Grues à tour et grues mobiles : 2 500 machines
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Grues à tour et grues mobiles : 2 500 machines
actu innovation Ministère du Travail Grues à tour et grues mobiles : 2 500 ma La forte activité du BTP accroît l’utilisation des moyens de levage. D’où l’intérêt de la dernière campagne de contrôle des grues menée en 2007 par le ministère du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité qui permet de dresser un état des lieux. Un bilan également très utile pour les professionnels, les constructeurs et l’INRS, actuellement engagés dans les travaux de normalisation relatifs aux grues à tour. D ans un contexte de pénurie mondiale d’équipements de levage lourds, la modernisation du parc des grues utilisées en France marque le pas. Tel est le principal constat d’une nouvelle campagne de contrôle menée en 2007 par les inspecteurs et contrôleurs du travail. Rappelons qu’en 2005 la précédente « action coordonnée nationale » sur ce thème avait fait état de nets progrès en ce qui concerne la modernisation et la conformité des équipements. Cependant, on constatait alors que les obligations relatives à la maintenance étaient peu appliquées et massivement méconnues. Les 2 500 contrôles effectués en 2007 avaient précisément pour objectif de cibler trois objectifs principaux la conformité, la maintenance ert l’accès aux grues. Lors de cette campagne, environ 1 % des contrôles ont donné lieu à un procès-verbal. Conformité des grues On constate que certains équipements anciens, qui ne trouvaient plus preneurs – vu leur faible capacité et leur productivité réduite –, sont à nouveau proposés en location. L’analyse par région montre cependant de fortes disparités. Dans le quart nord-est, l’âge moyen est satisfaisant et les machines de plus de 20-25 ans sont l’exception. Il en est de même en Bretagne et Haute-Normandie où les CRAM ont engagé des actions de prévention réitérées. En revanche, le maintien en activité de vieilles machines est plus préoccupant sur le Le parc contrôlé Les contrôles des 2 500 machines concernent essentiellement les chantiers de bâtiment : un quart de ces grues était utilisé pour la construction de maisons individuelles ou de petits immeubles collectifs. Il s’agissait essentiellement de grues à tour (90 %) ou de grues mobiles. On estime que le parc total est proche de 7 500 engins. Enfin, le recours à la location se généralise, notamment dans les régions à forte densité d’habitation et dans les métropoles régionales. 12 Travail & Sécurité 02 - 08 reste du territoire. La centaine de demandes de vérifications de conformité montrent que les agents détectent, dans près de 8 % des cas, des manquements ou des négligences flagrants soit à l’égard des règles de conception, soit du maintien en état des dispositifs de sécurité. Examen approfondi Le bilan 2007 constate de réels progrès. Le carnet de maintenance est plus souvent mis à jour et il est moins fréquemment confondu avec le registre de sécurité. Un résultat obtenu en raison de la mobilisation des grands groupes du BTP, des constructeurs et des prestataires en maintenance, mais aussi des fédérations professionnelles et des agents de contrôle. Cependant, les progrès sont lents et variables selon les régions : en deçà de 50 % en PACA et au-delà de 80 % en Auvergne, Lorraine et Picardie. En ce qui concerne l’examen approfondi, qui est obligatoire lorsque le chef d’établissement ne peut démontrer qu’il a effectué un entretien régulier, des difficultés persistent pour certains matériels. Elles demeurent notamment pour nombre de machines maintenues en service bien au-delà de la durée « prescrite par le constructeur ». C’est le cas par exemple de machines d’entreprises de récupération qui présentent des ruptures de membrures et dont les moyens d’accès sont désolidarisés de © Gaël Kerbaol pour l’INRS achines contrôlées la structure. Plus de 200 examens approfondis ont ainsi été demandés. Rappelons qu’une enquête publiée en 1997 par l’OPPBTP mettait en évidence le manque d’entretien comme étant la seconde cause des accidents majeurs de grue. Un constat confirmé par l’analyse des causes de plusieurs accidents mortels survenus récemment. Accès aux grues Les constats réalisés concernent aussi bien la disposition des organes que l’emplacement de la cabine ou les moyens d’accès à ces dernières. Comme précédemment, le nord de la France, dont le parc est plus récent, se distingue favorablement. Globalement, en France, une grue sur trois n’est pas équipée d’un moyen d’accès satisfaisant : échelles filantes, hauteur de volée trop importante… Cette proportion s’élève même à 40 % en Aquitaine. Il apparaît indispensable que les grues les plus hautes soient équipées d’accès motorisés du type ascenseur et que les échelles fixes soient dotées d’une protection continue contre les chutes de hauteur et disposent de palier de repos. Deux décès de grutiers lors de la précédente campagne avaient souligné l’absence de mesures constructives favorisant l’intervention des secours. Normalisation européenne L’INRS participe aux travaux de normalisation européenne qui ont préparé la norme NF EN 14439 « Grues à tour » publiée en février 2007. Cette norme sera prochainement amendée pour traiter spécifiquement des cages de télescopage utilisées pour le montage de la grue. En complément de la normalisation, deux documents de l’INRS précisent les règles applicables à ces équipements et détaillent les bonnes pratiques de mise en œuvre : ED 813 et ED 128. Jean-Paul Richez Photo : Gaël Kerbaol Le travail de nuit cancérigène ? Existe-t-il un lien entre ■ travail de nuit et cancer ? Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), organisme qui dépend de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a en tout cas classé en décembre 2007 le travail posté qui entraîne des modifications du rythme circadien, comme activité cancérogène « probable » (cat 2A), au même titre que le trichloroéthylène, certains pesticides ou encore les rayons ultraviolets. Cette théorie repose sur les résultats de recherche publiés dans The Lancet Oncology de décembre 2007. Les infirmières et hôtesses de l’air qui travaillent de nuit, sur une longue période, présenteraient notamment un plus grand risque de développer un cancer du sein par rapport aux femmes travaillant de jour. Selon les chercheurs, le travail posté de nuit, qui concerne environ 20 % des travailleurs des pays développés, serait dangereux du fait de son action sur l’horloge biologique de l’organisme humain. La mélatonine, hormone qui peut s’opposer au développement tumoral, est essentiellement produite la nuit, en l’absence de lumière. Les personnes travaillant sous lumière artificielle pourraient par conséquent avoir un taux plus bas que la normale, les exposant à un risque accru de développer un cancer. La preuve d’un tel lien reste pour l’heure limitée, des biais d’interprétation ne pouvant être écartés (comme l’influence des rayons cosmiques chez le personnel navigant dans l’aviation) et l’origine du cancer pouvant avoir d’autres sources que le seul travail de nuit. Des études complémentaires seront nécessaires, mais la question est désormais posée. The Lancet Oncology, Volume 8, n°12, Décembre 2007 Regroupement au MEDAD Quelques mois après sa création, le ministère de l’Écologie, ■ du Développement et de l’Aménagement durables (Medad), va concentrer ses moyens. Doivent ainsi être créés par regroupement, quatre directions générales : de l’énergie et du climat ; des infrastructures et des transports modaux ; des risques sanitaires, technologiques et naturels ; des ressources, territoires et habitats. Ne seront pas modifiés : la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) ; et trois services interministériels, la Délégation à la sécurité routière, la Délégation interministérielle à l’aménagement et à la compétitivité des territoires (Diact) et le secrétariat général à la mer. Travail & Sécurité 02 - 08 13