Vallée de la Doller : le FN gagne du terrain - Haut-Rhin

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Thur et Doller
M ARDI 24 MAR S 201 5
L ' AL S A CE
Échos
Sarah, 5 ans, ne vote pas encore, mais elle a bien volontiers accompagné sa
maman au bureau du Kattenbach, à Thann.
Photo L’Alsace/Arnaud Viry
Cette autre fillette attendait sagement dans l’isoloir, à Uffholtz, que son papa
ait mis le bulletin dans l’enveloppe.
Photo L’Alsace/Arnaud Viry
DÉPARTEMENTALES
L’urne a été portée à la hauteur du doyen par Raymond Haffner, Daniel Dreyer
et François Scherr, 1er adjoint de Vieux-Thann et président du bureau de vote.
Canton de Cernay :
e
pas de 2 tour pour la gauche
Il s’en est fallu de peu mais ce sera bien un duel UMP/FN dimanche dans le canton de Cernay. Candidat de la gauche
à qui il a manqué une centaine de voix, François Tacquard appelle personnellement à voter contre le FN.
che prochain sur les sujets qui
nous tiennent à cœur pour la
vallée : le bouchon routier de
Thann, les friches industrielles
et le parc de Wesserling. Ils
devront se mouiller pour faire
avancer ces dossiers. Car des
solutions, nous en avons. »
Séverine Depond
« Impression de se battre contre
des fantômes, écrit sur son blog
Christophe Meyer, suppléant de
François Tacquard dans le canton de Cernay. Je n’ai jamais
croisé les candidats du FN durant la campagne ou avant, je
ne les ai pas même vus engagés
au sein d’associations ou de
mouvements du canton. Et encore moins entendu leurs propositions pour le canton (ou si
peu). Et, malgré cela, 5562 électeurs ont voté pour eux. Finalement avons-nous voté pour des
départementales ou des “gouvernementales” ? Ces 5562 votes marquent un mal-être ? Une
peur ? Un rejet ? […] J’aurais
bien voulu croiser les candidats
pour échanger avec eux et confronter nos points de vue. »
« Je comprends la réaction négative vis-à-vis des politiques,
Zoé a eu 18 ans en décembre. Elle a voté pour la première fois dimanche à
Uffholtz.
Photo L’Alsace/Arnaud Viry
mais ce chemin n’est pas le bon,
note à son tour François Tacquard, candidat de la gauche
Front de gauche : pas de consigne
« Le Front de gauche continuera à
défendre les droits des citoyens
par une vigilance critique et constructive, quant aux décisions prises par le conseil départemental à
venir. Les politiques d’austérité
menées par les gouvernements
successifs ont fait que l’on peut
souligner et déplorer l’augmentation du vote FN. Mais l’attachement des citoyens à leur
département est indéniable. Ils
l’ont prouvé par leur participation
à ces élections. […] Le Front de
gauche, dans le canton de Cernay,
ne donnera pas de consigne de
vote pour le deuxième tour des
départementales, au vu des politiques du pire, menées par les gouvernements successifs. Le vote du
deuxième tour appartient à chaque électeur », écrivent les candidats.
(soutien de EELV), avec Claudine
François-Wilser, dans le canton
de Cernay. À titre personnel, ma
consigne est claire : voter contre le FN au deuxième tour. » Le
candidat de la gauche ne sera
pas en lice dimanche. À 124 voix
près. « Je pensais que nous serions dans un mouchoir de poche, reconnaît le candidat. Le
Front de gauche nous a enlevé
quelques voix (N.D.L.R. : 931
voix au total). C’est dommage.
Nous sommes néanmoins contents de notre score à Thann, où
nous arrivons en tête avec 870
voix (636 pour l’UMP et 645
pour le FN). Nous ne lâcherons
pas ceux qui seront élus diman-
En lice pour le second tour dans
le canton de Cernay : les binômes FN (31,92 % des voix) de
Stéphanie Faesch et Serge Klein
et UMP (36,15 %). « Rien n’est
encore joué, assure Raphaël
Schellenberger, maire de Wattwiller, candidat UMP avec Annick Lutenbacher, maire de
Fellering. Nous serons toujours
sur le terrain cette semaine et
nous organiserons une réunion
publique jeudi. Notre position
de numéro 1 montre que les
gens veulent des élus qui s’intéressent au canton. Nous avons
eu des taux de participation
record, avec plus de 60 % dans
nos communes de Wattwiller et
Fellering. Preuve de la confiance
dans les élus locaux. Une des
forces de notre tandem. »
Et le vote massif pour les candidats FN ? « Ce vote de désespérance doit être entendu, répond
Raphaël Schellenberger. C’est
l’expression d’une souffrance du
territoire. En tant qu’élus, nous
sommes obligés d’être à l’écoute. C’est d’ailleurs ce que nous
représentons : des élus avec une
nouvelle façon de faire de la
politique. »
Photo L’Alsace/Dominique Py
Vieux-Thann : le doyen Des tracts anonymes…
Une campagne électorale sans
donne l’exemple
tracts anonymes potentiellement
Dimanche après-midi, journée de
vote pour les départementales, le
doyen de la commune de VieuxThann, Oscar Klethi, né le 14 mars
1914, âgé de 101 ans donc, s’est
déplacé en fauteuil roulant au bureau de vote de la Sapinette pour
voter. Toujours l’esprit vif, Oscar
Klethi entend bien encore défendre ses opinions citoyennes au
sein de sa commune. Président
honoraire de l’UNC de Vieux-Thann
et vice-président des anciens restaurateurs du Haut-Rhin, Oscar
Klethi veut rester acteur à part
entière avec son bulletin de vote.
Un bel exemple citoyen !
Masevaux : des votes
contre… les ordures
La hausse annoncée de la redevance des ordures ménagères (+ 48%)
a laissé des traces dans les urnes :
à Masevaux, quelques bulletins
nuls étaient agrémentés de commentaires, entre autres, sur les
ordures ménagères, un autre
étant associé à une coupure de
journal humoristique.
Fellering : Annick
Lutenbacher mitigée
face à la parité
Candidate en binôme avec Raphaël Schellenberger, Annick Lutenbacher, maire de Fellering,
n’est pas emballée plus que ça par
la parité. « C’est vrai qu’en certains endroits, selon le niveau des
élections, il y a main mise des
hommes, mais la parité stricte
n’est pas forcément une bonne
chose, estime-t-elle. Partout où
une femme a voulu arriver, elle a
réussi. Il y a longtemps déjà, avant
que ce ne soit obligatoire, j’ai quasiment obtenu la parité dans mon
conseil municipal. Malheureusement, les femmes souvent se sousestiment par rapport aux
hommes. Pourtant, quand elles
s’engagent, elles le font en général
à fond. »
diffamatoires, c’est quasiment du
jamais vu à Thann. Ça ne sera pas
encore pour cette fois. Dimanche
matin, de nombreux Thannois ont
trouvé dans leur boîte aux lettres
des tracts contre François Tacquard, mais attaquant surtout violemment le conseiller sortant
Michel Habib, qualifié de « nain
Michou-ouh ». On voit mal l’intérêt d’attaquer, le jour des élections, un candidat qui ne se
représente pas, si ce n’est pour
purger sa bile…
…Ou pas
Le conseiller général sortant du
canton de Saint-Amarin, Jean-Jacques Weber, n’aime pas François
Tacquard, lui non plus, et a édité
un tract appelant à voter contre
lui. Mais durant le temps de la
campagne et en assumant ses
écrits. Le canton de Saint-Amarin
sera désormais représenté au conseil général par un élu qui ne sera
pas de la vallée. De quoi apaiser le
débat politique ?
I.B.
Wattwiller a-t-elle voulu rendre hommage au couple de vulcanologues locaux Katia et Maurice Krafft en
installant un bureau de vote en soussol ? Non, c’est un coup du vent. Ou
peut-être du diable…
Photo L’Alsace/Arnaud Viry
CANTON DE MASEVAUX
Vallée de la Doller : le FN gagne du terrain
Comme celui de Cernay, le canton de Masevaux verra s’affronter au 2e tour un binôme soutenu par l’UMP et un autre portant les couleurs du FN. Arrivé en tête du 1er tour avec
7 points d’avance, le binôme Orlandi-With est en ballottage favorable.
Isabelle Bollène
Scrutin après scrutin, le Front national s’enracine dans la vallée de la Doller. Les deux candidats Bleu Marine
en lice dans ce nouveau canton de
Masevaux, Claudia Noletta et Sébastien Schoettel, ont récolté au final
31,34 % des voix. Et alors qu’auparavant, il faisait ses meilleurs scores
dans la haute vallée et le vallon du
Soultzbach, il effectue une importante percée dans l’avant vallée, dépassant les 30 % à Sentheim (32,3 %), à
Burnhaupt-le-Bas (35 %) et à Lauw
(31 %). Il s’en approche à Guewenheim (29,1 %). Dans la haute vallée,
c’est à Wegscheid qu’il cartonne le
plus : 36,1 %. Loin toutefois du record
de Soppe-le-Bas : 40,6 %. Alors que
dans la commune voisine de Soppele-Haut, il ne fait que 25,6 %. Et c’est
danslatroisièmecommuneduvallon
du Soultzbach, Mortzwiller, que le FN
fait son plus bas score de la vallée :
20,7 %. Du simple au double dans
deux communes qui cohabitent au
sein d’un même vallon, dans le même environnement, sans raison apparente : voilà bien la preuve que le
vote FN obéit avant tout à des considérations nationales. Le FN fait ses
plus« mauvais »scoresdanslavallée
à Oberbruck (24,6 %) et Sewen
(24,8 %). Taxés par leurs adversaires
de « candidats fantômes » (on les a
peu vus sur le terrain), Claudia Noletta et Sébastien Schoettel estiment
que « les gens apprécient nos idées,
ils nous font confiance, ils en ont assez de voir toujours les mêmes élus ».
Face à une gauche quasi inexistante
dans la vallée de la Doller, où elle n’a
pas de vraie « tête d’affiche », le FN
fait donc figure d’opposant principal.
Il faut toutefois noter que le binôme
Noletta-Schoettel est à 7 points en
dessous du binôme With-Orlandi, qui
a récolté 38,65 % des suffrages et qui
se trouve donc en ballottage favorable pour dimanche prochain. L’équipe, soutenue par l’UMP et complétée
par Laurent Lerch et Marie-Paule Le-
bus, adjointe au maire de Seppois-leBas, dépasse les 50 % dans une seule
commune de la vallée : Kirchberg
(55,7%).Elledépasseles40%àMasevaux, ville de Laurent Lerch (40,2 %)
et Wegscheid (42,2 %), s’en approche
àBurnhaupt-le-Haut(39,2%).Ellefait
son plus mauvais score à Oberbruck :
24,6 %, à égalité parfaite avec le FN
(47voixpourchaqueliste)etàSoppele-Bas : 24,7 %. Laurent Lerch espère
que « pour le deuxième tour, le Front
national aura fait le plein des voix. »
Hier,CorinneMorgen,GeorgesUlrich
et leurs suppléants Danièle Kiefer et
Fabien Ulmann, soutenus par les écologistes et le PS, ont estimé que « le
vote Front national avait été nationalisé. Et d’ajouter : « Nous n’avons pas
à nous faire les guides de conscience
de nos concitoyens. Mais nous invitons les électeurs à ne pas tomber
dans le piège d’un parti dont le projet
estinapplicableetdontlescandidats,
étrangersaucanton,nepourrontpas
sérieusement le représenter ».
Fabienne Orlandi, maire de Kirchberg, en binôme avec Rémi With, dépose son bulletin dans l’urne, dimanche matin.
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Photo L’Alsace/Adrien Behra