Qui diagnostiquera le cas Garrincha (1933

Transcription

Qui diagnostiquera le cas Garrincha (1933
actualité, info
Qui diagnostiquera le cas Garrincha
(1933-1983) ?
Il a fait rêver bien des foules. Prononcez son nom et vous ferez encore trembler bien des amoureux
du ballon rond. Cet homme fut
un miracle. Cet homme était un
malade. Pour l’état civil brésilien,
il était Manoel Francisco dos Santos – né le 28 octobre 1933, mort le
20 janvier 1983. Parti avant de fêter
ses cinquante ans. Il y a trente-etun ans déjà. C’était Garrincha.
Ailie­r droit. Le meilleur joueur
brésilien de tous les temps – avec
Pelé. L’un des plus grands dribbleurs de l’histoire merveilleuse
du football – un football qui,
aujour­d’hui, dribble nettement
moins bien qu’il ne dribbla.
Manoel Francisco dos Santos est
célèbre pour avoir remporté deux
Coupes du monde. Celle de 1958
et celle de 1962. Garrincha plus
que Manoel. C’était l’un des surnoms de cette légende. Garrincha
du nom d’un petit oiseau dont les
Brésiliens disent qu’il préfère
mourir plutôt que de se laisser
attra­per par l’homme. Ce qui
convenait à merveille à ce dribbleur. Il était aussi surnommé
Alegri­a do Povo (Joie du peuple)
ou O Anjo de Pernas Tortas (L’Ange
aux jambes tordues). Ce titre d’une
poésie de Vinicius de Moraes
revue de presse
Les frontaliers pourront
choisir un médecin traitant
suisse
Compte tenu des circonstances, les
nouvelles du front sont plutôt bonnes
pour les frontaliers. Hier, après une
rencontre avec les associations re­
présentant ces travailleurs naviguant
entre France et Suisse, Marisol Tou­
raine, ministre française des Affaires
sociales et de la Santé a fait le point
sur le dossier brûlant de l’assurance
maladie. Principale surprise : le nou­
veau dispositif va loin dans la possibi­
lité offerte aux frontaliers de se faire
soigner en Suisse.
En préambule, le gouvernement con­
firme sa détermination à mettre fin au
droit d’option. Rien de bien surpre­
nant. Les frontaliers bénéficiaient jus­
que-là d’un régime dérogatoire, renou­
velé pour sept ans en 2006 et arri­vant
à échéance le 1er juin 2014. Ce ré­
310
102_103.indd 1
convenait tout aussi bien à cet
homme venu du peuple, homme
à crampons et porteur d’ailes.
Mais en matière de légende sportive, le génie sur gazon ne suffit
pas. Il lui faut un destin pimenté
de tragédies. Et Garrincha n’en
manqua pas. Il voit le jour dans
l’Etat de Rio de Janeiro. Enfant
d’une famille plus que pauvre,
d’origine amérindienne. Cet oiselet n’est déclaré que dix jours
après sa naissance. Dans sa famille,
l’alcool est omniprésent. Le mal a
un nom : le cachimbo, breuvage
artisanal aux vertus soi-disant
thérapeutiques. «Une médecine
artisanale qui soigne tout, de l’angine à la coqueluche en passant
par l’asthme et les maux de dents.
Les femmes en boivent durant
leur grossesse et en donnent aux
nourrissons pour les aider à trouver le sommeil, écrivait en 2001
Francis Huertas, qui fut de longues années durant le correspondant en Amérique du Sud de
L’Equipe et de France Football. Ce
remède mira­cle est fabriqué avec
du miel, des bâtons de cannelle
et de la cacha­ça, le tord-boyaux
(40 degrés d’alcool minimum)
extrai­t de la canne à sucre.»
L’Equipe nous raconte encore que
gime leur permettait de choisir pour
leur couverture maladie entre la LAMal,
la Couverture mutuelle universelle
(CMU) et une assurance maladie pri­
vée française. Cette dernière option
avantageuse financièrement et ou­
vrant la possibilité de se faire soigner
des deux côtés de la frontière était
privilégiée par 90% des frontaliers.
Soit 150 000 personnes.
Dans un communiqué, la ministre con­
firme donc la fin de l’assurance privée
française et le basculement de ces
assurés dans le nouveau «dispositif
frontalier», adossé à la Sécurité so­
ciale. La principale nouveauté con­cer­
ne la continuité des soins en Suisse,
pour laquelle les associations se sont
fortement mobilisées. «Les frontaliers
auront la possibilité de choisir un mé­
decin traitant en France ou en Suis­se,
afin de pouvoir respecter le parcours
de soins et de bénéficier d’un meil­
leur remboursement», indique le minis­
tère. «Elle ouvre nettement le champ.
Il s’agit d’une véritable avancée», aux
yeux de Jean-François Besson, secré­
le futur Garrincha est le cinquième des neuf enfants officiels
d’Amaro et Maria Carolina. Amaro
est alcoolique, accro au cachimbo.
Son fils le sera aussi, dès le biberon. A quatre ans, c’est l’une de
ses sœurs, Rosa, qui le surnomme
Garrincha. Autre surnom : «Mané», diminutif
de Manoel, mais qui
signi­fie aussi «simple
d’esprit» en portugais
du Brésil.
«Le gabarit modeste de
Garrincha (1,69 m) n’en
fait pas un futur crack
évident et ses débuts de
footballeur dans les rues
poussiéreuses de Pau
Grande ne sont pas immédiatement repérés
par les recruteurs. A
quatorze ans, il joue
dans l’équipe de la fabri­
que texti­le (America
Fabr­il) où il travaille,
mais ne semble pas envi­
sager une éventuelle
carrière professionnelle, écrit
Stépha­ne Kohler. Pourtant, ses
problèmes congénitaux vont
curieu­sement l’avantager balle au
pied : sa colonne vertébrale est
défor­mée, ses jambes sont extrêmement arquées et l’une, la
droite, est plus longue que l’autre
de plusieurs centimètres. De ce
handicap, il tire une force, celle de
pouvoir déséquilibrer son adversaire direct grâce à une feinte de
corps étonnante qui va devenir sa
signature.»
C’est là un dribble destiné à être
autopsié par un spécialiste de
chirurgie orthopédique. Jean-Philippe Réthacker, autre plume de
L’Equipe, le détaillait ainsi : «Garrincha travaillait d’abord arrêté.
D.R.
en marge
taire général du Groupement trans­
frontalier européen. Concernant les
soins ambulatoires en Suisse, «ils
pourront être remboursés par l’assu­
rance maladie sans autorisation préa­
lable», poursuit le ministère. Enfin,
«l’accès aux soins programmés hos­
pitaliers ou coûteux en Suisse sera
facilité pour les frontaliers résidant
dans des zones à faible densité mé­
dicale». Les habitants du Pays de Gex
pourraient ainsi accéder aux hôpi­
taux suisses, plus proches que SaintJulien ou Lyon. Autant de mesures
qui devraient satisfaire les HUG sou­
cieux de leur manque à gagner. (…)
Marie Prieur
Tribune de Genève du 21 janvier 2014
Les besoins en sang diminuent : faut-il restreindre
les dons ?
Notre pays a moins besoin de sang
que par le passé. En un an, les de­
mandes des hôpitaux ont reculé de
Comme s’il voulait hypnotiser
l’adversaire, ce qu’il semblait
réussir parfaitement. Son dribble
se décomposait alors en deux
phases. La première, sans ballon,
consistait en un balancement du
buste et de la jambe droite vers sa
gauche, vers l’intérieur du terrain,
ce qui avait pour effet d’entraîner
de ce côté et le corps et le regard
et l’attention du défenseur. La
feinte pouvait être poussée à l’extrême, à la limite du déséquilibre
10%, a indiqué hier à la radio aléma­
nique SRF, Rudolf Schwabe, direc­
teur du Service de transfusion de la
Croix-Rouge suisse (CRS). Dans ces
conditions, son organisation va ré­
duire ses collectes. Mais en Suisse
romande, où les besoins n’ont dimi­
nué que de 4 à 5%, cette communi­
cation fait grincer quelques dents.
Des donneurs et des Samaritains se
posent des questions. Quant aux
services de transfusion, ils appellent
les volontaires à ne pas baisser la
garde.
Jean-Daniel Tissot, médecin-chef du
Service vaudois de transfusion, ex­
plique la baisse enregistrée l’an der­
nier par une amélioration des con­
trôles. «D’abord, nous faisons tout
pour que le patient ne soit pas ané­
mique, qu’il ne prenne aucun médi­
cament pouvant favoriser le saigne­
ment et pour que ses taux en fer et
en vitamines soient parfaits. Ensuite,
les techniques opératoires permet­
tent de minimiser les hémorragies.
Rien que le positionnement du patient
Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 29 janvier 2014
27.01.14 10:01
peut changer les choses.» Emma­
nuel Rigal, responsable du Centre
de transfusion sanguine genevois,
confirme : la médecine évalue mieux
les risques et les avantages des
transfusions qui, dans ces condi­
tions, sont moins souvent prati­
quées.
S’ils partagent le même constat,
les spécialistes en tirent toutefois
des conclusions différentes. Rudolf
Schwabe révèle que les collectes
de sang seront réduites. Les ser­
vices de la CRS vont, par exemple,
raccourcir leurs heures d’ouverture
et les invitations envoyées aux don­
neurs réguliers seront espacées.
En réponse à nos questions, il pré­
cise toutefois que ces changements
ne se feront pas dans le canton de
Genève, qui enregistre une pénurie,
et que s’ils ont lieu dans le canton
de Vaud, ils resteront minimes. (…)
Caroline Zuercher
Tribune de Genève du 22 janvier 2014
Initialement diagnostiqué débile
mental léger, ce petit homme est
sacré champion du monde dans
la Suède de 1958. «Un an plus
tard, immensément populaire au
Brésil, il est ivre mort au volant
de sa voiture quand il manque de
renverser… son père dans une
rue de Pau Grande», nous rapporte encore Stéphane Kohler.
Soit un fait divers pour psychanalyste. «Les voisins menacent de
lyncher un génie enfermé dans
ses addictions et ses divagations
nocturnes, poursuit-il. Il en sort
encore, parfois, le temps de
quelques performances époustouflantes. Comme en 1962, lors du
Mondial disputé au Chili, où la
blessure de Pelé le propulse au
premier plan. Il réussit un doublé
contre l’Angleterre en quarts de
finale (3-1), un autre contre le
Chili en demi-finales (4-2) puis se
fait expulser. La Fédération brési-
lienne parvient à convaincre la
FIFA de le laisser disputer la finale,
remportée contre la Tchécoslovaquie (3-1) ! Il est élu meilleur
joueur du tournoi, à vingt-huit
ans. Son apogée sportive. La
chute sera assez brutale.»
Garrincha abandonnera bientôt sa
femme et ses enfants légitimes
pour les bras et la voix d’Elza
Soares, célèbre chanteuse brésilienne. Il l’accompagne dans les
salles de concert où elle se produit. Les bouteilles ne sont jamais
bien loin. Les chroniqueurs diront
que c’est alors qu’il «sombre réellement dans l’alcoolisme», que
«son corps le lâche de plus en
plus souvent : genoux en souffrance, prise de poids et performances décevantes».
Il tente de se suicider. Sa compagne le quitte en 1977. Entre
1979 et 1983, il est interné près de
quinze fois, en psychiatrie ou
pour des cures de sevrage. On lui
organise des matches de soutien
et la Fédération brésilienne lui
loue une maison dans la banlieue
carioca où Garrincha vit un instant au calme. Puis, le 20 janvier
1983, un œdème pulmonaire est
fatal à ce cirrhotique arthrosique.
Etait-ce un alcoolisme hérité de
son père comme on le dit alors ?
Son génie balle au pied était-il
d’origine alcoolique ? Et qu’en
était-il de ce qui ressemble à une
forme d’addiction sexuelle ?
On disait, à sa mort, qu’il était
«un saint autant qu’un fou». Les
saints et les fous ont-ils un inextinguible besoin d’alcool pour
survivre ? Et comment, sans
cachim­bo, faire rêver les foules et
trembler les amoureux du ballon ?
Jean-Yves Nau
[email protected]
La Clinique genevoise de Montana est un établissement public médical du Canton de Genève
spécialisé dans :
• les traitements de médecine interne (cardiologie, pneumologie, rhumatologie, oncologie,
diabétologie, etc.)
• la médecine psychosomatique (dépressions, burn-out, addictions, anxiété, deuils, troubles
du comportement alimentaire, etc.)
• les réadaptations diverses (orthopédiques, cardiovasculaires, postopératoires, etc.)
• la prise en charge des douleurs aiguës et chroniques
La clinique dispose de 80 lits et accueille 1200 patients par an. Elle occupe environ 100 collaborateurs dont 6 médecins
et 70 soignants. Pour en savoir plus : www.cgm.ch
LA CLINIQUE GENEVOISE DE MONTANA ENGAGE
UN/E MEDECIN-ADJOINT/E
ou UN/E CHEF/FE DE CLINIQUE
Entrée en service : Dès que possible
Taux d’activité :
100 % ou à convenir
Mission :
Assister le médecin-chef dans l’organisation, la coordination et la supervision des activités médicales, paramédicales et
soignantes de la clinique – Garantir des prestations médicales de qualité, tant sur le plan clinique et administratif qu’organisationnel – Développer la prise en charge globale et interdisciplinaire du patient – Participer au recrutement et à la
formation des médecins internes.
Formation :
Diplôme suisse de médecin avec FMH en médecine interne générale ou diplôme européen reconnu en Suisse.
Connaissances et expériences spécifiques :
Expérience confirmée en médecine interne générale dans un établissement d’une envergure similaire.
Sens de l’organisation et très hautes compétences relationnelles.
Expérience souhaitée en psychiatrie ou en médecine psychosomatique.
Nous offrons :
Un poste à responsabilité. De nombreux projets à développer dans un environnement professionnel créatif et convivial.
Un cadre de vie et de travail très agréable. Une rémunération et des prestations sociales de premier plan, conformes aux
conditions en vigueur à l’Etat de Genève.
Nous vous remercions d’envoyer votre dossier de candidature complet, dans les meilleurs délais, par poste ou par e-mail à :
Clinique genevoise de Montana – Direction – Impasse Clairmont 2 – 3963 Crans-Montana
Adresse e-mail : [email protected]
REPUBLIQUE
ET CANTON
DE GENEVE
CLINIQUE GENEVOISE DE MONTANA
Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 29 janvier 2014
102_103.indd 2
1006929
total, et même, le plus souvent,
accompagnée d’un appel de saut
et d’un saut sur le pied gauche,
un mouvement facilité par cette
conformation particulière de sa
jambe gauche.»
La seconde phase de ce même
dribble était enchaînée, fulgurante : retour brutal du corps et de
la jambe droite, avec une touche
de balle ultrarapide de l’extérieur
du pied droit qui précédait la
repri­se d’appui. Rapidité de
réflex­e et formidable puissance de
démarrage : retour instantané de
la vitesse de course maximale.
Ballon toujours maîtrisé. Impossible à arrêter.
Garrincha : «Je n’ai jamais vraiment cherché la façon par laquelle
j’allais venir à bout de mon opposant, expliquait-il à France Football, en 1971. Le don du dribble
est inné. Je pense ne rien avoir
créé. A l’âge de huit ans, la maniè­re
était déjà la même. Le dribble doit
être naturel.»
Ce sera ni Flamengo ni Flumi­
nense mais Botafogo. Garrincha y
débarque à dix-neuf ans, signe
son premier contrat professionnel, y reste de 1953 à 1964.
Dribbles, crochets, but, excès en
pagaille : sous le maillot rayé noir
et blanc naît une idole. Equipe du
Brésil en 1955 : cachaça, cognac,
femmes de vertus à géométries
variables, voyages incessants,
ivresses de la Seleção, pater­nités
multiples plus ou moins assumées…
311
27.01.14 10:01

Documents pareils