crescendo newsletter n°1

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crescendo newsletter n°1
CRESCENDO 2014
YUKA & CHRONOSHIP Interview
Entretien avec Shun Taguchi, le
bassiste.
Dans certaines revues de
presse européennes, notre
musique est qualifiée de
jazz rock. Je suppose que
c’est peut-être dû à
l’impression des accords qui
s’en dégage. Mais nous
considérons nous même
que c’est un rock progressif
symphonique.
Qui est Yuka & Chronoship ?
Pouvez-vous nous parler de sa
genèse ?
Avant la formation de Yuka
& Chronoship, Yuka était
une chanteuse-compositrice
ayant sorti 3 albums au
Japon. Shun, réalisateur
artistique,
parolier
et
musicien de studio, travaillait avec elle en tant
que réalisateur artistique. Lassés de faire de la
musique uniquement en quête du succès
auprès du public, Yuka et Shun ont décidé de se
lancer dans un projet qui leur tenait vraiment à
cœur : former un groupe de rock progressif et
publier ses albums au niveau international. Les
ont
ensuite rejoint le guitariste Takashi,
musicien de studio, compositeur de musiques
de jeux vidéo et de publicité TV, pour
commencer à jouer en live. Et puis c’est à la
suite de l’entrée dans le groupe du batteur
IKKo, musicien de studio et de tournées, que
Yuka & Chronoship est né en 2009.
Vous avez réalisé 2 albums “Water Reincarnation" en
2011 et “Dino Rocket Oxygen" en 2013. Les deux
sont considérés comme étant profondément
philosophiques. Pouvez-vous nous en dire un peu
plus ?
Le 1er album « Water Reincarnation » est sur le
thème du cycle (réincarnation) de l’eau, c’est-àdire les transformations en boucle de l’eau
dans la nature : pluie-rivière-mer-nuage-pluie
et ainsi de suite. Entouré de la mer, le Japon est
un pays insulaire qui bénéficie des bienfaits de
l’eau et souffre de sa violence à la fois. Depuis
l’antiquité, les Japonais luttent contre les
catastrophes naturelles causées par l’eau. En
tant que Japonais, nous avons voulu traduire
tout cela dans notre premier album. En mars
2012, 3 mois après l’achèvement de cet album,
le Japon a subi un gigantesque tremblement de
terre suivi par un tsunami dévastateur. Pour
nous ce n’était pas une simple coïncidence. Cela
nous a convaincu que c’est le destin qui nous
a conduit à faire cet album sur l’eau.
Comment définiriez-vous votre musique à quelqu’un
qui n’a jamais entendu une seule note de Yuka &
Chronoship ? Symphonique ? Jazz Rock ? Ou plutôt
comme un subtil mélange de styles ?
C’est un rock progressif symphonique
fortement influencé par le prog mélodique des
années 70.
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CRESCENDO 2014
YUKA & CHRONOSHIP Interview
une standing ovation à la fin du concert. Etait-ce la
première fois que vous vous produisiez en France ?
Vous attendiez-vous à un accueil aussi chaleureux ?
Quels souvenirs en gardez-vous ?
Quant au 2ème « Dino Rocket Oxygen », il était
décidé depuis le début de le composer de 3
suites dont les thèmes ont été choisis librement.
Chaque suite a été créée à partir d’un morceau
composé auparavant que nous jouions en live
en l’étoffant.
C’était notre premier concert non seulement en
France mais aussi à l’étranger. Nous y sommes
arrivés avec beaucoup d’attentes mais aussi
d’appréhension, parce que nous n’avons pu
emporter qu’un tiers de l’équipement que nous
utilisons
pour
nos concerts au
Japon. Mais une
fois montés sur
scène,
dès le
premier
morceau, nous
avons eu une
réaction
très
chaleureuse du
public. Grâce à
cet
accueil
enthousiaste,
nous avons pu
faire
un
excellent concert.
Nous avons été
touchés également par la gentillesse du public
qui écoutait attentivement les mots en français,
bien que mal prononcés, que Yuka lui a
adressés entre les morceaux. Pour nous c’était
la première fois que nous ressentions une telle
émotion sur scène. Nous espérons revenir au
Prog’Sud aussi régulièrement que possible et
dire à son public : « Nous voilà de retour devant
vous ».
Déjà des idées pour le 3ème album ?
Oui. Nous avons déjà entamé la production de
notre 3ème album intitulé « The 3rd Planetary
Chronicle ».
C’est un album
sur le thème des
découvertes et
évènements
révolutionnaires
qui ont eu lieu
sur la Terre (la
troisième
planète).
Comment
se
déroule
le
processus
d’écriture
des
morceaux au sein
de votre groupe ?
D’abord Yuka écrit une mélodie et Shun lui
donne un arrangement approximatif. Ensuite
tous les membres participent à l’élaboration de
ce morceau qui avance peu à peu en le jouant
lors des répétitions et des concerts.
Vous avez joué au Prog’ Sud en mai 2013. J’ai lu dans
un magazine que vous aviez eu droit à un accueil
enthousiaste à la fin de chaque morceau et même à
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CRESCENDO 2014
YUKA & CHRONOSHIP Interview
Existe-t-il au Japon des
festivals
de
rock
progressif similaires ?
Sur la scène progressive
actuelle, quels sont les
groupes
qui
vous
impressionnent le plus ?
Pourquoi ?
Le rock progressif
étant
considéré
comme genre mineur
au Japon, il n’y a pas
de grands festivals.
Pour ce genre de
musique, il n’existe que des festivals de petite
taille organisés souvent dans un club.
J’écoute
le prog
actuel aussi mais je
suis plus attaché au
prog des années 70
qu’au prog à tendance métal de ces dernières
années. Mon musicien préféré est Steven
Wilson. J’adore sa musique mélodique et sa
voix.
Après BARAKA et KBB, le festival CRESCENDO est
heureux d’accueillir à nouveau un groupe japonais.
Avez-vous déjà entendu parler de ce festival ? A quoi
vous attendez-vous ?
Et pour terminer … quelle est la devise de Yuka &
Chronoship ?
Les musiciens de Baraka qui sont nos amis
nous ont parlé de leurs souvenirs du festival
Crescendo. Nous sommes ravis d’avoir cette
chance de nous y produire. Depuis que notre
participation a été confirmée, nous attendons
avec impatience le jour où nous pourrons jouer
devant beaucoup de spectateurs, car au Japon
il n’y a pas un aussi grand festival pour le rock
progressif.
Dans les concerts des groupes de rock
progressif des années 70, le public chantait et
bougeait sur le rythme. C’est ce que nous
visons à réaliser avec notre musique, plutôt que
de chercher à faire apprécier les mesures
impaires, la technique ou l’improvisation. Créer
des morceaux pouvant donner au public
le plaisir de chanter et bouger sur le rythme
avec nous, c’est notre principale devise.
Y-a-t-il un autre pays d’Europe où vous aimeriez
particulièrement jouer ? Et pour quelles raisons ?
Je voudrais voir comment notre performance
en live est accueillie en Angleterre, parce que
c’était surtout la musique venue d’Angleterre
qui me passionnait dans les années 70.
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