[Exposition. Paris, Bibliothèque nationale. 1965]Talleyrand
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[Exposition. Paris, Bibliothèque nationale. 1965]Talleyrand
NATIONALE BIBLIOTHÈQVE TALLEYRAND PARIS 1965 L'Exposition Talleyrand a été réalisée avec le concours de la Direction Générale des Arts et des Lettres PREFACE A l'occasion du cent-cinquantième anniversaire du Congrès de Vienne, la Bibliothèque nationale a organisé une exposition de la France, Charlesqui évoque la vie et le rôle du représentant Maurice de Talleyrand-Périgord. Cette entreprise n'a pas été aisée. d'une telle existence, D'abord, parce que la reconstitution étalée sur quatre-vingt-quatre années, et mise au service successif de six ou sept régimes, nécessitait le rassemblement d'un de documents, de caractère très divers, entre grand nombre de lesquels il était, faute de place suffisante, indispensable choisir. Ensuite, parce que l'on a beaucoup écrit, que l'on écrit et que l'on écrira encore beaucoup sur le ministre des Relations extérieures de Bonaparte. Les sources originales paraissent avoir été presque entièrement utilisées pour le moment; mais Il est vraisemblable pour le moment seulement. que les archives de Sagan n'ont pas été détruites ; celles de Broglie ne sont ce jour, semble-t-il, jusqu'à que partiellement exploitées. Enfin et surtout, des comparce que, malgré l'abondance la personnalité du prince reste complexe et mystémentaires, rieuse. L'on a dit tout sur lui, et le contraire de tout. D'une tour à tour intelligence aiguë et extraordinairement rapide, insolent et flatteur, âpre au gain et prompt à la dépense, avide de titres et de jouissances, sachant mêler la souplesse à la dureté, brillant ou silencieux selon les besoins de l'heure, indolent TALLEYRAND VI selon les uns, d'une activité et d'une efficacité exceptionnelles même les plus selon les autres, il est de ceux que les historiens, tiennent à juger. Mais l'immobilité sereins à l'ordinaire, inquiéses pensées tante de son visage blême ne celait pas seulement elle devait à ses interlocuteurs du moment; encore masquer véritables d'un homme futures les sentiments aux générations des siècles l'on continuât à discuter que pendant qui souhaitait sur ce qu'il fut, sur ce qu'il pensa, sur ce qu'il voulut. La dans l'étude d'une passion déployée par les historiens telle personnalité ne s'explique par le rôle qu'elle pas seulement a joué, mais encore par son comportement exceptionnel. Un ministre des Relations célèbre les extérieures, parmi sans ambages à des souverains ou à des nations, qui demande ambassadeurs de l'argent, étrangers, d'argent, beaucoup qui, devenu écrit par exemple au tsar pour vice-grand-électeur, vainement une aide matérielle, et qui réclamer, d'ailleurs, le voir les visiteurs de leurs propres (comme pourront yeux), lui recommande naïvement de brûler sa lettre, voilà qui n'est courant. D'autant ses souvent pas spectacle qu'il renseigne « bienfaiteurs » sur les desseins du cabinet impérial ou sur les militaires de son pays. préparatifs En même temps, le diplomate a du recul, juge des affaires dans le cadre plus vaste de l'Europe, et paraît toufrançaises la paix, tant appelée par les peuples. jours désireux de maintenir Il a pu affirmer sans trop d'invraisemblance que, sous tous les la prudence, la raison. régimes, il avait prêché la modération, Au lendemain des désastres napoléoniens, il avait su maintenir la France au rang des grandes en puissances européennes, faisant triompher, à Paris ou à Vienne, le principe de la légitimité et du droit. C'est dans la sérénité qu'il termina enfin sa comme ambassadeur à Londres : il réussit alors à carrière, maintenir la paix en Europe, et à nouer entre la France et des liens qui ne feront que se consolider. l'Angleterre PREFACE VII de soin par Mlle Garrigoux, avec infiniment Préparée aidée par Mme Dubief à la Bibliothèque conservateur nationale, a été présentée avec un grand et par Mlle Villa, l'exposition relative des documents ou souci d'objectivité. L'importance ont seules déterminé un choix, d'évocation leur puissance de polémique n'est venue troubler. qu'aucune préoccupation des gravures, des objets, des des tableaux, Et bien qu'aucun à lui seul de révélation ainsi exposés n'apporte manuscrits n'en revêt pas moins un caracleur assemblage sensationnelle, tère nouveau. Il n'y avait jamais eu, à ma connaissance, jusqu'à ce jour, d'exposition Talleyrand. La lecture d'un livre, si parfait soit-il, ne peut pas remplacer la vision, offerte d'un seul coup, de tant de périodes successives de notre histoire : la douceur de vivre du XVIIIe siècle, toute l'aristocrate et le prêtre défroqué durant qui a marqué et ses son existence, la Révolution et ses drames, le Directoire tout un et l'Empire faiblesses, le Consulat qui bouleversent la Restauration la stabilité vainement continent, qui cherche dans un retour au passé, la Monarchie de Juillet qui voit le de la bourgeoisie libérale. triomphe Mais, de même qu'elle fait, par une vue d'ensemble, apparaître tant de contrastes, bien une telle exposition montrera aux visiteurs soucieux de se pencher sur le détail des événed'un régime à l'autre, le prince prépare ses ments, comment, évolutions et réussit à « s'adapter ». Elle met clairement à jour la technique » dont il fut un spédu « retournement politique cialiste très doué. L'étude de chacun des tournants de son existence est sur ce plan fort suggestive. Entré dans les ordres, sans doute malgré lui, il se fait, à de la Révolution, le défenseur des idées nouvelles. l'approche Et dès que celle-ci survient, il y tient une place qui n'est nullement négligeable. A l'occasion des trois événements essentiels qui TALLEYRAND VIII à un prêtre, entre 1789 et 1791, de satisfaire peuvent permettre : il prend l'initiative il joue le rôle principal le pouvoir, de la reprise par la nation des biens ecclésiastiques ; il proposer célèbre la messe de la Fédération ; il sacre les premiers évêques constitutionnels. Mais, suspect du fait même de ses origines, il se réfugie à Londres après le 10 août, non sans avoir obtenu, un sauf-conduit si les qui lui permettrait, grâce à Danton, événements d'affirmer bien haut n'avait l'exigeaient, qu'il à l'émigration. jamais appartenu le fait qu'il n'avait et, en sens inverse, précaution à la Terreur, lui permirent tout naturellement, pas participé à l'appui à son retour en France, et grâce d'une femme, Mme de Staël, d'obtenir, sous le Directoire, le portefeuille des Relations extérieures. Mais il prit vite conscience des faiblesses du nouveau régime, vit monter l'étoile du jeune Bonaentretint avec lui une correspondance se chaleureuse, parte, trouva à ses côtés pour affirmer contre l'avis des Directeurs, la nécessité, de ménager dans l'Autriche, après Marengo, un élément de pondéralaquelle il voyait déjà pour l'Europe tion. Il aida Bonaparte à préparer le 18 Brumaire, et sut neutraliser Barras sans se brouiller avec lui. Cette Sous le Consulat et dans les premiers temps de l'Empire, ses relations avec le nouveau pouvoir furent, une fois de plus, excellentes. voulut Mais, dès la paix de Presbourg, lorsqu'il sauver l'Autriche et modérer écrasée, établir une paix durable les ambitions du vainqueur, sa position commença à s'écarter de celle de l'empereur, jusqu'au jour où, à Erfurt, il le trahit sans conteste et réussit à persuader secrètement le tsar de refuser les propositions de Napoléon. Désormais, il ne cessa de travailler contre ce dernier. Il n'en maintint pas moins avec lui aussi utiles, même longtemps qu'il le put des contacts en apparence du 28 janvier après la violente algarade 1809. Mais, lorsque les Alliés occupèrent Paris, il avait noué avec eux des relations PREFACE IX en amis, pour offrir étroites pour les accueillir suffisamment non sans succès, au tsar sa propre demeure, pour défendre, en un mot indisde la légitimité, le principe pour se rendre au point de devenir chef du gouvernement provisoire pensable, en 1814, et président du comte de Provence avant l'arrivée du Conseil durant l'été 1815. il le resta sous le Devenu par la suite grand chambellan, X. Mais et sous celui de Charles règne de Louis XVIII et sut utiliser contre les excès du pouvoir, il s'éleva bientôt de Louisle moment Thiers pour imposer, venu, l'avènement sous le celui de Bonaparte comme il avait préparé Philippe, sous l'Empire. et celui de Louis XVIII Directoire, fut donc la même : cherSous tous les régimes, la méthode au Puis saper le pouvoir à inspirer la confiance. cher d'abord Garder aussi longtemps ou de la raison. nom du libéralisme du jour, mais traavec les dirigeants qu'il se peut le contact et se trouver tout natude ceux de demain, vailler à l'arrivée le moment venu. dans leur camp pour les accueillir, rellement celle de son ambasLa période de sa vie la plus utile fut peut-être sade à Londres : sans doute parce qu'il ne songeait plus, à la place pour quelque régime à ans, à préparer quatre-vingts venir. l'attitude de Talleyrand dans ses cheminements, Ainsi, le à tout moment peut-elle (et cette exposition s'expliquer au travers montre bien) soit par un souci réel de maintenir, de la France et le des bouleversements la position politiques, de sauconstante règne de la paix, soit par la préoccupation dont la ses intérêts Dans ses Mémoires, vegarder personnels. le prince valeur est particulièrement contestable, historique n'a cessé de mettre en avant les motifs qui lui étaient les plus « Il faut bien se dire, déclare-t-il, favorables. que dans les jours de bouleversement, refuser son action, c'est donner à ceux qui veulent détruire, une facilité de plus. » Ce sont là paroles que TALLEYRAND il y a quelque vingt ans ! Mais nous avons souvent entendues moins flatteur. ont retenu de lui un portrait ses contemporains de ses intrigues les plus Encore n'avaient-ils pas connaissance sombres. a contribué encore Par la suite, la légende napoléonienne Bien que, selon ses propres à noircir la mémoire de Talleyrand. consenti, du temps où il servait Bonaparoles, il ait simplement » des oeuvres d'autrui responsable parte, à se faire « l'éditeur la chute de ne commence et que son action véritable qu'après l'a presque toujours jugé sur ses relations l'empereur, l'opinion toutes avec ce dernier. Il n'avait cessé de le flatter. Flagorneries de vous répéter que je vous simples parfois (« Permettez-moi annonce aime »), ou dont l'ingéniosité stupéfie, lorsqu'il par à Napoléon, des Autrichiens à Ulm, la exemple vainqueur défaite de Trafalgar (« Le génie et la fortune étaient en Alleà le couvrir le magne ! »). Il a continué d'éloges lorsqu'il combattait en fait de toutes ses forces, après même qu'il eut perdu son poste de grand chambellan. En revanche, dans l'empereur, qui l'avait parfois humilié ses fonctions, n'a cessé de manifester à son égard une indulgence étonnante. Tant d'encens avec tant d'habileté lui répandu était sans doute agréable. Napoléon admirait en outre le savoirfaire d'un ministre qu'il accusait pourtant de l'avoir poussé à commettre deux des plus grandes fautes de sa vie : l'exécution du duc d'Enghien et l'intervention « Si Talleyen Espagne. rand était là, il me tirerait d'affaire ! », disait-il encore en 1813. Le prince savait aussi, du temps où il était fidèle, bien mettre à exécution les volontés du maître. Il avait fait de son ministère un instrument efficace. Le plébéien que l'Empereur n'avait cessé d'être, était impressionné diverti par ses manières, et par son esprit. L'homme arrivé au faîte par sa conversation du pouvoir, sûr de lui et de sa puissance, ne redoutait sans doute pas, comme il l'aurait dû, un certain degré d'infidélité. PREFACE XI même le sentiment de supériorité à qu'il éprouvait lui faisait-il goûter chez son interlocul'égard de l'humanité, teur un certain cynisme, qu'il confondait inconsciemment avec le sens des réalités. Peut-être Nous nous demander ce qu'eût été le monde si pouvons n'avait pas existé. Napoléon et Alexandre auraient Talleyrand sans doute conclu un accord à Erfurt. Mais les coalitions n'en auraient vraisemblablement à se former. pas moins continué La paix acquise par la conquête ne pouvait être la paix véritable, s'il ne s'y ajoutait un certain et d'amitié. degré de confiance Cette pensée, le prince de Bénévent l'avait souvent exprimée à l'intention de la postérité. Mais qui, moins que lui, pouvait résultats inspirer confiance ? Les quelques qu'il avait obtenus à Vienne, il les devait moins à son prestige qu'aux oppositions des alliés, divisés par leurs appétits, et dont les dissentiments rendaient en fait la diplomatie du vaincu plus aisée à mener Mais dans la contradiction constante que celle des vainqueurs. entre ses professions de foi et son comportement, toute l'existence de Talleyrand, à l'exclusion de ses dernières années, peut-être se trouve assurément enfermée. Les visiteurs de l'exposition à la Bibliothèque qui s'ouvre nationale en seront rapidement persuadés. telle manifestation n'eût J'ajoute qu'une pas été possible sans le concours d'un très grand de prêteurs nombre parmi la Sa Majesté lesquels je tiens à remercier particulièrement Reine d'Angleterre, les conservateurs des collections viennoises et le ministère des Affaires étrangères. Etienne DENNERY, Administrateur général dela Bibliothèque nationale. LISTE COLLECTIONS DES PRETEURS PUBLIQUES ÉTRANGÈRES AUTRICHE VLENNE BUNDESKANZLERAMT, GRAPHISCHESAMMLUNG ALBERTINA,VIENNE OESTERREICHISCHES VIENNE STAATSARCHIV, VIENNE HOF-UND STAATSARCHIV, KUNSTHISTORISCHES MUSEUM,VIENNE VON MEDAILLEN, KUNSTHISTORISCHES MUSEUM,BUNDESSAMMLUNG VLENNE MÜNZENUND GELDZEIGHEN, VIENNE OESTERREICHISGHE NATIONALBIBLIOTHEK, HEERESGESGHICHTLICHES MUSEUM,VIENNE VIENNE NIEDERÖSTERREICHISCHES LANDESMUSEUM, OESTERREICHISCHES MUSEUMFUR ANGEWANDTE KUNST, VIENNE HISTORISCHES MUSEUMDER STADT,VIENNE BELGIQUE MUSÉE DE LA DYNASTIE,BRUXELLES GRANDE-BRETAGNE BRITISHMUSÉUM(DEPARTMENT OF MANUSCRIPTS), LONDRES TALLEYRAND XIV COLLECTIONS PUBLIQUES FRANÇAISES MUSÉEDU LOUVRE(CABINETDES DESSINS) MUSÉE DE VERSAILLES MUSÉEDE L'ARMÉE MUSÉE CARNAVALET MUSÉEMARMOTTAN MINISTÈREDESAFFAIRESÉTRANGÈRES, ARCHIVESDIPLOMATIQUES ARCHIVESNATIONALES ARCHIVESDE LA SEINE DE L'INSTITUTDE FRANCE BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE DE VERSAILLES ET MUSÉELAMBINET BIBLIOTHÈQUE MOBILIERNATIONAL DE LA VILLE DE PARIS DIRECTIONDESBEAUX-ARTS MAIRIE DE CHALAIS(CHARENTE) ARCHEVÊCHÉDE PARIS SÉMINAIREDE SAINT-SULPICE COLLECTIONS PRIVÉES S.M. LA REINE D'ANGLETERRE PRINCEet PRINCESSE JEAN DE BROGLIE,MME DE CARAMAN,COMTEFRANÇOIS DE CASTELLANE, COMTESSE GEORGESDE CASTELLANE, MME D. DAVID-WEILL, M. DAVOST,COMTESSE DE LACOMBE, MM. JACQUESLAMBERT, JEAN LANSSADE, LOLIÉE, MICHEL MISSOFFE,JEAN MOREL, DUC DE NOAILLES, COMTESSE JAMESDE POURTALÈS,MM. JEAN POZZI, DE ROCHEDU TEILLOY, DUC DE M. EMILIOTERRY, COMTEDE VITROLLES,DUC DE TALLEYRAND-PÉRIGORD, WELLINGTON. CHRONOLOGIE de la vie et des principaux écrits de Talleyrand 1754.2 février.Naissanceà Paris, 4, rue Garancière,de Charles-Mauricede TalleyrandPérigord. Séjourde Charles-Mauriceà Chalaischezsa bisaïeule. 1758-1760. 1762.Entréeau collèged'Harcourt. de Talleyrand, coadjuteur de l'ar1769.Séjour à Reims auprès d'Alexandre-Angélique chevêquede Reims. 1770.Entréeau séminairede Saint-Sulpice. 1772.Idylle avecDorothéeDorinville,dite Luzy. 28mai. Talleyrandreçoit les ordresmineurs. 1774. — 22 septembre.Thèsedethéologie enSorbonne. 1775.Ier avril. Talleyrandest admisau sous-diaconat. — 11juin. Talleyrandassisteau sacrede LouisXVI à Reims. 1775-1778.Étudesen Sorbonne. 1778.Licencede théologie. 1779.18décembre.Talleyrandest ordonnéprêtre dansla chapellede l'archevêchéde Reims. — 19décembre.Nommévicairegénéraldu diocèsede Reims. 1780.10mai. Talleyrandest désignécommeagent généraldu clergé. 1785.21avril.Naissancede Charlesde Flahaut. Assembléegénéraledu clergé.Talleyrandest élu un desdeuxsecrétaires. 1785-1786. Missionsecrète de Mirabeau à Berlin. Talleyrand sert d'intermédiaireentre 1786-1787. Mirabeauet Caloime. 1788.2 novembre.Talleyrandest nomméévêqued'Autun. — 4 novembre.Mort de Charles-Danielde Talleyrand,père de Charles-Maurice. est sacréévêquedansla chapelled'Issy. 1789. 4janvier. Talleyrand — 16janvier.Introniséévêqued'Autundansla cathédraled'Autun. — 26janvier.Lettrepastorale. — 2 avril.Talleyrandestélu députéaux États générauxpar le clergédu diocèsed'Autun. — 12avril. Talleyrandquitte Autun Paris. pour — 5 mai. Ouverturedes États généraux. — 26 juin. Talleyrandva siégerdans la salle communede l'Assembléenationale. — 7 juillet. Motionsur lesmandats impératifs. — 14juillet. Talleyrandest nommé membredu Comitéde la Constitution. — 27 août. Motionsurla proposition d'unemprunt. XVI TALLEYRAND 10octobre.Motionsurlesbiensecclésiastiques. 1789. — 2 novembre.Opinion surla question desbiensecclésiastiques. — 4 décembre.Opinion sur les banques. 16 février.Talleyrandest élu présidentde l'Assemblée. 1790. — Mars. Proposition sur lespoidset mesures. — 15 avril. Opinion surlesassignats forcés. — 29 mai. Réponse d'Autun. au Chapitre del'églisecathédrale — 14juillet.Talleyrandcélèbreau Champ-de-Mars la messepour la fêtede la Fédération. — 24 septembre.Opinion surla proposition défairedeuxmilliards d'assignats forcés. — 28 décembre.Talleyrandprête sermentà la Constitutionciviledu Clergé. 1791.13janvier.Talleyrandenvoiesa lettre de démissiond'évêquede Saône-et-Loire. — 17janvier.Talleyrandest élu administrateurdu départementde Paris. — 8 février.Articledansla Chronique deParis. — 24 février.Talleyrandsacre les évêquesconstitutionnels. — 2 avril.Mort de Mirabeau. — 10-19septembre.Rapportsur l'instruction publique. Talleyrandest envoyéen missiondiplomatiqueà Londres. 1792. J anvier. — 5 juillet. Retour de Talleyrandà Paris. — 18août. Notediplomatique justifiantleConseil exécutif provisoire aprèslajournéedu 10août. obtientun passeportet repart en Angleterre. 1792.7 septembre. T alleyrand — 25 novembre.Mémoire surlesrapports dela FranceaveclesautresÉtatsdel'Europe. — 5 décembre.Décretde la Conventionportant accusationcontre Talleyrand. — 6 décembre.Ordre d'arrestationde Talleyranddonnépar la Communede Paris. — 12décembre.Talleyrand, ancienévêque d'Autun,à sesconcitoyens. 1793.Avril.Talleyrandest inscritsur la liste des émigrés. 1794.28janvier.Talleyrandreçoitl'ordre de quitter la Grande-Bretagneavant le 2 février. — 3 mars. Talleyrands'embarquepour les États-Unis. mars. Saisiedesbiensde Talleyrand. 1795.31 — 16juin. Pétitionà la Convention nationale. — 4 septembre.La Conventionnationalerapportele décretd'accusationcontreTalleyrand et raye sonnom de la liste des émigrés. — 14décembre.Talleyrandestélu membrede l'Institutdansla classe« Sciencesmorales et politiques». 1796.3 juin. Talleyrandobtientun passeportpour son retour. — 18juin. Talleyrandquittel'Amérique. — Fin juillet. Talleyranddébarqueà Hambourg. — 31 août. Talleyrandquitte Hambourg. — 20 septembre.Arrivéede Talleyrandà Paris. surlesrelations commer1797.4 avril.Talleyrandlit en séancepubliquede l'Institutle Mémoire merciales desEtats-Unisavecl'Angleterre. — 3 juillet. Talleyrandlit en séancepubliquede l'Institut l'Essaisurlesavantages à retirer descolonies nouvelles danslescirconstances — 16juillet.Talleyrandest nommépar leprésentes. Directoireministredes Relationsextérieures. — 6 septembre.Circulaire auxagentsdela République le bien-fondé desmesures expliquant prises le 18fructidor. — 17 octobre.Traité de Campo-Formio. — 6 décembre.Premièrerencontreentre Talleyrandet Bonaparte. — 10décembre.Réceptionofficiellede Bonapartepar le Directoire. CHRONOLOGIE XVII 1798.3 janvier. Fête dans les salonsde l'hôtel de Gallifet,siègedu ministèredes Relations extérieures,en l'honneur de Joséphine. — 2 juillet. RapportauDirectoire surla situationdela République françaisedanssesrapportsextérieursaveclesautrespuissances. desÉtats-Unis,enlui — 12juillet. Lettreduministre à M. Gerry,envoyé desRelations extérieures sespasseports. envoyant à sesconcitoyens. donnés par le citoyenTalleyrand 13juillet. Éclaircissements 1799. — 20 juillet. Le Directoirereçoit la démissionde Talleyranddu ministèredesRelations extérieures. — 16octobre.Bonaparte,de retour d'Egypte, arrive à Paris. — 9 novembre.Coup d'État du Dix-Huit Brumaire. — 22 novembre.Talleyrandest nomméministredesRelationsextérieuresdu Consulat. 1801.9 février.Traité de Lunévilleavec l'Autriche. — 15juillet. Signaturedu Concordat. de la — décembre-1802janvier.Négociationsà Lyonavecles représentantsde la Consulta Républiquecisalpine. 1802.25 mars.Traité d'Amiensavecl'Angleterre. — 29juin. Brefdu pape Pie VII rendant Talleyrandà la conditionlaïque. — 19 août. Arrêté donnanteffetau Brefde Pie VII du 29juin. — 10 septembre.Mariage civil de Talleyrand et de Mme Grand. — 11 septembre.Mariagereligieuxà Épinay-sur-Seine. mai. Talleyrandachète Valençay. 1803.7 — 16 mai. Reprisede la guerre entre la France et l'Angleterre. 1804.11 mars. Talleyrand annonce à l'électeur de Bade que deux détachementsfrançais viendrontarrêter les émigrésd'Ettenheimdont le duc d'Enghien. — 21 mars. Exécutiondu duc d'Enghien à Vincennes. — 18 mai. Proclamationde l'Empire. — 11juillet. Talleyrandest nommégrand chambellan. — 2 décembre.Talleyrandassisteau sacre de l'empereurNapoléon. Ier février.Talleyrandreçoit le grand cordonde l'ordre de la Légiond'honneur. 1805. — 26mai. Talleyrandassisteau couronnementde Napoléon,à Milan, commeroi d'Italie. — Septembre.Reprise des hostilitésavec l'Autriche. — 17 octobre.Talleyrandadressede Strasbourgun Mémoire à Napoléon. — 21 octobre.Défaitede Trafalgar. — Fin novembre.Talleyrand arrive à Vienne. — 2 décembre.Victoired'Austerlitz. — 26 décembre.Talleyrandsignele traité de paix avec l'Autriche à Presbourg. 1806.5 juin. Talleyrandreçoit par décretla principauté de Bénévent. — 12juillet. Talleyrandsigne à Paris le texte constituantla Confédérationdes États du Rhin. — 7 octobre.Talleyrandarrive à Mayence. — 14 octobre.Victoirede Iéna. — Novembre. TalleyrandrejointNapoléonà Berlin. — 21 novembre. Décret déclarant le blocusdes Iles britanniques. — Décembre.Talleyrandarrive en Pologne. 1806.Décembre-1807. Mai. Séjourde Talleyrand à Varsovie. XVIII TALLEYRAND 1807.7-9juillet.Talleyrandsigneà Tilsittle traité avecla Russieet avecla Prusse. — 10août. Talleyranddonnesa démissionde ministredesRelationsextérieures. — 17 août. Talleyrandest nommévice-grand-électeur. — Fin septembre-novembre. Séjouravec Napoléonà Fontainebleau.Talleyrandremplit par intérimles fonctionsd'archichancelierd'État. 1808.15 mai. Arrivéeà Valençaydes princesd'Espagnefait prisonnierspar Napoléon. — 18juin. Mort à Berlinde Louisde Talleyrand-Périgord, filsd'Archambault. — Débutaoût. Talleyrandest convoquépar Napoléonà Nantes. — Septembre-octobre. Entrevueà Erfurtde Napoléonet d'Alexandrede Russie. — 24 septembre.Arrivéede Talleyrandà Erfurt. — 12octobre.Signaturede la Conventiond'Erfurt. 1809.28janvier.Napoléonfaitune scènede reprochesà Talleyrandet lui enlèvesa placede chambellan. grand — 22avril. Mariaged'Edmondde Périgordet de Dorothéede Courlande. — 24juin. Mort de la mèrede Talleyrand. 1810.2 avril. Talleyrandassisteau mariagede Napoléonet de Marie-Louise. — 15septembre.Talleyranddemandede l'argent au tsar AlexandreIer. 1811.30 avril.Ventedeslivresde la bibliothèquede Talleyrand. 1812.31janvier.Talleyrandobtientde Napoléonle rachatpar le Domainede l'hôtelMonaco (rue de Varenne). — 5 mai.Achatpar Talleyrandde l'hôtel, 2, rue Saint-Florentin. 1813.16-18octobre.Défaitede Leipzig. refuseà NapoléondereprendreleministèredesRelationsextérieures. — Décembre.Talleyrand 1814.8 février.Napoléonsignel'ordredu départ desInfantsd'Espagnede Valençay. — 6 mars. Missionde VitrollesauprèsdesAlliés. — 29 mars. Malgréles ordresde Napoléonet les décisionsprisesau Conseilde régence, resteà Paris. Talleyrand — 31 mars. Capitulationde Paris. — 31 mars.Le Tsar s'installedansl'hôtel Saint-FlorentinchezTalleyrand. — Ier avril. Talleyrandest élu présidentdu Gouvernementprovisoirepar le Sénat. — 2 avril. Déclarationdu Sénat prononçantla déchéancede Napoléon. 11avril. Le Gouvernementprovisoireadhèreau traité de Fontainebleauqui consacre l'acte d'abdicationde Napoléon. — 12avril. Entréedu comted'Artoisà Paris. — 13 avril.Adresse à l'armée. — 14 avril.La présidencedu Gouvernementest déféréeau comted'Artois. — 23 avril.Talleyrandsignela conventiond'armisticeaveclesAlliés. — 2 mai.Discoursdu Roi en présencedu Sénat. — 3 mai. Entréede LouisXVIII à Paris. — 13mai. Talleyrandest nomméministredesAffairesétrangères. — 30 mai. Talleyrandsignele traitéde Parisavecles Puissancesalliées. — 4juin. PublicationdevantlesChambresde la Charteconstitutionnelle. — 4 juin. Talleyrandest nommé,à vie,membrede la ChambredesPairs. — Juin. LouisXVIII accordeà Talleyrandle titre de princede Talleyrand. — 10septembre.Instructions deVienne. leprincedeTalleyrand, duRoiauCongrès pour plénipotentiaire — 23 septembre.Arrivéede Talleyrandà Vienne. — 30 septembre.Talleyrandassisteà une Conférencedesquatrepuissancesalliées. — 30 octobre.Déclarationdesplénipotentiaires avantl'ouverturedu Congrès. CHRONOLOGIE XIX 1815.3 janvier.Talleyrandsigneàla Conventiond'alliancedéfensiveentre la France, l'Angleterre et l'Autriche,signée Vienne. — 21 janvier. Cérémoniecommémorativepour LouisXVI célébréedans l'église SaintÉtienne. — 5 mars. La nouvellede l'arrivéeen Francede Napoléonparvient à Vienne. — 13 mars. Talleyrand signe la déclarationdes puissancesassembléesau Congrèsde Viennecontre Napoléon. — 19 mars.LouisXVIII quitte Paris. 4juin. La principautéde Bénéventestrendueau Saint-Siège. 1815. — 9juin. Talleyrandsignel'acte finaldu Congrès. — 10juin. Talleyrandquitte Vienne. — 18juin. Waterloo. — 23juin. TalleyrandretrouveLouisXVIII à Mons. — Juin. Rapport deGandà Paris. fait au Roipendantsonvoyage — 28 juin. Talleyrandcontresignela déclarationdu Roi donnéeà Cambrai. — 9 juillet. Talleyrand est nommé président du Conseildes ministreset ministre des Affairesétrangères. — 24septembre.Démissiondu ministèreTalleyrand. — 28 septembre.Talleyrandest nommégrand chambellan. — 10novembre.Décret de FerdinandIer, roi des Deux-Siciles,accordant à Talleyrand le titre de duc. 1816.8 mai.Ventede la bibliothèquede Talleyrandà Londres. — Août.TalleyrandterminesesMémoires. — 18novembre.Talleyrandfait un esclandreà l'ambassaded'Angleterre. — 21novembre.Talleyrandest prié de ne pasparaître à la Courjusqu'à nouvelordre. — 27 décembre.Talleyrandet sa femmesignentune conventionde séparationà l'amiable. 2 mars.Fin de la disgrâcede Talleyrand. 1817. — 2 décembre.Talleyrandreçoit de FerdinandIer, pour son héritieret neveu,le titre de ducde Dino. 1820.30septembre.Talleyrandest reçu chevalierdu Saint-Esprit. 19décembre.Naissancede Paulinede Périgord. 1821.Janvier.Talleyrandsiègeà la CourdesPairs pourjuger l'affairedu 19août 1820. — 24juillet. OpiniondeM. le princede Talleyrand, dela pair deFrance,contrelerenouvellement censure. — 20août.Mort de la duchessede Courlande. — 20octobre.Mort d'Alexandre-Angélique de Talleyrand,cardinalarchevêquede Paris. 1822.26 février.Discours sur leprojetdeloirelatifauxdélitsdela presseprononcéà la Chambre desPairs. surleprojetd'adresse enréponse audiscours duRoià l'ouverture dela session. 1823.3 février.Opinion... de Rovigomet en causeTalleyranddansl'affaire — La publicationde l'ExtraitdesMémoires du duc d'Enghien. 1824.16 septembre.Talleyrandassistecommegrand chambellanà la mort et aux obsèques de LouisXVIII. 1825.Mmede Dino achèteRochecotte. 29 mai. Talleyrandassistecommegrand chambellanau sacrede CharlesX. 1827.20janvier.MaubreuilsouffletteTalleyrandà la sortiede la cérémoniecommémorative de LouisXVI à Saint-Denis. — 29 août. Clôturedu procèsde Maubreuil. XX TALLEYRAND filsaînéd'Edmondet de Dorothée, 1829.Janvier. Mariagede Louisde Talleyrand-Périgord, avecAlixde Montmorency.Talleyranddonneà sonpetit-neveuValençay,et CharlesX accordele titre de duc de Valençay. Publicationdu n° 1 du National. 1830.3 janvier. — 6 septembre.Talleyrandestnomméambassadeurà Londres. — 4 novembre.Ouvertureà Londresde la Conférenceinternationalesur les affairesde Belgique.Cessationdeshostilitésentre Belgeset Hollandais. 1831.3 février.Électiondu duc de Nemourscommeroi de Belgique.Louis-Philipperefuse ce choix. — 15 novembre.Talleyrandsignele traité portant reconnaissancede la Belgiqueet du roi Léopold,et fixantlesfrontièresdu nouvelEtat. Bacourtgèrepar intériml'ambassadede Franceà Londres. 1833.Septembre-décembre. 1834.10janvier.Talleyrandfait à Londresson testament. — 22 avril. Talleyrandsigneà Londresle traité de la quadruple alliance (Angleterre, France). — Espagne,Portugal, 22 août. Retourde Talleyranden France. — 26-29octobre.Talleyrandreçoit à Valençayle duc d'Orléans. — 13 novembre.Talleyrandenvoiesa lettre de démissionau ministredes Affairesétrangères. — Fin du Supplément desMémoires. 1835. 10 décembre.Mort de la princessede Talleyrand. Reinhard. 1838.3 mars. Talleyrandprononceà l'Institut l'ÉlogedeM. lecomte 1838.17mai.Talleyrandsigneunelettreà GrégoireXVI et unedéclarationqui le réconcilient avecl'Église. — 18mai. Mort de Talleyrand. — 5 septembre.Inhumationà Valençay. duprincede Talleyrand. 1891-1892.Éditionpar le duc de Brogliedes Mémoires PL.I Hélie de Talleyrand, dit le cardinal de Périgord. Miniature. Début XVe siècle (n° 3). PL. II Feuillet autographe des Mémoires (n° 101). PL. III L'abbé de Périgord. Portrait (n° 18). PL. IV Gh.-M. Talleyrand-Périgord, député à l'Assemblée Gravure, par Vérité (n° 89). nationale. PL. V La Fête de la Fédération. Peinture populaire (n° 68). PL. VI Certificat de la bénédiction nuptiale de Talleyrand et Mme Grand (n° 143). PL. VII Lettre de Napoléon à Talleyrand, 29 février 1806 (n° 178). LeGouvernement Caricature, 1814. (n°258). provisoire. PL. IX HOMME AUX6 TETES L'Homme aux six têtes. Caricature, 1815 (n° 332) PL. X Dorothée, duchesse de Dino. Portrait, par Prudhon (n° 358). PL. XI Pauline de Périgord. Portrait, par Dubuffe (n° 360) PL.XII par Isabey (n°273). de Viennesin, Congrès PL. XIII Signatures de l'Acte final du Congrès de Vienne (n° 308). PL. XIV Lettre de Talleyrand à la duchesse de Sagan. 8 septembre 1821 (n° 362). PL. XV Charles-Maurice, prince de Talleyrand. Lithographie, 1838 (n° 369). I LE PLAISIR LES DE VIVRE ANCÊTRES « M. de Talleyrand se trompe d'une lettre ; il est du Périgord et non de Périgord. » Cette boutade, prêtée à Louis XVIII, ne répondpas à la vérité. Les Talleyrand sont de la lignée des comtes de Périgord, antique lignée d'hommes d'armes et d'hommes d'Église, faiseurs de rois et de papes. Dans toutes les périodes de sa vie, durant son exil en Amérique, dans ses rapports avec Bonaparte ou Louis XVIII, Talleyrand restait conscient de la qualité de sa race qu'il se préoccupa de maintenir en assurant à ses héritiers de dignes alliances. DES COMTESDE PÉRIGORD et des diverses I. TABLEAUGÉNÉALOGIQUE branches qui en descendent. — B.N., Mss., Dossiers bleus 924, fol. 130. Ce tableauest une pièce annexede la brochuredu généalogisteNicolasViton de dePérigord etlesbranches SaintAllais,Précishistorique surlescomtes quiendescendent (1836). 2. ADALBERTDE PÉRIGORD, peinture. 2,25X1,60 m. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay. Adalbert,comtedelaMarcheet du Périgord,estcélèbrepouravoirréponduà la question d'HuguesCapet : « Qui t'a fait comte?» — « Ceux-làmêmequi t'ontfaitroi». 3. HÉLIE DE TALLEYRAND,dit le cardinal de Périgord. — B.N., Mss., fr. 2810, fol. 116. — Pl. I. Né en 1301,il était filsd'Hélie VII, comtede Périgord,et de Brunissendede Foix. Évêquede Limoges,puisd'Auxerre,Jean XXII l'attacha à la cour pontificaled'Avignon.Lespapessuivants,Benoit.XII, ClémentVI, UrbainV lui durentleur élection. TALLEYRAND Protecteurdeslettres,il selia d'amitiéavecPétrarque.Celui-cidisaitque ce Talleyrand « trouvaitplusbeau de fairedespapesque de l'être ». Légaten France,il s'entremit sanssuccèsaprèsPoitierspourfairelibérerJean XXII etconclureunetrêveentreAnglais et Français.Légat d'une croisadequi restaà l'état de projet,il mourut peu aprèsen à la foiasseztiède,pluspréoccupéde politiqueque de 1364.Ce fut un ecclésiastique religion.Le portraitdu cardinalde Périgordestunedesenluminuresdu célèbre« Livre » (débutXVesiècle).Elle illustrele Traitédela TerreSaintedeGuillaume desMerveilles de Boldensele ; l'auteur est représentéoffrantson oeuvreau cardinal. 4. LE MARQUISDE CHALAISEXÉCUTÉA NANTES, le 19 août 1626, gravure du XVIIe siècle. 142 X 104 mm. — B.N., Est., Qbi (collection Fevret de Fontette). Henride Talleyrand,comtede Chalais,promoteurde la conspirationdite le « parti del'aversion»sousle règnedeLouisXIII, étaitlefrèredutrisaïeulde Charles-Maurice. 5. JEAN-BAPTISTECOLBERT, gravure de R. Nanteuil, 1662, d'après Philippe de Champaigne. 320x248 mm. — B.N., Est., N2. Le ministrede LouisXIV est un ascendantde Charles-Mauricepar sa troisième fille Marie-Anne,épousedu duc de Mortemartet mère de la princessede Chalais. (cf.n° 6.) 6. MARIE-FRANÇOISE DE ROCHECHOUART, princesse de Chalais. Peinture. 2,25x1,60 m. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay. La bisaïeulede Charles-Maurice étaitfillede Louisde Rochechouart,ducde Mortemart et de Marie-AnneColbert.Mariéeen premièresnoces à Michel Chamillart, marquisde Cany, elle en eut une fille,la grand-mèrepaternellede Talleyrand.En secondesnoces,elle épousaLouis-Jean-Charles de Talleyrand,prince de Chalais. 7. LETTRES de Marie Rabutin Chantai, marquise de Sévigné, à Mme la comtesse de Grignan, sa fille. (S.l.) 1726. 2 vol. in-12. — B.N., Impr., Réserve Z. 2320. Reliureveau brun aux armes de Marie-Françoisede Rochechouart,princessede Chalais,bisaïeulede Talleyrand. 8. RÉGIMENT DE CAVALERIE TALLEYRAND, estampe coloriée, et rehaussée de gouache. 170 X 100 mm. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay. Sousl'image,détailssur le régiment— en particulier: « Mestrede camp. Ctede Talleyrand.» LE PLAISIRDE VIVRE 3 C'esten 1743que l'ancienrégimentde Saint-Aignandevintla propriétédela maison vicomte de Talleyrand,qui lui fournitdeux« mestresde camp »,Jean-Georges-Julie, de Talleyrand,grand-onclede Charles-Maurice,en 1743et Charles-Daniel,comtede Talleyrand,père de Charles-Maurice,en 1757.En 1761,ce régimentfut incorporé au Royal-Piémont. L'habit et le manteau étaient gris-blanc,avecla doublureet les parementsrouges, les boutonsd'étain plats, le buffleà boutonsde cuivre,le chapeau brodé d'argent; en 1760,on ajoutades reversrougesà l'habit. ENFANCE ET JEUNESSE Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, à qui la mort d'un frère aîné laissa les privilèges de primogéniture, fut, dès l'enfance, préparé fermement par ses parents à la carrière ecclésiastique, la seule, à leurs yeux, que lui permettait son infirmité. Le jeune homme s'inclina, non sans amertume. Il se consola par d'illustres exemplestels que ceux de Richelieu ou Retz, et s'empressa de prendre des libertés avec la discipline du séminaire. LA FAMILLE 9. CHARLES-DANIELDE TALLEYRAND.Peinture. 2,25x1,60 m. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay. En uniformede lieutenantgénéraldesarméesdu Roi, il tient à la main une lettre signée« LouisDauphin». A droiteon voitle bustedu dauphin,père de LouisXVI. Né le 16juin 1734,Charles-Danielde Talleyrand,père de Charles-Maurice,était le secondfils de Daniel-Anne,marquis de Talleyrand, et de Marie-Elisabethde Chamillart.En 1759,il fut nommémenindu Dauphin; il embrassaensuitela carrière des armes,il devint maréchalde camp le 3 janvier 1770et lieutenant-généraldes arméesdu Roi le Ier janvier 1784. Il mourut de maladiele 4 novembre 1788,laissanttrois fils: Charles-Maurice, et Boson-Jacques. Archambaud-Joseph 10. LA COMTESSE DE TALLEYRAND-PÉRIGORD. Peinture. 2,25X1,60 m. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay. Portraitde la comtesseassise. La comtesse de Talleyrand-Périgord, mèrede Charles-Maurice, étaitnéeAlexandrineMarie-Victoire-Eléonore de Damasd'Antigny. 4 TALLEYRAND Elleavait six ans de plus que son mari. Leur union, célébréeen 1751,sembleavoir été heureusemalgréle peu de fortunedes deux époux.Dansses Mémoires, Talleyrand dit de sa mère : « Personnene m'a jamaisparu avoirdansla conversationun charme comparableau sien.Ellen'avait aucuneprétention.Ellene parlait que par nuances.» Elle mourutle 24juin 1809,à quatre-vingtsans passés. 11. ACTE DE BAPTÊMEde Talleyrand. — B.N., Mss., n. acq. fr. 24346, fol. 44. Extraitfournipar Talleyrandlors de son mariage.— Né le 2 février 1754à Paris, 4, rue Garancière,Talleyrandfut baptiséle mêmejour à Saint-Sulpice,égliseparoissialedu domicilede sesparents. Son oncle, Gabriel-Mariede Talleyrand,fut son parrain; sa grand-mèrematernelle, la marquised'Antigny,sa marraine. 12. CHAUSSUREde Talleyrand. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay. Cette chaussureest adaptée au pied droit, anormal,de Talleyrand. LesMémoires contiennentle récitde l'accidentqui seraitarrivéau tout jeune enfant, alorsen nourrice.Qu'elle fût ou non congénitale,l'infirmitéinterdisaitle servicedu Roi dansl'arméeet engageait,bon gré mal gré, versune carrièreecclésiastique. — B.N., Est., Va. DE CHALAIS.Photo Daniel. LE CHATEAU 13. Charles-Mauriceétait un enfant de santé délicate.Ses parents, qui venaientde perdreleur filsaîné, le confièrent,à l'âge de troisou quatre ans, à sa bisaïeulela princessede Chalais.(Cf.n° 6.) Du récitameret rancunierque laissaTalleyrandde sonenfance,émergeen contraste le souvenirlumineuxdes deuxannéespasséesà Chalais.Il y apprit « à lire, à écrire et à parler un peu le périgourdin». En 1883,Héliede Talleyrandléguale châteauà la communede Chalais. 14. « M.G.F.A. COMTEDE CHOISEUL-GOUFFIER...» Gravure de Dien — B.N., d'après Boilly, publ. chez J. J. Biaise. 374x272 mm. Est., N2. Entréen 1762,à l'âge de huit ans, au collèged'Harcourt,Talleyrandse lia d'amitié avec Augustede Choiseul,le neveudu ministre,« l'homme, écrira-t-ilun jour, que j'ai le plus aimé». à causede son mariageavecAdélaïdede Augustede Choiseul,dit Choiseul-Gouffier le 20juin 1817. Gouffier,étaitnéà Parisle 27septembre1752.Il mourutà Aix-la-Chapelle 15. LETTRE DE CHOISEUL-GOUFFIERà Talleyrand [1814]. — Archives de Broglie. et Autographe.— L'amitié née au collège d'Harcourt entre Choiseul-Gouffier Talleyrand,enfants,subit bien des traverses.Cependant,en 1814,après avoir écrit deslignesdésabuséessurson espoirvain d'être nommésurintendantdes arts, Choiseul LE PLAISIRDE VIVRE 5 rend hommageaux inaltérablessouvenirs: « Je préfèreun retour de notre ancienne amitié,un dîner commecelui d'avant-hierà toutesles placesdu monde.Je te le jure par cettemêmeamitié si ancienne,si tendre, si constantequi a pu être affligéemais jamais découragée». 16. ALEXANDRE-ANGÉLIQUEDE TALLEYRAND-PÉRIGORD,archevêque de Reims. Dessin au crayon noir, par Duvivier, 1780. 222 X 172 mm. — Musée du Louvre, Cabinet des Dessins, R. F. 3752. L'oncle paternel de Charles-Maurice,Alexandrede Talleyrand, fut coadjuteurde avantdelui succéderen 1777. l'archevêquede Reims,le cardinalde la Roche-Aymon, A sa sortie du collèged'Harcourt, dans sa seizièmeannée, Talleyrandfut envoyé à Reimsauprèsdesononclepour un séjourd'un an afin d'y prendrele goût deshautes dignitésecclésiastiques. 17. ACTESDE VERTUS.Paris, 1764. Manuscrit relié en tête de : LE PETIT OFFICEet litanies de la Providence... L'office du Saint-Ange gardien... Paris, Moreau, 1761. In-12, 288 p. — Au duc de Talleyrand. Reliuremaroquinrouge,décordoréà la dentelle,frappéeauxarmesdesTalleyrandPérigord. LE SÉMINAIRE 18. TALLEYRANDA SEIZEANS. Peinture ovale. 640X540 mm. — Collection particulière. — Pl. VIII. En 1770,cédant à la pressionfamiliale,peut-être séduit par de secrètesambitions, Talleyrandentra au séminairede Saint-Sulpice. 19. NOTE SUR TALLEYRAND SÉMINARISTE,d'après une relation de Mgr Le Tourneur. — Bibliothèque de Saint-Sulpice, Documents Emery, t. IV, p. 214. M. Emery,supérieurgénéral, venait de réorganiserle séminairede Saint-Sulpice, mais, malgréle respectet l'estime que Talleyrandgarda toujourspour M. Emery, cette vie religieuse,imposée,lui pesait lourdement. M. de Cucsac aurait, d'après Mgr Le Tourneur,recueillide Talleyrandséminaristecet aveu : « On meforced'être on s'en repentira ». ecclésiastique, 20. HÔTEL DE LA RUE FÉROU, n° 6. Photo J. Fage. — B.N., Est., Va. Cet hôtel abrita pendant deuxans les amoursdu séminaristeet de la jeune comédienneDorothéeDorinville,dite Luzy. 6 TALLEYRAND les débutsde l'idylle, née sous un parapluie Talleyrandracontedans sesMémoires au sortirde l'officede Saint-Sulpice. 21. MADEMOISELLELUZY, de la Comédie-Française (portrait présumé), buste en plâtre par Caffieri. H. 740 mm. — Versailles, Bibliothèque municipale. DorothéeDorinville,dite Luzy, avait vingt-cinqans lorsquecommencèrent,vers 1772,sesamoursavecTalleyrand,plusjeune de sept ans. 22. REGISTREDES ORDINATIONS de l'archevêché de Paris. Mars 1774septembre 1777. — Archives de l'archevêché de Paris, O 3, 17741777. Le samedi28 mai 1774,Charles-Mauricede Talleyrand-Périgordreçoit les ordres mineurs(fol. 1 vo). Le samedi1eravril 1775,il estadmisau sous-diaconat(fol.35 vo). 23. « CÉRÉMONIEDU SACRE DE Louis XVI, le 11 juin 1775. » Gravure en taille-douce, publiée chez Gervais, dit Le Bel, à Paris et chez Esnauts et Rapilly à Coutances, épreuve coloriée. 340 X 490 mm. — B.N., Est., Qbi. Au bas de l'image, identificationdes personnagesindiquéspar des numérossur la gravure. Le jeune roi fut sacré avec toute la solennitétraditionnelle.Talleyrand, dont le père officiaiten tant que seigneurotage de la Sainte Ampoule,assistacommesousdiacreà la cérémonie. 24. Louis XVI, buste anonyme de Versailles (M. V. 483). en marbre. H. 630 mm. — Musée Ce buste provient vraisemblablementdes anciennescollectionsroyales.C'est une réplique un peu réduite du busteen marbre fait par Boizotet qui, daté de 1777,a figuréau Salonde cettemêmeannée (Muséede Versailles). 25. REGISTREDE LA SORBONNEpour l'année ff. 149 et 150. 1775. — A. N., MM. 277, Le jeune sous-diacrene désirait pas revenir à Saint-Sulpicepour s'y préparer au diaconatet à la prêtrise.Une plusgrande libertélui convenaitmieux. II se fit donc inscrireà la Sorbonnecommehospespuis commesocius.En 1778,il fut reçu à la licencede théologie. LE PLAISIRDE VIVRE L'ABBÉ DE PÉRIGORD En ces quelques années d'avant 1789 où l'on connaissait encore le « plaisir de vivre », le jeune abbé de Périgord se lança avec une égale ardeur dans l'apprentissage des affaires et dans la vie de société. Son activité à l'Agence générale du clergé l'initia aux questions financières pour quoi il eut un goût très vif; des relations avec Choiseul, Vergennes, Mirabeau lui entrouvraient les portes de la diplomatie. Le jeu, la table, les femmes, l'art raffiné de la conversation ne semblaient pas inconciliables avec une carrière ecclésiastique qui s'ouvrait vers des promesses épiscopales. L'APPRENTISSAGE DES AFFAIRES 26. REGISTREDE L'AGENCEGÉNÉRALEdu clergé. — A. N., G 8. 703, fol. 59. Ordonnéprêtre dans la chapelle de l'archevêchéde Reims, le 18 décembre 1779, et, aussitôt,nommévicairegénéraldu diocèsede Reims,Talleyrandfut désignéen 1780 commeagentgénéraldu clergé. Ce postede représentantde sonordredevantle gouvernement,qu'il occupapendant cinq ans,lui valut l'expériencedes affaires,en particulierfinancières,le mit en relation avecCalonneet fit rapidementconnaîtreses qualitésde négociateur. 27. a) COPIE DE LETTRE DE L'ABBÉ DE PÉRIGORD au comte de Vergennes. 2 juillet 1782. b) Minute de la réponse de Vergennes à l'abbé de Périgord. Versailles, 5 juillet 1782. — A. E., dossier personnel Talleyrand. L'abbé de Périgordexprime au ministredes Affairesétrangèresles craintes qu'a fait naître dans le clergél'article de la Gazettedu 28 juin sur les réformesapportées par Joseph II aux affairesdu clergéautrichien: Voudrait-onpréparer l'opinion à de semblablesmesuresen France? ne risque-t-onpas d' « éveillerl'envie et la haine aveuglede quelquespersonnescontre les ministresde l'Église » ? Vergennesrassureson correspondantavec quelque hauteur et l'incite à « envoyer à M. Bret, rédacteurde la GazettedeFrance,tellerectificationou modification» jugée à propos. 28. « ETIENNEFRANÇOIS,DUCDE CHOISEUL,Exilé le 24 Décembre 1770. La France le regarde. » Gravure à la manière noire, par R. Sayer 8 TALLEYRAND et Robert Lowery d'après Louis-Michel Van Loo, publiée à Londres vers 1771. 500x355 mm. — B.N., Est., N3. Imageallégorique.— Le tableau de Van Loodate de 1763et se trouveau Musée de Coutances.Lesgraveursont modifiél'attitude de Choiseul,qui tient ici à la main un rouleauportant le mot « Pacte ». La colonnesur laquelleil s'appuie est ornée d'autresallégoriesde la Paixvictorieuse: laurieret olivier. Intimementlié dèsle collègeavecle neveudu duc, Choiseul-Gouffier, Talleyrand renditvisiteà l'exiléde Chantelouppeu de tempsavant sa mort (1785).La tradition veut que, de ces entretiens,le futur diplomateait retenu, entre autres, le conseilde « fairetravaillerplusque de travaillersoi-même». 29. TABATIÈRE,exécutée pour Choiseul par Roucel, orfèvre du Roi à Paris, 1770-1771. 82,5 X 57 mm. — Au baron Élie de Rothschild. encadréesd'or massif' Lesneufgouachesde NicolasVan Blarenberghe(1716-1794), représententle ducde Choiseuldanslesdiversespiècesdesonhôtelde la rue Richelieu, En 1771,lorsqueChoiseulen disgrâcefut exilédans ses terres, le mobilierde l'hôte dut être vendu.Le bureau,sur lequelle Ministreest représentéentrain de travailler' avaitété exécutépour lui par Caffierivers 1760et fut, plus tard, utilisépar Talleyrand et Metternichavant de passerdans la collectiondu baron Edouard de Rothschild. collections (Cf.LesGrandes privées,Paris,Pont-Royal,1963,pp. 177et 178). 30. « DE M. LE DUCDE CHOISEUL.» — B.N., Mss., N. acq. fr. 6360, pp. 1-77. Letexteécritvers1811,achevéen 1816,nousa étéconservépar une copiede Bacourt, jointe à la copiedesMémoires. (Cf. n° 335.) Le portraitde l'ancienministrede LouisXV estsansbienveillance,et sévèrele jugement porté sur le noyaud'oppositionforméà Chanteloupautour de « quelquesamis de M. de Choiseul,quelquesjeunesgenssur lesquelsil avait répandu des grâcesprématurées». Pp. 30-31.Talleyrandcritique ici Choiseuld'avoir méconnul'influencecroissante de la Russiedansles affaireseuropéennes. 31. LETTRE CHIFFRÉEDE L'ABBÉDE PÉRIGORDà Mirabeau. 3 décembre 1786. — A. E., Mémoires et documents, France 1884, ff. 190-191. Talleyrand,lié avecMirabeaupar un intérêtcommunpour les affairesfinancières, intervintauprèsde Calonneen faveurde son ami à court d'argent qui obtint une missionsecrèteà Berlindanslesannées1786-1787. C'étaitlui qui déchiffraitlesdépêches et les transmettaitau Ministre(cf.Welchinger.La missionsecrètedeMirabeauà Berlin 1780-1787. Paris, 1900). L'abbé donnedes nouvelleset dévoilesesambitions: « La banque marche bien, voilàle premiermomentoù j'y croiscomplètement...Il est questionpour moi...de l'archevêchéde Bourges,c'estune belleplace. Il y a une administrationet cela donne nécessairement entréedansles états. L'archevêqueest en apoplexie.On ne croit pas qu'il puissedurer plus de quinzejours ou troissemaines.J'ai fait beaucoupd'absences depuissixsemaines;j'ai passédu tempsà Reimschezl'archevêque.» LE PLAISIRDE VIVRE 9 32. CALENDRIER PHILANTROPIQUE(sic). Année 1787. Paris (s.d.). In-16, 120 p. — B.N., Impr., R. 21464. Le but avouéde la Sociétéphilanthropiqueétablie à Parisen 1780estde réunir les personnesdésireusesde secourirla « Vertu indigenteet souffrante». Une partie de ses membresappartenait aux logesmaçonniques. Dansla listedes633membresnumérotésdansl'ordrede leur admission,Talleyrand, membredepuis1784,porte le n° 67 (p. 13). En dehorsde cette appartenanceparamaçonnique,il ne semblepas que Talleyrand ait été franc-maçonavant l'Empire (cf.n° 180). VIE DE SOCIÉTÉ 33. LA DUCHESSEDE FITZ-JAMES, par Mosnier, — Louvre, Cabinet des Dessins. miniature sur ivoire. Belle-filledu maréchalde Montmorency,la duchessede Fitz-Jamesavait connu Talleyrand,dèssa jeunesse,lors du sacrede LouisXVI. 34. LE DUCET LA DUCHESSEDE CHARTRESet leurs deux enfants. Gravure par A. de Saint-Aubin et H. Helmann, 1779, d'après un tableau de C Le Peintre datant de 1776. 490x356 mm. — B.N., Est., N3 (Orléans). Le duc de Chartres,plus tard duc d'Orléans, connu à la Conventionsousle nom de PhilippeÉgalité,avait épouséen 1769Louisede Penthièvre; lesdeuxenfantsdevinrent, l'un, le roi Louis-Philippe,l'autre, MmeAdélaïde. au portrait du duc d'Orléanset Talleyranda consacréun passagede sesMémoires à son activitéjusqu'en 1789. Il le juge durementet critique,du haut d'une morale sévère,lesannéesde plaisiret de débauchedu jeune duc qui ne sont pas sansrappeler sa proprejeunesse. 35. « LA BOUILLOTTE». Gravure de Bosio, vers 1800. Épreuve coloriée. 312 x 453 mm. — B.N., Est., Dc. 49. Premierdes « Cinq tableauxde Costumesparisiens»,publiésà Paris au « Bureau du Journal des Dames». — Cette imageévoquel'atmosphèredes « salonsde jeux » que fréquentaitTalleyrand,dont la réputation de joueur est des plus établies,dès sa jeunesseet pour toute sa vie. 36. « L'HOMMEIMMORTEL,MONSIEURDE VOLTAIRE. Dessiné le jour de son couronnement à la représentation d'Irène. » Gravure 10 TALLEYRAND — B.N., mm. coloriée. chez Le 285X180 Dru, épreuve publiée Est., N2, tome 3. L'abbé de Périgordfut-il l'un des nombreuxadmirateursde Voltaire qui particimois avant pèrent à l'apothéosedu vieillard,de retour dans la capitale, quelques sa mort (1778)? Vraie ou imaginée,la scènede la bénédictiondu philosophesur la tête du jeune abbé est trop significativepour n'avoir pas séduitles biographes. 37. « L'ASSEMBLÉE au salon. » Gravure de Fr. Dequevauviller, — B.N., mm. de N. Lavreince. une 330x465 gouache d'après Est., AA4 réserve. n° 6 (3eet dernierétat). Bocher,Lavreince, Une élégantesociétéest occupéeà jouer aux cartesou aux dés, à deviseret à lire. On remarqueversla gaucheun ecclésiastique. Cetteimagea un pendant « L'Assembléeau concert ». L'une et l'autre sontdédiés à la duchessede Luyneset représententsansdouteson salon. Guyonnede MontmorencyLaval, devenuepar son mariage duchessede Luynes, commeune fut desamieslesplusintimesde Talleyrand.ElleestcitéedanslesMémoires desfemmes« remarquables» dont il fit la connaissancelors du sacrede LouisXVI. Elle avait alorsvingt ans. 38. « L'ABBÉ DE PÉRIGORD à l'âge de vingt-cinq ans. » Dessin aux trois crayons dans un ovale. Grand diamètre : 84 ; petit : 62 mm. — Collection particulière. Charles-Maurice en buste,de profilà gauche. « Son visageétait gracieux,sesjoues très rondes et, quoiqu'il fût boiteux,il n'en était pas moinsfort élégant et cité commeun hommeà bonnesfortunes. » Tel est décritl'abbéde Périgordpar Mme Vigée-Lebrundans sesSouvenirs. DE FLAHAUT. Reproduction de son portrait peint 39. LA COMTESSE par Adélaïde Labille-Guyard, 1785. — B.N., Est., N2 Sup. Cetableaua figurésouslen° 95 au Salonde 1785qui ouvritle 25 août decetteannée. Le catalogueen donnela descriptionsuivante: « Mmela comtessede... avecson fils âgé de trois mois.Ce tableau peint à l'huile, appartient à Mme la comtessede... » Des Versà MmeGuyardsur le Salonde 1785 (collectionDeloynes)permettent d'identifierle portraitexposéen 1785avecceluidont nousavonsla reproduction.Par conséquent, on peutpenserque l'enfant qui, sur le portrait,joue avecun médaillonreprésentantla comtessed'Angivillier,est Charlesde Flahaut, né le 21 avril 1785. AdélaïdeFilleulavaitépouséà 18anslecomtede Flahaut,sonaînédeprèsde quarante ans.LesFlahauthabitaientun appartementau Louvre.C'estlà que Talleyrandobtint les faveursde la jeune comtesseaprèsune courdont GouverneurMorrisfut le témoin et le narrateurjaloux. La traditionattribueà Talleyrandla paternitéde Charlesde Flahaut. (Cf. n° 384.) LE PLAISIRDE VIVRE 40. « G. MORRIS. »—Gravure de B. L. Prévost d'après 160 X 117 mm. B.N., Est., N2. II Du Limitier. GouverneurMorrisest représentéde profilà gauche,dansun médaillon,à la manière desgravuresau physionotrace.Son portrait, indiquela légende,a été dessinéd'après natureà Philadelphie,gravé à Paris.Il en existeune copieinverséepubliéeà Londres en 1783. 41. « QU'EN DIT L'ABBÉ? » Gravure de N. de Launay d'après Lavreince, 1788. 307x390 mm. — B.N., Est, AA4 réserve. Bocher,Cataloguede l'oeuvrede Lavreince,n° 51, 3e état. La duchessed'Abrantèscompte l'abbé de Périgorddans la « cohorte clergéenne qui exploraitalorsles boudoirset lesruelles». Peut-onallerjusqu'à trouver quelque ressemblance avec Talleyranddans l'abbé de la gravuredont un pied est caché, de mêmequ'entrela dame à sa coiffureet Mme de Flahaut? II L'ÉVÊQUE DANS LA ETATS D'AUTUN RÉVOLUTION GENERAUX Dès l'abord, lafonction épiscopaleamena Talleyrand aux affairespolitiques. Élu députédu clergé, le nouvel évêque d'Autun quitta son diocèsepour siéger aux Etats générauxoù il prit, sur la question de séparation des ordres, une position modérée. 42. LETTRE PASTORALEde Mgr l'évêque d'Autun au clergé séculier et régulier et aux fidèles de son diocèse. Donné à Paris, le 26 janvier 1789. Signé : Charles-Maurice, évêque d'Autun. Autun, Dejussieu, 1789. In-4°, 7 p. — B.N., Impr., E. 2400, Autun 8. Aprèsavoir évoquéla mémoirede son père dont la mort récenteavait contribué à lui obtenirdu Roil'évêchéd'Autun,Talleyrand,qui avaitété sacréévêquele 4 janvierà la chapelled'Issyetintroniséle 16danssa cathédrale,protestede sonattachement et de sondévouementà sonnouveaudiocèse. Le 12avril 1789,il quittait définitivement Autun aprèsun séjourd'un mois. du clergé assemblé à 43. EXTRAITDU CAHIER DES DÉLIBÉRATIONS Autun. (S.l.n.d.) In-8°, 14 p. — B.N., Impr., 8° Le 23. 20. Talleyrandfut élu aux États générauxpar le clergédu diocèsed'Autun,le 2 avril. IlnefitimprimerquelasectiondesCahiersintéressantlesaffairesgénéralesdela nation, plande réformesjudicieux,clair et précis. 44. LA GALERIEDES ÉTATS GÉNÉRAUX.(S.l.) 1789. 2 vol. in-8°. — B.N., Impr., 8° Lb 38. 1784. L'exemplaire comporteuneclefdespersonnages ; le portraitde Talleyrandy apparaît sousle nom d'Amène(t. I, p. 83). TALLEYRAND 14 « Il arriveraà tout parce qu'il saisiralesoccasionsqui s'offrenten fouleà celuiqui à la raison.» ne violentepas la fortune...Il cèdeaux circonstances, D'aprèsBarbier,l'ouvrageseraitdû, entre autres, à la collaborationde Choderlos de Lacloset de Rivarol. 45. « DÉPART DESTROISORDRESpour Versailles. » Gravure à l'eau— B.N., Est., Qbi. forte, épreuve coloriée. 181 X258 mm. Le cortègese déplaceau sondes trompettesde la Renommée,dansun char de fantaisie,traîné par deuxchevauxque conduitle Tiers État, alors que le Clergéet la Noblessesontassisdans le carrosse.A côtédu représentantde chaqueordre, sonsymbole: celuidu clergéestun tigre. à Versailles, le 5 mai 1789. » 46. « OUVERTUREDESÉTATS-GÉNÉRAUX Gravure de J.-M. Moreau le Jeune, 1790. 250x405 mm. — B.N., Est., Qbi. Au-dessous de l'image,listedes députésgroupéspar ordres.Dans celui du clergé, onrelèvelenomde « Périgord(de)év.Autun » etde « Talleyrand(de) arch.Rheims». 47. RÉCIT DES PRINCIPAUXFAITS qui se sont passés dans la salle de l'ordre du clergé depuis le commencement des États généraux le 4 mai 1789 jusqu'à la réunion des trois ordres dans la salle commune de l'Assemblée nationale par M. Vallet. Paris, Impr. nationale, 1790. In-8°, 119 p. — B.N., Impr., 8° Le 27. 3. Talleyrandfit partiede la députationdu clergéenvoyéele 6 juin à « MM.du Tiers» pourproposerun projetde conciliationdansla vérificationdes pouvoirs,maisnondu groupequi, le 24juin, alladélibérémentsiègeravecle TiersÉtat malgréla déclaration du Roi exigeantla séparationdesordres. C'estle 26juin queTalleyrandrejoignitla sallecommune. DEPUTE A L'ASSEMBLÉE NATIONALE L'évêqued'Autun se distingua à l'Assemblée nationale par ses idées réformatricesetson intenseactivité.Il apparut, après la mort de Mirabeau, commesonhéritier. S'il porta principalement intérêt aux problèmes financiers, la proposition qu'il fit de nationaliser les biens ecclésiastiques le rendit rapidement populaire. Après avoir officié,le 14 juillet 1790, à la Fête de la Fédération, prêté sermentà la Constitutioncivile du clergé, sacré deux êvêquesconstitutionnels, il démissionna de son siège épiscopal. L'ÉVÊQUE D'AUTUNDANSLA RÉVOLUTION 15 né 48. « CLES MCE DE TALLEYRAND-PÉRIGORD,évêque d'Autun, à Paris en 1754. Député d'Autun à l'Assemblée Nationale de — » Perrin. mm. de Courbe Gravure 216x134 d'après 1789. B.N., Est., N2. Nationale» Pl. 119de la « Collectiondesportraitsde MM.lesDéputésà l'Assemblée publiéechez Déjabinen 1789et 1790.— Le dessinoriginal,ici inversé,est conservé au CabinetdesEstampes(Na 42 c, in-4°,fol. 150). sur les mandats impératifs. 49. MOTION DE M. L'ÉVÊQUE D'AUTUN— B.N., Impr., 8° Le 29. 49. 7 juillet 1789. S.l.n.d. In-16, 16 p. Talleyrands'élèvecontrelesmandatsimpératifsdonnésà un députépar sescommetd'accordsur le principe,arrête qu'il n'y a lieu de délibérer. tants.L'Assemblée, 50. DES LOTERIESpar M. l'évêque d'Autun. In-8°, 47 p. — B.N., Impr., 8° Lf 78. 16. Paris, Barrois, 1789. La suppressiondes loteriesétait une des idéesfavoritesde Talleyrandqui s'élève ici vertueusementcontrel'immoralitédes jeux de hasard. A l'Agencegénérale du clergé,la propositiond'acheterau Gouvernementla Loterieroyalepour la supprimer n'avait pas obtenu l'appui des membresdu clergé.La Loterienationalefut abolie en 1794. 51. « DÉCLARATIONDES DROITS DE L'HOMME ET DU ClTOYEN... ». Gravure par Niquet le Jeune. 215x299 mm. — B.N., Est., Qbi. Sousun palmier,dansun décorde forêtsillonnéed'éclairsqui foudroientun personune table est installéeobliquement, nagesymbolisantles Droitsféodauxet Privilèges, portantletextedesDroits.A droite,unejeunefemmetenant à la mainsonpetitgarçon, vêtuen gardenational, lui en donne l'explication.Dansle fond, à droite, ronde de citoyensautour d'un arbre de la Liberté. Membredu Comitéde la constitution,Talleyrandparticipa, en particulier,à la rédactionde l'articleVI, définissantla loi « expressionde la volontégénérale». 52. MOTIONDE M. L'ÉVÊQUED'AUTUNsur la proposition d'un emprunt faite à l'Assemblée nationale par le premier Ministre des finances et sur la consolidation de la dette publique, du jeudi 27 août 1789. Versailles, Baudoin (s.d.). In-8°, 27 p. — B.N., Impr., 8° Le 29. 164. L'activitéde Talleyrand à l'Assembléeconstituantese porta particulièrementsur lesquestionsfinancièresà quoi l'avaientpréparésonrôleà l'Agencegénéraledu clergé, sesrelationsavec Calonneet avecle banquierPanchaud. 16 TALLEYRAND LES BIENS ECCLÉSIASTIQUES à la comtesse de Brionne. 9 octobre 1789. 53. LETTREDE TALLEYRAND — Archives de Broglie. — Ce texteremarquable,écrit à l'amieintime,dévoilel'état d'esprit Autographe. de Talleyranddanslespremiersremousdela Révolution: sonintelligenteperspicacité lui donnel'audacede « se déclarerhautement», sedétachantde cettesociétéquilui fut si chèremaisdont « lesyeuxneveulentpointvoir». « Une véritéqui doitvousarriver,c'est que la révolutionqui se fait aujourd'hui dansl'ordredeschosesoù nousvivionset cetterévolution enFranceestindispensable finirapar êtreutile.Lesmalheurs,lestroublesactuelsviennentde ce qu'ont faitles uns pour l'empêcher,les autrespour l'accélérer...Lesdeux premiersordresn'ayant que des passionsne purentformerun plan et agir de concert.Le Tiers état parlait de sesdroits: il en avait,il devaitl'emporter.» 54. MOTIONDE M. L'ÉVÊQUED'AUTUNsur les biens ecclésiastiques, du 10 octobre 1789. Versailles, Baudoin (s.d.). In-8°, 24 p. — B.N., Impr., 8° Le 29. 258. des Talleyrandjustifiepar les« grandsbesoins» de l'État le recoursaux ressources biensecclésiastiques et proposelesarticlesd'un arrêtétendantà remettreà la nation lesbiens-fonds de l'Église. La motionfut adoptéele 2 novembrepar 568voixcontre346. 55. OPINION DE M. L'ÉVÊQUE D'AUTUNsur la question des biens ecclésiastiques. 2 novembre 1789. Paris, Baudoin (s.d.). In-8°, 14 p. — B.N., Impr., 8° Le 29. 297. Talleyrandveut publierl'opinionqu'il n'a pu exposeren séancepour soutenir sa motiondu 10octobre: l'Églisen'est pas le seulclergémaisl'assembléedesfidèles; biensd'Églisesont,donc,biensde l'assembléedesfidèles; et « l'assembléedesfidèles dansun payscatholiqueest-elleautrechoseque la nation? » 56. « RENDEZDONCA CÉSARce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Selon saint Matthieu, chap. 22. L'Assemblée nationale a arrêté le jour des Morts... Que les Biens ecclésiastiques sont à la disposition de la Nation, etc. » Gravure à l'eau-forte, épreuve coloriée. 148x247 mm. — B.N., Est., Qbi. et caricaturecontrele Imageallégoriquesur l'aliénationdes biensecclésiastiques clergé. C'estle convoifunèbredu clergéde France.Au fond,à gauche,une églises'écroule, tandisqu'à droite,un culteestcélébrédansle templedel'Immortalité. L'ÉVÊQUED'AUTUNDANSLA RÉVOLUTION 17 57. « BRANLED'AUTUN. » Gravure à—l'aquatinte, dans un ovale en B.N., Est., Qbi. largeur. H. 98 mm, L. 143 mm. qu'unereligieuseet un moine Talleyrandse suspendà la corded'une cloche,tandis tirentsursesjambes,l'amenantà sonnerle branle.— Satireroyalistecontrel'initiative prisepar Talleyrandd'aliénerlesbiensdu clergéau profitde la nation. 58. OPINIONDE M. L'ÉVÊQUED'AUTUNsur les banques et sur le rétablissement de l'ordre dans les finances prononcée à l'Assemblée nationale, le vendredi 4 décembre 1789. Paris, Baudouin, 1789. In-8°, 29 p. — B.N., Impr., 8° Le 29. 353. Talleyrandprône le maintiende la Caissed'escompteet met en garde l'Assemblée contreles dangersdu papier-monnaie: « l'effet inévitablede tout papier-monnaie estla promptedisparitiondes espèces». 59. TALLEYRAND.Miniature en camaïeu par Langlois, 1790. Diamètre : 57 mm. — Musée Carnavalet. Unedesminiaturesde Langloisreprésentantles principauxpersonnagesdela Révolution. 60. L'ASSEMBLÉE NATIONALEaux Français. 11 février 1790. Signé par le Président : Bineaux de Pusy et les six secrétaires. Paris, Impr. nationale (s.d.). In-8°, 11 p. — B.N., Impr., 8° Le 29. 461. Cebilanlaudatifde l'oeuvrede la Constituante,qui seterminepar une protestation d'attachementau Roi « le Roi des Français...de tousles Français», est attribuéà la plumede Talleyranddont l'audienceaugmentaità l'Assemblée.Le 16février 1790, il en fut élu Président. 61. PROPOSITIONFAITE A L'ASSEMBLÉENATIONALEsur les poids et mesures par M. l'évêque d'Autun. Paris, Impr. nationale, 1790. In-8°, 20 p. — B.N., Impr., 8° Le 29. 632. Circamars 1790.— Cette plaidoiriepour l'uniformitédes poidset mesuresétait de vaste conception: une démarcheserait faite auprès du Parlementd'Angleterre où un projetde mêmegenre avait été élaboréet Talleyrandy voyaitl'amorceentre lesdeuxpays « d'une union politiquepar l'entremisedessciences». 62. OPINIONDE M. L'ÉVÊQUED'AUTUNsur les assignats forcés. Jeudi 15 avril 1790. Paris, Impr. nationale (s.d.). In-8°, 15 p. — B.N., Impr., 8° Le 29. 1993. Talleyranddemandeque le coursdes assignatssoit libre et renouvellesa miseen gardecontrel'inflationdu papier-monnaie: « l'argent a horreurdu papier.» 18 TALLEYRAND 63. RÉPONSEDE M. L'ÉVÊQUED'AUTUNau chapitre de l'église cathédrale d'Autun. Paris, 29 mai 1790. Signé : Ch. Mau., év. d'Autun. Paris, Impr. nationale (s.d.). In-8°, 8 p. — B.N., Impr., 8° Lb 38. 3480. Le clergédu diocèsed'Autuns'inquiétaitdespositionshardiesprisespar sonévêque à l'Assemblée. Talleyrandrépondici à une lettre du chapitred'Autunlui reprochant de n'avoir pas participéà la déclarationd'une partie des membresde l'Assemblée avaitvotéla suppression en faveurdela religioncatholique.Le 13février,l'Assemblée desordresréguliers;la réformedu clergéséculierfut décidéele 29 mai. 64. « WHO KILLSFIRSTFOR A CROWN? ». Gravure coloriée publiée à Londres le 29 mai 1790. 340x485 mm. — B.N., Est., Qbi. Une meutede chiensà têteshumainespoursuitdans la directionde Versailles, un cerfcouronné.Deuxd'entreeuxl'ont déjàatteint,cesont« LeBn(sic)Talleyrand» et « Le CtedeVauban». A leur exemple,unemeutede chiensà têteshumainespoursuitle cerfroyalanglais dansla directionde Windsor. LA FÊTE DE LA FÉDÉRATION au comte de Saint Priest, secrétaire de 65. LETTREDE TALLEYRAND la maison du Roi. 13 juillet 1790. — A. N., F 9. 8. PourcélébrerlamessedevantlesFédérés,LouisXVI désignaTalleyrandqui remercie de cettedistinctiondansla lettreau comtede Saint-Priest. 66. PROCÈS-VERBAL DE LAFÊTEDELA FÉDÉRATIONNATIONALE célébrée le 14 juillet 1790 à Paris. Signé du président et des secrétaires de l'Assemblée. 7 ff. — A.N., AE II 1186. Devant300000 spectateurs,Talleyrandofficiasur l'autel élevéen plein air au Il avaitpourservantsl'abbéLouis,lefuturministrede LouisXVIII, Champ-de-Mars. et l'abbédesRenaudes. 67. LE CHANTDU 14 JUILLETà trois voix par M. J. Chénier, musique de Gossec, chanté pour la première fois au Champ de Mars, le jour de la Fédération 1790. — B.N., Département de la Musique, H2- 15 (I), PP. 2 et 3. Refrain: « Dieudu peupleet desRois,descités,descampagnes DeLuther,de Calvin,desenfantsd'Israël Dieuque le Guèbreadoreau pied desesmontagnes En invoquantl'astredu ciel » L'ÉVÊQUE D'AUTUNDANSLA RÉVOLUTION 68. LA FÊTE DE LA FÉDÉRATION,toile peinte de style populaire. — Musée Carnavalet. — m. 1,37 Pl. V. 19 1,93 x 69. « PLAN GÉNÉRAL (sic) DU CAMP (sic) DE MARS et du nouveau cirque, où la nation a prêté serment fédertif (sic) sur l'autel de la Patrie... » Dessin à la plume, rehaussé de gouache et d'aquarelle. — B.N., Est., collection Hennin n° mm. 10774. 455x625 70. « GALLERIE DES CÉLÈBRESPATRIOTESDédiée à la Nation. » Gravure au lavis, dans un ovale. 433x477 mm. — B.N., Est., Qbi. Quelquesvisiteursadmirent,à l'intérieurd'un monumentqui ressembleau Panthéon, desbustes,desmédaillonset desprofilsd'hommescélèbres,de Rousseauà LouisXVI. Malgré le commentaireau-dessousde l'image : « Les autres patriotes décorant l'autre partie de la gallerie sont MM. Gouvion,Bailly, Femand, Bouche,Goutte, Le Pelletier,l'évêque d'Autun etc. », on remarque le buste de l'abbé de Périgord à côtéde celuide l'abbé Grégoireet au-dessousdu portrait de Mirabeau en profil de médaille.Le bustede Lafayettefait pendant à celuide l'abbé de Périgordpar rapport à celuide LouisXVI. Cette image doit dater des environsdu 14juillet 1790.— Le décret transformantl'église Sainte-Genevièveen Panthéon fut pris le 4 avril 1791 à l'occasionde la mort de Mirabeau, maissa constructionne fut achevéequ'en 1812. — Dèsavant 1789,en raisondu goût de l'époquepour le style « à l'antique », il était assezhabituel de représenter en estampesdes « galeries d'hommescélèbres », des « Muséums» et mêmedes « Panthéons», collectionsde portraits rassemblésde façon facticedans des monumentsimaginaires. RUPTURE AVECL'ÉGLISE CIVILEDU CLERGÉ. Décret de l'Assemblée nationale 71. CONSTITUTION du 12 juillet 1790. 24 ff. — A.N., A.E. II 1185. La pièceest annotéede l'accord signédu Roi : « Le roy accepteet fera exécuté». Talleyrandne prit aucunepart à l'élaborationdu textevotépar l'Assembléele 12juillet. Malgrélesrésistancesdu Roi et la condamnationdu Pape, un décretdu 27 novembre, qui obtint la sanction royale le 26 décembre, rendit obligatoirepour tous les le sermentde fidélitéà la Constitution.Absentà la séancedu 27 où ecclésiastiques quelquesdéputésdu clergéprêtèrent le serment,Talleyrandse mit en règle dès le lendemain. 72. LE SERMENTCIVIQUEDES ÉVÊQUES,par Desrais, 1791. Plume et lavis de sépia. 220X334 mm. — Musée Carnavalet (I.E.D. 4760). Claude-LouisDesrais(1746-1816)est né et mort à Paris. — D'après ce dessinfut exécutéeune gravure anonyme,coloriéeet inversée,portant la légende : « MM. les 20 TALLEYRAND contre Noirs (c'est-à-direles réactionnaires)lancentleur venin anti-constitutionnel les dentsdel'augusteassembléenationalesur l'abolitiondes pouvoirstemporelsdu Clergé.» C'estce qui est représentésur la partie gauche.Sur la droite, « MM.les : Je jure évèques(.. ) prononcentle sermentciviquedécrétéle 27 novembre(1790) la Constitutiondécrétéeet la Loi acceptéeet d'être fidèleà la Nation, de maintenir à la Loiet auRoi». — à de M. DE TALLEYRAND Montmorin, 13 janvier 1791. 73. LETTRE A.N., F 19.468. Signatureautographe.— Lettre adresséeau MinistreMontmorin: « Monsieur. d'évêqued'Autunenvoussuppliant j'ai l'honneurdevousenvoyerci-jointma démission bien la mettresousles yeuxdu Roi ». de vouloir Talleyrandprétextade son électioncommeadministrateurdu départementde la Seine,placequiexigeait la résidenceà Paris,pour donnersa démissiond'évêquede Saône-et-Loire. Un mais après, cependant,le 24 février 1791,il apportaitun concoursdécisifà en sacrant, dans l'églisede l'Oratoire, Expillyévêquedu l'Eglise constitutionnelle Finistèreet Marollesévêquede l'Aisne. 74. DE PARIS, n° 39. Mardi 8 février 1791. Paris, rue SerCHRONIQUE pente, 1791. In-4°. — B.N., Impr., 4° Lc 2. 218. Talleyrandprotestede sa sincéritéquand Jauant le jen de la verturévolutionnaire, il assurene pas postulerl'évêchéde Paris et en donnepour gagel'aveu publicqu'il avaitfait deson désirde deveniradministrateurdu départementde Paris. le fauxbruit de cette ambition,il en désaQuant auxcalomniesqui accompagnent voueune grandepart touten consentant,cependant,à fairequelque« autocritique» du jeu: «Je me condamneet je mefaisun devoirdel'avouer.» sur sonamourexoensif 75. PROJETDE DECRETconcernant le serment des prêtres et les édifices consacrés à un culte religieux proposé par Talleyrand à l'Assemblée le 7 mai 1791. — A.N., AE II. — Ce projet de décret,en deux articles,concluaitle Rapport fait au Autographie. deParisdu6 avril. nomduComité de Constitution relatifà l'arrêtédudépartement Talleyrand,quivenait Dans le débatquis'élevaitau sujetdesprêtresnon assermentés, et suspendude toute fonctionépiscopale,plaide en faveurdela d'être excommunité libertéreligieuse.Ildemandelelibreexercicedu cultepourtouslesprêtres,assermentés non,au nomdeprincipes qui,dit-il,«neserontnullementsuspectsdansmabouche». au encemomentd'avoirprêtéle serment.» « je m'applaudis,ajoute-t-il, particulièrement Le projetfut adoptépar l'Assemblée. 76. DEM. L'ÉVÊQUED'AUTUNsur la proposition de faire deux OPINION milliardsd'assignats forcé. 24 septembre 1790. Paris, Impr. — B.N., Impr., 8° Le 29. 959. In-8°, nationale, 1790. 19 p. voix de Talleyrands'élèveune foisde plus contrel'inflationde papier-monnaie La et la créationd'assignatsforcés: « Il n'est aucuneautre mesurede commerceentre L'ÉVÊQUE D'AUTUN DANS LA RÉVOLUTION 21 lesnationsque la valeur de l'or et de l'argent. » Auxdifficultésfinancièresde la nation ont été sacrifiésles biens de l'Église : « Je serais inconsolablesi de la rigueur de nos décretssur le clergé,il ne résultaitpas le salut de la chosepublique. » 77. « PAPIERS MONNOIESet autres de la République française. » Gravure d'I. Hunin, Malines, 1797, épreuve coloriée. 560x470 mm. — B.N., Est., collection Hennin, n° 12413. Reproductiond'assignats,de billets de la Caisse patriotique, etc., datant presque tous de 1791. Le sujet inspiraplusieursgravures. LA MORT DE MIRABEAU 78. LE PRINCE DE TALLEYRAND AU LIT DE MORT DE MIRABEAU, le 1er avril 1791. Dessin au crayon rehaussé de lavis. 308 X 405 mm. — Collection du château de Rochecotte. Talleyrand avait connu, chez le banquier Panchaud, Mirabeau qui devint un des familiersde la table del'abbé de Périgord.Lesdeuxamiscollaborèrentlorsde la mission à Berlin(cf. n° 31) puis, après une brouille, se retrouvèrentà l'Assemblée. 79. MASQUE MORTUAIREDE MIRABEAU. — Grasse, Musée Fragonard. 80. DISCOURSDE M. DE MIRABEAU l'aîné sur l'égalité des partages dans les successions en ligne directe lu, une heure après sa mort, ancien évêque d'Autun, à la séance par M. Talleyrand-Périgord, de l'Assemblée nationale du 2 avril 1791. — Paris, B.N., Impr., 8° Le 27. 10. Avant de lire le discours,Talleyrand prononcequelques mots : « Je suis allé hier chezM. de Mirabeau... Il m'a fait demander... ». La scènedu mourant confiantà sonami le soin de lire son derniertextedevantl'Assembléefrappa les contemporainsqui virent en Talleyrand l'héritier de Mirabeau. 81. ORAISONFUNÈBREDE M. DE MIRABEAU prononcée dans le choeur de Saint-Eustache par M. l'abbé de Serruti, suivi du Discours de M. l'évêque d'Autun. Paris, impr. de Labarre (s.d.). In-8°, 8 p. — B.N., Impr., 8° Ln27. 14233. C'estle 4 avril 1791que se déroulèrentles pompesfunèbresde la « terreur desaristocrates ». Le 13janvier 1791,Talleyrand avait donné sa démissiond'évêque du diocèsede Saône-et-Loire. TALLEYRAND 22 82. RAPPORT SUR L'INSTRUCTION PUBLIQUEfait au nom du Comité de constitution à l'Assemblée nationale les 10, 11 et 19 septembre ancien évêque d'Autun. 1791 par M. de Talleyrand-Périgord, Paris, Impr. nationale, 1791. In-4°, 216 p. et tableaux. — B.N., Impr., 4° Le 29. 1794. » « Magnifiquetestamentintellectuelléguépar la Constituanteà la Législative dit Jaurès de ce travailqui est oeuvrecollective.« Je consultai», écrit Talleyrand « leshommeslesplusinstruitset lessavantsles plusremarquésde danssesMémoires, cetteépoqueoùexistaientM.de Lagrange,M.de Lavoisier,M.dela Place,M. Monge, M. de Condorcet,M. Vicqd'Azyr,M. de la Harpe ». Quelquesgrandsprincipessontproclamésquantà l'instructionqui doitêtrepermise à tous,offerteà tous,universelledansson objet,ouverteauxdeuxsexes,permanente pourtousâges.Estprévuelacréationd'un Institutnationaldestinéau perfectionnement surle plannational et desArts.L'organisation desbibliothèques desLettres,desSciences et localest longuement examinée. Encien Évêque d'Autun dépté 83. « CH. M. TALLEYRAND-PÉRIGORD à l'Assemblée Natle Constituante de 1789. » Gravure au pointillé, dans un ovale, par F. Bonneville. — B.N., Est., N2. Talleyrandne porteplusla croixpectorale.— Cettegravurefait partie dela collection de Portraitsdespersonnages de la Révolution historiques gravés,pour la plupart, par FrançoisBonneville, publiéeen troisvolumesen 1796-1797. MISSION A LONDRES Ancien député à la Constituante, Talleyrand ne pouvait ni siéger à la Législative ni occuperde fonction publique. Il se fit confier une mission officieuseà Londres, mission difficileauprès d'un gouvernementhostile à la Révolution. De cette première expériencede politique internationale, Talleyrand tira une conclusiondans le Mémoire du 25 novembre1792 adressé au Conseil exécutif provisoire, un des textes notablesde son oeuvrediplomatique. 84. PITT. Peinture par Healey d'après Lawrence. 1,26x1,01 m. — Musée de Versailles (M.V. 4657). WilliamPitt (1759-1806), deuxièmefilsde LordChatham,vinten Franceen 1783. Il y fit la connaissance de l'abbéde Périgordqu'il fréquentapendantplusd'un mois à Reims. L'EVEQUE D'AUTUNDANSLA REVOLUTION 23 En janvier 1792,lorsde la premièreaudiencede Talleyrandauprès de Pitt, premier Ministre,le souvenirde la rencontrefut courtoisementévoqué mais la politique de Pitt resta fermée aux avances de la France révolutionnaire.Son appui manqua à Talleyrandcontreles rigueursde l'AlienBill. (Cf.n° 98.) du roi Louis XVI au roi d'An85. COPIE DE LETTRE CONFIDENTIELLE — A.E., 18 avril Paris, 1792. Correspondance politique, gleterre. Angleterre 580, fol. 234. LouisXVI annoncela nominationde Chauvelincommeministreplénipotentiaire et « la missionde sieur Talleyrandqui ne peut pas aux termesde la constitutionavoir de titres ». Desinstructionsdétailléesfurent donnéesà cette missiondont l'objectif était de raffermirl'Angleterredansune neutralitéfavorableà la Franceà l'heureoùl'Assemblée diplomatique s'apprêtaità voter la guerre contre l'Autriche. (Cf. Pallain. Correspondance à Londres La mission de Talleyrand en 1792.Paris, 1889.) de Talleyrand. 86. LETTRE DE TALLEYRAND à Bonne-Carrère. Londres, Portman — A.E., square, 28 mai 1792. Correspondance politique, Angleterre 585, fol. 65. Autographe.— Talleyrand se félicited'avoir obtenu la déclarationde neutralité de l'Angleterredu 25 mai ; il se plaint des difficultésde sa tâche, demandele soutien dela pressefrançaise.« Ditesà Noëlde parler de M. de Chauvelinet de moi, nominadesnouvellesque vousporte votre courtivement,en rendant comptedansla Chronique rier.J'insistesurcemotnominativement pour moi parcequ'il fautbien quej'aie une bonne raisond'être absentde Paris et je n'en connaispas de meilleureque de la très bonne besognefaite ailleurs.» Bonne-Carrèreétait directeur général du département des Relations extérieures. 87. LA FAMILLEROYALE quittant les Tuileries, le 10 août 1792. Gravure allemande. 220x327 mm. — B.N., Est., Collection Hennin, n° 11226. 88. NOTE DE TALLEYRANDjustifiant le Conseil exécutif provisoire après la journée du 10 août. 18 août 1792. — A.E., Correspondance politique, Angleterre 582, fol. 10. Minuteautographe.— La note était destinéeà Chauvelin,ministreplénipotentiaire en Angleterre.Justifier la déchéancede Louis XVI auprès du gouvernementanglais, si méfiantà l'égard de la France révolutionnaire,n'était pas chosefacile.Aussibien le textese termine-t-ilpar un rappel direct à l'histoire : « Lorsquele peupleanglais, dans des circonstancesplus orageuseset par un événement plus terrible encore se ressaisitde sa souveraineté,les puissancesde l'Europe et la France, en particulier,ne balancèrentpas à reconnaîtrele nouveaugouvernementqu'il venait de se donner. » 24 TALLEYRAND ancien évêque d'Autun, député à 89. « CH.-M. TALLEYRAND-PÉRIGORD, du département de Paris. » l'Assemblée nationale et administrateur Gravure au pointillé par Vérité, vers 1792. 243X134 mm. — B.N., Est., N2. — Pl IV. Profilà droite dans un ovale, lui-mêmedans un ovale encadré rectangulairement de rayureshorizontalesdites « à cage » et reposantsur un socleégalementrayé maisde traits verticaux. Au-dessousdu titre, quatre vers prouvent la popularité de Talleyrand parmi les Républicains: « A ces grands changementsdont la France s'honore // On l'a vu des premiersprêter un fermeappui. // Sa raisona prévu cellequi vient d'éclore; // Citoyen par le coeur,rien n'a changépour lui. » Ceci permet de supposerque l'estampeest postérieure au 10 août, quoique Talleyrand porte encore la croix épiscopale.Elle fait partie d'une série gravéepar Jean-BaptisteVérité (1756-1832)à partir de 1789. 90. MÉMOIRE SUR LES RAPPORTSACTUELSde la France avec les autres États de l'Europe. Londres, 25 novembre, l'an Ier de la Répu— A.E., Correspondance poliblique. Signé : C. M. Talleyrand. tique, Angleterre 585, fol. 181-187. Autographe.— Ce long mémoire, destiné au Conseil exécutif provisoire,expose les grandeslignes d'une politique nouvelleconforme à la constitution républicaine de la France. Talleyrandexprimeici quelquesunes des règlesconstantesde sa pensée: — « la véritableprimatie... est d'être maître chezsoi et de n'avoir jamais la ridicule prétentiondel'être chezlesautres » ; « la Francedoit restercirconscritedanssespropres limites: ellele doità sa gloire,à sajustice,à sa raison,à sonintérêtet à celuidespeuples qui—serontlibresavecelle. » L'indépendancedes coloniesrespectivesde la France et de l'Angleterre,qui pourrait être l'objet d'une conventionentreles deux pays,serait bénéfiqueau commerce commeendonnentl'exempleles rapportsde l'Angleterreet desÉtats-Unisd'Amérique; — Enfin,une immensepartie des Indes occidentalespourrait s'ouvrir au commerce libre par l'indépendancedes coloniesespagnoles,indépendancequi serait pour ces parties du monde « la revendicationde leurs propres droits et le retour aux principes de justice et de liberté ». III L'EXIL Revenu en France dans l'été 1792, Talleyrand craignait pour sa sûreté. Unpasseport, obtenude Danton, lui permit de rejoindre l'Angleterre où sa situation resta critique à cause de l'hostilité des émigrés et de la méfiancedu gouvernement anglais. Cependant, à Paris, la Conventionnationale lançait contre lui un décret d'accusation. Banni d'Angleterre par ordre du Roi en 1793, il trouva refuge aux ÉtatsUnis. Ce pays neuf intéressa son esprit curieux, et les spéculations qu'il était possibled'y réaliser lui permirent de refaire fortune. EN ANGLETERRE 91. NOTEDE TALLEYRANDau Conseil exécutif provisoire. Sans date. — A.E., Correspondance politique, Angleterre 585, fol. 56. été inséréepar Autographe.— Une note nous indiqueque cette piècenon datée a — erreurà la date d'avril 1792alors qu'elle serait de septembre1792. Talleyrand, aprèsavoirexpriméle regretqu'il lui soitrefuséde poursuivresa missionen Angleterre, demandeun passeport« non commechargé d'aucunefonctionpublique» mais pour allerliquidersesaffaires,car il n'était venuen Francequepour un congétemporaire. La réponsedu Conseilest portée sur la note : « Décidéque les barrièresvont être ouverteset qu'il n'y a lieu à délibérer.» Cependant,désireuxde quitter au plus tôt le solfrançaisqui ne lui offraitplustoute sécurité,Talleyrandobtenaitde Dantonqu'un passeportluifût remisle 7 septembre. 92. « CORRESPONDANCE ROYAL, trouvé dans l'armoire de fer au château des Tuileries. » Gravure au pointillé. 347 X 298 mm. — B.N., Est., Qbi. Deuxièmeétat d'une gravure exécutéeà l'occasionde la découvertede l'armoire de ferpendantle procèsde LouisXVI, le 20novembre1792. Au-dessusd'une pile de documentscompromettants,le squelette de Mirabeau apparaîtau serrurierGamainet au ministreRoland. 26 TALLEYRAND Talleyrandfut soupçonnéd'avoir poursuivi,après la mort de Mirabeau, la politique de conciliationavecla Cour. Le 5 décembre,la Conventionrendit un décret « portant qu'il y a lieu à accusationcontre Talleyrand-Périgordci-devant évêque d'Autun ». 93. DÉPARTEMENTDE POLICE. Commune de Paris, le 6 décembre 1792. Ordre d'arrestation du sieur Talleyrand, ci-devant évêque d'Autun. du département de police et de surSigné : Les administrateurs veillance : Lenfant, Leclerc. — A M. Lambert. En vertu du décret du 5 décembre, la Commune de Paris décide l'arrestationde Talleyrand et la saisiede ses papiers. 94. TALLEYRAND,ANCIENÉVÊQUE D'AUTUN à ses concitoyens. Londres, 12 décembre 1792, l'an Ier de la République. Paris, impr. de Plasson. Placard gr. fol. — B.N., Impr., Fol. Ln 27. 19316. Talleyrandse défendde l'accusationportée contre lui, sur le témoignagede La Porte, d'avoir offertsecrètementsesservicesà LouisXVI. au physionotrace 95. MADAME DE STAËL vers 1789. Gravure par Chrétien d'après Quenedey. 69x60 mm. — B.N., Est., N2. Ce portrait fait partie de la première série chronologiquede physionotraces,gravée entre juillet 1788 et août 1789. (Voir René Hennequin, LesPortraitsau physionotrace, Troyes, 1932.) Talleyrand,qui avait fréquentéjeune le salon de Necker, avait noué des relations fort intimesavecla baronne de Staël. Celle-ci,toute à sa passionpour Narbonne, avait quitté Paris, en septembre 1792, pour Coppet d'où elle rejoignitl'Angleterre.Le petit groupe d'amis exilésse réunissait dansla maisonde campagnede Juniper Hall à 25 km de Londres. Revenue en Suisse,en mai 1793, Mme de Staël entretenait une correspondance suivieavec « l'évêque ». 96. LETTRE DE SAMUEL ROGGERS à Bacourt. Londres, 24 avril 1840. — A M. Michel Missoffe. Écrivant à Bacourt en 1840, Samuel Roggersévoque le souvenir des relationset amitiés(Fox,Sheridan)que Talleyrand se fit lors de ses premiersséjoursen Angleterre, en ce paysqui lui accordatoujours,plus volontiersque le sien,estimeet considération. 97. MINUTE DE LETTREDE TALLEYRANDà Lord Grenville. 1er juin 1793. — Archives de Broglie. Autographe.— Sur la propositionde Lord Grenville, chef du Foreign Office,fut voté en 1793l'AlienBill qui plaçait les réfugiésfrançais sous surveillancepolicièreet permettait de les expulser. LEXIL 27 de sa loyauté Pouréchapperà cette menace,Talleyrandprotestedansune Déclaration enversle gouvernementanglais,rappelleavec précisionla missiondiplomatiquequ'il a accomplieauprèsde lui au nom du Roi, signaleenfinque « devenuen quelquesorte étrangerà la France» il ne peut rentrer dansson pays. Il envoiele texte de la déclarationà Lord Grenvillelui demandantd'être personnellementson garant : « Mon premiersoinen arrivantà Londresa été de vousinstruire de mon retour, de vous apprendre que je n'étais plus chargé des affairesde France et de rompre toute espècede relation avecM. Chauvelin...Je n'ai de projet dans le mondeque de menerla vie la plus obscure,la plus tranquille et la plus étrangère à toute espèced'affairespubliques.» 98. ORDRE DE QUITTERLE ROYAUMEavant le 2 février. Cour de Saint— Archives de Broglie. James, 28 janvier 1794. L'ordre,établi au nom du Roi sur une formuleimprimée,est signéDundas. Pour éviter l'expulsion,Talleyrand s'était adressé « successivementà M. Dundas, membredu Cabinetanglais,ami et collèguede M. Pitt, à M. Pitt, au Roi lui-même». Il dut se résignerà s'embarquer versles États-Unisd'Amérique,le 2 mars 1794. EN AMÉRIQUE 12 mai 99. LETTRE DE TALLEYRANDà Mme de Staël. Philadelphie. 1794. — Archives de Broglie. Autographe.— Aprèsavoir narré sa traverséede Falmouthà Philadelphiequi dura 38jours, Talleyrandse confieà son amie dansune lettre très affectueuse.« Ma raison medit qu'il faut refaireun peu de fortune pour ne pas être dans la gêne et dans la dépendancecontinuellelorsqu'on devient plus âgé. Cette idée m'occupe. Il y a ici beaucoupd'argent à gagner maisc'est pour les gensqui en ont. » Les capitaux manquent.Talleyrandest prêt à se charger des affairesde qui souhaiteraitspéculersur les terres.« Voyezun peu à cela. » 100. MOREAUDE SAINT-MÉRY. Miniature ornant une tabatière. Diamètre : 63 mm, hauteur : 29 mm. — Versailles, Musée Lambinet. La miniaturea été exécutéed'après la gravure au physionotracepar Quenedey, qu'on peut voir au Cabinet des Estampes. Moreaude Saint-Méry,ancien député de la Martinique à la Constituante,avait quittéla Franceaprèsle 10août 1792. Il ouvrit à Philadelphieune librairie, centre de réunion pour les Français exilés, et fit imprimerle Courrierdela Franceet descolonies. Il accueillitTalleyrand avecune viveamitié. 28 TALLEYRAND — 101. FEUILLET AUTOGRAPHE DES MÉMOIRES de Talleyrand. B.N., — Mss., n. acq. fr. 6360, fol. 312 bis. Pl. II. Un feuilletautographe du manuscritdes Mémoires. (Cf. n° 335.) Dans ce passage,Talleyrand relève le pittoresque de sa situation aux États-Unis soit que, perdu dans un grand bois, il entende son valet qu'il vient de hèler : « Êtesvouslà ? » lui répondre : « Oh, mon Dieu oui, Monseigneur,j'y suis » ; soit que,gagné avecses compagnonspar l'hospitalité d'une famille américaine,il se sente, sousl'effet de l'eau-de-vie,attiré par la chasseau castor. 102. « NEW YORK from Hobuck, New Jersey shore. » Reproduction d'un dessin par Archibald Robertson, 1796. — B.N., Est., Vh. Photographiede la pi. 38 de l'ouvrage Old New Yorkfrom theBatteryto Bloomingdale, reproductionsde dessinset de gravures historiquespar Eliza Greatorex, New York, 1875.— New York est vu de l'ouest depuis la petite ville de Hoboken, qui estsituée de l'autre côté de l'Hudson par rapport à New York. Talleyrand a pressentil'essorfutur de la ville de NewYork. 103. « PART OF THE HOUSEIN WHICH TALLEYRAND LIVED, Bloomingdale road, near Hudson River & 75th St, known as Major Thompsons » Photographie Mansion. d'une lithographie (Now Perritt's) publiée dans le D. T. Valentine's Manual, 1863. — B.N., Est., Va 451, Vue partielle de la maisondans laquelleTalleyrand a vécu à New York.Il estreprésenté lui-mêmede façon assez peu ressemblante,en compagnied'un homme et d'une femme. 104. TALLEYRAND IN AMERICA as a financial 1794-1796. promoter letters and memoirs translated and edited by Hans Unpublished Huth and Wilma J. Pugh. Foreword by F. L. Nussbaum. Government office, 1942. In-8°, 181 p., Washington, printing fac. sim. — B.N., Impr., 8° Pb. 3603. (Vol. 2 of the Annual report of the American historical association, 1941.) Le manuscrit, volume relié en cuir, se trouvait au château de Sagan en Silésieoù le Dr Hans Huth en prit copie en 1936.Traduite en anglais, la copie est restéeinédite en français. Le carnet, qui contient plusieurspages autographes, comporteune partie de correspondanceavecdes capitalisteset banquiersanglais et hollandais,et une partie denotes, mémoires et observations.Ces textes concernent les affaires financières traitéeset observéespar Talleyrand pendant son séjour aux États-Unis. Talleyrand énoncedes vues d'avenir sur le mouvementinternational des capitaux, le développementde la population et de l'économie américaine, l'intérêt que doit y trouver l'Europe. De façon plus pratique, il découvrela possibilitéde toutessortes L'EXIL 29 sur le change,sur les marchandises,sur lesterres.La pénuriedes capide spéculations taux est l'obstaclecontre lequel il s'ingénieà faire appel à l'aide des banqueseuropéennes. L'exilé,qui avait, au débutde son séjour,« à refairesa fortune», négociaiten 1796 l'achatde 100000acresde terreen Pennsylvanieà 10shillingspar acre. 105. SAISIEDESBIENSde Talleyrand, 11 germinal an III (31 mars 1795). — Archives de la Seine, DOJ°. 788. Talleyrandfut inscritsur la liste des émigrésen 1793et, le 11 germinalan III, le Bureaudu Domainenationalde Parisfit procéderà la ventede sesbiens. 106. PÉTITIONDE MAURICE TALLEYRAND,ancien évêque d'Autun à la Convention nationale. Philadelphie, le 28 prairial l'an troisième de la République française (16 juin 1795). Paris, impr. de la Vve Gorsas (s.d.). In-4°, 4 p. — B.N., Impr., Fol. Ln 27. 19317. En avril 1793,Talleyrandavait été inscritsur la liste des émigrés.En vue de son retouren France,il plaida sa causedans une pétitionà la Conventionnationaleque DesRenaudes,sonancienvicairegénéralà Autunet sonfondéde pouvoirs,se chargea de diffuser.Sesamiset, en particulier,Mmede Staël obtinrent,le 4 septembre,de la Convention nationale,touchéepar un discoursde Marie-JosephChénier,que le décret d'accusationfût rapportéet son nom rayé de la liste des émigrés. 107. PASSEPORTaccordé par le ministre de la République française près des États-Unis d'Amérique. Philadelphie, 15 prairial an 4 (3 juin 1796). — Archives de Broglie. Prenantactede la radiationdeslistesd'émigrés,du 18fructidoran III (4septembre 1795),le Ministreaccordele passeportqui donnele signalementde Talleyrand: 41 ans ; 5 pieds,5 pouceset demi; cheveuxet sourcilsblonds; yeuxbleus. 108. TALLEYRAND,par Garneray père. Huile sur toile. 230x185 mm. — Versailles, Musée Lambinet. Lalettreque Talleyrandesten train d'écrireportela date de 1795.Garneraya sans douterencontréTalleyrandà son retour d'Amérique. IV MINISTRE DES EXTÉRIEURES RELATIONS LE DIRECTOIRE Le Directoire, que Talleyrand trouvait au pouvoir à son retour en France, offrità son ambition, grâce aux démarches de Mme de Staël, l'occasion d'accéder au gouvernement.Ce régime, faible et corrompu, le servit plus qu'il ne le servit lui-même: ministre des Relations extérieures, il cherchaà se dégager d'une politique maladroiteet à sesyeux condamnée. des États-Unis avec 109. MÉMOIRESUR LES RELATIONSCOMMERCIALES l'Angleterre par le citoyen Talleyrand, lu le 15 germinal an V (4 avril 1797). Mémoires de l'Institut national des Sciences et Arts. Sciences morales et politiques, t. LT, pp. 86-106. Paris, Baudouin, 1799. In-4°. — B.N., Impr., R. 4248. Talleyrand,qui avait été élu le 14 décembre1795,pendant son exil, membrede l'Institutdans la classedesSciencespolitiqueset morales,y fit deuxlecturesdans les moisqui suivirentsonretour. L'expériencede son voyageaux États-Unislui fait développerle caractèreparadoxaldesheureusesrelationsde l'Angleterreavecson anciennecolonie,relationsqui semblents'opposerà toutessortesde raisons: « le souvenirdes oppressionsqui avaient pesésur lesAméricains;l'imageplus récentedesmauxproduitspar une guerrede sept ans; l'humiliationde dépendre de nouveau pour leurs besoinsd'un pays qui avait voulules asservir;tous les titres militairessubsistantdans chaquefamilleaméricaine poury perpétuerla défianceet la haineenversla Grande-Bretagne.» D'oùl'on peut tirerla leçonqu'il faut repousserles vraisemblances, et conclureque « l'indépendance desÉtats-Unisa été utile à l'Angleterre». 32 TALLEYRAND 110. ESSAI SUR LES AVANTAGESà retirer des colonies nouvelles dans les circonstances lu à la séance présentes par le citoyen Talleyrand, publique de l'Institut national le 15 messidor an V (3 juillet 1797). Paris, Baudouin (s.d.). In-4°, 16 p. — B.N., Impr., 4° Lk 9. 228. Les coloniespeuvent ouvrir les routes de l'espérance à tous ceux que les événements politiques ont laissésou seuls ou appauvris ou désespérés.Il faudra rechercherl'essor économique de ces coloniesnouvelles « point de domination, point de monopole... Justice, bienveillance, voici la source d'une prospérité réciproque ». L'Egypteest, précisément,citée commeun pays susceptibled'être cédée à la France. Ce texte contient l'éloge souvent signalé que Talleyrand fit de Choiseul « un des hommesde notre sièclequi a eu le plus d'avenir dans l'esprit ». m. « BARRAS, Membre du Directoire exécutif... » Gravure chez Bonneville. 245x187 mm. — B.N., Est., N2. coloriée, L'intervention de Mme de Staël auprès de Barras aida puissamment les intrigues de Talleyrand en vue d'obtenir la place de ministre des Relations extérieures. 112. PROCÈS-VERBAUXDU DIRECTOIRE, an V de la République indivisible. — Archives nationales, AF* III, 8. une et Le procès-verbalde la séancedu 28 messidoran V (16juillet 1797)rend comptede la nominationdu ministredes Relations extérieures.Le choixde Talleyrand fut discuté et mis aux voix : Barras, La Revellièreet Rewbel furent favorables,Camot et Barthélémy votèrent contre. Des témoinsont rapporté l'explosionde joie que provoqua chez le nouveau titulaire l'annonce de sa nominationet la résolutionqu'elle lui inspira : « Il faut faireune fortune immense,une immensefortune ; une immense fortune, une fortune immense.» Talleyrand succédait à Charles Delacroix, ministre des Relations extérieuresde novembre 1795 à juillet 1797. L'attribution à Talleyrand de la paternité d'Eugène Delacroix,né en 1798, est très douteuse. 113. CIRCULAIRE DU MINISTRE DES RELATIONS EXTÉRIEURES donnant des instructions étrangers le pour expliquer aux gouvernements bien-fondé du 18 fructidor. 20 fructidor an V (6 septembre 1797)— A.E., Mémoires et documents, France 518, ff. 197-200. Signature autographe. — Les élections de mai avaient amené dans les Conseils une nouvelle majorité devenue contre-révolutionnaire.Par le coup d'État du 18fructidor (4 septembre1797)le Directoirecassait49 élections,désignaitpour la déportation 54 députés et deux des Directeurs, Barthélémyet Carnot. Talleyrand évoque les graves périls qui ont menacé la République et enjointles agents de soulignerque « le Directoire a montré au plus haut degré qu'il possédait l'art de gouvernerdans lesmomentsles plus difficiles». MINISTREDES RELATIONSEXTÉRIEURES 33 113 bis. PROJET DE MÉMOIREpour servir d'instructions au ministre pléauprès de la Porte ottomane. nipotentiaire de la République — A.E., Correspondance an VI mars ventôse (15 1798). 25 politique, Turquie 197, ff. 405-418. Letexteestannotépar Talleyrand« Lu au Directoirele 26ventôsean VI ». — Dans sonEssaisur lescolonieslu à l'Institut (cf.n° 110),Talleyrandavait attiré l'attention, peut-êtrecelle même de Bonaparte, sur l'Egypte. Des études avaient été faites au ministèredesRelationsextérieures.Un rapport, remisau Ministrele 8 pluviôsean VI (27janvier 1798)et annotéen marge au crayon « ce projet ne servitpas », soulignait la faiblessede l'Empire ottoman et s'inquiétait de « saisir parmi ses débris ceux qui pourraientconvenir...,au premier rang l'Egypte » (A.E., Turquie 197,ff. 269-283). La minute,du 13février,d'un projet d'arrêté à soumettreau Directoirepar le ministre desRelationsextérieures(Ibid, ff. 310-311)précise toutes les conditionsd'une expéditionen Egypte; l'article 15chargele Ministrede proposerau Directoire« les citoyens qu'il croira les plus dignesde sa confiancedans cette importante mission». Le 15 mars 1798,Talleyrandcommuniquaau Directoireson projet d'Instructions. « Le Directoirene doit avoir les yeux sur la Turquie que pour obtenir son lot dans lesdébrisde cet Empire et empêcherque ceux qui échoueronten partage à la Russie et à l'Autrichesoient les moins forts que les circonstancespermettent... Il a résolu de faireune descenteen Egypte et d'y établir la nation française.» 114. RAPPORT AU DIRECTOIRE sur la situation de la République française considérée dans ses rapports extérieurs avec les autres puissances. 14 messidor an VI (2 juillet 1798). — A.E., Mémoires et documents, France et divers États 652, fol. 152-232. Ce travail,soumisau Directoiredansla séancedu 10juillet, trace un tableau complet de l'état desrelationsde la Républiquefrançaiseavec chacunedesnations européennes et les États-Unisd'Amérique.En conclusion,Talleyrand s'adresseau Directoirenon sanscondescendance : « que le Directoirecontinueà se prononcermoinspar desdéclarationsofficielles que par des assurancesintérieures...qu'on sacheet qu'on répète que la liberténe doits'étendredansl'universque par la propagationdeslumièreset par la proprevolontédes nations. » « Quelquepuissanteque soitla République,elle imposemoinsde confianceque de respectet il faut qu'elle obtiennede la confiancepour obtenir des alliésvraiset utiles.» de Talleyrand.Le ministèrede Talleyrandsous (Cf. Pallain, Correspondance diplomatique leDirectoire. Paris, 1891.) 115. LETTRE DU MINISTREDES RELATIONS EXTÉRIEURESà M. Gerry, envoyé des États-Unis, en lui envoyant ses passeports. Paris, le 24 messidor an 6 (12 juillet 1798). Paris, Laran (s.d.). In-8°, 4 p. — B.N., Impr., 8° Lb 42. 1945. Cettelettre marque la rupture desnégociationsavecles États-Unis.Cesnégociations comportaientdes stipulationsfinancièresau sujet desquellesl'attitude de Talleyrand parut suspecteaux déléguésaméricainsqui en firentétat publiquement. 34 TALLEYRAND 116. LETTRE DE TALLEYRAND, ministre des Relations extérieures, au ministre de la Marine et des colonies. Paris, le 25 fructidor (an VI ?). — Collection particulière. Post-scriptumautographe.— La Marine souhaiteobtenir de la cour de Madrid trois entrepôtsdans les possessionsespagnolesdu golfe du Mexique.Talleyrandjuge il qu'une telle demandene sera pas acceptée de l'Espagne; dans un post-scriptum, préciseque le but de la politiquefrançaisedoit être d'obtenir la Louisiane.Du reste, ajoute-t-il: « C'est l'intérêt du gouvernementespagnols'il était plus occupéde sa sûretéque de sa vanité. » La Louisianefut restituéeà la Francele Ier octobre 1800avant d'être venduepar Napoléonaux États-Unisen 1803. 117. PIÈCES ADRESSÉESle II vendémiaire an 7 (6 octobre 1798) au citoyen Fouché, ambassadeur de la République à Milan : copie de l'arrêté de nomination du 4 vendémiaire, lettres de créance, instructions. — Archives de Broglie. Non sans causer quelquescandale,le Directoireavait accordéà Fouchéle poste difficiled'ambassadeurprès de la Républiquecisalpine.Il l'occupajusqu'au 4 juillet 1799,puisfut nomméministredela policele 20juillet, lejour mêmede la démission de Talleyrand. 118. MINUTE DE LETTREDU CITOYENTALLEYRAND,de l'Institut national au citoyen Lacuée, de l'Institut national, membre du Conseil des Cinq Cents. Paris, 14 messidor an VII (2 juillet 1799). — A.E., Mémoires et documents, France 652, fol. 256. Non autographe.— Lacuée,en vue d'un rapport au Conseildes Cinq Cents,avait sollicitél'avis de son collèguede l'Institut sur les rapports que devait entretenirla Républiqueavec les autres États. Talleyrandqui s'apprêtait à donner sa démission de ministre,ne veut répondrequ'à titre de membre de l'Institut. Sa lettre est une critiquesévèrede la politiquedu Directoireet reprendles grandes avec idées du Rapportsur la situationde la République danssesrapports françaiseconsidérée lesautrespuissances du 2 juillet 1798(cf.n° 114).La Francedoit regagnerla confiance des gouvernementsde l'Europe, pour cela il faut que « la Républiquene prétende s'immisceraux affaires d'aucune autre nation, qu'elle respecte l'indépendancede toutes ». « J'atteste que le systèmequi tend à porter la liberté à forceouvertechezlesnations voisinesestle plus propre à la fairehaïr et à empêcherson triomphe...» A noter la correctionmanuscrite: la phrase « il faut que vousoubliiezque je suis encoreministre» devient: « il faut que vousne souveniezpas quej'ai été ministre.» MINISTREDES RELATIONSEXTERIEURES 35 DONNÉSpar le citoyen Talleyrand à ses conci119. ÉCLAIRCISSEMENTS toyens. 25 messidor an VII (13 juillet 1799). Paris, Laran, an VII. In-8°, 35 p. — B.N., Impr., 8° Lb 42. 721. Leséchecsdu Directoiresuscitaientde toutes parts des critiquesqui n'épargnaient pasTalleyrand.Cette apologierépondaitaux attaquesincessantesdesjournauxet des libelles,suscitéesen particulierpar l'affairedesnégociateursaméricains.(Cf. n° 115.) Huit jours plus tard, Talleyranddonnait sa démissionde ministredes Relations extérieures. 120. COMPTEDE LA DÉPENSEdu ministère des Relations extérieures sur les fonds affectés par le Corps législatif à l'exercice an V (17961797), à commencer du Ier vendémiaire an VI jusqu'au Ier vendémiaire an VII (22 septembre 1797-22 septembre 1798) et du Ier vendémiaire an Vit au Ier germinal suivant (21 mars 1799), rendu par le citoyen Charles-Maurice Talleyrand. Paris, Impr. de la République, messidor an VIL — B.N., Impr., 4° Lf 128.11. LA RENCONTRE AVEC BONAPARTE Dans l'anarchie du Directoire les succès de Bonaparte fixaient l'attention et attiraient l'espoir. Talleyrand pressentait déjà l'avenir qui serait celui du jeune général. L'un et l'autre s'accordaient à ménager l'Autriche plus que ne le souhaitait le Directoire. Ils eurent partie liée dans l'expédition d'Egypte. Leur action concertéeeut raison du régime le Dix-Huit Brumaire. 121. MÉDAILLONDE BONAPARTE, par Boizot. l'Armée. Plâtre. — Musée de 122. TALLEYRAND.Miniature de J. van den Berg vers 1796-1797. Diamètre : 60 mm. — Musée Marmottan. 123. LETTRE DE TALLEYRANDà M. Olive. Paris, 10 mai 1797. — Archives de Broglie. Autographe.— Talleyrandavait noué des relationsd'affaires,devenuesrelations d'amitié,avecOlive,banquierà NewYork.De Paris,il lui mandedesnouvellesrassuranteset, soussa plume,apparaîtun portrait chaleureuxdu généralBonaparte: « Quel 36 TALLEYRAND homme que notre Bonaparte ! Il n'a pas vingt-huit ans et il a sur sa tête toutesles gloires: cellesde guerre, cellesde paix, cellesde la modération,cellesde la générosité: il a tout ». Quartier général de l'armée 124. LETTRE DE BONAPARTEà Talleyrand. d'Italie. Milan, 18 thermidor an V (5 août 1797). — Archives de Broglie. Copie. — Lorsque Talleyrand devint ministre des Relations extérieures,les succès de Bonaparteà la tête de l'armée d'Italie venaientd'obtenir de l'Autriche la signature des préliminairesde paix à Leoben — Chez les deux hommes s'exprime, l'un pour l'autre, un vif intérêt (cf. n° 123) et une correspondancesuivieva s'établir entreeux. Bonaparte loue en Talleyrand » de grands talents, un civisme épuré et un homme étranger aux égarementsqui ont déshonoréla Révolution». « Je trouvais dans ce jeune vainqueur », reconnaît Talleyrand dans ses Mémoires, « quelque chose d'assez nouveau, d'assez fort, d'assez habile et d'assez entreprenant pour attacher à son génie de grandesespérances». 125. JOURNAL DE FRANCE, de politique et de littérature rédigé par une société de gens de lettres, n° 764-765, 19 et 20 frimaire an VI (9 et 10 décembre In-4°. — B.N., Impr., 1797). Paris, Chaignieau. 4° Le 2. 718. P. 5, 1recolonne: Récit de l'arrivée à Paris du généralBonaparte et de sonentrevue avec Talleyrand. De cette première rencontre avec Bonaparte, dans son domicilede l'Hôtel Gallifet aux salonsenvahis de curieux, Talleyrand fait le récit dans ses Mémoires ; il traceun séduisantportrait du jeune général. « Au premier abord, il me parut avoir une figure charmante : vingt batailles gagnéesvont si bien à la jeunesse, à un beau regard,à de la pâleur, à une sorte d'épuisement ! » 126. RECUEIL COMPLETDES DISCOURSprononcés par le citoyen Barras, président du Directoire ; par le général Bonaparte, par les ministres des Relations extérieures et de la Guerre et par le général Joubert solennelle donnée et le chef de brigade Andréossy, à l'audience par le Directoire le 20 frimaire an VI (10 décembre 1797) pour la ratification du traité de paix conclu à Campo-Formio par le de l'armée et la présentation du drapeau général Bonaparte de la description fidèle de cette fête et des d'Italie, accompagnée hymnes qui y ont été chantés. Paris, Marchant (s.d.). In-8°, 25 p. — B.N., Impr., 8° Lb 42. 477. Talleyrand présente au Directoire le citoyen Bonaparte en termes assez habiles pour atténuer les alarmes que pourrait provoquer trop de gloire militaire. Il souligne « son goût antique de la simplicité,son amour pour les sciencesabstraites,seslectures favorites,ce sublimeOssianqui semblele détacher de la terre ». MINISTREDES RELATIONSEXTÉRIEURES 37 127. LE CHANT DU RETOUR, hymne pour la paix par M. J. Chénier, musique de Méhul, chanté au Palais Directorial le 20 frimaire an 6 (10 décembre 1797). — B.N., Département de la Musique, H 2. 12 (40), pp. 117-121. « Tu fuslongtempsl'effroi,soisl'amourde la terre O Républiquedes Français. Que le chant des plaisirssuccèdeaux cris de guerre La victoirea conquisla paix. » 128. « LA RÉSEPTION (sic) du Général BUONAPARTEau Directoire annonsant (sic) le traité de lempereur lan 1797. » Gravure pour un éventail. Diamètre : 490 mm. — B.N., Est., Qbi. Estampede style naïf révélantla popularitéde Bonaparte : un public assezdense assisteà sonarrivée,une femmemontredu doigtle hérosdu jour. 129. SALONDE L'HOTEL GALLIFET. Photographie Pétremand. Réalités. — B.N., Est., Va. L'hôtel Gallifet, 73, rue de Grenelle,qui appartient actuellementà l'Ambassade d'Italie,fut construitpar Legrandde 1775à 1796pour le marquisLouisde Gallifet. L'Hôtelfut affectésousle Directoireau ministèredesRelationsextérieures,et, à ce titre,futla demeurede Talleyrandde 1797à 1807,saufune courteinterruptionen 1799. Lessalons,décoréstrès richement,virentde somptueusesréceptionsparmilesquelles sedétacheavecun éclatparticulierla fêteen l'honneurdeJoséphinedu 3janvier 1798. 130. LETTREDE TALLEYRANDau citoyen Lucas. Paris, 16 vendémiaire an 8 (8 octobre 1799). — B.N., Impr., Réserve p. Q. 376. Autographe— «Je déclareavoirperdu ma cartede membrede l'Institut... » Talleyranddonne son adresse g, rue Taitbout. Il avait sous-louéà Ouvrard, le 11 mars 1799,ce logementqu'il habita pendant les quelquesmoisde l'année 1799, dejuillet à novembre,où il ne fut pas ministre.Il y reçut le généralBonapartedurant les préparatifsdu coup d'État du Dix-Huit Brumaire et raconte dans ses Mémoires lescraintesqu'inspiraune nuit aux deux conspirateursréunis,un bruit insolitede voitureset de gendarmes.Ils ne redoutèrentpas moinsqu'une arrestationpar la police. Cen'était que méprise.« Nousrîmesbeaucouple généralet moi. » 131. « MAISONDU Gal BONAPARTE,rue Chantereine (de la Victoire). » de Champin d'après Régnier. 95x133 mm. — Lithographie B.N., Est, Va 285. Pl. de Parishistorique, 1839.La maisondu n° 1 de la rue Chantereine,devenue,en 1797,rue de la Victoire,fut démoliesousle SecondEmpire. TALLEYRAND 38 Napoléon, sur son perron, accueilleun visiteur, peut-être un des participants à la conspirationdu Dix-huit brumaire. Le discréditet la faiblessedu Directoire poussaientTalleyrand à diversesintrigues en vue de rétablir un pouvoir stable et fort. Au retour de la campagne d'Egypte,il participa aux conciliabulesde la rue de la Victoire. Gagnant Sieyèsà la causede Bonaparte, dupant Barras,il sut habilementpréparer et aider le coup d'État du 18 brumaire. DE PACIFICATION ET DE LA FRANCE L'EUROPE Tandis que Talleyrand retrouvait le ministère des Relations extérieures, le Consulat se consacrait à la réorganisation du pays. L'ancien évêque d'Autun obtenait de Rome, grâce au Concordat, le retour à l'état laïc, concession dont il abusa en contractant mariage civil et religieux avec Mme Grand. Les traités de Lunéville avec l'Autriche et d'Amiens avec l'Angleterre avaient répondu aux promesses de paix attachées, alors, à la gloire de Bonaparte mais la dernière année du Consulat s'assombrit de la reprise de la guerre avec Londres et de l'exécution du duc d'Enghien à l'arrestation duquel Talleyrand avait poussé. 132. « NAPOLÉON BONAPARTE PREMIER CONSUL de la République française. » Gravure à la manière noire par W. Dickinson d'après Gros. 680X430 mm. —- B.N., Est., N4. Le tableau de Gros, qui avait été « donné au Second Consul Cambacérèspar le Premier Consul » appartient au Musée de la Légion d'honneur. Bonaparte, debout, dans le costumechamarré de Premier Consul, montre du doigt une feuillesur laquelle sont mentionnésles principaux traités qu'il a signés de Cherasco à Amiens,ainsique trois autres événements: « 18 Brumaire, Concordat, Comicesde Lyon. » Cette feuille est poséesur un plan de la bataille de Marengo, lui-mêmeposé sur une feuillesignalant le passage du mont Saint-Bernard. Derrière ces feuilles, un encrier d'où dépassent des plumes, a remplacé le chapeau à plumet qui est sur le tableau de Gros. C'estJoséphine qui avait « découvert » Gros à Gênes où il résidait depuis 1793; Bonaparte, séduit par son talent, l'avait fait entrer dansson État-majorgénéralavant de le ramener à Paris après la campagne d'Italie. Peu après son retour, en 1800,Gros fit une quantité de portraits officielsdu Premier Consul, soit pour des organismesofficiels(tels que les Comicesde Lyon), soit pour de grands dignitaires. La plupart de ces portraits ont disparu. (Voirle catalogue de l'exposition Gros, au Petit Palais, 1936.) MINISTREDES RELATIONSEXTERIEURES 39 DE MINISTREdes Relations extérieures au citoyen 133. COMMISSION Talleyrand. 4 nivôse an VIII (22 novembre 1799). Signé : Bona— A.É., Mémoires et documents, France 1771, fol. 19. parte. Parchemin.Signatureautographe.— Dèsl'installationde BonapartecommePremier Consul,Talleyrandproposaque le départementdes Relationsextérieuresrelevât de lui seul. 134. LETTRE DE TALLEYRANDau Général Bonaparte. Bourbon l'Archambault, 20 messidor an IX (9 juillet 1801). — A.E., Mémoires et documents, France 658, fol. 15. Autographe.— Talleyrand, qui faisait une cure à Bourbonl'Archambault,avait laisséà ParisBonapartesouffrant.Sa lettre est pleined'une tendresollicitude: « Je ne peuxme faire à l'idée de voir la douleur approcher de vous...Je n'aime point votre bibliothèque,vousy êtes trop longtemps,je la croishumide...» 135. LE CONCORDAT,par Gérard. Dessin lavé et rehaussé de blanc. 480x600 mm. — Musée de Versailles (M. V. 2572). Talleyrandmit peu d'empressementà faire aboutir les négociationsavec Rome dont la conclusion(15 juillet 1801) devait influer sur ses rapports personnelsavec l'Église. Il refusacatégoriquementl'offredu PremierConsulde solliciterpour lui un chapeau de Cardinal: bien au contraire, il aspirait à se libérer définitivementde son passé d'hommed'Église. 136. BULLE DU PAPE PIE VII instituant les nouvelles circonscriptions des diocèses. Rome, le 3 des calendes de décembre 1801 (29 novembre). — A.N., AE II 161. Écritureutiliséedepuisle XVIesiècleà la cour pontificaleappeléeLitterasanctiPétri. La bullefut envoyéeau cardinalCaprara,légat du Pape.L'applicationdu Concordat n'allait pas sans difficultés.Pour désarmerl'opposition,Talleyrand avait suggéréque le catholicisme ne fût pas déclaréreligiond'État et que l'on adjoint lesArticlesorganiques du culte catholique. 137. « CHARLES-MAURICETALLEYRAND DE PÉRIGORD Ministre des relations extérieures », vers 1802. Portrait anonyme, dans un médaillon circulaire. Diamètre : 110 mm. — B.N., Est., N2. Talleyrandde profilà gauche.Au-dessous,une noticebiographiquedont lesdernières lignespermettentde dater le document: « Le retour inespéréde Bonapartechangea bientôtla facedes choseset Talleyrandfut rappelé au ministère.Il n'a cesséd'y développerectte habileté et ces talens de premier ordre qui constituentle négociateur et l'hommed'État. La Républiquelui doitlestraitésqui ont assuréla paix continentale, il acquerrade nouveauxdroits à sa reconnaissancepar le traité qui doit assurerenfin la paix maritimeà la Franceet à l'Europe. » 40 TALLEYRAND 138. « TRAITÉ DE PAIX SIGNÉA AMIENS,le 24 mars an 10 » (1802). Gravure de Le Beau d'après Nodet, 1803. 339x490 mm. — B.N., Est., Qbi. Estampeallégorique,dont le sensest donné par un commentairede trois lignes: « Bonapartepacificateurde l'Europe unit les puissancesqui jurent la paix sur l'autel de la bonnefoi... » Le Consulatcommençaitsousd'heureuxauspices.Aprèsle traité de Lunévilleavec l'Autriche,signéle 9 février1801,la démissiondePitt et la questiond'Irlandemettaient l'Angleterreen difficulté.JosephBonapartesignaà Amiens,le 25 mars 1802,le traité de paix avecl'Angleterrequi mettait finà dix ansde luttesentrelesdeuxpays. MARIAGE 139. LETTRE DU CARDINALCAPRARA à Talleyrand. 1802. — Au comte François de Castellane. Paris, 22 juillet Le cardinal légat s'était entremisentre Talleyrand et Rome pour règlervis-à-vis de l'Églisela situation de l'ancien évêqued'Autun. En réponseà une demandedu 30 messidor(19juillet1802),le cardinalenvoieau « citoyenMinistre» la copiedesdeux formesde brefsdonnésle 29juin par le Pape. 140. ARRÊTÉ DU 2 FRUCTIDORAN X (19 août 1802) dans Bulletin des lois an X, n° 208, pp. 579-580. — B.N., Impr., F 26.943 (29). Sousla signaturedu premierConsul,l'arrêté donneson plein et entiereffetau bref de Pie VII donnéà Saint-Pierrede Rome,le 29juin 1802,par lequel Talleyrandest rendu à la vieséculièreet laïque. Depuisle Concordat,denombreusesinterventionset unenote pressantede Bonaparte lui-mêmeavaientdû agir à Rome pour obtenirce texte qui n'accordaitpas, toutefois, la permissionde mariage. 141. MADAME GRAND, en buste, les yeux au ciel. Copie du tableau — de Mme Vigée-Lebrun. mm. A M. Jean Morel, x 930 730 collection du château de Valençay. Leportraitoriginalfutexécutéen 1775.— CatherineNoëlWorlée,néed'un fonctionnaire françaisà Tranquebar,dans les Indes, le 21 novembre 1762,avait épouséun Grand.Aprèsunevielégèremenéeen Franceet en Angleterre, AnglaisGeorge-François elle rentra à Parisen mai 1797.Surveilléepar la police,elle aurait recherchél'appui du ministredes Relationsextérieuresqui, séduit dès la première entrevue,l'aurait gardéeà l'Hôtel Gallifet— Leurliaisonaffichéepubliquementlesamena à semarier, sousle Consulat,pour répondreau désirde respectabilitéde Bonaparte.(Cf.n° 143) MINISTREDES RELATIONSEXTERIEURES 41 Portrait au crayon, 142. MADAMEGRAND, par Mme Vigée-Lebrun. dans un ovale. Grand diamètre : 400 mm; petit : 310 mm. — Au duc de Talleyrand. MadameGrand tient à la main une partition musicale. 142 bis. TALLEYRAND,par Monsiau. Portrait au crayon. 164X 130 mm. — Musée du Louvre. Cabinet des Dessins, Inv. 31.348. « Le PrinceTalleyrandMinistre.Monsiaudel. » 143. CONTRATDE MARIAGEDE CHARLES-MAURICEDE TALLEYRANDPÉRIGORDet de Catherine Noël Worlée, 22 fructidor an X (9 septembre 1802). — B.N., Mss., n. acq. fr. 24346, ff. 60-64. —Pl. VI. Collationfaite par maître Camusatjeune, notaire à Paris, successeurde maître Lecerfqui avait dresséle contrat original. Les conditionsdu mariage avaient reçu dans la maison l'agrémentdu PremierConsul.L'acte fut passéà Neuilly-sur-Seine de campagnede Talleyrand.Lestémoinsen étaient: JoséphineBonaparte,Bonaparte, HuguesMaret, Cambacérès,Lebrun, Archambaud-Périgord,Talleyrand-Périgord et deuxnotaires: Fleuryet Lecerf. 144. CERTIFICATDE LA BÉNÉDICTIONNUPTIALEfaite à Épinay, Ier vendémiaire an XI (23 septembre 1802). — B.N., Mss., n.acq. fr. 24346, f. 90. La bénédictionnuptialefut donnéeà Charles-MauriceTalleyrandet à CatherineNoëlWorlée,domiciliéeà Épinay-sur-Seine, par le curéde la communele 24 fructidor an X (11septembre1802),lendemaindu mariagecivil. Le mariagereligieuxde l'ancien évêque d'Autun avait été nié par les historiens jusqu'àla découverterécentede ce document. 145. LETTREDE MME DE TALLEYRANDau Préfet. 24 thermidor an XIII (22 août 1804). — A M. Michel Missoffe. Signatureautographe: « Talleyrandnée W[orlée]» — Madame de Talleyrand remerciele Préfetd'une invitationoù ellese rendra le 27. Napoléonsembleavoir supportéimpatiemmentla présencede Mme de Talleyrand à la Couret dansles réceptionsofficielles. 146. ACTE D'ACHATDE VALENÇAY.17 floréal an XI (7 mai 1803). — A.N., Minutier central XV, 1157. Par acte passédevantlesnotairesRaguideaude la Fosseet Chodron,Jean-BaptisteCharlesLegendre-Luçay, l'un despréfetsdu palaisdu Gouvernement,vendau ministre desRelationsextérieures,lesterresde Valençay,Luçayet Veuil,départementde l'Indre, moyennantla sommede seizecent millefrancs. 42 TALLEYRAND En fait, Bonaparteassumaitune large part de la dépense, désireuxque son ministre possédâtune demeure digne de recevoir les diplomates étrangers, soucieuxausside s'attacher Talleyrand par des libéralités en argent. La constructiondu châteaude Valençay avait été commencéeau XVIesiècle par son propriétaired'alors, Jacques d'Estampes,poursuivieet terminéepar les descendantsde celui-ciet remaniéeversla fin du XVIIIesiècle par le Fermier général Legendre de Villemorien, qui venaitde l'acquérir et y adjoignit bientôt le château et la terre de Luçay auquel son filsajouta Veuil en 1787. 147. LETTRE DE TALLEYRAND au général Andréossy, ambassadeur à Londres. Saint-Cloud, jeudi 23 floréal an II (13 mai 1803). — A.E., Correspondance politique, Angleterre suppl. 31, fol. 78. Autographe.— Écrit « à minuit sousla dictée du PremierConsul». La politiquede Bonaparte,aprèsla paixd'Amiens,n'avait en rien rassurél'Angleterre qui, de ce fait, ne restituait pas Malte, considéréecommeun gage. La rupture desrelations était imminente, Talleyrand cherchait à en rejeter les torts sur l'Angleterre. L'Ambassadeurde France ne doit pas encore quitter Londres,mais protesterjusqu'au bout de « nos dispositionsvéritablementpacifiques». Sans déclarationde guerre, l'Angleterrecommençales hostilités. 148. LETTRE DE TALLEYRANDà Bonaparte. 12 thermidor an II (2 août 1803). — Collection particulière. Autographe.— Depuis mai, la guerre entre la France et l'Angleterre traînaitsans incident notable ni résultat. Napoléonpoussait les armements, préparait le campde Boulognetout en cherchant appui, alliéset argent sur le continent. Redoutantquela Russiene se rapprochede l'Angleterre,il avait fait appel à la médiationde l'empereur Alexandre. Dans sa lettre, Talleyrand rassure Bonaparte sur la situation intérieure bien que, ajoute-t-il,« la chaleur et le mouvementdes espritsà Paris plus qu'ailleursne peuvent s'accorderavecvotre absence». « Rome n'est plus dans Rome... elleest touteoù vous êtes. » Résumant les nouvellesreçues des postes diplomatiques, il souligne les difficultés financièresde l'Angleterre et les réticencesde la Russie à user de son influencepour l'arbitrage demandé. L'EXÉCUTION DU DUC D'ENGHIEN 149. NOTE DE TALLEYRANDau baron d'Edelsheim, ministre des Affaires étrangères de l'électorat de Bade. Paris, 20 ventôse an XII (11 mars 1804). — A.E., Mémoires et documents, France 1892, fol. 158. Copie. — Cette note prévenait l'électeur de Bade que deux détachementsfrançais, sous les ordres du général Caulaincourt, se rendaient à Offenburg et à Ettenheim « pour y saisir les instigateursd'un crime qui, par sa nature, met hors du droit des gens ceux qui sont convaincusd'y avoir pris part ». Le duc d'Enghien ainsi arrêté MINISTREDES RELATIONSEXTERIEURES 43 futcondamnéà mort par le Conseilde guerreprésidépar Savaryet fusilléà Vincennes le 21mars 1804. Talleyrands'expliquelonguementdans ses Mémoiressur les circonstancesde cet événement.La seule part qu'il reconnaisseavoir prise à cette affaire est l'envoi de cette note officiellesur l'ordre exprès du PremierConsulqui, frappé des nombreux complotscontresa vie, informéfaussementpar des rapports de police de la présence deDumouriezà Ettenheim,prit surle champla décisiondefairearrêter par destroupes tousles émigrésqui se trouvaienten territoirebadois. françaises Napoléon,qui a assuméla pleineresponsabilitéde l'exécutiondu duc d'Enghien, a toujoursaffirméla complicitéde Talleyrand. 150. LETTRE DU BAROND'EDELSHEIM,ministre des Affaires étrangères de l'électorat de Bade, à Talleyrand. Carlsruhe, 17 mars 1804. — A.E., Correspondance politique, Bade, 1804 et 1805, fol. 69. — La lettre prend acte de la note de Talleyrand du 20 ventôse (16 mars). (Cf. n° 149.) 151. « LE DUCD'ENGHIEN... est assassiné dans les fossés de Vincennes. » Gravure. 110x161 mm. — B.N., Est., Qbi. Cette gravure date de la Restauration — Le commentairepréciseque le duc d'Enghiena été « jugé par les bourreauxMurat, Savary,Hullin etc. et assassinépar lesordreset en présencedu Tyran ». 152. « REMPARTSDE VINCENNESdessinés d'après nature le 21 mars 1804 — à 2 heures du matin. » Lithographie. mm. B.N., 339x280 Est., Qbi. Lithographiede 1819.— Un grenadier,posté en sentinellele long du parapet qui se trouveau-dessusdesfossésde Vincennes,assisteavecépouvanteà l'exécutiondu duc d'Enghien.La scènen'est évoquéequepar la lueur destorchesdansle fossé.Au-dessous du titre on lit : « C'était pendant l'horreur d'une profondenuit. » MINISTRE DE L'EMPEREUR L'instauration de l'Empire satisfaisait en Talleyrand le partisan d'un pouvoir monarchique ; sa nomination de grand chambellan lui apportait argent, crédit, honneur. Mais la troisième Coalition entraîna le ministre des Relations extérieures sur les routes d'Europe. Les conseils de modération adressés à dans l'Empereur le Mémoire de Strasbourg, réitérés de Vienne au lendemain d'Austerlitz restèrent TALLEYRAND 44 vains. Talleyrand rédigea et signa à Presbourg, fin 1805, un traité de paix dont il désapprouvait la dureté envers l'Autriche. Les relations entre Napoléon et son ministre perdaient de leur confiance. Toutefois, pendant une courte halte dans la guerre, en 1806, Talleyrand bénéficia des largesses de l'Empereur : il devint prince de Bénévent. Devant l'impossibilité de traiter avec l'Angleterre, Napoléon entreprit la conquête de l'Europe. Talleyrand suivit la Grande Armée. A Varsovie, durant la dure campagne de l'hiver 1807 contre la Russie, il déploya une grande activité administrative et diplomatique. Mais, après le traité de Tilsitt, pour lequel son rôle ne fut que d'exécution, il abandonna de plus ou moins bon gré le ministère des Relations extérieures. GRAND CHAMBELLAN 153. LA FRANCE OFFREA BONAPARTEla couronne impériale. Gravure pour un éventail. 200 X 375 mm. — B.N., Est., QbI (18 mai 1804). Image allégorique— La France répond aux « voeuxdes Français » ; uneVictoire apporte une palme à l'Empereur. Partisand'un pouvoirmonarchiqueet héréditaire,Talleyrandapprouvala création de l'Empireproclaméepar le sénatus-consulte du 18mai 1804. — mm. COSTUMEde Grand Chambellan. 154. Aquarelle. 247x148 B.N., Est., Oa 113, petit in-fol. Planchedes Costumes del'Empirefrançaispar Hoffmann. L'instauration de l'Empire avait provoqué des nominationsd'officiersdu Palais. Talleyrandfut nommégrand chambellan,le 11juillet 1804.Il aurait ressentiquelque dépit de voir attribuer à Cambacérèsl'officed'archichancelier. Le décretdu 29 messidoran XII (18juillet 1804)réglementaitlescostumesdecour. Celui de grand chambellan,écarlate sous l'Empire, devint bleu à la Restauration. 155. CLÉ ET COCARDEde chambellan, l'Armée. Premier Empire. — Musée de 156. LETTRE DE TALLEYRAND à Napoléon. [Bourbon l'Archambault] 8 thermidor an XII (27 juillet 1804). — A.E., Mémoires et documents, France 658, fol. 117-118. Autographe.— Quelquesmoisaprès la proclamationde l'Empire, Talleyrandrend comptede l'opinion: « lesclabauderiesdesoisifsde Paris n'ont pas passéles barrières. Je vousattesteque toutes lesvoixvousbénissentet que tous lesvoeuxse portentvers vous.» MINISTREDES RELATIONSEXTERIEURES 45 Au coursdu temps,la correspondanceavec l'Empereurprend un ton plus guindé, à Napoléon de Talleyrand la flatteriesesusbtitueà l'amitié. (Cf. P. Bertrand.Lettresinédites Paris, 1889.) 1800-1809. le août BONAPARTEà DE LETTRE Boston, 4 Talleyrand. JÉROME 157. 1804. — A.E., Mémoires et documents, France 1794, fol. 22. Autographe.— Jérôme Bonaparte confieà Talleyrand une lettre pour son frère et le prie, lui « qui a longtempshabité cette partie du monde », d'intercéderpour son retour en France. 158. LETTREDE MME BONAPARTEMÈREà Talleyrand. Bains-de-Lucques, 23 thermidor an 12 (13 août 1804). — A.E., Mémoires et documents, France 1797, fol. 14. Signatureautographe.— La mèrede Napoléonrecommandeà Talleyrandle chargé d'affairesde France à Lucques et lui confieune lettre à remettre lui-mêmeà « sa Majestél'Empereur». DE LA CÉRÉMONIEDU SACREet du couronnement 159. PROCÈS-VERBAL de LL. MM. l'Empereur Joséphine. Napoléon et l'Impératrice Paris, le 11 frimaire an 13 (5 décembre 1804) dressé par L. P. Ségur, grand maître des cérémonies. Paris, Impr. impériale, an XIII : 1805. In-4°, 58 p. — B.N., Impr., 4° Lb 44. 389 A. Talleyrandagissaiten tant que grand chambellan; il avait la charge du manteau de l'Empereurqui, ainsi que l'épée, l'anneau, la couronneet le globe,reçut une bénédictiondu Pape. 160. LE SACRE DE NAPOLÉON. Gravure d'après le tableau de David. 258x399 mm. — B.N., Est., Qbi. Commandépar Napoléonà David,le tableaudu sacrefut exécutéentre 1805et 1807 et figuraau Salonde 1808qui ouvrit,cette année-là,le 14octobre.Cettegravure,qui le reproduitfidèlement,fut déposéeà la Bibliothèqueimpériale le 12 février 1808et servaitde « grille » explicativeau tableau : les personnagesportent des numérosqui renvoientà leur identificationsousl'image. Talleyrand,sous le n° 7, se trouve sur la droite(c'est-à-direà gauchedu choeur).Il ne portait pas, lorsdu sacre,le titre de prince de Bénévent,qui lui est ici attribué. 161. « MODÈLE DU BALLONqui a été exécuté pour le sacre de Napoléon en 1804. » Dessin à la plume aquarellé et rehaussé d'or et d'argent. 628x340 mm. —B.N., Est, Collection Hennin, n° 12.963. La nacelledu ballona la formed'une aigleaux ailes ployées,au-dessousde laquelle pend une Renommée.Le ballon est décoré d'abeilles et porte, sur une banderole, lesinscriptionssuivantes,séparéespar des guirlandesde laurier entrecroisées: « Lodi, Marengo,Vienne,Austerlitz,Mon(dovi).» 46 TALLEYRAND 162. « THE GRAND CORONATIONPROCESSIONof Napoleone the st Decr. 2d Emperor of France, from the church of Notre-Dame, 1804. » Gravure coloriée par James Gillray, publiée le Ier janvier 1805. 215 X 776 mm. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay. Caricature anglaisesur le couronnementde Napoléon.Talleyrand y est représenté comme « ministre et roi d'armes » portant l'arbre généalogiquede l'Empereur. « Mme Talleyrand » ci-devant Mme Hothead la prophétesse« conduit l'Héritier apparent dans les sentiersde la Gloire » (il s'agit de Napoléon-Charles,né en 1802, filsde LouisBonaparte). En dehorsde la petite taillede l'Empereur et du pied bot de Talleyrand,lespersonnages ne présententaucun trait de ressemblance; ils sont identifiésavec descommentaires, au-dessousde l'image. Cette caricature,dont la vue, d'après des témoignagescontemporains,aurait soulevé la colèrede Napoléon,appartenait à Talleyrand. lors du sacre de 163. FRAGMENTSDES TENTURESornant Notre-Dame — Premier. Velours et fils d'or. Musée de l'Armée. Napoléon grenat 164. TALLEYRAND,par David. Dessin. 193 X 142 mm. — Musée Carnavalet. Deux croquissuperposésreprésentant,l'un et l'autre, Talleyrandde profilà gauche (le modèlen'est pas flatté). Ces études pour le tableau du sacre peuventêtre datées de 1805environ.Talleyrandne porte pas le costumequ'il revêtait le jour de la cérémonie.Au dos du feuillet,une mention manuscritesembleindiquer que le dessinest tiré d'un albumde croquisde Davidutiliséau coursd'un voyageen Italie. 165. NAPOLÉONIer en costume de sacre, par Girodet. 2,50 X 1,50 m. — A Mme de Caraman. Peinture sur toile. 166. LETTRE DE NAPOLÉON à Talleyrand. Saint-Cloud, le mardi 20 frimaire an 13 (11 décembre 1804). — A.E., Mémoires et documents, France 1775, fol. 75. Signatureautographe.— « MonsieurTalleyrand, mon grand chambellan,je vous fais cette lettrepour vous témoignermon mécontentementde ce que vous avezpermis que les invitationsde mercrediportent le mot souper puisque l'heure pour laquelle ellessont est cellede mon dîner et qu'on substituât la date de l'ancien calendriera celle du nouveau qui est celui de l'Empire. Mon intention est que, dans mon Palais, commeailleurson obéisseaux lois. » MINISTREDES RELATIONSEXTERIEURES VERS LA PAIX DE 47 PRESBOURG Strasbourg, le 25 vendé167. MÉMOIREDE TALLEYRAND à l'Empereur. miaire an XIV (17 octobre 1805). — A.E., Mémoires et documents, France 658, fol. 200-212. En septembre1805,alors que l'Autricheavait repris leshostilitéset la GrandeArmée quitté le camp de Boulognepour le Rhin, Talleyrand accompagnait l'Empereur à Strasbourgpour être prêt à suivrele quartier général. C'est de là que, consulté par Napoléon après la victoire d'Ulm sur les conditions à imposerà l'Autriche, Talleyrand exposelonguementsa conceptionde la paix future « une paix qui mérite ce nom, c'est-à-direune paix durable ». Il plaideen faveurd'une allianceavecl'Autriche qu'il ne faut donc pas trop affaiblir. « L'Autricheest le principal boulevard que l'Europe ait à opposer aux Russes; c'est contreeux qu'il faut la fortifieraujourd'hui. » Un projet de traité est annexéà la lettre. 21 brumaire 168. LETTRE DE TALLEYRAND à Napoléon. Munich, an XIV (12 novembre 1805). — A.E., Mémoires et documents, France 658, fol. 229. Talleyrandapprendà l'Empereur la défaitede Trafalgarqui avaiteulieule 21octobre. « Le génieet la fortuneétaient en Allemagne.» 169. THÉATRE DE LA BATAILLEDES TROIS EMPEREURS, donnée le II frimaire an XIV (3 décembre 1805) entre Brûnn et Olmutz dans le 30e Bulletin officiel de la Grande Armée. Paris, impr. du Boulevard Montparnasse. In-4°. — B.N., Impr., 4° Lh 4. 166. « Cette bataille que les soldats s'obstinent à appeler la journée de l'Anniversaire et quel'Empereur a nommé la bataille d'Austerlitz sera à jamais mémorable dans les fastesde la grande Nation. » Talleyrand rejoint Napoléon à Austerlitz et passe deux heures, le lendemain de la victoire,« sur ce terrible champ de bataille ». 170. « BATAILLED'AUSTERLITZ. 2 décembre 1805. » Gravure de F. A. David d'après Monnet, 1806. 506x403 mm. — B.N., Est., Qbi. PI. IV de la série des Grandesépoques du règnede Napoléonle Grand.— L'Empereur à chevalau second plan, vers la gauche, domine le champ de bataille. 171. MINUTE DE LETTRE DE TALLEYRAND à Napoléon. Vienne, 5 décembre 1805. — A.E., Mémoires et documents, France 658, fol. 288-289. Non autographe. — Le lendemain même de la nouvellede la victoire d'Austerlitz, Talleyranden appelle en termes pressantsà la générositédu vainqueur, plaide une fois TALLEYRAND 48 encore la causede l'Autriche « cette massenécessaire». « Je supplie votre Majesté de vouloir bien relire le projet que j'eus l'honneur de lui adresserde Strasbourg.» (Cf. n° 167.) le 24 frimaire Schoenbiunn, 172. LETTRE DE NAPOLÉON à Talleyrand. an 14 (15 décembre 1805). — A.E., Mémoires et documents, France 1776, fol. 71. Signatureautographe. — Dès le 10 décembreles négociationsavaient commence à Presbourgentreles plénipotentiairesautrichienset Talleyrand.Lesconseilsde modération du Mémoire de Strasbourg(cf. n° 167) étaient balayéspar l'exaltationde la victoire. Du palais impérial de Schoenbrunnles ordres arrivent : « Vous trouverez ci-joint copie du traité que j'ai conclu avec Monsieur d'Haugwitz (le ministrede Prusse).Monintentionestde régleren conséquencelesconditionsdel'Autriche.Rédigez un projet du traité... Vous me l'enverrez pour que je l'approuve et ensuitevousle communiquerezaux ministresautrichiens en les assurant que je n'y changeraipas un mot, qu'ils peuventprendre leur parti, faire la paix ou la guerre... C'est la seule manièrede traiter avecces gens-là.» 173. A LA POSTÉRITÉ.Campagne de soixante-dix jours. An XIV. 1805. Paris, J. Lucas (s.d.). Gr. Fol. piano. — B.N., Impr., Fol. Lb 44.438. Annoncela signature de la paix à Presbourgpar M. Charles-MauriceTalleyrandPérigordpour S. M. l'Empereur des Françaisle 5 nivôsean XIV (26 décembre1805). — Letraité, trèsdur pourl'Autriche,marquel'échectotal dela politiquequeTalleyrand avait soutenueauprès de Napoléon. En cettefind'année 1805,Talleyrandpressenten quelledangereuseaventures'engage l'Empereur. 174. « LE VI NIVÔSE,AN XIV, A IV HEURESDU MATIN, LA PAIX a été et MM. le prince de signée à Presbourg entre M. de Talleyrand — mm. Lichtenstein et de Guilay (sic). » Aquatinte. 230x179 B.N., Est., Qbi (27 décembre 1805). Prèsde la boutiqueen plein air d'un marchandde cartes à jouer, un marchandde chansonsenseigneaux passantsun couplet nouveausur un air ancien. Il montreune imagequi représenteNapoléonà cheval tenant, d'une main, un rameau d'olivieret, de l'autre, une lettre cachetéeet déclarant : « C'est moi, Messieursles Français,qui vousoffrelesmeilleuresétrennes.» HALTE DANS LA GUERRE — Au duc de LETTRE DE à 1806. VIVANT DENON 175. Talleyrand. Talleyrand. Vivant Denon, directeurdu MuséeNapoléon,avertit Talleyrand du désirde l'Empereur d'avoirles portraitsdesgrandsofficiersau Palaisde Fontainebleauet luiannonce que Prud'hon viendrafaire son portrait en grand chambellan. MINISTREDES RELATIONSEXTERIEURES 49 Il s'agit vraisemblablementdu tableau exposésous le n° 176. Le Palaisde Compiègneconservaitversles années 1808-1811dans la galerie dite des Ministres,actuellement salle des aides de camp, deux portraits de Talleyrand par Prud'hon,sansdoute ceux qui sont exposéssouslesnos 176et 222. En 1815,lestableaux furent rendus à la famille. sur toile par 176. TALLEYRAND EN COSTUMEDE —MINISTRE. Peinture A M. Jean Morel, collection du Prudhon, 1806. 2,20 X 1,40 m. château de Valençay. Portrait en pied. Talleyrand est vêtu d'un habit de velours bleu brodé d'argent, ceintd'une ceinture de soie blanche, la poitrine barrée par le grand cordondela Légion d'honneurqu'il avait reçu le 1erfévrier 1805.La cape bleue et sa doublure sont brodés d'argent. Contrairementà la légende écrite sur le tableau, après la mort de Talleyrand, le portrait ne date pas de 1809mais de 1806; il ne s'agit pas de Talleyrand vice-grandélecteurmaisministre.De 1806à 1817,Prud'hon fut le portraitisteattitré de Talleyrand. dePierre-PaulPrud'honpar Jean Gurffrey (924).) (Cf.n° 627 de l'OEuvre : 1,83 m. : 0,86 m. Longueur 177. BUREAU, style Empire. Hauteur Profondeur : 0,82 m. — Mobilier national. Ce bureau à deux corps, ronce d'acajou et bronze, est considérétraditionnellement commecelui de Talleyrand. Il a fait partie du mobilier du ministèredes Affairesétrangèreset fut classémonument historique le 10juin 1905.Depuis 1934,il appartient au Mobiliernational. Reproduit dans le Portefeuille desarts décoratifs, publié par de Champeauxde 1888à 1898,t. VIII, pl. 724. 178. LETTRE DE NAPOLÉON à Talleyrand. Paris, le 29 février 1806. — A.E., Mémoires et documents, France 1776, fol. 100. — Pl. VII. Signatureautographe. — Après des mois de campagne militaire l'Empereur veut reprendreen main la direction des affaires et donne des instructions à son ministre « pour mettre, écrit-il, de la régularité dans mon travail des relations extérieures ». Il verralui-mêmetoute la correspondancepolitique : que le portefeuillelui soit transmis touslesjours à six heuresdu soir. extédes Relations 179. PORTEFEUILLE DE TALLEYRAND, ministre rieures. — Arch. de la Seine, Réserve. Portefeuillemaroquin rouge, avec serrure, portant l'inscription « ministre desRelationsextérieures». 180. TABLEAUDE LA LOGEIMPÉRIALEdes Francs-Chevaliers. 13 décembre 1805. — B.N., Mss., FM 2. 84. Talleyrand,au début de l'Empire, n'est qu'apprenti dans la loge dont Cambacérès était vénérable d'honneur. (Cf. n° 32.) 50 TALLEYRAND PRINCE DE BÉNÉVENT 181. AMPLIATIONDU DÉCRET qui transfère à Talleyrand. Palais de Saint-Cloud, Talleyrand. la principauté de Bénévent 5 juin 1806. — Au duc de Le début de 1806fut marqué deslibéralitésde l'Empereur.Du royaumede Naples donné à Joseph Bonaparte,Napoléondétacheen faveurde Talleyrandla principauté deBénévent« transmissibleà sesenfantsmâles,légitimeset naturelspar ordredeprimogéniture ». DésormaisTalleyrand, considérécomme souverain,portera le nomde prince de Bénévent. Situéeà une cinquantainede kilomètresau nord-estde Naples,la principautécomptait une populationde quarante et un millehabitantsdont dix-huitmilledanslaville même. 182. MINUTE DE LETTRE DE TALLEYRANDà Champagny, 6 décembre 1807. — Au duc de Talleyrand. Autographe.— Joseph Bonaparte,roi de Naples, aurait demandé à son frèrede retirerà Talleyrandla principautéde Bénéventqui était enclavéedanslesterresnapolitaines. Protestantde l'attachementqu'il a enversce bienfaitde l'Empereur, Talleyrand s'élèveavec courtoisieauprès du ministre des Relationsextérieurescontre ce projet qui n'eut pas de suite. 183. RÈGLEMENTFIXANTL'HORAIREDES CLASSESdu lycée de Bénévent. Bénévent, le 12 novembre 1812. Signé : Béer. (S.l.n.d.). In-fol, piano. — A.E., Mémoires et documents, Italie 19, Bénévent, fol. 202. Talleyrand confia l'administrationde Bénéventà l'Alsacien Louis de Beerqui occupale postede Gouverneurde 1806à 1814. Beer rendait fidèlementcompte au Prince de sa mission: il eut à lutter contrele brigandage,à introduireune législationnouvelle,dont le Code civil; il prit surtout d'heureusesmesures pour organiserl'instruction publique, une bibliothèque,créer un musée,restaurerles monuments. La principauté de Bénéventrevint au Saint-Siègepar une décisiondu Congres de Viennedu 4juin 1815. Gravure 184. « RESTES DE L'ANCIENAMPHITHÉATREDE BÉNÉVENT. » — B.N., de Berthault et de Ghendt, vers 1785. 154x216 mm. Est., Vb 122. MINISTREDES RELATIONSEXTERIEURES 51 185. CARTE CALQUEde la principauté de Bénévent dressée et présentée de Talleyrand, à S.A.S. Mgr. Charles-Maurice prince et duc de Bénévent, ministre des Relations extérieures et grand chambellan de S. M. l'Empereur des Français par... J. D. Barbie de Bocage, le 8 avril 1805. — B.N., Cartes et plans, Registre C 6713, 26-27. Barbiede Bocageétait cartographeau ministèredes Relationsextérieures. L'EMPIRE CONQUÉRANT 186. « CONFÉDÉRATIONDES ÉTATS DU RHIN, le 25 juillet 1806. » Gravure de Le Beau d'après Naudet. 326x454 mm. — B.N., Est., Collection Hennin n° 13.507. Autour de Napoléonsont groupés le roi de Wurtemberget les princes signataires accompagnésde leurs ministres. Talleyrand, vu de dos, fait face à Napoléon. Les personnagessont identifiésau-dessousde l'image. En janvier 1806,Napoléonproposa la création sous sa protection d'une confédérationdes royaumeset principautésde l'Allemagneoccidentaleet méridionale,pays oùle traité de Presbourgavait provoquédes bouleversements. Le texteconstituantla Confédérationdes États du Rhin fut signéà Paris,le 12juillet 1806,à l'HôteldesRelationsextérieures.Berthierreçut les pleinspouvoirsde Talleyrand pour lesratificationsqui eurentlieu à Munichle 25juillet. Lessignatairesde l'acte étaientau nombrede seize; en 1808,la Confédérationcomptajusqu'à 37 membres. Talleyrand avait mis beaucoup de patience et d'habileté diplomatique dans les avecles princes.Il semble,de plus, que cette opérationfut pour lui partinégociations culièrementlucrative. 187. LETTRE DE TALLEYRANDà Hauterive. Berlin, 8 novembre 1806. — A.E., Angleterre, suppl. 32, fol. 95. Autographe.— Le printempset l'été de 1806avaient été occupésde sérieusestentativesde conciliationavec l'Angleterreoù Fox avait succédéà Pitt. La Prusse,exposée à fairelesfrais de négociation,recourutaux armes, fut vaincueà Iéna (14 octobre). Napoléonmanda Talleyrand à Berlin. Le Ministretransmetlesordresde Napoléon: le Moniteurdoit publier la Déclaration du Gouvernementanglais du 21 octobre 1806 qui marque la fin des négociations et lesObservationsécrites« sousla dictéede l'Empereur » (cf.Moniteur,Ier supplément du n° 330, 26 novembre 1806,qui donne, en outre, la correspondanceéchangéedu 20févrierau 30 septembre1806entre Talleyrandet Fox,jusqu'à la mort de ce dernier (13septembre)puis Lord Laudendaleson successeur). L'heureest lourde d'indécision: « Je ne sais rien de notre avenir,j'appelle avenir la semaineprochaine.L'Empereur regarde, examineet porte toute la forcede sa tête sur cette grande circonstance.» Hauterive, directeur des archives diplomatiques,assurait l'intérim du ministère des Relations extérieures. 52 TALLEYRAND 188. DÉCRET IMPÉRIALqui déclare les isles britanniques (sic) en état de blocus du camp impérial de Berlin du 21 novembre 1806. Paris, impr. de Labatte (s.d.). In-4°, 4 p. — B.N., Impr., 4° Lb44. 1005. Talleyrandsigna le Rapport justificatif.— On ne peut douter cependantde sa désapprobationintime. 189. ENLÈVEMENTDE LA GALERIEDE CASSEL, 1807. Dessin lavé bistre, — Zix. 212 mm. X B.N., Est., Collection Hennin, par Benjamin 255 n° 13174. Sousle regard désoléd'un vieilAllemand(qui est peut-êtreTischbein,le directeur du musée),Vivant Denon, un genou à terre, examine de très près un des tableaux droite,desouvriersendécrochentun autreet préparent qui viennentd'êtredécrochés.A descaissespour lesemballer.— Le Muséeroyal de Cassel(dieGaleriezu Kassel)était, à l'époque,avecceux de Dusseldorfet de Brunswick,le plus important muséed'art en Allemagne.Dès 1796,la France avait commencéà enleverdes tableauxet objets d'art dans les muséesétrangerspour les transporter au Louvre. Des voixs'étaient élevéescontreces procédéstelles que cellesde Chateaubriandet de Quatremèrede auxartsetà la science ledéplaQuincy,auteur des Lettressur le préjudicequ'occasionnerait cement desmonuments del'art del'Italie...Paris,1796. d'avoirconservéà la Saxela galeriedetableaux TalleyrandsevantedanssesMémoires de Dresdealors que Vivant Denon présentaità Napoléonla liste des plus célèbres. « SivotreMajesté,dit-ilà l'Empereur,faitenleverquelquesunsdestableauxde Dresde, ellefera plus que le roi de Saxene s'estjamaispermis de faire car il ne se croitpas le pouvoird'en faireplaceraucundansson palais. » Lorsdu traité de Paris le 30 mai 1814,les Alliésn'exigèrentpas la restitutiondes tableauxet objetsd'art qui fut imposéeà la Francepar lesecondtraité de Parisen 1815. 190. LETTRE DE TALLEYRANDà Napoléon. Varsovie, 14 mars 1807, six heures du soir. — A.E., Mémoires et documents, France 659, fol. 159. Autographe. — De son quartier général d'Osterode, l'Empereur exigeaitde Talleyrand,installéà Varsovie,une intenseactivitéen tous domaines: ravitaillement de l'armée; formationde renfortsmilitairespolonais; renseignementssur lesforces de l'ennemi; visitesaux soldatsdans les hôpitaux; enfin négociationsdiplomatiques dont la principaleconsistaità maintenir l'Autrichedans la neutralité en la leurrant de l'espoird'un traité d'alliance. Du 3 févrierau 3 mai 1807,chaquejour, Talleyrandécrivaità l'Empereurpourrendre compte,informer,demanderdes consignes. 191. NAPOLÉON ACCUEILLANTDES POLONAISà Osterode, mars 1807. Peinture de Ponce-Camus. 1,89x2,80 m. — Musée de Versailles, MV 1723. Le tableaufiguraau Salonde 1810.— A son quartiergénérald'Osterode,Napoléon prend soussa protectionlesfamillespolonaisesdont lesbiensont été pillés. MINISTREDES RELATIONSEXTERIEURES 53 Napoléonavait passéle moisde janvier à Varsovie,se montrant à la noblessepolonaisedontil nourrissaitlesrêveset l'exaltation.C'estlà qu'il se lia, par l'intermédiaire, a-t-ildit, de Talleyrand,à la comtesseWalewska. Mais,après Eylau, bataille indécise,l'opinion polonaisefut éprouvéepar les périls, les deuilset les dévastations. — DE NAPOLÉON à LETTRE Talleyrand. Tilsitt, 25 juin 192. 1807. A.E., Mémoires et documents, France 1779, fol. 32. L'Empereurmande Talleyrand auprès de lui à Tilsitt où il vient de rencontrer « l'Empereurde Russieau milieu du Niémen sur un radeau où l'on avait élevé un beau pavillon ». 193. « ENTREVUEDESDEUX EMPEREURS.» Aquatinte coloriée de LouisJean Allais d'après un croquis lavé de Debret, vers 1807. 273 X 428 mm. — B.N., Est., QbI. A Tilsitt, à leur arrivéesur le radeau destinéà leur conférence,les deux Empereurs sesaluent« à la russe », en s'embrassantsur leslèvres. 194. TRAITÉ SIGNÉA TILSITT entre la France, la Russie et la Prusse. 7-9 juillet 1807. — A.E., Traités. a) Conventiond'alliance et de paix entre Napoléon Ier et Alexandre Ier, signée le 7 juillet par le prince de Bénéventpour la France, le prince Kourakin et le prince Labanoffde Rostovpour la Russie. b) Ratificationpar AlexandreIer du traité du 7juillet. Moscou27juin/9 juillet. Originalparchemin. Reliure de velours rouge brodée d'or avec le monogramme d'Alexandreau plat supérieur,lesarmesde l'Empire russeau plat inférieur. (Lecalendrierjulien conservéen Russieavait une avancede 10jours surle calendrier grégorien.) c) Traité entre NapoléonIer et Frédéric Guillaume,roi de Prusse,signéle 9 juillet par le prince de Bénéventpour la France, le général Kollkreuthet le comtede Goltz pour la Prusse. La participationde Talleyrand au traité de Tilsitt fut des plus minimes: les deux empereursavaient négociéentre eux les conditionsde leur nouvelleallianceet le sort de la Prusse. 195. « NAPOLÉON DONNANTLA CONSTITUTIONAU DUCHÉ DE VARSOVIE, l'an 1807. » Lithographie par Fr. Hanfstaengl d'après Bacciarelli. 461 X391 mm. — B.N., Est., Qbi. Sousl'image: «Peint par Marcelde Bacciarelli1811.Imp. Hanfstaenglà Dresde.» — Une grille, imprimée sur une feuille à part, permet d'identifier les personnages représentés(Talleyrandse trouve derrière Napoléon,à sa droite) et de lire le début et la fin des Statutsconstitutionnels au grand duché de Varsoviepar Napoléon, octroyés le 22juillet 1807,lorsd'un passagede deuxjours à Dresdeau retour de Tilsitt. 54 TALLEYRAND Talleyrandprolongeaquelquepeu son séjourà Dresde. Le tableau de Bacciarelli,maintenantdisparu, avait été exécutépour la salledes chevaliersdu château royal de Varsovie.Il subsisteune répliqueconservéedansla « Galeriede portraitspolonais» au châteaude Wilanow. 196. TALLEYRAND.Portrait attribué à Ingres. Dessin au crayon, nox 110 mm. — Au duc de Talleyrand. Ce dessinest très prochedu portrait de Talleyrandsur la lithographiefaited'après MarcelloBacciarelli(n° 195). 197. LETTRE DE TALLEYRANDà Napoléon. Paris, 10 août 1807. — A.E., Mémoires et documents, France 659, fol. 291. Le retouren Francesuivitde peu la signaturedu traité de Tilsitt. Talleyranddonna alors sa démissionde ministresuivant,dit-il, la résolutionqu'il avait prise. La veillede la remiseofficielledeson portefeuilleà Maret, il écrit : « L'envoiquej'ai : l'honneurde faireà votre Majestéaujourd'huisera le dernier acte de monministère » et le dévouement. le premieret le derniersentimentde mavieserala reconnaissance V OPPOSITION A L'EMPEREUR Le départ de Talleyrand du ministère des Relations extérieures ne marqua pas, dela part de l'Empereur, la rupture avec le prince de Bénévent : il le nomma vicegrand-électeur,fonction dont Talleyrand utilisera en 1814 les prérogatives ; il lui imposa la présence à Valençay de la famille royale d'Espagne ; il le convia à assister à Erfurt à sa rencontre avec le Tsar. En 1809, cependant, informé de la réconciliation de Talleyrand et de Fouché, il décida, après une scène violente, de désigner un autre grand chambellan. Sa méfiance, exprimée plusieurs fois enparoles injurieuses, ne le poussa pas à des mesures radicales. Napoléon voyait-il moins clair que Metternich ? L'ambassadeur d'Autriche à Paris désignait, dès 1808, Talleyrand comme le chef « du parti de l'Europe » opposéà la politique de Napoléon. Dès lors, l'Autriche et la Russie utilisèrent et payèrent les services du Prince ; après Erfurt, Alexandre Ier s'entremit pour le mariage d'Edmond de Périgord avec Dorothée de Courlande. En 1814, à Paris, Talleyrand se tenait prêt à accueillir les Alliés. LE VICE-GRAND-ÉLECTEUR 198. LETTREDEJOSEPH BONAPARTEà Talleyrand. 7 septembre 1807. — Au duc de Talleyrand. Le 17 août 1807,le prince de Bénéventobtint de Napoléonla créationà son profit de la dignité de vice-grand-électeur.Joseph Bonaparte,roi de Naples, qui avait été fait, en 1804,grand-électeur,féliciteTalleyrand amicalement. — A M. Jean 199. CACHET DE TALLEYRAND vice-grand-électeur. Morel, collection du château de Valençay. Au centre, une aigle aux ailes éployéesentouréedu collier de la Légion d'honneur, le tout sur une draperie et au dessousd'une couronne,d'une main de justice et d'un sceptre.L'inscription,en arc de cercle,est la suivante: « le vicegrand électeur.» 56 TALLEYRAND 200. NAPOLÉON LE GRAND EMPEREURDES FRANÇAIS, roi d'Italie et protecteur de la Confédération du Rhin. Conquérant. Législateur. Politique. Paris, Rondonneau, juin 1808. Gr. Fol. piano. — B.N., Impr., Gr. Fol. Lb44. 4. résuméela gloirede l'Empire Dansce tableau panégyriqueoù est ingénieusement au sommetde son triomphe,le nom de « S.A.S.le prince de Bénévent» apparaît deuxfois: surle soclede la colonnede gauche,parmilesgrandsdignitairesdel'Empire commevice-grand-électeur ; sur le soclede la colonnede droite, avecle titredegrand chambellan. « sinécurehonorableet lucrative», donnaità son La place de vice-grand-électeur, titulairele droit au titre d'Altessesérénissime. 201. TALLEYRAND,dessin par Prudhon. Fusain 182x177 mm. — Musée Carnavalet. rehaussé de blanc. N° 630du cataloguedel'OEuvre de Prudhon par Jean Guiffrey.— Le sujet du dessin fut reprisdansun tableauconservéau mêmemuséeCarnavalet.Surle tableau,lebuste de Minervecontrelequels'appuieTalleyrandsera remplacépar un bustede Napoléon et l'on ne retrouvepas la courtepèlerineportée sur le costume.Talleyrandtientàla mainun chapeauà plumes. 202. LE PRINCEDE TALLEYRAND,peinture d'après Gérard. —AM. Jean Morel, collection du château de Valençay. Talleyrandest représentéassisauprèsde son bureau,sonbicorneposésur un canapé, à l'arrière-plan. L'originaldece tableau,qui a figuréau Salonde 1808,estrestélongtempsauchâteau de Sagan.Il se trouvemaintenantau Muséede Varsovie.Le Muséede Versailles en conserveuneesquisseau crayonet une copiepar Mlle Godefroid(voirle n° 347). Talleyrandavait de l'amitié pour Gérard, qu'il tenait pour « un des plusbeaux géniesde [son]siècle». Voirleslettresqu'il lui a envoyées,de Parisen 1809,deLondres en décembre1830et de Valençayun peu plus tard, dansla Correspondance deFrançois Gérardpubliéepar Henri Gérard,neveude l'artiste,Paris, 1867,p. 216 et 217. Il existeun grandnombrede gravuresd'aprèsle tableaudeGérard.En 1813,Talleyrand qui appréciaitce portrait, donnal'une d'elles(B.N.,Est., 3) à un visiteur. Gérard. 203. TALLEYRAND, gravure d'après Épreuve — 206 X 206 mm. Paris, collection particulière. sur soie. 204. « CARLO MAURIZIO DE TALLEYRAND-PÉRIGORD/ Principe di Benevento / Ministro degli Affari Esteri del Regno di Francia. » OPPOSITIONA L'EMPEREUR 57 Gravure en taille-douce, Milan, 1814 ou 1815. 258x186 mm. — B.N., Est., N2. Cetteestampeest la copie du portrait de Talleyrandpar Gérard ou d'une gravure s'eninspirant. LES PRINCES ESPAGNOLSA VALENÇAY 205. LETTRE DE TALLEYRANDà Napoléon. Valençay, 21 mai 1808. — A. N., A F IV 1680, liasse 9. Autographe.— Le 9 mai 1808,de Bayonne,après avoir désignéson frère Joseph commeroi d'Espagne,l'Empereur annonce à Talleyrand la venue à Valençay des princesespagnols,faits prisonniers,dont il lui confiela garde. Talleyrandrend compte de sa missionet décrit la vie des princes à qui on procure touteslesdistractionspossiblessansrelâcherla vigilance.Il juge que sa présenceauprès d'euxn'est plus nécessaire. Talleyranda beaucoupplaidé dans ses Mémoires pour se disculper,à rencontre de biendestémoignages,detoute responsabilitédansla malheureuseentrepriseespagnole. 206. « FAMILIARL DE ESPANA ». Gravure de Donas, dans un médaillon. 324X257 mm. — Collection du château de Rochecotte. De gaucheà droite, tous en buste de profil à gauche,l'infant CarlosMaria Ysidore, la reine Marie-Louise,l'infant François de Paule, l'infante Marie-Isabelle,princesse héréditairede Naples, le roi Charles IV, l'infante Marie-Louise,reine d'Etrurie et Ferdinand,prince des Asturies. Lesprincesespagnolsséjournèrentà Valençayjusqu'en 1814et manifestèrentleur reconnaissance au prince de Bénévent. 207. FERDINANDVII, roi d'Espagne. Peinture. 750x600 mm. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay. Le Roi est représentéen buste,la tête de trois quarts à gauche, dansun ovale. Ce tableau a été offert à Talleyrandpar Ferdinand VII en témoignagede reconnaissance et d'amitié.Il est habituellementaccrochéau mur dela chambrede Talleyrand reconstituéedansle muséedu château de Valençay. 208. « LA VISTADE LA CASADE CAMPODE VALENÇAY. » Gravure par Felipe Cardano. 555 x 698 mm. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay. Vue prise du parc pendant la captivité des princes espagnols.On remarque deux carrosses sortant du château. — La gravure a été exécutéesur l'ordre du roi d'Espagne par le graveurde sa Maison.Au bas, lesarmesdesBourbonsd'Espagne. TALLEYRAND 58 LE « PARTI DE L'EUROPE » 209. LETTRE DE METTERNICH à Stadion. Paris, 24 septembre 1808. — France, carton 203, Vienne, Haus - Hof -, und Staatsarchiv, fol. 173-185. Signature autographe. — Metternich, ambassadeur d'Autriche à Paris depuis 1806,rendait compte au ministre Stadion de la situation en France et donnaitune grande place aux faits, gestes et paroles de Talleyrand. Outre le portrait psycholode gique du prince de Bénévent « instrument tranchant avec lequel il est dangereux jouer », cette lettre dessineavecluciditéles cheminsopposésque suiventles politiques de l'Empereur et du vice-grand-électeur.« Il existeen Francedeux partis aussiopposés l'un à l'autre que lesintérêtsde l'Europe le sont aux idéesparticulièresde l'Empereur. A la tête del'un setrouventl'Empereur et touslesmilitaires...L'autre parti estcomposé de la grande masse de la nation. A la tête de cette masse se trouve principalement M. de Talleyrand. » ERFURT 210. ALEXANDREPREMIER.Buste en marbre par Bartolini. Musée de Versailles, Inventaire n° 619. H. 660 mm. — DE LAPAIXentre Napoléon Ier 211. CONVENTIONPOURLE RÉTABLISSEMENT et Alexandre Ier. Erfurt, 12 octobre 1808. — A. N., A E III, 56. Le texteest signépar Champagny,ministredesRelationsextérieures,pour la France, et le comtede Romanzoff,ministredesAffairesétrangères,pour la Russie.— Napoléon souhaitait renforcercontre l'Autriche l'alliance conclue à Tilsitt avec la Russie: tel était le but de la rencontredes deux souverainsà Erfurt à laquellel'Empereurconvia Talleyrandet qui dura du 27 septembreau 14 octobre 1808. Talleyrandmena à Erfurt un jeu diplomatiquepersonneldans lesentretienssecrets, très fréquents,qu'il eut avecle Tsar : « C'està vous,Sire, dit-il à Alexandre,desauver l'Europe et vous n'y parviendrezqu'en tenant tête à Napoléon.» Il dévoilalesprojets de l'Empereur, révéla les faiblessesde son pouvoir. Une véritable collusions'établit entre le Tsar, Talleyrand, le baron Vincent envoyé par l'Empereur d'Autricheet aboutit à faire échecaux vuesde Napoléon. DESCRIPTIONDESFÊTESdonnées der Feierlichkeiten... 212. BESCHREIBUNG à leurs Majestés les Empereurs Napoléon et Alexandre et à plusieurs autres têtes couronnées, les 6 et 7 octobre 1808, à Weimar et à Iéna par S. A. S. Charles-Auguste, duc de Saxe Weimar accompagnée d'un aperçu de leur mémorable entrevue à Erfurt. OPPOSITIONA L'EMPEREUR 59 Weimar, au bureau d'industrie, 1809. Gr. fol., 24 p., planches coloriées. — B.N., Impr., Gr. Fol. Lb 44. 494. P. 11. Énumération des invités à la table des Empereurs à Weimar qui comptait 16couverts(dont le prince de Bénévent). P. 20. Énumération des tragédiesjouées au Théâtre français. Fêtes et spectacles devaient éblouir rois, princes, souverains, poètes, philosophes assemblésen nombre à Weimar. de N. Strixner, 1824, d'après la peinture 213. GOETHE. Lithographie mm. — B.N., Est., N2. de Raabe (1814). 214x155 Goetheen buste, de trois-quarts à droite. La peinturede Josef Raabe (1780-1846)se trouve maintenant à Cologne,au WallrafRichartzMuseum.Goethedisait que c'était le meilleur portrait qu'il connaissede luimême. lesfameux dialoguesde l'Empereur avec Goethe Talleyranda cité, dans ses Mémoires, et Wielandqu'il avait notés avecun grand soucid'exactitude et de précision. ALLIANCE TALLEYRAND- COURLANDE Ritt, miniature 214. LA DUCHESSEDE COURLANDE, par Jean-Augustin sur émail, ovale. 90 X 70 mm. — Louvre, Cabinet des Dessins, n° 687). (collection David-Weill De face, à mi-corps.Jean-Augustin Ritt (1765-1799),qui a vécu et étudié à Paris de 1786à 1792,est le plus grand miniaturiste russedu XVIIIe siècle. 215. LA DUCHESSEDE COURLANDEET SA FILLE DOROTHÉE enfant. Photographie par Sylvain Knecht du tableau de Grassi (détail). — B.N., Est., N. Le tableau se trouve au château de Rochecotte. Fournier-Sarlovèzele décrit p. 84 et le reproduit p. 89 de son ouvrage Lespeintresde Stanislas-Auguste II, roi de Pologne, Paris, 1907. D'origine italienne,Joseph Grassi (1757-1838),fut l'un des peintres de la cour de II. Il fit six portraits de la duchessede Courlande et plusieursporStanislas-Auguste traitsde sesfilles.La plupart de cestableauxsont maintenant dans des muséespolonais. La duchessede Courlande avait quatre filles qui étaient parmi les plus riches héritières d'Europe. La plus jeune, Dorothée, avait à peine 16 ans quand Talleyrand fitle projet de la marier à son neveu Edmond. 216. ALEXANDREIer. Miniature. Aquarelle sur ivoire signée « Clérici ». Inv. 77x65 mm. — Vienne, Museum, Heeresgeschichtlisches B I 5593. Miniature de 1813 offerte par le Tsar à son filleulle futur général A. von Koller. 60 TALLEYRAND Au cours des entretiensd'Erfurt, Talleyrand avait obtenu du Tsar la promesse de son entremisepour un projet qui lui tenait à coeur,le mariage de son neveuEdmond de Périgordavecla fillede la duchessede Courlande. Sur le chemindu retour, AlexandreIer s'arrêta chezla duchesse,à Lobikau,accompagné d'Edmondqui faisaitpartie dela suitede Caulaincourt,ambassadeurà Moscou. L'agrémentdela mèrede la jeune fillefut toutde suiteacquis.Talleyrandenexprima sa reconnaissancedans une lettre à Alexandre,le 26 décembre1808. 217. EDMONDDE TALLEYRAND-PÉRIGORD,neveu de Talleyrand. Portrait en pied. Peinture, par Joseph Chabord, 1819. 2,20x1,60 m. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay. Edmondde Talleyrand-Périgorden uniforme de général. Derrièrelui, un régiment de cuirassiers. Alexandre-Edmondde Talleyrand-Périgordétait le second fils d'ArchambaudJoseph,frère de Charles-Maurice.Sa mère avait été décapitée,le 26 juillet 1794. en Né en 1787,il bénéficiade l'intérêt que lui porta sononcleaprèsla mort,à Berlin, dont l'avenir s'annonçaitbrillant. juin 1808,de sonfrèreaînéArchambaud-Marie-Louis Marié par la volontéde Talleyrand à Dorothéede Courlande,il s'en séparalégalementen 1824. Soldathardi, maisjoueur et prodigue,il fit souventappel à la protectionet aucrédit de sononcle.Colonelde chasseursen 1812,généralde brigadeen 1814,il reçut en 1817 le titre de duc de Dinoet en 1846celuide duc de Sagan. Il mourut à Naplesen 1872. 218. LETTRE DE TALLEYRAND à la duchesse de Courlande. Paris, 26 décembre 1808. — Archives de Broglie. Autographe.— Talleyrand sollicitede la duchessede Courlande, pour son neveu Edmond, la main de sa filleDorothée.Il invoque la hâte qu'a sa mère de connaître sa petite-fille: « Le bonheurest toujoursune affairepressée.» Les deux jeunes gens, qui ne désiraient,ni l'un ni l'autre, ce mariage, furentunis à Francfortsur le Main, le 22 avril 1809,par le prince primat Dalberg. Peinture sur toile, 219. LA DUCHESSEDE COURLANDE, par Tischbein. dans un ovale. Grand diamètre : 670 mm, petit : 550 mm. — Au comte François de Castellane. Aprèsle mariagede sa fille,le 22 avril 1809,la duchessede Courlandevientà Paris; elle avait quarante-sept ans. Elle aura bientôt une liaison de longue duréeavec Talleyrand; initiée depuis toujours à la politique européenne, elle jouera un rôle important dans les relationsqui s'établirent, plus ou moinsclandestinement,entrele prince de Bénéventet le tsar Alexandre. Peinture. 220. LA DUCHESSE DE COURLANDE avec une biche. m. — A M. Jean Morel, collection du château de 2,20x1,60 Valençay. Deboutsurlesmarchesd'un palais,la duchessedonneà mangerà une bicheblanche. « La chroniqueraconte que cette biche blanche représentele roi de Saxe,qui brûlait OPPOSITION A L'EMPEREUR 61 d'un amour malheureux pour la dame et auquel celle-cise bornait à faire l'aumône d'un petit gâteau. » Ce tableau est la copie d'un tableau de Grassi, décrit par Fournier-Sarlovèze, op.cit.,p. 85. 221. TALLEYRANDEN BUSTE, en costume de ville. Peinture par Prudhon. — A M. Jean Morel, collection de du château 390X315 mm. Valençay. Non cataloguépar Jean Guiffrey. Sans doute étude pour le n° 222. 222. TALLEYRANDen costume de ville. Portrait en pied par Prudhon. 1809. Paris. Peinture sur toile. 2,15 X 1,42 m. — Collection particulière, N° 631 du Catalogue del'ouvrede Prudhonpar Jean Guiffrey. Ce portrait faisait autrefois partie de la collectiondu château de Valençay et a figuré en 1899, sous le n° 21, à la ventedu duc de Talleyrand-Valençay. DISGRACE Ministre d'État, 223. « JOSEPH FOUCHÉ, duc d'Otrante, Sénateur, » Gravure Décoré du Grand-Aigle de la Légion d'honneur... de Jos. Eymard d'Aix, d'après Mlle de Norce. 200X134 mm. — B.N., Est., Na. En buste, en habit de cour, la tête de trois quarts à gauche. Un rapprochement s'était fait entre Fouché et Talleyrand et cette réconciliation, dontil fut informéen Espagne, éveilla, particulièrement, la méfiance de l'Empereur. 224. COPIE D'UN RAPPORT DE METTERNICH à Stadion. Paris, 17 janvier 1809. — Vienne, Haus-, Hof- und Staatsarchiv, France, carton 205, fol. 56-57. Les difficultésde Napoléon en Espagne incitaient l'Autriche à reprendre les armes. Metternichavançait prudemment dans la complicité avec Talleyrand dont l'attitude, ainsi que celle de Fouché, l'intriguait : « X (Talleyrand) et son ami (Fouché) sont toujoursde même très décidés dans l'occasion, si cette occasionse présente, n'ayant pas le courageassezactif pour la provoquer. » le 2 fé225. LETTRE DE METTERNICH au comte Stadion. Paris, vrier 1809. — Vienne, France, Haus-, Hof- und Staatsarchiv, carton 205, fol. 7-8. L'ambassadeur relate l'événement qui faisait sensation à Paris : la scène violente de Napoléon contre Talleyrand et le changement de grand chambellan. 62 TALLEYRAND C'est dans le cabinet de l'Empereur,l'après-mididu 28 janvier, en présence de Cambacérès,Lebrun, l'amiral Denèset Fouché que Napoléon,durant une demiheure,s'emportaen injurescontre Talleyrandimpassible. Plusieurstémoignagesnoussont parvenusde cettescèneoù la colèrede l'Empereur exprimamaintsgriefsmaisignora,semble-t-il,le plus grave,la trahison. à la Talleyrand,dès le lendemain,allait trouver Metternich,offrait ses services « causecommune» et laissaitentendrequ'il avait des besoinsd'argent. La courde Viennedonnacarte blancheà l'ambassadeurpour monnayerune tellecomplicité. 226. GAZETTENATIONALEOUle Moniteur universel n° 30, lundi 30 janvier 1809. Paris, 1809. — B.N., Périodiques, Gr. Fol. Le 2. 114. « La place de grand chambellanétant devenuevacantepar la promotionde M.le prince de Bénéventà la dignité de vice-grand-électeuret S.A. n'ayant gérécette chargedepuiscette époqueque par interim,S.M. a instituégrand chambellanM.de Montesquiou,membredu Corpslégislatif.» Talleyrandperdait avecsa charge un traitementde quarante mille francs.Cefut la seulesanctionqui suivitla scènedu 28janvier. 227. LETTRE DE MADAMEDE STAËL à Talleyrand. Genève, 28 février 1809. — Londres, British Museum, Add. Ms. 24024 f. 105. Photographie.— Peu soucieuxde marquer sa reconnaissance,Talleyrandtraitait froidementMmede Staël, objet du courrouxde l'Empereur.Cependantles relations entre lesanciensamisne cessèrentpas tout à fait, et Mmede Staëlécritau princede Bénévent: « Voyezsivouspouvezrendreserviceà mes enfants,si vous le pouvez, je crois, vous le ferez. Il y a des momentsoù malgré mon dégoûtde la vie,je suis encoreassezaimable.Alorsje penseque j'ai appris cette langue de vous,maisavec qui la parler ? Adieu, êtes-vousheureux? Avec un espritsi supérieur,n'allez-vous pas quelquefoisau fondde tout, c'est à direjusqu'à la peine ? » en août 1809. 228. REVUE PASSÉE PAR NAPOLÉON A SCHOENBRUNN Dessin à la plume et lavé, par Benjamin Zix. 0,447 X 1,114 m. — B.N., Est., collection Hennin n° 13256. Étude pour une grandeaquarelle; deux autresdessinspréparatoiressontconservés à la Malmaison. et des fêtes qui ont eu lieu [le 2 avril] 229. DESCRIPTIONDESCÉRÉMONIES pour le mariage de S. M. l'Empereur Napoléon avec S. A. I. Marie-Louise Mme l'archiduchesse d'Autriche, par Charles Percier et P.F.L. Fontaine. Paris, impr. de Didot, 1810. Gr. Fol., et planches. — B.N., Impr., Gr. Fol. Lb 44. 515. Le 28janvier 1810,Talleyrandfit partie du Conseilréunipar Napoléonpourétudier « la questiondesmariages». Il s'y fitl'avocatde l'union avecla maisond'Autriche, Sontitre de vice-grand-électeur lui donnaitune placed'honneurdans la cérémonie. OPPOSITIONA L'EMPEREUR 63 DE MARIE-LOUISE, par Rouget, 1810. 230. LE MARIAGEDE NAPOLÉONET Peinture. 1,85 X 1,82 m. — Musée de Versailles (M. V. 1754). Étude pour la peinture qui fut exposéeau Salon de 1837,conservéeégalementau Muséede Versailles.On reconnaît Talleyrand à l'arrière-plan, à droite, derrière LouisBonaparte,Cambacérèset Berthier. 231. L'IMPÉRATRICE MARIE-LOUISE, buste en marbre, par Spalla. Turin, 1810. H. : 640 mm. — Musée de Versailles (M. V. 1523). Salonde 1810. 232. BUSTEen marbre du prince de Bénévent, Collection particulière. par Bosio. H. 760 mm. — Salonde 1810. N° 39 du catalogue de la vente de la succession du ducde Talleyranddes 29-31 mai et 1erjuin 1899.Le prince est représentéen costumede cour. 233. LETTREDE TALLEYRANDà Alexandre Ier de Russie. Paris, 15 septembre 1810. — Bibliothèque Thiers, Ms. Masson, 292. Photographiede l'originalconservédanslesarchivesrusses.— Talleyrand, s'adressant àla « bontéet à la loyautédu Tsar », sedéclareaux abois.VictimedepuisErfurtd' « un systèmesuivide reproches,de gênes,de tourmentsintérieurs», il prétextede la précarité de sa positionet de l'embarras de ses affaires pour demander au Tsar quinze cent millefrancspour novembre.Il précisela filièreà suivrepour prendre toutes les précautionsnécessaireset termine, avec une surprenante ingénuité, en demandant à son correspondantde « brûler cette lettre ». Les archivesrussesconserventune minute de la réponse du Tsar à cette étrange supplique: « Puis-je déférerà ce voeu? Placé par la Providencecommeje le suis à l'égardd'un étranger que les talents doivent toujours rendre influent dans les affaires desapatrie,je doisdansune pareillecirconstanceécouterautre chose que mon affection, Sije vousrendsce service,par qui, commentle puis-jesans qu'il n'en pénètre rien ?. A combiende soupçonsne seriez-vouspas exposé?... C'est donc à regret, mon prince, queje me refuseà moi-mêmele plaisir que je trouverai toujours à vous obliger. » (Cf.E. Dard. Napoléon et Talleyrand.Paris, 1935.) 234. CATALOGUEDES LIVRES très bien conditionnés du Cabinet de M. [Talleyrand] dont la vente se fera en une seule vacation, le mardi 30 avril 1811 à 6 h très précises de relevée, rue des BonsEnfants, n° 30. Paris, de Bure, 1811. In-8°, 15 p. — B.N., Impr., Rés. p. Q. 376. Exemplairedonnant les prix de vente, enrichi de gravureset de deux lettres autographes.— Talleyrand connaît à cette époque des embarrasfinanciers (cf. n° 233). TALLEYRAND 64 Il vendsestableaux,sa bibliothèqueet obtientde Napoléonle rachat par le Domaine de l'hôtel Monaco (actuelhôtel Matignon),du pavillonde la Muetteet de l'hôtel de la rue de Babylone.Cecilui permet d'acheter un pavillonà Saint-Brice-la-Forêt et d'acquérir,le 5 mars 1812,l'Hôtel de la rue Saint-Florentinqu'il occuperajusqu'à sa mort. DE BÉNÉVENTau comte de Sennft-Pilsach, 235. LETTRE DE LA PRINCESSE ministre de Saxe à Paris. Paris, 9 mai 1812. — A M. Michel Missoffe. La princessede Bénévent,dansune lettre qui ne dévoilepas la simplicitéd'esprit lui attribuaient,parledesoninstallationàl'HôtelSaint-Florentin que sescontemporaines que Talleyrandvenaitd'acquérir. LA MARCHE DES ALLIES VERS PARIS — Musée cm. Bosio. buste en marbre NAPOLÉON PREMIER, 55 par 236. de Versailles, Inventaire n° 1519. Salon de 1812. 237. QUATRE AIGLES de drapeaux du Premier Empire sculptées par Chaudet et exécutées par Thomire. — Musée de l'Armée. Deuxde ces aiglessont du modèlede, 1804(bec ouvert), une autre est du modèle de 1811(becfermé),la quatrièmeestd'un modèleintermédiaire(bec ouvertet palmes beaucoupplus détailléesque sur le modèlede 1804). — PRES 1812. November « BEI PNEWA den. 8. AN DER STRASSE 238. LA ROUTENONLOINDE PNEWAle 8 novembre 1812. » Lithographie en camaïeu d'après Faber du Faur, chez Ch. F. Autenrieth à Stuttgart. 217x316 mm. — B.N., Est, Qbi. de sur leslieuxpendantla campagne Pl. 81 desFeuillesextraitesdemescartons,esquissées sont Russiede 1812,par C. G. deFaberdu Faur,Stuttgart, 1831-1843.Ces centplanches ... accompagnéesd'un texte explicatifpar F. de Kausler. Aumilieu de la neige, Napoléon,coiffé d'un singulier chapeau de fourrure,se ses chauffeauprèsd'un feuattiséavecdesroueset desaffûtsbrisés.A sescôtés,troisdeLa généraux.Au secondplan, la Grande Arméesouffrantdu froidet de la tempête. scènese passesur la routeentre Moscouet Smolensk. OPPOSITIONA L'EMPEREUR 65 Le général Christian-WilhelmFaber du Faur (1780-1857)avait fait la campagne deRussieen qualité d'officierd'artilleriedansla 25edivision (Wurtembergeois)faisant partiedu 3e corps d'armée. Ce 3e corps était commandépar Ney et se trouvait « au centrede la grande arméesouslesordresimmédiatsde Napoléon». le 3 dé239. BULLETIN (29e) DE LA GRANDE ARMÉE. Molodetchno, cembre 1812. Paris, impr. de J. R. Lottin, 1812. Gr. Fol. piano. — B.N., Impr., Fol. Lh 4. 225 E. Ce dernier bulletin de la campagne de Russierévélait avec une cruelle franchise le désastrede la Berezina.— Plusque jamais,Talleyrand méditait sur le dénouement qu'il voyaitapprocher.Les contactsse resserraientavecAiméede Coignydont l'ami, le comtede Boisgelin,était un agent du comte de Provence. L'ancien archevêque de Reims,(cf.n° 20), grand aumônierà la cour desexilésde Hartwell, reçut une lettre de sonneveule prince de Bénévent. DE TALLEYRAND, archevêque de Reims. 240. ALEXANDRE-ANGÉLIQUE Peinture. 2,25 X 1,60 m. — A M.Jean Morel, collection du château de Valençay. Le prélat est debout de trois quarts à gauche, la plume à la main. A l'arrière-plan, à droite,la cathédralede Reims.Sur la table, une lettre à en-têtede la grande-Aumôneriede France,une lettre de PieVI et des« réclamationscanoniquestrès respectueuses adressées à sasaintetéle Pape Pie VII » devantle Bréviaire et le Misseldu DiocèsedeReims. 241. PRÉFECTUREDU DÉPARTEMENTDE LA SEINE. Conscription militaire. Levée de 300000 hommes sur les classes des ans 11, 12, 13, 14, 1806, 1807 et classes suivantes jusqu'à la classe de 1814 inclusivement. Paris, le 27 novembre 1813. Signé : Chabrol. (Paris,) impr. de Ballard (s. d.). Gr. Fol. piano. — B.N., Impr., Fol. Lb 44. 1185. La défaitede Leipzig,les 16, 17, 18 et 19octobre,avaitconfirméune séried'échecs: l'arméefrançaiseétait en pleine retraite sur le Rhin. De retour à Saint-Cloud,l'Empereur s'emportait contre Talleyrand « Prenez-ygarde, Monsieur, on ne gagne rien à lutter contre ma puissance,je vous déclare que si j'étais dangereusementmalade, vousseriezmort avant moi ! » Quelquesjours après cependant,poussépar les événements,conseillépar son entourage,Napoléondemandaità Talleyrandde reprendreles Relationsextérieures.Vainement. 242. LE BARONDE VITROLLES.Gravure de Hesse. Ovale. 240 x 180 mm. — A M. le comte de Vitrolles. Eugèned'Arnauld, baron de Vitrolles,fervent royaliste,s'était engagédans l'armée de Condéet rentra en France en 1800. 66 TALLEYRAND Il s'offritpour la missiondifficilede prendrecontactavecles Alliésqui purentle considérercommeun émissairede Talleyrand.Parti le 6 mars 1814,il vit Stadion le 10 à Châtillon,Metternichà Troyeset eut uneentrevueavecle Tsar. Un billetde Dalberg,dont il était porteur,invitaitlesAlliésà se hâter, mais l'objetpremierdela missionétait de s'informerdesintentionsdes Alliéssur le futur gouvernement dela France.Le Tsar exprimasonhostilitéà un retourdesBourbons. Vitrollesalla rejoindrele Comted'Artoisqui setrouvaità Nancy. 243. NOUVELLEVICTOIREDE L'ARMÉE.Ordre du 26 mars 1814. Signé : baron de Roget. Metz, Lamort (s. d.). In fol. piano. — S.N., Impr., Fol. Lb 44. 1455. Les Alliés,redoutanttoujoursune attaque de flanc,n'avançaient qu'aveclenteur: la marchesurla capitalefut décidéele 22mars.Napoléon,cependant,portaitle 26mars toutes sesforcesvers Saint-Dizier,où il ne trouvaitqu'un corpsde cavalerie.Alerté le 28sur la marchedesennemis,il arrivaitle 29 à Troyes,le 31 à Fontainebleau. GÉNÉRALDE L'EMPEREUR,commandant 244. LE ROI JOSEPHLIEUTENANT en chef la garde nationale, aux citoyens de Paris. Paris, le 29 mars 1814. Paris, impr. de J. R. Lottin, 1814. Fol. piano. — B.N., Fol. Lb 44. 1223. «Je resteavecvous» écritJosephdanscet appelauxhabitantsde Parisqui n'étaient protégésque par les corpsMarmontet Berthier.Au milieude la bataille,Joseph,qui avaitle commandement suprême,partitpour Rambouilletet Bloisaprèsavoirautorisé lesdeuxmaréchauxà entreren pourparlersavecleschefsdesarméesalliées. D'aprèslesdécisionsprisesen Conseilde régence,Talleyrandaurait dû suivrel'ordre de départ. Une miseen scènelui permit de se présenterà la barrièrede Pariset de s'entendreopposerle refusde sortiequ'il souhaitait. 245. HABITANTSDE PARIS. Le Commandant en chef des armées alliées : Maréchal prince de Schwarzenberg. Paris, impr. de J. R. Lottin, 1814. Gr. Fol. piano. — B.N., Impr., Fol. Lb 44. 1225. etles Devantlesmursde la capitale,« l'Europe en armes» s'adresseaux Parisiens assurede la bonnefoi que mettentlesSouverainsalliésà chercher« une autoritésalutaireen France». 246. SCHWARZENBERG.Médaille laiton doré de Louis Heuberger. Repoussé. Diamètre 55 mm. — Vienne, Kunsthistorisches Museum, Bundessamlung von Medaillen, Munzen und Geldzeichen, Inv. 144. 124. Le princede Schwarzenberg commandaitenchefà la batailledeLeipzig (1771-1820) (octobre1813).Il entraà Paris,le 31 mars 1814,à la têtedesarméesalliées. OPPOSITIONA L'EMPEREUR 67 247. PRÉFECTUREDE POLICE. Paris, le 31 mars 1814. Citoyens de Paris. Signé : le baron Pasquier, préfet de Police et le baron Chabrol, de la Seine. Paris, impr. de Lottin, 1814. préfet du département In fol. piano. — B.N., Impr., Fol. Lb 44. 1228. Les deux préfets annoncent à la population la capitulation de Paris négociéedans la nuit du 30 au 31 mars. 248. « LE MARCHÉ CONCLUou LA CAPITULATION». Gravure coloriée. 197x282 mm. — B.N., Est., QbI. Deuxpersonnagesà corps d'animaux signent, moyennant finances, la capitulation du 30 mars 1814.L'un des signataires (le chat) est Marmont, l'autre (le renard) est Talleyrand.Au fond, la butte Montmartre avec sesmoulinsà vent. 249. DÉCLARATION. Signé : Alexandre. Paris, 31 mars 1814, trois heures après-midi. Paris, Impr. royale, avril 1814. In fol. piano. — B.N., Impr., Fol. Lb 44. 1230. Le matindu 31 mars,jour de l'entrée des troupesalliéesà Paris, Alexandrefit annoncer au prince de Bénéventsa visite pour l'après-midi. Talleyrandet ses amis, Dalberg, Louis, Pradt mirent au point un texte à proposer auTsar.Avantdele signer,Alexandrefit ajouter une phrased'espoir : « pour le bonheur de l'Europe,il faut que la France soit grande et forte. » L'affichefut apposéesur les mursde Parisdans la nuit. La Déclarationportait que les Alliésne traiteraient plus avec Napoléonet sa famille et qu'ils garantiraient la constitution que la nation française se donnerait. Le Sénat était invitéà formerun Gouvernementprovisoire. Il restait à Talleyrand à persuader le Tsar, hésitant, en faveur de la restauration desBourbons. VI LE DE LE RESTAURATEUR LA RETOUR LÉGITIMITÉ DES BOURBONS « 1814 est écrit dans ma vie en gros caractères » dit un jour le prince de Talleyrand. Seule autorité de l'Empire restée à Paris contre l'ordre de l'Empereur, le Vicegrand-électeur convoqua le Sénat, en obtint la condamnation de Napoléon et la nominationd'un gouvernement provisoire dont il eut la présidence. Dans l'hôtel du prince de Bénévent, rue Saint-Florentin, logeait le Tsar, des chefs alliés le plus influent mais le plus indécis. Talleyrand choisit d'invoquer les principes; il plaida en faveur des Bourbons la cause de la « légitimité ». La convention d'armistice signée avant même le retour du Roi, ainsi que le traité de Paris du 30 mai, furent l'oeuvre de Talleyrand que Louis XVIII nomma, le 13 mai, son ministre des Affaires étrangères. 250. Aux HABITANTSDE PARIS. Paris, le 31 mars 1814. (S.l.n.d.) Fol. piano. — B.N., Impr., Fol. Lb 44. 1290. Appel aux Parisiens pour faire bon accueil aux têtes couronnées qui vont arriver à Pariset pour crier : « Vive le Roi ! Vive LouisXVIII ! » Éclairépar la missionde Vitrolles (cf. n° 242), Talleyrand connaissaitles réticences d'Alexandreà confier la France aux Bourbons. L'appui de l'opinion publique était un argument de poids qu'il n'hésita pas à susciter. 251. A LEURSMAJESTÉS l'Empereur de Russie et le Roi de Prusse. Paris, impr. de Marne (s. d.). Gr. Fol. piano. — B.N., Impr., Fol. Lb 45. 518. Appel aux vainqueurs et aux libérateurs pour le retour de l'autorité légitime, le frèrede Louis XVI. 70 TALLEYRAND C'est au principede légitimitéque se réfèretoujoursTalleyrandpourjustifierson rôle de restaurateurdes Bourbons.« La légitimitédes rois, ou, pour mieuxdire,des estla sauvegardedesnations.C'estpour cela qu'elleest sacrée.» gouvernements Séance du vendredi Ier avril 1814 après252. SÉNAT CONSERVATEUR. midi, présidée par S. A. S. le prince de Bénévent, vice-grandélecteur. Paris, impr. de P. Didot (s. d.). In-8°, 4 p. — B.N., Impr., 8° Le 49. 115. Son titre de vice-grand-électeur donnait à Talleyrand le droit de convoquer le Sénat. Suivant la déclarationdu 31 mars, le Sénat élut, dès le 1er avril,un gouvernementprovisoirede cinq membresdont le princede Bénéventétait président, et approuvaquelquesbasessommairesd'une Constitution. 253. LETTRE DE BENJAMINCONSTANTà Talleyrand. 3 avril 1814. — Archives de Broglie. Autographe.— BenjaminConstant,chefdes libéraux,use destermeslespluschaleureuxpour féliciterTalleyrand.Vousavez,dit-il, « à la foisbriséla tyrannieetjeté lesbasesdeliberté.Sansl'un je n'auraispu vousrendregrâcesde l'autre. 1789et 1814 se tiennentnoblementdansvotrevie. Le plus beaude vostitressera toujoursceluide Présidentdu Sénat». 254. « LAGER DER KOSACKEN in den Elyseischen Feldern. — DES COSAQUES dans les Champs-Elysées à Paris au mois BIVOUACQ, d'Avril 1814. » Gravure par G. Opiz, publiée à Heidelberg. 610x524 mm. — B.N., Est., collection Hennin n° 13575. Vue prise de l'avenue de l'Elysée (maintenantavenue Gabriel), devant l'hôtel Grimodde la Reynière(à l'emplacementde l'actuelleambassadedes États-Unis). L'hôtelde Talleyrandfaisaitpendantà cetédificepar rapportà la place dela Concorde, qu'onvoitsurla gaucheavecun deschevauxde Marly(l'autre estcachépar lestentes). A l'arrière-plan,à gauche,le jardin des Tuileries; au centre, vers la droite,l'Hôtel de Condé(actuelPalais-Bourbon), dont la constructionn'était pas terminée(lefronton ne serasculptéqu'en 1841,par Cortot); à droite,lesInvalides.Lescosaquescampaient danslesjardins desChamps-Elysées. La garderoyaleprussienneoccupait,elle,l'avenue de l'Observatoire. Le graveurGeorg-EmanuelOpiz (né à Prague en 1775,mort à Leipzigen 1841) était venu, en 1814,à Paris accompagnerla duchessede Courlande. 255. RÉCIT DE CE QUI S'EST PASSÉA PARIS depuis le 28 mars jusqu'au 3 avril et pièces officielles. Rennes, 12 avril 1814. Rennes, CousinDanelle (s. d.). Gr. Fol. piano. — B.N., Impr., Fol. Lb 44. 1241. « Des souverainsnés sur le trône au lieu de trouverdu plaisir commeBonaparte à Vienne,à Berlin,à Moscouà logerdansdesmaisonsimpérialesou royalesdemandent des maisonsparticulières. L'Empereurde Russielogechezle princede Bénévent.» LE RESTAURATEURDE LA LEGITIMITE 71 Photo TALLEYRAND, rue Saint-Florentin. 256. L'ESCALIERDE L'HOTEL — B.N., Est., Va. 1965. Jean Fage, L'Hôtel de la rue Saint-Florentin,où logeaientle Tsar et sa suite, fut, en fait, le siègedu gouvernementpendant les journées de mars 1814. de l'Empereur 257. GOUVERNEMENTPROVISOIRE. Acte d'abdication Napoléon. Fait au Palais de Fontainebleau le 11 avril 1814. Signé : Napoléon. Pour copie conforme, le secrétaire général du Gouvernement provisoire, signé : Dupont de Nemours. Chartres, Durand et Labalte. In fol. piano. — B.N., Impr., Fol. Lb 44. 1295. Lestractationsentre Alexandre,les commissairesde Napoléon et le Gouvernement provisoirese firent au domicilede Talleyrand. Par une déclaration du 11 avril, le Gouvernementprovisoireadhère au traité dit de Fontainebleau. PROVISOIRE.Gravure anonyme coloriée. 206 x 258. LE GOUVERNEMENT 292 mm. — B.N., Est., Qbi. — Pl. VIII. Image satirique représentant les plus importants personnagesde l'Ordre de la girouette(ils en portent une ou plusieurssur leur chapeau) assisaux côtésde Talleyrand qui, commeeux, a une tenue bicolore: une partie tient pour l'Empire, l'autre pour les Bourbons.Ce sont, à droite du prince de Bénévent,Beurnonvilleet Montesquiouet, à sa gauche,Dupont de Nemourset Jaucourt. A l'exception de Beurnonville,chacun d'eux tient, à sa main ou devantlui, un papier portant une mention écrite.Celui que Talleyrandachèved'écrire est l'annonce du décret de déchéancede Napoléon. Estampedéposéeà la Bibliothèquenationale, le 27 avril 1815. 259. ACTESDU GOUVERNEMENTPROVISOIRE.Adresse à l'armée. Signé : le prince de Bénévent. Paris, le 13 avril 1814. Paris, impr. d'Aubry. In-40, 4 p. — B.N., Impr., 4° Lb 45. 458. Extraitdu Moniteurdu 14 avril 1814: « Vousn'êtes plus les soldats de Napoléon...Un hommequi n'est même pas Français.» 260. « A GRAND MANOEUVRE! or the ROGUES march to the Island of Elba » gravure coloriée, par George Cruikshant, publiée chez mm. — B.N., Est., Tf. 457, Tegg, le 13 avril 1814. 217x836 tome 3. N° 297 de Grand-Carteret et 410 de Broadley. « Marche des coquinssur l'île d'Elbe » : au milieu des malédictionsuniverselles, Napoléon,en piteusetenue, lesmainsliéesderrièrele dos,pleure sur sa propre disgrâce. 72 TALLEYRAND Desenfantstirent avec effortune cordepasséeautour de son cou, afin de l'amener jusqu'au bateau dans lequel le Diable l'attend. Talleyrand les poussepar derrière avec « le balai desAlliés», tandisque le petit roi de Rome,dans la pochede sonpère, crie : « Attention,Papa,j'ai une grandemanoeuvredans votrepoche.» 261. « THE AFFECTIONATEFAREWELL or Kick for kick. » Gravure coloriée, par Rowlandson, publiée chez Ackermann, le 17 avril 1814. — B.N., Est., Tf. 457, tome 3. « L'Adieuaffectueuxou un prêté pour un rendu. » Caricaturen° 301 de GrandCarteretet 3 de Broadley. TalleyrandpousseNapoléonà coupsde pied de canneversla potencede l'îled'Elbe, en lui disant : « Va-t'en Coquin(en françaissur l'image).Je vais briser ta couronne, misérablevagabond. » A l'arrïère-plan,tous les éclopésdes guerres napoléoniennes arrivent à la rescousseen criant : « Désossez-le ! » « Quoi ! le laissers'échappersans une égratignure! », etc. — Cette image peut être considéréecommela réplique d'une caricature de Gillray, publiéechez Humphreyle 18septembre1806,Newsfrom Calabria,où l'on voitNapoléon chassantet battant Talleyrandporteur de mauvaisesnouvelles. 262. « MGR. LE PRINCEDE BÉNÉVENT. » Gravure de Frédéric Lignon d'après Lignon, dans un ovale. 148 X 120 mm. — B.N., Est., N2. Charles-Mauriceen buste, de profilà droite. PI. de la quatrième série d'une suite de portraitsgravéspar Lignon (1799-1872), vers 1814. Malgré des différencesdans le costume,ce portrait ressemblebeaucoupau buste de Talleyrandpar Bosio.Il paraît certain, en tous cas, que cette gravurea servide modèleà plusieurscaricaturesde 1814-1815. 263. « ENTRÉE DE MONSIEURComte d'Artois à Paris le 12 Avril 1814 par la porte Saint-Denis. » Gravure populaire coloriée, chez la Veuve Chéreau. 270 X 203 mm. — B.N. , Est, collection Hennin, n° 13557. Sur la même feuille,un dessinà la plume, de style naïf, représentantl'arrivéede Monsieur place Vendôme. Lé 14avril, la présidencedu Gouvernementprovisoirefut déféréeau comted'Artois. 264. DISCOURSDE M. LE PRINCEDE BÉNÉVENTau Roi en lui présentant le Sénat à Saint-Ouen le 2 mai 1814. Paris, impr. de P. Gueffier. In-8°, 3 p. — B.N., Impr., 8° Lb 45. 98. Danssonadresseau Roi, Talleyrandmentionnele projetde Charteconstitutionnelle qui avaitété adoptépar lessénateursdansla séancedu 6 avril. LE RESTAURATEUR DE LA LÉGITIMITÉ 73 2 mai 1814. Paris, impr. 265. DÉCLARATION DU Roi. Saint-Ouen, de Poulet (s. d.) In-40, 2 p. — B.N., Impr., 4° Lb 45. 99 A. Le Roi énonce les principes d'une future Constitution qui sera soumise au Sénat et au Corps législatif,mais n'accepte pas le projet proposé par le Sénat. des 266. « VUE DE LA BARRIÈRE SAINT-DENIS et de la présentation clefs de Paris à sa Majesté Louis XVIII, le 3 mai 1814. » Estampe — chez mai mm. Basset, 1814. B.N., Est., 255x412 populaire, Qbi. Le 3 mai, Louis XVIII fit une brillante entrée à Paris. Le 13 mai, Talleyrand fut nommé ministre des Affaires étrangères. 267. ATLAS ADMINISTRATIF DE L'EMPIRE FRANÇAIS rédigé par ordre de S. E. M. le duc de Feltre, ministre de la guerre, au dépôt général de la guerre 1812. (Paris) Dépôt général de la guerre, 1812. Gr. in — B.N., mm. 59 cartes avec limites en couleurs. fol., 865x675 Cartes et plans, Rés. Ge. CC 1479. Reliureveau marbré, avec, au dos, les armes de l'Empire et, aux plats, les armes du duc de Feltre. — Fol. I. L'Empire français avant et après le 18 brumaire avec les États européens,carte nouvellement dessinée,revue... par M. Hérisson. Paris, Desray. L'Empire français est représenté en deux couleurs. Le jaune indique l'étendue de la Franceavant le 18 brumaire et le rouge, les annexions faites depuis lors. 268. TRAITÉ DE PAIX entre le Roi et les puissances alliées. Paris, 30 mai 1814. — A.E., Traités. a) Instrument entre la France et l'Autriche signé par le prince de Bénévent, d'une part, le prince de Metternich et le comte de Stadion, d'autre part. b) Ratification signée par l'Empereur François Ier et le prince de Metternich. 31 mai 1814. c) Instrument entre la France et la Russie signé par le prince de Bénévent, d'une part, le comte de Rummowsky et le comte de Nesselrode, d'autre part. d) Ratification signée par Alexandre Ier et le comte de Nesselrode. 31 mai 1814. e) Instrument entre la France et la Prusse signé par le prince de Bénévent, d'une part, le baron de Hardenberg et le baron de Humboldt, d'autre part. f) Ratification signée par Frédéric-Guillaume III de Prusse et Hardenberg. 31 mai 1814. g) Instrument entre la France et l'Angleterre signé par le prince de Bénévent, d'une part, le vicomte Castlereagh, le comte d'Aberdeen, le vicomte de Cathcart et Stewart, d'autre part. h) Ratification signée par le prince Régent et Castlereagh. 74 TALLEYRAND Avantle retour du Roi à Paris, une conventionpréliminaireavait été signée,le des puissancesalliées.Ellepourvoyait 23 avril, par Talleyrandet les plénipotentiaires au plusurgent : la libérationdu territoire,la redditiondésgarnisonsfrançaisesau-delà du Rhin, le retourdesprisonniers,la fin desréquisitions. Restaità négocierle traitédéfinitifqui fut signéle 30 mai.L'article2 fixaitleslimites dela Francetellesqu'ellesexistaientà l'époquedu Ierjanvier1792.L'article3 concédait à la Franceune augmentationde territoire,au-delàde ces limites,qui lui apportait 636000âmesde plusqu'en 1792.L'article32 remettaitau Congrèsde Viennelesoin de complèterles dispositions du traité. Talleyrandeut à connaître,sans apposersa signature,les articlesséparéset secrets qui laissaient« aux puissancesalliéesentreelles» le soinde réglerà Vienneladistribution desterritoiresrendusvacantsen Europe. Lesalliéssecondaires(Suède,Portugal,Espagne)signèrentdestraitésparticuliers. 269. « L'ARRIVÉE. Un Anglais attaqué du spleen vient se faire traiter en France. » Gravure coloriée, par Godissard de Cari, chez Martinet, 1814. 169x216 mm. — B.N., Est., Tf. Ce n'est pas par un médecin,mais par un aubergisteque l'Anglais,très maigre, vient se faire « traiter ». De même que le traité d'Amiens,celui du 30 mai 1814fut suivid'une véritable invasionpacifique.En 1814-1815, commeen 1802-1803, un grand nombred'Anglais franchirentla Mancheet vinrent se distraireen France (voirle JournaldeParisdu 28 juin 1814).L'affluxdesinsulaireseut encorepour résultatla publicationdenombreusesestampessatiriques.Mais tandis qu'en 1803,lescaricaturescontrelesAnglais avaientun caractèrepolitique,cellesqui parurent sousla Restaurationridiculisèrent surtoutles moeursde nos voisinsd'outre-Manche.Sur Godissardde Cariou Cary,voir le cataloguede la collectionde Vince,t. IV, n° 7689. 270. « LE DÉPART. » Guéri du spleen par la cuisine française, l'Anglais retourne à Londres en embonpoint. Gravure coloriée, par Godissard de Cari, chez Martinet, 1814. 168x216 mm. — B.N., Est., Tf. Pendant et suite de l'estampeprécédente: l'Anglaisa tellementmangéqu'ildoit porter sonventresur unebrouette. Estampedéposéeà la Bibliothèquenationale,le 21 octobre1814. de cent-cinquante-quatre 271. LISTE NOMINATIVE pairs que Sa Majesté nomme à vie pour composer la Chambre des Pairs de France. Signé : Louis. Château des Tuileries, 4 juin 1814. Paris, impr. de Poulet (s. d.). In-4°, 2 p. — B.N., Impr., 4° Lb 46. 458. Extraitdu Moniteurdu 8 juin 1814.— Le prince de Bénéventest nomméa vie pair de France. LE RESTAURATEURDE LA LEGITIMITE 75 Peu de tempsaprès, le Roi accordaità l'ancien évêque d'Autun le titre de prince de Talleyrandqui remplaça définitivementceluide prince de Bénévent. en 1814. Médaille en bronze par Domard. Diam. 272. TALLEYRAND 180 mm. — Collection du château de Rochecotte. Enarcde cercle,l'inscription: « ClesMce Talleyrand-Périgord,PrincedeBénévent» LE CONGRÈS DE VIENNE L'Europe, soumise depuis vingt ans aux secousses de la Révolution française, modeléepar la main de Napoléon, cherchait, au Congrès de Vienne, un nouvel équilibre. Les quatre alliés, Autriche, Prusse, Russie, Angleterre entendaient bien se réserver le privilège d'y pourvoir. La France, proclama Talleyrand, ne demanderien que la sauvegarde des principes au nom desquels a été combattu et battu l'Empereur. Position forte, en face de partenaires chez qui le partage des dépouillessuscitait avidités et jalousies. La politique française réussit à briser le cerclede fer des Alliés et touchait au succès quand le retour de Napoléon en France remit tout en question. Talleyrand s'affirma, d'emblée, comme le soutien le plus décidé de la coalition reformée contre l'Empereur. Pendant les huit mois que dura le Congrès, la Cour de Vienne offrit à l'aristocratieeuropéenneune suite ininterrompue de spectacles,fêtes, bals, cérémonies qui ouvrirentun champ d'activité à la diplomatie de salon et aux intrigues féminines. La jeune comtessede Périgord, que Talleyrand, laissant sa femme à Paris, avait amenéeà Vienney connut succès et amours. LES PARTENAIRES 273- LE CONGRÈSDE VIENNE. Sépia de Jean-Baptiste Isabey pour la mm. — Collection de gravure de J. Godefroy, 1815. 615x835 — Pl. XII. S. M. la Reine d'Angleterre. Isabey,qui était connude la Cour de Vienne,fut conviépar Talleyrandà accompagner la délégation française pour faire un tableau d'ensemble des participants au Congrès.Chacun des personnagesposa séparément. Isabey,qui avait sonatelierdansla Léopoldstadt,obtint à Vienneun grand succès. 76 TALLEYRAND 274. « CONGRÈSDE VIENNE. » Gravure de Jean Godefroy d'après J.-B. Isabey, 1819. 660x880 mm. — B.N., Est., 6 réserve. Lesdéléguéssontréunisdansla salledesséancesdu palaisde la Ballhausplatz. Une lithographied'Isabey,n° 2... A, servantde « clé » à cette gravure,permetd'identifier les personnages.Au mur, le portrait de FrançoisII dansle costumequ'il portaitlorsqu'il fut couronnéempereurd'Allemagne.A droite,le bustede Kaunitz,et à gauche, dans une piècedont la porte est grande ouverte,le portrait de l'impératriceMarieThérèse.En médaillonsdans la margesupérieure,autour du symbolede la Justice, lesportraitsdessouverainsdont les déléguésétaientau Congrès: GeorgeIII d'Angleterre, FrançoisII d'Allemagne(FrançoisIer d'Autriche),FerdinandVII d'Espagne, Louis XVIII, Jean VI régent de Portugal, Frédéric-GuillaumeIII de Prusse, AlexandreIer de Russieet CharlesXIII de Suède; dansla marge du bas,lesarmes des pays de cessouverainset dansles margeslatérales,cellesdes délégués(cellesde Talleyrandse trouvent,à droite,entre cellesde Wellingtonet cellesdeLordStewart). Aux quatre angles,des imagessymboliques(Vérité, Prudence,Sagesseet Science), dont les dessinspréparatoiresse trouventau Cabinetdes Dessinsdu Louvre,dansle mêmealbum que le n° 276. Une souscriptionavaitété lancéedèsjanvier 1815pour cette gravure,dontl'achèvementavaitété prévupour la finde 1816. 275. CATALOGUEDE TABLEAUXde premier ordre, la plupart de maîtres hollandais et flamands par Henry, commissaire-expert des Musées royaux, à Paris les 7 et 8 juillet 1817. — B.N., Est., Yd. 1 a. Il s'agit de là ventedestableauxde Talleyrand(n° 9186du Répertoire desCatalogues de Vente,par Fritz Lugt, La Haye, 1938).Cettevente n'eut pas lieu et pourtant,ce catalogueestannoté: il s'agit desprix d'estimation(Voirle n° 466). Souslen° 38,on remarquela PaixdeMunsterpeinturesur cuivrepar GérardTerburg (ouTerborch).Ce tableause trouvaitau murdu bureaude Talleyrandlorsquecelui-ci, peu de temps avant son départ pour le Congrèsde Vienne,reçut la visited'Isabey. L'artiste,désoléde la chute de Napoléon,ne savait plus trop que faire.Talleyrand, lui montrantle tableaude la PaixdeMunster,l'engageaà peindrede cettefaçontous les membresdu Congrès.Ce tableau fut acquispar Buchanan,puis par le ducde Wellington. 276. ISABEY. ÉTUDES pour les costumes de Metternich et de Lord Stewart en vue du dessin du Congrès de Vienne. Six dessins sur deux pages d'album, chaque dessin (en moyenne) 147 x 90 mm. — Louvre, Cabinet des Dessins, album Roll (R.F. 1662 à 1664 et R.F, 3674 à 3676). 277. MÉDAILLE CREUSEfermant à vis avec six portraits coloriés et six dessins sur le Congrès de Vienne. Signé : L. Heuberger, 1814. Argent. Diamètre 53 mm. — Vienne, Bundessammlung von Medaillen, Munzen und Geldzeichen, Inv. 11916/1914 B. LE RESTAURATEURDE LA LÉGITIMITÉ 77 de J. G. Mansfeld 278. LES TROIS MONARQUFSA CHEVAL. Aquarelle mm. — Vienne, Graphische et J. A. Klein, 1816. 566x476 Sammlung Albertina. Alexandre1er,empereur de Russie; François Ier, empereur d'Autriche; FrédéricGuillaumeIII, roi de Prusse. au pont Tabor. 279. L'EMPEREUR FRANÇOIS salue les Monarques — N. de février mm. de X datée Hoechle, 1833. 259 345 J. Aquarelle Vienne, Graphische Sammlung Albertina. L'EmpereurFrançois Ier d'Autricheva à la rencontred'AlexandreIer, empereur Roi de Prusse,qui arrivèrenttousdeuxà Vienne de Russie,et de Frédéric-Guillaume, le 25 septembre1814.Le Tsar, accompagnéde la Tsarine Elisabethet de leurs trois enfants,était à la tête d'une délégationde 63 membres.La délégationde Prussecomptait 56 membres. 280. LESTROISALLIÉS: François Ier d'Autriche, Alexandre Ier de Russie, III de Prusse. Médaille laiton argenté de Frédéric-Guillaume L. Heuberger. 1813. Repoussé. Diamètre 79 mm. — Vienne, von Medaillen, Kunsthistorisches Muséum, Bundessammlung Munzen und Geldzeichen, Inv. 144. 153. 281. L'EMPEREUR FRANÇOISIer. Peinture sur toile par Joseph Kreutzinger. 81x65 cm. — Gratz, Neue Galerie am Landesmuseum Joanneum, Inv. I/657. Peinten 1815. L'Empereursuivait avec attention le cours du Congrès,informépar les soinsde Metternichet par les rapportsde policetrès précisde Hager. 282. FRANÇOIS Ier, empereur laiton émaillé d'Autriche. Médaille de L. Heuberger. Diamètre 55 mm. — Vienne, Repoussé. von Medaillen, Kunsthistorisches Muséum, Bundesammlung Munzen und Geldzeichen, Inv. 145. 919. 283. ALEXANDREIer, empereur de Russie. Médaille laiton argenté de Ludwig Heuberger. Repoussé. Diamètre 54 mm. — Vienne, Kunsthistorisches von Medaillen, Muséum, Bundesammlung Munzen und Geldzeichen, Inv. 340. 820. Aprèsla chute de Napoléon,la Russiedevenaitsur le continentla puissancela plus redoutable.AlexandreIer cachait mal sesambitionssousdes théoriescontradictoires et versatiles.Talleyrand se complaisaità condamnersa politique au nom même des principesdont avait été parée la lutte contre Napoléon. 78 TALLEYRAND 284. LE TSAR ALEXANDREIer ET LA TSARINE,miniature Musée du Louvre, Cabinet des Dessins. par Isabey. — 285. FRÉDÉRIC-GUILLAUMEIII, roi de Prusse. Médaille laiton argenté — Vienne, Diamètre mm. de L. Heuberger. 55 Repoussé. von Medaillen, Kunsthistorisches Muséum, Bundesammlung Munzen und Geldzeichen, Inv. 140. 801. Quelle que fut l'applicationdes ministresHardenberget Humboldtà défendre les intérêtsde la Prusse,la politique de Frédéric-GuillaumeIII était dépendante de celledu Tsar AlexandreIer. miniature ovale 286. FRÉDÉRIC-GUILLAUMEDE PRUSSE. Aquarelle par Isabey, 1815. — Musée du Louvre, Cabinet des Dessins. 287. PRINCE DE METTERNICH.Portrait, par Thomas — cm. Vienne, Bundeskanzleramt. 130,2x96,3 Lawrence. Toile, Répliquecontemporainedu tableau original,commencéen 1814,qui appartient à la Reine d'Angleterreet setrouveau châteaude Windsor. Le choixde Viennecommesiègedu Congrèsdonnait à Metternichla présidence desassembléeset une placequi eût pu être prépondérante.Son attitude, cependant, légèreet inconstante,indisposasespartenaires. Desintrigueset rivalitésamoureusesl'opposèrentau Tsar. Talleyrandlui reproche de passerla majeurepartie deson tempsdanslesfêteset lesbals. 288. METTERNICH.Médaille laiton argenté de L. Heuberger. Repoussé. Kunsthistorisches Diamètre Museum, 55 mm. — Vienne, Munzen und Geldzeichen, von Medaillen, Bundessamlung Inv. 1130/1914/B. 289. TALLEYRAND.Médaille laiton doré de L. Heuberger. Repoussé. Museum, Kunsthistorisches Diamètre 56 mm. — Vienne, von Medaillen, Munzen und Geldzeichen, Bundessammlung Inv. 144. 180. Talleyrandarriva à Vienne le 23 septembre1814.La délégationfrançaiseavait Elle comptaitune quinzainedemembres louéle palaisKaunitzdansla Johannesgasse. dontle princeDalberg,le comtede la Tourdu Pin, Alexisde Noailles,La Besnardière, Eugènede Beauharnais,etc. LE RESTAURATEURDE LA LÉGITIMITÉ 79 La femmed'Edmondde Périgord,la future duchessede Dino, accompagnaitson oncleet participa à cette « diplomatiemondaine» dont l'importancene fut pasnégligeablependantle Congrès. 290. ALEXIS DE NOAILLES, avec sa tante, la marquise — de Montagu. Au duc de Gouache et sépia par Gudin. 355 x 283 mm. Noailles. Au dos, de la main du vicomtede Noailles(1856-1926): « A La Haye, en 1842, Gudinfit cette sépiapour mon père, le comteAlfredde Noailles.» Anne-Paule-Dominiquede Noailles,marquisede Montagu,était l'une des cinq fillesde Jean-Paul,duc et de sa femme,née d'Aguessau. deNoailles(1739-1824) Le ComteAlexisde Noaillesfit partie, en qualitéde plénipotentiaire,de la délégation françaiseau Congrèsde Vienne. 291. CASTLEREAGH.Médaille laiton doré de L. Heuberger. Repoussé. Diamètre 55 mm. — Vienne, Kunsthistorisches Museum, und Geldzeichen, von Medaillen, Munzen Bundessammlung Inv. 144. 153. Lord Castlereaghreprésentaità Viennele seul paysqui ne se fut jamais compromis avecNapoléon.Assuréede sa prépondérancemaritime, satisfaitede voir la France évacuerla Belgiqueet la rive gauche du Rhin, l'Angleterren'avait pas de vues très précisessur les questions européennes.L'opinion publique anglaise,exprimée au Parlement,amenasouventCastlereaghà soutenirla politiquede « légitimité» et de « respectdu droit public » que défendaitTalleyrand. 292. WELLINGTON.Médaille laiton argenté de L. Heuberger. Repoussé. Diamètre Kunsthistorisches Museum, 55 mm. — Vienne, Munzen und Geldzeichen, von Medaillen, Bundessammlung Inv. 1212/1914/B. WellingtonremplaçaCastlereaghau Congrèsde Vienneà partir du 14 février1815. 293. HARDENBERG.Médaille laiton doré de L. Heuberger. Repoussé. Diamètre Kunsthistorisches Museum, 55 mm. — Vienne, Munzen und Geldzeichen, von Medaillen, Bundessammlung Inv. 144. 159. Plénipotentiairede la Prusseau Congrèsde Vienne, le prince de Hardenbergfut un desplusdurs partenairesde Talleyrand.Mécontentde la place donnéeà la France, contresonavis,à la CommissiondesHuit, il réclamaitl'annexiondela Saxeau royaume de Prussesuivantla promessedu Tsar. La Prussedut se contenterd'annexer une petite partie de la Saxemais reçut des à l'Ouest. compensations 80 TALLEYRAND DIPLOMATIE POUR LE PRINCE DE TALLEYRAND,plénipotentiaire 294. INSTRUCTIONS du Roi au Congrès de Vienne. Paris, 10 septembre 1814. — A. E., Mémoires et documents, France 672, fol. 16-48. Minuteavec, en marge,lessubstitutionsfaites« par ordredu prince». L'article32 du traité de Parisdu 30 mai 1814stipulaitque « dansle délaidedeux moistouteslespuissances qui ontété engagéesde part et d'autredansla présenteguerre à Viennepourréglerdansun Congrèsgénérallesarranenverrontdesplénipotentiaires du présenttraité ». gementsqui doiventcompléterles dispositions laissantl'intérimdu ministèredesAffaires Talleyrandsefitnommerplénipotentiaire, étrangèresà Jaucourt. Il rédigea lui-mêmeles fameusesInstructions, remarquable mémoirequi trace avecune granderigueur de penséeet précisionde vuesle plan destravauxet desdécisionsque la Francedoit proposeret soutenirà Vienne. A noter (fol.48) la substitutionde textedueà Talleyrand: « Le Roi, devantavoir au Congrèsplusieursorganesde sa volontéqui doit être une, son intentionestqu'il ne puisseêtre fait aucuneouverture,propositionou commissionqued'aprèsl'opinion desonministredesAffairesétrangèresqui, lui-même,doitserendreà Vienneet qu'autant que celui-ciaura décidéque de tellesouvertures,propositionset commissions doiventêtre faites.» à Louis XVIII. Vienne, 4 octobre 1814.— 295. LETTREDETALLEYRAND A. E., Mémoires et documents, France 678, fol. 17-26. Ce récit fameuxnous révèleles attitudes,les effets,les formules,les réparties,les décisive silencesmême,touslesélémentsdel'autoritéde Talleyranden cetteconférence du 30septembre. Avantl'arrivéeà Viennedu plénipotentiaire français,le 23septembre,desconférences avaientréuni à la chancellerieles plénipotentiaires des puissancesalliées,qui avaient misau pointun protocolesurla procédure.Suivantlesarticlesséparésdu traitédeParis, les quatre grandespuissances(Russie,Autriche,Prusse,Angleterre)décidaientde ». « convenirentreellesseulessur la distributiondes paysdevenusdisponibles Feignantde s'émouvoirdu retard misà l'ouverturedu Congrèsfixéau Ier octobre, le 30septembre. Talleyrandfutinvitéà assisterà uneconférencetenueà la Chancellerie Il obtint de ses partenairesun étonnantrevirement: les décisionsantérieuresfurent aux réservées annulées,les protocolesdétruits.Il ne fut plus questionde conférences seulsvainqueursdé Napoléon. durant Louis XVIII et Talleyrandéchangèrentune abondante correspondance le Congrèsde Vienne.Le ministèredes Affairesétrangèresconservesoixantelettres autographesde Talleyrandet vingt-huitminutesautographesdelettresde LouisXVIII. inéditédu princede Talleyrand et duroi LouisXVIIIpendant (Cf. Pallain. Correspondance le Congrès de Vienne. Paris, 1881.) LE RESTAURATEURDE LA LÉGITIMITÉ 81 DE TALLEYRANDà Mme de Staël. Vienne, 21 octobre 296. LETTRE— Archives de Broglie. [1814]. Autographe.— « C'est un grand bonheur que d'être Genevois,on a tout le temps d'éclairerlesautressurleurspropresaffaires.Je voudraisbien que cesvertueuxmissionnairess'attachassentun peu à prouver à votre romanesquesouverainque les succès de Bonaparten'étaient pas la seule choseà détesteren lui, que c'était ses principes qui étaient horribleset qu'ils doivent être à jamais repoussésde l'Europe.Je ne sais pasce que nousferonsici maisje vousprometsun langagenoble.» Le « romanesquesouverain» n'est autre que le Tsar qui séduisaitles tenants des idéeslibérales.Talleyrand aimait opposerles « principes » à une politique dont le prétenduidéalismerecouvraitde solidesambitions. 297. DÉCLARATIONDES PLÉNIPOTENTIAIRESau Congrès de Vienne avant l'ouverture du Congrès. Vienne, 30 octobre 1814.— Vienne, Haus-, Hof - und Staatsarchiv Wiener Kongressakten, Kart. 1. Ce protocolesignéle 30 octobrepar les représentantsdes Huit (Autriche,Espagne, Prusse,France, Portugal,Angleterre,Suède et Russie) met définitivementau point les questionsde procédurequi, depuis septembre,étaient débattuesentre les participantsau Congrès. Le Ier novembremarque l'ouvertureofficielledu Congrès. 298. PROTOCOLESUR LE DÉPOT DES POUVOIRS des plénipotentiaires du Congrès enregistrés à la chancellerie d'État d'Autriche. 4 novembre 1814 au 21 mai 1815. — Vienne, Haus-, Hof - und Staatsarchiv, Kongressakten, Kart. 1, fol. 7-32. Dansla séancede la conférencedes Huit, du 30 octobre 1814,une commissionde vérificationdes pouvoirsfut créée et confiéeà trois membres (Russie, Angleterre et Prusse).Du 4 novembre1814au 21 mai 1815, 108 dépôts furent enregistrésà la chancellerie d'État. 299. CONVENTIOND'ALLIANCE DÉFENSIVEéventuelle entre la France, l'Angleterre et l'Autriche, signée à Vienne, le 3 janvier 1815. — A. E., Traités. a) Instrument entre la France et l'Angleterresigné par Lord Castlereaghet le princede Talleyrand.Reliuremaroquinrougeaux armes du Roi. b) Rectificationpar le princeRégentau Palaisde CarltonHousele 24janvier 1815. Parcheminreliéen veloursrouge brodéor aux armes d'Angleterreavecsceau pendant dansboîted'argent. Usanttoujoursde « langagenoble », au seul nom de la légitimitéet du retour aux principes du droit public,Talleyrands'opposaitaux projetsde la Russieet de la Prusse mutuellementd'accord pour annexer à l'une la Pologne,à l'autre la Saxe. Devant l'obstinationd'AlexandreIer, Talleyrandcherchaet trouvadesappuisdansla méfiance 82 TALLEYRAND de l'Autricheet de l'Angleterre.La Francealla mêmejusqu'àfeindrede prendrequelquesmesuresmilitaires. Lestractationsaboutirentà la conclusionde la Conventiondu 3 janvier« quine pourra être communiquée par aucunedes parties contractantessansle consentement explicitedetous». A sonarrivéeauxTuileriesen mars 1815,Napoléonprit connaissance du document et en donnacommunication au TsarAlexandre. à Louis XVIII. Vienne, 4 janvier 1815.— 300. LETTREDETALLEYRAND A. E., Mémoires et documents, France 678, fol. 164-169. La signaturede la Conventiond'alliancedéfensiveavec l'Angleterreet l'Autriche amèneTalleyrandà célébrerson propretriomphe: « Maintenant,Sire,la coalition est dissouteet elle l'est pour toujours.La Francen'est plus isoléeen Europe...elle marchede concertavecdeuxdesplusgrandespuissances.» De ce succèsle Ministrerend grâces,aprèsla Providence,à quatrecauses: sesnotes à Metternichet Castlereagh,l'ouverturehabilementfaite auprèsdu Ministreanglais, le désintéressement affirmédela France,lesprétentionsde la Russieet dela Prusse. 301. LETTREDE LOUISXVIII à Talleyrand. Paris, 18 février 1815. — A. E., Mémoires et documents, France 679, fol. 89. Le Roi exprimesa satisfaction.Le Roi de Saxeconserveraune grandepartiedeses États : « Je regardecommeun miraclequ'étant aussipeu fondésque nousl'avons ni été, nous ayonspu lui sauverce qui lui en reste.» La Prussen'a ni Luxembourg, Mayence: « Ce voisinageeût étéfâcheuxpour le reposfuturde la France.» « Laissonsdoncl'épéedansle fourreau.» CependantLouisXVIIIréitèresondésirdevoirMuratquitterle royaumedeNaples, 302. FRÉDÉRIC AUGUSTE, roi de Saxe. Médaille laiton argenté de F. Detler. Repoussé. Diamètre 55 mm. — Vienne, Kunsthistorisches Muséum, Bundessamlung von Medaillen, Munzen und Geldzeichen, Inv. 784/1914/B. Leroide Saxe,qui s'étaitmontréunfidèlealliéde Napoléon,étaitdepuisoctobre1813 prisonnierà Berlin.Il obtintde se fixerà Presbourgoù il reçut, en mars 1815,une délégationcomposéede Talleyrand,Wellingtonet Metternichchargéede l'amener à sacrifier,pour sauverson trône, une partie de son royaume.Un traité en fixales limitesle 19 mai 1815. assemblées au Congrès de Vienne 303. DÉCLARATIONDES PUISSANCES contre Napoléon à la nouvelle de son départ de l'île d'Elbe. Vienne, 13 mars 1815. — Vienne, Haus-, Hof - und Staatsarchiv, Kongressakten Fasz. 3. Le Ier mars 1815Napoléon,s'échappantde l'île d'Elbe, débarquaitdansle Sud dela France.La nouvelleen parvenaitle 5 marsà Vienne;Talleyrandse flattéd'avoir LE RESTAURATEURDE LA LÉGITIMITÉ 83 provoqué« la déclarationfoudroyantecontrel'usurpateur» qui, le 13mars, proclamait Napoléon« horsdesrelationscivileset sociales,livréà la vindictepublique» et assurait le Roi de Francede l'appui de l'Europe. Le texte est signépar les plénipotentiaires deshuit puissancessignatairesdu traité de Paix, et pour la France, par Talleyrand, DalbergjLa Tour du Pin et Alexisde Noailles. — mars 1. n. 2 Vienne, DÉCLARATION, 13 1815. In-fol., (S. d.) p. 304. B.N., Impr., Fol. Lb45. 784 A. C'estTalleyrandlui-mêmequi, de Vienne,s'inquiéta de la diffusionen Francedu textede la Déclaration.«J'en adresse,écrit-ilau Roi le 14mars, des exemplairesaux préfetsde Strasbourg,Besançon,Lyon,Nancy, Metz et Chalons-sur-Marneavecinvitationde le faire imprimeret connaîtredansleurs départementsrespectifset aux préfetsvoisins.» 305. « M. TOUT A TOUS. » Gravure coloriée. 114x169 mm. — B.N., Est., Qbi. Talleyrandest occupéà rédiger la déclarationdu 13 mars 1815: « Les puissances déclarentqueNapoléons'estplacé horsdesrelationscivileset sociales», sousla dictéedu Diable,qui, debout derrière son fauteuil, lui parle en utilisantun cornet acoustique. Sousle trait carré : « Le Modèlede reconnaissanceau Congrèsde Vienne.» Estampedéposéeà la Bibliothèquele 20 avril 1815. 306. LETTREDELOUISXVIII à Talleyrand. Ostende, le 26 mars 1815. — Archives de Broglie. Autographe.— LouisXVIII quitta Paris, devantl'avancede Napoléon,le 19 mars à la nuit. D'Ostendeil justifie sa décisionauprès de Talleyrandet par lui auprès des puissances européennes: « On prétend que ma tête est nécessaireà la France. J'ai dû pourvoirà sa sûreté. Buonapartea pour lui la forcearmée, mais les coeurssont à moi.Lespuissancesne peuventdoncdoutercette annéedesvoeuxde la France.Voilà le texte; je m'en rapporteà vouspour la glose.» De Vienne,Talleyrand conseillaità Louis XVIII de quitter Ostende pour Liège, moinssusceptiblede faire croireà un projet d'embarquementhors du continent; lui suggéraitd'adresserune proclamationau peuple français; l'assurait de la résolution despuissanceseuropéennes. Cependant,de Paris, après avoir fait mettre le séquestresur ses biens, Napoléon envoyaplusieursmessagesà Talleyrandpour tenter de le gagnerà sa cause. 307. « DÉPART DU ROI le 20 mars 1815. » Aquatinte publiée à Paris chez Osterwald en 1815. 315x457 mm. — B.N., Est., QbI. Sousle titre, commentairede quatre lignes : « D'après lesdiversrapportsparvenus au Gouvernement dans la journée il fut convaincude l'entière défectiondes troupes. Ledépartdu Roifut en conséquencerésoluet il eut lieuversminuitun quart... » TALLEYRAND 84 308. ACTES DU CONGRÈSDE VIENNE. Traité du Congrès de Vienne, suivi de la copie des diverses conventions. Vienne, 9 juin 1815.— A. E., Traités. — Pl. XIII. Le règlement,qui mettaitfin au Congrès,fut signé,le 9 juin 1815à 10h du soir, dansl'ordre alphabétiquedesnomsen languefrançaise des par les plénipotentiaires paysparticipants. Lesprincipalesquestionssur lesquellesavaientportéleseffortsde Talleyrandtrouvaientun règlementprochede sesvues.La Saxesauvegardaitson existenceindépendant (cf.n° 302)et le roi FerdinandIV remplaçaitMurat sur le trône desDeux Siciles.Certes,le Tsar annexaitpresqueen totalitéla Pologne,maisl'alliancede l'Autriche,de l'Angleterreet de la Franceassuraitun appui contrela Russie. Quant au succèsle plusmarquant,qui était de redonnerà la Francesonrangdans le concerteuropéen,l'évasionde Napoléony portaitgravementatteinte. FÊTES ET CÉRÉMONIES DE PÉRIGORD.Peinture sur toile, par Gros. 309. DOROTHÉE,COMTESSE 680x575 mm. — Au comte François de Castellane. Dorothéeretrouvaità Viennesessoeurs,dontl'une,la duchessede Sagan,étaitla maîtressede Metternich,et touteune sociétéeuropéenneoù elleconnutsuccèsetamours. 310. BAL MASQUÉdans la salle des redoutes de la Hofburg à Vienne. Dessin colorié de Joseph Schûtz. 300x430 mm. — Vienne, Historisches Muséum der Stadt Wien. Modèledela gravuredeJosephSchutz,publiéechezAltaria(CabinetdesEstampes, Qd3). Lesfêtes,bals,redoutes,chasses,concertssesuccédaientjour aprèsjour encemois deVienne. d'octobre1814(cf.A. deLa GardeChambonas.Souvenirs duCongrès 1814-1815. Paris,1901).Le premierbal masquédansla salledesredouteseut lieu le 2. 311. FÊTE MILITAIREau Prater, le 18 octobre 1814. Gouache sur papier de B. Wigand. 1814. 214x340 mm. — Vienne, Historisches Muséum der Stadt Wien, Inv. 24. 957. Viennefêtaitle premieranniversaire de la victoirede Leipzig.La délégation française s'abstintd'y participer. 312. CARROUSSELPOUR LES ALLIÉS au Manège d'hiver. Aquarelle. 1814. 270x410 mm. —Vienne, Historisches Muséum der Stadt Wien, Inv. 23. 712. Modèlede la gravurepar C. Beyer,publiéeà Vienne,chez Altaria (Cabinetdes Estampes,Qd 3). LE RESTAURATEURLE LA LÉGITIMITÉ 85 et de sépia, par 313. LE PRINCE DE LIGNE. Dessin rehaussé de lavis — 1812. mm. Musée du Louvre, X 139 157 Isabey. Prague, juillet Cabinet des dessins (R.F. 3842). CharlesJoseph,prince de Ligne,né à Bruxellesen 1735,entra au servicedel'Autriche et se distinguapendant la Guerrede Sept ans. Il mourut à l'âge de quatre-vingtsans, le 13 décembre 1814,durant le Congrèsde Viennequi inspira à sa verve une phrase devenue historique : « Le Congrèsdanse et ne marchepas. » Il disaitde son ami Isabey : « C'est le Congrèsfait peintre. » EN TRAINEAUle 22 janvier 1815. Gouache de B. Wigand. 314. PROMENADE Landes1815. 158x241 mm. — Vienne, Niederösterreichisches museum, Inv. 3617. La maisonArtaria, à Vienne, a publié une grande gravure d'après une peinture de Fr. Phill.Reinholdmontrant l'arrivée des traîneaux à proximité de Schcenbrunn (CollectionDe Ridder). Le 22 janvier, la Cour proposa une promenadeen traîneau jusqu'à Schcenbrunn où fut donné l'Opéra « Aschenbrodel». Cette gouache représentele départ de la Hofburgpar la Josefsplatz. 315. VUEDELA PLACELOBKOWITZà Vienne. Aquarelle de J. Schuhfried. circa 1825. 145x214 mm. — Vienne, Osterreichisches Museum fur angewandte Kunst. 316. INVITATIONA LA CÉRÉMONIEcommémorative pour Louis XVI, célébrée dans l'église Saint-Etienne à Vienne, 21 janvier 1815. — Vienne, Osterreichisches Staatsarchiv, New Zev. Akten, K 20, 1815. Talleyrandeut l'initiative de cette cérémonied'hommageà LouisXVI qui amena dansla cathédralel'empereurFrançois,le Tsar, les rois de Prusse,de Bavière,etc. On prétenditmêmequ'il participa à la rédactiondu sermon. Dansla lettre au Roi, du mêmejour, il rend compte de la cérémoniequi devait, dansle « souvenird'un grand malheur, offrirune grandeleçon ». 317. INTÉRIEURDE LA CATHÉDRALESaint-Etienne de Vienne. Aquarelle. 706 X 520 mm. — Vienne, Graphische Sammlung Albertina. Pour la cérémoniecommémorativede la mort de Louis XVI, le 21 janvier 1815, Talleyrandavait chargéIsabeyde l'ornementationde la basiliqueet du cénotaphe. 3!8. MISSA PRO DEFUNCTISde Sigismond von Neukomm. 1815. — Nationalbibliothek. Vienne, Musiksammlung der Osterreichischen Le Salzbourgeois S. Neukomm(1778-1858)vint à Viennecommepianiste de Talleyrand en 1814.Cette pièce, qu'il composapour la cérémoniecommémorativede la 86 TALLEYRAND mort de Louis XVI, fut exécutéele 21 janvier 1815dans l'égliseSaint-Étienne, sous sa direction. Talleyranddemanda au Roi, pour Neukommainsi que pour l'architecteMoreau et pour Isabey,la décorationde la Légiond'honneur. 319. MESSEPOURLE REPOSDE L'AMEde Louis XVI à Vienne, le 21 janvier 1815. Gravure anonyme coloriée. 1815. 197x247 mm. — Vienne, Historisches Muséum der Stadt Wien, Inv. 110. 508. — B.N., Est., 320. CARÊME. « Le pâtissier pittoresque », Paris, 1815. Le 17, in-4°. 125 planchesgravéespar Normand d'après des dessinsde Carême- Ce sontdes modèlesde piècesmontées,toutes à sujetsarchitecturaux. On ne connaîtavec certitudeni la date de naissance(1782ou 1784)[nicellede la mort (mars 1832ou janvier 1833)d'AntoninCarême,qui fit de l'hôtelde larue Saint-Florentin« le sanctuairede la cuisinemoderne ». Talleyrandorganisa,grâce ». Carêmeavaitdébutéà seize à lui, des « solemnitésgastronomiques quasi-féeriques ans chez le pâtissierBailly,rue de Vivienne,où il était plus spécialementchargéde l'exécutiondes piècesmontées,« temples,arcs de triompheen nougat,sucre,crème et biscuit », qui figurèrentsur la table du Premier Consul,sur cellesde Cambacérès et de Talleyrand.Plus tard, Carêmedevint « chefdu servicede bouche» du Prince furent et le restadouzeans avecdes intermittences,au coursdesquellessesbonsoffices mis à la dispositiond'illustresétrangers,ambassadeurset souverains,en particulier, du Tsar en 1814.Talleyrandl'emmenaà Vienne,la mêmeannée.Carêmeet sesmarmitons contribuèrentau faste des réceptionsdu palais Kaunitz. Talleyrandaurait déclaré à Louis XVIII en prenant congéde lui pour se rendre au Congrès: « Que Votre Majestéveuillebien me croire,j'ai plus besoinde casseroles que d'instructions écrites. » Lucien Tendret affirmemême que Talleyrand « a souventdû sessuccès aux savantescombinaisonsde Carême». Le grand cuisinierfréquentaitle Cabinetdes Estampeset était ami de l'architecte Fontaine,ce qui expliquele style de sespiècesmontées. Voir les Élogesprononcésà l'Académiedes Gastronomes: Talleyrand, par Simon parJean Marie, Arbellot,1939.AntoninCarême, par EdmondChaix 1949et Cambacérès, 1951. 321. LE CONGRÈSvu PAR LESPORTUGAIS.Gravure coloriée. Paris, 1822. 184x303 mm. — A M. Charles Davost. par le Congrèsde Vienne. Estampedans le styledescaricaturesinspirées Lesproposattribuésaux diverspersonnages— parmilesquelsle Pape,LouisXVIII, Wellington,etc. — sont en portugais. VII REPLI LE MINISTÈRE ET ATTENTE TALLEYRAND A Paris, Fouché menait le jeu. Chef du pouvoir provisoire, il s'imposait à Wellington et à Louis XVIII. Talleyrand, qui s'attardait à Vienne, serait-il, cettefris, pris de court ? Le Roi, cependant, à qui il ne ménageait pas ses conseils dans un long Mémoire, le nomma président du Conseil des ministres; Fouché était ministre de la Police. Ce gouvernement, sur qui retombait l'odieux de l'occupation étrangère, souleva l'hostilité, n'obtint aucun adoucissement aux exigences des Alliés. Refusant à signer le traité de paix proposé, Talleyrand remit sa démission dès septembre 1815. 322. « THE BATTLEOF WATERLOO »... Gravure en couleurs de W. Heath et R. Reeves publiée à Londres le 4 juin 1817. 364X542 mm. — B.N., Est., collection Hennin, n° 13751. Au centrede l'image, les cuirassiersfrançais de la brigade de Milhaudsont attaqués de trois côtésà la fois par la brigade anglaise de Somerset.On remarque, au premier plan, à gauche, un blessé que transportent un Anglais et un Écossais.Cette image estdédiéeau LieutenantgénéralHenry William Paget,marquis(futurLord) d'Anglesey et comte d'Uxbridge, qui commandait la brigade de Somersetet perdit sa jambe à Waterloo.Elle fut, on le sait, enterrée dans un jardin de Waterloo, et, un an après, on lui élevaun monument. 323. WELLINGTON, en uniforme de field-marshal, peinture anonyme. Paris, 1816. — Au duc de Wellington, Stratfield Saye House, Berkshire (Angleterre). Ce tableau fut peint pour Lord Stuart de Rothesay, dont les héritiers le cédèrent au duc de Wellington.— Voir Connaissance desarts,n° de novembre 1964,p. 110. 88 TALLEYRAND 324. RAPPORT FAIT AU ROI pendant son voyage de Gand à Paris, juin 1815. — A. E., Mémoires et documents, France 678, ff. 332-356. Le 23juin, cinqjoursaprèsWaterloo,TalleyrandrejointLouisXVIII à Mons. Commeil l'avaitfait pourle Conseilexécutifprovisoire(cf. n° go) et pourle Directoire (cf.n° 114),Talleyrandremitau Roiun longmémoiresurla situationdela France qui, d'une part, résumeles travauxdu Congrès,et, d'autre part, suggèrelesmoyens de remédieraux erreursdu gouvernement. Lecompte-rendu delamissiondeViennen'estqu'élogedela politiqueextérieure dela Restauration.Faussantquelquesdonnées,aggravantcertainesdifficultés,Talleyrand brosse,pour l'histoire,un tableaude grandstylequi met en valeurla justessedesvues, la sagessedes moyens,le succèsfinalde l'action menéedepuisl'armisticedu 23avril. Cependant,le devoird'un ministredes Relationsextérieuresest, aussi,d'informer le Roisur l'opinionqu'inspireà l'étrangerla politiqueintérieuredu pays.Parcebiais, de Talleyrandexprime des critiquessévèrespour les faiblessesdu gouvernement LouisXVIII. « Silesabusdu pouvoirl'emportentsurlesavantagesqu'il peutprocurer, on est conduità regarderla légitimitécommeune chimère.» A l'avenir,desgaranties serontnécessairesquant à la libertéindividuelle,à la libertéde la presse,à l'indépendancejudiciaire,à la solidaritédansl'exercicedu pouvoir,à l'exclusion« d'autrespersonnesque lesresponsables danslesconseilsdu Souverain». en 1815 ». Gravure colo325. « GRANDE CROISADEDES IMPUISSANTS riée. 215x360 mm. — B.N., Est., QbI. Escortésde cosaquesqu'on aperçoità l'arrière-plan,les Alliésse dirigentà cheval verslesoleildeFrance.Ilschevauchentà deuxsurlemêmecheval,leTsaret l'empereur d'Autricheen tête,suivisde Wellingtonetdu roide Prusse,puis duducet deladuchesse d'Angoulême,et enfinLouisXVIII, qui s'accrochecommeil peut au cosaquedontil partagela monture. Estampedéposéeà la Bibliothèquenationalele 28 avril 1815. 326. LE ROI AUX FRANÇAIS.Donné à Cambrai le vingt-huitième jour du mois de juin de l'an de grâce 1815 et de notre règne le vingt et unième. Signé : Louis et plus bas par le Roi, le ministre secrétaire d'État des Affaires étrangères. Signé : le prince de Talleyrand. (Paris) impr. de Le Normant (s.d.). In-8°, 4 p. — B.N., Impr., 8° Lb48. 2742. TalleyrandavaitrejointLouisXVIII à Cambrai.Il rédigeaet contresigna laproclamationqui devaitrassurerles espritspar un certainaveu des erreurscommises, par les garantiesajoutéesà la Charteet par la promessedé pardonaux Françaiségarés. 327. EXTRAITDU MONITEURdu lundi 10 juillet [1815]. (Paris), impr. de Chaignieau (s.d.). In-4°, 4 p. — B.N., Impr., 4° Lb 48. 2719. Le lendemaindu retourdu Roià Paris,uneordonnanceroyaleconstituaitle ministère : le princede Talleyrandétait nomméprésidentdu Conseildesministreset secré- REPLI ET ATTENTE 89 taired'État desAffairesétrangères.Fouché,qui avait traité avec Wellington,en tant que présidentde la Commissiondu Gouvernement,et avait su le persuaderde son influence,fut nomméà la Police. L'ordonnanceprécisaitque le Conseildes ministresétait réservéaux « seulsministres ayantdépartement» ; ilétaitcrééun Conseilprivé.Cecirépondaitau désirde Talleyrand d'affaiblirl'influencedu comted'Artoiset de sesfils. Maisdansun pays où se déchaînaientles passionspolitiques,Talleyrandse heurtait à de trèsviveshostilités. 328. RAPPORT AU ROI sur la situation de la France et sur les relations avec les armées étrangères fait dans le Conseil des ministres, le 15 août 1815, par le duc d'Otrante ; deuxième rapport fait au Roi, le 25 août 1815, et troisième rapport du duc d'Otrante, suivi du Discours de démission des derniers ministres, le prince de Talleyrand portant la parole. Paris, 1815. In-8°, 75 p. — B.N., Impr., 8° Lb 48. 2809. Lesrapportsdu ministredela Policefaisaientun tableaufortsombredel'état d'esprit du paysexaspérépar les exigencesdes arméesétrangères.Ces rapports, confidentiels, furentpubliéset Talleyrandy trouva prétextepour exclureFouchédu Cabinet. Six joursaprès,il devaitlui-mêmecéderla place à un autre gouvernementprésidépar le ducde Richelieu. 329. NOTE DE DALBERG à La Besnardière [20 septembre 1815]. — A. E., Mémoires et documents, France 672, fol. 141. Vis-à-visdes Alliés,LouisXVIII et son ministrese trouvaienten positionbien plus difficilequ'à la PremièreRestauration.Talleyrandn'était guère écoutéquand il prétendaitque seulNapoléonavaitété vaincu,non la France. Lesexigencesdes Prussiens, la froideurd'Alexandre depuis le Congrèsde Vienne, la ténacité de Wellingtonà obtenirla restitutionde touslesobjetsd'art neselaissaientpasentamer.Le 20septembre, lesAlliésadressaientau Roiun projetdetraité dontlesconditionsétaientdures.Dalberg, collaborateurde Talleyrand,laissa, à ce sujet, à La Besnardière,fonctionnaireaux Affairesétrangères,une courtenote significative: « Voiciles propositionsdes Alliés. LeRoidoitlesentendrecesoir à neufheures.Il enfaut deuxcopies.M. de T[alleyrand] vousprie de les faire faire par les bureaux.Je viendrailes prendre avant 9 h. Faites vos réflexions» et Dalbergsuggère : « Je ne peux pas signer de tellesconventions. Il n'y a ni Franceni Roi aveccela. » Il n'y eut plus, en tout cas, de ministèreTalleyrand. Le 24 septembre,commele Ministreexprimaitau Roi sa répugnanceà signerun tel texte, Louis XVIII le prit au motet lui accordason congé. 330. AMPLIATIONDE LA NOMINATIONdu prince de Talleyrand comme Château des Tuileries, 28 septembre 1815. grand chambellan. — Au duc de Talleyrand. L'ampliationest signéepar Vitrolles.Le Prince reprenait le titre qu'il avait reçu autrefoisde Napoléon,avecun traitementde cent millefrancs. TALLEYRAND 90 du prince de Talleyrand comme 331. AMPLIATIONDE LA NOMINATION ministre d'État. Château des Tuileries, 28 septembre 1815. — Au duc de Talleyrand. Tousles ministresdémissionnaires bénéficièrentdes titres honorifiquesde ministre d'État et de membredu Conseilprivé. TALLEYRAND FACE A SON PASSE Le prince de Talleyrand, éloigné des affaires, devint plus quejamais la cible desjournalistes et des caricaturistes ; il en arriva à perdre son sang-froid. On lui opposait son passé : il voulutle présenter lui-mêmeà l'histoire enécrivant ses Mémoires. 332. « L'HOMMEAUX 6 TÊTES». Gravure coloriée. 250x223 mm. — B.N., Est., Tf mat. 8. — Pl. IX. Caricaturede Talleyrand,dont le costumeest à la fois,celuid'un évêque,d'un grand chambellande l'Empireet d'un ministrede LouisXVIII, tandisque troisde sessixtêtesportent,respectivement, la mitrede l'évêquedel'AncienRégime,lacalotte du députédu clergéauxÉtatsgénéraux,le chapeauà plumesdu ministredu Directoire qui crie : « vivele PremierConsul.! » et qui tient de sesmainsune crossed'évêque et del'autreunegirouetteà troishélices.On remarquesonpiedbot.A gauche,à l'intéeten rieur du trait carré,la signature: « E+ + + + + » (peut-êtreEugèneDelacroix), haut, à droite: « n° 5 ». Extraitdu n° 2 (15 avril 1815)du NainJaune,revue satiriquedont le texteétait accompagnéde gravurescoloriées.En 1831,une lithographieintitulée« Un desplus beauxcaractèresdusiècle!!! » (Est.,Qbi) reproduiracettegravuredontellemodifiera, toutefois,certainsdétailspour, en quelquesorte,la compléter.Talleyrandcrieraaussi « Vivela Convention! » « ViveLouisXVIII ! » « ViveCharlesX ! » « ViveLouisPhilippe! ». Enfin,il tiendraà la main,au lieud'une girouette,une pancarteportant les mots : « Chartesrevues,corrigées,augmentéesou diminuéesau désirdeschefs d'établissement pourlesquelson a toujourstravailléavecfidélité.» DESGIROUETTES OUNOS contemporains peints d'après 333. DICTIONNAIRE eux-mêmes, ... par une société de girouettes. Seconde édition... Paris, A. Eymery, 1815. In-8°, 491 p. — B.N., Impr., 8° Lb48. 82 A. P. 446.Talleyrand-Périgord. Lenomestsuivide 12girouettes,commeceluideFouché. REPLI ET ATTENTE 91 334. NÉCROLOGIE.Journal de Paris —politique, commercial et littéraire. N° 153. Samedi 1er juin 1816. B.N., Périodiques, gr. fol. Lc 2. 81. Len° du Ierjuin donneune pageanticipéedu «Journal de Parisdu samedi1erjuin 1840». Talleyrandy fait l'objet d'une mordantenotice nécrologique: « C'était un petithommede beaucoupd'espritque lescirconstancesavaientsingulièrementgrandi... îl est mort dans la retraite à laquelle il s'était condamnélui-mêmed'après l'avisdes meilleursmédecinsde la Cour. » — 335. MÉMOIRESDE TALLEYRAND. B.N., Mss., n. acq. fr. 6360-6363. Quatre volumesreliés en peau de truie comptant respectivement501, 505, 501, 443pages.Sauf deux feuilletsautographes(cf. n° 101),le manuscritest entièrement dela mainde Bacourt.Deuxnotesde la duchessede Dino, datéesde 1855et de 1857, et une note de Bacourtdu 20 janvier 1863authentifientla copie comme« la seule copiecomplèteet fidèledes Mémoireslaisséspar le prince de Talleyrand-Périgord». Dansun codicilleà son testament,du 17mars 1838,Talleyrandavait confiéses papiers et écritsà la duchessede Dinoet demandéun délaide trenteans aprèssondécèspour la publication.Après la mort de la légataire et de Bacourt, avant le délai prescrit, la missionrevint à Paul Andral et à Me Chatelainqui chargèrentle duc Albert de Broglied'éditer la copie (1892-1893).Pour couper court aux vivescontroversesqui s'élevèrentalors sur l'authenticité du texte, le duc de Brogliedéposa le manuscrit à la Bibliothèquenationale,le 11avril 1892. Talleyrandn'a pas voulu donnerlui-mêmede titre à son oeuvre: « Je ne puispas car ma vie et mes relationss'y aperçoiventle moins que je l'appelermes Mémoires, surlesaffairesdemontemps...aurait quelquechose peux.Donnerle titre de Mesopinions de trop décidépour être à la tête de l'ouvraged'un hommequi à, autant quemoi,douté danssa vie. » L'oeuvren'est pas homogène.On peut y distinguer: 1°) deuxétudes,l'une sur le duc de Choiseul(cf.n° 30), l'autre surle ducd'Orléans; 2°) les Mémoires proprementdits qui vont du récit de l'enfanceà la démissionde septembre1815.La conclusionde cessouvenirs(volume3, p. 202)que l'auteur pensait cloreavecla findesa carrièrepolitiqueestdatéede Valençay,août 1816: « La postérité porteraun jugement plus libre et indépendantque les contemporainssur ceux qui, placéscommemoisur le grand théâtre du monde,à une des époquesles plus extraordinairesde l'histoire, ont droit pour cela mêmed'être jugés avec plus d'impartialité et plus d'équité. » 3°) le Récit de l'activitédiplomatiquemenéede 1831à 1834avecl'éditionde trentequatredocuments(cf.n° 402). Les Mémoires proprementdits semblentavoir été écrits dans les années 1812-1813, puis1815-1816. 336. MAXIMESET PENSÉESPOLITIQUES.— Archives de Broglie. Feuilletsautographes.— Talleyranda noté maximeset penséestouchantà la politique.Citonsentre autres : « Il est d'un mauvaispolitiquede ne savoirpointperdre. » 92 TALLEYRAND « Les traités sont l'arme avec laquelle ont vaincu, souvent,les grandsguerriers de nosjours. » « On n'est pas seulementesclavelorsquel'on porte des fers, mais on l'est quand on est obligéde recevoirsa substanced'un autre. » « Sousun nomou sousun autre, nos guerressonttoujoursavecl'Angleterre.» « Il ne faut pas qu'un État soit puissantpour être à craindre; il suffitqu'ilpuisse le devenir.» « Chaquepuissancea des limitesphysiqueset politiquesdans lesquellessonintérêt la forcetoujoursà rentrer; quand on sortde là, on se place dans le hasardoudansles » délicesde l'imagination.La politiqued'imaginationchange; elle estmomentanée. « Lesalliancesne sont plus propresaux familles; il faut que l'allié d'un Roisoit aussil'allié de son peuple.» 337. EXTRAIT DES MÉMOIRESde M. le duc de Rovigo concernant la catastrophe de M. le duc d'Enghien. Paris, Ponthieu, 1823. In-8°, 68 p. — B.N., Impr., 8° Lb 43. 293. La publicationdu Mémorialde Sainte-Hélène avait ramené l'attentionde l'opinion sur l'exécutiondu duc d'Enghien.Attaqué dans la presse,Savary, duc de Rovigo, se mettaitfortementen causela responsabilitéde Talleyrand: « les vraiscoupables pavanentsousleshautesdignitésdontilssontrevêtus.» — XVIII MINUTE DE LETTRE DE TALLEYRANDà Louis [1823]. 338. Archives de Broglie. Talleyrandréagitvivementà la brochurede Savaryqui mettaiten causesa responsabilitédansl'assassinatdu duc d'Enghien.Il en appelleau Roi dansune longuelettre: « Je n'apprendrai rien à Votre Majestéen lui disant que j'ai beaucoupd'ennemis. J'en ai auprèsdu thrône,j'en ai loin du thrône. » Il demandejugementet enquête de la Chambredes Pairs pour le défendredes attaques « de cet ancienministrede l'Empereur,le seuldont je n'osemêmepas prononcerle nom devantvous...On poursuit en moilesjournéesdu 30 mars 1814et du 13 avril 1815,journéesde gloirepour moi, de bonheurpour la France». Le Roi décidaque l'affairedevaiten resterlà et se contentad'interdireau ducde Rovigol'entrée du châteaudesTuileries. 339. COUR ROYALE. CHAMBRE DES APPELS de police correctionnelle. Précis de ce qui a été dit principalement par M. de Maubreuil, séance du 29 août 1827. (Paris), impr. de Guiraudet (s.d.). — B.N., Impr., 8° Lb 49. 690. A la sortiede la cérémoniecommémorative de la mort de LouisXVI qui, en 1827, eut lieu le 20 janvier,Talleyrandreçut publiquementun souffletet tombaa terre. Le Ier février,il reprenaitsa place à la ChambredesPairs. L'auteur de l'attentat, Marie Arnaud, comtede Guerry-Maubreuil,marquisd'Orvault, jugé en févrierpar la Chambrecorrectionnelle,déclara avoir vouluse venger REPLI ET ATTENTE 93 du Prince, qui, en 1814, lui aurait donné la missionsecrèted'assassinerNapoléon etsafamillecontre200000F de renteset le titre de duc. Condamnéà cinq ans de prison, Maubreuil fit appel. Sa peine fut réduite à deux ans et l'affaireclosele 29 août 1827. — RÉDACTEUR du mars Archives AU Constitutionnel NOTE [23 1828]. 340. de Broglie. du 22 mars, faisantétat d'une action du gouvernement Un articledu Constitutionnel, britanniquepour « fairerentrerauxaffairesM. le princede Talleyrand», commentait: « Espéronsque la Franceest pour jamais délivréede ministresqui ne saventprendre dedécisionsque suivantlesinstructionsde Londresou de Saint-Pétersbourg.» La riposteest vive: « Je ne saisni ne veuxsavoirquel estl'auteur de l'article mais, ou il doit être extrêmementjeune, ou il a singulièrementnégligé de s'instruiredes événementsdes quinze dernièresannéess'il ignorequ'il y a, bientôt, treizeans queje me suis retiré des affaires,uniquementpour ne point acquiesceraux exigencesdes que la situationde la Franceait paru les rendre. étrangersquelqu'irrésistibles Danstout le coursde ma vie publiquequi n'a pas laisséd'être longue,j'ai consulté avanttout (et jusqu'à présent personnen'avait osé dire le contraire) les intérêts de monpaysparmilesquelssa dignitém'a toujoursparu tenir le premierrang. » A LA CHAMBRE DES PAIRS Talleyrand prit plusieurs fois la parole à la Chambre des Pairs. S'opposant au il y défendit des causes libérales, en particulier la liberté de la presse. gouvernement, 341. LETTRE DE TALLEYRANDà [Bertin de Vaux]. Valençay, 11 août [1820]. — Au duc de Talleyrand. L'assassinatdu duc de Berryavaitrenforcéla réaction.L'avenirpréoccupeTalleyrand qui exposesa penséesousune formepeu claire : « Dansla situationoù se trouventla France,l'Europe et presque toutes les têtes humaines, il faut établir une nouvelle èreet partir de là. Pour fairece queje demande,il faut que Bonapartesoit le dernier roi de l'ancienrégime.La troisièmerace finitlà. Un nouvelordrede chosescommence avecla mêmemaisonde Bourbonqui a si longtempset à plusieursépoquessi glorieusementrégné. » 342. COUR DES PAIRS. Affaire du 19 août 1820. Paris, Impr. royale, 1821. 3 vol. in-4°. — Au comte François de Castellane. Exemplairedu prince de Talleyrand portant des annotationsde sa main. — Au début de 1820,diversesorganisationsrépublicaineset bonapartistespréparèrent un TALLEYRAND 94 mouvementinsurrectionnelqui devaitéclaterle 19 août. Le complotfut découvert par la police. exécutantssubalternesfurentdéférésdevantla ChambredesPairs Soixante-quinze qui lesjugea sanssévérité.Talleyrandécrit, en margede son exemplaire,le nombre de voixqui sesontprononcées« pour l'accusation; horsde cause; complicité». 343. OPINIONDE M. LE PRINCEDE TALLEYRAND,pair de France, contre le renouvellement de la censure [séance du 24 juillet 1821]. Paris, Baudouin, 1821. In-8°, 11 p. — B.N., Impr., 8° Le 61. 60. Sonoppositionau secondministèreRichelieuamenaTalleyrandà intervenirplusieurs foisà la Chambredes Pairs.Il prit parti contrele projet du ministèrede maintenir la censure. Son discoursdéveloppedeuxidéesfondamentales: « La libertéde la presseet une nécessitédu temps; un gouvernements'exposequand il refuseobstinémentet trop constilongtempsce que le tempsa proclaménécessaire.» Le méritede l'Assemblée tuantefut d'établirles réformesqu'exigeaienten 1789les nécessitésdu temps.Que le gouvernementse méfie: « De nosjours, il n'est pas facilede tromperlongtemps. Il y a quelqu'unqui a plus d'espritque Voltaire,plus d'espritque Bonaparte,plus d'espritque chacundesDirecteurs,quechacundesministrespassés,présentsetà venir: c'esttoutle monde.» 344. DISCOURSDE M. LE PRINCEDE TALLEYRAND,pair de France, sur le projet de loi relatif aux délits de la presse [prononcé dans la séance du 26 février 1822]. Paris, Librairie nationale, 1822. In-8°, 8 p. — B.N., Impr., 8° Le 61. 68. Le ministèreVillèle,qui avait remplacé,en décembre1821,le ministèreRichelieu avaitretiréle projetsurla censure,maisdéposaun projetde loisurla policedesjournaux.Talleyrandprit la paroleà la ChambredesPairs: « Je voteavecM. de Malesherbesle rejet de la loi. » LE PRINCEDE TALLEYRAND,pair de France, sur le en réponse au discours du Roi à l'ouverture de la du lundi 3 février 1823. Paris, Baudouin, 1823. B.N., Impr., 8° Le 61. 93. le En juillet 1822,un coup de forcemilitaireen Espagneavait tenté de renverser libéralimposéau roi FerdinandVII, depuis1820.Sonéchecaccentua gouvernement le pouvoirdela gauche.Montmorency,Chateaubriandet le parti royalistepoussaient à l'interventionfrançaiseen Espagne.Malgrélesréticencesde Villèle,le Roiannonçait sa décisiondansle discoursdu Trône du 28janvier 1823: « Cent millehommescommandéspar un prince de ma famille...sont prêts à marcherinvoquantle Dieude SaintLouispour conserverle trône d'Espagneà un petit filsde Henri IV, préserver cebeau royaumede saruineet le réconcilieravecl'Europe.» 345. OPINIONDE M. projet d'adresse session, séance In-8°, 11 p. — REPLI ET ATTENTE 95 L'éloquencede Talleyrands'emploieà détournerle gouvernementd'un tel projet. Sefaisantfort de la disgrâceque lui avait valu l'attitude, égalementhostile,qu'il avait opposéeà de semblablesprojetsde « celui qui, il y a seizeans, gouvernaitle monde », il prêchela paix, le respectde l'indépendancedesnations : « Quelssinguliersréformateurs, quels étranges Lycurguesque cent mille soldats bientôt suivis de cent mille autres» ; il perce lesintentionssecrètesde ce don-quichottismepolitique« il faut faire en Espagnece que l'on n'a pas pu faire en France, la contre-révolution» ; il évoque le souvenirde la captivitéde Ferdinand VII à Valençay. L'expédition,commencéeen avril 1823,se termina triomphalementpar la libération de FerdinandVII après la prise de Trocadéro. GRAND CHAMBELLAN DE LA RESTAURATION Le prince de Talleyrand remplit ses fonctions de grand chambellan auprès du Roi Louis XVIII, en particulier à l'occasion de sa mort, et il participa aussi, à ce titre, au sacre de Charles X. de Bénévent, 346. « CHles MAce TALLEYRAND-PÉRIGORD, Prince Pair de France, Né à Paris, en 1754. » Gravure Grand-Chambellan, de Bocourt d'après Mallard, dans un médaillon circulaire, vers 1820. Diam. 133 mm. — B.N., Est., N2. Charles-Mauriceen buste, de trois quarts à droite. — Cette gravure est la copie d'une autre, datant de l'Empire. Ici, sur le costumedu grand chambellan,les abeilles ont été remplacéespar des motifsdécoratifset les ordres impériaux transformésen décorationsroyales. 347. TALLEYRANDpar Mlle Godefroid, d'après Gérard. Photo Giraudon (détail). — B.N., Est., N. C'estune copie sur laquelle beaucoup de détailsont été mis à jour. Des broderies d'or ont été ajoutéessur les bords de la redingote,ainsi qu'au col et aux manches. Les décorationsont été modifiées: Talleyrand porte le grand cordon de la Légion d'honneursur sa redingoteet non plus dessous.Sur la plaque de cet ordre, Napoléon a été remplacépar Henri IV. Enfin,Talleyrandporte le collierde la Toisond'or. C'est, avec descouleurslégèrementdifférentes,la tenue de grand chambellan. Mlle Godefroid(1778-1849)était l'élève préféréede Gérard, chez qui elle habitait, étant égalementliée avecsa famille.Peut-êtrece tableau a-t-il été exposésousle nom de « Portraitde Mr le prince de B. » au Salon de 1824. 96 TALLEYRAND 348. LETTRE DE TALLEYRANDà Louis XVIII. Paris, 22 novembre 1816. — Archives de Broglie. Minute autographe.— Talleyrands'aigrissaitdansl'inactionet jugeaitdurement le déchaînement dela réaction.Allantjusqu'às'oublierdanslessalonsde l'Ambassadeur d'Angleterre,il y parla insolemmentdu Cabineten présencedu ministrePasquier. Le Roi, averti,prit en Conseildesministresla décisiond'interdireau grandchambellanl'entréedesTuileries: «J'obéiraià l'ordredeVotreMajesté», répondle Prince, « j'y obéiraiavecdouleur.» La sanctionfut levéequatre moisaprès. 349. LETTRE DE TALLEYRANDà Lord Castlereagh. 6 décembre 1816. Traduction d'une lettre imprimée dans le Times du 11 janvier — A M. Michel Missoffe. In-fol., piano. 1817. Talleyrandvoulut effacerle mauvaiseffet de l'incidentde l'Ambassaded'Angleterreauprèsde l'opinionanglaiseà laquelleilétaitsensible.Il écrivitaussià Wellington. — mm. H. buste en Louis marbre Pradier, 510 XVIII, 1824. par 350. Musée de Versailles (M. V. N° 484). Salonde 1824. à Van Praet, directeur de la Bibliothèque 351. LETTRESDETALLEYRAND — B.N., Mss. fr. 12773, ff. 106 et 108. royale, 9 septembre 1824. Signatureautographe.— Talleyrandprie Van Praet de bien vouloirlui prêterla des desordonnances dela maison deFrancede PierreBardinainsi que le Recueil Généalogie roisdeFrancededu Tillet.Il désirefairedesrecherchessur l'officede grandchambellan. » Gravure anonyme, MOMENTS. 352. « S. M. Louis XVIII ASESDERNIERS — B.N., Est., Qb 1. mm. à chez 200 X Paris, Cereghetti. 276 publiée Sousl'image,commentairede septlignes. Cetteestampea été déposéeà la Bibliothèque,le 14octobre1824. Audébutdu moisde septembre,la santédu roi donnales plusgrandesinquiétudes. TalleyrandallaitsouventauxTuileries.Sesfonctionsde grand chambellanl'appelèrent à assisterà l'administrationdesdernierssacrementset à resterau chevetdu Roijusqu'à sa mort, le 16 septembre. 353. LETTRE CLOSEDU ROI au prince de Talleyrand. — Au duc de Talleyrand. 30 janvier 1825. La lettre est contresignéepar le duc Doudeauville.CharlesX annonceau grand chambellanqu'il seferasacrerà Reimsau moisdemai.Talleyrandn'avaitrienà attendre du nouveauRoi, dont l'entouragelui était desplus hostiles, REPLI ET ATTENTE 97 354. RELATIONDU SACREDE CHARLES X contenant en outre du récit détaillé des cérémonies et fêtes... un état exact de toutes les personnes que leurs fonctions et la volonté du monarque ont appelées à Reims... par Alexandre Le Noble. Paris, Pochet, 1825. In-8°, 112 p. — B.N., Impr., Réserve 8° Lb 49. 243. aux armesde CharlesX, provenant Exemplaire,avec une reliure maroquinrouge dela bibliothèqueparticulièredu Roi. — Talleyrandestcitécommegrand chambellan entête du troisièmeservicede la Maisoncivilede CharlesX. C'était, le 29 mai 1825, le troisièmesacreauquel il assistait. 355. « SACRE DE CHARLES X à Reims, 29 Mai 1825. » Gravure de Dien d'après le tableau de Gérard. 322x493 mm. — B.N., Est., Ef 223 a, tome 2. servantde grillepermet d'identifierles principauxpersonnages(TalleyUnFac-simile rand porte le n° 12). deVersailles, PI.dela Galerie historique publiéepar Gavard,sérieVIII, section1, n°971. « On avaitcommandé(à Gérard)letableaudu sacreduRoiCharlesX. Sonintelligence dutreculerdevantune pareilletâche. Il n'y avaitlà rien que d'artificielet de théâtral. (...) Il hésita, puis accomplitcourageusementsa mission,maisil fit une oeuvrepâle, et, ce qui dut lui coûter, dépourvued'intérêt. Le tableau, qui parut au Louvre (au Salonde 1827)à une époque où le gouvernementde la Restaurationdevenaitde jour en jour plus impopulaire,eut peu de succès.On y retrouve cependant des qualités de composition,et la spirituellegravurequ'en a donnéeM. Dienfait ressortirl'habileté d'arrangementet l'heureusedistributiondes groupes. » A. Viollet le Duc le Jeune, Gérarden tête de la Correspondance deFrançoisGérard,publiéepar Henri Gérard, François Paris,1867. La toiledu Sacre fut lacéréeen 1830,puis restaurée. Elle est conservéeau Musée de Versailles. VIE PRIVEE de Talleyrand-Péri356. TITRE DE DUC accordé à Charles-Maurice gord par le décret du 10 novembre 1815. Signé : Ferdinand. Naples, 14 janvier 1816. — Au duc de Talleyrand. Velin.Reliuremaroquinrouge aux armesde FerdinandIer, roi desDeux Siciles.— Ferdinandmarquait sa reconnaissancepour l'action de Talleyrand au Congrèsde Vienneen faveur de sa restauration et lui accordait le titre de duc avec une rente annuellede 60000 francs.L'année suivante,il attribuait au titre de duc le nom de la petiteîlede Dinoque porterait,dèsà présent,le neveuet héritier du Prince,Edmond de Périgord.Dorothéede Périgord,plus tard duchessede Courlande,princessede Sagan,restaconnuedansl'histoiresousle nomde duchessede Dino. 98 TALLEYRAND à l'amiable entre le prince et la prinDE SÉPARATION 357. CONVENTION cesse de Talleyrand. 27 décembre 1816. — B.N., Mss., N. acq. fr. 24346, ff. 85-86. Signaturesautographesde Talleyrandet de sa femme. Le séjourde Talleyrandà Vienneen compagniede sa nièceavait marquéla séparationde faitentrelesdeux époux.La princessede Talleyrandvivaità Londresouà Bruxelles,passaitl'été dans la propriétéde son mari à Pont-de-Sains.Dorothéede Périgordpoussaitson oncleà payer une rente à la Princessepourvuqu'ellevécutà l'étranger. Par une conventionamiableles deux parties s'engagentà choisirdes domiciles séparéset à éviterde fréquenterla mêmesociété.Le Prince,sousréservede l'observation de ce contrat,garantità la Princesseune pensionannuellede 30 000francs. 357. bis ANNE, DUCHESSEDE COURLANDEet de Semigalle, — Collection particulière. mm. Grassi. 275x207 par Cité par Foumier-Sarlovèze, op.cit. peinture, —A Prud'hon. D E DUCHESSSE DINO. Portrait, DOROTHÉE, par 358. M. Jean Morel, collection du château de Valençay. — Pl. X. DE COURLANDE. Valençay, 14 octobre 1818. 359. LETTREDE LA DUCHESSE — A M. Michel Missoffe. La duchessede Courlandefaisaitde longs séjoursau châteaude Lobikaudansle de où elle recevaitune très abondante correspondance duché de Saxe-Altenbourg Talleyrand.Elle vint, en cetteannée 1818,passerl'été à Valençayoùle Princeresta les jusqu'en novembre.Elle vante les distractionsqu'elle y trouve, les promenades, chasses,la bibliothèque« trèsriche ». 360. PAULINEDE PÉRIGORD,portrait en pied, par Dubuffe. Huile sur toile. 2,14x1,46 m. — Collection du château de Rochecotte. — Pl. XI. Paulinede Périgordnaquit le 29 décembre1820alorsquesesparents,quivivaient, depuisplusieursannées,séparés,avaientrepris,pour quelquetemps,la vie commune. Ledoutesubsistesur la filiationde Paulinequi pourraitêtre la fillede Talleyrand. Quoiqu'il en soit, son grand onclel'entoura toujoursd'une tendreaffectionet fut, à la fin desa vie, sensibleà sa piétésincère. Paulinede Périgordépousa,le 10 avril 1839,le marquisBonifacede Castellane; veuveaprès moinsde dix ans de mariage,elle s'attacha au châteaude Rochecotte où ellemouruten 1890. REPLI ET ATTENTE 99 TALLEYRANDà Mgr. de Quelen. Valençay, 361. LETTRE DU PRINCEDE — Archives de l'Archevêché de Paris, 1831. 5 septembre 1 D IV 15. Autographe.— Mgr de Quelen,nommé,depuis 1819,coadjuteurde l'archevêque de Paris, le cardinal de Talleyrand-Périgord,avait adressé des condoléancesau Prince à l'occasion de la mort en Allemagnede la duchessede Courlande,le 20 août 1821. Talleyrandremercia,d'abord, pour la duchessede Dino : « Monseigneur,je me suisempresséde fairevotre communication;je savaisque c'était porter de la douceur dansune âme bien malade» et ajoute: « Veuillezrecevoirtous mes remerciements de l'intérêt que vousvoulezbien me montrer personnellementdans une des circonstancesles plus péniblesde ma vie.Je perds, à un âge où rien ne se répare, une amie dont le caractère,la sûreté et le dévouementrendaientl'affectionbien précieuse». 362. LETTRE DE TALLEYRAND à la duchesse de Sagan. Valençay, 8 septembre [1821]. — Archives de Broglie. — Pl. XIV. Autographe.— Talleyrandécrit à la filleaînéede la duchesseCourlandequi venait demourir: « Je ne saisque vousécrire;j'ai la mêmepeineque voustoutes.Mon coeur estbrisé.Je croyaiset je me plaisaisà croirequevotredoucemèrene fermeraitlesyeux; elleétait tellementplus jeune que moi ! Rien ne m'a préparé au coup affreuxqui nous frappe.Je mérite et je vous demande que vous me regardiez commeun des vôtres. Tant queje vivraije seraidévouéà votrefamilleet à vous bien tendrementet bien respectueusement. Talleyrand. » DE TALLEYRAND, archevêque de Reims. 363. ALEXANDRE-ANGÉLIQUE Miniature dans un médaillon circulaire. Diam. 70 mm. — Au duc de Talleyrand. A l'arrière-plan,à gauche,une vue styliséede la cathédralede Reims.— Sur cette imagel'archevêqueest déjà âgé. Devenu,sous la Restauration, cardinal archevêquede Paris, Alexandre-Angélique avait repris avec son neveu des relationsfamiliales.Il mourut, le 20 octobre 1821, à quatre-vingt-cinq ans. Mgr de Quelenlui succédaet s'autorisade sonsouvenirpour tenterde réconcilierl'ancien évêqueavecDieu et l'Église. 364. LETTRE DU DUC DE WELLINGTONà Talleyrand. 1822. — Archives de Broglie. Londres, 3 mai Autographe.— Wellington demande à Talleyrand de lui indiquer une localité dansla région de Valençayoù un de sesjeunes amis pourrait apprendrele français « languequi existedans toute sa pureté dansles départementsde la Loire». 100 TALLEYRAND 365. MONTROND.Portrait dans un ovale. Lithographie, vers 1820. 184x155 mm. — Collection du château de Rochecotte. En buste,de trois-quartsà droite,il portela plaquede la Légiond'honneur. Casimirde Montrond,né à Besançonen 1769,marié quelquetempsà Aiméede Coigny,futtoutesavie « l'hommeà tout faire» de Talleyrand.Il semblelui avoir servid'agentauprèsde la Grande-Bretagne. 366. LETTRESDE TALLEYRANDà son agent de change. 27 décembre 1822 ; 13, 16 et 18 janvier 1823 ; 22 mars 1824. — A M. Jean Laussade. Talleyrandjoue sur le prix de la rente dont il ordonnel'achat pour une revente proche.Il passedesordresportant sur dessommesconsidérables: 85000, 100000, 125000francsde rente. Mais le bénéficen'est pas toujourssûr : « La combinaison a étémauvaise.Celase réparerauneautrefois» ; « Finirest peut-êtrele mieux,ilen coûterabeaucoupd'argentpour n'avoirpas fini hier maisce serafini.Un grandfeu ne s'arrêtequequandon le coupe». desrentes5p. 100 En 1824,la ChambredesPairsfutsaisied'un projetdeconversion en rentes3 p. 100.Talleyrandusade soninfluencepour combattrele projetqui,du reste,échoua. 367. LE PRINCEDE TALLEYRAND,par Ary Scheffer, 1828. Photographie Giraudon, en couleurs. — B.N., Est., N. Le tableau,qui fut exposéau Salonde 1831,appartenaità Lord Hollandquile léguaau ducd'Aumale.Il se trouveau Muséede Chantilly. « La vie de M. de Talleyrandest écritesur son visage.Sonteint est blafard,ses chairsmorteset pendantes,son regardarrogant avecdes yeux éteints,sa bouche, la seulepeut-êtrede cette espèce,sa boucheexprimeà la foisla débauche,la satiété et le dédain.» Molé,Mémoires. 368. « CHARLES MAURICE, PRINCE DE TALLEYRAND.» Gravure de T. Hodgetts d'après Ary Scheffer, Londres, 1835. 112x312 mm. — A M. Michel Missoffe. Le Princeporte la Toisond'Or, la Légiond'honneuret la plaquede l'Ordredu Saint-Esprit.— L'exemplaireporteune dédicacemanuscritede Talleyrand: « offert à M. Adolphede Bacourt,ancienLorrain,maintenantbon Françaiset monamivéritable.Ch. Mau. p. de Talleyrand.» 369. « CHARLESMAURICE PRINCE DE TALLEYRAND.» Lithographie de Julien, 1838. 181 X 158 mm. — B.N., Est., N2. — Pl. XV. Talleyranden buste,de trois-quarts,à gauche,dansun fauteuil.Il a la maindroite dansson giletet portela plaquede l'Ordredu Saint-Esprit. Supplémentdu journal « Le Cabinetde Lecture», cette estampes'inspire,pour le visageet le costume,du tableaud'AryScheffer,par rapportauquelelleestinversée. REPLI ET ATTENTE 101 en Juillet 370. « LE PRINCEDETALLEYRANDaux Eaux d'Aix-la-Chapelle, 1829. » Dessiné par Mme la comtesse Bruyère. Reproduction litho— B.N., Est., N2. Lemercier. mm. 115X 194 imprimerie graphiée, Charles-Mauriceen pied, de face,la main droite appuyéesur une canneet la gauche tenantun chapeau.— Un desrares portraits de Talleyrandsans perruque.On remarquera son pied bot, gauchementreprésenté. 371. LETTRESDE TALLEYRANDà Pauline de Périgord : 14 juillet 1829; b) 23 juillet 1836; c) Portea) Aix-la-Chapelle, feuille de cuir réservé à la correspondance du « Prince de Talleyrand à sa nièce Pauline de Périgord, marquise de Castellane ». — Au comte François de Castellane. Autographes.— Talleyrand, qui aimaitles enfants,s'intéressaitbeaucoupà Pauline Le personnagehistoriqueécrivait,le 14juillet 1829,à la fillettede neufans qui se soi. gnait à Boulogne-sur-Mer: « Je t'écris, chère enfant,le jour d'un grand anniversaire. C'estdu 14juillet que datent tous les grands changementsde la civilisationmoderne, Quandtu en seraslà je me réservede t'apprendre cette partie de l'histoire...Je désire quelqu'envieque j'aye de te revoir, que ce soit le médecinde Boulognequi décide combientu dois prendre de bains dans la mer. » ; et des annéesplus tard, en 1836, avecunemêmetendresse: « ChèreMinette,j'ai été bienfâchéet bienétonnéde ne pas te trouverà toutes les postes.C'est une des douceshabitudesde mon coeurdont j'ai été péniblementprivé... Prends bien les leçonsde musique». VIII AU DE LA MONARCHIE L'AMBASSADE SERVICE DE JUILLET A LONDRES La branche « légitime » décevait définitivement les ambitions de Talleyrand. L'opposition se tournait vers la branche cadette, et, à sa tête, Thiers qui avait l'appui du Prince. La France, née de la Révolution de 1830, eut besoin,face à l'Europe inquiète, d'un garant. Talleyrand était l'homme désigné ; Louis-Philippe l'envoya comme ambassadeur en Grande-Bretagne. Londres reçut avec considération ce vieillard de soixante-seize ans, nimbé de son étrange passé et des reflets de la légende napoléonienne. La Révolution belge, qui suivit de près les Journées de Juillet, risquait de mettre obstacle à la mission de Talleyrand. Sa sagesse, sa prudence et son autorité lui permirent de sauvegarder la paix, d'obtenir de la Conférence internationale de Londres l'indépendance et la neutralité de la Belgique, d'annuler même certaines clauses du traité de 1813. Il affermit, de plus, l'alliance avec l'Angleterre. Sûr de lui, Talleyrand agit dans toutes ces négociations avec beaucoup de désinvoltureà l'égard du gouvernementfrançais et du ministre des Affaires étrangères. Mme Adélaïde, sa correspondante la mieux informée, lui servait d'intermédiaireauprès du Roi. 372. THIERS JEUNE. Dessin au crayon. 260x350 mm. — Bibliothèque Thiers, Musée n° 93. Portrait à mi-corps,de trois quarts à' droite, attribué à Raffet par Henri Malo. — C'est versl'année 1822que Talleyrand avait fait la connaissancedu jeune journaliste 104 TALLEYRAND Des marseillais,AdolpheThiers, collaborateurau journal libéral le Constitutionnel. relationss'établirententrelesdeuxhommes; Thiers,qui avait su gagnerla sympathie dela duchessede Dino,fut l'hôtede Rochecotte. 373. LE NATIONAL,feuille politique et littéraire. Rédacteurs en chef A. Thiers, Mignet, A. Carrel. N° 1, 3 janvier 1830. — B.N., Périodiques, fol. Le 2. 1239. L'avènementdu ministèrePolignacdressaittous les libérauxcontre CharlesX. L'idéecheminaitd'un recoursà la branchecadette.Pour mieuxmenerle combat, Thiersdésirase donnerun journalqui fut intituléle National.S'il n'est pas sûr que Talleyrandfinançal'entreprise,il est certainqu'ilparticipaaux projetset en partagea les buts. 374. LETTRE DE THIERS à Talleyrand. 22 octobre 1833. — Archives de Broglie. « Je suisfierd'avoir placedansvotremémoire...Votresantéest l'un de nosbiens les plus précieux.Adieu,mon prince,je vousaimede tout moncoeuret vousadmire de tout mon esprit.» 374 bis. a) « LE 29 JUILLET 1830 au soir, on apporte à Louis-Philippe un boulet encore chaud... » Aquarelle de Pierre Fontaine. 310x450 mm. b) LE 31 JUILLET1830, la garde acclamant LouisPhilippe, sur un cheval blanc, se rendant à l'Hôtel de Ville. Aquarelle de Pierre Fontaine. 330 X 485 mm. — Collection particulière. a) La premièred'une série d'aquarelles« destinéesà constituerdans l'espritde Fontaineet de MmeAdélaïde,[...], une histoirefiguréedu roibourgeois, l'équivalent des Campagnes deLouisXIVou de sonHistoiremétallique. Le commentaireen estdonné par Fontainelui-même», qui a égalementracontédans son Journalles événements par représentés.Voir,au sujet de cette série, FontaineLebrun de Louis-Philippe, MmeDavid-Roy,dansla Gazette desBeaux-Arts, numérode mars 1962,pp. 165-172. L'architecteFontaine(1762-1853) fut un des familiersdu duc d'Orléans,puisdu roi Louis-Philippe. Il était auprèsde lui au châteaude Neuillyquand le concierge vint lui apporterun « bouletde canonencorechaud...lancépar l'artilleriedela garde X. à abandonnerlacausedeCharles Royale», etcebouletsembladéciderLouis-Philippe ». Fontaine b) Secondeaquarellede la série« Scènesde la vie de Louis-Philippe avaitassistéà l'événementreprésentéici, maisil s'étaitaussiaidé, pour cettecomposition, d'une aquarelled'EugèneLamyreprésentantle mêmesujet et dont LouisPhilippelui avait fait cadeau. A son tour, Fontainefit don à Mme Adélaïdede l'aquarellequ'il avaitpeinte, Mme Adélaïdela donnaau roi, qui l'envoyaà Horace Vernet, alors directeurde l'Écolede Rome.Et HoraceVernets'en servitpour faireson tableau« Le ducd'Orléansquittantle Palais-Royal» (Muséede Versailles). MmeDavid-Roy,op.cit.,reproduitles deuxtableauxen vis-à-vis,pp. 168et 169. AU SERVICEDE LA MONARCHIEDE JUILLET 105 375. « LE ROI PRÊTE SERMENTen présence des Chambres de maintenir la Charte de 1830, 9 août 1830. » Gravure de J.-J. Frilley le tableau d'E. Devéd'après le dessin de Girardet reproduisant ria. 222X394 mm. — B.N., Est., Dc 178 I. servantde grillepermet d'identifierlesprincipauxpersonnages(TalleyUn Fac-Simile rand, représentéde profil à gauche,porte le n° 37). N° 1001(sérieVIII, section2) de la mêmepublicationque le n° 355. Le tableau d'Eugène Devéria (Muséede Versailles)figura au Salonde 1831. 376. LOUIS-PHILIPPE.Buste en marbre par d'Eon. Dépôt des Marbres de la Ville de Paris. Hauteur 800 mm. — 377. AMPLIATIONDE LA PROPOSITIONfaite à Guillaume IV de nommer en Grande-Bretagne. Septembre 1830. Talleyrand ambassadeur — A. E., dossier personnel Talleyrand. La part qu'avait priseTalleyrand à l'oppositionsousCharlesX, les liens qu'il avait resserrésavec les Orléans, le rôle de son protégé Thiers dans les journées de juillet 1830,le désignaientcommeun soutiendu nouveaurégime.Or, la Révolutioninquiétait l'Europe,réveillaitla SainteAlliance: le vieux diplomateallait lui conquérirle « droit de bourgeoisie». Il fut reçu avec beaucoupd'honneur en Grande-Bretagnedont Wellingtonprésidait le gouvernement. oc378. « Mr. DE-BIEN-AU-VENT ». Lithographie, par Daumier, tobre 1830. 250 X 197 mm. — B.N., Est., De 180 j Réserve. La girouette sur la tête, Talleyrand se transporte d'un seul bond, de Paris à Londres.Il tientà la main un rouleauportant lesmots« ambassaded'Angletterre(sic). 1830». Sousson bras et dans sa poche, deux autres rouleauxavec les inscriptions: « Restauration1814» et « Restauration 1815». LoysDelteil,Daumier,n° 13. 379. LETTRE DE TALLEYRAND.Londres 5 novembre [1830]. — Au duc de Talleyrand. Talleyrandannoncela décisionde cessationdes hostilitésentre Belgeset Hollandais prise,la veille,à la séanced'ouverturede la Conférenceinternationale,réunie à Londres au ForeignOffice. La révolution,née à Bruxellesen août 1830,mettait en cause le royaumedes PaysBas,créationdu Congrèsde Vienne,inquiétait et alertait la sainteAlliance.Soucieux d'éviterune guerre, Wellingtonsuscitaune conférencedes grandespuissances.Talleyrand l'appuya pour qu'elle se tint à Londres.II y assuraitainsi son influence,peu désireuxqu'il était, commele dévoilesa lettre, de tenir comptede l'opinion du gouvernementfrançais. 106 TALLEYRAND DESCONFÉRENCES tenues à Londres de 1830 à 1832 380. PROTOCOLES entre les plénipotentiaires des cinq grandes puissances. — A. E., Mémoires et documents, France 735. Ce volume,constituépar A. de Bacourtsuivantune note signéede lui et datéede Paris,le 12avril 1847,contientlesminutesdesprotocoleset autrespiècesde la main de Talleyrand.— Lestravauxdela Conférence furentlongset lesprotocoles nombreux. Le 20 décembre1830,fut reconnueofficiellement l'indépendancede la Belgique; le 20 janvier 1831,l'article 5 du protocolen° II proclamaitla neutralitédu nouvel État garantiepar les cinqgrandespuissances. C'étaitlà un succèsmarquépourla Francecontrele systèmepolitiquedespuissances detreize alliées,qui prévoyait,en 1815,le maintiendans le Royaumedes Pays-Bas forteresses surveillantla frontièrenord. dela Belgique Enfin,le 15novembre1831,fut signéle traité,portantreconnaissance et de sonroi Léopoldde Saxe-Cobourg et fixantleslimitesterritorialesdu pays. La part de Talleyrandà la conférencede Londresfut prépondérante,au pointque l'oppositionanglaiseen prit ombrageet en fit état à la ChambredesLords. 381. AFFICHEannonçant l'élection du duc de Nemours comme Roi de Belgique. — Bruxelles, Musée de la dynastie. Le3février1831,le CongrèsnationalbelgeavaitéluroileducdeNemours. Talleyrand le s'inquiétaimmédiatementde recevoirde Paris l'assuranceque le Roi opposerait refusle plusnet à cetteproposition.La paix en Europeen dépendait.LouisPhilippe réponditaux envoyésdela Belgiquequ'il ne pouvaitaccepterl'électionfaiteenfaveur de sonsecondfils. DUC DE NEMOURS(...). Élu Roi des 382. « LOUIS-CHARLES-PHILIPPE, Belges le 3 Février 1831. » Lithographie de Carrière, chez Noël, 1831. 210x185 mm. — B.N., Est., N2. lesportraits Lemêmedessinateura publiéen mêmetemps,chezlemêmelithographe, du ducd'Orléanset du princedeJoinville. l'élection de Léopold de Saxe-Cobourg 383. AFFICHE annonçant comme roi de Belgique. — Bruxelles, Musée de la dynastie. Le 4juin 1831,le Congrèsnationalbelgeélit le princede Léopoldde Saxe-Cobourg commeroide Belgique.Cechoixfut reconnupar la conférence deLondresle 15novembre 1831.Le8 août 1832,LéopoldIer épousaLouised'Orléans,fillede Louis-Philippe. 384. « M. le CTE de FLAHAUT,Lieutenant Général. » Lithographie de W. Sharp d'après une peinture de George Hayter. 325X 222 mm. — Collection du château de Rochecotte. A mi-corps,en costumecivil,la têtede trois-quartsà gauche.— Charlesde Flahaut, filsprésuméde Talleyrand(cf.n° 39), dontles amoursavecHortensede Beauharnais AU SERVICEDE LA MONARCHIEDE JUILLET 107 avaientdéfrayé la chronique, était resté fidèleà ses sentimentsimpérialistes.L'avènementde Louis-Philipperouvraitdes possibilitésà sesambitionsdiplomatiques.Londres, oùil avait beaucoupde relations,l'attirait et il espéraitremplacerTalleyrandà l'ambassade. Sonami, Sébastiani,ministredesAffairesétrangères,lui confia,au sujetdela Belgique, deuxmissionsà Londresque Talleyrandvit d'un très mauvaisoeil.« On avait supposé que la protection bienveillanteque j'avais accordéeà M. de Flahaut au début de sa carrièreme rendrait sa présenceagréable dans les circonstancesactuelles.» Flahaut eut d'Hortensede Beauharnaisun fils, le duc de Morny, futur ministre de sondemi-frèreNapoléon III. 385. THE LAME LEADINGTHE BLIND, lithographie par H. B. Londres, 1832. 298x230 mm. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay. Le Boiteux(Talleyrand)conduisantl'aveugle (Palmerston). Cette caricature a appartenu à Talleyrand. Les relations étaient mauvaisesentre Talleyrandet Palmerstonque cette estampe blessa. 386. LETTRE DE TALLEYRAND à Mme Adélaïde. Londres, 31 mars 1832, 2 heures du matin. — Au duc de Talleyrand. Autographe.— Talleyrand annonce l'échange des ratificationsdu traité du 15 novembre1831par la Belgique,l'Angleterre et la France. En attendant les ratifications destrois autres puissances,Talleyrand se félicite du résultat obtenu et s'enquiert des sentimentsdu Roi. La correspondanceavecla soeurdu Roiétaitla voiehabituelleutiliséepar Talleyrand, qui informaitparcimonieusementle ministredes Affairesétrangères. 387. « S.A.R. MADAME ADELAIDE. » Lithographie imprimée Delpech. 120 x 110 mm. — B.N., Est., N2 (Orléans). chez 388. LETTRE DE TALLEYRANDà Mme Adélaïde. 3 mai 1832. — B.N., Mss., n. acq. fr. 1309, ff. 151-153. Autographe.— Mme Adélaïde avait demandé conseilà Talleyrand sur le choix à faire d'un ministredes Affairesétrangèresen remplacementde Sébastiani.Rejetant M. de Bassanocommetrop lié aux souvenirsnapoléoniens,TalleyrandciteM. de Rigny ou M. de Saint Aulaire son parent. Il parle de sa propre successionà Londrespour laquelleil suggèreDurant de Mareuil. « Ceci est mon testament », écrit-il solennellement. 389. « THE LAST VOLUMEOF THE WORKSOF TAILLAYRAND.» Lithographie coloriée. 246x215 mm. — Collection du château de Rochecotte. Caricaturefaisantallusionau poids des protocolesde la conférencede Londres. 108 TALLEYRAND 390. LA PRINCESSEDE VAUDÉMONI, peinture sur toile, 1832. 155 x 130 mm. — Au comte François de Castellane. Née Montmorency,la princessede Vaudémont avait fait la connaissancede Talleyrand chez sa belle-mère,la comtessede Brionne. Durant l'ambassadede Londres,elle reçut une fréquente correspondancedu Prince qui la tenait au courant de sa politiqueet utilisaitsesrelationsavecla Couret MmeAdélaïde. Sa mort, en 1833,fut vivementressentiepar Talleyrand. 391. LETTRE DE LA PRINCESSEDE VAUDÉMONTà Bacourt. chel Missoffe. — A M. Mi- La princessede Vaudémont s'inquiète de la santé de Talleyrand et demandedes nouvelles. 392. a) LETTRE DE PALMERSTONà Talleyrand. 17 septembre 1833; b) MINUTE DE LA RÉPONSE. — Archives de Broglie. Autographe. — Lord Palmerston, chef du Foreign Office,invite Talleyranddela part du Roi à passer le week-endà Windsor. Talleyrand remercie : il retarderason départ pour la France afin de se rendre à Windsor. 393. ADOLPHE DE BACOURT, par I. Wagner, dessin au crayon. 195X 150 mm. — A M. Michel Missoffe. Adolphede Bacourt, né à Nancy en 1801,entra jeune dans la diplomatie.Nommé premier secrétaire à l'ambassade de France à Londres, il fit apprécier ses services par Talleyrand et selia très intimement, et pour la vie, avec la duchessede Dino. Le manuscritdesMémoires de Talleyrandest entièrementcopiédesa main (cf.n°335). 394. LETTRE DE LORD PALMERSTONà Bacourt. Stanhope, 28 septembre I833. — A M. Michel Missoffe. Bacourtgérapar intériml'ambassadede France à Londrespendant le séjourprolongé que Talleyrand, hésitantà prendre sa retraite, fit en Francede septembre à décembre 1833. 395. LISTE DES PERSONNESinvitées au château de Valençay pour y dîner — Au le du duc d'Orléans octobre pendant 1834). séjour (26-29 duc de Talleyrand. Le duc d'Orléans fut somptueusementreçu à Valençay.Cependant il laissaentendre dans diversesconversationsque Talleyrand ne pouvait plus être utile à Londres.Le Prince le releva avec quelque amertume dans une lettre à Mme Adélaïdeet en prit etla maison prétextepour écrireenfin sa lettre de démission.(Cf. Leprincede Talleyrand d'Orléans.LettresduRoiLouis-Philippe, deMadameAdélaide etduprincede Talleyrand publiées par la comtessede Mirabeau. Paris, 1890.) AU SERVICEDE LA MONARCHIEDE JUILLET 396. INVITATIONà tous les habitants de Valençay donné dans l'Orangerie du château le 27 octobre neur du séjour de S. A. M. Mgr le duc d'Orléans. Bélanger. — Au duc de Talleyrand. Talleyrandavait été lui-mêmemaire de Valençayde 1826à 109 de venir au bal [1834] en l'honSigné : le Maire 1831. — A DE TALLEYRAND novembre LETTRE à Bacourt. 18 1834. 397. M. Michel Missoffe. Autographe.— Talleyrandfait part de sa résolutionde donner sa démission.« J'ai cédé aux circonstances,obéi à mon âge et donné ma démission.Nous voilà donc séparés,maisj'en suis sûr, jamais désunis.» Il ajoute en post-scriptum« Ecrives-moi ce que l'on dit de ma démission.» 398. LETTRE DE BACOURTA TALLEYRAND. 23 novembre 1834. — A M. Michel Missoffe. Réponseà la lettre du 18novembre.« Dans toutes les circonstances,dans tous les temps,dans tous les lieux, vous devez compter sur mon dévouement.» Paris, 25 novembre 399. LETTRE DE LOUIS-PHILIPPE à Talleyrand. — Archives de Broglie. 1834. Autographe.— Depuis 1832,Talleyrandparlait de prendre sa retraite d'ambassadeur. Malgrél'insistancedu Roi et surtout de Mme Adélaïde,il se décida, encouragé par Mme de Dino, à envoyerle 13 novembre 1834sa lettre de démissionau ministre desAffairesétrangères. Le Roi lui répond en termes chaleureux : « Je crains que le poids de la douleur qui vousaccablene vousait porté à vous exagérerceluides années...Il faut préparer l'aveniret c'est pour cela, mon cher Prince, que je désire que vous reveniezà Paris. Je suisimpatientde vousentendreet d'être entendude vous. » » 400. « LE SYSTÈMEEST BIEN MALADE,Taillerand (sic) l'abandonne. Lithographie de Daumier. 199x259 mm. — B.N., Est., De 180 j. Réserve. L'épreuvedu Charivari(nosdes Ier et 8 février 1835).— L. Delteil,Daumier,n° 224. Talleyrand, appuyé sur sa canne, quitte Louis-Philippeau lit sous un monceau de « Protocoles». 401. « L'APOPLEXIE ALLANT REMPLACERA LONDRES LA PARALYSIE. » Lithographie de Daumier. 203x280 mm. — B.N., Est., De 180 j. Réserve. Talleyrandse dirige vers Paris, sa canne à la main, tandis que Sébastiani,complètementallongédans sa voiture, prend la « route de Calais». PI. publiéedansLe Charivari,n° du 6 mai 1835.LoysDelteil,Daumier,n° 110. 110 TALLEYRAND 402. MÉMOIRESde Talleyrand. — B.N., n. acq. fr. 6362-6363. La reprise d'activité diplomatiqueamena Talleyrand à écrire un supplémentà ses Mémoires de 1830 (1830-1834)n'est guère (cf. n° 335). Son récit de la Révolution composéet consistesurtout en la publicationde la correspondanceéchangée,durant son ambassade,avecdiversespersonnalités. 403. TALLEYRAND,statuette par Dantan [juillet 1833]. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay. Commetoutes les statuettesde Dantan, celle-ciest plus une caricaturequ'un portrait. Talleyranden aurait dit lui-même: « C'est trop commeportrait; c'est troppeu commecharge. » (Citépar Luc-Benoist,La Sculpture romantique, Paris, 1928,p. 141.) DE DINO, par Ary Scheffer. Peinture sur toile, 1,10X 404. LA DUCHESSE 0,87 m. — Au duc de Talleyrand. 405. « CH. MAU. Pce de TALLEYRANDné à [sic] Paris le 2 février de Louis Zôllner d'après Carl Vogel. — 1754. » Lithographie B.N., Est., N2. Le titre est la reproductionen fac-similéd'une mention autographede Talleyrand, portéesurle dessinde Cari Vogelvon Vogelstein(1788-1868), portraitiste,peintred'histoire et graveurallemand,qui fit ce portrait au coursd'un voyageà Londresen 1834. Le dessinest conservéau Cabinetdes Estampesde Dresde. Ludwig-TheodorZôllner (1796-1860),portraitiste et lithographe, a reproduit beaucoupde dessinsde Vogel,dont il avait été l'élèveà l'Académiede Dresde.C'est à Paris qu'il s'était perfectionnédans la techniquede la lithographie,avantd'ouvrir à Dresde,en 1831,son propre atelier d'imprimeur-lithographe. 406. LE PRINCEDE TALLEYRANDet PAULINE DE PÉRIGORD visitant une vente de charité internationale en Angleterre. Lithographie coloriée. 300x462 mm. — Collection du château de Rochecotte. On remarque,à gauche,le comptoirde la Francetenu par la duchessede Dino. 407. « SALON DE L'AMBASSADEDE FRANCE, HANOVER SQUARE1833. » Aquarelle, par Parsey. 234X341 mm. — Collection du château de Rochecotte. 408. « VUE INTÉRIEUREDE MA CHAMBREA L'AMBASSADEDE FRANCE, HANOVER SQUARE, 1832. » Aquarelle de Parsey, 1833. 238X 348 mm. — Collection du château de Rochecotte. 409. COUPE PAPIERet polissoir de Talleyrand. Souvenirsde l'ambassadefrançaiseà Londres. — A M. Michel Missoffe. IX DERNIÈRES ANNÉES ET MORT A quatre-vingt ans, Talleyrand renonçait à l'activité diplomatique. Il lui restait à bien mourir : eût-il omis d'y penser lui-même, la duchessede Dino veillait à l'y préparer. L'Église fit connaître par Mgr de Quelen, archevêquede Paris, les conditionsd'une réconciliation. Talleyrand pesait les termesde la rétractation, qu'onexigeait de lui, de ses erreurs et fautes passées. Trois mois après la séance del'Institut où, prononçant l'Éloge de Reinhard, il avait fait preuve en public de sa luciditéd'esprit, il signa, le 17 mai au matin, deux textes où s'exprime l'excuse plus que l'aveu. L'abbé Dupanloup put, dès lors, lui administrer les derniers sacrementsavant sa mort, l'après-midi de ce mêmejour. Suivant sa volonté, l'enterrement se fit à Valençay. VU de dos, dessin par Eugène Devéria, vers 1835 (?). 410. TALLEYRAND 125x79 mm. — B.N., Est., De 178+réserve. On remarquela démarcheclaudicantede Talleyrand,qui s'appuiesur une canne et tient à la mainun chapeauhaut-de-forme. buste en marbre par Des411. LE PRINCEDE TALLEYRAND-PÉRIGORD, prez. Hauteur 580 mm. — Musée de Versailles (Inv. n° 1656). Salonde 1839. 412. a) LETTREDE TALLEYRANDà Dupin. 8 décembre 1835 ; b) Note prise par Dupin sur sa conversation avec Talleyrand. — A M. Michel Missoffe. La princessede Talleyrandmourut, rue de Lille,le 10décembre1835.Talleyrand souffraitalors d'une maladiede coeur.Il convoqua,à son domicile,son hommed'affaires,Dupin,qui prit note de sa conversationavecle Prince.Celui-cise préoccupait deconnaîtrelesdroitsqueluidonnaitsoncontratde mariagesur l'héritagedesa femme. 112 TALLEYRAND 12 décembre 1835. 413. LETTRE DE MGR DE QUELEN à Talleyrand, — Archives de l'Archevêché de Paris, 1 D IV 15. La princessede Talleyrand venait de mourir, assistéepar l'archevêque de Paris, Mgr de Quelen. Celui-citransmet au Princele messaged' « une dame que vousreconnaîtrez facilementsans qu'il soit besoin que je la désignesousle nom que lui accorde la loi civilemais qu'il ne m'est pas permis canoniquementde lui donner ». C'estun appel à penser au salut de son âme, auquel l'archevêque de Paris ajoute sonsouci personnelde pasteur. 414. LETTRES DE TALLEYRANDà Mgr de Quelen, archevêque de Paris : a) 12 décembre (1835); b) 13 décembre 1835. — Archives de l'Archevêché de Paris, 1 D IV 15. Autographes.— Dansla premièrelettre, « reçue le 13 à 9 h. du matin », Talleyrand remercie Mgr de Quelen d'avoir manifestésa fidélité au souvenir du cardinalde Talleyrand-Périgorddans « une circonstancequi me touche personnellement» ; la seconde« reçue le 14 à midi » est une réponseà la lettre de l'archevêquedu 12. 415. LETTRE DE LA DUCHESSEDE DINO à Mgr de Quelen. 14 janvier — Archives de l'Archevêché de Paris, 1 D IV 1838. 15. Madame de Dino, convertieau catholicismedepuis 1812, était en relationavec Mgr de Quelen dont les préoccupationsrejoignaient les siennessur la fin du prince de Talleyrand.Elle s'informades exigencesde l'Églisepour une réconciliationet transmit très prudemment à son oncle. « Je désire, écrit-elle à l'Archevêque,vousrendre compte d'une conversationquej'ai eue commesuite à celle qu'on savait que je devais avoir avec vous. » 416. ÉLOGE DE M. LE COMTE REINHARD, prononcé à l'Académie des Sciences morales et politiques par M. le prince de Talleyrand, dans la séance du 3 mars 1838. Paris, Didot, 1838. In-8°, 21p.— Archives de l'Archevêché de Paris, 1 D IV 15. de Exemplaire envoyé à Mgr de Quelen, archevêque de Paris. — Le successeur Talleyrand au ministèredesRelationsextérieuressousle Directoire,le ComteReinhard, né et élevéen Allemagne,ami de Goethe,venaitde mourirle 25 décembre1837.Membre de l'Académiedes sciencesmorales,il avait droit à un Élogeà l'Institut que Talleyrand demanda à prononcerlui-même.Soucieuxde parfaire sa figure devantl'histoire, le Prince voulait s'adresserune dernière fois au public. L'affluencefut grandeà la séancedu 3 mars. « Malgré tousles spectaclesdont nos yeux ont été rassasiés,on a fait la haie pour voir passer le grand homme » écrit Chateaubriand dans les Mémoires d'Outre-tombe. Talleyrand rappelle ses travaux de secrétaire à l'Institut, le procès-verbald'une austèreDissertation surlesLoisripuairesqu'il avait dû rédiger, les chargeset les activités qui l'avaient, par la suite, éloigné des séances,les fonctionsministériellesqu'il avait occupéessous « trois règnes...très différents». DERNIERESANNEES 113 L'analysedes qualitésdu comteReinhard,qui s'était préparéau pastorat,lui permit de soulignerle bénéficequ'apporte à l'art du diplomatela formationde théologien. « Nos grands négociateursfurent tous théologiens» : il cite les cardinauxDuprat, d'Ossatet de Polignac. Suitle portrait idéal du ministredesAffairesétrangères.« Il lui faut la facultéde se montrerouverten restantimpénétrable,d'être réservéaveclesformesde l'abandon, d'être habilejusque dans le choixde sesdistractions...en un mot, il ne doit pas cesser un moment,dansles vingt-quatreheures,d'être ministredesAffairesétrangères.» La conclusions'élèveà de hautes considérationsmoralesjusqu'à « la religiondu devoir». et s'inquiéta de son Talleyrandenvoya à ses amis et relationsle texte de l'Éloge retentissement.A ses yeux ce messagemarquait une étape — la dernière— avant sa mort. — A M. Michel DE TALLEYRAND à Bacourt. Mars LETTRE 1838. 417. Missoffe. Talleyrandenvoieà Bacourtl'ÉlogedeReinhard;souffrant,il n'écrit de sa main que la formule« Milleamitiés» et la signature. 418. LETTREDE L'ABBÉ DUPANLOUPà Mgr de Quelen. 27 mars 1838. — Archives de l'Archevêché de Paris, 1 D IV 15. Autographe.— L'abbé Dupanloup,supérieurdu petit séminairede Saint-Nicolas, étaitle directeurde Paulinede Périgordqui obtint de son grand oncle qu'il l'invite à sa table. Son tact parut plaire au Prince.Mais l'abbé mesuraitla difficultéde sa mission: «Je ne prévoiset n'espèreencoreque bienpeu de chosesérieuseet définitive.» C'estlui qui entendraTalleyranden confession,lui administreralesdernierssacrementset l'assisterajusqu'à sa mort. 419. L'ABBÉ DUPANLOUP.Gravure sur bois, par Boulenaz. 75x65 mm. — B.N., Est., N2. Cette estampe reproduit un des rares documentsreprésentantDupanloupavant qu'il soit évêqued'Orléans. 420. MINUTE D'UN PROJET DE LETTRE DE TALLEYRANDau Saint-Père, transmis le 10 mai 1838 à l'archevêque de Paris. — Au comte François de Castellane. Ce texte est plus un plaidoyerqu'un aveu : « Desmémoires...expliquerontet, certainement,excuserontauprès de tous les hommesimpartiauxtoute ma conduitedans le coursd'une révolutionqui a toutentraînéet qui dure depuistrenteans. » Talleyrand se présentecommeun défenseurconstantde l'Eglise,aussibien que de la Monarchie; iljustifiele sacredesévêquesconstitutionnels par le dangerdu protestantisme.« Cessant d'êtreun ministrede l'Église,je n'ai pas un instantcesséd'être un de sesenfants.» L'archevêquesuggéra,sans doute, un ton plus réservé: la lettre, finalementsignée par Talleyrand,lejour de sa mort (n°422), va moinsloindans l'apologie. 114 TALLEYRAND 421. COPIE D'UNE LETTRE DE MADAME DE DINO à Mgr de Quelen. 17 mai 1838. — Archives de l'Archevêché de Paris, 1 D IV 15. Annotation autographe de Mgr de Quelen : « arrivée avec les deux piècessignées en original par le prince de Talleyrand ». — Plusieursprojets de textes avaientété proposésà Talleyrand qui devait, pour obtenir sa réconciliationavec l'Église, fairela rétractation de ses fautes publiques : son activité pendant la Révolution et surtout son mariage. Le Prince étudiait les textesde près et en atténuait la portée. Enfin,le 17mai, au matin, à l'heure qu'il avait fixée,en présencede témoinset après que Mme de Dino en eut donné lecture, il signa la déclarationet la lettre au saint-Père, qu'il voulutdater du 10mars 1838,semainede son discoursà l'Académie.(Cf.n° 416.) Mme de Dino s'empressed'envoyer ces papiers à l'archevêque alors que « M. de Talleyrand respire encore ». Le curé de la Madeleine était, dès lors, autorisé à traiter son illustre paroissienen fidèleréconcilié. Talleyrand mourut dans l'après-midi du 17, à trois heures quarante-cinq. 422. COPIE a) DE LA LETTRE A GRÉGOIRE XVI et b) DE LA DÉCLARATION, signées par Talleyrand le 17 mai 1838 et datées du 10 mars — Archives de l'archevêché 1838. c) Minute de la déclaration. de Paris, 1 D IV 15. Les copiessont authentifiéespar la signature de Mgr de Quelen qui, dès réception, transmit les originaux à Rome. — Dans ces deux textes, les excusessuivent de près les aveux : «Jamais je n'ai cesséde me regarder commeun enfant de l'Église. » « Des mémoires qui ne devaient paraître que trente ans après ma mort expliquerontà la postérité ma conduite pendant la tourmente révolutionnaire. » Le Prince invoque « l'égarement général à l'époque » et poursuit : « Le respectqueje doisà ceuxde qui j'ai reçu le jour ne me défendpas non plus de dire que toute ma jeunessea été conduite versune professionpour laquelleje n'étais pas né. » 423. TESTAMENTET CODICILLESDE CHARLES-MAURICE DE TALLEYRAND, déposés le 17 mai 1838 au rang des minutes de Me Châtelain, notaire à Paris. — A.N., Minutier central, XV. 1888. L'enveloppeporte trois cachets de cire noire aux armes de Talleyrand. Le testament olographe avait été fait à Londres, le 10janvier 1834.Cinq codicilles datent du 18 décembre 1835; 14 mars et 16 mai 1836; 9, 17 mars, 19 et 20 mai,4 et 14 novembre 1837; 16et 17 mars 1838. La duchessede Dino, légataireuniverselle,recevait l'hôtel de la rue Saint-Florentin. Des legs étaient faits aux pauvres de Valençay et à tous les serviteurs du Prince;la garde-roberevenait au valet de chambre ; un « bureau à M. de Montrond », etc. Talleyrand léguait à sa petite-nièce,Pauline de Périgord, la terre de Pont-de-Sains, et la montredont le boîtier contient « le portrait en émail de sa mère ». (Cf.n° 470.) Le codicilledu 17 mars 1838confiaità la duchessede Dino ou, à son défaut, à M.de Bacourtles papiers et écritsavecinterdictionde ne rien publier avant trente ans révolus après le décès. DERNIERESANNEES 115 DE L'ENREGISTREMENT et des domaines. Registre 424. ADMINISTRATION des recettes. Déclaration des mutations par décès. Direction de Paris. Bureau des successions des Ier et IIe arrondissements. 1838. — Archives de la Seine, D 97. 3455, ff. 21-24. Les droits payéspour la successioncollatéraledu prince de Talleyrands'élèvent à 66213,20F. Le total des legs s'élèveà 696456 F; l'actif mobilierest évaluéà 110820 F; l'immeublede la rue Saint-Florentin,au revenubrut et annuelde 33000, représenteun capital de 660000. TalleyrandavaitdonnéValençay« avecréserved'usufruitpour lui pendantsa vie» à son petit neveuNapoléon-Louis, fils d'Edmondet de Dorothée,à l'occasionde son mariageavecAlixde Montmorencyen 1829. 425. ACTE DE DÉCÈSde Talleyrand, 18 mai 1838. — Archives de la Seine, état civil V2 E. Extraitdu Registredes actesde décèsdu Ier arrondissement de Paris,datédu 24juin 1841. « Le défuntné à Pariset y décédéen son domicilerue Saint-Florentin,n° 2,hier, à troisheurestrois quarts du soir. » 426. LETTRE DE PAULINE DE PÉRIGORD à Mgr de Quélen. [19 mai 1838]. — Archives de l'Archevêché de Paris, 1 D IV 15. Pauline,au nom de sa mère, demandeà Mgr de Quelenl'autorisationd'assister, le lendemainà la messedite par lui-même,dansune chapelleparticulièredu SacréCoeurpour éviterles importuns. 427. FAIRE-PART du service funèbre MM. Mallet frères. du prince de Talleyrand. — A Le faire-partest adresséà M. Jules Mallet : « Vous êtes priésd'assisterau convoi et service(le mot enterrementa été rayé) de M. le Princede Talleyrandqui seferont en l'églisede l'Assomptionle mardi 22 mai à 10h. du matin.On se réuniraà l'hôtel Talleyrandrue Saint-Florentin.» Talleyrandavait demandé, dans son testament,à être enterré à Valençayavec desfunéraillesde la plusgrandesimplicité. 428. LETTRE DE ROYER COLLARD à Pauline de Périgord. Samedi 26 mai 1838. — Au comte François de Castellane. Autographe.— Le voisinagede Valençayet de Châteauvieuxavait amené peu à peu des relationsd'amitiéentre Talleyrandet le chefdes doctrinaires,l'austèreRoyer Collard.Celui-cifut un destémoinsde la signaturedu 17maiet dela mort du Prince: « Ce grand spectaclesera longtempsdevantmesyeux.C'estle derniercèdredu Liban et c'est aussile dernier type de ce savoir-vivrequi était propre aux grandsseigneurs gensd'esprit. » 116 TALLEYRAND Il écrit à Pauline : « Quelle mère vous avez,Mademoiselle,maisaussiquellefille vousêteset que vousavezété dignesl'une del'autre danslesjournéesque nous venons de passer! Pardonnez-moice mouvementinvolontaire.» 429. BREF DU PAPE GRÉGOIRE XVI à Mgr de Quelen. 11 juin 1838. — Archives de l'Archevêché de Paris, 1 D IV 15. Le Pape prend acte de la déclarationsignéepar le Prince, et bien qu'il en trouve lestermesplus faiblesqu'il ne l'avait souhaité,exprimeson approbationà l'archevêque de Paris. X LE CADRE D'UNE VIE De 1812 jusqu'au jour de sa mort, Talleyrand habita l'hôtel de la rue SaintFlorentin, devenuhôtel Talleyrand. La duchessede Dino, qui reçut l'hôtel en legs, le vendit deux mois plus tard à James de Rothschild. En 1814, quand finit l'exil des princes espagnols, Talleyrand récupéra le château de Valençay. A partir de 1816, il y apporta maints aménagements et embellissements,y rassembla livres, tableaux, souvenirs historiques. Valençay, auquel Charles X avait attaché un titre de duc, revint à l'aîné de ses petitsneveux. La duchessede Dino fit quelquesséjours à Rochecotte,après la mort du Prince, puis se fixa à Sagan où elle mourut en 1862. Pauline de Périgord, devenuemarquise de Castellane, s'attacha à Rochecotteet y conservapieusement les souvenirs de sa mère et de son grand-oncle. La petite ville de Bourbon l'Archambault vit venir, fidèlement, pendant trente ans, Talleyrand prendre les eaux. 430. LA PLACEDE LA CONCORDEvue de la rue Saint-Florentin. Aquarelle par Pauline de Dino. 1837. 225x350 mm. — Au comte François de Castellane. On remarqueun échafaudagesurl'un deshuit pavillonsd'angledela place : la vue a été prise à l'époqueoù l'on montaitsur cette guéritela statuede Lille,par Pradier. — Rappelonsque ces pavillonsd'angle avaientété construitsen mêmetempsque la place,en 1772.Gabrielavait alorsprévu de surmonterchacund'euxde groupesallégoriquessymbolisantles vertusde LouisXV. Dès 1795,on avait envisagéde mettre sur ces soclesdes statuesreprésentantles principalesvillesde France.Maisce dernier projetne fut misà exécutionqu'entre 1836et 1840. 118 TALLEYRAND VALENÇAY 431. NOTICE SUR VALENÇAY[par la duchesse de Dino]. Paris, impr. de Crapelet, 1848. In-4°, 68 p. — B.N., Impr., 4° Lk 7. 10027. Cettenoticedestinée« à servirde guide aux curieuxqui visiterontle château» fut écritedu vivant de Talleyrandd'aprèsla préfacedatéede Rochecotte,novembre1836. 432. VALENÇAY,assiette de Sèvres. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay. Don de Napoléonà Talleyrand. 433. DEUX ÉVENTAILSornés d'aquarelles de Charles Lemercier représentant le château de Valençay. 750 X 175 mm, chaque aquarelle. — Au duc de Talleyrand. Ces éventails,qui portent les initialesD. S. (Dino, Sagan), ont appartenu à la duchessede Dino. 434. VALENÇAYET ROCHECOTTE,trois peintures par Ricois, 1845. La peinture de gauche (Valençay) : 225 X 285 mm ; la peinture centrale (Valençay) : 245 X 345 mm ; la peinture de droite (Rochecotte) : 225 X 275 mm. — Au comte François de Castellane. 435. FAUTEUILSEMPIRE. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay. Troisfauteuilsen boisdoré.Les accotoirs,ceintureset dossierssontornésde rosaces, acantheset palmettesen relief.La tapisserieau petit point fut exécutée,selonla tradition, par lesdamesde la cour pour Talleyrand.Sur un fondblanc au pointfantaisie, sont représentésdes feuillagesvariés dans les tonalités vertes,jaunes, bruneset or, donnantun aspectd'herbier.Chaquefauteuila sondécorpropre.Une étiquettemanuscrite est colléesouschaquesiègeavecla mention« salondu prince de Bénévent». 436. FAUTEUIL DE TRAVAIL de Talleyrand en cuir marron avec, de chaque côté, un portefeuille à soufflets. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay. Le comte Françoisde Castellanepossèdeun autre fauteuil du même style ayant appartenu à Talleyrand.— C'est le fauteuildans lequel la statuette de Desprez(cf. n° 437) l'a représentéassis. LE CADRED'UNE VIE 119 437. TALLEYRANDASSISdans un fauteuil. Statuette en terre cuite par Desprez. Haut. : 320 mm. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay. Il existe,au moins,quatre exemplairesen plâtre de cette statuette. ROCHECOTTE 438. « SOUVENIRSDE ROCHECOTTE. » — Collection Rochecotte. du château de La duchessede Dino acheta, en 1825,le châteaude Rochecotte,communede SaintPatrice,en Indre-et-Loire.Elle s'attacha très vite à cette demeurequi devintbientôt sa résidenceprincipaleet où Talleyrandfit de longsséjours. Le livre d'or, sousle titre Meshôtesdepuisle 1erdenovembre 1836,s'ouvresurun texte autographede Talleyrand: «Je suisà Rochecotte,lieuenchanteuroùil y a danstousles genrespour les hommesinstruitsle plus de questionsà faireet oùsetrouvela personne qui saitle mieuxy répondre.Rochecotte,1ernov. 1836.Ch.Mau. de TalleyrandPérigord,princede Talleyrand.» Lestroisenfantsde la duchessede Dinorendentensuite hommageà leur mère. Enfinde trèsnombreusessignaturesse succèdentau coursdes temps : Noailles,Antraigues,Charlottede Talleyrand,la duchessede Sagan(1837), Mathieude Montmorency,le princed'Arenberg,Bacourt (1842),Decazes,plusieurs prêtres,évêqueset le cardinalde Falloux(1870),le généralGallifet,Paul Bourget,le princede Galles(1917),FrancisPoulenc,la reineElizabethd'Angleterre(1963),etc... Citonsla phrase écriteet signéepar A. Thiers : « Une bonnejournéedansl'une des plusmauvaisesannéesde ma vie, la plusmauvaisepeut-être.Rochecotte,16novembre 1870.A. Thiers. » 439. ALBUMDE ROCHECOTTE.— A la comtesse Georges de Castellane. « Ce sera un salmigondis» a écriten exerguela duchessede Dino. Le gros album ne comptequ'une huitainede pagesmss.dont quelques-unes autographesde Talleyrand datéesde 1829. 440. VUE EXTÉRIEUREDE LA TERRASSEDE ROCHECOTTE.Aquarelle par J. Roberts, 1834. 217x302 mm. — Collection du château de Rochecotte. J. Robertsa peint, la mêmeannée, deux autresaquarellesreprésentantRochecotte, des aquarellesmontrant le château de Valençayet un portrait de Dorothéede Dino, vue de dos (mêmecollection). TALLEYRAND 120 441. « 2eme VUE DE LA TERRASSEDE ROCHECOTTE, 1834. » Aquarelle par J. Roberts. 220X287 mm. — Collection du château de Rochecotte. Desjeunesfemmesélégantesse promènentsur la terrasse. 442. « PIÈCE COMPOSÉEPAR FEU MONONCLEle prince de Talleyrand pour fêter l'arrivée de son amie Mme la princesse de Vaudémont. » — Au comte François de Castellane. Autographe.— La duchessede Dino s'ingéniaità remplir les loisirsdes séjoursà Valençayet à Rochecotte; Talleyrandse prêta au jeu en écrivantdes textesde circonstancespour des comédiesde salons. BOURBON LARCHAMBAULT 443. NOUVEL ESSAISUR LES EAUXTHERMALESet minérales de Bourbon l'Archambault, département de l'Allier ou Histoire physique, chimique et médiévale des eaux par P. P. Faye. Bourbon l'Archambault; Paris, Croullebois, 1804. In-8°, 216 p. et planche. — B.N., Impr., 8° Te 163. 339. Talleyrandfit des curesannuellesà Bourbonl'Archambaultà partir de 1800.Il de la ville,aurait eu le premierl'idée de fairerelierl'étas'occupade l'embellissement blissementthermal aux allées Montespan.Très populaire à Bourbonl'Archambault, il comblait de faveursles habitants. — MINUTE DE LETTREDE TALLEYRAND Au duc de Tal444. (s.l.n.d.). leyrand. Autographe.— Talleyranda apprisle projet de Madamela Dauphine,la duchesse d'Angoulème,de venir à Bourbonl'Archambault. « Serait-ilpermis au plus vieux baigneur de ces eaux célèbresde proposerà Madame de se reposerun moment... peut-être de manger des fruitset de boire du lait dans une tente placéesur unedes ruines de ce noble château? » 445. ESQUISSESBOURBONNAISES par Achille Allier. Moulins, Desrosiers; Paris, Chamerot, 1833. In-4° oblong. — B.N., Impr., 4° Lk 2. 306. Le château de Bourbon. LE CADRED'UNE VIE OBJETS ET 121 SOUVENIRS COSTUMES 446. COSTUMEDE COUR de Talleyrand. tion du château de Valençay. — A M. Jean Morel, collec- Cape du costumede grand chambellan,à la Restauration. 447. CAPE, REDINGOTEET ÉPÉE DE GRANDCHAMBELLAN, époque Restauration. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay. Cravatede dentelleornéede fleursde lys couronnées. 448. BOUTONDE LIVRÉE du prince de Bénévent. Diam. : 30 mm. — Collection de boutons de livrée de M. de Roche du Teilloy. vers 449. BOUTONDE LIVRÉE de la maison de Talleyrand-Périgord, 1830. Diam. : 35 mm. — Collection de boutons de livrée de M. de Roche du Teilloy. Il est orné desarmeset de la devisede la famillede Talleyrand-Périgord. 450. BOUTONDE GILET de la même livrée. Diam. : 20 mm. — Collection de boutons de livrée de M. de Roche du Teilloy. Il est orné du crestdesarmoiriesde la maisonde Talleyrand-Périgord. DÉCORATIONS 451. BREVET DE NOMINATIONde Talleyrand dans l'ordre royal de la Légion d'honneur, 5 mai 1817. — Au duc de Talleyrand. Ce brevetadresséau princede Talleyrand,pair de France,estsignépar le maréchal, duc de Tarente. 122 TALLEYRAND DE LA LÉGION D'HONNEUR,époque Res452. PLAQUEDE GRAND-CROIX tauration. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay. La partie centraleainsi que le pourtour (portrait d'Henri IV) sont des plaques d'argent. Le resteest composéde paillettesargentéeset de filsd'argent. 453. COLLIERde l'ordre du Saint-Esprit. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay. Or et émail.— Talleyrandfut reçu chevalierdu Saint-Espritle 30septembre1820, le lendemainde la naissancedu duc de Bordeaux. 454. PLAQUE de l'ordre du Saint-Esprit. tion du château de Valençay. Paillettesargentéeset fils d'argent. — A M. Jean Morel, collec- de Talleyrand dans l'ordre de Charles III 455. BREVETSDE NOMINATION d'Espagne, 18 juin 1834. — Au duc de Talleyrand. 456. PROMOTIONde Talleyrand au grade de grand-croix de l'ordre du Sauveur de Grèce, 23 janvier (6 février) 1834. — Au duc de Talleyrand. 457. DÉCORATIONSDE TALLEYRAND: I° L'Aigle noir (croix bleue, ruban crème) ; 2° Le soleil du Lion (Perse, ruban vert) ; 3° Croix de Charles III d'Espagne; 4° Couronne de sacre. 5° Plaque de l'ordre de Saint-André (Russie) ; 6° Plaque de Sainte-Anne (Russie). — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay. LIVRES A catalogue of a superlatively splen458. BIBLIOTHECASPLENDIDISSIMA. did and extensive library consigned from the continent which will be sold by auction on Wednesday, May 8, 1816. London, 20009. Wright and Murphy (s.d.). In-8°, 200 p. — B.N., Impr., Exemplaireindiquant les prix de vente. — Le Cataloguecompte3465numéros dont des manuscrits,des incunables,des Elzevirs.La collection,indiquela préface, « réuniepar un nobleétrangerfortdistinguépar sestalensde diplomate» a étéenvoyée LE CADRED'UNE VIE 123 deParisen Angleterre,en septembre1814,en troiscargaisonsdontunefut endommagée à l'arrivée. Lesaffairesfinancièresde Talleyrand,qui acquitau coursde savieune très importante fortune,connurentdes fluctuations.Il procédaà plusieursreprisesà des ventes de tableaux,livres,immeubles(cf. nos234 et 275). Malgrél'importancede la vente de 1816,la bibliothèquedu châteaude Valençayauraitcompté,en 1838,quinzemille volumes. 459. EX-LIBRISDE CHARLES-MAURICEDE TALLEYRANDaux armes des Talleyrand « à trois lions rampants armés et lampassés », avec les clefs de grand chambellan. Devise « Re que Diou ». — A M. Michel Missoffe. Le premierde cesex-libriscomporteles insignesde la Toisond'or et de la grande croixdela Légiond'honneur.Le second,postérieurà 1820,dateoùle princede Talleyrand fut reçu chevalierdu Saint-Esprit,comportele collierde l'ordredu Saint-Esprit à côté de la Toisond'or. 460. BILLETDE TALLEYRANDà son frère (s.d.). — Collection Pozzi. LeslettresT Pdoivent Talleyranddonnele modèledu chiffreTalleyrand-Périgord. être séparéeset faites« à l'anglaise». 461. RELIURE basane brun clair aux armes d'un évêque de la maison sur un semé de fleurs de lys. Ex-libris héralTalleyrand-Périgord dique des Talleyrand portant la devise « Re que Diou » et l'inscription : Bibliothèque du château de Valençay. SurPANVINIUS(Onuphrius)De ludis circensibus,Libri II ; de triumphisliber unus. Paris,ClaudeMorel, 1601.Petitin-8°.— Au duc de Talleyrand. 462. RELIURE maroquin olive aux armes de Marie-Jeanne de Talleyrand-Périgord, mariée en 1762 à Louis-Marie Comte, puis marquis de Mailly, encadrement filets dorés sur les plats, armoiries mosaïqués de maroquin rouge. Surles Femmescommeil convientde les voir.Londreset Paris,1785,in-12.— Au duc de Talleyrand. 463. RELIUREmaroquin rouge aux armes de Talleyrand-Périgord. Sur: a) Sermons...de MessireAndorreAnselme.Paris,Gaudouinet Giffart,1731. depuis 4 vol.in-8°; b) Histoirede l'Académieroyaledes Inscriptionset Belles-Lettres son établissementavecles Élogesdesacadémiciensmorts.Paris,Guérin,1740.3 vol. in-8°.— Au duc de Talleyrand. 124 TALLEYRAND TABLEAUX 464. LOUIS XVIII en costume de sacre. Photo Sylvain Knecht du tableau conservé au château de Rochecotte. — B.N., Est., N. Le tableau porte la mention : « Donnépar S. M. le Roi de Franceau princede Talleyrand.» Peut-êtres'agit-ildu portrait de LouisXVIII par Gérard, n° 4 du cataloguedela vente de la Succession du ducde Talleyrand,Valençay et Sagan,les 29-31mai et 1erjuin 1899(reprod.).Seule,l'inscriptionsurle cadresembledifférente: «Donnépar S.M.le Roi de Franceau Princede Talleyrandaprèsle Congrèsde Vienne.» Louis XVIII, qui n'a jamais été sacré, est représentéici en costumede sacre.En 1819,la cérémonieavait été prévue et organisée.Les dessinsde Percieret Fontaine pour la broderiedescostumesdu sacreet pour la décorationde la cathédraledeReims à l'occasiondu couronnementfont,maintenant,partie descollectionsdu Metropolitan Muséum,à NewYork (Cabinetdes Estampes).Voir à ce sujet,l'articlede MissJanet Muséum,1958-1959. Byrne,dansBulletinof theMetropolitan 465. CHARLESX en costume de sacre. Photo Sylvain Knecht du tableau conservé au château de Rochecotte. — B.N., Est., N. Le tableau porte la mention : « Donnépar S.M. le Roi de Franceau princede Talleyrand. » Peut-êtres'agit-il du portrait de CharlesX par Gérard, n° 5 du cataloguede la ventede la succession duDucde Talleyrand, et Sagan,les 29-31mai et 1erjuin Valençay 1899(reprod.).Seule,l'inscriptionsur le cadre sembledifférente: « Donnépar S.M. CharlesX au Princede Talleyrandaprès le Sacre.» Vernet. 1819. 466. MOLIÈRE ET SA SERVANTE, peinture d'Horace — mm. Au comte François de Castellane. 360x435 Ce tableauavait été donnéà Talleyrandpar HoraceVernet. — C'est le n° 26dela ventedela succession duducdeTalleyrand, et Sagandes29-31maiet 1erjuin 1899. Valençay La collectiondes tableauxconstituéspar Talleyrand,sousla directionde Lebrun, les a été longtempsconsidéréecommeune des meilleuresd'Europeen cequi concerne écolesflamandeset hollandaises,(cf. n° 275). En 1817,la collectionfut achetéeen bloc par Buchanan320.000F. DIVERS 467. LA DERNIÈREPLUMEde Talleyrand. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay. C'estaveccetteplumequeTalleyranda signésasoumissionà l'Église,le 17mai 1838, jour de sa mort. LE CADRED'UNE VIE 125 468. MÈCHE DE CHEVEUXde Talleyrand. tion du château de Valençay. — A M. Jean Morel, collec- 469. TALLEYRAND.Portrait Collection particulière. et mèche de ses cheveux. — en miniature ornée d'une miniature représentant la 470. MONTRE de Talleyrand duchesse de Dino. Diam. : 45 mm. — Collection particulière. La montreest en or et porte la marque : « Bréguet.N° 2942.» La miniatureest à l'intérieur du boîtier,montéesur une plaqued'or. A la chaîne sont attachésquatre cachets: l'un avecles initialesT. P. entrecroiséeset surmontées d'une couronne,l'autre avecles armesde Talleyrandet lesclésde grand chambellan, la Légiond'honneuret la Toisond'or, le troisièmeaveclesmêmesarmesmaissansles cléset sansla Toisond'or et le quatrième,tout petit et rond, avecles initialesP. D. surmontéesde la couronnede la maisonde Talleyrand. 471. BOURSEEN SOIE fabriquée par Mme Thiers et donnée par elle à Talleyrand. — Au comte François de Castellane. Talleyrand a lui-mêmedonné « cette petite cochonnerie» (le mot est de lui) à Bacourt. C'est la comtessede Martel, apparentéeà Bacourt,qui en a fait don au comteStanislasde Castellane. 472. CANNE de Talleyrand, en ivoire, à pommeau d'or. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay. Sur le pommeau,les armes de Talleyrand,grand chambellan,surmontéesd'une couronne,encadréesde deux clés et entouréesde la Toisond'or avec, au-dessous, sur une guirlande,la devise« Re queDiou». 473. « CARLOS. LE CHIEN de Mr. de Talleyrand. Baden, Août 1838. » Silhouette découpée. 78x110 mm. — Collection du château de Rochecotte. Talleyrandaimait beaucouples chiens.Il léguason épagneul,Carlos,à la gouvernante de Pauline de Périgord. 474. PORTE-CRAYONdu prince de Talleyrand. En or, orné d'un camée portant une couronne. — Au duc de Talleyrand. La couronneest cellede la maison de Talleyrand-Périgord. 126 TALLEYRAND 475. PORTEFEUILLEen cuir noir A la comtesse de Lacombe. ayant appartenu à Talleyrand. — La traditionveut que ce portefeuilleait servià Talleyrandau Congrèsde Vienne. Il a été donnépar lui à l'abbé Dupanloup.— Il porte les initialesentrecroiséesD. C. de Talleyrand. 476. SOUS-MAIN-PORTEFEUILLE de Castellane. — A la comtesse Georges 477. TABATIÈRE en écaille ornée d'une plaque d'argent gravée représentant Talleyrand en buste. La plaque d'argent : 555 x 400 mm. La tabatière : 855 X 455 mm ; haut. 20 mm. — Au duc de Talleyrand. La plaqued'argentportel'inscription: « dessinéeet gravéepar d'Algerà Paris1838.» Elle reproduit avec précisionla partie supérieurede la lithographiecataloguéesous le n° 000.Mais on a ajouté la Légiond'honneur (coloriéeen rouge) sur le reversde l'habit de Talleyrand. 478. « Cles Mce TALLEYRANDPÉRIGORDPrince de Bénévent. » Médaillon en bronze, diam. : 180 mm. — Collection du château de Rochecotte. 479. « DONS DE L'AMITIÉ ET DES ARTS. » Albums Dino. — Au duc de Talleyrand. de la duchesse de Cesalbumscontiennentdesdessinset aquarelles,oeuvresd'amiesde la duchessede Dino. Reliuresmaroquinvert avecdécor doré, fermetureavecferrureset grandesépingles dont la tête est, pour l'un, un cachetgravé et, pour l'autre, deux intailles. coloriée vers 1840. 236 X 480. LE CHATEAUDE SAGAN, lithographie 338 mm. — Collection du château de Rochecotte. D'une superficiede 120km2, le fiefde Sagancomptait,outre la villede 7.000habitants, près de 200 bourgset villages. Possédéeautrefoispar Wallenstein,la principauté passa ensuite à la familledes Biren, ducs de Courlande. 481. DOROTHEA HERZOGINVON SAGAN, Prinzessin V. Curland u. Semgallen, Herzogin v. Talleyrand 1793-1862. Sagan, A. Schamberg. — A M. Michel Missoffe. Image mortuairede la duchessede Dino. XI TALLEYRAND DANS LA LITTÉRATURE ET L'HISTOIRE « Je veux que, pendant des siècles, on continue à discuter sur ce quej'ai été, ce quej'ai pensé et ce que j'ai voulu. » Le voeusemble exaucé. De son vivant, une suprême aisance, un cynismeparfait, une apparente impassibilité chez cet ancien homme d'Église, serviteur et profiteur de six régimes, excita la verve haineuse de ses contemporains. La postérité, cherchant à percer le secret de cette habilité et de cette autorité, attendait beaucoup de la publication des Mémoires (1890-1892) qui souleva discussionset controverses. La littérature s'empara du personnage qu'il avait lui-même composé, de ses « mots » qui font flèche, de la confrontation avec la grande figure de Napoléon qu'il évoquenécessairement. Le thème du « Diable boiteux » franchit lesfrontières. Depuis plus de cent ans, modèle séduisant et insaisissable, le prince de Talleyrand ne cesse de poser. OUVRAGES 482. DELPHINE, par Mme de Staël Holstein. Genève, J.-J. Paschaud, 1802. 4 vol. in-12. — B.N., Impr., Rés. p. Y 2. 2211. C'est sous les traits de Mme de Vernon que Mme de Staël esquissele portrait de Talleyrand: « Dans le fond de son coeurelle n'aimait rien, ne croyaitrien, ne s'embarrassaitde rien ; sa seuleidée était de réussir,elle et les siens,danstouslesintérêts dont se composela vie du monde,la fortuneet la considération.» 483. ALBUM PERDU. Paris, chez les marchands de nouveautés, 1829. In-16, 204 p., ill. — B.N., Impr., 8° Ln27. 19320. Par Henri de Latouche.- Recueildes motsles plus répandusde Talleyrandet des anecdoteslesplus connuesde sa vie. 128 TALLEYRAND 484. PORTRAITSET SOUVENIRScontemporains par Benjamin Constant suivis d'une lettre de Jefferson, président des États-Unis, à Mme de Staël. Paris, Ladvocat, 1832. In-8°, 397 p. — B.N., Impr., 8° Li3. 129. TomeVII de Parisoule livredesCentet Un.— Pp. 151-154,M. de Talleyrand. 485. VIE POLITIQUE DE CHARLES-MAURICE,PRINCE DE TALLEYRAND — B.N., par Alexandre Salle. Paris, Hivert, 1834. In-8°, 395 p. Impr., 8° Ln 27. 19321. En exergue,une strophedela Némésis de Barthélémy« Le mensongeincarné,le parjure vivant...» La conclusionest plussereine: « La vie politiquede M. de Talleyrand présentela lutte d'un hommede génie avec les époquesles plus grandesde notre histoire.» 486. MONSIEURDE TALLEYRAND.Paris, J.-P. Roret, — B.N., Impr., 8° Ln 27. 19322. 1834. 4 vol. in-8°. L'ouvrage,publié sansnom d'auteur, est de Charles-Maximede Villemarest.Il se veut ni pamphletni panégyrique.« M. de Talleyrandest peut-êtrele personnagele plus extraordinairequ'ait produit la Révolution; tous les événementsimportantsse autour de sonnom; son influence,avouéeou secrète,s'est groupentmerveilleusement étenduesur tous les changementssurvenusen Europe et dans le monde depuisun demi-siècle.» 487. HISTOIREDE LA VIE ET DE LA MORTDE M. GORD, prince de Bénévent, avec un grand et de notes historiques pas S. D... Paris, las (s.d.). In-8°, 332 p. — B.N., Impr., 8° DE TALLEYRAND-PÉRInombre de documents Société de Saint-NicoLn 27. 19325. 488. GEORGE SAND. LE PRINCE. Revue des Deux Mondes, tome IV, 3e série, pp. 133-151, livraison du 15 octobre 1834. — B.N., Impr., Z. 21418. En septembre1834,GeorgeSand avait fait avecun ami une visiteau châteaude Valençayque l'on ouvraitvolontiersaux curieux.Dansl'article de la RevuedesDeux Mondes,écrit le moissuivant, elle imagineun dialogueéchangéentre la poétesseet son ami en facedu châteaude Valençay.L'aversionet la perfidiese déchaînentdans couvent ce texte: « Ce châteauoù tant d'immondesprojetset d'étroitesscélératesses et éclosentincessamentdansle silencede la nuit ». La liaisonde Talleyrandet sa nièceest égalementévoquée: « Un insecteimmonde dans le caliced'une fleurembaumée.» TALLEYRANDDANSLA LITTÉRATUREET L'HISTOIRE 129 489. « LE CHARIVARI », journal quotidien, politique, littéraire et d'art : a) Vendredi 18 mai 1838. 7e année, n° 136; b) Samedi 19 mai 1838, n° 137. Paris, rue du Croissant, 1838. — B.N., Périodiques, Fol. Le 2. 1328. La mort de Talleyrandn'affaiblitnullementla violenceet la cruautéde la critique. 490. CHAMBREDES PAIRS. Séance du 8 juin 1838. Discours prononcé par M. le baron de Barante à l'occasion du décès de M. le prince de Talleyrand. Chambre des Pairs de France. Impressions diverses. Session de 1838. Tome 3, n° 106. — B.N., Impr., 8° Le 58.2. C'estun hommagequ'au nomde la chambredesPairs,Barantesedoitde rendreà sonillustreami. Au reste, « la calomnieet l'injure lui ont encoremoinsmanquéque l'approbation ou les louanges». 491. VICTOR HUGO ILLUSTRÉ.CHOSESVUES.1re série. P. 1. 1838. Talleyrand. Paris, E. Hugues (s.d.). — B.N., Impr., Réserve m. Z. 35. Lepassageestdaté du 19mai : « RueSaintFlorentinil y a un palaisetun égout...» C'est à l'égout qu'estjetéenégligemmentla cervelledu princede Talleyrand. 492. THE EDLNBURGHREVIEW. Critical journal for April 1838... July 1838. Vol. LXVII. Edinburgh, 1838. — B.N., Impr., Z. 33571 (17). de Vérone, Guerre Dans un compterendu de l'ouvragede Chateaubriand,Congrès Colonies 2 vol., Paris 1838,Lord Broughamconsacre d'Espagne, Négociations, espagnoles, une dizainede pagesau « Character ». Sévèrepour le jugementque of M. Talleyrand Chateaubriandexprimesur Talleyrandet qu'il qualifiede calomnie,il faitun portrait nuancédu caractèrede Talleyrandet un élogesans réservede ses qualitésd'intelligence, de jugement, de finesseet d'esprit. Ce texte lui valut les complimentsde Mmede Dino. DE DINO à Lord Brougham. Paris, 12 sep493. LETTREDE LA DUCHESSE tembre 1838. — A. E., dossier personnel Talleyrand. « Cen'est qu'à mon retourdeseaux,il y a peu dejours,quej'ai pu me procurerle numérode la revue d'Edimbourgdu moisde juillet dernier.J'y ai trouvétoutesles tracesde votre amitiénon seulementdansla judicieusecritiquedu livreinexactde M. de Chateaubriandmaisencoredansce morceauplein d'équité,de vraiet de délicatesseplus particulièrementdestiné au souvenirde mon oncle...C'est ainsi que l'histoireparlera de lui quand la voix impartialese fera entendreun jour maispersonnene dira mieux que vousce qu'il y avaitd'aimabledansson caractère,d'élevé dansson esprit et de charmedans son commerce...» « Adieu,cher LordBrougham, milleet millebien sincèresamitiés.Dsede Talleyrand,Princessede Courlande.» 130 TALLEYRAND 494. EXTRAITSDES MÉMOIRESDU PRINCE DE TALLEYRAND-PÉRIGORD, ancien évêque d'Autun, membre de l'Assemblée nationale, recueillis et mis en ordre par Mme la comtesse O... de C..., auteur des Mémoires d'une femme de qualité. Paris, Charles Le Clère, 1838. 4 vol., in-8°. — B.N., Impr., 8° La 33. 106. Publiépar le baron LamotheLangon,les textessont entièrementapocryphes. 495. VIE RELIGIEUSEET POLITIQUEde Talleyrand-Périgord, prince de Bénévent, depuis sa naissance jusqu'à sa mort, par Louis Bastide. Paris, Faure, 1838. In-8°, 470 p. — B.N., Impr., 8° Ln 27. 19324. L'ouvrageest très hostile. « Nous nous estimeronsheureuxsi, en dévoilantcette viede turpitudeet de félonie,nousavonspu inspirerquelquecrainte,par notresouci de ne rien cacherde ce que nousavonstrouvéde honteux,à ceuxqui ont héritédece cynismepolitiquequi, misen mouvementpar M. de Talleyrand,fait encorela honte de cette époque.» 496. MÉMOIRESURM. DE TALLEYRAND,sa vie politique et sa vie intime suivi de la relation authentique de ses derniers moments et d'une appréciation phrénologique sur le crâne de ce personnage célèbre fait peu d'heures après sa mort, par Ch. Place et J. Flourens, ... — Paris, 1838. In-8°, 171 p. — B.N., Impr., 8° Ln 27. 19326. Placeet Flourensétaientrédacteursen chefdu journal La Phrénologie. 497. INSTITUTROYALDE FRANCE. Séance publique annuelle de l'Académie royale des sciences morales et politiques du samedi 11 mai 1839. Notice historique sur la vie et les travaux de M. le prince de Talleyrand, par M. Mignet, secrétaire perpétuel. In-4°, paginé 13-62. — B.N., Impr., R 5046. L'élogede Talleyrandà l'Institut fut prononcépar le secrétaireperpétuelFrançois Mignet,l'historienlibéral qui avait lancé,avec Thiers,le National.Il louaen Talleyrand le Constituant,l'habile diplomate,blâmala participationà l'enlèvementdu duc d'Enghienet l'attitude en 1814.Cet homme« qui conformatoujourssa conduiteaux circonstanceséprouvaet inspira de longuesamitiéset tous ceux qui l'entouraientou qui l'approchaientétaientattiréspar sa grâce, attachéspar sa bonté ». illustrées de Balzac. Une ténébreuse affaire. Paris, janvier 498. OEUVRES 1841. Paris, Raçon (s.d.). — B.N., Impr., Y 2. 981. 499. HISTOIRE POLITIQUEET VIE INTIME de Ch.-M. de Talleyrand, prince de Bénévent, par G. Touchard Lefosse. Paris, au bureau TALLEYRANDDANS LA LITTERATUREET L'HISTOIRE de l'administration, 19327. Ouvrage hostile. 1848. In-8°, 338 p. — B.N., Impr., 131 8° Ln 27. 500. MÉMOIRESD'OUTRE-TOMBEpar M. le vicomte de Chateaubriand. Paris, Penaud frères, 1849. 12 vol. In-8°. — B.N., Impr., Rés. 8° La 33. 31. T. XI, pp. 410-431,texte daté de Paris 1838.— Chateaubriandn'épargne rien à Talleyrand, et ne lui accordemême pas le mérite de l'habileté politique : « Il faut perdre encore cette espérance,si consolantepour ses enthousiastes,si désiréepour la mémoiredu prince, l'espérancede faire de M. de Talleyrandun démon. » de Talley501. HISTOIRE POLITIQUE ET PRIVÉE de Charles-Maurice rand, ancien évêque d'Autun, prince de Bénévent suivie d'un extrait des Mémoires inédits de M. de Sémallé, commissaire du Roi en 1814, de nouveaux documents de la mission qui fut donnée à Maubreuil par L. G. Michaud. pour assassiner Napoléon... Paris, au bureau de la Biographie universelle, 1853. In-8°, 206 p. à 2 colonnes. — B.N., Impr., 8° Ln 27. 19328. Michaud, l'auteur de la Biographieuniverselle,était un royalisteconvaincu,et son ouvrage, solidementdocumentéet construit,témoigned'un grand parti pris contre Talleyrand. Cobbet, Mackintosh, 502. HISTORICAL CHARACTERS : Talleyrand, Canning, by sir Henry Lytton Bulwer. 2d éd. London, R. Bentley, 1868. 2 vol. in-8°. — B.N., Impr., Nx. 1160. 503. ESSAI SUR TALLEYRANDpar sir Henry Lytton Bulwer... traduit de l'anglais, avec l'autorisation de l'auteur, par M. Georges Perrot. Paris, C. Reinwald, 1868. In-8°, 396 p. — B.N., Impr., 8° Ln 27. 24420. L'ouvragede Bulwer,publié en 1867(n° 502)avait déjà atteint sa quatrièmeédition et connuun grand succèsquand fut donnéela traductionfrançaisede l'Essaisur Talleyrand.Bulwerexprimeune opinionfavorable,généralementadmiseen Grande-Bretagne, sur la valeur politiquede Talleyrand : « Chaquefoisqu'il accepta le pouvoir,il rendit un serviceréel à la causequ'il épousaet mêmeà son pays... Aucunparti n'eut jamais à se plaindre de la trahisonou de l'ingratitude de cet hommed'État que l'on a si souvent flétri du titre d'inconstant.Ceux qu'il abandonna, ce fut après s'être, d'abord, opposéà leur politique. » Mais « si la raisonpeut excuser,expliquerou défendreune telle versatilité,aucune sympathiegénéreusene nous pousseà y applaudir ou à en faire l'éloge ». 132 TALLEYRAND C. A. de Sainte-Beuve. Paris, 504. MONSIEUR DE TALLEYRAND, par — Michel Lévy, 1870. In-8°, 243 p. B.N., Impr., 8° Ln 27. 25721. L'ouvrage,qui se présente commeun compte rendu critique du livre de Lytton Bulwer,a été réédité en 1958par Léon Noël, avec une introduction et des notes, à Monaco, Éditionsdu Rocher. DE M. DE TALLEYRAND,par M. A. de Barrai. Limoges ; 505. LA CHAMBRE — Ardant B.N., Impr., 8° Ln 27. 30801. In-16, Paris, 48 p. (1878). Bibliothèquede l'adolescenceet du jeune âge, publiée avec approbation de Mgr. l'évêque de Limoges. 506. MÉMOIRESDU PRINCE DE TALLEYRAND,publiés, avec une préface et des notes, par le duc de Broglie. Paris, Calmann-Lévy, 18911892. 5 vol. in-8°. — B.N., Arsenal, 8° NF. 22870. L'édition des Mémoiresde Talleyrand était très attendue et souleva,dès qu'elle fut donnéeau public, des controversessur l'authenticitédu texte (cf. n° 335). 507. TALLEYRAND.MÉMOIRES,lettres inédites et papiers secrets accompagnés de notes explicatives par Jean Gorsas. Paris, Sarina, 1891. In-8°, 291 p. — B.N., Impr., 8° Ln 27. 39567. L'année même où étaient publiés les Mémoires par le duc de Broglie,cet ouvrage donna l'édition de lettres aux mains de collectionneurset de quelques documents trouvésdans les archives. 508. G. LACOUR-GAYET.TALLEYRAND, 1754-1838. Paris, Payot, 1928— vol. in-8°. B.N., Impr., 8° Ln 27. 62849. 1934. 4 La riche documentationqu'a longuementet patiemment réunie GeorgesLacourGayet,estla sourcecommunede tousles travauxécritsjusqu'à ce jour sur Talleyrand. 509. LE DIABLE BOITEUX,scènes de la vie de Talleyrand par Sacha Guitry. Bois gravé de Henri Jadoux. Paris, Éditions de l'Élan, 1948. In-8°, 246 p. — B.N., Impr., 16° Yth. 590. de Pierre Brissaud. 510. SACHA GUITRY. TALLEYRAND. Illustrations Paris, Raoul Solar, 1950. In-8°, 195 p. — B.N., Impr., 8° Z. 30813 (I, 8). TALLEYRANDDANSLA LITTERATUREET L'HISTOIRE 133 CARICATURES De son vivant, Talleyrand ne fut qu'un temps populaire auprès du grand public. Il devint vite une victime de choix pour les caricaturistes. De sorte qu'il reste, après sa mort, célèbre autant par les caricatures qui l'ont représentéque par ses bons mots, par son intelligencepolitique et par le bien que, peut-être, il fit à la France. CARICATURES FRANÇAISES Sous la Révolution, jusqu'en 1792, le personnage de Talleyrand a été généralement assez populaire et le nombre des gravures qui lui sont favorables est sensiblementégal au nombre de celles qui critiquent ses actes ou ses travers, physiques ou moraux. On se moque déjà de son pied bot et de son goût pour l'argent. Sous l'Empire, aucune caricature contre les hommespolitiques français : la censure les aurait interdites. Les dessinateurs qui ont le goût et le don de la satire s'en donnentà coeurjoie à l'époque du Congrès de Vienne et c'est alors une abondance de caricatures, qui seront recopiées ou imitées en Angleterre, en Allemagne, en Russie, en Espagne, voire au Portugal. Ces estampes sont généralement coloriées. La Seconde Restauration ne représenteTalleyrand qued'unefaçon très épisodique (n° 514). Il est vrai que le rôle politique du Prince lefut aussi à cette époque. Le fait d'avoir amené au pouvoir Louis-Philippe lui valut, par contre, sous le règne de ce souverain, une notoriété incroyable parmi les dessinateurs satiriques. Il est peu de caricatures de cette époque (1830-1835) où il ne figure, parmi les partisans réputés les plus ardents de Louis-Philippe, Persil, Soult, Davoust, Lobau, Mortier, Thiers et Guizot. Daumier l'a représenté sur dix planches lithographiées ou gravées sur bois, Grandville, sur plus d'une douzaine de lithographies, Traviès sur, au moins, quatre lithographies,Benjamin Roubaud, sur, au moins, deux. Même Charlet (n° 525) s'est emparé sinon de ses traits, du moins de sa personne, pour se moquer des événementsqu'il vivait. On le retrouve encoresur de nombreuses caricatures anonymes. A cette époque, comme au temps du Congrès de Vienne, ce qui frappe chez lui, c'est son pied bot, ce sont les nombreux régimes qu'il a servis puis abandonnés. Sous Louis-Philippe, l'âge du Prince est aussi une cible facile. On fait enfin allusion aux nombreuxprotocoles qu'il a signés et à ses bons mots. 134 TALLEYRAND 511. TALLEYRANDLIVRANTLES BIENSDU CLERGÉ contre les Assignats. — B.N., Est, QbI (12 juillet 1790). Aquatinte. 121 X 155 mm. Traînant derrièrelui l'Église de France,Talleyranddemandeà Camus,auteur de la Constitutionciviledu Clergé: « Combienme donné [sic]vouset je vousla livre.» Camuslui proposedes assignatsen déclarant : « Cette grâce efficacedoit sansdoute agir sur vous » (Le pasteur Rabaut s'apprête à partager les profitsde l'opérationet a déjà sortison poignardpour égorgersa victime). 512. « LA BALANCEPOLITIQUE», gravure coloriée. 271X403 mm. — B.N., Est., Tf mat. 8. Dansl'anglesupérieurdroit : « N° 6 », dansl'angle inférieurgauche: « E+ + + », (peut-êtreEugèneDelacroix).Sousle trait carré : « setrouvedansle N° du 15mai 1815 du NainJaune, se vendau bureaudu journal. » Le NainJaunedu 15mai commentela caricature: « Il s'estétabli à Vienne,depuis environun an, une boursepolitiqueoù se vendent,au plus offrant,les hommeset les états. Desministresplénipotentiaires,transformésen courtiersde chair humaine,disposentà leur gré de la vie,de la fortuneet de la libertéde quelquesmillionsd'hommes, qui n'ont pas mêmela permissionde choisirentrel'influencedu knout ou cellede la Schlag. Ils ont organisépour l'équilibre européen,une balance politique, où sont peséesavec beaucoupde justesseles destinéesdes peuples...Le lieu de la scèneest un entrepôtgénéralde bipèdes; d'un côtéJohn Bullvide sa caissepourpayersesnombreuxachats; maisil s'aperçoitavechumeurqu'en dernierrésultatil ne lui resteplus que des banknotes.Le héros de Burgos(Wellington)debout devant l'un des fléaux de la balance,évalueavec une gravité risiblela valeurdes hommesà trois shellings par tête... De l'autre côté du dessin,sont quatre courtiers,qui se partagentquelques pacotillesde sujets. L'autocrate des knoutés...assis sur une barique, qui figurela Pologne,ne s'aperçoitpas que lesbravesPolonaisvontlui échapper.Deboutdevantlui, le respectableprince de Bienauventn'a pas des prétentionsbien exagérées,il n'en voudraitque pour un Louis,on sent que l'on ne peut pas avoir grand-chosepour ce prix là. Enfinl'Italie et la Saxe,partagéesloyalement,ont misd'accorddeuxgrandes puissances,qui paraissentenchantéesde leur lot. L'une avecune aviditéremarquable, tire à elleun ballot de Saxons,que lui abandonneavecsatisfactionun grandseigneur autrichien,fort estimé dans les camps par ses connaissancesdiplomatiqueset fort redoutédansle congrèspour ses talentsmilitaires.Dansle fond du tableau plusieurs souverainssubalternesattendent, dansl'attitude du respect,l'issuede la bourse,pour savoirà qui ils appartiennent,et pour quellescausesilsdoiventfairetuer leurssujets.» — B.N., Est., LA mm. coloriée. BOUILLOTTE, g ravure 186x254 513. Tf mat. 8. A ce jeu de cartes,qui n'est plus pratiqué de nosjours, s'adonnentWellington,qui a misésur la Belgiqueet qui « fait le jeu », le roi de Prusse,qui « fait sontout » en misantsur la Prusseet la Saxe,le tsar qui « tremblepour cette partie et a misésur la Pologne», l'empereurd'Autrichequi, après avoirmisésur l'Italie, est « las du jeu », enfinLouisXVIII, qui va quitter la table car le « voilàdécavé». Napoléon,debout derrièrelui, déclare : « je suisrentrant. » Estampedéposéeà la BibliothèqueNationale le 7 juin 1815et annoncéedansle JournaldeParisdu 10juin. TALLEYRANDDANSLA LITTÉRATUREET L'HISTOIRE 135 tirée de La Foudre, 514. « MÉNAGERIE LIBÉRALE. » Lithographie n° du 5 mars 1823. 190x25 mm. — B.N., Est., N2. « Le Renard » (Talleyrand)chercheà saisirle portefeuilleministérielque tient le corbeau. 515. « LE PETIT THIERS BAPTISÉ DOCTRINAIRE.» Lithographie par — Daumier. 195x255 mm. B.N., Est., QbI (27-29 avril 1835). C'est Talleyrand,habilléen évêque,qui baptise « l'enfant ». Celui-ciest dansles bras de sa « marraine », Louis-Philippe. L. Delteil,Daumier,n° 239.Daumiera aussireprésentéTalleyrandsouslesnuméros suivantsdu catalogueDelteil : 13 (notre n° 378), 101,110,(notren° 401), 208, 224 (notre n° 400),228,et Appendice(planchesisoléesgravéessur bois),3, 8 et 24. 516. « CORTÈGE FUNÈBRE DE LA LIBERTÉ. » Deux lithographies de Grandville, épreuves coloriées. 210x352 mm chaque. — B.N., Est., Tf 70, tome I. Pl. 49-50de La Caricature, n° 25 (21avril 1831).Aprèsla proclamationdela loi martiale de 1831,la Libertéest portéeen terre par lesprincipauxpersonnages de la Monarchie de Juillet. Dansle cimetièreoù vient d'entrer le cortège,la Gazette« criel'ordre et la marche du cortège», à côtéd'un hommeau pied bot qui a laissétomberderrièrelui parmiles vieuxmonuments,une crosseet une couronne.C'est ainsi que l'indiquel'enseignede ce petit commerçant: « Talleyr. : dit Tournesol. Fabt. de haillons,chaîneset censures. Confectionnebons mots, épigrammes,programmeset épitaphes. Vend et achète couronnesneuvesou d'occasions.Fait les chartes,constitutions,restaurations.Tient les cocardes,drapeaux et rubans de touteslescouleurs.Il vendaussià l'étranger.» 517. « MARCHE du Gros, Gras et Bête. » Lithographie de Forest d'après Grandville. 335x495 mm. — B.N., Est., De. 199d, tome 7. nos73 à Premiervoletdu triptyqueque constituentlespl. 147à 150de La Caricature, 75 (22 mars-5 avril 1832). Au-dessusdu cortègedu Veau Gras,nouvellemanière,voleun ballondontla nacelle est un animal étrange, à la foisoiseauet quadrupède.Il a cinq têtes, dont cellesde l'aigle autrichien, celle de l'aigle napoléonien,cellede l'aigle russeet celledu lion britannique. Il a des pattes de lion et des serresd'aigle, dans lesquellesest prise la Belgique.Sa queue est celle du coq gaulois.Sur ce monstreest juché Talleyrand, qui a les corneset un sabotdu Diable.Il porte de nombreusesdécorationset sa mitre d'évêqueest ornée,à la fois,de la fleurde lyset dela cocardetricolore.Il laisses'envoler de nombreuxprotocoles.Le ballon dépeint le personnagequ'il transporte: « L'horrifique,diabolique,satanique,démoniaque,béquillard,périgourdin,ancienchambellot, évêque, cagot, parpaillot, emmitré, triple traditeur, vendeur, pipeur de souverains, trafiqueur, restaurificateurde pays, entreteneur de discords,supermetternico-diplomaticien, ratificateur, archiprotocoliste,protocoliseur,reprotocolisant,en ascension aérostatiqueet apocalyptique.» 136 TALLEYRAND d'E. Forest 518. « LES FAUX DIEUX DE L'OLYMPE. » Lithographie d'après Grandville. 268x451 mm. — B.N., Est., De 199d, tome 7. Pl. 200-201de La Caricature, n° 98 (20 septembre1832). AlorsqueJupiter a lestraitsde Louis-Philippe, Vulcain,à gauchede l'image,a ceux de Talleyrand. Il a aussi son pied bot, sa canne, ses serments,ses révolutions, son « Recueilde Bonsmots » et sesnombreuxprotocoles—sans oublierceux qui concernentl'Angleterreet la Belgique. 519. « EXERCICESCALLIGRAPHIQUES pour graver les traits chéris de nos hommes d'État dans la mémoire de la presse française. » Lithographie à la plume par Grandville. 325 X 460 mm. — B.N., Est., De 199d, tome 7. Pl. 217-218de La Caricature, n° 106 (15 novembre1832). La tête de Talleyrandse trouveau bas de l'image,juste au-dessusdu titre. 520. « LA GRATIFICATION portée par la France Nouvelle, Les Débats, Le Nouvelliste [etc.]. » Lithographie à la plume par E. Forest d'après J.-J. Grandville, épreuve coloriée. 185x305 mm. — B.N., Est., Qbi (février 1833). Pl. 251 de La Caricature, n° 12 (28février1833). En queue du cortègesatiriquequ'ont formélesjournaux à l'occasiondu Carnaval, on remarque: « LeDiableboiteux, etdePérigord.» princedebien-au-vent 521. « ÉLÉVATIONDE LA POIRE. » Lithographie d'E. Desperet d'après Grandville. 280x442 mm. — B.B., Est., De 199d, tome 7. Supplémentde La Caricature, juin 1833. Dansle templede la Charte, Talleyranda repris le rabat de l'abbé de Périgordet présenteà l'adoration des fidèles,non pas le Saint Sacrement,mais la Poire (LouisPhilippe). 522. « MASCARADE POLITIQUE.» Lithographie d'E. Desperet d'après Grandville. 233x490 mm. — B.N., Est., De 199d, tome 7. Pl. 472 et 473 de La Caricature, n° 227 (12 mars 1835). Dansun bal costumé,La Caricature rencontreles personnalitésqui sontsesvictimes habituelles.A droite, Talleyrand,appuyésur une béquilleest assisentre deuxbustes. Au bas : « Notede l'Éditeur.Ce paillasse,assisentre Napoléonet CharlesX, nousle soupçonnonsfort d'être un vieuxbambocheurpolitiqueuséjusqu'à la cordemaisdirigeant toujoursla mascarade.» Grandvillea fait, au moins,cinq autrescaricaturessur lesquellesfigureTalleyrand. TALLEYRANDDANSLA LITTÉRATUREET L'HISTOIRE 137 523. « LE CHARDE L'ÉTAT. » Lithographie de Traviès. 245X478 mm. — B.N., Est., Qbi (1833). Pl. 330-331de La Caricature, n° 158 (14 novembre1833). Talleyrandest juché au sommetdu Charde l'État, que traînent,sousles yeuxdes journaux,cinq chevauxportant les masquesdes principauxsoutiensde Louis-Philippe (celuide tête, le « RoyalPoney», représenteThiers).Louis-Philippe estassisà côtédu cocher. Travièsa représentéTalleyrandsur, au moins,troisautrescaricatures: Il seraitplus faciled'arrêterlesoleil,où il proclamequ' « il ne fautpas flatterlespeuples» (LaCaricasousLouisXI, où il esthabilléen évêque ture,n° 163,20 décembre1833),Uneexécution du XVesiècleet La RoutedePantin.Leshommes usés,où il est,dansune charrette,parmi lesvieuxdébrisconduitsau dépotoir(LaCaricature, n° 214,1834). 524. « CET ENFANT-LANE MARCHERAJAMAIS SEUL.» Lithographie de Benjamin Roubaud et Paillet, épreuve coloriée. 249 X200 mm. — B.N., Est., Tf 70b, tome 3. Pl. 308 de La Caricature, n° 147(29août 1833). à l'aide des« Traitésde 1815» et de la Talleyrandtient en lisièreLouis-Philippe, Sainte-Alliance. (BenjaminRoubauda publiéuneautre caricatureoù l'onvoitTalleydeDonCarlos,à proposdela QuadrupleAlliance.)(Qbi, 26juillet rand, La Résurrection 1834). 525. « DROIT AU PLUSFORT. » Lithographie de Charlet et Ory. 274 X 357 mm. — B.N., Est., Tf. mat. 10. Aux côtésde Metternichet Wellington,Talleyrandarbitrele combatsingulierentre et CharlesX. Dansle ciel,auprèsdeDieule Père,Napoléoncontemple Louis-Philippe ce combatet semblepencheren faveurde Louis-Philippe, qui ramènederrièrelui les vieuxsoldatset lesvictoiresde l'Empire. DE LA JEUNEFRANCEsortant de prononcer son 526. UN REPRÉSENTANT quinzième serment. Lithographie de Machereau. 205x177 mm. — B.N., Est., Qbi (août 1830). Talleyrands'avancepéniblementen s'appuyantsurune canneet soutenupar deux valets. 527. « SCÈNEDIABOLIQUE.» Lithographie — B.N., Est., Tf 70d, tome 2. signée W. B. 180 x280 mm. Pl. 220de La Caricature, n° 107(22novembre1832). Sousl'image,légendede trois lignes: « LesDiablesnousparodient: ils fontune chambredesdéputéset unechambredespairs,ilsjurent commenous,ilstiennentleurs fait l'évêque,l'ambassermonscommenous,Satan faitle monarque,Méphistophélès sadeur,l'apostat et le protocoliseur.C'estcommecheznous.» 138 TALLEYRAND Naturellement,Méphistophélès représenteTalleyrand.— Sur une autre caricature, n° 114)on le voit en trainde (Pl. 236de La Caricature, par Wattier,Salmigondi politique fairecuireune « fricasséede protocoles». 528. « MUSÉE D'ANTIQUITÉSCÉLÈBRES.» Lithographie imprimée chez Bénard et publiée chez Aubert. 265x310 mm. — B.N., Est., Qbi (1833). est représenté,sur un autel, par sescheveuxet sa barbe, Tandis que Louis-Philippe son chapeauà cocarde,sesgants,sonparapluieet un pistolet,et sespartisanspar divors attributssymboliques telsquele clysoir(ouclystère)pour Lobau(quiavaitfait repousser desmanifestantsavec des pompesd'incendie),Talleyranda ici pour « insignes» son pied bot, la crosseet la mitre d'évêqueet une béquille. opposé,par ses publications, L'imprimeurBénard,républicain,s'estsuccessivement à la Monarchieet à l'Empire(sousNapoléonIII). 529. « THÉATRE ROYALDESMARIONETTES[sic]. » Lithographie imprimée chez Delaunois et publiée chez Aubert. 310x236 mm. — B.N., Est., Qbi (juillet-décembre 1834). Pl. 426 de La Caricature, n° 204 (2 octobre 1834). Parmilesmarionnettesque manipuleLouis-Philippe,on voit, devantle comted'Argout, reconnaissableà son grand nez, Talleyrand,effondrésousle poids desans (on remarque son pied bot et sa béquille). Citons,encore,impriméeet éditéechezlesmêmesspécialistesdes caricatures,une lithographieanonymeintitulée « Pigeon vole...Ministrevole », où Talleyrandest assisà gauchede Louis-Philippedansce jeu dirigépar Thiers (Qbi, 1833). CARICATURES ANGLAISES Toujours de très haute qualité artistique, elles ne cherchent nullement à être ressemblantes. Le pied bot de Talleyrand n'y apparaît qu'à partir de 1804, et c'est le seul détail physique qui soit retenu. Dès 1789, pourtant, les caricaturistes anglais ont représenté Talleyrand comme un ennemi de la Royauté (n° 64). Mais c'est, surtout, comme un ami ou un bon serviteur de Napoléon que Talleyrand fut très vite connu Outre-Manche par l'intermédiaire des caricaturistes. Avec Napoléon, — que les Anglais appelèrent, dès 1789, Boney, abréviation de son nom, allusion à sa maigreur, puis, lorsqu'il prit du poids, au peu de cas qu'ils faisaient de lui — Talleyrand, très vite surnommé Talley, forme comme un couple inséparable, le serviteur approuvant généralement, du moins au début, ce que disait son maître, puis essayant de le modérer dans ses exaltations, recevant des coups de pied lorsqu'il lui annon- TALLEYRANDDANSLA LITTÉRATUREET L'HISTOIRE 139 çait une mauvaise nouvelle, et finalement, en 1814 et 1815, lui rendant ses coups de pied et aidant les Alliés à s'en débarrasser. Il participe à la douleur de ces mêmes Alliés au retour de l'Ile d'Elbe. (Voir Grand Carteret, Napoléon en images, Paris, 1895, et A. M. Broadley, Napoléon in caricatures, Londres, 1921.) Talleyrand est de nouveau la victime des caricaturistes anglais en 1832 à l'occasion de son rôle dans l'affaire de Belgique. C'est alors à son goût pour les nombreuxprotocoles qu'ils s'en prennent. 530. « DESTRUCTIONOF THE FRENCHGUN BOATS— or — Little Boney his Friend Tally in high glee. » Gravure coloriée, par James Gillray, publiée par Humphrey le 22 novembre 1803. — B.N., Est., Tf 457, tome 1. Caricaturen° 124de Grand-Carteret,op.cit.et 271de Broadley,op.cit. Juché sur l'épaule de Talleyrand,dont il tient à la main « Projet d'invasionde l'Angleterre», Bonaparteassisteà la destructiondescanonnières françaisespar la flotte britannique.Lesdeux compèresse réjouissentpour la raisonque donneBonaparte: « NousavonsmisJohn Bulldans une bellecolère...» Grand-Carteretcommente: « Encoreune estampe,où, cachantsa peur d'undébarquementfrançaissousde noblessentiments,le dessinateuranglaisse complaîtà représenter Bonaparteen tyran, en ogre. Si la tentativen'a pas réussicontrel'Angleterre, ellene sera pas sansrésultatpour Bonaparte.Du moins,c'estce que chercheà établir la légendede Gillray. » Il existeune copieréduitede cette gravure(collectionde Vinckn° 7669). 531. « BONEYANDTALLEY patching up a Pièce for John Bull. » Gravure de N. H. d'après Woodward, publiée à Londres chez R. Ackermann le 20 août 1806. 246x360 mm. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay. N° de Broadley,op.cit. — Estampeayant appartenuà Talleyrand. Deboutau bord de la mer, Fox regarde,de l'autre côté de la Manche,ce qui se passeen France. Il y voitla nation anglaise,vêtuede haillonsrapiécés,recevantdes mainsde Talleyrand« le voiledel'oubli». Letitre estun jeu demotssurles « pièces» du jupon de l'Angleterre,qui n'a mêmeplusde robe,etsurla paix (peace seprononçant commepièce)à laquellene cessaientd'aspirerles Anglais,si l'on en croitleurscaricaturistes. 532. « THE EUROPEAN PANTOMINE.» Gravure coloriée, par Louis — B.N., Est., Tf 457, Marks, publiée en mars 1815. 222 X 332 mm. tome 3. Caricaturenon mentionnéepar Grand-Carteret,n° 316 de Broadley. Principauxpersonnagesde cette « Pantomineeuropéenne» : Arlequin-Napoléon. 140 TALLEYRAND Il bonditde l'Ile d'Elbeen France.Pantalon-LouisXVIII, lesjambesenflées,agitant sa béquille,Colombine-Marie-Louise, ayant à sescôtésle roi de Rome égalementen Arlequin, mais avec une mitre et une crosse.Sous une toile formant décor, les « clowns,etc. » du Congrès.Parmi eux, à gauche,Talleyrand. Arlequin,Clownet Pantalonont joué un grand rôle dans les caricaturesanglaises de la périodenapoléonienne.« Un grand écrivaincontemporainexpliquela raisonde l'emploi constantde ces personnagesclassiquesdu théâtre, préciseGrand-Carteret, (op.cit.,p. 173)endisant: « Il y avaitdela comédie,etmêmeplus,danslesévénements dontla Franceétaitalorslethéâtre».D'oùla quantitéde pamphlets,de piècescomiques, de pantominesécritesou dessinéesque l'on vit apparaître. » supported by the 533. « THE MAT DE COCAGNEor Louis XVIII th. Allies. » Gravure coloriée. 299x228 mm. — B.N., Est., Qbi (2 novembre 1815). Ausommetd'un mât de cocagnese trouvela couronnede France,que LouisXVIII essayed'attrapermalgrél'aigleimpérialequi vole à proximité,armée des foudresde l'arméefrançaise.LesAlliéslui fontla courteéchelle,juchéseux-mêmeslesunssurles autres, le poidsde l'ensembleétant supportépar le peuple anglais.Ce sont, de haut en bas,Wellington,le roi de Prusse,le tsar et l'empereurd'Autriche.Aux basquesde ce dernierse suspendle roi de Rome,lui-mêmetenu en lisièrepar Marie-Louiseen larmes.Derrièreeux, à gauchede l'image,Chateaubriand,mi-soldat,mi-moine,dont seméfientTalleyrandet Fouché.A l'arrière-plan,Napoléons'écrie,de Sainte-Hélène, qu'il « a grimpédeuxfoissansaucuneaide ». A droite,la duchesseet le duc d'Angoulême,près du mât, puis le duc de Richelieuauquelun hommepolitiqueanglaisdonne des conseils.A l'arrière-planle Pape, la tiare à la main, dominel'incendiede Nîmes. Sousl'imageun commentairede troislignesdonnel'explicationdu jeu. Cette estampeest attribuéeà G. Cruikshank,qui en avait fait un premiertirage intitulé: « LouisXVIII climbingthemât de Cocagne», le 5 octobre1815,d'aprèsune caricaturefrançaisecirculantsousle manteau. INDEX NOMS SOMMAIRE DE PERSONNES * ABERDEEN(cte d'), 268. DE PÉRIGORD,2. ADALBERT ADÉLAÏDE(Mme), 34, 374 bis, 386, 387, 388, 395, 399. Ier (tsar), 192-194, 210-212, 216, 219, 233, 242, 249, 250, 251, ALEXANDRE 255-257, 274, 278-280, 283-285, 287, 296, 299, 316, 325, 513, 533. ANDRAL(Paul), 335. ANDRÉOSSY (général), 126, 147. ANGLESEY (H. W. Paget, marquis d'), 322. (duc d'), 325, 533. ANGOULÊME ANGOULÊME (duchesse d'), 325, 445, 533. ANTIGNY(marquise d'), n. ARGOUT(comte d'), 529. BACOURT (Adolphe de), 96, 335, 368, 380, 391, 393, 394, 397, 398, 417, 423, 438, 471. BALZAC,498. BARANTE(baron de), 490. BARRAL(A. de), 505. BARRAS,III, 112, 126, 131. BASTIDE(Louis), 495. BEER (Louis de), 183. BERTHIER(maréchal), 230, 244. BERTINDE VAUX, 341. BEURNONVILLE, 258. BONAPARTE (Jérôme), 157. BONAPARTE (Joseph), 138, 181, 182, 198, 205, 244. BONAPARTE (Joséphine), 143. BONAPARTE (Letitia), 158. BONAPARTE (Louis), 230. 86. BONNE-CARRÈRE, BRIONNE(comtesse de), 53, 390. * ont été excluslessouverainsfrançais. 142 TALLEYRAND BROGLIE(Albert, duc de), 335, 506. BROUGHAM (Lord), 492, 493. BULWERLYTTON(sir Henry), 502, 503. CALONNE(Charles-Alexandre de), 26, 31, 52. CAMBACÉRÈS (duc de), 143, 154, 230, 320. CAMUS,511. CAPRARA(cardinal), 136, 139. CARÊME(Antonin), 320. CARNOT(Lazare), 112, 113. CASTLEREAGH (Lord), 268, 291, 297, 349. CATHCART(vicomte de), 268. CAULAINCOURT (général), 149, 216. CHALAIS(Henri de Talleyrand, comte de), 4. CHALAIS(Marie-Françoise de Rochechouart, princesse de), 6, 7, 13. CHAMILLART (Michel), 6. CHAMPAGNY, 182, 211. CHARLESXIII (roi de Suède), 274. CHATEAUBRIAND, 345, 416, 492, 493, 500, 533. CHATELAIN(Me), 335, 423. CHAUVELIN(M. de), 85, 86, 88, 97. CHÉNIER (Marie-Joseph), 67, 106, 127. CHOISEUL(Auguste de), 14, 15. CHOISEUL(Etienne-François, duc de), 28-30, 110, 335. COIGNY(Aimée de), 239, 365. COLBERT(Jean-Baptiste), 5. CONSTANT(Benjamin), 253, 484. COURLANDE(duchesse de), 214, 215, 218-220, 357 bis, 359, 361, 362. DALBERG(duc de), 242, 249, 289, 303, 329. DANTON,91. DELACROIX(Charles), 112. DELACROIX(Eugène), 112, 332, 512. DENON (Vivant), 175, 189. DINO (Dorothée de Périgord, duchesse de Courlande, princesse de Sagan, duchesse de), 215-218, 289, 309, 335, 356, 358, 393, 404, 406, 415, 421, 423, 431, 433, 438, 439, 440, 442, 470, 479, 481, 493. DORINVILLE(Dorothée), dite Luzy, 20, 21. DUPANLOUP(abbé), 418, 419, 475. DUPIN (homme d'affaires de Talleyrand), 412. DUPONTDE NEMOURS,258. DURANTDE MAREUIL,388. EDELSHEIM(baron d'), 149, 150. ELISABETH(tsarine), 279, 284. INDEXSOMMAIRE 143 ÉMERY(Monsieur), 19. ENGHIEN(duc d'), 149-152, 337, 338, 497. FERDINAND IV (roi de Naples), FERDINAND Ier (roi des Deux-Siciles), 308, 356. FERDINAND VII (roi d'Espagne), 205-207, 274, 345. FITZ-JAMES(duchesse de), 33. FLAHAUT(comtesse de), 39, 41. FLAHAUT(Charles de), 39, 384. FLOURENS(J.), 496. FONTAINE(Pierre), 320, 374 bis. FOUCHÉ, 117, 223, 327, 328, 333, 533. Fox (Charles), 96, 187, 531. Ier (empereur d'Autriche), 268, 274, 278-282, 316, 325, 513, 533. FRANÇOIS FRÉDÉRIC-AUGUSTE (roi de Saxe), 189, 302. III (roi de Prusse), 194, 251, 268, 274, 278-280, 285, FRÉDÉRIC-GUILLAUME 286, 325, 513, 533. GEORGEIII (roi d'Angleterre), 274. GEORGEIV (régent, puis roi d'Angleterre), 267, 299. GÉRARD (François), 202. GERRY, 115. GOETHE,213. GORSAS(Jean), 507. GRAND(Mme), voir Talleyrand (princesse de). GRÉGOIREXVI (pape), 420, 422, 429. GRENVILLE(Lord), 97. GUILLAUME IV (roi d'Angleterre), 377. GUITRY(Sacha), 509, 510. HARDENBERG (baron de), 268, 293. HAUTERIVE(comte d'), 187. HÉLIE DE TALLEYRAND (dit le cardinal de Périgord), 3. HUGO (Victor), 491. HUMBOLDT(baron de), 268. ISABEY(J.-B.), 273, 275, 313, 317, 318. JAUCOURT(F. comte de), 258, 294. JEAN VI (régent de Portugal), 274. LA BESNARDIÈRE (comte de), 289, 329. LACOUR-GAYET (G.), 508. LACUÉE, 118. 144 TALLEYRAND LAMOTHE-LANGON (baron), 494. LATOUCHE,483. LA TOUR DU PIN (marquis de), 289, 303. LAUDENDALE (Lord), 187. LEBRUN,143. LÉOPOLDIer (roi des Belges), 380, 383. LE TOURNEUR(Mgr.), 19. LIGNE (Charles-Joseph, prince de), 313. LOBAU(Georges de), 528. LOUIS (baron), 66, 249. LUCAS,130. LUYNES(Guyonne, duchesse de), 37. MAC DONALD(Alexandre), 451. MARET (duc de Bassano), 143, 197, 388. MARMONT(Auguste de), 244, 248. MAUBREUIL(Marie-Arnaud, comte de), 339, 501. METTERNICH,209, 224, 225, 242, 268, 276, 287, 288, 302, 309, 357, 525. MICHAUD(L. G.), 501. MIGNET (F.), 373, 497. MIRABEAU,31, 70, 78-81, 92. MOLIÈRE, 466. MONTAGU(marquise de), 290. MONSTESQUIOU (abbé de), 258. MONTMORIN, 73. MONTROND(Casimir de), 365, 423. MOREAU(architecte), 318. MOREAUDE SAINT-MÉRY,100. MORNY (duc de), 384. MORRIS (Gouverneur), 39, 40. MURAT, 301, 308. NARBONNE,95. NEMOURS(duc de), 381, 382. NESSELRODE (comte de), 268. NEUKOMM(S.), 318. NOAILLES(Alexis de), 289, 290, 303. NOEL (Léon), 504. OLIVE (banquier), 123. ORLÉANS(Louis-Philippe-Joseph, duc d'), 34, 335. ORLÉANS(Ferdinand, duc d'), 395, 396. PALMERSTON, 385, 392, 394. PANCHAUD, 52, 78. INDEX SOMMAIRE 145 PÉRIGORD(voir Talleyrand-Périgord). PÉRIGORD(comtes de), 1. PÉRIGORD(Dorothée de,) voir Dino. PÉRIGORD(Pauline de, marquise de Castellane), 360, 371, 406, 418, 423, 426, 428. PIE VII, 136, 140, 321. PITT (William), 84, 98, 138, 187. PLACE (Ch.), 496. QUELEN (Mgr. de), 361, 413, 415, 416, 418, 421, 426. RABAUT(pasteur), 511. REINHARD(comte), 416. RENAUDES(Borie des), 66, 106. RICHELIEU(duc de), 343, 344. RIGNY (comte de), 388. ROGGERS(Samuel), 96. ROMANTZOFF (comte de), 211. ROYER-COLLARD,428. RUMMOWSKY (comte de), 268. SAGAN(duchesse de), 309, 362, 428. SAINT-AULAIRE(comte de), 388. SAINT-PRIEST(comte de), 65. SAINTE-BEUVE, 504. SALLE (Alexandre), 485. SAND (George), 488. SAVARY(René), 149, 151, 337, 338. SCHWARZENBERG (prince de), 245, 246. SCHERIDAN,96. SÉBASTIANI, 384, 388, 401. SÉMALLÉ(comte de), 501. SENNFT-PILSACH (comte de), 235. SÉVIGNÉ(marquise de), 7. STADION,209, 224, 225, 242, 268. STAËL (Mme de), 95, 99, 106, m, 227, STEWART(Lord), 268, 276. 296, 482. TALLEYRAND-PÉRIGORD (famille de), 8, 17, 449, 450, 460, 461, 463. TALLEYRAND-PÉRIGORD (Alexandre-Angélique de), cardinal archevêque de Paris, 16, 31, 46, 239, 240, 363. TALLEYRAND-PÉRIGORD (Alexandrine-Mane-Louise, comtesse de), 10. TALLEYRAND-PÉRIGORD (Archambaud de), 143. TALLEYRAND-PÉRIGORD 217. (Archambaud-Marie-Louis), 146 TALLEYRAND TALLEYRAND-PÉRIGORD (Catherine Noël Worlée, princesse de), 141, 145, 235, 357, 412, 413. TALLEYRAND-PÉRIGORD (Charles-Daniel, comte de), 8, 9, 23, 42. TALLEYRAND-PÉRIGORD (Charles-Maurice, prince de). — Carrière.Prêtre, 18-25 ; agent général du clergé, 26 ; évêque BIOGRAPHIE. d'Autun, 42, 43, 63, 66, 71, 73, 75, 81, 140, 515-517, 528; député aux États généraux, 43-47 ; député à l'Assemblée nationale, 47-63, 71, 75, 76,80, 82, 511 ; en mission à Londres (1792), 84-90; membre de l'Institut, 109, 110, 118, 416, 497; ministre des Relations extérieures sous le Directoire, 111-131, sous le Consulat, 133-152, sous l'Empire, 162-197, 531 ; ministre des Affaires étrangères sous Louis XVIII, 266-319, 324-329 ; franc-maçon, 32, 180 ; décoré de la Légion d'honneur, 318, 451, 452 ; grand chambellan sous l'Empire, 154, 155, 159, 162, 226, sous Louis XVIII et Charles X, 330, 351-354, 446447, 533 ; prince de Bénévent, 181-185; vice-grand-électeur, 198-200, 226229, 252; président du gouvernement provisoire de 1814, 252, 258; pair de France, 271, 342-345, 514; prince de Talleyrand, 271 ; plénipotentiaire du Roi au Congrès de Vienne, 274-321, 512-513, 532 ; président du Conseil des ministres, 327-329 ; chevalier de l'ordre du Saint-Esprit, 453 ; ambassadeur en Grande-Bretagne, 377-409, 516-521, 523-529 ; maire de Valençay, 396. — Vieprivée. 9-16, 20, 21, 33, 37, 39, 95, 96, 98-107, 214, 222, 356, 371, 384, 412; Mort, 418, 420-429, 489, 412-415, 430-445; Mariage, 141-144, 358, 490. —Portrait physique.12, 38, 107, 367. — Traits de caractère.Le grand seigneur, l'homme d'esprit, le diplomate, 44, 209, 333, 334, 428, 482-510, 511-533; le financier, 26, 31, 52, 54, 56, 58, 62, 76, 99, 104, 225, 233, 234, 366, 424, 511 ; le joueur, 35, 50, 74. DOCUMENTS MANUSCRITS, 30, 75, 88, 90, 91, 101, 113, 113 bis, 114, 149, 167, Lettres 294, 324, 336, 340, 342, 380, 422, 423, 438, 439, 442. — Correspondance. adressées à Mme Adélaïde, 386, 388 ; à Alexandre Ier, 233 ; au général Andréossy, 147; à la duchesse d'Angoulême, 445; à Bacourt, 397, 4175 à Bertin de Vaux, 341 ; à Bonne-Carrère, 86 ; à la comtesse de Brionne, 53 ; à Lord Castlereagh, 349 ; à Champigny, 182 ; à la duchesse de Courlande, 218 ; à Dupin, 412 ; à Grégoire XVI, 420 ; à Lord Grenville, 97 ; à Hauterive, 187 ; à Lacuée, 118 ; à Louis XVIII, 293, 298, 338, 348 ; à Lucas, 130 ; à Mirabeau, 31 ; à Montmorin, 73; à Napoléon-Bonaparte, 134, 148, 156, 168, 171, 190, 197, 205; à M. Olive, 123 ; à Palmerston, 392 ; à Pauline de Périgord, 371 ; à Mgr. de Quelen, 361, 414; à la duchesse de Sagan, 362 ; au comte de Saint-Priest, 65 ; à Mme de Staël, 99, 294 ; à Van Praet, 351 ; à Vergennes, 27. Lettres reçues de Bacourt, 398 ; de Charles X, 353 ; de Letitia Bonaparte, 158; de Jérôme Bonaparte, 157; de Joseph Bonaparte, 198; du cardinal Caprara, 139; de Choiseul-Gouffier, 15; de Benjamin Constant, 253; de V. Denon, 175; du baron d'Edelsheim, 150; de Louis XVIII, 299, 306; de Louis-Philippe, 399; de Napoléon-Bonaparte, 124, 166, 172, 178, 192; de Palmerston, 392; de Mgr. de Quelen, 413; de Mme de Staël, 227 ; de Thiers, 374; de Vergennes, 27 ; de Wellington, 364. — Mémoires.30, 34, 101, 335, 402, 506. INDEX SOMMAIRE 147 — Dessins. ICONOGRAPHIE. (1770), 18; (1779), 38; (1791), 78; de David (1805), 164 ; de Dévéria (1835), 410 ; attribué à Ingres, 196 ; de J. B. Isabey (1815), 273; de Monsiau, 142 bis; de Prud'hon (1808), 201. — Miniatures, peintures.469; (1802), 13; par Garneray (1795), 108; d'après Gérard (1808), 202 ; par Mlle Godefroid, 347 ; par Langlois (1790), 59 ; par Prud'hon (1806), 176; (1809), 221, 222; par Ary Scheffer (1828,) 367 ; par Van den Berg (1796-1797), 122. — Gravures. (1790), 70; (1834), 406; (1863), 103; de Bocourt, d'après Mallard (1820), 346; de F. Bonneville (1796-1797), 83; d'après Mme Bruyère (1829), 370 ; de Courbe d'après Perrin (1789), 48; d'après David (1808), 160; de Dien d'après Gérard (1825), 355 5 de J. J. Frilley d'après Girardet (1830), 375; d'après Gérard (1806), 203; (1814), 204; de Jean Godefroy d'après Isabey (1815), 274; de F. Hanfstaengl d'après Bocciarelli (1807), 195; de T. Hodgetts d'après A. Scheffer (1835), 368; de Julien (1838), 369; de Le Beau d'après Naudet (1806), 186; de F. Lignon 262 ; J. B. Vérité (1792), 89 ; de L. Zöllner d'après C. Vogel (1834), (1814), 405. — Caricatures. (1789), 57; (1790), 64; (1790), 511 ; (1814), 248; (1814), 258; (1815), 305; (1823), 514; (1832), 389; (1833), 528; (1834), 529; de Charlet et Ory (1830), 525; de G. Cruikshant (1814), 260; (1815), 533; de Daumier (1830), 378; (1835), 400, 401, 515; de Delacroix (?) (1815), 332, 512; de J. Gillray (1803), 530; (1805), 162; de Grandville (1831), 516; (1832), 519; d'après Grandville (1832), 517, 518; (1833), 520, 521, 522 ; de H. B. Londres (1832), 385 ; de Machereau (1830), 526 ; de L. Marks (1815), 532 ; de B. Roubaud et Paillet (1834), 524; de Rowlandson (1814), 261; de Traviès (1832), 523; de Wattier (1832), 527; d'après Woodward (1806), 531. — Sculptures.Par Bosio (1810), 232; par Dantan (1833), 403; par Desprez (1839), 411, 437; médaillon en bronze, 478; médaille de L. Heuberger (1814), 289 ; plaque d'argent gravée, 477. OBJETS (lui ayant appartenu), 29, 177, 179, 199, 409, 432, 435, 436, 448, 467, 470-477. — Vêtementset décorations, 11, 154, 446, 447, 452-454, 457.— Tableaux, 207, 275, 464-466, 531. — Bibliothèque,234, 458, 459. TALLEYRAND-PÉRIGORD (Edmond de), 215, 217, 218, 356. TALLEYRAND-PÉRIGORD (Gabriel-Marie de), 11. TALLEYRAND-PÉRIGORD (Jean-Georges, vicomte de), 8. TALLEYRAND-PÉRIGORD (Marie-Jeanne de), 462. TALLEYRAND-PÉRIGORD (Napoléon-Louis de), 424. THIERS (Adolphe), 372, 374, 377, 428, 438, 471, 497, 515, 523, 529. THIERS (Mme Adolphe), 471. TOUCHARD-LAFOSSE (G.), 499. VAN PRAET, 351. VAUDÉMONT (princesse de), 390, 391, 442. VERGENNES(comte de), 27. VILLÈLE, 344, 345. VILLEMAREST (Ch.-M. de), 486. TALLEYRAND 148 VITROLLES(baron de), 242, 250, 330. VOLTAIRE,36. WALEWSKA(comtesse Marie), 191. WELLINGTON, 292, 302, 321, 323, 325, 349, 359, 364, 377, 379, 512, 513, 525, 533. WORLEE(Catherine Noël) voir Talleyrand-Périgord (Princesse de). NOMS DE LIEUX * Aix-la-Chapelle, 370, 371. Austerlitz, 169. Autun, 42, 43. Berlin, 187, 188. Bourbon l'Archambault, 134, 156, 443-445. Cambrai, 326. Chalais, 13. Chanteloup, 28. Épinay, 144. Erfurt, 211. Juniper Hall, 95. Londres, 86-98, 379-392, 517-524, 528, 529. Mons, 324. Munich, 168. Neuilly, château de la Muette, 143, 234. New York, 102, 103. Paris, 4, rue Garancière, 11 ; collège d'Harcourt, 14, 15; Saint-Sulpice, 18, 19 ; 6, rue Férou, 20 ; Hôtel Gallifet, 125, 129, 141, 186 ; 9, rue Taitbout, 130; Hôtel Monaco (Matignon), 234; Hôtel de la rue de Babylone, 234; Hôtel de la rue Saint-Florentin, 234, 235, 256, 257, 423, 424, 491. * sont mentionnésici les lieux de résidenceet de séjour de Talleyrandainsi que sespropriétés. INDEX SOMMAIRE 149 Philadelphie, 99, 100. Pont-de-Sains, 358, 423. Presbourg, 172, 173, 174, 302. Reims, 16, 23, 26, 31, 353, 354. Rochecotte, 434, 438-442. Saint-Brice-la-Forêt, Strasbourg, 167. 234. Tilsitt, 192-194. Valençay, 146, 205-208, 359-362, 395"396, 423, 424, 427, 431-434, 442, 488. Varsovie, 190. Versailles, 46. Vienne, 171, 289, 295-321, 512, 513, 532. Weimar, 212. TABLE DES MATIÈRES PRÉFACE V LISTE DES PRÊTEURS XIII CHRONOLOGIE XV I. LE PLAISIRDE VIVRE : I Les ancêtres Enfance et jeunesse La famille Le séminaire 3 3 5 L'abbé de Périgord L'apprentissage des affaires La vie de société 7 7 9 II. L'ÉVÊQUE D'AUTUN DANSLA RÉVOLUTION: États généraux Député à l'Assemblée Mission à Londres III. nationale 13 14 22 L'EXIL : En Angleterre En Amérique 25 27 TALLEYRAND 152 IV. MINISTREDES RELATIONS EXTÉRIEURES: Le Directoire La rencontre avec Bonaparte Pacification de la France et de l'Europe Ministre de l'Empereur Grand chambellan Vers la paix de Presbourg Halte dans la guerre L'Empire conquérant 31 35 38 43 44 47 48 51 V. OPPOSITIONA L'EMPEREUR: Le vice-grand-électeur Le « parti de l'Europe » La marche des Alliés vers Paris 55 58 64 DE LA LÉGITIMITÉ: VI. LE RESTAURATEUR Le retour des Bourbons 69 Le congrès de Vienne Les partenaires 75 75 80 Diplomatie Fêtes et cérémonies 84 VII. REPLI ET ATTENTE: Le ministère Talleyrand Talleyrand face à son passé A la Chambre des pairs Grand chambellan Vie privée de la Restauration 87 90 93 95 97 TABLE DES MATIÈRES VIII. 153 Au SERVICEDE LA MONARCHIEDE JUILLET : L'ambassade à Londres IX. DERNIÈRES ANNÉESET MORT X. LE CADRED'UNE VIE Valençay Rochecotte Bourbon l'Archambault Objets et souvenirs Costumes Décorations Livres Tableaux Divers 103 111 117 118 119 120 121 121 121 122 124 124 XI. TALLEYRANDDANSLA LITTÉRATUREET L'HISTOIRE: Ouvrages Caricatures 127 133 INDEX SOMMAIRE 141 Imprimerie Tournon et Cie, 20, rue Delambre,Paris (14e) Dépôt légal : 4e trimestre 1965, n° 1228.