Critères d`efficacité
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Critères d`efficacité
Propriétés et choix des critères d'évaluation Modèles thérapeutiques DIU FIEC François Gueyffier UMR5558 Service de Pharmacologie Clinique Plan du cours • Les critères d’efficacité – Comment les critères intermédiaires nous font croire à des modèles faux (trop simples, trop beaux pour être vrais !) • Quelques réflexions sur la modélisation… • La place de l’essai randomisé dans les connaissances sur les thérapeutiques – Les dangers de croire à un modèle sans l’avoir correctement validé Critères d'efficacité • Efficacité, effectivité et efficience • L’efficacité est la mesure d’un effet, significatif, au sein d’un essai clinique; elle peut être démontrée sur un critère présentant une pertinence clinique, ou pas. • L’effectivité correspond à la transposition du rapport bénéfice risque dans les conditions d’utilisation réelle. • L’efficience intègre dans son jugement la dimension économique Critères d'efficacité • Efficacité, effectivité et efficience • Notion de bénéfice clinique, de pertinence clinique • Les différents points de vue – Pharmacologue – Responsable de santé publique – Prescripteur – Patient • Quel est le point de vue qui prime ? – Celui du patient… Métrologie des critères d’efficacité • Types de mesure des critères de jugement – Moyenne : somme divisée par effectifs • Test de Student – Proportion : nombre d’accidents • En quoi la proportion est-elle une moyenne ? • Test du Chi² – Odds ou cote : nombre d’accidents sur nombre de non-accidents ; quelle est la cote correspondant à un pourcentage de 20% ? • Modèle logistique – Temps de survie : la modélisation du délai jusqu’à la survenue d’un accident permet de calculer la proportion des individus qui ont présenté au moins un accident • Modèle de Cox Notion de biomarqueur • Définition – Un biomarqueur désigne une caractéristique mesurée objectivement (c’est-à-dire avec une précision et une reproductibilité suffisantes) et évaluée comme indicateur de processus physiologique ou pathologique, ou de l’action des médicaments • Les critères d’évaluation de l’effet des médicaments (efficacité et sécurité) sont des biomarqueurs Notion de critère clinique • Un critère clinique présente une pertinence du point de vue du patient • Ce qui est évidemment pertinent – Ce que ressent le patient • Pas de problème pour en reconnaître la pertinence – Ce que va connaître le patient comme accident de santé • Problème de la conception du patient / du médecin face au risque d’accident de santé • Le patient a-t-il un point de vue éclairé ? • Comment reconnaître si un critère est bien « clinique » ? Il s’exprime en termes de 1. Quantité ou qualité de vie 2. Symptômes ou pronostic Exemple du traitement antihypertenseur • Quels sont les critères cliniquement pertinents pour évaluer l’efficacité du traitement antihypertenseur ? Notion de critère clinique • Comment reconnaître si un critère est bien « clinique » ? Il s’exprime en termes de 1. Quantité ou qualité de vie 2. Symptômes ou pronostic • Exemples – – – – – Infarctus du myocarde, fibrinolyse… Hypertension artérielle, antihypertenseur… Troubles du rythme grave, antiarythmique Infection urinaire, antibiotique… Arthrose, traitement de fond, ... Combien de critères choisir ? • Le choix peut paraître difficile entre plusieurs critères présentant des avantages et inconvénients différents • On sera tenté d’adopter plusieurs critères • Quel problème cela pose-t-il ? Exemple : 2 critères de jugement principal • Le risque de conclure à tort à l’existence d’un effet est de : 1 – (0,95 x 0,95) = 1 – 0,902 = 0,10 • Le risque alpha croît, les effectifs devront être multipliés par 1,18 pour conserver la même puissance Utilité des critères de jugement secondaires • • • • Bénéfices secondaires du traitement Mécanisme d’action de l’effet obtenu Critères intermédiaires Critères correspondant à des effets délétères du traitement, • Composantes d’un critère de jugement composite utilisé comme critère principal Notion de critère clinique • Pour les prescripteurs – La notion de critère clinique (évaluation) recoupe celle d'objectif thérapeutique (prescription) – Il constitue l'un des trois piliers nécessaires à la définition d'une quantité d'effet • Situation pathologique • Intervention thérapeutique • Objectif thérapeutique Notion de critère intermédiaire • Définition – Toute caractéristique exprimant l'effet d'une thérapeutique, non cliniquement pertinent • Exemples • Ne pas confondre ! – un critère intermédiaire et un objectif thérapeutique – un critère intermédiaire et un critère clinique secondaire Notion de critère de substitution • Définition – Un critère de substitution est un critère intermédiaire, utilisé aux phases précoces du développement d'un médicament, qui remplit certaines conditions, indépendamment de la nature de l'intervention. • Propriétés requises – Facilité et rapidité de recueil par rapport au critère clinique – Corrélation avec le critère clinique – Relation quantitative entre critère de substitution et critère clinique : • L'effet sur le critère de substitution explique tout l'effet sur le critère clinique (propriété de capture) • L'effet sur le critère de substitution permet de prédire complètement le critère clinique Propriétés des critères de substitution selon Prentice • Prédiction – La connaissance de l’effet sur le critère de substitution permet de prédire l’effet sur le critère clinique – Lorsque je connais la baisse de pression artérielle chez un individu, je peux dire dans quelle mesure son risque d’accident cardiovasculaire est réduit • Capture – Tout l’effet sur le critère clinique est expliqué (passe…) par l’effet sur le critère de substitution – La réduction du risque d’accident vasculaire cérébral sous diurétique est complètement attribuable à la baisse de pression artérielle Exemples de critères de substitution potentiels Situation pathologique Intervention thérapeutique Critère clinique Critère intermédiaire (de substitution ?) Infarctus du myocarde Fibrinolyse Décès Taux désocclusion artérielle Hypertension artérielle Antihypertenseur AVC Pression artérielle Troubles du rythme Antiarythmiques Mort subite Anomalies ECG Antibiotique Guérison clinique Stérilisation des urines Traitement de fond Handicap Consommation d'antalgiques Infection urinaire Arthrose Hypothèse d'isotropie et pression artérielle Prospective Studies Collaboration Lancet 2002; 360: 1903–13 Rapport de cotes entre groupes Prédiction de la réduction du risque à partir de la baisse de pression sous traitement Accident vasculaire cérébral Accidents coronariens Staessen JA et al. Lancet 2001; 358: 1305–15 Différences de pression artérielle systolique entre les groupes Proportion expliquée de Freedman Proportion de la réduction de risque Expliquée par l’effet intermédiaire : sur la pression artérielle (PE) : a PE 1 Effet traitement ajusté sur la PAS Effet traitement non ajusté sur la PAS PE (IC 95% ) = 0.59 (0.31 - 0.82) La proportion de la réduction du risque d'AVC expliquée par la baisse de PAS sous traitement est de 59% Hypothèse d'isotropie, critère de substitution et pression artérielle 1. Le critère de prédiction n'est pas vérifié : la règle « plus on abaisse la pression et plus on réduit le risque » est rejetée 2. Le critère de capture n'est pas vérifié : la baisse de pression artérielle n'explique pas complètement la réduction du risque d'accident vasculaire cérébral Conclusion : La pression artérielle n'est pas le critère de substitution parfait que l'on imagine Perspectives : Prise en compte de plusieurs critères Intégration de la variabilité de la réponse Complexification du modèle Critères d’évaluation : efficacité vs sécurité ? • Quelles sont les différences entre critères de sécurité et d’efficacité ? • Aucune différence conceptuelle – Métrologie – Modèles • Différences pratiques ? – Les critères positifs (qualité de vie, bien être) sont plus facilement imaginés comme des critères d’efficacité – Les critères négatifs (symptômes, accidents, décès) sont plus souvent imaginés comme des critères de sécurité – Cette règle est loin d’être absolue : exemples Critères d’évaluation : efficacité vs sécurité ? • Quelles sont les différences entre critères de sécurité et d’efficacité ? • Aucune différence conceptuelle – Métrologie – Modèles • Différences pratiques ? – Les critères positifs (qualité de vie, bien être) sont plus facilement imaginés comme des critères d’efficacité – Les critères négatifs (symptômes, accidents, décès) sont plus souvent imaginés comme des critères de sécurité – Cette règle est loin d’être absolue : exemples Échelle de pertinence clinique • • • • • • • Mortalité totale Mortalité spécifique Morbidité totale Morbidité spécifique Symptômes Critère de substitution Tolérance (effets indésirables légers à modérés) • En quoi la mortalité (morbidité) totale est-elle plus importante que la mortalité (morbidité) spécifique ? Qu'est-ce qu'un modèle ? A quoi sert la modélisation ? Qu'est-ce qu'un modèle ? • Définitions du petit Robert • "représentation simplifiée d'un processus, d'un système" • "ce qui sert ou doit servir d'objet d'imitation pour faire ou reproduire quelque chose" • "modèle mathématique [d'un processus]: modèle formé par des expressions mathématiques et destiné à simuler un tel processus" Remarque: potentialisation de l'outil de simulation par l'informatique La modélisation est une activité humaine permanente • Nous nous approprions la réalité en modélisant notre perception de cette réalité • Ce processus a un but utilitaire, pour prévoir le résultat de nos actions, et donc les justifier a priori • L'analyse formelle du processus de modélisation permet d'en comprendre les limites, de le rendre plus rationnel, plus efficace. • Cf le message de Magritte Les propriétés caractéristiques d'un modèle • Cohérence (– validité) interne : logique de l'ordonnancement des éléments du modèle • Cohérence (– validité) externe : accord du modèle et de ses conséquences avec les autres modèles et avec les faits extérieurs • Réduction : un modèle est toujours une représentation simplifiée d'une réalité complexe • Obsolescence : le temps (dérive des faits) et le progrès des connaissances aboutissent à la prise de conscience des imperfections du modèle, et à son remplacement partiel ou complet Les principaux modèles en pharmacologie Modèle thérapeutique Modèle pharmacologique Modèle pharmacocinétique Modèle pharmacodynamique Modèle physiopathologique Modèle d'effet Les deux principales composantes du modèle pharmacologique • Pharmacocinétique – Concerne la transformation du médicament dans l'organisme • Pharmacodynamique – Concerne l'interaction du médicament avec l'organisme en termes d'effets mesurables Le modèle pharmacologique • Φαρμακον: médicament • Définition: substance thérapeutique • Pharmacocinétique (κινησισ : mouvement) – Concerne le trajet (et ses transformations) du médicament dans l'organisme, ce que l'organisme fait au médicament • Pharmacodynamique (δυναμισ: force) – Concerne l'interaction du médicament avec l'organisme en termes d'effets mesurables, ce que le médicament fait à l'organisme Modèle de Veng, Pedersen et Gillespie administration 1. absorption circulation sanguine et lymphatique 2. conduction organe cible (biophase) 3. transduction stimulus 4. propagation effets pharmacologiques sur critères intermédiaires sur critères cliniques bénéfice thérapeutique Modèle de Veng, Pedersen et Gillespie • Absorption – L'administration est suivie de l'apparition du médicament dans la circulation, mesurable dans le temps • Conduction – Le médicament diffuse jusqu'à la biophase, lieu de l'interaction avec le système cible • Tansduction – Transformation de la concentration du produit actif au niveau du système cible en un effet initial (électrophysiologique, mécanique, sécrétoire,…) • Propagation – Amplification de l'effet initial par une série d'actions conduisant à l'ensemble des effets observables sur l'organisme, dont les effet thérapeutiques Exemple de modèle pharmacologique Dosage • • Fixation protéique ½ vie 25 mg 60-80% 1,5 – 5 H 40% 6 – 25 H Chlortalidone 25 mg 50-75% ? 75% 25 – 50 H Indapamide 2,5 mg 93% 1-2 H > 75% 14 – 24 H 5 mg 100% 2H 95% 8H Les diurétiques thiazidiques parviennent à leur site d'action par sécrétion active des cellules du tube rénal proximal, une très faible fraction étant filtrée par le glomérule Les diurétiques thiazidiques agissent par l'inhibition du co-transporteur apical Na+/Cl- des cellules de la partie proximale du tube contourné distal du néphron L'administration de diurétiques thiazidiques entraîne une modification de l'équilibre hydrosodé – – – – • Pic plasmatique Hydrochlorothiazide Bendrofluméthiazide • Biodisponibilité Majoration transitoire de la natriurie et du volume global de diurèse de la kaliurie, Réduction du volume plasmatique circulant Diminution des résistances vasculaires Diminution de la pression artérielle L'effet pressionnel met plusieurs semaines voire mois à s'installer complètement Exemple de modèle pharmacologique Dosage • • Fixation protéique ½ vie 25 mg 60-80% 1,5 – 5 H 40% 6 – 25 H Chlortalidone 25 mg 50-75% ? 75% 25 – 50 H Indapamide 2,5 mg 93% 1-2 H > 75% 14 – 24 H 5 mg 100% 2H 95% 8H Les diurétiques thiazidiques parviennent à leur site d'action par sécrétion active des cellules du tube proximal, une très faible fraction étant filtrée Les diurétiques thiazidiques agissent par l'inhibition du co-transporteur apical Na+/Cl- des cellules de la partie proximale du tube contourné distal du néphron L'administration de diurétiques thiazidiques entraîne une modification de l'équilibre hydrosodé – – – – • Pic plasmatique Hydrochlorothiazide Bendrofluméthiazide • Biodisponibilité Majoration transitoire de la natriurie et du volume global de diurèse de la kaliurie, Réduction du volume plasmatique circulant Diminution des résistances vasculaires Diminution de la pression artérielle L'effet pressionnel met plusieurs semaines voire mois à s'installer complètement Exemple de modèle physiopathologique • Intégration de connaissances de diverses sources – – – – – observation clinique épidémiologie étude de modèles animaux biologie moléculaire génétique • dans un modèle de la maladie en reconstruction permanente Exemple de modèle physiopathologique Les individus dont la pression artérielle est la plus haute présentent un risque d'accident cardiovasculaire plus important (accidents cérébraux, infarctus du myocarde, poussée d'insuffisance cardiaque). Modèle thérapeutique • Né de la confrontation des deux modèles, de la maladie et du médicament • L'administration quotidienne d'un diurétique thiazidique entraîne une baisse de la pression artérielle, et une réduction du risque d'accident cardiovasculaire • Validation du modèle – Essai clinique – Choix du critère selon le point de vue, les moyens disponibles... • En cas d'incohérence : modification du modèle, et nouvelle expérimentation pour valider le nouveau modèle… Modèle d’effet Le modèle d’effet dans le plan Rc x Rt Traitement néfaste Traitement inefficace 1 Rt >Rc Rt 0.5 Rt < Rc 0 0 0.5 Traitement efficace Rc 1 Dans ce plan on peut représenter : un ou plusieurs essais (R = fréquences observées) un ou plusieurs patients (R = probabilités prédites) Résumé • Les prescriptions sont la mise en œuvre d'un modèle thérapeutique dans une situation donnée • Le modèle thérapeutique – est une construction théorique résultant du modèle physiopathologique et du modèle pharmacologique – Obéit toujours à une certaine logique interne • Cette logique interne suffit-elle à justifier la prescription ? Modèle thérapeutique Modèle physiopathologique Modèle pharmacologique Modèle thérapeutique Validation: Essai clinique Mise en application Importance de la validation • L'observation d'un effet après une intervention, en dehors d'un plan expérimental, est sujette à des facteurs de confusion: c'est une association, sans certitude de causalité • La validation du modèle par l'essai thérapeutique permet seule d'affirmer une relation de causalité entre une intervention et un effet Anti-arythmiques dans la prévention de la mort subite après infarctus • Les patients qui présentent des troubles du rythme ventriculaires après un infarctus ont un risque accru de mort subite Les arythmies ventriculaires sont un facteur de risque de mort subite Études Critères Kitchin 1977 (n=420) Arythmies V Milis 1984 (n=533) >10 ESV MPIP 1984 (n=766) ESV simples doublets TV OR OR Décès subit Décès totaux 2.5 3.4 4.0 2.1 3.6 6.6 1.5 3.2 5.2 OR : odds ratio (rapport des cotes); MS : mort subite; ESV : extrasystole ventriculaire; TV : tachycardie ventriculaire Anti-arythmiques dans la prévention de la mort subite après infarctus • Modèle physiopathologique – Les patients qui présentent des troubles du rythme ventriculaires après un infarctus ont un risque accru de mort subite • Modèle pharmacologique – Des médicaments (anti-arythmiques de classe 1) donnés per os permettent de supprimer ces troubles du rythme ventriculaires • Modèle thérapeutique – Donc le traitement par anti-arythmiques de classe 1 après certains infarctus doit prévenir la mort subite ! Historique de la validation des anti-arythmiques • Le modèle théorique a suffi à justifier la prescription d'antiarythmiques par les cardiologues pendant des années (USA++) • Les antiarythmiques étaient un traitement de routine • La démarche était : Infarctus, dépistage des troubles du rythme ventriculaire, si oui, antiarythmiques • Confrontation tardive des modèles à la réalité par un essai thérapeutique publié en 1989, 6 ans après la délivrance de l'AMM en France : l'essai CAST Antiarythmiques après infarctus du myocarde: l'étude CAST • Sélection de patients "répondeurs" – IDM datant de 6 jours à 2 ans – Troubles du rythme ventriculaire – Amélioration du trouble du rythme après test thérapeutique • Randomisation en double insu contre placebo de trois médicaments antiarythmiques de classe Ic – Moricizine – Encainide – Flécainide CAST 1 (NEJM 1989) Critère de jugement principal : décès ou arrêt cardiaque par arythmie Incidence attendue du critère de jugement : 11% Réduction de risque espérée : -30% Alpha unilatéral : 0,025 Bêta : 0,15 CAST 1 (NEJM 1989) nb décès / effectifs mortalité annuelle groupe contrôle 25 / 743 3,4% groupe antiarythmique 56 / 755 7,4% RR=2.20, p = 0,0006 Après infarctus du myocarde, à des doses réduisant l'extrasystolie ventriculaire, l'encaïnide et la flécaïnide augmentent de façon hautement significative la mortalité totale (+ 5 % par an) et la mortalité (ou arrêt cardiaque ressuscité) par arythmie (+ 4 % par an). • Enquête complémentaire: nb de décès induits par le traitement ? – 80000, autant que la guerre du Vietnam et de Corée réunies (Moore) • Conclusion : Les faits contredisent le modèle thérapeutique théorique, pourtant d’une logique interne apparemment parfaite Boissel JP, Collet JP, Lièvre M, Girard P. An effect model for the assessment of drug benefit: example of antiarrhythmic drugs in post-myocardial infarction patients. J Cardiovasc Pharmacol 1993; 22: 356-363 Antiarrhythmiques de classe 1c post IDM Importance des critères d'efficacité en pratique • Au niveau individuel, il est impossible de connaître l'effet d'un traitement antihypertenseur sur le critère clinique (risque d'AVC par ex.) • La connaissance de la relation entre critère "de substitution" (pression artérielle) et critère clinique conditionne la conduite du traitement – La cible thérapeutique est définie sur le critère de substitution (PA cible sous traitement) – Elle permet l'adaptation de l'intervention (adaptation des doses, choix du produit) selon la réponse précoce • Les règles de conduite du traitement intègrent les données des trois modèles (PK, PD, modèle d’effet) • Cette intégration suit des faits et des hypothèses de niveaux différents • La production des règles d'adaptation thérapeutique obéit à des intérêts différents, avec des conflits possibles • L'adaptation des thérapeutiques au niveau individuel nécessite la maîtrise, la compréhension, des éléments de jugement de l'efficacité Conclusion • La conception que l'on a des maladies et des thérapeutiques façonne les plans expérimentaux d'évaluation des thérapeutiques • En retour, les résultats de l'évaluation thérapeutique modifient la façon de concevoir les maladies et les traitements • Il existe un mouvement (allers-retours) permanent entre conception (physiopathologique) des maladies et évaluation des thérapeutiques • L'essai comparatif fonde la connaissance de meilleur niveau de preuve sur l'effet des thérapeutiques Objectifs pédagogiques • Comprendre qu'un modèle est une représentation, limitée mais incontournable, du monde réel • Comprendre que le modèle thérapeutique est composé d'éléments du modèle physiopathologique et du modèle pharmacologique • Connaître les propriétés caractéristiques générales des modèles • Connaître les 4 étapes du modèle pharmacologique général de Vang, Pedersen et Gillespie, la définition de la pharmacocinétique, de la pharmacodynamique, et du modèle d’effet • Connaître la place de l'essai comparatif dans l'évolution du modèle thérapeutique • Connaître les définitions d'un critère clinique, d'un critère intermédiaire, d'un critère de substitution • Connaître la place des trois types de critères dans l'évaluation des thérapeutiques • Connaître les propriétés requises d'un critère de substitution • Citer un modèle thérapeutique dont la validation a montré que le résultat était l’inverse de ce qui était attendu Exercices 1) Décrire le modèle physiopathologique, le modèle pharmacologique et le modèle thérapeutique: 2) Identifier un critère clinique et un critère de substitution potentiel Pour les situations suivantes: • dans la maladie des membranes hyalines • dans les troubles du sommeil • dans la maladie de Parkinson • dans l'ulcère duodénal • dans le traitement immunosuppresseur des greffés • dans la dépression