances ?
La discussion a consisté en un partage d’expériences, de connaissances et d’expertise entre les
deux réseaux afin d’en tirer des enseignements. La présente note de synthèse énumère les
principaux points qui ont été soulevés lors de la discussion tout au long de la semaine.
Enseignements tirés de la 1re semaine – Reproduire les programmes à
grande échelle
Plusieurs points soulevés au cours des discussions de la semaine précédente ont alimenté les
discussions sur le maintien des changements de comportement, notamment :
 Il est compliqué de mener à grande échelle des actions destinées à modifier les
comportements hygiéniques, du fait que : « la nature même de la prudente ingénierie
sociale nécessaire pour provoquer un changement de comportement (à long terme)
semble en contradiction avec certains des facteurs qui permettent de mener une
intervention à grande échelle : la capacité de normaliser les contributions et de
1
1re semaine sur « Les programmes à grande échelle » ; 2e semaine sur « La durabilité des changements de
comportement » ; et 3e semaine sur « La fin de la défécation à l’air libre et le retour de la défécation à l’air libre ».
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décomposer les éléments du programme en portions faciles à reproduire. » (Suvojit
Chattopadhyay)
L’éducation à l’hygiène (qui provoque un changement de comportement) requiert un
calendrier différent de celui, disons, de la mise en place d’infrastructures d’assainissement,
et elle peut ne pas être considérée comme faisant partie d’un « package » pour
l’amélioration de la santé.
Les programmes en faveur de changements de comportement ne peuvent être portés à
grande échelle de la même façon ou par les mêmes mécanismes que les activités
d’approvisionnement en eau et en installations d’assainissement.
Il nous faut continuer à apprendre comment opérer un changement systémique de
comportement hygiénique dans différents contextes.
Il nous faut accepter que généraliser l’éducation à l’hygiène ne signifie pas toujours
atteindre 100 % de la population en raison de la croissance démographique, de l’oubli des
gens, de la nécessité d’un enseignement continu dans les écoles et les médias, etc.
Le secteur WASH devrait collaborer davantage avec des partenaires/experts non
traditionnels, tels que les anthropologues, sociologues et psychologues, dans le cadre des
programmes relatifs à l’assainissement, afin de mieux comprendre les facteurs
déterminants des comportements de masse, et collaborer avec le secteur privé pour en
apprendre davantage au sujet des campagnes de communication innovatrices.
Être attentifs aux normes sociales et comportementales
Henrieta Mutsambi, responsable WASH auprès de l’Institute of Water & Sanitation Development
(IWSD), a suscité le débat en partageant sa connaissance et son expérience des activités visant à
modifier les comportements au Zimbabwe. Voici son message :
« Les comportements en matière de santé devraient être ancrés dans la culture de la
personne. Les tactiques consistant à effrayer les gens ne fonctionnent pas, car ils ne croient
pas, pas même les enfants, qu’ils vont “mourir d’un coup, comme ça” s’ils n’utilisent pas de
toilette ou s’ils ne se lavent pas les mains. MAIS pourquoi insistons-nous pour qu’ils se
lavent les mains ? Pour éviter les maladies diarrhéiques et d’autres maladies transmissibles
apparentées. Nous avons ainsi appris, à l’IWSD, à envisager cette question d’une manière
plus globale. Autrement dit, le lavage des mains doit toujours être abordé en relation avec
les autres comportements favorables à une bonne hygiène. »
Henrieta a poursuivi en soulignant quelques-uns des principaux moyens d’intégrer le lavage des
mains et l’utilisation des latrines dans les normes et croyances socioculturelles existantes. Par
exemple : utiliser des textes sacrés pour insister sur l’importance du lavage des mains auprès de
communautés de diverses confessions ; s’appuyer sur les croyances traditionnelles en matière
d’hygiène (par ex., au Zimbabwe, le peuple Ndebele croit qu’il ne faut pas manger dans un endroit
public où il est impossible de se laver les mains) ; l’apprentissage axé sur l’expérience (montrer la
différence qu’il y a entre se laver les mains avec et sans savon en utilisant une serviette blanche
pour s’essuyer les mains) ; et l’intérêt de faire le lien entre l’hygiène et le statut social et les
concepts de dignité et de fierté, ce qui peut fonctionner dans certains contextes (mais pas tous).
Sam French et d’autres participants ont ajouté qu’il était important d’influencer les jeunes de
sorte que les pratiques d’hygiène se transforment en habitudes.
Le contexte est capital
La compréhension des mesures incitatives et de la motivation interne au changement de
comportement est cruciale pour concevoir des techniques de modification des comportements.
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Celles-ci doivent être adaptées au contexte. Par exemple, Sam French a décrit l’expérience menée
en Afrique de l’Ouest par WaterAid, où cette organisation s’est appuyée sur les enseignements
tirés au Bangladesh en matière d’assainissement total piloté par la communauté et les a adaptés à
des contextes différents :
« Nous avons dû apprendre énormément pour bien connaître le contexte socioculturel et
adapter nos activités de façon appropriée. Nous avons vite appris que “la honte” ne
motivait pas les communautés nigérianes à changer de comportement, mais que des
facteurs de motivation positifs tels qu’un sentiment de fierté et de dignité le faisait. »
Nabil Chemaly a partagé son expérience du Programme Eau de l’Agence allemande de
coopération au développement (GIZ) au Burundi, où des interventions en faveur de changements
de comportement ont été conçues pour cibler des facteurs essentiellement psychologiques, et
testées et évaluées à court terme (un mois après la mise en œuvre de l’intervention) et à moyen
terme (6 mois après celle-ci) afin d’évaluer son potentiel de développement. Les interventions en
faveur d’un changement de comportements sanitaires consistaient en une combinaison des
initiatives suivantes :



Des séances de sensibilisation des ménages + des formations pour les ouvriers du bâtiment
locaux + des subventions en nature pouvant atteindre 50 % du coût des latrines ;
Des séances de sensibilisation des ménages + des formations pour les ouvriers du bâtiment
locaux + une aide à la planification pour aider les familles à épargner suffisamment
d’argent pour construire une latrine ;
La sensibilisation des ménages par le biais du théâtre utilisé comme moyen de
communication de masse + des formations pour les ouvriers du bâtiment locaux.
Nabil a souligné le fait que de nombreuses activités ont été entreprises pour créer un
environnement propice à la réussite de ces interventions, notamment la formation d’agents de
promotion de la santé afin qu’ils dirigent des séances de sensibilisation, la formation de
pharmaciens afin qu’ils produisent du chlore à l’aide des trousses WATA, la formation d’ouvriers
afin qu’ils construisent des latrines et de plombiers, ou la construction de latrines de
démonstration dans les régions pilotes, etc. L’évaluation à court terme des interventions sanitaires
a permis d’apprendre beaucoup de choses, et notamment : que l’utilisation du théâtre comme
moyen de communication de masse n’avait pas une grande incidence sur l’accès à
l’assainissement et donc, que son potentiel était limité en l’absence d’un suivi régulier ; que la
sensibilisation par le biais des agents locaux était une technique efficace, mais qu’un suivi sérieux
et une surveillance de la part des autorités sanitaires locales, provinciales et centrales étaient
nécessaires ; et enfin, que les premières séances de sensibilisation à l’intention des ménages
étaient plus efficaces que les séances suivantes prévues en fonction de l’approche proposée.
Le changement des comportements est un processus lent et de longue durée et n’est pas
uniforme ; de plus, plusieurs participants ont constaté que les délais dont disposaient nombre
d’ONG locales pour leurs interventions étaient trop courts (Edith Kamundi). Il ressort de l’analyse
réalisée par 3ie que :
« Les obstacles au changement de comportement dépendent de la phase du projet. De
nombreuses études évaluent les avantages pour la santé de la mise en œuvre initiale de
technologies et pratiques en rapport avec l’eau salubre, l’hygiène et l’assainissement, mais
rares sont celles qui se penchent sur leur utilisation prolongée. La période de démarrage du
projet peut être caractérisée par un enthousiasme pour la nouvelle technologie ou les
activités de promotion organisées. Cet enthousiasme peut faiblir vers la fin du projet, mais
le personnel responsable du projet reste présent pour résoudre les problèmes liés au coût et
à la disponibilité des fournitures. Bien que le soutien externe prenne fin vers le début de la
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période qui suit le projet, les messages promotionnels peuvent encore être bien présents
dans l’esprit des personnes cibles. Toutefois, des membres influents du ménage qui se
montraient sceptiques peuvent réaffirmer leur domination à ce stade. Et enfin, bien après la
fin du projet, les ruptures de stock, les défaillances technologiques ou le mauvais entretien
des systèmes installés peuvent menacer sérieusement le maintien des comportements
adoptés. »
L’étude systématique soutenue par 3ie a également montré que :
« [...] des contacts personnels fréquents avec un promoteur de la santé au fil du temps
s’accompagnent volontiers d’un changement de comportement à long terme. L’étude
suggère que la combinaison d’un suivi personnel et d’autres mesures telles que des
annonces publicitaires dans les médias ou des réunions de groupe peuvent renforcer encore
l’adoption à long terme d’un nouveau comportement. »
Les contributions de l’IWSD, du GIZ, de Concern Worldwide, de WaterAid et de 3ie soulignent
toutes l’intérêt d’une approche globale, comportant plusieurs volets, pour accroître les chances
d’assister à un changement de comportement durable. Les techniques utilisées semblent avoir
plus de chances d’aboutir à des résultats positifs et durables lorsque les communautés bénéficient
d’informations, d’une éducation et d’une communication (IEC) en ce sens, dispensées par divers
médias, ainsi que d’un soutien pratique veillant à la mise en place d’un environnement favorable.
Techniques de changement de comportement : exemples et difficultés
rencontrées
Les promoteurs de l’hygiène : qui fait quoi ?
Frank Flachenberg a partagé l’approche de la promotion de l’hygiène adoptée par Concern
Worldwide et souligné le fait que de nombreux programmes WASH reposent sur la formation de
promoteurs de l’hygiène qui sont en fait membres de comités WASH créés pour gérer des
infrastructures. Franck a expliqué que pour garantir la durabilité des résultats, il serait préférable
de compter sur les réseaux locaux, comme les agents de santé communautaires, et que la
promotion de l’hygiène devrait être intégrée autant que possible au sein du système de santé
existant plutôt que de mettre sur pied des systèmes parallèles tels que les promoteurs de
l’hygiène WASH.
Jihane Rangama partage son avis et a cité un exemple du Burkina Faso, où ce sont des bénévoles
locaux qui se chargent des activités de promotion de l’hygiène (par exemple, des membres
d’associations de femmes locales). Néanmoins, d’après le retour reçu, la motivation des bénévoles
baissait rapidement, et les résultats obtenus par les interventions en faveur de changements de
comportement n’étaient pas aussi bonnes qu’espéré. Sam French a ajouté que l’intégration
intersectorielle était aussi indispensable à une approche comportant plusieurs volets dans le cadre
de laquelle les écoles, les centres de santé, les sages-femmes, etc. utilisent et renforcent tous les
mêmes messages.
Néanmoins, Tom Davis estime qu’il n’est pas fondé de recourir à des professionnels rémunérés
pour promouvoir la santé, et il a mentionné cet article, selon lequel le lavage des mains au savon
est adopté deux fois plus souvent lorsque les projets reposent sur des groupes de soins de santé
que lorsqu’ils ne reposent pas sur ces groupes. Les groupes de soins de santé sont animés par des
bénévoles.
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Susan Davis a elle aussi contribué à ce point en mentionnant une étude qui a comparé
l’assainissement total piloté par la communauté à l’approche des clubs de santé communautaires
(Whaley et Webster, 2011).
« Alors que ces deux approches encouragent efficacement les mesures de lutte contre la
défécation à l’air libre, seuls les clubs de santé voient le lavage des mains se répandre
largement. Toutefois, l’assainissement total piloté par la communauté s’est avéré plus
efficace pour promouvoir la construction de latrines, ce qui suggère que lorsque les clubs de
santé communautaires mettent l’accent sur les pratiques d’hygiène telles que le lavage des
mains, ils doivent encore davantage le mettre sur la question de l’assainissement apporté
par l’assainissement total piloté par la communauté. »
La systématisation du changement de comportement
Divers moyens de systématiser les techniques de changement de comportement et de
comprendre les normes sociales ont été mis au point. Le Professeur Hans-Joachim Mosler,
d’Eawag, a partagé l’un de ces systèmes, le cadre « RANAS » qui cherche à fournir un procédé de
cartographie systématique des facteurs déterminants potentiels du comportement (en se basant
sur la psychologie humaine) et à établir un lien pratique entre ceux-ci et des technologies
particulières propices aux changements de comportement. Grâce à de tels cadres, les praticiens
peuvent élaborer une approche sur mesure, adaptée à leur contexte.
Tom Davis a également rappelé les différents facteurs déterminants identifiés lors des 18 études
portant sur l’analyse des obstacles au lavage des mains au savon qui apparaissent dans la Banque
de comportements du Food Security and Nutrition Network (Réseau pour la sécurité alimentaire
et la nutrition).
La conception des approches
Le Professeur Mosler a également indiqué que la conception d’approches adaptées au contexte
pourrait être rendue plus efficace par la collaboration avec des agences de création, lesquelles
devraient aussi comprendre le contexte et le public auquel elles doivent s’adresser. De nombreux
organismes du secteur privé ont déjà recours à cette approche lorsqu’ils veulent provoquer un
changement de comportement. Il a été dit que le secteur WASH pourrait faire davantage d’efforts
pour mieux comprendre le secteur privé et tirer des enseignements de son expérience et de sa
connaissance des mécanismes ou structures de base qui sous-tendent la conception de
campagnes médiatiques de grande ampleur en faveur d’un changement de comportement. Ceci
garantirait un recours efficace à ces principes lors de la conception des programmes WASH et
compléterait le travail sur le terrain relatif à l’éducation individuelle à la santé et à son suivi.
Il est clair qu’une approche complémentaire (médias plus soutien local à suffisamment long terme
et suivi) serait profitable (comme indiqué ci-dessus). Mais comment un cycle de projet ou de
programme peut-il systématiquement prévoir cette approche et la mettre en œuvre ? Le
changement de comportement en matière d’hygiène semble rarement élevé au rang d’élément
systématique de la planification dans le cadre des programmes WASH, en dépit de la
reconnaissance de son importance. Nous devons aussi nouer des partenariats avec des acteurs
avec lesquels nous n’avons peut-être pas l’habitude de collaborer (Tracey).
La planification et le suivi au service des changements de comportement
Franck Flachenberg a fait remarquer que certains programmes « sautent des objectifs du
changement de comportement aux activités sans trop se demander pourquoi les gens agissent
comme ils le font actuellement ni ce qui pourrait bien les empêcher d’adopter les comportements
encouragés en matière d’hygiène. » C’est pourquoi l’utilisation d’instruments qui analysent plus
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systématiquement les obstacles aux changements de comportement et leurs moteurs doit être
prévue dès le début des programmes, et les campagnes ultérieures en faveur d’un changement de
comportement doivent reposer sur le contexte.
En ce qui concerne le suivi et l’évaluation du changement de comportement, Franck a jouté
qu’« un bon système de S&E accompagne chaque nouvelle campagne, afin de pouvoir évaluer ses
résultats sur le plan de l’efficacité du changement de comportement (et non seulement de
l’amélioration des connaissances). »
D’après Takudzwa Noel Mushamba, « l’absence de cas ou la faible prévalence des maladies liées à
l’eau et l’assainissement n’indiquent pas nécessairement une “amélioration des
comportements” ». Il a attiré l’attention sur le triangle épidémiologique, qui montre les liens entre
l’agent vecteur de la maladie, l’hôte et l’environnement, et constaté que
« Nous sommes plus le produit de notre environnement que ce que l’on nous dit. Le même
message n’a pas le même sens pour deux personnes différentes. Pour l’une, il signifie ouvrir
le robinet et utiliser un désinfectant pour les mains, tandis que pour une autre il signifie
acheter davantage de savon, se rendre à un puits situé à 8 km et en ramener un seau d’eau
supplémentaire pour se laver les mains avant de manger. Les infrastructures jouent un rôle
énorme non seulement dans la réduction de l’exposition, mais aussi dans l’encouragement
de nouveaux comportements. »
C’est pourquoi les activités de suivi doivent elles aussi comporter plusieurs volets, être globales et
être à même de changer en fonction des modifications contextuelles et des phases des
programmes mis en œuvre.
Les changements de comportement et les objectifs de développement
durable
Enfin, Hanna Woodburn du Partenariat mondial entre le secteur public et le secteur privé pour le
lavage des mains au savon (PPPH) a fait remarquer qu’au cours des discussions qui se sont tenues
aux Nations Unies au sujet de l’adoption des ODD, « lorsque l’on disait que des changements de
comportement étaient indispensables pour atteindre ces objectifs, les réponses étaient bien
souvent abstraites ». Elle a en outre attiré l’attention des participants sur la réunion d’un groupe
de réflexion sur le changement de comportement en matière de lavage des mains organisée par le
PPPH lors de la conférence AfricaSan4 à Dakar, au Sénégal, au cours de laquelle trois grandes idées
relatives au changement de comportement ont été abordées : les facteurs de motivation
psychologiques, l’environnement comportemental, et la science des coutumes.
Participants à la discussion
Henrieta Mutsambi, Responsable WASH, Institute of Water & Sanitation Development (IWSD),
Zimbabwe
Nabil Chemaly, Programme Eau de l’Agence allemande de coopération au développement (GIZ),
Burundi
Franck Flachenberg, Conseiller technique en santé de l’environnement, Concern Worldwide
Chhabi Goudel
Samantha French
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Jihane Rangama, Assistante Technique, Programme Eau et Assainissement de l’Agence allemande
de coopération au développement (GIZ)
Hanna Woodburn, Partenariat mondial entre le secteur public et le secteur privé pour le lavage
des mains au savon
Edith Kamundi
Prof. Hans-Joachim Mosler, Eawag
Takudzwa Noel Mushamba
Tom Davis, Chef de programme, Feed the Children
Susan Davis, Improve International
Nivedita Mahotra, Urban Management Centre (UMC)
Tracey Keatman, Partnerships in Practice
Documents de référence
Cavill, S., Chambers, R. et Vernon, N. (2015) « Sustainability and CLTS: Taking Stock », Frontiers of
CLTS: Innovations and Insights no 4, Brighton : IDS
www.communityledtotalsanitation.org/reso...nd-clts-taking-stock
Hanchett, S., Krieger, L., Kahn, M.H., Kullmann, C. et Ahmed, R. (2011) Long-Term Sustainability of
Improved Sanitation in Rural Bangladesh, Washington : Banque mondiale
www.communityledtotalsanitation.org/reso...ion-rural-bangladesh
Mosler, H.-J., Huber, A., Inauen, J. et Tobias, R. (2012) « How to achieve evidence-based
behavioural change », Sandec News no 13, Suisse : Eawag/Sandec
Veuillez consulter le document en annexe.
Présentation sur Systematic Behavior Change, Prof. Hans-Joachim Mosler, Eawag – veuillez
consulter la présentation en annexe. (www.eawag.ch/)
Sites web :
Voici un article de blog intéressant qui se penche sur le changement de comportement selon un
angle différent :
thisisyoke.com/successful-behaviour-change-campaigns
Jetez un coup d’œil à quelques-uns des travaux de l’UNICEF :
www.unicef.org/wash/index_43107.html
Au sujet du lavage des mains en particulier, vous trouverez les nombreuses ressources
du Partenariat mondial entre le secteur public et le secteur privé pour le lavage des mains au
savon ici : globalhandwashing.org/resources-main/
Nous avons vu ce lien posté par le WSSCC sur Twitter, et nous avons pensé qu’il pourrait
intéresser ceux qui participent à cette conversation : http://blogs.3ieimpact.org/making-washbehaviour-stick/
UNILEVER publie des conseils pour mener une campagne médiatique :
https://www.unilever.com/Images/slp_5-Levers-for-Change_tcm13-387353_tcm244-409796.pdf
http://www.biomedcentral.com/1471-2458/15/835
http://www.fsnnetwork.org/behavior-bank
Une étude intéressante à ce sujet publiée par Whaley et Webster (2011), qui compare
l’assainissement total piloté par la communauté à l’approche reposant sur les clubs de santé
communautaires : www.iwaponline.com/washdev/001/0020/0010020.pdf
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