Interview Jean-Bosco Bazié, Directeur général adjoint de l
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Interview Jean-Bosco Bazié, Directeur général adjoint de l
www.sanita<onVTTX.org Interview Jean-Bosco Bazié, Directeur général adjoint de l’ONG Eau Vive, Ouagadougou, Burkina Faso Journaliste: Anne Le Touzé, Deutsche Welle, Durée: f'db Jean-Bosco Bazié: Jean-Bosco Bazié, travaillant pour Eau Vive, qui est une associaAon de solidarité internaAonale qui agit parAculièrement dans le secteur de l’eau. Depuis le mois de juillet caah, j’assure la foncAon de Directeur général adjoint de ceBe ONG, avec résidence à Ouagadougou au Burkina Faso. L’accès à l’eau, et l’assainissement en général, est un défi majeur pour les pays en développement et notamment les pays africains. Comment ça se fait que ce n’est pas une priorité? Je ne voudrais pas dire que ce n’est pas une priorité. Tout est priorité dans nos pays. C’est pour cela d’ailleurs qu’on ne peut pas dissocier l’accès à l’eau et à l’assainissement du besoin des gens dans nos pays de vivre mieux. Et quand je dis leur besoin de vivre mieux, c’est aussi sur le plan de la sécurité alimentaire. Les paysans sont accrochés à la saison des pluies et il n’y a qu’avec plus d’eau qu’ils peuvent produire plus. Et sans compter les besoins même en eau potable, parce que, quand il n’y a pas d’eau potable, vous voyez les maladies que cela engendre. Et s’il n’y a pas d’eau, de toute façon, même si on a des milliards pour faire des routes, on ne pourra pas les faire, parce que pour faire une route, je crois bien qu’il faut de l’eau. Je crois que c’est toute la quesAon du développement économique et social, l’eau étant, pour moi, au début et à la fin de ceBe quesAon-là. Comment est-ce que vous parvenez à sensibiliser les popula<ons sur les ques<ons d’assainissement? Les gens voient les bénéfices. C’est-à-dire que quand une femme vous dit: « Moi, dès que nous avons eu l’eau, tout a changé dans notre vie, parce que nous avons justement ce liquide précieux pour pouvoir neBoyer nos corps, ça nous a permis de mieux neBoyer nos enfants, de les éloigner de saletés… » Bref, quand les gens vous disent ça et qu’ils le voient, vous savez, vous n’avez plus besoin de faire des discours. Est-ce que vous pouvez me donner un exemple concret d’un projet que vous avez mené? Nous avons fait un projet qui devait seulement s’adresser aux enfants dans les écoles. Ça se passait au Niger. Et quand nous avons commencé à intégrer dans les enseignements les noAons d’hygiène, d’assainissement, à culAver chez ces enfants des réflexes, leur apprendre qu’il faut se laver les mains, bref, nous nous sommes rendus compte à un moment donné que sur daa enfants dans un village, il y avait tout au plus le tiers qui allait en fait à l’école. Le résultat ne pouvait pas se meBre en place rapidement. Alors nous avons décidé à la fois de considérer l’ensemble de la populaAon des enfants, mais surtout de mobiliser les mères dans les différentes familles, pour faire le pont et le lien entre les enfants qui sont à l’école, les enfants qui sont restés au village et qui ne sont pas scolarisés et leurs mères. Et là, les résultats ont été beaucoup plus probants. Donc vous voyez, c’est par des techniques et des stratégies de ce genre que nous essayons de promouvoir, dans le cadre des projets que nous soutenons, de meilleures condiAons d’hygiène et d’assainissement dans les communautés. Mais c’est clair que tout ça doit être soutenu financièrement parce que si vous dites aux gens de ne pas jeter les ordures par terre, il faut bien qu’ils sachent, où est-ce qu’il faut les jeter. S’ils les jeBent dans les poubelles, il faut bien qu’il y ait un système de ramassage et il faut bien qu’il y ait des décharges, il faut bien qu’il y ait une gesAon, etc. C’est là que les collec<vités locales interviennent? Exactement, c’est là qu’il y a besoin que l’acAon quiBe le niveau individuel et communautaire loco-local pour aller sur un espace plus structuré qui est celui d’un territoire avec une instance dirigeante qui doit prendre en main la quesAon et pour essayer de meBre en place un système qui prenne le relai de la famille. Mais cela ne suffit pas, il faut qu’au niveau naAonal, il y ait un Etat responsable. C’est là où aujourd’hui, nous en arrivons à un niveau qui est bien supérieur à l’individu et à la famille. C’est qu’un territoire et une collecAvité locale se dotent, non seulement de leur poliAque d’eau et d’assainissement, mais meBent aussi en place les mécanismes qui vont leur permeBre de mesurer, à intervalle régulier, les progrès qu’ils auraient accomplis dans ce secteur-là. Et donc c’est un ensemble et ensuite nous les aidons à monter des projets et des programmes de moyenne et grande envergure pour obtenir des financements complémentaires pour leur acAon. Comment faire partager votre expérience? Nous sommes à la disposiAon des uns et des autres, y compris des Etats, qui le reconnaissent souvent et qui nous sollicitent, comme par exemple le Niger, où nous avons fait venir des formateurs du Burkina pour former des maçons en latrines à fosses venAlées dans une région reculée du Niger, qui eux ne savaient faire que des latrines à fosses qui n’étaient pas venAlées. Donc c’est aussi une façon d’introduire dans les ouvrages qui seront réalisés désormais dans ce pays des nouvelles techniques mieux adaptées aux besoins d’assainissement. Donc c’est toutes ces acAons croisées au niveau local, au niveau individuel, familial, au niveau communal, au niveau naAonal et au niveau sous-régional et internaAonal, que nous essayons de partager notre expérience et de meBre bout à bout des gens pour changer leurs condiAons de vie et aller vers un meilleur développement. © ONU-Eau, VTTX. Tous droits réservés.