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Éléments pour la correction de la question sur corpus
Quelle image de l’exercice du pouvoir se dégage des quatre textes du corpus ?
- Quatre textes de genres variés, du XVIº au XXº siècle : Essai (argumentation directe), fable (argumentation
indirecte), article (argumentation directe), théâtre (argumentation indirecte) qui traitent d'un même thème :
l'exercice du pouvoir.
Plusieurs points auraient pu être développés dans le devoir (en développer trois) :
Déséquilibre de force entre pouvoir et peuple
Texte A : opposition « hommes grands, portant la barbe, forts et armés » l 10/ « enfant » l 11  opposition
garde / roi.
Texte C : même opposition de nombre : « des peuples » / « une poignée d’oppresseurs » l 5-6 ; « foule » / « le
riche ».
Texte B : opposition entre loup : « Sire », « Elle » (Majuscules) et agneau : « tette encore » v 21 (c'est un enfant
+ caractéristiques traditionnellement attribuées à ces deux animaux) = force de l’apologue, illustration à
travers des figures identifiables.
Texte D : Les opprimés sont les Nobles : une variante comique. On voit quatre nobles passer à la trappe mais
un seul dirigeant, père Ubu.
Déséquilibre entre richesse des uns et pauvreté des autres
Texte A : antithèse « remplis et gorgés » l 15 / « décharnés », « nécessiteuses » l 16 ; « toutes sortes de bonnes
choses » / « faim et […] pauvreté » l 16 = force de l’essai : rencontre authentique, 1º personne (genre de l'essai)
qui souligne le scandale de l’injustice.
Texte C : « faim » / « boit » l 7 ; opposition riches / pauvres  inégalités dans le pays. « le fort » / « le faible » l
7.
Texte B : Le loup a faim et se plaint de l’agneau qui a seulement voulu boire de l’eau.
Texte D : Le dernier Noble est ruiné. Concernant les précédents, ils avaient du bien mais ils n’ont plus rien
puisque le PU le leur prend. « prendre leurs biens » l 5.
Vénalité des puissants
Texte B : Loup a « faim »
Texte C : « clameurs vénales » l 16.
Texte D : « enrichir le royaume » l4
Texte A : suggérée par le fait qu’il y a une opposition entre les affamés et ceux qui ne sont pas dans la nécessité.
Violence de l’injustice
Texte B : « sans autre forme de procès » v29 + morale de la fable + arguments fallacieux. « venge » v26 : il ne
s’agit pas de justice. Loup : reprises nominales qui le désignent : « cette bête cruelle » v18 ; « cet animal plein de
rage » v 8.
Texte C : « injustice et violence » ; « joug de fer » l6 ; « oppresseurs » ; « sang et larmes » l 7 ; « le fort armé du
redoutable pouvoir des lois » l 8 : champ lexical de la violence ou de la guerre. La loi existe mais justifie la
violence. Accumulation l 6-8 : le texte qui relève de l’argumentation directe met en œuvre un réquisitoire
virulent.
Texte D : pas de procès, pas d’arguments non plus : « je n’en demande pas plus long » l 18 / « sale tête » l 19
(délit de faciès).
Comique de répétition : dans la trappe. « caisse », « crochet », « couteau » = champ lex des instruments de
torture : jeu sur les comiques de situation, mots, geste, caractère. Dialogue tourne à vide = théâtre de l'Absurde.
Texte A : Opposition avec les mœurs des indigènes dans le deuxième paragraphe : le monarque fait la guerre,
ce qui sous-entend qu’en France on envoie le peuple à la mort et pacifisme du roi qui n’envahit pas les contrées
qui ne sont pas siennes (lignes 25- 26).
Conclusion : Des textes qui évoquent les abus de pouvoir au moyen du récit d'une rencontre personnelle à
valeur universelle (essai, texte A), du détour d'une fiction aux vertus pédagogiques (fable, texte B), d'un violent
réquisitoire de Rousseau, d'un dialogue théâtral qui met en scène l'absurdité des lois qui régissent les états
(texte D). Les textes mettent tous en valeur les déséquilibres en termes de répartition des pouvoirs, des
richesses, et la violence qui accompagne de tels régimes. Ce qui anime les puissants, c'est l'appât du gain.