[Exposition. Paris, Bibliothèque nationale. 1965]Talleyrand

Transcription

[Exposition. Paris, Bibliothèque nationale. 1965]Talleyrand
NATIONALE
BIBLIOTHÈQVE
TALLEYRAND
PARIS
1965
L'Exposition Talleyrand
a été réalisée avec le concours
de la Direction Générale des Arts et des Lettres
PREFACE
A l'occasion
du cent-cinquantième
anniversaire
du Congrès
de Vienne, la Bibliothèque
nationale
a organisé une exposition
de la France, Charlesqui évoque la vie et le rôle du représentant
Maurice
de Talleyrand-Périgord.
Cette
entreprise
n'a pas été aisée.
d'une telle existence,
D'abord,
parce que la reconstitution
étalée sur quatre-vingt-quatre
années, et mise au service successif de six ou sept régimes, nécessitait
le rassemblement
d'un
de documents,
de caractère
très divers, entre
grand nombre
de
lesquels il était, faute de place
suffisante,
indispensable
choisir.
Ensuite,
parce que l'on a beaucoup
écrit, que l'on écrit
et que l'on écrira encore beaucoup
sur le ministre des Relations
extérieures
de Bonaparte.
Les sources
originales
paraissent
avoir été presque
entièrement
utilisées pour le moment;
mais
Il est vraisemblable
pour le moment seulement.
que les archives
de Sagan n'ont pas été détruites ; celles de Broglie ne sont
ce jour, semble-t-il,
jusqu'à
que partiellement
exploitées.
Enfin
et surtout,
des comparce que, malgré l'abondance
la personnalité
du prince reste complexe
et mystémentaires,
rieuse. L'on a dit tout sur lui, et le contraire
de tout. D'une
tour à tour
intelligence
aiguë et extraordinairement
rapide,
insolent et flatteur,
âpre au gain et prompt à la dépense, avide
de titres et de jouissances,
sachant mêler la souplesse à la dureté,
brillant
ou silencieux
selon les besoins
de l'heure,
indolent
TALLEYRAND
VI
selon les uns, d'une activité et d'une efficacité exceptionnelles
même les plus
selon les autres, il est de ceux que les historiens,
tiennent à juger. Mais l'immobilité
sereins à l'ordinaire,
inquiéses pensées
tante de son visage blême ne celait pas seulement
elle devait
à ses interlocuteurs
du moment;
encore
masquer
véritables
d'un homme
futures les sentiments
aux générations
des siècles l'on continuât
à discuter
que pendant
qui souhaitait
sur ce qu'il fut, sur ce qu'il pensa, sur ce qu'il voulut.
La
dans l'étude
d'une
passion déployée
par les historiens
telle personnalité
ne s'explique
par le rôle qu'elle
pas seulement
a joué, mais encore par son comportement
exceptionnel.
Un ministre
des Relations
célèbre
les
extérieures,
parmi
sans ambages
à des souverains
ou à des
nations, qui demande
ambassadeurs
de l'argent,
étrangers,
d'argent,
beaucoup
qui,
devenu
écrit par exemple
au tsar pour
vice-grand-électeur,
vainement
une aide matérielle,
et qui
réclamer,
d'ailleurs,
le voir les visiteurs de leurs propres
(comme pourront
yeux),
lui recommande
naïvement
de brûler sa lettre, voilà qui n'est
courant.
D'autant
ses
souvent
pas spectacle
qu'il
renseigne
« bienfaiteurs
» sur les desseins du cabinet impérial
ou sur les
militaires
de son pays.
préparatifs
En même temps, le diplomate
a du recul, juge des affaires
dans le cadre plus vaste de l'Europe,
et paraît
toufrançaises
la paix, tant appelée par les peuples.
jours désireux de maintenir
Il a pu affirmer sans trop d'invraisemblance
que, sous tous les
la prudence,
la raison.
régimes, il avait prêché la modération,
Au lendemain
des désastres napoléoniens,
il avait su maintenir
la France
au rang des grandes
en
puissances
européennes,
faisant triompher,
à Paris ou à Vienne, le principe
de la légitimité et du droit. C'est dans la sérénité qu'il termina
enfin sa
comme
ambassadeur
à Londres
: il réussit alors à
carrière,
maintenir
la paix en Europe,
et à nouer entre la France
et
des liens qui ne feront que se consolider.
l'Angleterre
PREFACE
VII
de soin par Mlle Garrigoux,
avec infiniment
Préparée
aidée par Mme Dubief
à la Bibliothèque
conservateur
nationale,
a été présentée
avec un grand
et par Mlle Villa, l'exposition
relative
des documents
ou
souci d'objectivité.
L'importance
ont seules déterminé
un choix,
d'évocation
leur puissance
de polémique
n'est venue troubler.
qu'aucune
préoccupation
des gravures,
des objets, des
des tableaux,
Et bien qu'aucun
à lui seul de révélation
ainsi exposés n'apporte
manuscrits
n'en revêt pas moins un caracleur assemblage
sensationnelle,
tère nouveau. Il n'y avait jamais eu, à ma connaissance,
jusqu'à
ce jour, d'exposition
Talleyrand.
La lecture d'un livre, si parfait
soit-il, ne peut pas remplacer la vision, offerte d'un seul coup, de tant de périodes successives de notre histoire : la douceur de vivre du XVIIIe siècle,
toute
l'aristocrate
et le prêtre défroqué
durant
qui a marqué
et ses
son existence, la Révolution
et ses drames, le Directoire
tout un
et l'Empire
faiblesses, le Consulat
qui bouleversent
la Restauration
la stabilité
vainement
continent,
qui cherche
dans un retour au passé, la Monarchie
de Juillet qui voit le
de la bourgeoisie
libérale.
triomphe
Mais, de même qu'elle fait, par une vue d'ensemble,
apparaître tant de contrastes,
bien
une telle exposition
montrera
aux visiteurs soucieux
de se pencher
sur le détail des événed'un régime à l'autre,
le prince prépare
ses
ments, comment,
évolutions et réussit à « s'adapter
». Elle met clairement
à jour
la technique
» dont il fut un spédu « retournement
politique
cialiste très doué.
L'étude
de chacun des tournants
de son existence est sur ce
plan fort suggestive.
Entré dans les ordres, sans doute malgré lui, il se fait, à
de la Révolution,
le défenseur
des idées nouvelles.
l'approche
Et dès que celle-ci survient, il y tient une place qui n'est nullement négligeable.
A l'occasion des trois événements
essentiels qui
TALLEYRAND
VIII
à un prêtre, entre 1789 et 1791, de satisfaire
peuvent permettre
: il prend l'initiative
il joue le rôle principal
le pouvoir,
de
la reprise par la nation des biens ecclésiastiques
; il
proposer
célèbre la messe de la Fédération
; il sacre les premiers évêques
constitutionnels.
Mais, suspect du fait même de ses origines,
il se réfugie à Londres après le 10 août, non sans avoir obtenu,
un sauf-conduit
si les
qui lui permettrait,
grâce à Danton,
événements
d'affirmer
bien haut
n'avait
l'exigeaient,
qu'il
à l'émigration.
jamais appartenu
le fait qu'il n'avait
et, en sens inverse,
précaution
à la Terreur,
lui permirent
tout naturellement,
pas participé
à l'appui
à son retour
en France,
et grâce
d'une
femme,
Mme de Staël, d'obtenir,
sous le Directoire,
le portefeuille
des Relations
extérieures.
Mais il prit vite conscience
des faiblesses du nouveau régime, vit monter l'étoile du jeune Bonaentretint
avec lui une correspondance
se
chaleureuse,
parte,
trouva à ses côtés pour affirmer contre l'avis des Directeurs,
la nécessité,
de ménager
dans
l'Autriche,
après
Marengo,
un élément de pondéralaquelle il voyait déjà pour l'Europe
tion. Il aida Bonaparte
à préparer
le 18 Brumaire,
et sut neutraliser Barras sans se brouiller
avec lui.
Cette
Sous le Consulat
et dans les premiers
temps de l'Empire,
ses relations avec le nouveau pouvoir furent, une fois de plus,
excellentes.
voulut
Mais, dès la paix de Presbourg,
lorsqu'il
sauver l'Autriche
et modérer
écrasée, établir une paix durable
les ambitions
du vainqueur,
sa position commença
à s'écarter
de celle de l'empereur,
jusqu'au
jour où, à Erfurt, il le trahit
sans conteste et réussit à persuader
secrètement
le tsar de refuser
les propositions
de Napoléon.
Désormais, il ne cessa de travailler
contre ce dernier.
Il n'en maintint
pas moins avec lui aussi
utiles, même
longtemps qu'il le put des contacts en apparence
du 28 janvier
après la violente algarade
1809. Mais, lorsque les
Alliés occupèrent
Paris, il avait noué avec eux des relations
PREFACE
IX
en amis, pour offrir
étroites pour les accueillir
suffisamment
non sans succès,
au tsar sa propre
demeure,
pour défendre,
en un mot indisde la légitimité,
le principe
pour se rendre
au point de devenir chef du gouvernement
provisoire
pensable,
en 1814, et président
du comte de Provence
avant l'arrivée
du Conseil durant l'été 1815.
il le resta sous le
Devenu par la suite grand chambellan,
X. Mais
et sous celui de Charles
règne de Louis XVIII
et sut utiliser
contre les excès du pouvoir,
il s'éleva bientôt
de Louisle moment
Thiers pour imposer,
venu, l'avènement
sous le
celui de Bonaparte
comme il avait préparé
Philippe,
sous l'Empire.
et celui de Louis XVIII
Directoire,
fut donc la même : cherSous tous les régimes, la méthode
au
Puis saper le pouvoir
à inspirer la confiance.
cher d'abord
Garder
aussi longtemps
ou de la raison.
nom du libéralisme
du jour, mais traavec les dirigeants
qu'il se peut le contact
et se trouver tout natude ceux de demain,
vailler à l'arrivée
le moment venu.
dans leur camp pour les accueillir,
rellement
celle de son ambasLa période de sa vie la plus utile fut peut-être
sade à Londres
: sans doute parce qu'il ne songeait
plus, à
la place pour quelque
régime à
ans, à préparer
quatre-vingts
venir.
l'attitude
de Talleyrand
dans ses cheminements,
Ainsi,
le
à tout moment
peut-elle
(et cette exposition
s'expliquer
au travers
montre bien) soit par un souci réel de maintenir,
de la France
et le
des bouleversements
la position
politiques,
de sauconstante
règne de la paix, soit par la préoccupation
dont la
ses intérêts
Dans ses Mémoires,
vegarder
personnels.
le prince
valeur
est particulièrement
contestable,
historique
n'a cessé de mettre en avant les motifs qui lui étaient les plus
« Il faut bien se dire, déclare-t-il,
favorables.
que dans les jours
de bouleversement,
refuser son action, c'est donner à ceux qui
veulent détruire,
une facilité de plus. » Ce sont là paroles que
TALLEYRAND
il y a quelque vingt ans ! Mais
nous avons souvent entendues
moins flatteur.
ont retenu de lui un portrait
ses contemporains
de ses intrigues
les plus
Encore n'avaient-ils
pas connaissance
sombres.
a contribué
encore
Par la suite, la légende napoléonienne
Bien que, selon ses propres
à noircir la mémoire de Talleyrand.
consenti, du temps où il servait Bonaparoles, il ait simplement
»
des oeuvres d'autrui
responsable
parte, à se faire « l'éditeur
la chute de
ne commence
et que son action véritable
qu'après
l'a presque toujours jugé sur ses relations
l'empereur,
l'opinion
toutes
avec ce dernier. Il n'avait cessé de le flatter. Flagorneries
de vous répéter que je vous
simples parfois (« Permettez-moi
annonce
aime »), ou dont l'ingéniosité
stupéfie, lorsqu'il
par
à Napoléon,
des Autrichiens
à Ulm, la
exemple
vainqueur
défaite de Trafalgar
(« Le génie et la fortune étaient en Alleà le couvrir
le
magne ! »). Il a continué
d'éloges
lorsqu'il
combattait
en fait de toutes ses forces, après même qu'il eut
perdu son poste de grand chambellan.
En revanche,
dans
l'empereur,
qui l'avait parfois humilié
ses fonctions, n'a cessé de manifester
à son égard une indulgence
étonnante.
Tant
d'encens
avec tant d'habileté
lui
répandu
était sans doute agréable. Napoléon
admirait
en outre le savoirfaire d'un ministre qu'il accusait pourtant
de l'avoir poussé à
commettre
deux des plus grandes fautes de sa vie : l'exécution
du duc d'Enghien
et l'intervention
« Si Talleyen Espagne.
rand était là, il me tirerait
d'affaire
! », disait-il
encore en
1813. Le prince savait aussi, du temps où il était fidèle, bien
mettre à exécution les volontés du maître.
Il avait fait de son
ministère
un instrument
efficace. Le plébéien
que l'Empereur
n'avait cessé d'être, était impressionné
diverti
par ses manières,
et par son esprit. L'homme
arrivé au faîte
par sa conversation
du pouvoir,
sûr de lui et de sa puissance,
ne redoutait
sans
doute pas, comme il l'aurait
dû, un certain degré d'infidélité.
PREFACE
XI
même le sentiment
de supériorité
à
qu'il éprouvait
lui faisait-il goûter chez son interlocul'égard de l'humanité,
teur un certain cynisme, qu'il confondait
inconsciemment
avec
le sens des réalités.
Peut-être
Nous
nous demander
ce qu'eût
été le monde
si
pouvons
n'avait pas existé. Napoléon
et Alexandre
auraient
Talleyrand
sans doute conclu un accord à Erfurt. Mais les coalitions
n'en
auraient
vraisemblablement
à se former.
pas moins continué
La paix acquise par la conquête ne pouvait être la paix véritable,
s'il ne s'y ajoutait
un certain
et d'amitié.
degré de confiance
Cette pensée, le prince de Bénévent
l'avait
souvent
exprimée
à l'intention
de la postérité.
Mais qui, moins que lui, pouvait
résultats
inspirer confiance ? Les quelques
qu'il avait obtenus
à Vienne, il les devait moins à son prestige qu'aux
oppositions
des alliés, divisés par leurs appétits,
et dont les dissentiments
rendaient
en fait la diplomatie
du vaincu plus aisée à mener
Mais dans la contradiction
constante
que celle des vainqueurs.
entre ses professions de foi et son comportement,
toute l'existence
de Talleyrand,
à l'exclusion
de ses dernières années,
peut-être
se trouve assurément
enfermée.
Les visiteurs de l'exposition
à la Bibliothèque
qui s'ouvre
nationale
en seront rapidement
persuadés.
telle manifestation
n'eût
J'ajoute
qu'une
pas été possible
sans le concours
d'un très grand
de prêteurs
nombre
parmi
la
Sa Majesté
lesquels je tiens à remercier
particulièrement
Reine d'Angleterre,
les conservateurs
des collections
viennoises
et le ministère
des Affaires étrangères.
Etienne
DENNERY,
Administrateur
général
dela Bibliothèque
nationale.
LISTE
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DES
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VIENNE
HOF-UND STAATSARCHIV,
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VIENNE
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MUSEUMFUR ANGEWANDTE
KUNST, VIENNE
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MUSEUMDER STADT,VIENNE
BELGIQUE
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GRANDE-BRETAGNE
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OF MANUSCRIPTS),
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TALLEYRAND
XIV
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DE CASTELLANE,
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GEORGESDE CASTELLANE,
MME D. DAVID-WEILL,
M. DAVOST,COMTESSE
DE LACOMBE,
MM. JACQUESLAMBERT,
JEAN LANSSADE,
LOLIÉE, MICHEL MISSOFFE,JEAN MOREL, DUC DE NOAILLES, COMTESSE
JAMESDE POURTALÈS,MM. JEAN POZZI, DE ROCHEDU TEILLOY, DUC DE
M. EMILIOTERRY, COMTEDE VITROLLES,DUC DE
TALLEYRAND-PÉRIGORD,
WELLINGTON.
CHRONOLOGIE
de la vie
et des
principaux
écrits
de
Talleyrand
1754.2 février.Naissanceà Paris, 4, rue Garancière,de Charles-Mauricede TalleyrandPérigord.
Séjourde Charles-Mauriceà Chalaischezsa bisaïeule.
1758-1760.
1762.Entréeau collèged'Harcourt.
de Talleyrand, coadjuteur de l'ar1769.Séjour à Reims auprès d'Alexandre-Angélique
chevêquede Reims.
1770.Entréeau séminairede Saint-Sulpice.
1772.Idylle avecDorothéeDorinville,dite Luzy.
28mai. Talleyrandreçoit les ordresmineurs.
1774.
— 22 septembre.Thèsedethéologie
enSorbonne.
1775.Ier avril. Talleyrandest admisau sous-diaconat.
— 11juin. Talleyrandassisteau sacrede LouisXVI à Reims.
1775-1778.Étudesen Sorbonne.
1778.Licencede théologie.
1779.18décembre.Talleyrandest ordonnéprêtre dansla chapellede l'archevêchéde Reims.
— 19décembre.Nommévicairegénéraldu diocèsede Reims.
1780.10mai. Talleyrandest désignécommeagent généraldu clergé.
1785.21avril.Naissancede Charlesde Flahaut.
Assembléegénéraledu clergé.Talleyrandest élu un desdeuxsecrétaires.
1785-1786.
Missionsecrète de Mirabeau à Berlin. Talleyrand sert d'intermédiaireentre
1786-1787.
Mirabeauet Caloime.
1788.2 novembre.Talleyrandest nomméévêqued'Autun.
— 4 novembre.Mort de Charles-Danielde Talleyrand,père de Charles-Maurice.
est sacréévêquedansla chapelled'Issy.
1789.
4janvier.
Talleyrand
— 16janvier.Introniséévêqued'Autundansla cathédraled'Autun.
— 26janvier.Lettrepastorale.
— 2 avril.Talleyrandestélu députéaux États
générauxpar le clergédu diocèsed'Autun.
— 12avril. Talleyrandquitte Autun
Paris.
pour
— 5 mai. Ouverturedes États généraux.
— 26 juin. Talleyrandva
siégerdans la salle communede l'Assembléenationale.
— 7 juillet. Motionsur lesmandats
impératifs.
— 14juillet. Talleyrandest nommé
membredu
Comitéde
la
Constitution.
— 27 août. Motionsurla proposition
d'unemprunt.
XVI
TALLEYRAND
10octobre.Motionsurlesbiensecclésiastiques.
1789.
— 2 novembre.Opinion
surla question
desbiensecclésiastiques.
— 4 décembre.Opinion
sur les banques.
16 février.Talleyrandest élu présidentde l'Assemblée.
1790.
— Mars. Proposition
sur lespoidset mesures.
— 15 avril. Opinion
surlesassignats
forcés.
— 29 mai. Réponse
d'Autun.
au Chapitre
del'églisecathédrale
— 14juillet.Talleyrandcélèbreau Champ-de-Mars
la messepour la fêtede la Fédération.
— 24 septembre.Opinion
surla proposition
défairedeuxmilliards
d'assignats
forcés.
— 28 décembre.Talleyrandprête sermentà la Constitutionciviledu Clergé.
1791.13janvier.Talleyrandenvoiesa lettre de démissiond'évêquede Saône-et-Loire.
— 17janvier.Talleyrandest élu administrateurdu départementde Paris.
— 8 février.Articledansla Chronique
deParis.
— 24 février.Talleyrandsacre les évêquesconstitutionnels.
— 2 avril.Mort de Mirabeau.
— 10-19septembre.Rapportsur l'instruction
publique.
Talleyrandest envoyéen missiondiplomatiqueà Londres.
1792.
J
anvier.
— 5 juillet. Retour de Talleyrandà Paris.
— 18août. Notediplomatique
justifiantleConseil
exécutif
provisoire
aprèslajournéedu 10août.
obtientun passeportet repart en Angleterre.
1792.7
septembre.
T
alleyrand
— 25 novembre.Mémoire
surlesrapports
dela FranceaveclesautresÉtatsdel'Europe.
— 5 décembre.Décretde la Conventionportant accusationcontre Talleyrand.
— 6 décembre.Ordre d'arrestationde Talleyranddonnépar la Communede Paris.
— 12décembre.Talleyrand,
ancienévêque
d'Autun,à sesconcitoyens.
1793.Avril.Talleyrandest inscritsur la liste des émigrés.
1794.28janvier.Talleyrandreçoitl'ordre de quitter la Grande-Bretagneavant le 2 février.
— 3 mars. Talleyrands'embarquepour les États-Unis.
mars. Saisiedesbiensde Talleyrand.
1795.31
— 16juin. Pétitionà la Convention
nationale.
— 4 septembre.La Conventionnationalerapportele décretd'accusationcontreTalleyrand
et raye sonnom de la liste des émigrés.
— 14décembre.Talleyrandestélu membrede l'Institutdansla classe« Sciencesmorales
et politiques».
1796.3 juin. Talleyrandobtientun passeportpour son retour.
— 18juin. Talleyrandquittel'Amérique.
— Fin juillet. Talleyranddébarqueà Hambourg.
— 31 août. Talleyrandquitte Hambourg.
— 20 septembre.Arrivéede Talleyrandà Paris.
surlesrelations
commer1797.4 avril.Talleyrandlit en séancepubliquede l'Institutle Mémoire
merciales
desEtats-Unisavecl'Angleterre.
— 3 juillet. Talleyrandlit en séancepubliquede l'Institut l'Essaisurlesavantages
à retirer
descolonies
nouvelles
danslescirconstances
— 16juillet.Talleyrandest nommépar leprésentes.
Directoireministredes Relationsextérieures.
— 6 septembre.Circulaire
auxagentsdela République
le bien-fondé
desmesures
expliquant
prises
le 18fructidor.
— 17 octobre.Traité de Campo-Formio.
— 6 décembre.Premièrerencontreentre Talleyrandet Bonaparte.
— 10décembre.Réceptionofficiellede Bonapartepar le Directoire.
CHRONOLOGIE
XVII
1798.3 janvier. Fête dans les salonsde l'hôtel de Gallifet,siègedu ministèredes Relations
extérieures,en l'honneur de Joséphine.
— 2 juillet. RapportauDirectoire
surla situationdela République
françaisedanssesrapportsextérieursaveclesautrespuissances.
desÉtats-Unis,enlui
— 12juillet. Lettreduministre
à M. Gerry,envoyé
desRelations
extérieures
sespasseports.
envoyant
à sesconcitoyens.
donnés
par le citoyenTalleyrand
13juillet. Éclaircissements
1799.
— 20 juillet. Le Directoirereçoit la démissionde Talleyranddu ministèredesRelations
extérieures.
— 16octobre.Bonaparte,de retour d'Egypte, arrive à Paris.
— 9 novembre.Coup d'État du Dix-Huit Brumaire.
— 22 novembre.Talleyrandest nomméministredesRelationsextérieuresdu Consulat.
1801.9 février.Traité de Lunévilleavec l'Autriche.
— 15juillet. Signaturedu Concordat.
de la
— décembre-1802janvier.Négociationsà Lyonavecles représentantsde la Consulta
Républiquecisalpine.
1802.25 mars.Traité d'Amiensavecl'Angleterre.
— 29juin. Brefdu pape Pie VII rendant Talleyrandà la conditionlaïque.
— 19 août. Arrêté donnanteffetau Brefde Pie VII du 29juin.
— 10 septembre.Mariage civil de Talleyrand et de Mme Grand.
— 11 septembre.Mariagereligieuxà Épinay-sur-Seine.
mai. Talleyrandachète Valençay.
1803.7
— 16 mai. Reprisede la guerre entre la France et l'Angleterre.
1804.11 mars. Talleyrand annonce à l'électeur de Bade que deux détachementsfrançais
viendrontarrêter les émigrésd'Ettenheimdont le duc d'Enghien.
— 21 mars. Exécutiondu duc d'Enghien à Vincennes.
— 18 mai. Proclamationde l'Empire.
— 11juillet. Talleyrandest nommégrand chambellan.
— 2 décembre.Talleyrandassisteau sacre de l'empereurNapoléon.
Ier février.Talleyrandreçoit le grand cordonde l'ordre de la Légiond'honneur.
1805.
— 26mai. Talleyrandassisteau couronnementde Napoléon,à Milan, commeroi d'Italie.
— Septembre.Reprise des hostilitésavec l'Autriche.
— 17 octobre.Talleyrandadressede Strasbourgun Mémoire
à Napoléon.
— 21 octobre.Défaitede Trafalgar.
— Fin novembre.Talleyrand arrive à Vienne.
— 2 décembre.Victoired'Austerlitz.
— 26 décembre.Talleyrandsignele traité de paix avec l'Autriche à Presbourg.
1806.5 juin. Talleyrandreçoit par décretla principauté de Bénévent.
— 12juillet. Talleyrandsigne à Paris le texte constituantla Confédérationdes États du
Rhin.
— 7 octobre.Talleyrandarrive à Mayence.
— 14 octobre.Victoirede Iéna.
— Novembre.
TalleyrandrejointNapoléonà Berlin.
— 21 novembre.
Décret déclarant le blocusdes Iles britanniques.
— Décembre.Talleyrandarrive en Pologne.
1806.Décembre-1807.
Mai. Séjourde Talleyrand à Varsovie.
XVIII
TALLEYRAND
1807.7-9juillet.Talleyrandsigneà Tilsittle traité avecla Russieet avecla Prusse.
— 10août. Talleyranddonnesa démissionde ministredesRelationsextérieures.
— 17 août. Talleyrandest nommévice-grand-électeur.
— Fin septembre-novembre.
Séjouravec Napoléonà Fontainebleau.Talleyrandremplit
par intérimles fonctionsd'archichancelierd'État.
1808.15 mai. Arrivéeà Valençaydes princesd'Espagnefait prisonnierspar Napoléon.
— 18juin. Mort à Berlinde Louisde Talleyrand-Périgord,
filsd'Archambault.
— Débutaoût. Talleyrandest convoquépar Napoléonà Nantes.
— Septembre-octobre.
Entrevueà Erfurtde Napoléonet d'Alexandrede Russie.
— 24 septembre.Arrivéede Talleyrandà Erfurt.
— 12octobre.Signaturede la Conventiond'Erfurt.
1809.28janvier.Napoléonfaitune scènede reprochesà Talleyrandet lui enlèvesa placede
chambellan.
grand
— 22avril. Mariaged'Edmondde Périgordet de Dorothéede Courlande.
— 24juin. Mort de la mèrede Talleyrand.
1810.2 avril. Talleyrandassisteau mariagede Napoléonet de Marie-Louise.
— 15septembre.Talleyranddemandede l'argent au tsar AlexandreIer.
1811.30 avril.Ventedeslivresde la bibliothèquede Talleyrand.
1812.31janvier.Talleyrandobtientde Napoléonle rachatpar le Domainede l'hôtelMonaco
(rue de Varenne).
— 5 mai.Achatpar Talleyrandde l'hôtel, 2, rue Saint-Florentin.
1813.16-18octobre.Défaitede Leipzig.
refuseà NapoléondereprendreleministèredesRelationsextérieures.
— Décembre.Talleyrand
1814.8 février.Napoléonsignel'ordredu départ desInfantsd'Espagnede Valençay.
— 6 mars. Missionde VitrollesauprèsdesAlliés.
— 29 mars. Malgréles ordresde Napoléonet les décisionsprisesau Conseilde régence,
resteà Paris.
Talleyrand
— 31 mars. Capitulationde Paris.
— 31 mars.Le Tsar s'installedansl'hôtel Saint-FlorentinchezTalleyrand.
— Ier avril. Talleyrandest élu présidentdu Gouvernementprovisoirepar le Sénat.
— 2 avril. Déclarationdu Sénat prononçantla déchéancede Napoléon.
11avril. Le Gouvernementprovisoireadhèreau traité de Fontainebleauqui consacre
l'acte d'abdicationde Napoléon.
— 12avril. Entréedu comted'Artoisà Paris.
— 13 avril.Adresse
à l'armée.
— 14 avril.La présidencedu Gouvernementest déféréeau comted'Artois.
— 23 avril.Talleyrandsignela conventiond'armisticeaveclesAlliés.
— 2 mai.Discoursdu Roi en présencedu Sénat.
— 3 mai. Entréede LouisXVIII à Paris.
— 13mai. Talleyrandest nomméministredesAffairesétrangères.
— 30 mai. Talleyrandsignele traitéde Parisavecles Puissancesalliées.
— 4juin. PublicationdevantlesChambresde la Charteconstitutionnelle.
— 4 juin. Talleyrandest nommé,à vie,membrede la ChambredesPairs.
— Juin. LouisXVIII accordeà Talleyrandle titre de princede Talleyrand.
— 10septembre.Instructions
deVienne.
leprincedeTalleyrand,
duRoiauCongrès
pour
plénipotentiaire
— 23 septembre.Arrivéede Talleyrandà Vienne.
— 30 septembre.Talleyrandassisteà une Conférencedesquatrepuissancesalliées.
— 30 octobre.Déclarationdesplénipotentiaires
avantl'ouverturedu Congrès.
CHRONOLOGIE
XIX
1815.3 janvier.Talleyrandsigneàla Conventiond'alliancedéfensiveentre la France, l'Angleterre et l'Autriche,signée Vienne.
— 21 janvier. Cérémoniecommémorativepour LouisXVI célébréedans l'église SaintÉtienne.
— 5 mars. La nouvellede l'arrivéeen Francede Napoléonparvient à Vienne.
— 13 mars. Talleyrand signe la déclarationdes puissancesassembléesau Congrèsde
Viennecontre Napoléon.
— 19 mars.LouisXVIII quitte Paris.
4juin. La principautéde Bénéventestrendueau Saint-Siège.
1815.
— 9juin. Talleyrandsignel'acte finaldu Congrès.
— 10juin. Talleyrandquitte Vienne.
— 18juin. Waterloo.
— 23juin. TalleyrandretrouveLouisXVIII à Mons.
— Juin. Rapport
deGandà Paris.
fait au Roipendantsonvoyage
— 28 juin. Talleyrandcontresignela déclarationdu Roi donnéeà Cambrai.
— 9 juillet. Talleyrand est nommé président du Conseildes ministreset ministre des
Affairesétrangères.
— 24septembre.Démissiondu ministèreTalleyrand.
— 28 septembre.Talleyrandest nommégrand chambellan.
— 10novembre.Décret de FerdinandIer, roi des Deux-Siciles,accordant à Talleyrand
le titre de duc.
1816.8 mai.Ventede la bibliothèquede Talleyrandà Londres.
— Août.TalleyrandterminesesMémoires.
— 18novembre.Talleyrandfait un esclandreà l'ambassaded'Angleterre.
— 21novembre.Talleyrandest prié de ne pasparaître à la Courjusqu'à nouvelordre.
— 27 décembre.Talleyrandet sa femmesignentune conventionde séparationà l'amiable.
2 mars.Fin de la disgrâcede Talleyrand.
1817.
— 2 décembre.Talleyrandreçoit de FerdinandIer, pour son héritieret neveu,le titre de
ducde Dino.
1820.30septembre.Talleyrandest reçu chevalierdu Saint-Esprit.
19décembre.Naissancede Paulinede Périgord.
1821.Janvier.Talleyrandsiègeà la CourdesPairs pourjuger l'affairedu 19août 1820.
— 24juillet. OpiniondeM. le princede Talleyrand,
dela
pair deFrance,contrelerenouvellement
censure.
— 20août.Mort de la duchessede Courlande.
— 20octobre.Mort d'Alexandre-Angélique
de Talleyrand,cardinalarchevêquede Paris.
1822.26 février.Discours
sur leprojetdeloirelatifauxdélitsdela presseprononcéà la Chambre
desPairs.
surleprojetd'adresse
enréponse
audiscours
duRoià l'ouverture
dela session.
1823.3 février.Opinion...
de Rovigomet en causeTalleyranddansl'affaire
— La publicationde l'ExtraitdesMémoires
du duc d'Enghien.
1824.16 septembre.Talleyrandassistecommegrand chambellanà la mort et aux obsèques
de LouisXVIII.
1825.Mmede Dino achèteRochecotte.
29 mai. Talleyrandassistecommegrand chambellanau sacrede CharlesX.
1827.20janvier.MaubreuilsouffletteTalleyrandà la sortiede la cérémoniecommémorative
de LouisXVI à Saint-Denis.
— 29 août. Clôturedu
procèsde Maubreuil.
XX
TALLEYRAND
filsaînéd'Edmondet de Dorothée,
1829.Janvier. Mariagede Louisde Talleyrand-Périgord,
avecAlixde Montmorency.Talleyranddonneà sonpetit-neveuValençay,et CharlesX
accordele titre de duc de Valençay.
Publicationdu n° 1 du National.
1830.3
janvier.
— 6 septembre.Talleyrandestnomméambassadeurà Londres.
— 4 novembre.Ouvertureà Londresde la Conférenceinternationalesur les affairesde
Belgique.Cessationdeshostilitésentre Belgeset Hollandais.
1831.3 février.Électiondu duc de Nemourscommeroi de Belgique.Louis-Philipperefuse
ce choix.
— 15 novembre.Talleyrandsignele traité portant reconnaissancede la Belgiqueet du
roi Léopold,et fixantlesfrontièresdu nouvelEtat.
Bacourtgèrepar intériml'ambassadede Franceà Londres.
1833.Septembre-décembre.
1834.10janvier.Talleyrandfait à Londresson testament.
— 22 avril. Talleyrandsigneà Londresle traité de la quadruple alliance (Angleterre,
France).
— Espagne,Portugal,
22 août. Retourde Talleyranden France.
— 26-29octobre.Talleyrandreçoit à Valençayle duc d'Orléans.
— 13 novembre.Talleyrandenvoiesa lettre de démissionau ministredes Affairesétrangères.
— Fin du Supplément
desMémoires.
1835. 10 décembre.Mort de la princessede Talleyrand.
Reinhard.
1838.3 mars. Talleyrandprononceà l'Institut l'ÉlogedeM. lecomte
1838.17mai.Talleyrandsigneunelettreà GrégoireXVI et unedéclarationqui le réconcilient
avecl'Église.
— 18mai. Mort de Talleyrand.
— 5 septembre.Inhumationà Valençay.
duprincede Talleyrand.
1891-1892.Éditionpar le duc de Brogliedes Mémoires
PL.I
Hélie de Talleyrand, dit le cardinal de Périgord.
Miniature. Début XVe siècle (n° 3).
PL. II
Feuillet autographe
des Mémoires (n° 101).
PL. III
L'abbé
de Périgord.
Portrait
(n° 18).
PL. IV
Gh.-M. Talleyrand-Périgord,
député à l'Assemblée
Gravure, par Vérité (n° 89).
nationale.
PL. V
La Fête de la Fédération.
Peinture populaire (n° 68).
PL. VI
Certificat
de la bénédiction nuptiale de
Talleyrand
et Mme Grand (n°
143).
PL. VII
Lettre de Napoléon à
Talleyrand,
29 février 1806 (n° 178).
LeGouvernement
Caricature,
1814.
(n°258).
provisoire.
PL. IX
HOMME AUX6 TETES
L'Homme
aux six têtes. Caricature,
1815 (n° 332)
PL. X
Dorothée, duchesse de Dino.
Portrait, par Prudhon (n° 358).
PL. XI
Pauline de Périgord.
Portrait, par Dubuffe (n° 360)
PL.XII
par
Isabey
(n°273).
de
Viennesin,
Congrès
PL. XIII
Signatures
de l'Acte final du Congrès
de Vienne
(n° 308).
PL. XIV
Lettre de Talleyrand à la duchesse de Sagan.
8 septembre 1821 (n° 362).
PL. XV
Charles-Maurice,
prince de Talleyrand.
Lithographie,
1838 (n° 369).
I
LE
PLAISIR
LES
DE
VIVRE
ANCÊTRES
« M. de Talleyrand se trompe d'une lettre ; il est du Périgord et non de
Périgord. » Cette boutade, prêtée à Louis XVIII, ne répondpas à la vérité. Les
Talleyrand sont de la lignée des comtes de Périgord, antique lignée d'hommes
d'armes et d'hommes d'Église, faiseurs de rois et de papes.
Dans toutes les périodes de sa vie, durant son exil en Amérique, dans ses
rapports avec Bonaparte ou Louis XVIII, Talleyrand restait conscient de la
qualité de sa race qu'il se préoccupa de maintenir en assurant à ses héritiers de
dignes alliances.
DES COMTESDE PÉRIGORD et des diverses
I. TABLEAUGÉNÉALOGIQUE
branches qui en descendent. — B.N., Mss., Dossiers bleus 924,
fol. 130.
Ce tableauest une pièce annexede la brochuredu généalogisteNicolasViton de
dePérigord
etlesbranches
SaintAllais,Précishistorique
surlescomtes
quiendescendent
(1836).
2. ADALBERTDE PÉRIGORD, peinture. 2,25X1,60 m. — A M. Jean
Morel, collection du château de Valençay.
Adalbert,comtedelaMarcheet du Périgord,estcélèbrepouravoirréponduà la question d'HuguesCapet : « Qui t'a fait comte?» — « Ceux-làmêmequi t'ontfaitroi».
3. HÉLIE DE TALLEYRAND,dit le cardinal de Périgord. — B.N.,
Mss., fr. 2810, fol. 116. — Pl. I.
Né en 1301,il était filsd'Hélie VII, comtede Périgord,et de Brunissendede Foix.
Évêquede Limoges,puisd'Auxerre,Jean XXII l'attacha à la cour pontificaled'Avignon.Lespapessuivants,Benoit.XII, ClémentVI, UrbainV lui durentleur élection.
TALLEYRAND
Protecteurdeslettres,il selia d'amitiéavecPétrarque.Celui-cidisaitque ce Talleyrand
« trouvaitplusbeau de fairedespapesque de l'être ». Légaten France,il s'entremit
sanssuccèsaprèsPoitierspourfairelibérerJean XXII etconclureunetrêveentreAnglais
et Français.Légat d'une croisadequi restaà l'état de projet,il mourut peu aprèsen
à la foiasseztiède,pluspréoccupéde politiqueque de
1364.Ce fut un ecclésiastique
religion.Le portraitdu cardinalde Périgordestunedesenluminuresdu célèbre« Livre
» (débutXVesiècle).Elle illustrele Traitédela TerreSaintedeGuillaume
desMerveilles
de
Boldensele
; l'auteur est représentéoffrantson oeuvreau cardinal.
4. LE MARQUISDE CHALAISEXÉCUTÉA NANTES, le 19 août 1626,
gravure du XVIIe siècle. 142 X 104 mm. — B.N., Est., Qbi (collection Fevret de Fontette).
Henride Talleyrand,comtede Chalais,promoteurde la conspirationdite le « parti
del'aversion»sousle règnedeLouisXIII, étaitlefrèredutrisaïeulde Charles-Maurice.
5. JEAN-BAPTISTECOLBERT, gravure de R. Nanteuil, 1662, d'après
Philippe de Champaigne. 320x248 mm. — B.N., Est., N2.
Le ministrede LouisXIV est un ascendantde Charles-Mauricepar sa troisième
fille Marie-Anne,épousedu duc de Mortemartet mère de la princessede Chalais.
(cf.n° 6.)
6. MARIE-FRANÇOISE
DE ROCHECHOUART,
princesse de Chalais. Peinture. 2,25x1,60 m. — A M. Jean Morel, collection du château
de Valençay.
La bisaïeulede Charles-Maurice
étaitfillede Louisde Rochechouart,ducde Mortemart et de Marie-AnneColbert.Mariéeen premièresnoces à Michel Chamillart,
marquisde Cany, elle en eut une fille,la grand-mèrepaternellede Talleyrand.En
secondesnoces,elle épousaLouis-Jean-Charles
de Talleyrand,prince de Chalais.
7. LETTRES de Marie Rabutin Chantai, marquise de Sévigné, à
Mme la comtesse de Grignan, sa fille. (S.l.) 1726. 2 vol. in-12. —
B.N., Impr., Réserve Z. 2320.
Reliureveau brun aux armes de Marie-Françoisede Rochechouart,princessede
Chalais,bisaïeulede Talleyrand.
8. RÉGIMENT DE CAVALERIE TALLEYRAND, estampe coloriée, et
rehaussée de gouache. 170 X 100 mm. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay.
Sousl'image,détailssur le régiment— en particulier: « Mestrede camp. Ctede
Talleyrand.»
LE PLAISIRDE VIVRE
3
C'esten 1743que l'ancienrégimentde Saint-Aignandevintla propriétédela maison
vicomte
de Talleyrand,qui lui fournitdeux« mestresde camp »,Jean-Georges-Julie,
de Talleyrand,grand-onclede Charles-Maurice,en 1743et Charles-Daniel,comtede
Talleyrand,père de Charles-Maurice,en 1757.En 1761,ce régimentfut incorporé
au Royal-Piémont.
L'habit et le manteau étaient gris-blanc,avecla doublureet les parementsrouges,
les boutonsd'étain plats, le buffleà boutonsde cuivre,le chapeau brodé d'argent;
en 1760,on ajoutades reversrougesà l'habit.
ENFANCE
ET
JEUNESSE
Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, à qui la mort d'un frère aîné
laissa les privilèges de primogéniture, fut, dès l'enfance, préparé fermement par
ses parents à la carrière ecclésiastique, la seule, à leurs yeux, que lui permettait
son infirmité.
Le jeune homme s'inclina, non sans amertume. Il se consola par d'illustres
exemplestels que ceux de Richelieu ou Retz, et s'empressa de prendre des libertés
avec la discipline du séminaire.
LA FAMILLE
9. CHARLES-DANIELDE TALLEYRAND.Peinture. 2,25x1,60 m. — A
M. Jean Morel, collection du château de Valençay.
En uniformede lieutenantgénéraldesarméesdu Roi, il tient à la main une lettre
signée« LouisDauphin». A droiteon voitle bustedu dauphin,père de LouisXVI.
Né le 16juin 1734,Charles-Danielde Talleyrand,père de Charles-Maurice,était
le secondfils de Daniel-Anne,marquis de Talleyrand, et de Marie-Elisabethde
Chamillart.En 1759,il fut nommémenindu Dauphin; il embrassaensuitela carrière
des armes,il devint maréchalde camp le 3 janvier 1770et lieutenant-généraldes
arméesdu Roi le Ier janvier 1784.
Il mourut de maladiele 4 novembre 1788,laissanttrois fils: Charles-Maurice,
et Boson-Jacques.
Archambaud-Joseph
10. LA COMTESSE
DE TALLEYRAND-PÉRIGORD.
Peinture. 2,25X1,60 m.
— A M. Jean Morel, collection du château de
Valençay.
Portraitde la comtesseassise.
La comtesse
de Talleyrand-Périgord,
mèrede Charles-Maurice,
étaitnéeAlexandrineMarie-Victoire-Eléonore
de Damasd'Antigny.
4
TALLEYRAND
Elleavait six ans de plus que son mari. Leur union, célébréeen 1751,sembleavoir
été heureusemalgréle peu de fortunedes deux époux.Dansses Mémoires,
Talleyrand
dit de sa mère : « Personnene m'a jamaisparu avoirdansla conversationun charme
comparableau sien.Ellen'avait aucuneprétention.Ellene parlait que par nuances.»
Elle mourutle 24juin 1809,à quatre-vingtsans passés.
11. ACTE DE BAPTÊMEde Talleyrand. — B.N., Mss., n. acq. fr. 24346,
fol. 44.
Extraitfournipar Talleyrandlors de son mariage.— Né le 2 février 1754à Paris,
4, rue Garancière,Talleyrandfut baptiséle mêmejour à Saint-Sulpice,égliseparoissialedu domicilede sesparents.
Son oncle, Gabriel-Mariede Talleyrand,fut son parrain; sa grand-mèrematernelle, la marquised'Antigny,sa marraine.
12. CHAUSSUREde Talleyrand. — A M. Jean Morel, collection du
château de Valençay.
Cette chaussureest adaptée au pied droit, anormal,de Talleyrand.
LesMémoires
contiennentle récitde l'accidentqui seraitarrivéau tout jeune enfant,
alorsen nourrice.Qu'elle fût ou non congénitale,l'infirmitéinterdisaitle servicedu
Roi dansl'arméeet engageait,bon gré mal gré, versune carrièreecclésiastique.
— B.N., Est., Va.
DE
CHALAIS.Photo
Daniel.
LE
CHATEAU
13.
Charles-Mauriceétait un enfant de santé délicate.Ses parents, qui venaientde
perdreleur filsaîné, le confièrent,à l'âge de troisou quatre ans, à sa bisaïeulela princessede Chalais.(Cf.n° 6.)
Du récitameret rancunierque laissaTalleyrandde sonenfance,émergeen contraste
le souvenirlumineuxdes deuxannéespasséesà Chalais.Il y apprit « à lire, à écrire
et à parler un peu le périgourdin».
En 1883,Héliede Talleyrandléguale châteauà la communede Chalais.
14. « M.G.F.A. COMTEDE CHOISEUL-GOUFFIER...» Gravure de Dien
— B.N.,
d'après Boilly, publ. chez J. J. Biaise. 374x272 mm.
Est., N2.
Entréen 1762,à l'âge de huit ans, au collèged'Harcourt,Talleyrandse lia d'amitié
avec Augustede Choiseul,le neveudu ministre,« l'homme, écrira-t-ilun jour, que
j'ai le plus aimé».
à causede son mariageavecAdélaïdede
Augustede Choiseul,dit Choiseul-Gouffier
le 20juin 1817.
Gouffier,étaitnéà Parisle 27septembre1752.Il mourutà Aix-la-Chapelle
15. LETTRE DE CHOISEUL-GOUFFIERà Talleyrand [1814]. — Archives
de Broglie.
et
Autographe.— L'amitié née au collège d'Harcourt entre Choiseul-Gouffier
Talleyrand,enfants,subit bien des traverses.Cependant,en 1814,après avoir écrit
deslignesdésabuséessurson espoirvain d'être nommésurintendantdes arts, Choiseul
LE PLAISIRDE VIVRE
5
rend hommageaux inaltérablessouvenirs: « Je préfèreun retour de notre ancienne
amitié,un dîner commecelui d'avant-hierà toutesles placesdu monde.Je te le jure
par cettemêmeamitié si ancienne,si tendre, si constantequi a pu être affligéemais
jamais découragée».
16. ALEXANDRE-ANGÉLIQUEDE TALLEYRAND-PÉRIGORD,archevêque
de Reims. Dessin au crayon noir, par Duvivier, 1780. 222 X 172 mm.
— Musée du Louvre, Cabinet des Dessins, R. F. 3752.
L'oncle paternel de Charles-Maurice,Alexandrede Talleyrand, fut coadjuteurde
avantdelui succéderen 1777.
l'archevêquede Reims,le cardinalde la Roche-Aymon,
A sa sortie du collèged'Harcourt, dans sa seizièmeannée, Talleyrandfut envoyé
à Reimsauprèsdesononclepour un séjourd'un an afin d'y prendrele goût deshautes
dignitésecclésiastiques.
17. ACTESDE VERTUS.Paris, 1764. Manuscrit relié en tête de : LE
PETIT OFFICEet litanies de la Providence... L'office du Saint-Ange
gardien... Paris, Moreau, 1761. In-12, 288 p. — Au duc de
Talleyrand.
Reliuremaroquinrouge,décordoréà la dentelle,frappéeauxarmesdesTalleyrandPérigord.
LE SÉMINAIRE
18. TALLEYRANDA SEIZEANS. Peinture ovale. 640X540 mm. — Collection particulière. — Pl. VIII.
En 1770,cédant à la pressionfamiliale,peut-être séduit par de secrètesambitions,
Talleyrandentra au séminairede Saint-Sulpice.
19. NOTE SUR TALLEYRAND SÉMINARISTE,d'après une relation de
Mgr Le Tourneur. — Bibliothèque de Saint-Sulpice, Documents
Emery, t. IV, p. 214.
M. Emery,supérieurgénéral, venait de réorganiserle séminairede Saint-Sulpice,
mais, malgréle respectet l'estime que Talleyrandgarda toujourspour M. Emery,
cette vie religieuse,imposée,lui pesait lourdement. M. de Cucsac aurait, d'après
Mgr Le Tourneur,recueillide Talleyrandséminaristecet aveu : « On meforced'être
on s'en repentira ».
ecclésiastique,
20. HÔTEL DE LA RUE FÉROU, n° 6. Photo
J. Fage. — B.N., Est., Va.
Cet hôtel abrita pendant deuxans les amoursdu séminaristeet de la jeune comédienneDorothéeDorinville,dite Luzy.
6
TALLEYRAND
les débutsde l'idylle, née sous un parapluie
Talleyrandracontedans sesMémoires
au sortirde l'officede Saint-Sulpice.
21. MADEMOISELLELUZY, de la Comédie-Française
(portrait présumé), buste en plâtre par Caffieri. H. 740 mm. — Versailles,
Bibliothèque municipale.
DorothéeDorinville,dite Luzy, avait vingt-cinqans lorsquecommencèrent,vers
1772,sesamoursavecTalleyrand,plusjeune de sept ans.
22. REGISTREDES ORDINATIONS
de l'archevêché de Paris. Mars 1774septembre 1777. — Archives de l'archevêché de Paris, O 3, 17741777.
Le samedi28 mai 1774,Charles-Mauricede Talleyrand-Périgordreçoit les ordres
mineurs(fol. 1 vo).
Le samedi1eravril 1775,il estadmisau sous-diaconat(fol.35 vo).
23. « CÉRÉMONIEDU SACRE DE Louis XVI, le 11 juin 1775. » Gravure en taille-douce, publiée chez Gervais, dit Le Bel, à Paris et
chez Esnauts et Rapilly à Coutances, épreuve coloriée. 340 X
490 mm. — B.N., Est., Qbi.
Au bas de l'image, identificationdes personnagesindiquéspar des numérossur la
gravure.
Le jeune roi fut sacré avec toute la solennitétraditionnelle.Talleyrand, dont le
père officiaiten tant que seigneurotage de la Sainte Ampoule,assistacommesousdiacreà la cérémonie.
24. Louis XVI, buste anonyme
de Versailles (M. V. 483).
en marbre.
H. 630 mm. — Musée
Ce buste provient vraisemblablementdes anciennescollectionsroyales.C'est une
réplique un peu réduite du busteen marbre fait par Boizotet qui, daté de 1777,a
figuréau Salonde cettemêmeannée (Muséede Versailles).
25. REGISTREDE LA SORBONNEpour l'année
ff. 149 et 150.
1775. — A. N., MM. 277,
Le jeune sous-diacrene désirait pas revenir à Saint-Sulpicepour s'y préparer au
diaconatet à la prêtrise.Une plusgrande libertélui convenaitmieux.
II se fit donc inscrireà la Sorbonnecommehospespuis commesocius.En 1778,il fut
reçu à la licencede théologie.
LE PLAISIRDE VIVRE
L'ABBÉ
DE
PÉRIGORD
En ces quelques années d'avant 1789 où l'on connaissait encore le « plaisir
de vivre », le jeune abbé de Périgord se lança avec une égale ardeur dans l'apprentissage des affaires et dans la vie de société.
Son activité à l'Agence générale du clergé l'initia aux questions financières
pour quoi il eut un goût très vif; des relations avec Choiseul, Vergennes, Mirabeau
lui entrouvraient les portes de la diplomatie.
Le jeu, la table, les femmes, l'art raffiné de la conversation ne semblaient
pas inconciliables avec une carrière ecclésiastique qui s'ouvrait vers des promesses
épiscopales.
L'APPRENTISSAGE
DES
AFFAIRES
26. REGISTREDE L'AGENCEGÉNÉRALEdu clergé. — A. N., G 8. 703,
fol. 59.
Ordonnéprêtre dans la chapelle de l'archevêchéde Reims, le 18 décembre 1779,
et, aussitôt,nommévicairegénéraldu diocèsede Reims,Talleyrandfut désignéen 1780
commeagentgénéraldu clergé.
Ce postede représentantde sonordredevantle gouvernement,qu'il occupapendant
cinq ans,lui valut l'expériencedes affaires,en particulierfinancières,le mit en relation
avecCalonneet fit rapidementconnaîtreses qualitésde négociateur.
27. a) COPIE DE LETTRE DE L'ABBÉ DE PÉRIGORD au comte de Vergennes. 2 juillet 1782. b) Minute de la réponse de Vergennes à
l'abbé de Périgord. Versailles, 5 juillet 1782. — A. E., dossier
personnel Talleyrand.
L'abbé de Périgordexprime au ministredes Affairesétrangèresles craintes qu'a
fait naître dans le clergél'article de la Gazettedu 28 juin sur les réformesapportées
par Joseph II aux affairesdu clergéautrichien: Voudrait-onpréparer l'opinion à de
semblablesmesuresen France? ne risque-t-onpas d' « éveillerl'envie et la haine
aveuglede quelquespersonnescontre les ministresde l'Église » ?
Vergennesrassureson correspondantavec quelque hauteur et l'incite à « envoyer
à M. Bret, rédacteurde la GazettedeFrance,tellerectificationou modification» jugée
à propos.
28. « ETIENNEFRANÇOIS,DUCDE CHOISEUL,Exilé le 24 Décembre 1770.
La France le regarde. » Gravure à la manière noire, par R. Sayer
8
TALLEYRAND
et Robert Lowery d'après Louis-Michel Van Loo, publiée à
Londres vers 1771. 500x355 mm. — B.N., Est., N3.
Imageallégorique.— Le tableau de Van Loodate de 1763et se trouveau Musée
de Coutances.Lesgraveursont modifiél'attitude de Choiseul,qui tient ici à la main
un rouleauportant le mot « Pacte ». La colonnesur laquelleil s'appuie est ornée
d'autresallégoriesde la Paixvictorieuse: laurieret olivier.
Intimementlié dèsle collègeavecle neveudu duc, Choiseul-Gouffier,
Talleyrand
renditvisiteà l'exiléde Chantelouppeu de tempsavant sa mort (1785).La tradition
veut que, de ces entretiens,le futur diplomateait retenu, entre autres, le conseilde
« fairetravaillerplusque de travaillersoi-même».
29. TABATIÈRE,exécutée pour Choiseul par Roucel, orfèvre du Roi
à Paris, 1770-1771. 82,5 X 57 mm. — Au baron Élie de Rothschild.
encadréesd'or massif'
Lesneufgouachesde NicolasVan Blarenberghe(1716-1794),
représententle ducde Choiseuldanslesdiversespiècesdesonhôtelde la rue Richelieu,
En 1771,lorsqueChoiseulen disgrâcefut exilédans ses terres, le mobilierde l'hôte
dut être vendu.Le bureau,sur lequelle Ministreest représentéentrain de travailler'
avaitété exécutépour lui par Caffierivers 1760et fut, plus tard, utilisépar Talleyrand
et Metternichavant de passerdans la collectiondu baron Edouard de Rothschild.
collections
(Cf.LesGrandes
privées,Paris,Pont-Royal,1963,pp. 177et 178).
30. « DE M. LE DUCDE CHOISEUL.» — B.N., Mss., N. acq. fr. 6360,
pp. 1-77.
Letexteécritvers1811,achevéen 1816,nousa étéconservépar une copiede Bacourt,
jointe à la copiedesMémoires.
(Cf. n° 335.)
Le portraitde l'ancienministrede LouisXV estsansbienveillance,et sévèrele jugement porté sur le noyaud'oppositionforméà Chanteloupautour de « quelquesamis
de M. de Choiseul,quelquesjeunesgenssur lesquelsil avait répandu des grâcesprématurées».
Pp. 30-31.Talleyrandcritique ici Choiseuld'avoir méconnul'influencecroissante
de la Russiedansles affaireseuropéennes.
31. LETTRE CHIFFRÉEDE L'ABBÉDE PÉRIGORDà Mirabeau. 3 décembre
1786. — A. E., Mémoires et documents, France 1884, ff. 190-191.
Talleyrand,lié avecMirabeaupar un intérêtcommunpour les affairesfinancières,
intervintauprèsde Calonneen faveurde son ami à court d'argent qui obtint une
missionsecrèteà Berlindanslesannées1786-1787.
C'étaitlui qui déchiffraitlesdépêches
et les transmettaitau Ministre(cf.Welchinger.La missionsecrètedeMirabeauà Berlin
1780-1787.
Paris, 1900).
L'abbé donnedes nouvelleset dévoilesesambitions: « La banque marche bien,
voilàle premiermomentoù j'y croiscomplètement...Il est questionpour moi...de
l'archevêchéde Bourges,c'estune belleplace. Il y a une administrationet cela donne
nécessairement
entréedansles états. L'archevêqueest en apoplexie.On ne croit pas
qu'il puissedurer plus de quinzejours ou troissemaines.J'ai fait beaucoupd'absences
depuissixsemaines;j'ai passédu tempsà Reimschezl'archevêque.»
LE PLAISIRDE VIVRE
9
32. CALENDRIER PHILANTROPIQUE(sic). Année 1787. Paris (s.d.).
In-16, 120 p. — B.N., Impr., R. 21464.
Le but avouéde la Sociétéphilanthropiqueétablie à Parisen 1780estde réunir les
personnesdésireusesde secourirla « Vertu indigenteet souffrante». Une partie de ses
membresappartenait aux logesmaçonniques.
Dansla listedes633membresnumérotésdansl'ordrede leur admission,Talleyrand,
membredepuis1784,porte le n° 67 (p. 13).
En dehorsde cette appartenanceparamaçonnique,il ne semblepas que Talleyrand
ait été franc-maçonavant l'Empire (cf.n° 180).
VIE
DE SOCIÉTÉ
33. LA DUCHESSEDE FITZ-JAMES, par Mosnier,
— Louvre, Cabinet des Dessins.
miniature
sur ivoire.
Belle-filledu maréchalde Montmorency,la duchessede Fitz-Jamesavait connu
Talleyrand,dèssa jeunesse,lors du sacrede LouisXVI.
34. LE DUCET LA DUCHESSEDE CHARTRESet leurs deux enfants. Gravure par A. de Saint-Aubin et H. Helmann, 1779, d'après un
tableau de C Le Peintre datant de 1776. 490x356 mm. — B.N.,
Est., N3 (Orléans).
Le duc de Chartres,plus tard duc d'Orléans, connu à la Conventionsousle nom
de PhilippeÉgalité,avait épouséen 1769Louisede Penthièvre; lesdeuxenfantsdevinrent, l'un, le roi Louis-Philippe,l'autre, MmeAdélaïde.
au portrait du duc d'Orléanset
Talleyranda consacréun passagede sesMémoires
à son activitéjusqu'en 1789. Il le juge durementet critique,du haut d'une morale
sévère,lesannéesde plaisiret de débauchedu jeune duc qui ne sont pas sansrappeler
sa proprejeunesse.
35. « LA BOUILLOTTE». Gravure de Bosio, vers 1800. Épreuve coloriée. 312 x 453 mm. — B.N., Est., Dc. 49.
Premierdes « Cinq tableauxde Costumesparisiens»,publiésà Paris au « Bureau
du Journal des Dames». — Cette imageévoquel'atmosphèredes « salonsde jeux »
que fréquentaitTalleyrand,dont la réputation de joueur est des plus établies,dès sa
jeunesseet pour toute sa vie.
36. « L'HOMMEIMMORTEL,MONSIEURDE VOLTAIRE. Dessiné le jour
de son couronnement
à la représentation
d'Irène. » Gravure
10
TALLEYRAND
— B.N.,
mm.
coloriée.
chez
Le
285X180
Dru, épreuve
publiée
Est., N2, tome 3.
L'abbé de Périgordfut-il l'un des nombreuxadmirateursde Voltaire qui particimois avant
pèrent à l'apothéosedu vieillard,de retour dans la capitale, quelques
sa mort (1778)? Vraie ou imaginée,la scènede la bénédictiondu philosophesur la
tête du jeune abbé est trop significativepour n'avoir pas séduitles biographes.
37. « L'ASSEMBLÉE au salon. » Gravure de Fr. Dequevauviller,
— B.N.,
mm.
de
N.
Lavreince.
une
330x465
gouache
d'après
Est., AA4 réserve.
n° 6 (3eet dernierétat).
Bocher,Lavreince,
Une élégantesociétéest occupéeà jouer aux cartesou aux dés, à deviseret à lire.
On remarqueversla gaucheun ecclésiastique.
Cetteimagea un pendant « L'Assembléeau concert ». L'une et l'autre sontdédiés
à la duchessede Luyneset représententsansdouteson salon.
Guyonnede MontmorencyLaval, devenuepar son mariage duchessede Luynes,
commeune
fut desamieslesplusintimesde Talleyrand.ElleestcitéedanslesMémoires
desfemmes« remarquables» dont il fit la connaissancelors du sacrede LouisXVI.
Elle avait alorsvingt ans.
38. « L'ABBÉ DE PÉRIGORD à l'âge de vingt-cinq ans. » Dessin aux
trois crayons dans un ovale. Grand diamètre : 84 ; petit : 62 mm.
— Collection particulière.
Charles-Maurice
en buste,de profilà gauche.
« Son visageétait gracieux,sesjoues très rondes et, quoiqu'il fût boiteux,il n'en
était pas moinsfort élégant et cité commeun hommeà bonnesfortunes. » Tel est
décritl'abbéde Périgordpar Mme Vigée-Lebrundans sesSouvenirs.
DE FLAHAUT. Reproduction
de son portrait peint
39. LA COMTESSE
par Adélaïde Labille-Guyard,
1785. — B.N., Est., N2 Sup.
Cetableaua figurésouslen° 95 au Salonde 1785qui ouvritle 25 août decetteannée.
Le catalogueen donnela descriptionsuivante: « Mmela comtessede... avecson fils
âgé de trois mois.Ce tableau peint à l'huile, appartient à Mme la comtessede... »
Des Versà MmeGuyardsur le Salonde 1785 (collectionDeloynes)permettent d'identifierle portraitexposéen 1785avecceluidont nousavonsla reproduction.Par conséquent, on peutpenserque l'enfant qui, sur le portrait,joue avecun médaillonreprésentantla comtessed'Angivillier,est Charlesde Flahaut, né le 21 avril 1785.
AdélaïdeFilleulavaitépouséà 18anslecomtede Flahaut,sonaînédeprèsde quarante
ans.LesFlahauthabitaientun appartementau Louvre.C'estlà que Talleyrandobtint
les faveursde la jeune comtesseaprèsune courdont GouverneurMorrisfut le témoin
et le narrateurjaloux.
La traditionattribueà Talleyrandla paternitéde Charlesde Flahaut. (Cf. n° 384.)
LE PLAISIRDE VIVRE
40. « G. MORRIS. »—Gravure de B. L. Prévost d'après
160 X 117 mm.
B.N., Est., N2.
II
Du Limitier.
GouverneurMorrisest représentéde profilà gauche,dansun médaillon,à la manière
desgravuresau physionotrace.Son portrait, indiquela légende,a été dessinéd'après
natureà Philadelphie,gravé à Paris.Il en existeune copieinverséepubliéeà Londres
en 1783.
41. « QU'EN DIT L'ABBÉ? » Gravure de N. de Launay d'après
Lavreince, 1788. 307x390 mm. — B.N., Est, AA4 réserve.
Bocher,Cataloguede l'oeuvrede Lavreince,n° 51, 3e état.
La duchessed'Abrantèscompte l'abbé de Périgorddans la « cohorte clergéenne
qui exploraitalorsles boudoirset lesruelles». Peut-onallerjusqu'à trouver quelque
ressemblance
avec Talleyranddans l'abbé de la gravuredont un pied est caché, de
mêmequ'entrela dame à sa coiffureet Mme de Flahaut?
II
L'ÉVÊQUE
DANS
LA
ETATS
D'AUTUN
RÉVOLUTION
GENERAUX
Dès l'abord, lafonction épiscopaleamena Talleyrand aux affairespolitiques. Élu
députédu clergé, le nouvel évêque d'Autun quitta son diocèsepour siéger aux Etats
générauxoù il prit, sur la question de séparation des ordres, une position modérée.
42. LETTRE PASTORALEde Mgr l'évêque d'Autun au clergé séculier
et régulier et aux fidèles de son diocèse. Donné à Paris, le 26 janvier 1789. Signé : Charles-Maurice,
évêque d'Autun. Autun,
Dejussieu, 1789. In-4°, 7 p. — B.N., Impr., E. 2400, Autun 8.
Aprèsavoir évoquéla mémoirede son père dont la mort récenteavait contribué
à lui obtenirdu Roil'évêchéd'Autun,Talleyrand,qui avaitété sacréévêquele 4 janvierà la chapelled'Issyetintroniséle 16danssa cathédrale,protestede sonattachement
et de sondévouementà sonnouveaudiocèse.
Le 12avril 1789,il quittait définitivement
Autun aprèsun séjourd'un mois.
du clergé assemblé à
43. EXTRAITDU CAHIER DES DÉLIBÉRATIONS
Autun. (S.l.n.d.) In-8°, 14 p. — B.N., Impr., 8° Le 23. 20.
Talleyrandfut élu aux États générauxpar le clergédu diocèsed'Autun,le 2 avril.
IlnefitimprimerquelasectiondesCahiersintéressantlesaffairesgénéralesdela nation,
plande réformesjudicieux,clair et précis.
44. LA GALERIEDES ÉTATS GÉNÉRAUX.(S.l.) 1789. 2 vol. in-8°. —
B.N., Impr., 8° Lb 38. 1784.
L'exemplaire
comporteuneclefdespersonnages
; le portraitde Talleyrandy apparaît
sousle nom d'Amène(t. I, p. 83).
TALLEYRAND
14
« Il arriveraà tout parce qu'il saisiralesoccasionsqui s'offrenten fouleà celuiqui
à la raison.»
ne violentepas la fortune...Il cèdeaux circonstances,
D'aprèsBarbier,l'ouvrageseraitdû, entre autres, à la collaborationde Choderlos
de Lacloset de Rivarol.
45. « DÉPART DESTROISORDRESpour Versailles. » Gravure à l'eau— B.N., Est.,
Qbi.
forte, épreuve coloriée. 181 X258 mm.
Le cortègese déplaceau sondes trompettesde la Renommée,dansun char de fantaisie,traîné par deuxchevauxque conduitle Tiers État, alors que le Clergéet la
Noblessesontassisdans le carrosse.A côtédu représentantde chaqueordre, sonsymbole: celuidu clergéestun tigre.
à Versailles, le 5 mai 1789. »
46. « OUVERTUREDESÉTATS-GÉNÉRAUX
Gravure de J.-M. Moreau le Jeune, 1790. 250x405 mm. — B.N.,
Est., Qbi.
Au-dessous
de l'image,listedes députésgroupéspar ordres.Dans celui du clergé,
onrelèvelenomde « Périgord(de)év.Autun » etde « Talleyrand(de) arch.Rheims».
47. RÉCIT DES PRINCIPAUXFAITS qui se sont passés dans la salle de
l'ordre du clergé depuis le commencement des États généraux
le 4 mai 1789 jusqu'à la réunion des trois ordres dans la salle
commune de l'Assemblée nationale par M. Vallet. Paris, Impr.
nationale, 1790. In-8°, 119 p. — B.N., Impr., 8° Le 27. 3.
Talleyrandfit partiede la députationdu clergéenvoyéele 6 juin à « MM.du Tiers»
pourproposerun projetde conciliationdansla vérificationdes pouvoirs,maisnondu
groupequi, le 24juin, alladélibérémentsiègeravecle TiersÉtat malgréla déclaration
du Roi exigeantla séparationdesordres.
C'estle 26juin queTalleyrandrejoignitla sallecommune.
DEPUTE
A L'ASSEMBLÉE
NATIONALE
L'évêqued'Autun se distingua à l'Assemblée nationale par ses idées réformatricesetson intenseactivité.Il apparut, après la mort de Mirabeau, commesonhéritier.
S'il porta principalement intérêt aux problèmes financiers, la proposition
qu'il fit de nationaliser les biens ecclésiastiques le rendit rapidement populaire.
Après avoir officié,le 14 juillet 1790, à la Fête de la Fédération, prêté sermentà
la Constitutioncivile du clergé, sacré deux êvêquesconstitutionnels, il démissionna
de son siège épiscopal.
L'ÉVÊQUE D'AUTUNDANSLA RÉVOLUTION
15
né
48. « CLES MCE DE TALLEYRAND-PÉRIGORD,évêque d'Autun,
à Paris en 1754. Député d'Autun à l'Assemblée Nationale de
—
»
Perrin.
mm.
de
Courbe
Gravure
216x134
d'après
1789.
B.N., Est., N2.
Nationale»
Pl. 119de la « Collectiondesportraitsde MM.lesDéputésà l'Assemblée
publiéechez Déjabinen 1789et 1790.— Le dessinoriginal,ici inversé,est conservé
au CabinetdesEstampes(Na 42 c, in-4°,fol. 150).
sur les mandats impératifs.
49. MOTION DE M. L'ÉVÊQUE D'AUTUN—
B.N., Impr., 8° Le 29. 49.
7 juillet 1789. S.l.n.d. In-16, 16 p.
Talleyrands'élèvecontrelesmandatsimpératifsdonnésà un députépar sescommetd'accordsur le principe,arrête qu'il n'y a lieu de délibérer.
tants.L'Assemblée,
50. DES LOTERIESpar M. l'évêque d'Autun.
In-8°, 47 p. — B.N., Impr., 8° Lf 78. 16.
Paris,
Barrois,
1789.
La suppressiondes loteriesétait une des idéesfavoritesde Talleyrandqui s'élève
ici vertueusementcontrel'immoralitédes jeux de hasard. A l'Agencegénérale du
clergé,la propositiond'acheterau Gouvernementla Loterieroyalepour la supprimer
n'avait pas obtenu l'appui des membresdu clergé.La Loterienationalefut abolie
en 1794.
51. « DÉCLARATIONDES DROITS DE L'HOMME ET DU ClTOYEN... ».
Gravure par Niquet le Jeune. 215x299 mm. — B.N., Est., Qbi.
Sousun palmier,dansun décorde forêtsillonnéed'éclairsqui foudroientun personune table est installéeobliquement,
nagesymbolisantles Droitsféodauxet Privilèges,
portantletextedesDroits.A droite,unejeunefemmetenant à la mainsonpetitgarçon,
vêtuen gardenational, lui en donne l'explication.Dansle fond, à droite, ronde de
citoyensautour d'un arbre de la Liberté.
Membredu Comitéde la constitution,Talleyrandparticipa, en particulier,à la
rédactionde l'articleVI, définissantla loi « expressionde la volontégénérale».
52. MOTIONDE M. L'ÉVÊQUED'AUTUNsur la proposition d'un emprunt
faite à l'Assemblée nationale par le premier Ministre des finances
et sur la consolidation de la dette publique, du jeudi 27 août 1789.
Versailles, Baudoin (s.d.). In-8°, 27 p. — B.N., Impr., 8° Le 29. 164.
L'activitéde Talleyrand à l'Assembléeconstituantese porta particulièrementsur
lesquestionsfinancièresà quoi l'avaientpréparésonrôleà l'Agencegénéraledu clergé,
sesrelationsavec Calonneet avecle banquierPanchaud.
16
TALLEYRAND
LES BIENS ECCLÉSIASTIQUES
à la comtesse de Brionne. 9 octobre 1789.
53. LETTREDE TALLEYRAND
— Archives de Broglie.
— Ce texteremarquable,écrit à l'amieintime,dévoilel'état d'esprit
Autographe.
de Talleyranddanslespremiersremousdela Révolution: sonintelligenteperspicacité
lui donnel'audacede « se déclarerhautement», sedétachantde cettesociétéquilui
fut si chèremaisdont « lesyeuxneveulentpointvoir».
« Une véritéqui doitvousarriver,c'est que la révolutionqui se fait aujourd'hui
dansl'ordredeschosesoù nousvivionset cetterévolution
enFranceestindispensable
finirapar êtreutile.Lesmalheurs,lestroublesactuelsviennentde ce qu'ont faitles
uns pour l'empêcher,les autrespour l'accélérer...Lesdeux premiersordresn'ayant
que des passionsne purentformerun plan et agir de concert.Le Tiers état parlait
de sesdroits: il en avait,il devaitl'emporter.»
54. MOTIONDE M. L'ÉVÊQUED'AUTUNsur les biens ecclésiastiques, du
10 octobre 1789. Versailles, Baudoin (s.d.). In-8°, 24 p. — B.N.,
Impr., 8° Le 29. 258.
des
Talleyrandjustifiepar les« grandsbesoins» de l'État le recoursaux ressources
biensecclésiastiques
et proposelesarticlesd'un arrêtétendantà remettreà la nation
lesbiens-fonds
de l'Église.
La motionfut adoptéele 2 novembrepar 568voixcontre346.
55. OPINION DE M. L'ÉVÊQUE D'AUTUNsur la question des biens
ecclésiastiques. 2 novembre 1789. Paris, Baudoin (s.d.). In-8°,
14 p. — B.N., Impr., 8° Le 29. 297.
Talleyrandveut publierl'opinionqu'il n'a pu exposeren séancepour soutenir
sa motiondu 10octobre: l'Églisen'est pas le seulclergémaisl'assembléedesfidèles;
biensd'Églisesont,donc,biensde l'assembléedesfidèles; et « l'assembléedesfidèles
dansun payscatholiqueest-elleautrechoseque la nation? »
56. « RENDEZDONCA CÉSARce qui est à César et à Dieu ce qui est
à Dieu. Selon saint Matthieu, chap. 22. L'Assemblée nationale
a arrêté le jour des Morts... Que les Biens ecclésiastiques sont
à la disposition de la Nation, etc. » Gravure à l'eau-forte, épreuve
coloriée. 148x247 mm. — B.N., Est., Qbi.
et caricaturecontrele
Imageallégoriquesur l'aliénationdes biensecclésiastiques
clergé.
C'estle convoifunèbredu clergéde France.Au fond,à gauche,une églises'écroule,
tandisqu'à droite,un culteestcélébrédansle templedel'Immortalité.
L'ÉVÊQUED'AUTUNDANSLA RÉVOLUTION
17
57. « BRANLED'AUTUN. » Gravure à—l'aquatinte, dans un ovale en
B.N., Est., Qbi.
largeur. H. 98 mm, L. 143 mm.
qu'unereligieuseet un moine
Talleyrandse suspendà la corded'une cloche,tandis
tirentsursesjambes,l'amenantà sonnerle branle.— Satireroyalistecontrel'initiative
prisepar Talleyrandd'aliénerlesbiensdu clergéau profitde la nation.
58. OPINIONDE M. L'ÉVÊQUED'AUTUNsur les banques et sur le rétablissement de l'ordre dans les finances prononcée à l'Assemblée
nationale, le vendredi 4 décembre 1789. Paris, Baudouin, 1789.
In-8°, 29 p. — B.N., Impr., 8° Le 29. 353.
Talleyrandprône le maintiende la Caissed'escompteet met en garde l'Assemblée
contreles dangersdu papier-monnaie: « l'effet inévitablede tout papier-monnaie
estla promptedisparitiondes espèces».
59. TALLEYRAND.Miniature en camaïeu par Langlois, 1790. Diamètre : 57 mm. — Musée Carnavalet.
Unedesminiaturesde Langloisreprésentantles principauxpersonnagesdela Révolution.
60. L'ASSEMBLÉE
NATIONALEaux Français. 11 février 1790. Signé par
le Président : Bineaux de Pusy et les six secrétaires. Paris, Impr.
nationale (s.d.). In-8°, 11 p. — B.N., Impr., 8° Le 29. 461.
Cebilanlaudatifde l'oeuvrede la Constituante,qui seterminepar une protestation
d'attachementau Roi « le Roi des Français...de tousles Français», est attribuéà la
plumede Talleyranddont l'audienceaugmentaità l'Assemblée.Le 16février 1790,
il en fut élu Président.
61. PROPOSITIONFAITE A L'ASSEMBLÉENATIONALEsur les poids et
mesures par M. l'évêque d'Autun. Paris, Impr. nationale, 1790.
In-8°, 20 p. — B.N., Impr., 8° Le 29. 632.
Circamars 1790.— Cette plaidoiriepour l'uniformitédes poidset mesuresétait
de vaste conception: une démarcheserait faite auprès du Parlementd'Angleterre
où un projetde mêmegenre avait été élaboréet Talleyrandy voyaitl'amorceentre
lesdeuxpays « d'une union politiquepar l'entremisedessciences».
62. OPINIONDE M. L'ÉVÊQUED'AUTUNsur les assignats forcés. Jeudi
15 avril 1790. Paris, Impr. nationale (s.d.). In-8°, 15 p. — B.N.,
Impr., 8° Le 29. 1993.
Talleyranddemandeque le coursdes assignatssoit libre et renouvellesa miseen
gardecontrel'inflationdu papier-monnaie: « l'argent a horreurdu papier.»
18
TALLEYRAND
63. RÉPONSEDE M. L'ÉVÊQUED'AUTUNau chapitre de l'église cathédrale d'Autun. Paris, 29 mai 1790. Signé : Ch. Mau., év. d'Autun.
Paris, Impr. nationale (s.d.). In-8°, 8 p. — B.N., Impr., 8° Lb 38.
3480.
Le clergédu diocèsed'Autuns'inquiétaitdespositionshardiesprisespar sonévêque
à l'Assemblée.
Talleyrandrépondici à une lettre du chapitred'Autunlui reprochant
de n'avoir pas participéà la déclarationd'une partie des membresde l'Assemblée
avaitvotéla suppression
en faveurdela religioncatholique.Le 13février,l'Assemblée
desordresréguliers;la réformedu clergéséculierfut décidéele 29 mai.
64. « WHO KILLSFIRSTFOR A CROWN? ». Gravure coloriée publiée
à Londres le 29 mai 1790. 340x485 mm. — B.N., Est., Qbi.
Une meutede chiensà têteshumainespoursuitdans la directionde Versailles,
un cerfcouronné.Deuxd'entreeuxl'ont déjàatteint,cesont« LeBn(sic)Talleyrand»
et « Le CtedeVauban».
A leur exemple,unemeutede chiensà têteshumainespoursuitle cerfroyalanglais
dansla directionde Windsor.
LA FÊTE DE LA FÉDÉRATION
au comte de Saint Priest, secrétaire de
65. LETTREDE TALLEYRAND
la maison du Roi. 13 juillet 1790. — A. N., F 9. 8.
PourcélébrerlamessedevantlesFédérés,LouisXVI désignaTalleyrandqui remercie
de cettedistinctiondansla lettreau comtede Saint-Priest.
66. PROCÈS-VERBAL
DE LAFÊTEDELA FÉDÉRATIONNATIONALE
célébrée
le 14 juillet 1790 à Paris. Signé du président et des secrétaires de
l'Assemblée. 7 ff. — A.N., AE II 1186.
Devant300000 spectateurs,Talleyrandofficiasur l'autel élevéen plein air au
Il avaitpourservantsl'abbéLouis,lefuturministrede LouisXVIII,
Champ-de-Mars.
et l'abbédesRenaudes.
67. LE CHANTDU 14 JUILLETà trois voix par M. J. Chénier, musique
de Gossec, chanté pour la première fois au Champ de Mars, le
jour de la Fédération 1790. — B.N., Département de la Musique,
H2- 15 (I), PP. 2 et 3.
Refrain:
« Dieudu peupleet desRois,descités,descampagnes
DeLuther,de Calvin,desenfantsd'Israël
Dieuque le Guèbreadoreau pied desesmontagnes
En invoquantl'astredu ciel »
L'ÉVÊQUE D'AUTUNDANSLA RÉVOLUTION
68. LA FÊTE DE LA FÉDÉRATION,toile peinte de style populaire.
— Musée Carnavalet. —
m.
1,37
Pl. V.
19
1,93 x
69. « PLAN GÉNÉRAL (sic) DU CAMP (sic) DE MARS et du nouveau
cirque, où la nation a prêté serment fédertif (sic) sur l'autel de la
Patrie... » Dessin à la plume, rehaussé de gouache et d'aquarelle.
— B.N., Est., collection Hennin n°
mm.
10774.
455x625
70. « GALLERIE DES CÉLÈBRESPATRIOTESDédiée à la Nation. » Gravure au lavis, dans un ovale. 433x477 mm. — B.N., Est., Qbi.
Quelquesvisiteursadmirent,à l'intérieurd'un monumentqui ressembleau Panthéon,
desbustes,desmédaillonset desprofilsd'hommescélèbres,de Rousseauà LouisXVI.
Malgré le commentaireau-dessousde l'image : « Les autres patriotes décorant
l'autre partie de la gallerie sont MM. Gouvion,Bailly, Femand, Bouche,Goutte,
Le Pelletier,l'évêque d'Autun etc. », on remarque le buste de l'abbé de Périgord à
côtéde celuide l'abbé Grégoireet au-dessousdu portrait de Mirabeau en profil de
médaille.Le bustede Lafayettefait pendant à celuide l'abbé de Périgordpar rapport
à celuide LouisXVI. Cette image doit dater des environsdu 14juillet 1790.— Le
décret transformantl'église Sainte-Genevièveen Panthéon fut pris le 4 avril 1791
à l'occasionde la mort de Mirabeau, maissa constructionne fut achevéequ'en 1812.
— Dèsavant 1789,en raisondu goût de l'époquepour le style « à l'antique », il était
assezhabituel de représenter en estampesdes « galeries d'hommescélèbres », des
« Muséums» et mêmedes « Panthéons», collectionsde portraits rassemblésde façon
facticedans des monumentsimaginaires.
RUPTURE AVECL'ÉGLISE
CIVILEDU CLERGÉ. Décret de l'Assemblée nationale
71. CONSTITUTION
du 12 juillet 1790. 24 ff. — A.N., A.E. II 1185.
La pièceest annotéede l'accord signédu Roi : « Le roy accepteet fera exécuté».
Talleyrandne prit aucunepart à l'élaborationdu textevotépar l'Assembléele 12juillet. Malgrélesrésistancesdu Roi et la condamnationdu Pape, un décretdu 27 novembre, qui obtint la sanction royale le 26 décembre, rendit obligatoirepour tous les
le sermentde fidélitéà la Constitution.Absentà la séancedu 27 où
ecclésiastiques
quelquesdéputésdu clergéprêtèrent le serment,Talleyrandse mit en règle dès le lendemain.
72. LE SERMENTCIVIQUEDES ÉVÊQUES,par Desrais, 1791. Plume et lavis
de sépia. 220X334 mm. — Musée Carnavalet
(I.E.D. 4760).
Claude-LouisDesrais(1746-1816)est né et mort à Paris. — D'après ce dessinfut
exécutéeune gravure anonyme,coloriéeet inversée,portant la légende : « MM. les
20
TALLEYRAND
contre
Noirs (c'est-à-direles réactionnaires)lancentleur venin anti-constitutionnel
les dentsdel'augusteassembléenationalesur l'abolitiondes pouvoirstemporelsdu
Clergé.» C'estce qui est représentésur la partie gauche.Sur la droite, « MM.les
: Je jure
évèques(.. ) prononcentle sermentciviquedécrétéle 27 novembre(1790)
la Constitutiondécrétéeet la Loi acceptéeet d'être fidèleà la Nation,
de maintenir
à la Loiet auRoi».
—
à
de
M.
DE
TALLEYRAND
Montmorin,
13
janvier
1791.
73. LETTRE
A.N., F 19.468.
Signatureautographe.— Lettre adresséeau MinistreMontmorin: « Monsieur.
d'évêqued'Autunenvoussuppliant
j'ai l'honneurdevousenvoyerci-jointma démission
bien la mettresousles yeuxdu Roi ».
de vouloir
Talleyrandprétextade son électioncommeadministrateurdu départementde la
Seine,placequiexigeait la résidenceà Paris,pour donnersa démissiond'évêquede
Saône-et-Loire.
Un mais après, cependant,le 24 février 1791,il apportaitun concoursdécisifà
en sacrant, dans l'églisede l'Oratoire, Expillyévêquedu
l'Eglise constitutionnelle
Finistèreet Marollesévêquede l'Aisne.
74.
DE PARIS, n° 39. Mardi 8 février 1791. Paris, rue SerCHRONIQUE
pente, 1791. In-4°. — B.N., Impr., 4° Lc 2. 218.
Talleyrandprotestede sa sincéritéquand
Jauant le jen de la verturévolutionnaire,
il assurene pas postulerl'évêchéde Paris et en donnepour gagel'aveu publicqu'il
avaitfait deson désirde deveniradministrateurdu départementde Paris.
le fauxbruit de cette ambition,il en désaQuant auxcalomniesqui accompagnent
voueune grandepart touten consentant,cependant,à fairequelque« autocritique»
du jeu: «Je me condamneet je mefaisun devoirdel'avouer.»
sur sonamourexoensif
75. PROJETDE DECRETconcernant le serment des prêtres et les édifices
consacrés à un culte religieux proposé par Talleyrand à l'Assemblée
le 7 mai 1791. — A.N., AE II.
— Ce projet de décret,en deux articles,concluaitle Rapport
fait au
Autographie.
deParisdu6 avril.
nomduComité
de Constitution
relatifà l'arrêtédudépartement
Talleyrand,quivenait
Dans le débatquis'élevaitau sujetdesprêtresnon assermentés,
et suspendude toute fonctionépiscopale,plaide en faveurdela
d'être excommunité
libertéreligieuse.Ildemandelelibreexercicedu cultepourtouslesprêtres,assermentés
non,au nomdeprincipes qui,dit-il,«neserontnullementsuspectsdansmabouche».
au
encemomentd'avoirprêtéle serment.»
« je m'applaudis,ajoute-t-il,
particulièrement
Le projetfut adoptépar l'Assemblée.
76.
DEM. L'ÉVÊQUED'AUTUNsur la proposition de faire deux
OPINION
milliardsd'assignats
forcé. 24 septembre 1790. Paris, Impr.
—
B.N., Impr., 8° Le 29. 959.
In-8°,
nationale, 1790.
19 p.
voix de Talleyrands'élèveune foisde plus contrel'inflationde papier-monnaie
La
et la créationd'assignatsforcés: « Il n'est aucuneautre mesurede commerceentre
L'ÉVÊQUE D'AUTUN DANS LA RÉVOLUTION
21
lesnationsque la valeur de l'or et de l'argent. » Auxdifficultésfinancièresde la nation
ont été sacrifiésles biens de l'Église : « Je serais inconsolablesi de la rigueur de nos
décretssur le clergé,il ne résultaitpas le salut de la chosepublique. »
77. « PAPIERS MONNOIESet autres de la République française. » Gravure d'I. Hunin, Malines, 1797, épreuve coloriée. 560x470 mm.
— B.N., Est., collection Hennin, n° 12413.
Reproductiond'assignats,de billets de la Caisse patriotique, etc., datant presque
tous de 1791.
Le sujet inspiraplusieursgravures.
LA MORT DE MIRABEAU
78. LE PRINCE DE TALLEYRAND AU LIT DE MORT DE MIRABEAU, le
1er avril 1791. Dessin au crayon rehaussé de lavis. 308 X 405 mm. —
Collection du château de Rochecotte.
Talleyrand avait connu, chez le banquier Panchaud, Mirabeau qui devint un des
familiersde la table del'abbé de Périgord.Lesdeuxamiscollaborèrentlorsde la mission
à Berlin(cf. n° 31) puis, après une brouille, se retrouvèrentà l'Assemblée.
79. MASQUE MORTUAIREDE MIRABEAU. — Grasse, Musée Fragonard.
80. DISCOURSDE M. DE MIRABEAU l'aîné sur l'égalité des partages
dans les successions en ligne directe lu, une heure après sa mort,
ancien évêque d'Autun, à la séance
par M. Talleyrand-Périgord,
de l'Assemblée nationale du 2 avril 1791. — Paris, B.N., Impr.,
8° Le 27. 10.
Avant de lire le discours,Talleyrand prononcequelques mots : « Je suis allé hier
chezM. de Mirabeau... Il m'a fait demander... ».
La scènedu mourant confiantà sonami le soin de lire son derniertextedevantl'Assembléefrappa les contemporainsqui virent en Talleyrand l'héritier de Mirabeau.
81. ORAISONFUNÈBREDE M. DE MIRABEAU prononcée dans le choeur
de Saint-Eustache
par M. l'abbé de Serruti, suivi du Discours de
M. l'évêque d'Autun. Paris, impr. de Labarre (s.d.). In-8°, 8 p.
—
B.N., Impr., 8° Ln27. 14233.
C'estle 4 avril 1791que se déroulèrentles pompesfunèbresde la « terreur desaristocrates ».
Le 13janvier 1791,Talleyrand avait donné sa démissiond'évêque du diocèsede
Saône-et-Loire.
TALLEYRAND
22
82. RAPPORT SUR L'INSTRUCTION
PUBLIQUEfait au nom du Comité
de constitution à l'Assemblée nationale les 10, 11 et 19 septembre
ancien évêque d'Autun.
1791 par M. de Talleyrand-Périgord,
Paris, Impr. nationale, 1791. In-4°, 216 p. et tableaux. — B.N.,
Impr., 4° Le 29. 1794.
»
« Magnifiquetestamentintellectuelléguépar la Constituanteà la Législative
dit Jaurès de ce travailqui est oeuvrecollective.« Je consultai», écrit Talleyrand
« leshommeslesplusinstruitset lessavantsles plusremarquésde
danssesMémoires,
cetteépoqueoùexistaientM.de Lagrange,M.de Lavoisier,M.dela Place,M. Monge,
M. de Condorcet,M. Vicqd'Azyr,M. de la Harpe ».
Quelquesgrandsprincipessontproclamésquantà l'instructionqui doitêtrepermise
à tous,offerteà tous,universelledansson objet,ouverteauxdeuxsexes,permanente
pourtousâges.Estprévuelacréationd'un Institutnationaldestinéau perfectionnement
surle plannational
et desArts.L'organisation
desbibliothèques
desLettres,desSciences
et localest longuement
examinée.
Encien Évêque d'Autun dépté
83. « CH. M. TALLEYRAND-PÉRIGORD
à l'Assemblée Natle Constituante de 1789. » Gravure au pointillé,
dans un ovale, par F. Bonneville. — B.N., Est., N2.
Talleyrandne porteplusla croixpectorale.— Cettegravurefait partie dela collection de Portraitsdespersonnages
de la Révolution
historiques
gravés,pour la plupart, par
FrançoisBonneville,
publiéeen troisvolumesen 1796-1797.
MISSION
A LONDRES
Ancien député à la Constituante, Talleyrand ne pouvait ni siéger à la Législative ni occuperde fonction publique. Il se fit confier une mission officieuseà
Londres, mission difficileauprès d'un gouvernementhostile à la Révolution.
De cette première expériencede politique internationale, Talleyrand tira une
conclusiondans le Mémoire du 25 novembre1792 adressé au Conseil exécutif
provisoire, un des textes notablesde son oeuvrediplomatique.
84. PITT. Peinture par Healey d'après Lawrence. 1,26x1,01 m. —
Musée de Versailles (M.V. 4657).
WilliamPitt (1759-1806),
deuxièmefilsde LordChatham,vinten Franceen 1783.
Il y fit la connaissance
de l'abbéde Périgordqu'il fréquentapendantplusd'un mois
à Reims.
L'EVEQUE D'AUTUNDANSLA REVOLUTION
23
En janvier 1792,lorsde la premièreaudiencede Talleyrandauprès de Pitt, premier
Ministre,le souvenirde la rencontrefut courtoisementévoqué mais la politique de
Pitt resta fermée aux avances de la France révolutionnaire.Son appui manqua à
Talleyrandcontreles rigueursde l'AlienBill. (Cf.n° 98.)
du roi Louis XVI au roi d'An85. COPIE DE LETTRE CONFIDENTIELLE
— A.E.,
18
avril
Paris,
1792.
Correspondance
politique,
gleterre.
Angleterre 580, fol. 234.
LouisXVI annoncela nominationde Chauvelincommeministreplénipotentiaire
et « la missionde sieur Talleyrandqui ne peut pas aux termesde la constitutionavoir
de titres ».
Desinstructionsdétailléesfurent donnéesà cette missiondont l'objectif était de
raffermirl'Angleterredansune neutralitéfavorableà la Franceà l'heureoùl'Assemblée
diplomatique
s'apprêtaità voter la guerre contre l'Autriche. (Cf. Pallain. Correspondance
à Londres
La mission
de Talleyrand
en 1792.Paris, 1889.)
de Talleyrand.
86. LETTRE DE TALLEYRAND à Bonne-Carrère.
Londres, Portman
— A.E.,
square, 28 mai 1792.
Correspondance
politique, Angleterre 585, fol. 65.
Autographe.— Talleyrand se félicited'avoir obtenu la déclarationde neutralité
de l'Angleterredu 25 mai ; il se plaint des difficultésde sa tâche, demandele soutien
dela pressefrançaise.« Ditesà Noëlde parler de M. de Chauvelinet de moi, nominadesnouvellesque vousporte votre courtivement,en rendant comptedansla Chronique
rier.J'insistesurcemotnominativement
pour moi parcequ'il fautbien quej'aie une bonne
raisond'être absentde Paris et je n'en connaispas de meilleureque de la très bonne
besognefaite ailleurs.»
Bonne-Carrèreétait directeur général du département des Relations extérieures.
87. LA FAMILLEROYALE quittant les Tuileries, le 10 août 1792. Gravure allemande. 220x327 mm. — B.N., Est., Collection Hennin,
n° 11226.
88. NOTE DE TALLEYRANDjustifiant le Conseil exécutif provisoire
après la journée du 10 août. 18 août 1792. — A.E., Correspondance politique, Angleterre 582, fol. 10.
Minuteautographe.— La note était destinéeà Chauvelin,ministreplénipotentiaire
en Angleterre.Justifier la déchéancede Louis XVI auprès du gouvernementanglais,
si méfiantà l'égard de la France révolutionnaire,n'était pas chosefacile.Aussibien
le textese termine-t-ilpar un rappel direct à l'histoire : « Lorsquele peupleanglais,
dans des circonstancesplus orageuseset par un événement plus terrible encore se
ressaisitde sa souveraineté,les puissancesde l'Europe et la France, en particulier,ne
balancèrentpas à reconnaîtrele nouveaugouvernementqu'il venait de se donner. »
24
TALLEYRAND
ancien évêque d'Autun, député à
89. « CH.-M. TALLEYRAND-PÉRIGORD,
du département de Paris. »
l'Assemblée nationale et administrateur
Gravure au pointillé par Vérité, vers 1792. 243X134 mm. —
B.N., Est., N2. — Pl IV.
Profilà droite dans un ovale, lui-mêmedans un ovale encadré rectangulairement
de rayureshorizontalesdites « à cage » et reposantsur un socleégalementrayé maisde
traits verticaux.
Au-dessousdu titre, quatre vers prouvent la popularité de Talleyrand parmi les
Républicains: « A ces grands changementsdont la France s'honore // On l'a vu des
premiersprêter un fermeappui. // Sa raisona prévu cellequi vient d'éclore; // Citoyen
par le coeur,rien n'a changépour lui. » Ceci permet de supposerque l'estampeest
postérieure au 10 août, quoique Talleyrand porte encore la croix épiscopale.Elle
fait partie d'une série gravéepar Jean-BaptisteVérité (1756-1832)à partir de 1789.
90. MÉMOIRE SUR LES RAPPORTSACTUELSde la France avec les autres
États de l'Europe. Londres, 25 novembre, l'an Ier de la Répu— A.E., Correspondance
poliblique. Signé : C. M. Talleyrand.
tique, Angleterre 585, fol. 181-187.
Autographe.— Ce long mémoire, destiné au Conseil exécutif provisoire,expose
les grandeslignes d'une politique nouvelleconforme à la constitution républicaine
de la France. Talleyrandexprimeici quelquesunes des règlesconstantesde sa pensée:
— « la véritableprimatie... est d'être maître chezsoi et de n'avoir jamais la ridicule
prétentiondel'être chezlesautres » ; « la Francedoit restercirconscritedanssespropres
limites: ellele doità sa gloire,à sajustice,à sa raison,à sonintérêtet à celuidespeuples
qui—serontlibresavecelle. »
L'indépendancedes coloniesrespectivesde la France et de l'Angleterre,qui
pourrait être l'objet d'une conventionentreles deux pays,serait bénéfiqueau commerce
commeendonnentl'exempleles rapportsde l'Angleterreet desÉtats-Unisd'Amérique;
— Enfin,une immensepartie des Indes occidentalespourrait s'ouvrir au commerce
libre par l'indépendancedes coloniesespagnoles,indépendancequi serait pour ces
parties du monde « la revendicationde leurs propres droits et le retour aux principes
de justice et de liberté ».
III
L'EXIL
Revenu en France dans l'été 1792, Talleyrand craignait pour sa sûreté.
Unpasseport, obtenude Danton, lui permit de rejoindre l'Angleterre où sa situation
resta critique à cause de l'hostilité des émigrés et de la méfiancedu gouvernement
anglais. Cependant, à Paris, la Conventionnationale lançait contre lui un décret
d'accusation.
Banni d'Angleterre par ordre du Roi en 1793, il trouva refuge aux ÉtatsUnis. Ce pays neuf intéressa son esprit curieux, et les spéculations qu'il était
possibled'y réaliser lui permirent de refaire fortune.
EN
ANGLETERRE
91. NOTEDE TALLEYRANDau Conseil exécutif provisoire. Sans date. —
A.E., Correspondance politique, Angleterre 585, fol. 56.
été inséréepar
Autographe.— Une note nous indiqueque cette piècenon datée a —
erreurà la date d'avril 1792alors qu'elle serait de septembre1792. Talleyrand,
aprèsavoirexpriméle regretqu'il lui soitrefuséde poursuivresa missionen Angleterre,
demandeun passeport« non commechargé d'aucunefonctionpublique» mais pour
allerliquidersesaffaires,car il n'était venuen Francequepour un congétemporaire.
La réponsedu Conseilest portée sur la note : « Décidéque les barrièresvont être
ouverteset qu'il n'y a lieu à délibérer.»
Cependant,désireuxde quitter au plus tôt le solfrançaisqui ne lui offraitplustoute
sécurité,Talleyrandobtenaitde Dantonqu'un passeportluifût remisle 7 septembre.
92. « CORRESPONDANCE
ROYAL, trouvé dans l'armoire de fer au château des Tuileries. » Gravure au pointillé. 347 X 298 mm. —
B.N., Est., Qbi.
Deuxièmeétat d'une gravure exécutéeà l'occasionde la découvertede l'armoire
de ferpendantle procèsde LouisXVI, le 20novembre1792.
Au-dessusd'une pile de documentscompromettants,le squelette de Mirabeau
apparaîtau serrurierGamainet au ministreRoland.
26
TALLEYRAND
Talleyrandfut soupçonnéd'avoir poursuivi,après la mort de Mirabeau, la politique
de conciliationavecla Cour. Le 5 décembre,la Conventionrendit un décret « portant
qu'il y a lieu à accusationcontre Talleyrand-Périgordci-devant évêque d'Autun ».
93. DÉPARTEMENTDE POLICE. Commune de Paris, le 6 décembre 1792.
Ordre d'arrestation du sieur Talleyrand, ci-devant évêque d'Autun.
du département
de police et de surSigné : Les administrateurs
veillance : Lenfant, Leclerc. — A M. Lambert.
En vertu du décret du 5 décembre, la Commune de Paris décide l'arrestationde
Talleyrand et la saisiede ses papiers.
94. TALLEYRAND,ANCIENÉVÊQUE D'AUTUN à ses concitoyens. Londres,
12 décembre 1792, l'an Ier de la République.
Paris, impr. de
Plasson. Placard gr. fol. — B.N., Impr., Fol. Ln 27. 19316.
Talleyrandse défendde l'accusationportée contre lui, sur le témoignagede La Porte,
d'avoir offertsecrètementsesservicesà LouisXVI.
au physionotrace
95. MADAME DE STAËL vers 1789. Gravure
par
Chrétien d'après Quenedey. 69x60 mm. — B.N., Est., N2.
Ce portrait fait partie de la première série chronologiquede physionotraces,gravée
entre juillet 1788 et août 1789. (Voir René Hennequin, LesPortraitsau physionotrace,
Troyes, 1932.)
Talleyrand,qui avait fréquentéjeune le salon de Necker, avait noué des relations
fort intimesavecla baronne de Staël.
Celle-ci,toute à sa passionpour Narbonne, avait quitté Paris, en septembre 1792,
pour Coppet d'où elle rejoignitl'Angleterre.Le petit groupe d'amis exilésse réunissait
dansla maisonde campagnede Juniper Hall à 25 km de Londres.
Revenue en Suisse,en mai 1793, Mme de Staël entretenait une correspondance
suivieavec « l'évêque ».
96. LETTRE DE SAMUEL ROGGERS à Bacourt. Londres, 24 avril 1840.
— A M. Michel Missoffe.
Écrivant à Bacourt en 1840, Samuel Roggersévoque le souvenir des relationset
amitiés(Fox,Sheridan)que Talleyrand se fit lors de ses premiersséjoursen Angleterre,
en ce paysqui lui accordatoujours,plus volontiersque le sien,estimeet considération.
97. MINUTE DE LETTREDE TALLEYRANDà Lord Grenville. 1er juin 1793.
— Archives de
Broglie.
Autographe.— Sur la propositionde Lord Grenville, chef du Foreign Office,fut
voté en 1793l'AlienBill qui plaçait les réfugiésfrançais sous surveillancepolicièreet
permettait de les expulser.
LEXIL
27
de sa loyauté
Pouréchapperà cette menace,Talleyrandprotestedansune Déclaration
enversle gouvernementanglais,rappelleavec précisionla missiondiplomatiquequ'il
a accomplieauprèsde lui au nom du Roi, signaleenfinque « devenuen quelquesorte
étrangerà la France» il ne peut rentrer dansson pays.
Il envoiele texte de la déclarationà Lord Grenvillelui demandantd'être personnellementson garant : « Mon premiersoinen arrivantà Londresa été de vousinstruire
de mon retour, de vous apprendre que je n'étais plus chargé des affairesde France
et de rompre toute espècede relation avecM. Chauvelin...Je n'ai de projet dans le
mondeque de menerla vie la plus obscure,la plus tranquille et la plus étrangère à
toute espèced'affairespubliques.»
98. ORDRE DE QUITTERLE ROYAUMEavant le 2 février. Cour de Saint— Archives de Broglie.
James, 28 janvier 1794.
L'ordre,établi au nom du Roi sur une formuleimprimée,est signéDundas.
Pour éviter l'expulsion,Talleyrand s'était adressé « successivementà M. Dundas,
membredu Cabinetanglais,ami et collèguede M. Pitt, à M. Pitt, au Roi lui-même».
Il dut se résignerà s'embarquer versles États-Unisd'Amérique,le 2 mars 1794.
EN
AMÉRIQUE
12 mai
99. LETTRE DE TALLEYRANDà Mme de Staël. Philadelphie.
1794. — Archives de Broglie.
Autographe.— Aprèsavoir narré sa traverséede Falmouthà Philadelphiequi dura
38jours, Talleyrandse confieà son amie dansune lettre très affectueuse.« Ma raison
medit qu'il faut refaireun peu de fortune pour ne pas être dans la gêne et dans la
dépendancecontinuellelorsqu'on devient plus âgé. Cette idée m'occupe. Il y a ici
beaucoupd'argent à gagner maisc'est pour les gensqui en ont. » Les capitaux manquent.Talleyrandest prêt à se charger des affairesde qui souhaiteraitspéculersur les
terres.« Voyezun peu à cela. »
100. MOREAUDE SAINT-MÉRY. Miniature ornant une tabatière. Diamètre : 63 mm, hauteur : 29 mm. — Versailles, Musée Lambinet.
La miniaturea été exécutéed'après la gravure au physionotracepar Quenedey,
qu'on peut voir au Cabinet des Estampes.
Moreaude Saint-Méry,ancien député de la Martinique à la Constituante,avait
quittéla Franceaprèsle 10août 1792.
Il ouvrit à Philadelphieune librairie, centre de réunion pour les Français exilés,
et fit imprimerle Courrierdela Franceet descolonies.
Il accueillitTalleyrand avecune
viveamitié.
28
TALLEYRAND
—
101. FEUILLET AUTOGRAPHE DES MÉMOIRES de Talleyrand.
B.N.,
—
Mss., n. acq. fr. 6360, fol. 312 bis.
Pl. II.
Un feuilletautographe du manuscritdes Mémoires. (Cf. n° 335.)
Dans ce passage,Talleyrand relève le pittoresque de sa situation aux États-Unis
soit que, perdu dans un grand bois, il entende son valet qu'il vient de hèler : « Êtesvouslà ? » lui répondre : « Oh, mon Dieu oui, Monseigneur,j'y suis » ; soit que,gagné
avecses compagnonspar l'hospitalité d'une famille américaine,il se sente, sousl'effet
de l'eau-de-vie,attiré par la chasseau castor.
102. « NEW YORK from Hobuck, New Jersey shore. » Reproduction
d'un dessin par Archibald Robertson,
1796. — B.N., Est., Vh.
Photographiede la pi. 38 de l'ouvrage Old New Yorkfrom theBatteryto Bloomingdale,
reproductionsde dessinset de gravures historiquespar Eliza Greatorex, New York,
1875.— New York est vu de l'ouest depuis la petite ville de Hoboken, qui estsituée
de l'autre côté de l'Hudson par rapport à New York.
Talleyrand a pressentil'essorfutur de la ville de NewYork.
103. « PART OF THE HOUSEIN WHICH TALLEYRAND LIVED, Bloomingdale
road, near Hudson River & 75th St, known as Major Thompsons
» Photographie
Mansion.
d'une
lithographie
(Now Perritt's)
publiée dans le D. T. Valentine's Manual, 1863. — B.N., Est., Va 451,
Vue partielle de la maisondans laquelleTalleyrand a vécu à New York.Il estreprésenté lui-mêmede façon assez peu ressemblante,en compagnied'un homme et d'une
femme.
104. TALLEYRAND IN AMERICA as a financial
1794-1796.
promoter
letters and memoirs translated and edited by Hans
Unpublished
Huth and Wilma J. Pugh. Foreword
by F. L. Nussbaum.
Government
office, 1942. In-8°, 181 p.,
Washington,
printing
fac. sim. — B.N., Impr., 8° Pb. 3603. (Vol. 2 of the Annual report
of the American historical association, 1941.)
Le manuscrit, volume relié en cuir, se trouvait au château de Sagan en Silésieoù
le Dr Hans Huth en prit copie en 1936.Traduite en anglais, la copie est restéeinédite
en français.
Le carnet, qui contient plusieurspages autographes, comporteune partie de correspondanceavecdes capitalisteset banquiersanglais et hollandais,et une partie denotes,
mémoires et observations.Ces textes concernent les affaires financières traitéeset
observéespar Talleyrand pendant son séjour aux États-Unis.
Talleyrand énoncedes vues d'avenir sur le mouvementinternational des capitaux,
le développementde la population et de l'économie américaine, l'intérêt que doit
y trouver l'Europe. De façon plus pratique, il découvrela possibilitéde toutessortes
L'EXIL
29
sur le change,sur les marchandises,sur lesterres.La pénuriedes capide spéculations
taux est l'obstaclecontre lequel il s'ingénieà faire appel à l'aide des banqueseuropéennes.
L'exilé,qui avait, au débutde son séjour,« à refairesa fortune», négociaiten 1796
l'achatde 100000acresde terreen Pennsylvanieà 10shillingspar acre.
105. SAISIEDESBIENSde Talleyrand, 11 germinal an III (31 mars 1795).
— Archives de la Seine, DOJ°. 788.
Talleyrandfut inscritsur la liste des émigrésen 1793et, le 11 germinalan III, le
Bureaudu Domainenationalde Parisfit procéderà la ventede sesbiens.
106. PÉTITIONDE MAURICE TALLEYRAND,ancien évêque d'Autun à la
Convention nationale. Philadelphie, le 28 prairial l'an troisième
de la République française (16 juin 1795). Paris, impr. de la
Vve Gorsas (s.d.). In-4°, 4 p. — B.N., Impr., Fol. Ln 27. 19317.
En avril 1793,Talleyrandavait été inscritsur la liste des émigrés.En vue de son
retouren France,il plaida sa causedans une pétitionà la Conventionnationaleque
DesRenaudes,sonancienvicairegénéralà Autunet sonfondéde pouvoirs,se chargea
de diffuser.Sesamiset, en particulier,Mmede Staël obtinrent,le 4 septembre,de la
Convention
nationale,touchéepar un discoursde Marie-JosephChénier,que le décret
d'accusationfût rapportéet son nom rayé de la liste des émigrés.
107. PASSEPORTaccordé par le ministre de la République française
près des États-Unis d'Amérique. Philadelphie,
15 prairial an 4
(3 juin 1796). — Archives de Broglie.
Prenantactede la radiationdeslistesd'émigrés,du 18fructidoran III (4septembre
1795),le Ministreaccordele passeportqui donnele signalementde Talleyrand: 41 ans ;
5 pieds,5 pouceset demi; cheveuxet sourcilsblonds; yeuxbleus.
108. TALLEYRAND,par Garneray père. Huile sur toile. 230x185 mm.
— Versailles, Musée Lambinet.
Lalettreque Talleyrandesten train d'écrireportela date de 1795.Garneraya sans
douterencontréTalleyrandà son retour d'Amérique.
IV
MINISTRE
DES
EXTÉRIEURES
RELATIONS
LE
DIRECTOIRE
Le Directoire, que Talleyrand trouvait au pouvoir à son retour en France,
offrità son ambition, grâce aux démarches de Mme de Staël, l'occasion d'accéder
au gouvernement.Ce régime, faible et corrompu, le servit plus qu'il ne le servit
lui-même: ministre des Relations extérieures, il cherchaà se dégager d'une politique
maladroiteet à sesyeux condamnée.
des États-Unis avec
109. MÉMOIRESUR LES RELATIONSCOMMERCIALES
l'Angleterre par le citoyen Talleyrand, lu le 15 germinal an V
(4 avril 1797). Mémoires de l'Institut national des Sciences et Arts.
Sciences morales et politiques, t. LT, pp. 86-106. Paris, Baudouin,
1799. In-4°. — B.N., Impr., R. 4248.
Talleyrand,qui avait été élu le 14 décembre1795,pendant son exil, membrede
l'Institutdans la classedesSciencespolitiqueset morales,y fit deuxlecturesdans les
moisqui suivirentsonretour.
L'expériencede son voyageaux États-Unislui fait développerle caractèreparadoxaldesheureusesrelationsde l'Angleterreavecson anciennecolonie,relationsqui
semblents'opposerà toutessortesde raisons: « le souvenirdes oppressionsqui avaient
pesésur lesAméricains;l'imageplus récentedesmauxproduitspar une guerrede sept
ans; l'humiliationde dépendre de nouveau pour leurs besoinsd'un pays qui avait
voulules asservir;tous les titres militairessubsistantdans chaquefamilleaméricaine
poury perpétuerla défianceet la haineenversla Grande-Bretagne.» D'oùl'on peut
tirerla leçonqu'il faut repousserles vraisemblances,
et conclureque « l'indépendance
desÉtats-Unisa été utile à l'Angleterre».
32
TALLEYRAND
110. ESSAI SUR LES AVANTAGESà retirer des colonies nouvelles dans les
circonstances
lu à la séance
présentes par le citoyen Talleyrand,
publique de l'Institut national le 15 messidor an V (3 juillet 1797).
Paris, Baudouin (s.d.). In-4°, 16 p. — B.N., Impr., 4° Lk 9. 228.
Les coloniespeuvent ouvrir les routes de l'espérance à tous ceux que les événements
politiques ont laissésou seuls ou appauvris ou désespérés.Il faudra rechercherl'essor
économique de ces coloniesnouvelles « point de domination, point de monopole...
Justice, bienveillance, voici la source d'une prospérité réciproque ». L'Egypteest,
précisément,citée commeun pays susceptibled'être cédée à la France.
Ce texte contient l'éloge souvent signalé que Talleyrand fit de Choiseul « un des
hommesde notre sièclequi a eu le plus d'avenir dans l'esprit ».
m.
« BARRAS, Membre du Directoire exécutif... » Gravure
chez Bonneville. 245x187
mm. — B.N., Est., N2.
coloriée,
L'intervention de Mme de Staël auprès de Barras aida puissamment les intrigues
de Talleyrand en vue d'obtenir la place de ministre des Relations extérieures.
112. PROCÈS-VERBAUXDU DIRECTOIRE, an V de la République
indivisible. — Archives nationales, AF* III, 8.
une et
Le procès-verbalde la séancedu 28 messidoran V (16juillet 1797)rend comptede
la nominationdu ministredes Relations extérieures.Le choixde Talleyrand fut discuté
et mis aux voix : Barras, La Revellièreet Rewbel furent favorables,Camot et Barthélémy votèrent contre.
Des témoinsont rapporté l'explosionde joie que provoqua chez le nouveau titulaire
l'annonce de sa nominationet la résolutionqu'elle lui inspira : « Il faut faireune fortune
immense,une immensefortune ; une immense fortune, une fortune immense.»
Talleyrand succédait à Charles Delacroix, ministre des Relations extérieuresde
novembre 1795 à juillet 1797. L'attribution à Talleyrand de la paternité d'Eugène
Delacroix,né en 1798, est très douteuse.
113. CIRCULAIRE DU MINISTRE DES RELATIONS EXTÉRIEURES donnant
des instructions
étrangers le
pour expliquer aux gouvernements
bien-fondé du 18 fructidor. 20 fructidor an V (6 septembre 1797)— A.E., Mémoires et documents,
France 518, ff. 197-200.
Signature autographe. — Les élections de mai avaient amené dans les Conseils
une nouvelle majorité devenue contre-révolutionnaire.Par le coup d'État du 18fructidor (4 septembre1797)le Directoirecassait49 élections,désignaitpour la déportation
54 députés et deux des Directeurs, Barthélémyet Carnot.
Talleyrand évoque les graves périls qui ont menacé la République et enjointles
agents de soulignerque « le Directoire a montré au plus haut degré qu'il possédait
l'art de gouvernerdans lesmomentsles plus difficiles».
MINISTREDES RELATIONSEXTÉRIEURES
33
113 bis. PROJET DE MÉMOIREpour servir d'instructions au ministre pléauprès de la Porte ottomane.
nipotentiaire de la République
— A.E., Correspondance
an
VI
mars
ventôse
(15
1798).
25
politique, Turquie 197, ff. 405-418.
Letexteestannotépar Talleyrand« Lu au Directoirele 26ventôsean VI ». — Dans
sonEssaisur lescolonieslu à l'Institut (cf.n° 110),Talleyrandavait attiré l'attention,
peut-êtrecelle même de Bonaparte, sur l'Egypte. Des études avaient été faites au
ministèredesRelationsextérieures.Un rapport, remisau Ministrele 8 pluviôsean VI
(27janvier 1798)et annotéen marge au crayon « ce projet ne servitpas », soulignait
la faiblessede l'Empire ottoman et s'inquiétait de « saisir parmi ses débris ceux qui
pourraientconvenir...,au premier rang l'Egypte » (A.E., Turquie 197,ff. 269-283).
La minute,du 13février,d'un projet d'arrêté à soumettreau Directoirepar le ministre
desRelationsextérieures(Ibid, ff. 310-311)précise toutes les conditionsd'une expéditionen Egypte; l'article 15chargele Ministrede proposerau Directoire« les citoyens
qu'il croira les plus dignesde sa confiancedans cette importante mission».
Le 15 mars 1798,Talleyrandcommuniquaau Directoireson projet d'Instructions.
« Le Directoirene doit avoir les yeux sur la Turquie que pour obtenir son lot dans
lesdébrisde cet Empire et empêcherque ceux qui échoueronten partage à la Russie
et à l'Autrichesoient les moins forts que les circonstancespermettent... Il a résolu
de faireune descenteen Egypte et d'y établir la nation française.»
114. RAPPORT AU DIRECTOIRE sur la situation de la République française considérée dans ses rapports extérieurs avec les autres puissances. 14 messidor an VI (2 juillet 1798). — A.E., Mémoires et
documents, France et divers États 652, fol. 152-232.
Ce travail,soumisau Directoiredansla séancedu 10juillet, trace un tableau complet
de l'état desrelationsde la Républiquefrançaiseavec chacunedesnations européennes
et les États-Unisd'Amérique.En conclusion,Talleyrand s'adresseau Directoirenon
sanscondescendance
: « que le Directoirecontinueà se prononcermoinspar desdéclarationsofficielles
que par des assurancesintérieures...qu'on sacheet qu'on répète que
la liberténe doits'étendredansl'universque par la propagationdeslumièreset par la
proprevolontédes nations. »
« Quelquepuissanteque soitla République,elle imposemoinsde confianceque de
respectet il faut qu'elle obtiennede la confiancepour obtenir des alliésvraiset utiles.»
de Talleyrand.Le ministèrede Talleyrandsous
(Cf. Pallain, Correspondance
diplomatique
leDirectoire.
Paris, 1891.)
115. LETTRE DU MINISTREDES RELATIONS EXTÉRIEURESà M. Gerry,
envoyé des États-Unis, en lui envoyant ses passeports. Paris, le
24 messidor an 6 (12 juillet 1798). Paris, Laran (s.d.). In-8°,
4 p. — B.N., Impr., 8° Lb 42. 1945.
Cettelettre marque la rupture desnégociationsavecles États-Unis.Cesnégociations
comportaientdes stipulationsfinancièresau sujet desquellesl'attitude de Talleyrand
parut suspecteaux déléguésaméricainsqui en firentétat publiquement.
34
TALLEYRAND
116. LETTRE DE TALLEYRAND, ministre des Relations extérieures, au
ministre de la Marine et des colonies. Paris, le 25 fructidor (an VI ?).
— Collection particulière.
Post-scriptumautographe.— La Marine souhaiteobtenir de la cour de Madrid
trois entrepôtsdans les possessionsespagnolesdu golfe du Mexique.Talleyrandjuge
il
qu'une telle demandene sera pas acceptée de l'Espagne; dans un post-scriptum,
préciseque le but de la politiquefrançaisedoit être d'obtenir la Louisiane.Du reste,
ajoute-t-il: « C'est l'intérêt du gouvernementespagnols'il était plus occupéde sa
sûretéque de sa vanité. »
La Louisianefut restituéeà la Francele Ier octobre 1800avant d'être venduepar
Napoléonaux États-Unisen 1803.
117. PIÈCES ADRESSÉESle II vendémiaire an 7 (6 octobre 1798) au
citoyen Fouché, ambassadeur de la République à Milan : copie
de l'arrêté de nomination du 4 vendémiaire, lettres de créance,
instructions. — Archives de Broglie.
Non sans causer quelquescandale,le Directoireavait accordéà Fouchéle poste
difficiled'ambassadeurprès de la Républiquecisalpine.Il l'occupajusqu'au 4 juillet 1799,puisfut nomméministredela policele 20juillet, lejour mêmede la démission
de Talleyrand.
118. MINUTE DE LETTREDU CITOYENTALLEYRAND,de l'Institut national
au citoyen Lacuée, de l'Institut
national, membre du Conseil
des Cinq Cents. Paris, 14 messidor an VII (2 juillet 1799). —
A.E., Mémoires et documents, France 652, fol. 256.
Non autographe.— Lacuée,en vue d'un rapport au Conseildes Cinq Cents,avait
sollicitél'avis de son collèguede l'Institut sur les rapports que devait entretenirla
Républiqueavec les autres États. Talleyrandqui s'apprêtait à donner sa démission
de ministre,ne veut répondrequ'à titre de membre de l'Institut.
Sa lettre est une critiquesévèrede la politiquedu Directoireet reprendles grandes
avec
idées du Rapportsur la situationde la République
danssesrapports
françaiseconsidérée
lesautrespuissances
du 2 juillet 1798(cf.n° 114).La Francedoit regagnerla confiance
des gouvernementsde l'Europe, pour cela il faut que « la Républiquene prétende
s'immisceraux affaires d'aucune autre nation, qu'elle respecte l'indépendancede
toutes ».
« J'atteste que le systèmequi tend à porter la liberté à forceouvertechezlesnations
voisinesestle plus propre à la fairehaïr et à empêcherson triomphe...»
A noter la correctionmanuscrite: la phrase « il faut que vousoubliiezque je suis
encoreministre» devient: « il faut que vousne souveniezpas quej'ai été ministre.»
MINISTREDES RELATIONSEXTERIEURES
35
DONNÉSpar le citoyen Talleyrand à ses conci119. ÉCLAIRCISSEMENTS
toyens. 25 messidor an VII (13 juillet 1799). Paris, Laran, an VII.
In-8°, 35 p. — B.N., Impr., 8° Lb 42. 721.
Leséchecsdu Directoiresuscitaientde toutes parts des critiquesqui n'épargnaient
pasTalleyrand.Cette apologierépondaitaux attaquesincessantesdesjournauxet des
libelles,suscitéesen particulierpar l'affairedesnégociateursaméricains.(Cf. n° 115.)
Huit jours plus tard, Talleyranddonnait sa démissionde ministredes Relations
extérieures.
120. COMPTEDE LA DÉPENSEdu ministère des Relations extérieures sur
les fonds affectés par le Corps législatif à l'exercice an V (17961797), à commencer du Ier vendémiaire an VI jusqu'au Ier vendémiaire an VII (22 septembre 1797-22 septembre 1798) et du
Ier vendémiaire an Vit au Ier germinal suivant (21 mars 1799),
rendu par le citoyen Charles-Maurice
Talleyrand. Paris, Impr.
de la République, messidor an VIL — B.N., Impr., 4° Lf 128.11.
LA
RENCONTRE
AVEC
BONAPARTE
Dans l'anarchie du Directoire les succès de Bonaparte fixaient l'attention
et attiraient l'espoir. Talleyrand pressentait déjà l'avenir qui serait celui du jeune
général. L'un et l'autre s'accordaient à ménager l'Autriche plus que ne le souhaitait le Directoire. Ils eurent partie liée dans l'expédition d'Egypte. Leur action
concertéeeut raison du régime le Dix-Huit Brumaire.
121. MÉDAILLONDE BONAPARTE, par Boizot.
l'Armée.
Plâtre.
— Musée
de
122. TALLEYRAND.Miniature de J. van den Berg vers 1796-1797.
Diamètre : 60 mm. — Musée Marmottan.
123. LETTRE DE TALLEYRANDà M. Olive. Paris, 10 mai 1797. —
Archives de Broglie.
Autographe.— Talleyrandavait noué des relationsd'affaires,devenuesrelations
d'amitié,avecOlive,banquierà NewYork.De Paris,il lui mandedesnouvellesrassuranteset, soussa plume,apparaîtun portrait chaleureuxdu généralBonaparte: « Quel
36
TALLEYRAND
homme que notre Bonaparte ! Il n'a pas vingt-huit ans et il a sur sa tête toutesles
gloires: cellesde guerre, cellesde paix, cellesde la modération,cellesde la générosité:
il a tout ».
Quartier général de l'armée
124. LETTRE DE BONAPARTEà Talleyrand.
d'Italie. Milan, 18 thermidor an V (5 août 1797). — Archives
de Broglie.
Copie. — Lorsque Talleyrand devint ministre des Relations extérieures,les succès
de Bonaparteà la tête de l'armée d'Italie venaientd'obtenir de l'Autriche la signature
des préliminairesde paix à Leoben — Chez les deux hommes s'exprime, l'un pour
l'autre, un vif intérêt (cf. n° 123) et une correspondancesuivieva s'établir entreeux.
Bonaparte loue en Talleyrand » de grands talents, un civisme épuré et un homme
étranger aux égarementsqui ont déshonoréla Révolution».
« Je trouvais dans ce jeune vainqueur », reconnaît Talleyrand dans ses Mémoires,
« quelque chose d'assez nouveau, d'assez fort, d'assez habile et d'assez entreprenant
pour attacher à son génie de grandesespérances».
125. JOURNAL DE FRANCE, de politique et de littérature rédigé par une
société de gens de lettres, n° 764-765, 19 et 20 frimaire an VI (9 et
10 décembre
In-4°. — B.N., Impr.,
1797). Paris, Chaignieau.
4° Le 2. 718.
P. 5, 1recolonne: Récit de l'arrivée à Paris du généralBonaparte et de sonentrevue
avec Talleyrand.
De cette première rencontre avec Bonaparte, dans son domicilede l'Hôtel Gallifet
aux salonsenvahis de curieux, Talleyrand fait le récit dans ses Mémoires
; il traceun
séduisantportrait du jeune général. « Au premier abord, il me parut avoir une figure
charmante : vingt batailles gagnéesvont si bien à la jeunesse, à un beau regard,à de
la pâleur, à une sorte d'épuisement ! »
126. RECUEIL COMPLETDES DISCOURSprononcés par le citoyen Barras,
président du Directoire ; par le général Bonaparte, par les ministres
des Relations extérieures et de la Guerre et par le général Joubert
solennelle donnée
et le chef de brigade Andréossy, à l'audience
par le Directoire le 20 frimaire an VI (10 décembre 1797) pour
la ratification
du traité de paix conclu à Campo-Formio
par le
de l'armée
et la présentation
du drapeau
général Bonaparte
de la description fidèle de cette fête et des
d'Italie, accompagnée
hymnes qui y ont été chantés. Paris, Marchant
(s.d.). In-8°,
25 p. — B.N., Impr., 8° Lb 42. 477.
Talleyrand présente au Directoire le citoyen Bonaparte en termes assez habiles
pour atténuer les alarmes que pourrait provoquer trop de gloire militaire. Il souligne
« son goût antique de la simplicité,son amour pour les sciencesabstraites,seslectures
favorites,ce sublimeOssianqui semblele détacher de la terre ».
MINISTREDES RELATIONSEXTÉRIEURES
37
127. LE CHANT DU RETOUR, hymne pour la paix par M. J. Chénier,
musique de Méhul, chanté au Palais Directorial le 20 frimaire
an 6 (10 décembre 1797). — B.N., Département de la Musique,
H 2. 12 (40), pp. 117-121.
« Tu fuslongtempsl'effroi,soisl'amourde la terre
O Républiquedes Français.
Que le chant des plaisirssuccèdeaux cris de guerre
La victoirea conquisla paix. »
128. « LA RÉSEPTION (sic) du Général BUONAPARTEau Directoire
annonsant (sic) le traité de lempereur lan 1797. » Gravure pour
un éventail. Diamètre : 490 mm. — B.N., Est., Qbi.
Estampede style naïf révélantla popularitéde Bonaparte : un public assezdense
assisteà sonarrivée,une femmemontredu doigtle hérosdu jour.
129. SALONDE L'HOTEL GALLIFET. Photographie Pétremand. Réalités.
— B.N., Est., Va.
L'hôtel Gallifet, 73, rue de Grenelle,qui appartient actuellementà l'Ambassade
d'Italie,fut construitpar Legrandde 1775à 1796pour le marquisLouisde Gallifet.
L'Hôtelfut affectésousle Directoireau ministèredesRelationsextérieures,et, à ce
titre,futla demeurede Talleyrandde 1797à 1807,saufune courteinterruptionen 1799.
Lessalons,décoréstrès richement,virentde somptueusesréceptionsparmilesquelles
sedétacheavecun éclatparticulierla fêteen l'honneurdeJoséphinedu 3janvier 1798.
130. LETTREDE TALLEYRANDau citoyen Lucas. Paris, 16 vendémiaire
an 8 (8 octobre 1799). — B.N., Impr., Réserve p. Q. 376.
Autographe— «Je déclareavoirperdu ma cartede membrede l'Institut... »
Talleyranddonne son adresse g, rue Taitbout. Il avait sous-louéà Ouvrard, le
11 mars 1799,ce logementqu'il habita pendant les quelquesmoisde l'année 1799,
dejuillet à novembre,où il ne fut pas ministre.Il y reçut le généralBonapartedurant
les préparatifsdu coup d'État du Dix-Huit Brumaire et raconte dans ses Mémoires
lescraintesqu'inspiraune nuit aux deux conspirateursréunis,un bruit insolitede voitureset de gendarmes.Ils ne redoutèrentpas moinsqu'une arrestationpar la police.
Cen'était que méprise.« Nousrîmesbeaucouple généralet moi. »
131. « MAISONDU Gal BONAPARTE,rue Chantereine (de la Victoire). »
de Champin d'après Régnier. 95x133
mm. —
Lithographie
B.N., Est, Va 285.
Pl. de Parishistorique,
1839.La maisondu n° 1 de la rue Chantereine,devenue,en
1797,rue de la Victoire,fut démoliesousle SecondEmpire.
TALLEYRAND
38
Napoléon, sur son perron, accueilleun visiteur, peut-être un des participants à la
conspirationdu Dix-huit brumaire.
Le discréditet la faiblessedu Directoire poussaientTalleyrand à diversesintrigues
en vue de rétablir un pouvoir stable et fort. Au retour de la campagne d'Egypte,il
participa aux conciliabulesde la rue de la Victoire. Gagnant Sieyèsà la causede Bonaparte, dupant Barras,il sut habilementpréparer et aider le coup d'État du 18 brumaire.
DE
PACIFICATION
ET
DE
LA
FRANCE
L'EUROPE
Tandis que Talleyrand retrouvait le ministère des Relations extérieures,
le Consulat se consacrait à la réorganisation du pays. L'ancien évêque d'Autun
obtenait de Rome, grâce au Concordat, le retour à l'état laïc, concession dont il
abusa en contractant mariage civil et religieux avec Mme Grand.
Les traités de Lunéville avec l'Autriche et d'Amiens avec l'Angleterre avaient
répondu aux promesses de paix attachées, alors, à la gloire de Bonaparte mais
la dernière année du Consulat s'assombrit de la reprise de la guerre avec Londres
et de l'exécution du duc d'Enghien à l'arrestation duquel Talleyrand avait poussé.
132. « NAPOLÉON BONAPARTE PREMIER CONSUL de la République
française. » Gravure à la manière noire par W. Dickinson d'après
Gros. 680X430 mm. —- B.N., Est., N4.
Le tableau de Gros, qui avait été « donné au Second Consul Cambacérèspar le
Premier Consul » appartient au Musée de la Légion d'honneur. Bonaparte, debout,
dans le costumechamarré de Premier Consul, montre du doigt une feuillesur laquelle
sont mentionnésles principaux traités qu'il a signés de Cherasco à Amiens,ainsique
trois autres événements: « 18 Brumaire, Concordat, Comicesde Lyon. » Cette feuille
est poséesur un plan de la bataille de Marengo, lui-mêmeposé sur une feuillesignalant
le passage du mont Saint-Bernard. Derrière ces feuilles, un encrier d'où dépassent
des plumes, a remplacé le chapeau à plumet qui est sur le tableau de Gros. C'estJoséphine qui avait « découvert » Gros à Gênes où il résidait depuis 1793; Bonaparte,
séduit par son talent, l'avait fait entrer dansson État-majorgénéralavant de le ramener
à Paris après la campagne d'Italie. Peu après son retour, en 1800,Gros fit une quantité
de portraits officielsdu Premier Consul, soit pour des organismesofficiels(tels que les
Comicesde Lyon), soit pour de grands dignitaires. La plupart de ces portraits ont
disparu. (Voirle catalogue de l'exposition Gros, au Petit Palais, 1936.)
MINISTREDES RELATIONSEXTERIEURES
39
DE MINISTREdes Relations extérieures
au citoyen
133. COMMISSION
Talleyrand. 4 nivôse an VIII (22 novembre 1799). Signé : Bona— A.É., Mémoires et documents, France 1771, fol. 19.
parte.
Parchemin.Signatureautographe.— Dèsl'installationde BonapartecommePremier
Consul,Talleyrandproposaque le départementdes Relationsextérieuresrelevât de
lui seul.
134. LETTRE DE TALLEYRANDau Général Bonaparte. Bourbon l'Archambault, 20 messidor an IX (9 juillet 1801). — A.E., Mémoires
et documents, France 658, fol. 15.
Autographe.— Talleyrand, qui faisait une cure à Bourbonl'Archambault,avait
laisséà ParisBonapartesouffrant.Sa lettre est pleined'une tendresollicitude: « Je ne
peuxme faire à l'idée de voir la douleur approcher de vous...Je n'aime point votre
bibliothèque,vousy êtes trop longtemps,je la croishumide...»
135. LE CONCORDAT,par Gérard. Dessin lavé et rehaussé de blanc.
480x600 mm. — Musée de Versailles (M. V. 2572).
Talleyrandmit peu d'empressementà faire aboutir les négociationsavec Rome
dont la conclusion(15 juillet 1801) devait influer sur ses rapports personnelsavec
l'Église.
Il refusacatégoriquementl'offredu PremierConsulde solliciterpour lui un chapeau
de Cardinal: bien au contraire, il aspirait à se libérer définitivementde son passé
d'hommed'Église.
136. BULLE DU PAPE PIE VII instituant les nouvelles circonscriptions
des diocèses. Rome, le 3 des calendes de décembre 1801 (29 novembre). — A.N., AE II 161.
Écritureutiliséedepuisle XVIesiècleà la cour pontificaleappeléeLitterasanctiPétri.
La bullefut envoyéeau cardinalCaprara,légat du Pape.L'applicationdu Concordat
n'allait pas sans difficultés.Pour désarmerl'opposition,Talleyrand avait suggéréque
le catholicisme
ne fût pas déclaréreligiond'État et que l'on adjoint lesArticlesorganiques du culte catholique.
137. « CHARLES-MAURICETALLEYRAND DE PÉRIGORD Ministre des
relations extérieures », vers 1802. Portrait anonyme, dans un
médaillon circulaire. Diamètre : 110 mm. — B.N., Est., N2.
Talleyrandde profilà gauche.Au-dessous,une noticebiographiquedont lesdernières
lignespermettentde dater le document: « Le retour inespéréde Bonapartechangea
bientôtla facedes choseset Talleyrandfut rappelé au ministère.Il n'a cesséd'y développerectte habileté et ces talens de premier ordre qui constituentle négociateur
et l'hommed'État. La Républiquelui doitlestraitésqui ont assuréla paix continentale,
il acquerrade nouveauxdroits à sa reconnaissancepar le traité qui doit assurerenfin
la paix maritimeà la Franceet à l'Europe. »
40
TALLEYRAND
138. « TRAITÉ DE PAIX SIGNÉA AMIENS,le 24 mars an 10 » (1802).
Gravure de Le Beau d'après Nodet, 1803. 339x490 mm. — B.N.,
Est., Qbi.
Estampeallégorique,dont le sensest donné par un commentairede trois lignes:
« Bonapartepacificateurde l'Europe unit les puissancesqui jurent la paix sur l'autel
de la bonnefoi... »
Le Consulatcommençaitsousd'heureuxauspices.Aprèsle traité de Lunévilleavec
l'Autriche,signéle 9 février1801,la démissiondePitt et la questiond'Irlandemettaient
l'Angleterreen difficulté.JosephBonapartesignaà Amiens,le 25 mars 1802,le traité
de paix avecl'Angleterrequi mettait finà dix ansde luttesentrelesdeuxpays.
MARIAGE
139. LETTRE DU CARDINALCAPRARA à Talleyrand.
1802. — Au comte François de Castellane.
Paris,
22 juillet
Le cardinal légat s'était entremisentre Talleyrand et Rome pour règlervis-à-vis
de l'Églisela situation de l'ancien évêqued'Autun. En réponseà une demandedu
30 messidor(19juillet1802),le cardinalenvoieau « citoyenMinistre» la copiedesdeux
formesde brefsdonnésle 29juin par le Pape.
140. ARRÊTÉ DU 2 FRUCTIDORAN X (19 août 1802) dans Bulletin des
lois an X, n° 208, pp. 579-580. — B.N., Impr., F 26.943 (29).
Sousla signaturedu premierConsul,l'arrêté donneson plein et entiereffetau bref
de Pie VII donnéà Saint-Pierrede Rome,le 29juin 1802,par lequel Talleyrandest
rendu à la vieséculièreet laïque.
Depuisle Concordat,denombreusesinterventionset unenote pressantede Bonaparte
lui-mêmeavaientdû agir à Rome pour obtenirce texte qui n'accordaitpas, toutefois,
la permissionde mariage.
141. MADAME GRAND, en buste, les yeux au ciel. Copie du tableau
—
de Mme Vigée-Lebrun.
mm.
A M. Jean Morel,
x
930 730
collection du château de Valençay.
Leportraitoriginalfutexécutéen 1775.— CatherineNoëlWorlée,néed'un fonctionnaire françaisà Tranquebar,dans les Indes, le 21 novembre 1762,avait épouséun
Grand.Aprèsunevielégèremenéeen Franceet en Angleterre,
AnglaisGeorge-François
elle rentra à Parisen mai 1797.Surveilléepar la police,elle aurait recherchél'appui
du ministredes Relationsextérieuresqui, séduit dès la première entrevue,l'aurait
gardéeà l'Hôtel Gallifet— Leurliaisonaffichéepubliquementlesamena à semarier,
sousle Consulat,pour répondreau désirde respectabilitéde Bonaparte.(Cf.n° 143)
MINISTREDES RELATIONSEXTERIEURES
41
Portrait au crayon,
142. MADAMEGRAND, par Mme Vigée-Lebrun.
dans un ovale. Grand diamètre : 400 mm; petit : 310 mm. —
Au duc de Talleyrand.
MadameGrand tient à la main une partition musicale.
142 bis. TALLEYRAND,par Monsiau. Portrait au crayon. 164X 130 mm.
— Musée du Louvre. Cabinet des Dessins, Inv. 31.348.
« Le PrinceTalleyrandMinistre.Monsiaudel. »
143. CONTRATDE MARIAGEDE CHARLES-MAURICEDE TALLEYRANDPÉRIGORDet de Catherine Noël Worlée, 22 fructidor an X (9 septembre 1802). — B.N., Mss., n. acq. fr. 24346, ff. 60-64. —Pl. VI.
Collationfaite par maître Camusatjeune, notaire à Paris, successeurde maître
Lecerfqui avait dresséle contrat original. Les conditionsdu mariage avaient reçu
dans la maison
l'agrémentdu PremierConsul.L'acte fut passéà Neuilly-sur-Seine
de campagnede Talleyrand.Lestémoinsen étaient: JoséphineBonaparte,Bonaparte,
HuguesMaret, Cambacérès,Lebrun, Archambaud-Périgord,Talleyrand-Périgord
et deuxnotaires: Fleuryet Lecerf.
144. CERTIFICATDE LA BÉNÉDICTIONNUPTIALEfaite à Épinay, Ier vendémiaire an XI (23 septembre 1802). — B.N., Mss., n.acq. fr. 24346,
f. 90.
La bénédictionnuptialefut donnéeà Charles-MauriceTalleyrandet à CatherineNoëlWorlée,domiciliéeà Épinay-sur-Seine,
par le curéde la communele 24 fructidor
an X (11septembre1802),lendemaindu mariagecivil.
Le mariagereligieuxde l'ancien évêque d'Autun avait été nié par les historiens
jusqu'àla découverterécentede ce document.
145. LETTREDE MME DE TALLEYRANDau Préfet. 24 thermidor an XIII
(22 août 1804). — A M. Michel Missoffe.
Signatureautographe: « Talleyrandnée W[orlée]» — Madame de Talleyrand
remerciele Préfetd'une invitationoù ellese rendra le 27.
Napoléonsembleavoir supportéimpatiemmentla présencede Mme de Talleyrand
à la Couret dansles réceptionsofficielles.
146. ACTE D'ACHATDE VALENÇAY.17 floréal an XI (7 mai 1803). —
A.N., Minutier central XV, 1157.
Par acte passédevantlesnotairesRaguideaude la Fosseet Chodron,Jean-BaptisteCharlesLegendre-Luçay,
l'un despréfetsdu palaisdu Gouvernement,vendau ministre
desRelationsextérieures,lesterresde Valençay,Luçayet Veuil,départementde l'Indre,
moyennantla sommede seizecent millefrancs.
42
TALLEYRAND
En fait, Bonaparteassumaitune large part de la dépense, désireuxque son ministre
possédâtune demeure digne de recevoir les diplomates étrangers, soucieuxausside
s'attacher Talleyrand par des libéralités en argent. La constructiondu châteaude
Valençay avait été commencéeau XVIesiècle par son propriétaired'alors, Jacques
d'Estampes,poursuivieet terminéepar les descendantsde celui-ciet remaniéeversla
fin du XVIIIesiècle par le Fermier général Legendre de Villemorien, qui venaitde
l'acquérir et y adjoignit bientôt le château et la terre de Luçay auquel son filsajouta
Veuil en 1787.
147. LETTRE DE TALLEYRAND au général Andréossy, ambassadeur à
Londres. Saint-Cloud, jeudi 23 floréal an II (13 mai 1803). —
A.E., Correspondance
politique, Angleterre suppl. 31, fol. 78.
Autographe.— Écrit « à minuit sousla dictée du PremierConsul».
La politiquede Bonaparte,aprèsla paixd'Amiens,n'avait en rien rassurél'Angleterre
qui, de ce fait, ne restituait pas Malte, considéréecommeun gage. La rupture desrelations était imminente, Talleyrand cherchait à en rejeter les torts sur l'Angleterre.
L'Ambassadeurde France ne doit pas encore quitter Londres,mais protesterjusqu'au
bout de « nos dispositionsvéritablementpacifiques».
Sans déclarationde guerre, l'Angleterrecommençales hostilités.
148. LETTRE DE TALLEYRANDà Bonaparte. 12 thermidor an II (2 août
1803). — Collection particulière.
Autographe.— Depuis mai, la guerre entre la France et l'Angleterre traînaitsans
incident notable ni résultat. Napoléonpoussait les armements, préparait le campde
Boulognetout en cherchant appui, alliéset argent sur le continent. Redoutantquela
Russiene se rapprochede l'Angleterre,il avait fait appel à la médiationde l'empereur
Alexandre.
Dans sa lettre, Talleyrand rassure Bonaparte sur la situation intérieure bien que,
ajoute-t-il,« la chaleur et le mouvementdes espritsà Paris plus qu'ailleursne peuvent
s'accorderavecvotre absence». « Rome n'est plus dans Rome... elleest touteoù vous
êtes. »
Résumant les nouvellesreçues des postes diplomatiques, il souligne les difficultés
financièresde l'Angleterre et les réticencesde la Russie à user de son influencepour
l'arbitrage demandé.
L'EXÉCUTION DU DUC D'ENGHIEN
149. NOTE DE TALLEYRANDau baron d'Edelsheim, ministre des Affaires
étrangères de l'électorat de Bade. Paris, 20 ventôse an XII (11 mars
1804). — A.E., Mémoires et documents, France 1892, fol. 158.
Copie. — Cette note prévenait l'électeur de Bade que deux détachementsfrançais,
sous les ordres du général Caulaincourt, se rendaient à Offenburg et à Ettenheim
« pour y saisir les instigateursd'un crime qui, par sa nature, met hors du droit des
gens ceux qui sont convaincusd'y avoir pris part ». Le duc d'Enghien ainsi arrêté
MINISTREDES RELATIONSEXTERIEURES
43
futcondamnéà mort par le Conseilde guerreprésidépar Savaryet fusilléà Vincennes
le 21mars 1804.
Talleyrands'expliquelonguementdans ses Mémoiressur les circonstancesde cet
événement.La seule part qu'il reconnaisseavoir prise à cette affaire est l'envoi de
cette note officiellesur l'ordre exprès du PremierConsulqui, frappé des nombreux
complotscontresa vie, informéfaussementpar des rapports de police de la présence
deDumouriezà Ettenheim,prit surle champla décisiondefairearrêter par destroupes
tousles émigrésqui se trouvaienten territoirebadois.
françaises
Napoléon,qui a assuméla pleineresponsabilitéde l'exécutiondu duc d'Enghien,
a toujoursaffirméla complicitéde Talleyrand.
150. LETTRE DU BAROND'EDELSHEIM,ministre des Affaires étrangères
de l'électorat de Bade, à Talleyrand. Carlsruhe, 17 mars 1804. —
A.E., Correspondance politique, Bade, 1804 et 1805, fol. 69.
— La lettre prend acte de la note de Talleyrand du 20 ventôse (16 mars). (Cf.
n° 149.)
151. « LE DUCD'ENGHIEN... est assassiné dans les fossés de Vincennes. »
Gravure. 110x161 mm. — B.N., Est., Qbi.
Cette gravure date de la Restauration — Le commentairepréciseque le duc
d'Enghiena été « jugé par les bourreauxMurat, Savary,Hullin etc. et assassinépar
lesordreset en présencedu Tyran ».
152. « REMPARTSDE VINCENNESdessinés d'après nature le 21 mars 1804
—
à 2 heures du matin. » Lithographie.
mm.
B.N.,
339x280
Est., Qbi.
Lithographiede 1819.— Un grenadier,posté en sentinellele long du parapet qui
se trouveau-dessusdesfossésde Vincennes,assisteavecépouvanteà l'exécutiondu duc
d'Enghien.La scènen'est évoquéequepar la lueur destorchesdansle fossé.Au-dessous
du titre on lit : « C'était pendant l'horreur d'une profondenuit. »
MINISTRE
DE
L'EMPEREUR
L'instauration de l'Empire satisfaisait en Talleyrand le partisan d'un pouvoir
monarchique
; sa nomination de grand chambellan lui apportait argent, crédit,
honneur.
Mais la troisième Coalition entraîna le ministre des Relations extérieures
sur les routes d'Europe. Les conseils de modération adressés à
dans
l'Empereur
le Mémoire de
Strasbourg, réitérés de Vienne au lendemain d'Austerlitz restèrent
TALLEYRAND
44
vains. Talleyrand rédigea et signa à Presbourg, fin 1805, un traité de paix dont
il désapprouvait la dureté envers l'Autriche.
Les relations entre Napoléon et son ministre perdaient de leur confiance.
Toutefois, pendant une courte halte dans la guerre, en 1806, Talleyrand bénéficia
des largesses de l'Empereur : il devint prince de Bénévent.
Devant l'impossibilité de traiter avec l'Angleterre, Napoléon entreprit la
conquête de l'Europe. Talleyrand suivit la Grande Armée. A Varsovie, durant
la dure campagne de l'hiver 1807 contre la Russie, il déploya une grande activité
administrative et diplomatique.
Mais, après le traité de Tilsitt, pour lequel son rôle ne fut que d'exécution,
il abandonna de plus ou moins bon gré le ministère des Relations extérieures.
GRAND
CHAMBELLAN
153. LA FRANCE OFFREA BONAPARTEla couronne impériale. Gravure
pour un éventail. 200 X 375 mm. — B.N., Est., QbI (18 mai 1804).
Image allégorique— La France répond aux « voeuxdes Français » ; uneVictoire
apporte une palme à l'Empereur.
Partisand'un pouvoirmonarchiqueet héréditaire,Talleyrandapprouvala création
de l'Empireproclaméepar le sénatus-consulte
du 18mai 1804.
—
mm.
COSTUMEde
Grand
Chambellan.
154.
Aquarelle. 247x148
B.N., Est., Oa 113, petit in-fol.
Planchedes Costumes
del'Empirefrançaispar Hoffmann.
L'instauration de l'Empire avait provoqué des nominationsd'officiersdu Palais.
Talleyrandfut nommégrand chambellan,le 11juillet 1804.Il aurait ressentiquelque
dépit de voir attribuer à Cambacérèsl'officed'archichancelier.
Le décretdu 29 messidoran XII (18juillet 1804)réglementaitlescostumesdecour.
Celui de grand chambellan,écarlate sous l'Empire, devint bleu à la Restauration.
155. CLÉ ET COCARDEde chambellan,
l'Armée.
Premier
Empire.
— Musée de
156. LETTRE DE TALLEYRAND à Napoléon. [Bourbon l'Archambault]
8 thermidor an XII (27 juillet 1804). — A.E., Mémoires et documents, France 658, fol. 117-118.
Autographe.— Quelquesmoisaprès la proclamationde l'Empire, Talleyrandrend
comptede l'opinion: « lesclabauderiesdesoisifsde Paris n'ont pas passéles barrières.
Je vousattesteque toutes lesvoixvousbénissentet que tous lesvoeuxse portentvers
vous.»
MINISTREDES RELATIONSEXTERIEURES
45
Au coursdu temps,la correspondanceavec l'Empereurprend un ton plus guindé,
à Napoléon
de Talleyrand
la flatteriesesusbtitueà l'amitié. (Cf. P. Bertrand.Lettresinédites
Paris, 1889.)
1800-1809.
le
août
BONAPARTEà
DE
LETTRE
Boston,
4
Talleyrand.
JÉROME
157.
1804. — A.E., Mémoires et documents, France 1794, fol. 22.
Autographe.— Jérôme Bonaparte confieà Talleyrand une lettre pour son frère
et le prie, lui « qui a longtempshabité cette partie du monde », d'intercéderpour son
retour en France.
158. LETTREDE MME BONAPARTEMÈREà Talleyrand. Bains-de-Lucques,
23 thermidor an 12 (13 août 1804). — A.E., Mémoires et documents, France 1797, fol. 14.
Signatureautographe.— La mèrede Napoléonrecommandeà Talleyrandle chargé
d'affairesde France à Lucques et lui confieune lettre à remettre lui-mêmeà « sa
Majestél'Empereur».
DE LA CÉRÉMONIEDU SACREet du couronnement
159. PROCÈS-VERBAL
de LL. MM. l'Empereur
Joséphine.
Napoléon et l'Impératrice
Paris, le 11 frimaire an 13 (5 décembre 1804) dressé par L. P. Ségur,
grand maître des cérémonies. Paris, Impr. impériale, an XIII :
1805. In-4°, 58 p. — B.N., Impr., 4° Lb 44. 389 A.
Talleyrandagissaiten tant que grand chambellan; il avait la charge du manteau
de l'Empereurqui, ainsi que l'épée, l'anneau, la couronneet le globe,reçut une bénédictiondu Pape.
160. LE SACRE DE NAPOLÉON. Gravure d'après le tableau de David.
258x399 mm. — B.N., Est., Qbi.
Commandépar Napoléonà David,le tableaudu sacrefut exécutéentre 1805et 1807
et figuraau Salonde 1808qui ouvrit,cette année-là,le 14octobre.Cettegravure,qui le
reproduitfidèlement,fut déposéeà la Bibliothèqueimpériale le 12 février 1808et
servaitde « grille » explicativeau tableau : les personnagesportent des numérosqui
renvoientà leur identificationsousl'image. Talleyrand,sous le n° 7, se trouve sur la
droite(c'est-à-direà gauchedu choeur).Il ne portait pas, lorsdu sacre,le titre de prince
de Bénévent,qui lui est ici attribué.
161. « MODÈLE DU BALLONqui a été exécuté pour le sacre de Napoléon en 1804. » Dessin à la plume aquarellé et rehaussé d'or et d'argent. 628x340 mm. —B.N., Est, Collection Hennin, n° 12.963.
La nacelledu ballona la formed'une aigleaux ailes ployées,au-dessousde laquelle
pend une Renommée.Le ballon est décoré d'abeilles et porte, sur une banderole,
lesinscriptionssuivantes,séparéespar des guirlandesde laurier entrecroisées: « Lodi,
Marengo,Vienne,Austerlitz,Mon(dovi).»
46
TALLEYRAND
162. « THE GRAND CORONATIONPROCESSIONof Napoleone
the st
Decr. 2d
Emperor of France, from the church of Notre-Dame,
1804. » Gravure coloriée par James Gillray, publiée le Ier janvier 1805. 215 X 776 mm. — A M. Jean Morel, collection du château
de Valençay.
Caricature anglaisesur le couronnementde Napoléon.Talleyrand y est représenté
comme « ministre et roi d'armes » portant l'arbre généalogiquede l'Empereur.
« Mme Talleyrand » ci-devant Mme Hothead la prophétesse« conduit l'Héritier
apparent dans les sentiersde la Gloire » (il s'agit de Napoléon-Charles,né en 1802,
filsde LouisBonaparte).
En dehorsde la petite taillede l'Empereur et du pied bot de Talleyrand,lespersonnages ne présententaucun trait de ressemblance; ils sont identifiésavec descommentaires, au-dessousde l'image.
Cette caricature,dont la vue, d'après des témoignagescontemporains,aurait soulevé
la colèrede Napoléon,appartenait à Talleyrand.
lors du sacre de
163. FRAGMENTSDES TENTURESornant Notre-Dame
—
Premier.
Velours
et
fils
d'or.
Musée de l'Armée.
Napoléon
grenat
164. TALLEYRAND,par David. Dessin. 193 X 142 mm. — Musée Carnavalet.
Deux croquissuperposésreprésentant,l'un et l'autre, Talleyrandde profilà gauche
(le modèlen'est pas flatté). Ces études pour le tableau du sacre peuventêtre datées
de 1805environ.Talleyrandne porte pas le costumequ'il revêtait le jour de la cérémonie.Au dos du feuillet,une mention manuscritesembleindiquer que le dessinest
tiré d'un albumde croquisde Davidutiliséau coursd'un voyageen Italie.
165. NAPOLÉONIer en costume de sacre, par Girodet.
2,50 X 1,50 m. — A Mme de Caraman.
Peinture sur toile.
166. LETTRE DE NAPOLÉON à Talleyrand. Saint-Cloud, le mardi 20 frimaire an 13 (11 décembre 1804). — A.E., Mémoires et documents,
France 1775, fol. 75.
Signatureautographe.— « MonsieurTalleyrand, mon grand chambellan,je vous
fais cette lettrepour vous témoignermon mécontentementde ce que vous avezpermis
que les invitationsde mercrediportent le mot souper puisque l'heure pour laquelle
ellessont est cellede mon dîner et qu'on substituât la date de l'ancien calendriera
celle du nouveau qui est celui de l'Empire. Mon intention est que, dans mon Palais,
commeailleurson obéisseaux lois. »
MINISTREDES RELATIONSEXTERIEURES
VERS
LA
PAIX
DE
47
PRESBOURG
Strasbourg, le 25 vendé167. MÉMOIREDE TALLEYRAND à l'Empereur.
miaire an XIV (17 octobre 1805). — A.E., Mémoires et documents, France 658, fol. 200-212.
En septembre1805,alors que l'Autricheavait repris leshostilitéset la GrandeArmée
quitté le camp de Boulognepour le Rhin, Talleyrand accompagnait l'Empereur à
Strasbourgpour être prêt à suivrele quartier général.
C'est de là que, consulté par Napoléon après la victoire d'Ulm sur les conditions
à imposerà l'Autriche, Talleyrand exposelonguementsa conceptionde la paix future
« une paix qui mérite ce nom, c'est-à-direune paix durable ».
Il plaideen faveurd'une allianceavecl'Autriche qu'il ne faut donc pas trop affaiblir.
« L'Autricheest le principal boulevard que l'Europe ait à opposer aux Russes; c'est
contreeux qu'il faut la fortifieraujourd'hui. » Un projet de traité est annexéà la lettre.
21 brumaire
168. LETTRE DE TALLEYRAND à Napoléon.
Munich,
an XIV (12 novembre
1805). — A.E., Mémoires et documents,
France 658, fol. 229.
Talleyrandapprendà l'Empereur la défaitede Trafalgarqui avaiteulieule 21octobre.
« Le génieet la fortuneétaient en Allemagne.»
169. THÉATRE DE LA BATAILLEDES TROIS EMPEREURS, donnée le II frimaire an XIV (3 décembre
1805) entre Brûnn et Olmutz dans
le 30e Bulletin officiel de la Grande Armée. Paris, impr. du Boulevard Montparnasse.
In-4°. — B.N., Impr., 4° Lh 4. 166.
« Cette bataille que les soldats s'obstinent à appeler la journée de l'Anniversaire
et quel'Empereur a nommé la bataille d'Austerlitz sera à jamais mémorable dans les
fastesde la grande Nation. »
Talleyrand rejoint Napoléon à Austerlitz et passe deux heures, le lendemain de
la victoire,« sur ce terrible champ de bataille ».
170. « BATAILLED'AUSTERLITZ. 2 décembre 1805. » Gravure de F. A.
David d'après Monnet, 1806. 506x403
mm. — B.N., Est., Qbi.
PI. IV de la série des Grandesépoques
du règnede Napoléonle Grand.— L'Empereur à
chevalau second plan, vers la gauche, domine le champ de bataille.
171. MINUTE DE LETTRE DE TALLEYRAND à Napoléon. Vienne, 5 décembre 1805. — A.E., Mémoires et documents, France 658, fol. 288-289.
Non autographe. — Le lendemain même de la nouvellede la victoire d'Austerlitz,
Talleyranden appelle en termes pressantsà la générositédu vainqueur, plaide une fois
TALLEYRAND
48
encore la causede l'Autriche « cette massenécessaire». « Je supplie votre Majesté
de vouloir bien relire le projet que j'eus l'honneur de lui adresserde Strasbourg.»
(Cf. n° 167.)
le 24 frimaire
Schoenbiunn,
172. LETTRE DE NAPOLÉON à Talleyrand.
an 14 (15 décembre 1805). — A.E., Mémoires et documents,
France 1776, fol. 71.
Signatureautographe. — Dès le 10 décembreles négociationsavaient commence
à Presbourgentreles plénipotentiairesautrichienset Talleyrand.Lesconseilsde modération du Mémoire de Strasbourg(cf. n° 167) étaient balayéspar l'exaltationde la
victoire. Du palais impérial de Schoenbrunnles ordres arrivent : « Vous trouverez
ci-joint copie du traité que j'ai conclu avec Monsieur d'Haugwitz (le ministrede
Prusse).Monintentionestde régleren conséquencelesconditionsdel'Autriche.Rédigez
un projet du traité... Vous me l'enverrez pour que je l'approuve et ensuitevousle
communiquerezaux ministresautrichiens en les assurant que je n'y changeraipas
un mot, qu'ils peuventprendre leur parti, faire la paix ou la guerre... C'est la seule
manièrede traiter avecces gens-là.»
173. A LA POSTÉRITÉ.Campagne de soixante-dix jours. An XIV. 1805.
Paris, J. Lucas (s.d.). Gr. Fol. piano. — B.N., Impr., Fol. Lb 44.438.
Annoncela signature de la paix à Presbourgpar M. Charles-MauriceTalleyrandPérigordpour S. M. l'Empereur des Françaisle 5 nivôsean XIV (26 décembre1805).
— Letraité, trèsdur pourl'Autriche,marquel'échectotal dela politiquequeTalleyrand
avait soutenueauprès de Napoléon.
En cettefind'année 1805,Talleyrandpressenten quelledangereuseaventures'engage
l'Empereur.
174. « LE VI NIVÔSE,AN XIV, A IV HEURESDU MATIN, LA PAIX a été
et MM. le prince de
signée à Presbourg entre M. de Talleyrand
—
mm.
Lichtenstein et de Guilay (sic). » Aquatinte.
230x179
B.N., Est., Qbi (27 décembre 1805).
Prèsde la boutiqueen plein air d'un marchandde cartes à jouer, un marchandde
chansonsenseigneaux passantsun couplet nouveausur un air ancien. Il montreune
imagequi représenteNapoléonà cheval tenant, d'une main, un rameau d'olivieret,
de l'autre, une lettre cachetéeet déclarant : « C'est moi, Messieursles Français,qui
vousoffrelesmeilleuresétrennes.»
HALTE
DANS
LA GUERRE
— Au duc de
LETTRE
DE
à
1806.
VIVANT
DENON
175.
Talleyrand.
Talleyrand.
Vivant Denon, directeurdu MuséeNapoléon,avertit Talleyrand du désirde l'Empereur d'avoirles portraitsdesgrandsofficiersau Palaisde Fontainebleauet luiannonce
que Prud'hon viendrafaire son portrait en grand chambellan.
MINISTREDES RELATIONSEXTERIEURES
49
Il s'agit vraisemblablementdu tableau exposésous le n° 176.
Le Palaisde Compiègneconservaitversles années 1808-1811dans la galerie dite des
Ministres,actuellement salle des aides de camp, deux portraits de Talleyrand par
Prud'hon,sansdoute ceux qui sont exposéssouslesnos 176et 222.
En 1815,lestableaux furent rendus à la famille.
sur toile par
176. TALLEYRAND EN COSTUMEDE —MINISTRE. Peinture
A M. Jean Morel, collection du
Prudhon, 1806. 2,20 X 1,40 m.
château de Valençay.
Portrait en pied. Talleyrand est vêtu d'un habit de velours bleu brodé d'argent,
ceintd'une ceinture de soie blanche, la poitrine barrée par le grand cordondela Légion
d'honneurqu'il avait reçu le 1erfévrier 1805.La cape bleue et sa doublure sont brodés
d'argent.
Contrairementà la légende écrite sur le tableau, après la mort de Talleyrand, le
portrait ne date pas de 1809mais de 1806; il ne s'agit pas de Talleyrand vice-grandélecteurmaisministre.De 1806à 1817,Prud'hon fut le portraitisteattitré de Talleyrand.
dePierre-PaulPrud'honpar Jean Gurffrey (924).)
(Cf.n° 627 de l'OEuvre
: 1,83 m.
: 0,86 m. Longueur
177. BUREAU, style Empire. Hauteur
Profondeur : 0,82 m. — Mobilier national.
Ce bureau à deux corps, ronce d'acajou et bronze, est considérétraditionnellement
commecelui de Talleyrand. Il a fait partie du mobilier du ministèredes Affairesétrangèreset fut classémonument historique le 10juin 1905.Depuis 1934,il appartient au
Mobiliernational. Reproduit dans le Portefeuille
desarts décoratifs,
publié par de Champeauxde 1888à 1898,t. VIII, pl. 724.
178. LETTRE DE NAPOLÉON à Talleyrand.
Paris, le 29 février 1806.
— A.E., Mémoires et documents, France
1776, fol. 100. — Pl. VII.
Signatureautographe. — Après des mois de campagne militaire l'Empereur veut
reprendreen main la direction des affaires et donne des instructions à son ministre
« pour mettre, écrit-il, de la régularité dans mon travail des relations extérieures ».
Il verralui-mêmetoute la correspondancepolitique : que le portefeuillelui soit transmis
touslesjours à six heuresdu soir.
extédes Relations
179. PORTEFEUILLE DE TALLEYRAND, ministre
rieures. — Arch. de la Seine, Réserve.
Portefeuillemaroquin rouge, avec serrure, portant l'inscription « ministre desRelationsextérieures».
180. TABLEAUDE LA LOGEIMPÉRIALEdes Francs-Chevaliers.
13 décembre
1805. — B.N., Mss., FM 2. 84.
Talleyrand,au début de l'Empire, n'est qu'apprenti dans la loge dont Cambacérès
était vénérable d'honneur. (Cf. n° 32.)
50
TALLEYRAND
PRINCE DE BÉNÉVENT
181. AMPLIATIONDU DÉCRET qui transfère
à Talleyrand. Palais de Saint-Cloud,
Talleyrand.
la principauté de Bénévent
5 juin 1806. — Au duc de
Le début de 1806fut marqué deslibéralitésde l'Empereur.Du royaumede Naples
donné à Joseph Bonaparte,Napoléondétacheen faveurde Talleyrandla principauté
deBénévent« transmissibleà sesenfantsmâles,légitimeset naturelspar ordredeprimogéniture ». DésormaisTalleyrand, considérécomme souverain,portera le nomde
prince de Bénévent.
Situéeà une cinquantainede kilomètresau nord-estde Naples,la principautécomptait une populationde quarante et un millehabitantsdont dix-huitmilledanslaville
même.
182. MINUTE DE LETTRE DE TALLEYRANDà Champagny, 6 décembre
1807. — Au duc de Talleyrand.
Autographe.— Joseph Bonaparte,roi de Naples, aurait demandé à son frèrede
retirerà Talleyrandla principautéde Bénéventqui était enclavéedanslesterresnapolitaines.
Protestantde l'attachementqu'il a enversce bienfaitde l'Empereur, Talleyrand
s'élèveavec courtoisieauprès du ministre des Relationsextérieurescontre ce projet
qui n'eut pas de suite.
183. RÈGLEMENTFIXANTL'HORAIREDES CLASSESdu lycée de Bénévent.
Bénévent, le 12 novembre 1812. Signé : Béer. (S.l.n.d.). In-fol,
piano. — A.E., Mémoires et documents, Italie 19, Bénévent,
fol. 202.
Talleyrand confia l'administrationde Bénéventà l'Alsacien Louis de Beerqui
occupale postede Gouverneurde 1806à 1814.
Beer rendait fidèlementcompte au Prince de sa mission: il eut à lutter contrele
brigandage,à introduireune législationnouvelle,dont le Code civil; il prit surtout
d'heureusesmesures pour organiserl'instruction publique, une bibliothèque,créer
un musée,restaurerles monuments.
La principauté de Bénéventrevint au Saint-Siègepar une décisiondu Congres
de Viennedu 4juin 1815.
Gravure
184. « RESTES DE L'ANCIENAMPHITHÉATREDE BÉNÉVENT. » —
B.N.,
de Berthault et de Ghendt, vers 1785. 154x216 mm.
Est., Vb 122.
MINISTREDES RELATIONSEXTERIEURES
51
185. CARTE CALQUEde la principauté de Bénévent dressée et présentée
de Talleyrand,
à S.A.S. Mgr. Charles-Maurice
prince et duc de
Bénévent, ministre des Relations extérieures et grand chambellan
de S. M. l'Empereur des Français par... J. D. Barbie de Bocage,
le 8 avril 1805. — B.N., Cartes et plans, Registre C 6713, 26-27.
Barbiede Bocageétait cartographeau ministèredes Relationsextérieures.
L'EMPIRE
CONQUÉRANT
186. « CONFÉDÉRATIONDES ÉTATS DU RHIN, le 25 juillet 1806. » Gravure de Le Beau d'après Naudet. 326x454 mm. — B.N., Est.,
Collection Hennin n° 13.507.
Autour de Napoléonsont groupés le roi de Wurtemberget les princes signataires
accompagnésde leurs ministres. Talleyrand, vu de dos, fait face à Napoléon. Les
personnagessont identifiésau-dessousde l'image.
En janvier 1806,Napoléonproposa la création sous sa protection d'une confédérationdes royaumeset principautésde l'Allemagneoccidentaleet méridionale,pays
oùle traité de Presbourgavait provoquédes bouleversements.
Le texteconstituantla Confédérationdes États du Rhin fut signéà Paris,le 12juillet 1806,à l'HôteldesRelationsextérieures.Berthierreçut les pleinspouvoirsde Talleyrand pour lesratificationsqui eurentlieu à Munichle 25juillet. Lessignatairesde l'acte
étaientau nombrede seize; en 1808,la Confédérationcomptajusqu'à 37 membres.
Talleyrand avait mis beaucoup de patience et d'habileté diplomatique dans les
avecles princes.Il semble,de plus, que cette opérationfut pour lui partinégociations
culièrementlucrative.
187. LETTRE DE TALLEYRANDà Hauterive. Berlin, 8 novembre 1806.
— A.E.,
Angleterre, suppl. 32, fol. 95.
Autographe.— Le printempset l'été de 1806avaient été occupésde sérieusestentativesde conciliationavec l'Angleterreoù Fox avait succédéà Pitt. La Prusse,exposée
à fairelesfrais de négociation,recourutaux armes, fut vaincueà Iéna (14 octobre).
Napoléonmanda Talleyrand à Berlin.
Le Ministretransmetlesordresde Napoléon: le Moniteurdoit publier la Déclaration
du Gouvernementanglais du 21 octobre 1806 qui marque la fin des négociations
et lesObservationsécrites« sousla dictéede l'Empereur » (cf.Moniteur,Ier supplément
du n° 330, 26 novembre 1806,qui donne, en outre, la correspondanceéchangéedu
20févrierau 30 septembre1806entre Talleyrandet Fox,jusqu'à la mort de ce dernier
(13septembre)puis Lord Laudendaleson successeur).
L'heureest lourde d'indécision: « Je ne sais rien de notre avenir,j'appelle avenir
la semaineprochaine.L'Empereur regarde, examineet porte toute la forcede sa tête
sur cette grande circonstance.»
Hauterive, directeur des archives diplomatiques,assurait l'intérim du ministère
des Relations extérieures.
52
TALLEYRAND
188. DÉCRET IMPÉRIALqui déclare les isles britanniques (sic) en état
de blocus du camp impérial de Berlin du 21 novembre 1806.
Paris, impr. de Labatte (s.d.). In-4°, 4 p. — B.N., Impr., 4° Lb44.
1005.
Talleyrandsigna le Rapport justificatif.— On ne peut douter cependantde sa
désapprobationintime.
189. ENLÈVEMENTDE LA GALERIEDE CASSEL, 1807. Dessin lavé bistre,
—
Zix.
212
mm.
X
B.N., Est., Collection Hennin,
par Benjamin
255
n° 13174.
Sousle regard désoléd'un vieilAllemand(qui est peut-êtreTischbein,le directeur
du musée),Vivant Denon, un genou à terre, examine de très près un des tableaux
droite,desouvriersendécrochentun autreet préparent
qui viennentd'êtredécrochés.A
descaissespour lesemballer.— Le Muséeroyal de Cassel(dieGaleriezu Kassel)était,
à l'époque,avecceux de Dusseldorfet de Brunswick,le plus important muséed'art
en Allemagne.Dès 1796,la France avait commencéà enleverdes tableauxet objets
d'art dans les muséesétrangerspour les transporter au Louvre. Des voixs'étaient
élevéescontreces procédéstelles que cellesde Chateaubriandet de Quatremèrede
auxartsetà la science
ledéplaQuincy,auteur des Lettressur le préjudicequ'occasionnerait
cement
desmonuments
del'art del'Italie...Paris,1796.
d'avoirconservéà la Saxela galeriedetableaux
TalleyrandsevantedanssesMémoires
de Dresdealors que Vivant Denon présentaità Napoléonla liste des plus célèbres.
« SivotreMajesté,dit-ilà l'Empereur,faitenleverquelquesunsdestableauxde Dresde,
ellefera plus que le roi de Saxene s'estjamaispermis de faire car il ne se croitpas
le pouvoird'en faireplaceraucundansson palais. »
Lorsdu traité de Paris le 30 mai 1814,les Alliésn'exigèrentpas la restitutiondes
tableauxet objetsd'art qui fut imposéeà la Francepar lesecondtraité de Parisen 1815.
190. LETTRE DE TALLEYRANDà Napoléon. Varsovie, 14 mars 1807,
six heures du soir. — A.E., Mémoires et documents, France 659,
fol. 159.
Autographe. — De son quartier général d'Osterode, l'Empereur exigeaitde
Talleyrand,installéà Varsovie,une intenseactivitéen tous domaines: ravitaillement
de l'armée; formationde renfortsmilitairespolonais; renseignementssur lesforces
de l'ennemi; visitesaux soldatsdans les hôpitaux; enfin négociationsdiplomatiques
dont la principaleconsistaità maintenir l'Autrichedans la neutralité en la leurrant
de l'espoird'un traité d'alliance.
Du 3 févrierau 3 mai 1807,chaquejour, Talleyrandécrivaità l'Empereurpourrendre
compte,informer,demanderdes consignes.
191. NAPOLÉON ACCUEILLANTDES POLONAISà Osterode, mars 1807.
Peinture de Ponce-Camus. 1,89x2,80 m. — Musée de Versailles,
MV 1723.
Le tableaufiguraau Salonde 1810.— A son quartiergénérald'Osterode,Napoléon
prend soussa protectionlesfamillespolonaisesdont lesbiensont été pillés.
MINISTREDES RELATIONSEXTERIEURES
53
Napoléonavait passéle moisde janvier à Varsovie,se montrant à la noblessepolonaisedontil nourrissaitlesrêveset l'exaltation.C'estlà qu'il se lia, par l'intermédiaire,
a-t-ildit, de Talleyrand,à la comtesseWalewska.
Mais,après Eylau, bataille indécise,l'opinion polonaisefut éprouvéepar les périls,
les deuilset les dévastations.
—
DE
NAPOLÉON
à
LETTRE
Talleyrand.
Tilsitt,
25
juin
192.
1807.
A.E., Mémoires et documents, France 1779, fol. 32.
L'Empereurmande Talleyrand auprès de lui à Tilsitt où il vient de rencontrer
« l'Empereurde Russieau milieu du Niémen sur un radeau où l'on avait élevé un
beau pavillon ».
193. « ENTREVUEDESDEUX EMPEREURS.» Aquatinte coloriée de LouisJean Allais d'après un croquis lavé de Debret, vers 1807. 273 X
428 mm. — B.N., Est., QbI.
A Tilsitt, à leur arrivéesur le radeau destinéà leur conférence,les deux Empereurs
sesaluent« à la russe », en s'embrassantsur leslèvres.
194. TRAITÉ SIGNÉA TILSITT entre la France, la Russie et la Prusse.
7-9 juillet 1807. — A.E., Traités.
a) Conventiond'alliance et de paix entre Napoléon Ier et Alexandre Ier, signée
le 7 juillet par le prince de Bénéventpour la France, le prince Kourakin et le prince
Labanoffde Rostovpour la Russie.
b) Ratificationpar AlexandreIer du traité du 7juillet. Moscou27juin/9 juillet.
Originalparchemin. Reliure de velours rouge brodée d'or avec le monogramme
d'Alexandreau plat supérieur,lesarmesde l'Empire russeau plat inférieur.
(Lecalendrierjulien conservéen Russieavait une avancede 10jours surle calendrier
grégorien.)
c) Traité entre NapoléonIer et Frédéric Guillaume,roi de Prusse,signéle 9 juillet
par le prince de Bénéventpour la France, le général Kollkreuthet le comtede Goltz
pour la Prusse.
La participationde Talleyrand au traité de Tilsitt fut des plus minimes: les deux
empereursavaient négociéentre eux les conditionsde leur nouvelleallianceet le sort
de la Prusse.
195. « NAPOLÉON DONNANTLA CONSTITUTIONAU DUCHÉ DE VARSOVIE,
l'an 1807. » Lithographie par Fr. Hanfstaengl d'après Bacciarelli.
461 X391 mm. — B.N., Est., Qbi.
Sousl'image: «Peint par Marcelde Bacciarelli1811.Imp. Hanfstaenglà Dresde.»
— Une grille,
imprimée sur une feuille à part, permet d'identifier les personnages
représentés(Talleyrandse trouve derrière Napoléon,à sa droite) et de lire le début
et la fin des Statutsconstitutionnels
au grand duché de Varsoviepar Napoléon,
octroyés
le 22juillet 1807,lorsd'un passagede deuxjours à Dresdeau retour de Tilsitt.
54
TALLEYRAND
Talleyrandprolongeaquelquepeu son séjourà Dresde.
Le tableau de Bacciarelli,maintenantdisparu, avait été exécutépour la salledes
chevaliersdu château royal de Varsovie.Il subsisteune répliqueconservéedansla
« Galeriede portraitspolonais» au châteaude Wilanow.
196. TALLEYRAND.Portrait attribué à Ingres. Dessin au crayon, nox
110 mm. — Au duc de Talleyrand.
Ce dessinest très prochedu portrait de Talleyrandsur la lithographiefaited'après
MarcelloBacciarelli(n° 195).
197. LETTRE DE TALLEYRANDà Napoléon. Paris, 10 août 1807. —
A.E., Mémoires et documents, France 659, fol. 291.
Le retouren Francesuivitde peu la signaturedu traité de Tilsitt. Talleyranddonna
alors sa démissionde ministresuivant,dit-il, la résolutionqu'il avait prise.
La veillede la remiseofficielledeson portefeuilleà Maret, il écrit : « L'envoiquej'ai
:
l'honneurde faireà votre Majestéaujourd'huisera le dernier acte de monministère
»
et le dévouement.
le premieret le derniersentimentde mavieserala reconnaissance
V
OPPOSITION
A
L'EMPEREUR
Le départ de Talleyrand du ministère des Relations extérieures ne marqua pas,
dela part de l'Empereur, la rupture avec le prince de Bénévent : il le nomma vicegrand-électeur,fonction dont Talleyrand utilisera en 1814 les prérogatives ; il
lui imposa la présence à Valençay de la famille royale d'Espagne ; il le convia
à assister à Erfurt à sa rencontre avec le Tsar. En 1809, cependant, informé
de la réconciliation de Talleyrand et de Fouché, il décida, après une scène violente, de désigner un autre grand chambellan. Sa méfiance, exprimée plusieurs fois
enparoles injurieuses, ne le poussa pas à des mesures radicales.
Napoléon voyait-il moins clair que Metternich ? L'ambassadeur d'Autriche
à Paris désignait, dès 1808, Talleyrand comme le chef « du parti de l'Europe »
opposéà la politique de Napoléon. Dès lors, l'Autriche et la Russie utilisèrent
et payèrent les services du Prince ; après Erfurt, Alexandre Ier s'entremit pour le
mariage d'Edmond de Périgord avec Dorothée de Courlande.
En 1814, à Paris, Talleyrand se tenait prêt à accueillir les Alliés.
LE
VICE-GRAND-ÉLECTEUR
198. LETTREDEJOSEPH BONAPARTEà Talleyrand.
7 septembre 1807. —
Au duc de Talleyrand.
Le 17 août 1807,le prince de Bénéventobtint de Napoléonla créationà son profit
de la dignité de vice-grand-électeur.Joseph Bonaparte,roi de Naples, qui avait été
fait, en 1804,grand-électeur,féliciteTalleyrand amicalement.
— A M. Jean
199. CACHET DE TALLEYRAND vice-grand-électeur.
Morel, collection du château de Valençay.
Au centre, une aigle aux ailes éployéesentouréedu collier de la Légion d'honneur,
le tout sur une draperie et au dessousd'une couronne,d'une main de justice et d'un
sceptre.L'inscription,en arc de cercle,est la suivante: « le vicegrand électeur.»
56
TALLEYRAND
200. NAPOLÉON LE GRAND EMPEREURDES FRANÇAIS, roi d'Italie et
protecteur de la Confédération du Rhin. Conquérant. Législateur.
Politique. Paris, Rondonneau, juin 1808. Gr. Fol. piano. — B.N.,
Impr., Gr. Fol. Lb44. 4.
résuméela gloirede l'Empire
Dansce tableau panégyriqueoù est ingénieusement
au sommetde son triomphe,le nom de « S.A.S.le prince de Bénévent» apparaît
deuxfois: surle soclede la colonnede gauche,parmilesgrandsdignitairesdel'Empire
commevice-grand-électeur
; sur le soclede la colonnede droite, avecle titredegrand
chambellan.
« sinécurehonorableet lucrative», donnaità son
La place de vice-grand-électeur,
titulairele droit au titre d'Altessesérénissime.
201. TALLEYRAND,dessin par Prudhon. Fusain
182x177 mm. — Musée Carnavalet.
rehaussé
de blanc.
N° 630du cataloguedel'OEuvre
de Prudhon par Jean Guiffrey.— Le sujet du dessin
fut reprisdansun tableauconservéau mêmemuséeCarnavalet.Surle tableau,lebuste
de Minervecontrelequels'appuieTalleyrandsera remplacépar un bustede Napoléon
et l'on ne retrouvepas la courtepèlerineportée sur le costume.Talleyrandtientàla
mainun chapeauà plumes.
202. LE PRINCEDE TALLEYRAND,peinture d'après Gérard. —AM. Jean
Morel, collection du château de Valençay.
Talleyrandest représentéassisauprèsde son bureau,sonbicorneposésur un canapé,
à l'arrière-plan.
L'originaldece tableau,qui a figuréau Salonde 1808,estrestélongtempsauchâteau
de Sagan.Il se trouvemaintenantau Muséede Varsovie.Le Muséede Versailles
en
conserveuneesquisseau crayonet une copiepar Mlle Godefroid(voirle n° 347).
Talleyrandavait de l'amitié pour Gérard, qu'il tenait pour « un des plusbeaux
géniesde [son]siècle». Voirleslettresqu'il lui a envoyées,de Parisen 1809,deLondres
en décembre1830et de Valençayun peu plus tard, dansla Correspondance
deFrançois
Gérardpubliéepar Henri Gérard,neveude l'artiste,Paris, 1867,p. 216 et 217.
Il existeun grandnombrede gravuresd'aprèsle tableaudeGérard.En 1813,Talleyrand qui appréciaitce portrait, donnal'une d'elles(B.N.,Est., 3) à un visiteur.
Gérard.
203. TALLEYRAND, gravure
d'après
Épreuve
—
206 X 206 mm.
Paris, collection particulière.
sur
soie.
204. « CARLO MAURIZIO DE TALLEYRAND-PÉRIGORD/ Principe di
Benevento / Ministro degli Affari Esteri del Regno di Francia. »
OPPOSITIONA L'EMPEREUR
57
Gravure en taille-douce, Milan, 1814 ou 1815. 258x186 mm. —
B.N., Est., N2.
Cetteestampeest la copie du portrait de Talleyrandpar Gérard ou d'une gravure
s'eninspirant.
LES PRINCES ESPAGNOLSA VALENÇAY
205. LETTRE DE TALLEYRANDà Napoléon. Valençay, 21 mai 1808. —
A. N., A F IV 1680, liasse 9.
Autographe.— Le 9 mai 1808,de Bayonne,après avoir désignéson frère Joseph
commeroi d'Espagne,l'Empereur annonce à Talleyrand la venue à Valençay des
princesespagnols,faits prisonniers,dont il lui confiela garde.
Talleyrandrend compte de sa missionet décrit la vie des princes à qui on procure
touteslesdistractionspossiblessansrelâcherla vigilance.Il juge que sa présenceauprès
d'euxn'est plus nécessaire.
Talleyranda beaucoupplaidé dans ses Mémoires
pour se disculper,à rencontre de
biendestémoignages,detoute responsabilitédansla malheureuseentrepriseespagnole.
206. « FAMILIARL DE ESPANA ». Gravure de Donas, dans un médaillon.
324X257 mm. — Collection du château de Rochecotte.
De gaucheà droite, tous en buste de profil à gauche,l'infant CarlosMaria Ysidore,
la reine Marie-Louise,l'infant François de Paule, l'infante Marie-Isabelle,princesse
héréditairede Naples, le roi Charles IV, l'infante Marie-Louise,reine d'Etrurie et
Ferdinand,prince des Asturies.
Lesprincesespagnolsséjournèrentà Valençayjusqu'en 1814et manifestèrentleur
reconnaissance
au prince de Bénévent.
207. FERDINANDVII, roi d'Espagne.
Peinture. 750x600
mm. — A
M. Jean Morel, collection du château de Valençay.
Le Roi est représentéen buste,la tête de trois quarts à gauche, dansun ovale.
Ce tableau a été offert à Talleyrandpar Ferdinand VII en témoignagede reconnaissance
et d'amitié.Il est habituellementaccrochéau mur dela chambrede Talleyrand
reconstituéedansle muséedu château de Valençay.
208. « LA VISTADE LA CASADE CAMPODE
VALENÇAY. » Gravure par
Felipe Cardano. 555 x 698 mm. — A M. Jean Morel, collection du
château de Valençay.
Vue prise du parc pendant la captivité des princes espagnols.On remarque deux
carrosses
sortant du château. — La gravure a été exécutéesur l'ordre du roi d'Espagne
par le graveurde sa Maison.Au bas, lesarmesdesBourbonsd'Espagne.
TALLEYRAND
58
LE
« PARTI
DE
L'EUROPE
»
209. LETTRE DE METTERNICH à Stadion. Paris, 24 septembre 1808. —
France, carton 203,
Vienne, Haus - Hof -, und Staatsarchiv,
fol. 173-185.
Signature autographe. — Metternich, ambassadeur d'Autriche à Paris depuis
1806,rendait compte au ministre Stadion de la situation en France et donnaitune
grande place aux faits, gestes et paroles de Talleyrand. Outre le portrait psycholode
gique du prince de Bénévent « instrument tranchant avec lequel il est dangereux
jouer », cette lettre dessineavecluciditéles cheminsopposésque suiventles politiques
de l'Empereur et du vice-grand-électeur.« Il existeen Francedeux partis aussiopposés
l'un à l'autre que lesintérêtsde l'Europe le sont aux idéesparticulièresde l'Empereur.
A la tête del'un setrouventl'Empereur et touslesmilitaires...L'autre parti estcomposé
de la grande masse de la nation. A la tête de cette masse se trouve principalement
M. de Talleyrand. »
ERFURT
210. ALEXANDREPREMIER.Buste en marbre par Bartolini.
Musée de Versailles, Inventaire n° 619.
H. 660 mm. —
DE LAPAIXentre Napoléon Ier
211. CONVENTIONPOURLE RÉTABLISSEMENT
et Alexandre Ier. Erfurt, 12 octobre 1808. — A. N., A E III, 56.
Le texteest signépar Champagny,ministredesRelationsextérieures,pour la France,
et le comtede Romanzoff,ministredesAffairesétrangères,pour la Russie.— Napoléon
souhaitait renforcercontre l'Autriche l'alliance conclue à Tilsitt avec la Russie: tel
était le but de la rencontredes deux souverainsà Erfurt à laquellel'Empereurconvia
Talleyrandet qui dura du 27 septembreau 14 octobre 1808.
Talleyrandmena à Erfurt un jeu diplomatiquepersonneldans lesentretienssecrets,
très fréquents,qu'il eut avecle Tsar : « C'està vous,Sire, dit-il à Alexandre,desauver
l'Europe et vous n'y parviendrezqu'en tenant tête à Napoléon.» Il dévoilalesprojets
de l'Empereur, révéla les faiblessesde son pouvoir. Une véritable collusions'établit
entre le Tsar, Talleyrand, le baron Vincent envoyé par l'Empereur d'Autricheet
aboutit à faire échecaux vuesde Napoléon.
DESCRIPTIONDESFÊTESdonnées
der Feierlichkeiten...
212. BESCHREIBUNG
à leurs Majestés les Empereurs Napoléon et Alexandre et à plusieurs autres têtes couronnées, les 6 et 7 octobre 1808, à Weimar
et à Iéna par S. A. S. Charles-Auguste,
duc de Saxe Weimar
accompagnée d'un aperçu de leur mémorable entrevue à Erfurt.
OPPOSITIONA L'EMPEREUR
59
Weimar, au bureau d'industrie,
1809. Gr. fol., 24 p., planches
coloriées. — B.N., Impr., Gr. Fol. Lb 44. 494.
P. 11. Énumération des invités à la table des Empereurs à Weimar qui comptait
16couverts(dont le prince de Bénévent).
P. 20. Énumération des tragédiesjouées au Théâtre français.
Fêtes et spectacles devaient éblouir rois, princes, souverains, poètes, philosophes
assemblésen nombre à Weimar.
de N. Strixner,
1824, d'après la peinture
213. GOETHE. Lithographie
mm. — B.N., Est., N2.
de Raabe (1814). 214x155
Goetheen buste, de trois-quarts à droite.
La peinturede Josef Raabe (1780-1846)se trouve maintenant à Cologne,au WallrafRichartzMuseum.Goethedisait que c'était le meilleur portrait qu'il connaissede luimême.
lesfameux dialoguesde l'Empereur avec Goethe
Talleyranda cité, dans ses Mémoires,
et Wielandqu'il avait notés avecun grand soucid'exactitude et de précision.
ALLIANCE TALLEYRAND- COURLANDE
Ritt, miniature
214. LA DUCHESSEDE COURLANDE, par Jean-Augustin
sur émail, ovale. 90 X 70 mm. — Louvre, Cabinet des Dessins,
n° 687).
(collection David-Weill
De face, à mi-corps.Jean-Augustin Ritt (1765-1799),qui a vécu et étudié à Paris
de 1786à 1792,est le plus grand miniaturiste russedu XVIIIe
siècle.
215. LA DUCHESSEDE COURLANDEET SA FILLE DOROTHÉE enfant. Photographie par Sylvain Knecht du tableau de Grassi (détail). — B.N.,
Est., N.
Le tableau se trouve au château de Rochecotte. Fournier-Sarlovèzele décrit p. 84
et le reproduit p. 89 de son ouvrage Lespeintresde Stanislas-Auguste
II, roi de Pologne,
Paris, 1907.
D'origine italienne,Joseph Grassi (1757-1838),fut l'un des peintres de la cour de
II. Il fit six portraits de la duchessede Courlande et plusieursporStanislas-Auguste
traitsde sesfilles.La plupart de cestableauxsont maintenant dans des muséespolonais.
La duchessede Courlande avait quatre filles qui étaient parmi les plus riches héritières d'Europe. La plus jeune, Dorothée, avait à peine 16 ans quand Talleyrand
fitle projet de la marier à son neveu Edmond.
216. ALEXANDREIer. Miniature.
Aquarelle sur ivoire signée « Clérici ».
Inv.
77x65 mm. — Vienne,
Museum,
Heeresgeschichtlisches
B I 5593.
Miniature de 1813 offerte par le Tsar à son filleulle futur général A. von Koller.
60
TALLEYRAND
Au cours des entretiensd'Erfurt, Talleyrand avait obtenu du Tsar la promesse
de
son entremisepour un projet qui lui tenait à coeur,le mariage de son neveuEdmond
de Périgordavecla fillede la duchessede Courlande.
Sur le chemindu retour, AlexandreIer s'arrêta chezla duchesse,à Lobikau,accompagné d'Edmondqui faisaitpartie dela suitede Caulaincourt,ambassadeurà Moscou.
L'agrémentdela mèrede la jeune fillefut toutde suiteacquis.Talleyrandenexprima
sa reconnaissancedans une lettre à Alexandre,le 26 décembre1808.
217. EDMONDDE TALLEYRAND-PÉRIGORD,neveu de Talleyrand. Portrait
en pied. Peinture, par Joseph Chabord, 1819. 2,20x1,60 m. —
A M. Jean Morel, collection du château de Valençay.
Edmondde Talleyrand-Périgorden uniforme de général. Derrièrelui, un régiment
de cuirassiers.
Alexandre-Edmondde Talleyrand-Périgordétait le second fils d'ArchambaudJoseph,frère de Charles-Maurice.Sa mère avait été décapitée,le 26 juillet 1794.
en
Né en 1787,il bénéficiade l'intérêt que lui porta sononcleaprèsla mort,à Berlin,
dont l'avenir s'annonçaitbrillant.
juin 1808,de sonfrèreaînéArchambaud-Marie-Louis
Marié par la volontéde Talleyrand à Dorothéede Courlande,il s'en séparalégalementen 1824.
Soldathardi, maisjoueur et prodigue,il fit souventappel à la protectionet aucrédit
de sononcle.Colonelde chasseursen 1812,généralde brigadeen 1814,il reçut en 1817
le titre de duc de Dinoet en 1846celuide duc de Sagan.
Il mourut à Naplesen 1872.
218. LETTRE DE TALLEYRAND à la duchesse de Courlande. Paris,
26 décembre 1808. — Archives de Broglie.
Autographe.— Talleyrand sollicitede la duchessede Courlande, pour son neveu
Edmond, la main de sa filleDorothée.Il invoque la hâte qu'a sa mère de connaître
sa petite-fille: « Le bonheurest toujoursune affairepressée.»
Les deux jeunes gens, qui ne désiraient,ni l'un ni l'autre, ce mariage, furentunis
à Francfortsur le Main, le 22 avril 1809,par le prince primat Dalberg.
Peinture sur toile,
219. LA DUCHESSEDE COURLANDE, par Tischbein.
dans un ovale. Grand diamètre : 670 mm, petit : 550 mm. — Au
comte François de Castellane.
Aprèsle mariagede sa fille,le 22 avril 1809,la duchessede Courlandevientà Paris;
elle avait quarante-sept ans. Elle aura bientôt une liaison de longue duréeavec
Talleyrand; initiée depuis toujours à la politique européenne, elle jouera un rôle
important dans les relationsqui s'établirent, plus ou moinsclandestinement,entrele
prince de Bénéventet le tsar Alexandre.
Peinture.
220. LA DUCHESSE DE COURLANDE avec une biche.
m. — A M. Jean Morel, collection du château de
2,20x1,60
Valençay.
Deboutsurlesmarchesd'un palais,la duchessedonneà mangerà une bicheblanche.
« La chroniqueraconte que cette biche blanche représentele roi de Saxe,qui brûlait
OPPOSITION A L'EMPEREUR
61
d'un amour malheureux pour la dame et auquel celle-cise bornait à faire l'aumône
d'un petit gâteau. »
Ce tableau est la copie d'un tableau de Grassi, décrit par Fournier-Sarlovèze,
op.cit.,p. 85.
221. TALLEYRANDEN BUSTE, en costume de ville. Peinture par Prudhon.
— A M. Jean Morel, collection
de
du château
390X315 mm.
Valençay.
Non cataloguépar Jean Guiffrey. Sans doute étude pour le n° 222.
222. TALLEYRANDen costume de ville. Portrait en pied par Prudhon. 1809.
Paris.
Peinture sur toile. 2,15 X 1,42 m. — Collection particulière,
N° 631 du Catalogue
del'ouvrede Prudhonpar Jean Guiffrey.
Ce portrait faisait autrefois
partie de la collectiondu château de Valençay et a figuré en 1899, sous le n° 21, à la
ventedu duc de Talleyrand-Valençay.
DISGRACE
Ministre
d'État,
223. « JOSEPH FOUCHÉ, duc d'Otrante,
Sénateur,
» Gravure
Décoré du Grand-Aigle
de la Légion d'honneur...
de Jos. Eymard d'Aix, d'après Mlle de Norce. 200X134
mm. —
B.N., Est., Na.
En buste, en habit de cour, la tête de trois quarts à gauche.
Un rapprochement s'était fait entre Fouché et Talleyrand et cette réconciliation,
dontil fut informéen Espagne, éveilla, particulièrement, la méfiance de l'Empereur.
224. COPIE D'UN RAPPORT DE METTERNICH à Stadion.
Paris, 17 janvier 1809. — Vienne,
Haus-, Hof- und Staatsarchiv,
France,
carton 205, fol. 56-57.
Les difficultésde Napoléon en Espagne incitaient l'Autriche à reprendre les armes.
Metternichavançait prudemment dans la complicité avec Talleyrand dont l'attitude,
ainsi que celle de Fouché, l'intriguait : « X (Talleyrand) et son ami (Fouché) sont
toujoursde même très décidés dans l'occasion, si cette occasionse présente, n'ayant
pas le courageassezactif pour la provoquer. »
le 2 fé225. LETTRE DE METTERNICH au comte
Stadion.
Paris,
vrier 1809. — Vienne,
France,
Haus-, Hof- und Staatsarchiv,
carton 205, fol. 7-8.
L'ambassadeur relate l'événement qui faisait sensation à Paris : la scène violente
de Napoléon contre Talleyrand et le changement de grand chambellan.
62
TALLEYRAND
C'est dans le cabinet de l'Empereur,l'après-mididu 28 janvier, en présence
de
Cambacérès,Lebrun, l'amiral Denèset Fouché que Napoléon,durant une demiheure,s'emportaen injurescontre Talleyrandimpassible.
Plusieurstémoignagesnoussont parvenusde cettescèneoù la colèrede l'Empereur
exprimamaintsgriefsmaisignora,semble-t-il,le plus grave,la trahison.
à la
Talleyrand,dès le lendemain,allait trouver Metternich,offrait ses services
« causecommune» et laissaitentendrequ'il avait des besoinsd'argent. La courde
Viennedonnacarte blancheà l'ambassadeurpour monnayerune tellecomplicité.
226. GAZETTENATIONALEOUle Moniteur universel n° 30, lundi 30 janvier 1809. Paris, 1809. — B.N., Périodiques, Gr. Fol. Le 2. 114.
« La place de grand chambellanétant devenuevacantepar la promotionde M.le
prince de Bénéventà la dignité de vice-grand-électeuret S.A. n'ayant gérécette
chargedepuiscette époqueque par interim,S.M. a instituégrand chambellanM.de
Montesquiou,membredu Corpslégislatif.»
Talleyrandperdait avecsa charge un traitementde quarante mille francs.Cefut
la seulesanctionqui suivitla scènedu 28janvier.
227. LETTRE DE MADAMEDE STAËL à Talleyrand. Genève, 28 février
1809. — Londres, British Museum, Add. Ms. 24024 f. 105.
Photographie.— Peu soucieuxde marquer sa reconnaissance,Talleyrandtraitait
froidementMmede Staël, objet du courrouxde l'Empereur.Cependantles relations
entre lesanciensamisne cessèrentpas tout à fait, et Mmede Staëlécritau princede
Bénévent: « Voyezsivouspouvezrendreserviceà mes enfants,si vous le pouvez,
je
crois, vous le ferez. Il y a des momentsoù malgré mon dégoûtde la vie,je suis
encoreassezaimable.Alorsje penseque j'ai appris cette langue de vous,maisavec
qui la parler ? Adieu, êtes-vousheureux? Avec un espritsi supérieur,n'allez-vous
pas quelquefoisau fondde tout, c'est à direjusqu'à la peine ? »
en août 1809.
228. REVUE PASSÉE PAR NAPOLÉON A SCHOENBRUNN
Dessin à la plume et lavé, par Benjamin Zix. 0,447 X 1,114 m. —
B.N., Est., collection Hennin n° 13256.
Étude pour une grandeaquarelle; deux autresdessinspréparatoiressontconservés
à la Malmaison.
et des fêtes qui ont eu lieu [le 2 avril]
229. DESCRIPTIONDESCÉRÉMONIES
pour le mariage de S. M. l'Empereur
Napoléon avec S. A. I.
Marie-Louise
Mme l'archiduchesse
d'Autriche,
par Charles
Percier et P.F.L. Fontaine. Paris, impr. de Didot, 1810. Gr. Fol.,
et planches. — B.N., Impr., Gr. Fol. Lb 44. 515.
Le 28janvier 1810,Talleyrandfit partie du Conseilréunipar Napoléonpourétudier
« la questiondesmariages». Il s'y fitl'avocatde l'union avecla maisond'Autriche,
Sontitre de vice-grand-électeur
lui donnaitune placed'honneurdans la cérémonie.
OPPOSITIONA L'EMPEREUR
63
DE MARIE-LOUISE, par Rouget, 1810.
230. LE MARIAGEDE NAPOLÉONET
Peinture. 1,85 X 1,82 m. — Musée de Versailles (M. V. 1754).
Étude pour la peinture qui fut exposéeau Salon de 1837,conservéeégalementau
Muséede Versailles.On reconnaît Talleyrand à l'arrière-plan, à droite, derrière
LouisBonaparte,Cambacérèset Berthier.
231. L'IMPÉRATRICE MARIE-LOUISE, buste en marbre,
par Spalla.
Turin, 1810. H. : 640 mm. — Musée de Versailles (M. V. 1523).
Salonde 1810.
232. BUSTEen marbre du prince de Bénévent,
Collection particulière.
par Bosio. H. 760 mm. —
Salonde 1810.
N° 39 du catalogue de la vente de la succession
du ducde Talleyranddes 29-31 mai
et 1erjuin 1899.Le prince est représentéen costumede cour.
233. LETTREDE TALLEYRANDà Alexandre Ier de Russie. Paris, 15 septembre 1810. — Bibliothèque Thiers, Ms. Masson, 292.
Photographiede l'originalconservédanslesarchivesrusses.— Talleyrand, s'adressant
àla « bontéet à la loyautédu Tsar », sedéclareaux abois.VictimedepuisErfurtd' « un
systèmesuivide reproches,de gênes,de tourmentsintérieurs», il prétextede la précarité
de sa positionet de l'embarras de ses affaires pour demander au Tsar quinze cent
millefrancspour novembre.Il précisela filièreà suivrepour prendre toutes les précautionsnécessaireset termine, avec une surprenante ingénuité, en demandant à son
correspondantde « brûler cette lettre ».
Les archivesrussesconserventune minute de la réponse du Tsar à cette étrange
supplique: « Puis-je déférerà ce voeu? Placé par la Providencecommeje le suis à
l'égardd'un étranger que les talents doivent toujours rendre influent dans les affaires
desapatrie,je doisdansune pareillecirconstanceécouterautre chose que mon affection,
Sije vousrendsce service,par qui, commentle puis-jesans qu'il n'en pénètre rien ?.
A combiende soupçonsne seriez-vouspas exposé?... C'est donc à regret, mon prince,
queje me refuseà moi-mêmele plaisir que je trouverai toujours à vous obliger. »
(Cf.E. Dard. Napoléon
et Talleyrand.Paris, 1935.)
234. CATALOGUEDES LIVRES très bien conditionnés
du Cabinet de
M. [Talleyrand]
dont la vente se fera en une seule vacation,
le mardi 30 avril 1811 à 6 h très précises de relevée, rue des BonsEnfants, n° 30. Paris, de Bure, 1811. In-8°, 15 p. — B.N., Impr.,
Rés. p. Q. 376.
Exemplairedonnant les prix de vente, enrichi de gravureset de deux lettres autographes.— Talleyrand connaît à cette époque des embarrasfinanciers (cf. n° 233).
TALLEYRAND
64
Il vendsestableaux,sa bibliothèqueet obtientde Napoléonle rachat par le Domaine
de l'hôtel Monaco (actuelhôtel Matignon),du pavillonde la Muetteet de l'hôtel
de la rue de Babylone.Cecilui permet d'acheter un pavillonà Saint-Brice-la-Forêt
et d'acquérir,le 5 mars 1812,l'Hôtel de la rue Saint-Florentinqu'il occuperajusqu'à
sa mort.
DE BÉNÉVENTau comte de Sennft-Pilsach,
235. LETTRE DE LA PRINCESSE
ministre de Saxe à Paris. Paris, 9 mai 1812. — A M. Michel
Missoffe.
La princessede Bénévent,dansune lettre qui ne dévoilepas la simplicitéd'esprit
lui attribuaient,parledesoninstallationàl'HôtelSaint-Florentin
que sescontemporaines
que Talleyrandvenaitd'acquérir.
LA
MARCHE
DES
ALLIES
VERS
PARIS
— Musée
cm.
Bosio.
buste
en
marbre
NAPOLÉON
PREMIER,
55
par
236.
de Versailles, Inventaire n° 1519.
Salon de 1812.
237. QUATRE AIGLES de drapeaux du Premier Empire sculptées par
Chaudet et exécutées par Thomire. — Musée de l'Armée.
Deuxde ces aiglessont du modèlede, 1804(bec ouvert), une autre est du modèle
de 1811(becfermé),la quatrièmeestd'un modèleintermédiaire(bec ouvertet palmes
beaucoupplus détailléesque sur le modèlede 1804).
— PRES
1812.
November
«
BEI
PNEWA
den.
8.
AN
DER
STRASSE
238.
LA ROUTENONLOINDE PNEWAle 8 novembre 1812. » Lithographie
en camaïeu d'après Faber du Faur, chez Ch. F. Autenrieth à
Stuttgart. 217x316 mm. — B.N., Est, Qbi.
de
sur leslieuxpendantla campagne
Pl. 81 desFeuillesextraitesdemescartons,esquissées
sont
Russiede 1812,par C. G. deFaberdu Faur,Stuttgart, 1831-1843.Ces centplanches
... accompagnéesd'un texte explicatifpar F. de Kausler.
Aumilieu de la neige, Napoléon,coiffé d'un singulier chapeau de fourrure,se
ses
chauffeauprèsd'un feuattiséavecdesroueset desaffûtsbrisés.A sescôtés,troisdeLa
généraux.Au secondplan, la Grande Arméesouffrantdu froidet de la tempête.
scènese passesur la routeentre Moscouet Smolensk.
OPPOSITIONA L'EMPEREUR
65
Le général Christian-WilhelmFaber du Faur (1780-1857)avait fait la campagne
deRussieen qualité d'officierd'artilleriedansla 25edivision (Wurtembergeois)faisant
partiedu 3e corps d'armée. Ce 3e corps était commandépar Ney et se trouvait « au
centrede la grande arméesouslesordresimmédiatsde Napoléon».
le 3 dé239. BULLETIN (29e) DE LA GRANDE ARMÉE. Molodetchno,
cembre 1812. Paris, impr. de J. R. Lottin, 1812. Gr. Fol. piano. —
B.N., Impr., Fol. Lh 4. 225 E.
Ce dernier bulletin de la campagne de Russierévélait avec une cruelle franchise
le désastrede la Berezina.— Plusque jamais,Talleyrand méditait sur le dénouement
qu'il voyaitapprocher.Les contactsse resserraientavecAiméede Coignydont l'ami,
le comtede Boisgelin,était un agent du comte de Provence. L'ancien archevêque
de Reims,(cf.n° 20), grand aumônierà la cour desexilésde Hartwell, reçut une lettre
de sonneveule prince de Bénévent.
DE TALLEYRAND, archevêque
de Reims.
240. ALEXANDRE-ANGÉLIQUE
Peinture. 2,25 X 1,60 m. — A M.Jean Morel, collection du château
de Valençay.
Le prélat est debout de trois quarts à gauche, la plume à la main. A l'arrière-plan,
à droite,la cathédralede Reims.Sur la table, une lettre à en-têtede la grande-Aumôneriede France,une lettre de PieVI et des« réclamationscanoniquestrès respectueuses
adressées
à sasaintetéle Pape Pie VII » devantle Bréviaire
et le Misseldu DiocèsedeReims.
241. PRÉFECTUREDU DÉPARTEMENTDE LA SEINE. Conscription militaire.
Levée de 300000 hommes sur les classes des ans 11, 12, 13, 14,
1806, 1807 et classes suivantes jusqu'à la classe de 1814 inclusivement. Paris, le 27 novembre
1813. Signé : Chabrol.
(Paris,)
impr. de Ballard (s. d.). Gr. Fol. piano. — B.N., Impr., Fol. Lb 44.
1185.
La défaitede Leipzig,les 16, 17, 18 et 19octobre,avaitconfirméune séried'échecs:
l'arméefrançaiseétait en pleine retraite sur le Rhin. De retour à Saint-Cloud,l'Empereur s'emportait contre Talleyrand « Prenez-ygarde, Monsieur, on ne gagne rien à
lutter contre ma puissance,je vous déclare que si j'étais dangereusementmalade,
vousseriezmort avant moi ! »
Quelquesjours après cependant,poussépar les événements,conseillépar son entourage,Napoléondemandaità Talleyrandde reprendreles Relationsextérieures.Vainement.
242. LE BARONDE VITROLLES.Gravure de Hesse. Ovale. 240 x 180 mm. —
A M. le comte de Vitrolles.
Eugèned'Arnauld, baron de Vitrolles,fervent royaliste,s'était engagédans l'armée
de Condéet rentra en France en 1800.
66
TALLEYRAND
Il s'offritpour la missiondifficilede prendrecontactavecles Alliésqui purentle
considérercommeun émissairede Talleyrand.Parti le 6 mars 1814,il vit Stadion
le 10 à Châtillon,Metternichà Troyeset eut uneentrevueavecle Tsar. Un billetde
Dalberg,dont il était porteur,invitaitlesAlliésà se hâter, mais l'objetpremierdela
missionétait de s'informerdesintentionsdes Alliéssur le futur gouvernement
dela
France.Le Tsar exprimasonhostilitéà un retourdesBourbons.
Vitrollesalla rejoindrele Comted'Artoisqui setrouvaità Nancy.
243. NOUVELLEVICTOIREDE L'ARMÉE.Ordre du 26 mars 1814. Signé :
baron de Roget. Metz, Lamort (s. d.). In fol. piano. — S.N.,
Impr., Fol. Lb 44. 1455.
Les Alliés,redoutanttoujoursune attaque de flanc,n'avançaient qu'aveclenteur:
la marchesurla capitalefut décidéele 22mars.Napoléon,cependant,portaitle 26mars
toutes sesforcesvers Saint-Dizier,où il ne trouvaitqu'un corpsde cavalerie.Alerté
le 28sur la marchedesennemis,il arrivaitle 29 à Troyes,le 31 à Fontainebleau.
GÉNÉRALDE L'EMPEREUR,commandant
244. LE ROI JOSEPHLIEUTENANT
en chef la garde nationale, aux citoyens de Paris. Paris, le 29 mars
1814. Paris, impr. de J. R. Lottin, 1814. Fol. piano. — B.N.,
Fol. Lb 44. 1223.
«Je resteavecvous» écritJosephdanscet appelauxhabitantsde Parisqui n'étaient
protégésque par les corpsMarmontet Berthier.Au milieude la bataille,Joseph,qui
avaitle commandement
suprême,partitpour Rambouilletet Bloisaprèsavoirautorisé
lesdeuxmaréchauxà entreren pourparlersavecleschefsdesarméesalliées.
D'aprèslesdécisionsprisesen Conseilde régence,Talleyrandaurait dû suivrel'ordre
de départ. Une miseen scènelui permit de se présenterà la barrièrede Pariset de
s'entendreopposerle refusde sortiequ'il souhaitait.
245. HABITANTSDE PARIS. Le Commandant en chef des armées alliées :
Maréchal prince de Schwarzenberg. Paris, impr. de J. R. Lottin,
1814. Gr. Fol. piano. — B.N., Impr., Fol. Lb 44. 1225.
etles
Devantlesmursde la capitale,« l'Europe en armes» s'adresseaux Parisiens
assurede la bonnefoi que mettentlesSouverainsalliésà chercher« une autoritésalutaireen France».
246. SCHWARZENBERG.Médaille laiton doré de Louis Heuberger.
Repoussé. Diamètre 55 mm. — Vienne, Kunsthistorisches Museum,
Bundessamlung von Medaillen, Munzen und Geldzeichen, Inv.
144. 124.
Le princede Schwarzenberg
commandaitenchefà la batailledeLeipzig
(1771-1820)
(octobre1813).Il entraà Paris,le 31 mars 1814,à la têtedesarméesalliées.
OPPOSITIONA L'EMPEREUR
67
247. PRÉFECTUREDE POLICE. Paris, le 31 mars 1814. Citoyens de Paris.
Signé : le baron Pasquier, préfet de Police et le baron Chabrol,
de la Seine. Paris, impr. de Lottin, 1814.
préfet du département
In fol. piano. — B.N., Impr., Fol. Lb 44. 1228.
Les deux préfets annoncent à la population la capitulation de Paris négociéedans
la nuit du 30 au 31 mars.
248. « LE MARCHÉ CONCLUou LA CAPITULATION». Gravure coloriée.
197x282 mm. — B.N., Est., QbI.
Deuxpersonnagesà corps d'animaux signent, moyennant finances, la capitulation
du 30 mars 1814.L'un des signataires (le chat) est Marmont, l'autre (le renard) est
Talleyrand.Au fond, la butte Montmartre avec sesmoulinsà vent.
249. DÉCLARATION. Signé : Alexandre.
Paris, 31 mars 1814, trois
heures après-midi. Paris, Impr. royale, avril 1814. In fol. piano. —
B.N., Impr., Fol. Lb 44. 1230.
Le matindu 31 mars,jour de l'entrée des troupesalliéesà Paris, Alexandrefit annoncer au prince de Bénéventsa visite pour l'après-midi.
Talleyrandet ses amis, Dalberg, Louis, Pradt mirent au point un texte à proposer
auTsar.Avantdele signer,Alexandrefit ajouter une phrased'espoir : « pour le bonheur
de l'Europe,il faut que la France soit grande et forte. » L'affichefut apposéesur les
mursde Parisdans la nuit.
La Déclarationportait que les Alliésne traiteraient plus avec Napoléonet sa famille
et qu'ils garantiraient la constitution que la nation française se donnerait. Le Sénat
était invitéà formerun Gouvernementprovisoire.
Il restait à Talleyrand à persuader le Tsar, hésitant, en faveur de la restauration
desBourbons.
VI
LE
DE
LE
RESTAURATEUR
LA
RETOUR
LÉGITIMITÉ
DES
BOURBONS
« 1814 est écrit dans ma vie en gros caractères » dit un jour le prince de
Talleyrand.
Seule autorité de l'Empire restée à Paris contre l'ordre de l'Empereur, le Vicegrand-électeur convoqua le Sénat, en obtint la condamnation de Napoléon et la
nominationd'un gouvernement provisoire dont il eut la présidence.
Dans l'hôtel du prince de Bénévent, rue Saint-Florentin, logeait le Tsar, des chefs
alliés le plus influent mais le plus indécis. Talleyrand choisit d'invoquer les principes; il plaida en faveur des Bourbons la cause de la « légitimité ».
La convention d'armistice signée avant même le retour du Roi, ainsi que le
traité de Paris du 30 mai, furent l'oeuvre de Talleyrand que Louis XVIII nomma,
le 13 mai, son ministre des Affaires étrangères.
250. Aux HABITANTSDE PARIS. Paris, le 31 mars 1814. (S.l.n.d.) Fol.
piano. — B.N., Impr., Fol. Lb 44. 1290.
Appel aux Parisiens pour faire bon accueil aux têtes couronnées qui vont arriver
à Pariset pour crier : « Vive le Roi ! Vive LouisXVIII ! »
Éclairépar la missionde Vitrolles (cf. n° 242), Talleyrand connaissaitles réticences
d'Alexandreà confier la France aux Bourbons. L'appui de l'opinion publique était
un argument de poids qu'il n'hésita pas à susciter.
251. A LEURSMAJESTÉS l'Empereur
de Russie et le Roi de Prusse. Paris,
impr. de Marne (s. d.). Gr. Fol. piano. — B.N., Impr., Fol. Lb 45. 518.
Appel aux vainqueurs et aux libérateurs pour le retour de l'autorité légitime, le
frèrede Louis XVI.
70
TALLEYRAND
C'est au principede légitimitéque se réfèretoujoursTalleyrandpourjustifierson
rôle de restaurateurdes Bourbons.« La légitimitédes rois, ou, pour mieuxdire,des
estla sauvegardedesnations.C'estpour cela qu'elleest sacrée.»
gouvernements
Séance du vendredi Ier avril 1814 après252. SÉNAT CONSERVATEUR.
midi, présidée par S. A. S. le prince de Bénévent, vice-grandélecteur. Paris, impr. de P. Didot (s. d.). In-8°, 4 p. — B.N.,
Impr., 8° Le 49. 115.
Son titre de vice-grand-électeur
donnait à Talleyrand le droit de convoquer
le
Sénat. Suivant la déclarationdu 31 mars, le Sénat élut, dès le 1er avril,un
gouvernementprovisoirede cinq membresdont le princede Bénéventétait président,
et approuvaquelquesbasessommairesd'une Constitution.
253. LETTRE DE BENJAMINCONSTANTà Talleyrand. 3 avril 1814. —
Archives de Broglie.
Autographe.— BenjaminConstant,chefdes libéraux,use destermeslespluschaleureuxpour féliciterTalleyrand.Vousavez,dit-il, « à la foisbriséla tyrannieetjeté
lesbasesdeliberté.Sansl'un je n'auraispu vousrendregrâcesde l'autre. 1789et 1814
se tiennentnoblementdansvotrevie. Le plus beaude vostitressera toujoursceluide
Présidentdu Sénat».
254. « LAGER DER KOSACKEN in den Elyseischen Feldern. —
DES COSAQUES
dans les Champs-Elysées à Paris au mois
BIVOUACQ,
d'Avril 1814. » Gravure par G. Opiz, publiée à Heidelberg.
610x524 mm. — B.N., Est., collection Hennin n° 13575.
Vue prise de l'avenue de l'Elysée (maintenantavenue Gabriel), devant l'hôtel
Grimodde la Reynière(à l'emplacementde l'actuelleambassadedes États-Unis).
L'hôtelde Talleyrandfaisaitpendantà cetédificepar rapportà la place dela Concorde,
qu'onvoitsurla gaucheavecun deschevauxde Marly(l'autre estcachépar lestentes).
A l'arrière-plan,à gauche,le jardin des Tuileries; au centre, vers la droite,l'Hôtel
de Condé(actuelPalais-Bourbon),
dont la constructionn'était pas terminée(lefronton
ne serasculptéqu'en 1841,par Cortot); à droite,lesInvalides.Lescosaquescampaient
danslesjardins desChamps-Elysées.
La garderoyaleprussienneoccupait,elle,l'avenue
de l'Observatoire.
Le graveurGeorg-EmanuelOpiz (né à Prague en 1775,mort à Leipzigen 1841)
était venu, en 1814,à Paris accompagnerla duchessede Courlande.
255. RÉCIT DE CE QUI S'EST PASSÉA PARIS depuis le 28 mars jusqu'au
3 avril et pièces officielles. Rennes, 12 avril 1814. Rennes, CousinDanelle (s. d.). Gr. Fol. piano. — B.N., Impr., Fol. Lb 44. 1241.
« Des souverainsnés sur le trône au lieu de trouverdu plaisir commeBonaparte
à Vienne,à Berlin,à Moscouà logerdansdesmaisonsimpérialesou royalesdemandent
des maisonsparticulières.
L'Empereurde Russielogechezle princede Bénévent.»
LE RESTAURATEURDE LA LEGITIMITE
71
Photo
TALLEYRAND, rue Saint-Florentin.
256. L'ESCALIERDE L'HOTEL
—
B.N., Est., Va.
1965.
Jean Fage,
L'Hôtel de la rue Saint-Florentin,où logeaientle Tsar et sa suite, fut, en fait, le
siègedu gouvernementpendant les journées de mars 1814.
de l'Empereur
257. GOUVERNEMENTPROVISOIRE. Acte d'abdication
Napoléon. Fait au Palais de Fontainebleau le 11 avril 1814. Signé :
Napoléon. Pour copie conforme, le secrétaire général du Gouvernement provisoire, signé : Dupont de Nemours. Chartres, Durand
et Labalte. In fol. piano. — B.N., Impr., Fol. Lb 44. 1295.
Lestractationsentre Alexandre,les commissairesde Napoléon et le Gouvernement
provisoirese firent au domicilede Talleyrand.
Par une déclaration du 11 avril, le Gouvernementprovisoireadhère au traité dit
de Fontainebleau.
PROVISOIRE.Gravure anonyme coloriée. 206 x
258. LE GOUVERNEMENT
292 mm. — B.N., Est., Qbi. — Pl. VIII.
Image satirique représentant les plus importants personnagesde l'Ordre de la girouette(ils en portent une ou plusieurssur leur chapeau) assisaux côtésde Talleyrand
qui, commeeux, a une tenue bicolore: une partie tient pour l'Empire, l'autre pour les
Bourbons.Ce sont, à droite du prince de Bénévent,Beurnonvilleet Montesquiouet,
à sa gauche,Dupont de Nemourset Jaucourt. A l'exception de Beurnonville,chacun
d'eux tient, à sa main ou devantlui, un papier portant une mention écrite.Celui que
Talleyrandachèved'écrire est l'annonce du décret de déchéancede Napoléon.
Estampedéposéeà la Bibliothèquenationale, le 27 avril 1815.
259. ACTESDU GOUVERNEMENTPROVISOIRE.Adresse à l'armée. Signé :
le prince de Bénévent. Paris, le 13 avril 1814. Paris, impr. d'Aubry.
In-40, 4 p. — B.N., Impr., 4° Lb 45. 458.
Extraitdu Moniteurdu 14 avril 1814:
« Vousn'êtes plus les soldats de Napoléon...Un hommequi n'est même pas Français.»
260. « A GRAND MANOEUVRE! or the ROGUES march to the Island
of Elba » gravure coloriée, par George Cruikshant, publiée chez
mm. — B.N., Est., Tf. 457,
Tegg, le 13 avril 1814. 217x836
tome 3.
N° 297 de Grand-Carteret et 410 de Broadley.
« Marche des coquinssur l'île d'Elbe » : au milieu des malédictionsuniverselles,
Napoléon,en piteusetenue, lesmainsliéesderrièrele dos,pleure sur sa propre disgrâce.
72
TALLEYRAND
Desenfantstirent avec effortune cordepasséeautour de son cou, afin de l'amener
jusqu'au bateau dans lequel le Diable l'attend. Talleyrand les poussepar derrière
avec « le balai desAlliés», tandisque le petit roi de Rome,dans la pochede sonpère,
crie : « Attention,Papa,j'ai une grandemanoeuvredans votrepoche.»
261. « THE AFFECTIONATEFAREWELL or Kick for kick. » Gravure
coloriée, par Rowlandson, publiée chez Ackermann, le 17 avril
1814. — B.N., Est., Tf. 457, tome 3.
« L'Adieuaffectueuxou un prêté pour un rendu. » Caricaturen° 301 de GrandCarteretet 3 de Broadley.
TalleyrandpousseNapoléonà coupsde pied de canneversla potencede l'îled'Elbe,
en lui disant : « Va-t'en Coquin(en françaissur l'image).Je vais briser ta couronne,
misérablevagabond. » A l'arrïère-plan,tous les éclopésdes guerres napoléoniennes
arrivent à la rescousseen criant : « Désossez-le
! » « Quoi ! le laissers'échappersans
une égratignure! », etc. —
Cette image peut être considéréecommela réplique d'une caricature de Gillray,
publiéechez Humphreyle 18septembre1806,Newsfrom Calabria,où l'on voitNapoléon chassantet battant Talleyrandporteur de mauvaisesnouvelles.
262. « MGR. LE PRINCEDE BÉNÉVENT. » Gravure de Frédéric Lignon
d'après Lignon, dans un ovale. 148 X 120 mm. — B.N., Est., N2.
Charles-Mauriceen buste, de profilà droite.
PI. de la quatrième série d'une suite de portraitsgravéspar Lignon (1799-1872),
vers 1814.
Malgré des différencesdans le costume,ce portrait ressemblebeaucoupau buste
de Talleyrandpar Bosio.Il paraît certain, en tous cas, que cette gravurea servide
modèleà plusieurscaricaturesde 1814-1815.
263. « ENTRÉE DE MONSIEURComte d'Artois à Paris le 12 Avril 1814
par la porte Saint-Denis. » Gravure populaire coloriée, chez la
Veuve Chéreau. 270 X 203 mm. — B.N. , Est, collection Hennin,
n° 13557.
Sur la même feuille,un dessinà la plume, de style naïf, représentantl'arrivéede
Monsieur place Vendôme.
Lé 14avril, la présidencedu Gouvernementprovisoirefut déféréeau comted'Artois.
264. DISCOURSDE M. LE PRINCEDE BÉNÉVENTau Roi en lui présentant
le Sénat à Saint-Ouen le 2 mai 1814. Paris, impr. de P. Gueffier.
In-8°, 3 p. — B.N., Impr., 8° Lb 45. 98.
Danssonadresseau Roi, Talleyrandmentionnele projetde Charteconstitutionnelle
qui avaitété adoptépar lessénateursdansla séancedu 6 avril.
LE RESTAURATEUR DE LA LÉGITIMITÉ
73
2 mai 1814. Paris, impr.
265. DÉCLARATION DU Roi. Saint-Ouen,
de Poulet (s. d.) In-40, 2 p. — B.N., Impr., 4° Lb 45. 99 A.
Le Roi énonce les principes d'une future Constitution qui sera soumise au Sénat
et au Corps législatif,mais n'accepte pas le projet proposé par le Sénat.
des
266. « VUE DE LA BARRIÈRE SAINT-DENIS et de la présentation
clefs de Paris à sa Majesté Louis XVIII, le 3 mai 1814. » Estampe
—
chez
mai
mm.
Basset,
1814.
B.N., Est.,
255x412
populaire,
Qbi.
Le 3 mai, Louis XVIII fit une brillante entrée à Paris.
Le 13 mai, Talleyrand fut nommé ministre des Affaires étrangères.
267. ATLAS ADMINISTRATIF DE L'EMPIRE FRANÇAIS rédigé
par ordre
de S. E. M. le duc de Feltre, ministre de la guerre, au dépôt général
de la guerre 1812. (Paris) Dépôt général de la guerre, 1812. Gr. in
— B.N.,
mm. 59 cartes avec limites en couleurs.
fol., 865x675
Cartes et plans, Rés. Ge. CC 1479.
Reliureveau marbré, avec, au dos, les armes de l'Empire et, aux plats, les armes du
duc de Feltre. — Fol. I. L'Empire français avant et après le 18 brumaire avec les États
européens,carte nouvellement dessinée,revue... par M. Hérisson. Paris, Desray.
L'Empire français est représenté en deux couleurs. Le jaune indique l'étendue de la
Franceavant le 18 brumaire et le rouge, les annexions faites depuis lors.
268. TRAITÉ DE PAIX entre le Roi et les puissances
alliées. Paris,
30 mai 1814. — A.E., Traités.
a) Instrument entre la France et l'Autriche signé par le prince de Bénévent, d'une
part, le prince de Metternich et le comte de Stadion, d'autre part.
b) Ratification signée par l'Empereur François Ier et le prince de Metternich.
31 mai 1814.
c) Instrument entre la France et la Russie signé par le prince de Bénévent, d'une
part, le comte de Rummowsky et le comte de Nesselrode, d'autre part.
d) Ratification signée par Alexandre Ier et le comte de Nesselrode. 31 mai 1814.
e) Instrument entre la France et la Prusse signé par le prince de Bénévent, d'une
part, le baron de Hardenberg et le baron de Humboldt, d'autre part.
f) Ratification signée par Frédéric-Guillaume III de Prusse et Hardenberg.
31 mai 1814.
g) Instrument entre la France et l'Angleterre signé par le prince de Bénévent,
d'une part, le vicomte Castlereagh, le comte d'Aberdeen, le vicomte de Cathcart
et Stewart, d'autre part.
h) Ratification signée par le prince Régent et Castlereagh.
74
TALLEYRAND
Avantle retour du Roi à Paris, une conventionpréliminaireavait été signée,le
des puissancesalliées.Ellepourvoyait
23 avril, par Talleyrandet les plénipotentiaires
au plusurgent : la libérationdu territoire,la redditiondésgarnisonsfrançaisesau-delà
du Rhin, le retourdesprisonniers,la fin desréquisitions.
Restaità négocierle traitédéfinitifqui fut signéle 30 mai.L'article2 fixaitleslimites
dela Francetellesqu'ellesexistaientà l'époquedu Ierjanvier1792.L'article3 concédait
à la Franceune augmentationde territoire,au-delàde ces limites,qui lui apportait
636000âmesde plusqu'en 1792.L'article32 remettaitau Congrèsde Viennelesoin
de complèterles dispositions
du traité.
Talleyrandeut à connaître,sans apposersa signature,les articlesséparéset secrets
qui laissaient« aux puissancesalliéesentreelles» le soinde réglerà Vienneladistribution desterritoiresrendusvacantsen Europe.
Lesalliéssecondaires(Suède,Portugal,Espagne)signèrentdestraitésparticuliers.
269. « L'ARRIVÉE. Un Anglais attaqué du spleen vient se faire traiter
en France. » Gravure coloriée, par Godissard de Cari, chez Martinet, 1814. 169x216 mm. — B.N., Est., Tf.
Ce n'est pas par un médecin,mais par un aubergisteque l'Anglais,très maigre,
vient se faire « traiter ».
De même que le traité d'Amiens,celui du 30 mai 1814fut suivid'une véritable
invasionpacifique.En 1814-1815,
commeen 1802-1803,
un grand nombred'Anglais
franchirentla Mancheet vinrent se distraireen France (voirle JournaldeParisdu
28 juin 1814).L'affluxdesinsulaireseut encorepour résultatla publicationdenombreusesestampessatiriques.Mais tandis qu'en 1803,lescaricaturescontrelesAnglais
avaientun caractèrepolitique,cellesqui parurent sousla Restaurationridiculisèrent
surtoutles moeursde nos voisinsd'outre-Manche.Sur Godissardde Cariou Cary,voir
le cataloguede la collectionde Vince,t. IV, n° 7689.
270. « LE DÉPART. » Guéri du spleen par la cuisine française, l'Anglais
retourne à Londres en embonpoint. Gravure coloriée, par Godissard de Cari, chez Martinet, 1814. 168x216 mm. — B.N., Est.,
Tf.
Pendant et suite de l'estampeprécédente: l'Anglaisa tellementmangéqu'ildoit
porter sonventresur unebrouette.
Estampedéposéeà la Bibliothèquenationale,le 21 octobre1814.
de cent-cinquante-quatre
271. LISTE NOMINATIVE
pairs que Sa Majesté
nomme à vie pour composer la Chambre des Pairs de France.
Signé : Louis. Château des Tuileries, 4 juin 1814. Paris, impr.
de Poulet (s. d.). In-4°, 2 p. — B.N., Impr., 4° Lb 46. 458.
Extraitdu Moniteurdu 8 juin 1814.— Le prince de Bénéventest nomméa vie
pair de France.
LE RESTAURATEURDE LA LEGITIMITE
75
Peu de tempsaprès, le Roi accordaità l'ancien évêque d'Autun le titre de prince
de Talleyrandqui remplaça définitivementceluide prince de Bénévent.
en 1814. Médaille en bronze par Domard. Diam.
272. TALLEYRAND
180 mm. — Collection du château de Rochecotte.
Enarcde cercle,l'inscription: « ClesMce Talleyrand-Périgord,PrincedeBénévent»
LE
CONGRÈS
DE
VIENNE
L'Europe, soumise depuis vingt ans aux secousses de la Révolution française,
modeléepar la main de Napoléon, cherchait, au Congrès de Vienne, un nouvel
équilibre. Les quatre alliés, Autriche, Prusse, Russie, Angleterre entendaient
bien se réserver le privilège d'y pourvoir. La France, proclama Talleyrand, ne
demanderien que la sauvegarde des principes au nom desquels a été combattu et
battu l'Empereur. Position forte, en face de partenaires chez qui le partage des
dépouillessuscitait avidités et jalousies. La politique française réussit à briser
le cerclede fer des Alliés et touchait au succès quand le retour de Napoléon en
France remit tout en question. Talleyrand s'affirma, d'emblée, comme le soutien
le plus décidé de la coalition reformée contre l'Empereur.
Pendant les huit mois que dura le Congrès, la Cour de Vienne offrit à l'aristocratieeuropéenneune suite ininterrompue de spectacles,fêtes, bals, cérémonies qui
ouvrirentun champ d'activité à la diplomatie de salon et aux intrigues féminines.
La jeune comtessede Périgord, que Talleyrand, laissant sa femme à Paris, avait
amenéeà Vienney connut succès et amours.
LES
PARTENAIRES
273- LE CONGRÈSDE VIENNE. Sépia de Jean-Baptiste
Isabey pour la
mm. — Collection de
gravure de J. Godefroy, 1815. 615x835
— Pl. XII.
S. M. la Reine d'Angleterre.
Isabey,qui était connude la Cour de Vienne,fut conviépar Talleyrandà accompagner la délégation française pour faire un tableau d'ensemble des participants au
Congrès.Chacun des personnagesposa séparément.
Isabey,qui avait sonatelierdansla Léopoldstadt,obtint à Vienneun grand succès.
76
TALLEYRAND
274. « CONGRÈSDE VIENNE. » Gravure de Jean Godefroy d'après
J.-B. Isabey, 1819. 660x880 mm. — B.N., Est., 6 réserve.
Lesdéléguéssontréunisdansla salledesséancesdu palaisde la Ballhausplatz.
Une
lithographied'Isabey,n° 2... A, servantde « clé » à cette gravure,permetd'identifier
les personnages.Au mur, le portrait de FrançoisII dansle costumequ'il portaitlorsqu'il fut couronnéempereurd'Allemagne.A droite,le bustede Kaunitz,et à gauche,
dans une piècedont la porte est grande ouverte,le portrait de l'impératriceMarieThérèse.En médaillonsdans la margesupérieure,autour du symbolede la Justice,
lesportraitsdessouverainsdont les déléguésétaientau Congrès: GeorgeIII d'Angleterre, FrançoisII d'Allemagne(FrançoisIer d'Autriche),FerdinandVII d'Espagne,
Louis XVIII, Jean VI régent de Portugal, Frédéric-GuillaumeIII de Prusse,
AlexandreIer de Russieet CharlesXIII de Suède; dansla marge du bas,lesarmes
des pays de cessouverainset dansles margeslatérales,cellesdes délégués(cellesde
Talleyrandse trouvent,à droite,entre cellesde Wellingtonet cellesdeLordStewart).
Aux quatre angles,des imagessymboliques(Vérité, Prudence,Sagesseet Science),
dont les dessinspréparatoiresse trouventau Cabinetdes Dessinsdu Louvre,dansle
mêmealbum que le n° 276.
Une souscriptionavaitété lancéedèsjanvier 1815pour cette gravure,dontl'achèvementavaitété prévupour la finde 1816.
275. CATALOGUEDE TABLEAUXde premier ordre, la plupart de maîtres
hollandais et flamands par Henry, commissaire-expert des Musées
royaux, à Paris les 7 et 8 juillet 1817. — B.N., Est., Yd. 1 a.
Il s'agit de là ventedestableauxde Talleyrand(n° 9186du Répertoire
desCatalogues
de Vente,par Fritz Lugt, La Haye, 1938).Cettevente n'eut pas lieu et pourtant,ce
catalogueestannoté: il s'agit desprix d'estimation(Voirle n° 466).
Souslen° 38,on remarquela PaixdeMunsterpeinturesur cuivrepar GérardTerburg
(ouTerborch).Ce tableause trouvaitau murdu bureaude Talleyrandlorsquecelui-ci,
peu de temps avant son départ pour le Congrèsde Vienne,reçut la visited'Isabey.
L'artiste,désoléde la chute de Napoléon,ne savait plus trop que faire.Talleyrand,
lui montrantle tableaude la PaixdeMunster,l'engageaà peindrede cettefaçontous
les membresdu Congrès.Ce tableau fut acquispar Buchanan,puis par le ducde
Wellington.
276. ISABEY. ÉTUDES pour les costumes de Metternich et de Lord
Stewart en vue du dessin du Congrès de Vienne. Six dessins sur
deux pages d'album, chaque dessin (en moyenne) 147 x 90 mm. —
Louvre, Cabinet des Dessins, album Roll (R.F. 1662 à 1664 et
R.F, 3674 à 3676).
277. MÉDAILLE CREUSEfermant à vis avec six portraits coloriés et six
dessins sur le Congrès de Vienne. Signé : L. Heuberger, 1814.
Argent. Diamètre 53 mm. — Vienne, Bundessammlung von
Medaillen, Munzen und Geldzeichen, Inv. 11916/1914 B.
LE RESTAURATEURDE LA LÉGITIMITÉ
77
de J. G. Mansfeld
278. LES TROIS MONARQUFSA CHEVAL. Aquarelle
mm. — Vienne, Graphische
et J. A. Klein, 1816. 566x476
Sammlung Albertina.
Alexandre1er,empereur de Russie; François Ier, empereur d'Autriche; FrédéricGuillaumeIII, roi de Prusse.
au pont Tabor.
279. L'EMPEREUR FRANÇOIS salue les Monarques
—
N.
de
février
mm.
de
X
datée
Hoechle,
1833.
259
345
J.
Aquarelle
Vienne, Graphische Sammlung Albertina.
L'EmpereurFrançois Ier d'Autricheva à la rencontred'AlexandreIer, empereur
Roi de Prusse,qui arrivèrenttousdeuxà Vienne
de Russie,et de Frédéric-Guillaume,
le 25 septembre1814.Le Tsar, accompagnéde la Tsarine Elisabethet de leurs trois
enfants,était à la tête d'une délégationde 63 membres.La délégationde Prussecomptait 56 membres.
280. LESTROISALLIÉS: François Ier d'Autriche, Alexandre Ier de Russie,
III de Prusse. Médaille laiton argenté de
Frédéric-Guillaume
L. Heuberger. 1813. Repoussé. Diamètre
79 mm. — Vienne,
von Medaillen,
Kunsthistorisches
Muséum,
Bundessammlung
Munzen und Geldzeichen,
Inv. 144. 153.
281. L'EMPEREUR FRANÇOISIer. Peinture sur toile par Joseph Kreutzinger. 81x65 cm. — Gratz, Neue Galerie am Landesmuseum
Joanneum, Inv. I/657.
Peinten 1815.
L'Empereursuivait avec attention le cours du Congrès,informépar les soinsde
Metternichet par les rapportsde policetrès précisde Hager.
282. FRANÇOIS Ier, empereur
laiton émaillé
d'Autriche.
Médaille
de L. Heuberger.
Diamètre
55 mm. — Vienne,
Repoussé.
von Medaillen,
Kunsthistorisches
Muséum,
Bundesammlung
Munzen und Geldzeichen, Inv. 145. 919.
283. ALEXANDREIer, empereur de Russie. Médaille laiton argenté
de Ludwig Heuberger. Repoussé. Diamètre 54 mm. — Vienne,
Kunsthistorisches
von Medaillen,
Muséum,
Bundesammlung
Munzen und Geldzeichen, Inv. 340. 820.
Aprèsla chute de Napoléon,la Russiedevenaitsur le continentla puissancela plus
redoutable.AlexandreIer cachait mal sesambitionssousdes théoriescontradictoires
et versatiles.Talleyrand se complaisaità condamnersa politique au nom même des
principesdont avait été parée la lutte contre Napoléon.
78
TALLEYRAND
284. LE TSAR ALEXANDREIer ET LA TSARINE,miniature
Musée du Louvre, Cabinet des Dessins.
par Isabey. —
285. FRÉDÉRIC-GUILLAUMEIII, roi de Prusse. Médaille laiton argenté
— Vienne,
Diamètre
mm.
de L. Heuberger.
55
Repoussé.
von Medaillen,
Kunsthistorisches
Muséum,
Bundesammlung
Munzen und Geldzeichen, Inv. 140. 801.
Quelle que fut l'applicationdes ministresHardenberget Humboldtà défendre
les intérêtsde la Prusse,la politique de Frédéric-GuillaumeIII était dépendante
de celledu Tsar AlexandreIer.
miniature ovale
286. FRÉDÉRIC-GUILLAUMEDE PRUSSE. Aquarelle
par Isabey, 1815. — Musée du Louvre, Cabinet des Dessins.
287. PRINCE DE METTERNICH.Portrait, par Thomas
—
cm.
Vienne, Bundeskanzleramt.
130,2x96,3
Lawrence. Toile,
Répliquecontemporainedu tableau original,commencéen 1814,qui appartient
à la Reine d'Angleterreet setrouveau châteaude Windsor.
Le choixde Viennecommesiègedu Congrèsdonnait à Metternichla présidence
desassembléeset une placequi eût pu être prépondérante.Son attitude, cependant,
légèreet inconstante,indisposasespartenaires.
Desintrigueset rivalitésamoureusesl'opposèrentau Tsar. Talleyrandlui reproche
de passerla majeurepartie deson tempsdanslesfêteset lesbals.
288. METTERNICH.Médaille laiton argenté de L. Heuberger. Repoussé.
Kunsthistorisches
Diamètre
Museum,
55 mm. — Vienne,
Munzen
und Geldzeichen,
von Medaillen,
Bundessamlung
Inv. 1130/1914/B.
289. TALLEYRAND.Médaille laiton doré de L. Heuberger. Repoussé.
Museum,
Kunsthistorisches
Diamètre
56 mm. — Vienne,
von Medaillen, Munzen und Geldzeichen,
Bundessammlung
Inv. 144. 180.
Talleyrandarriva à Vienne le 23 septembre1814.La délégationfrançaiseavait
Elle comptaitune quinzainedemembres
louéle palaisKaunitzdansla Johannesgasse.
dontle princeDalberg,le comtede la Tourdu Pin, Alexisde Noailles,La Besnardière,
Eugènede Beauharnais,etc.
LE RESTAURATEURDE LA LÉGITIMITÉ
79
La femmed'Edmondde Périgord,la future duchessede Dino, accompagnaitson
oncleet participa à cette « diplomatiemondaine» dont l'importancene fut pasnégligeablependantle Congrès.
290. ALEXIS DE NOAILLES, avec sa tante, la marquise — de Montagu.
Au duc de
Gouache et sépia par Gudin. 355 x 283 mm.
Noailles.
Au dos, de la main du vicomtede Noailles(1856-1926): « A La Haye, en 1842,
Gudinfit cette sépiapour mon père, le comteAlfredde Noailles.» Anne-Paule-Dominiquede Noailles,marquisede Montagu,était l'une des cinq fillesde Jean-Paul,duc
et de sa femme,née d'Aguessau.
deNoailles(1739-1824)
Le ComteAlexisde Noaillesfit partie, en qualitéde plénipotentiaire,de la délégation
françaiseau Congrèsde Vienne.
291. CASTLEREAGH.Médaille laiton doré de L. Heuberger. Repoussé.
Diamètre 55 mm. — Vienne, Kunsthistorisches
Museum,
und Geldzeichen,
von Medaillen,
Munzen
Bundessammlung
Inv. 144. 153.
Lord Castlereaghreprésentaità Viennele seul paysqui ne se fut jamais compromis
avecNapoléon.Assuréede sa prépondérancemaritime, satisfaitede voir la France
évacuerla Belgiqueet la rive gauche du Rhin, l'Angleterren'avait pas de vues très
précisessur les questions européennes.L'opinion publique anglaise,exprimée au
Parlement,amenasouventCastlereaghà soutenirla politiquede « légitimité» et de
« respectdu droit public » que défendaitTalleyrand.
292. WELLINGTON.Médaille laiton argenté de L. Heuberger. Repoussé.
Diamètre
Kunsthistorisches
Museum,
55 mm. — Vienne,
Munzen
und Geldzeichen,
von Medaillen,
Bundessammlung
Inv. 1212/1914/B.
WellingtonremplaçaCastlereaghau Congrèsde Vienneà partir du 14 février1815.
293. HARDENBERG.Médaille laiton doré de L. Heuberger. Repoussé.
Diamètre
Kunsthistorisches
Museum,
55 mm. — Vienne,
Munzen
und Geldzeichen,
von Medaillen,
Bundessammlung
Inv. 144. 159.
Plénipotentiairede la Prusseau Congrèsde Vienne, le prince de Hardenbergfut
un desplusdurs partenairesde Talleyrand.Mécontentde la place donnéeà la France,
contresonavis,à la CommissiondesHuit, il réclamaitl'annexiondela Saxeau royaume
de Prussesuivantla promessedu Tsar.
La Prussedut se contenterd'annexer une petite partie de la Saxemais reçut des
à l'Ouest.
compensations
80
TALLEYRAND
DIPLOMATIE
POUR LE PRINCE DE TALLEYRAND,plénipotentiaire
294. INSTRUCTIONS
du Roi au Congrès de Vienne. Paris, 10 septembre 1814. — A. E.,
Mémoires et documents, France 672, fol. 16-48.
Minuteavec, en marge,lessubstitutionsfaites« par ordredu prince».
L'article32 du traité de Parisdu 30 mai 1814stipulaitque « dansle délaidedeux
moistouteslespuissances
qui ontété engagéesde part et d'autredansla présenteguerre
à Viennepourréglerdansun Congrèsgénérallesarranenverrontdesplénipotentiaires
du présenttraité ».
gementsqui doiventcompléterles dispositions
laissantl'intérimdu ministèredesAffaires
Talleyrandsefitnommerplénipotentiaire,
étrangèresà Jaucourt. Il rédigea lui-mêmeles fameusesInstructions,
remarquable
mémoirequi trace avecune granderigueur de penséeet précisionde vuesle plan
destravauxet desdécisionsque la Francedoit proposeret soutenirà Vienne.
A noter (fol.48) la substitutionde textedueà Talleyrand: « Le Roi, devantavoir
au Congrèsplusieursorganesde sa volontéqui doit être une, son intentionestqu'il
ne puisseêtre fait aucuneouverture,propositionou commissionqued'aprèsl'opinion
desonministredesAffairesétrangèresqui, lui-même,doitserendreà Vienneet qu'autant que celui-ciaura décidéque de tellesouvertures,propositionset commissions
doiventêtre faites.»
à Louis XVIII. Vienne, 4 octobre 1814.—
295. LETTREDETALLEYRAND
A. E., Mémoires et documents, France 678, fol. 17-26.
Ce récit fameuxnous révèleles attitudes,les effets,les formules,les réparties,les
décisive
silencesmême,touslesélémentsdel'autoritéde Talleyranden cetteconférence
du 30septembre.
Avantl'arrivéeà Viennedu plénipotentiaire
français,le 23septembre,desconférences
avaientréuni à la chancellerieles plénipotentiaires
des puissancesalliées,qui avaient
misau pointun protocolesurla procédure.Suivantlesarticlesséparésdu traitédeParis,
les quatre grandespuissances(Russie,Autriche,Prusse,Angleterre)décidaientde
».
« convenirentreellesseulessur la distributiondes paysdevenusdisponibles
Feignantde s'émouvoirdu retard misà l'ouverturedu Congrèsfixéau Ier octobre,
le 30septembre.
Talleyrandfutinvitéà assisterà uneconférencetenueà la Chancellerie
Il obtint de ses partenairesun étonnantrevirement: les décisionsantérieuresfurent
aux
réservées
annulées,les protocolesdétruits.Il ne fut plus questionde conférences
seulsvainqueursdé Napoléon.
durant
Louis XVIII et Talleyrandéchangèrentune abondante correspondance
le Congrèsde Vienne.Le ministèredes Affairesétrangèresconservesoixantelettres
autographesde Talleyrandet vingt-huitminutesautographesdelettresde LouisXVIII.
inéditédu princede Talleyrand
et duroi LouisXVIIIpendant
(Cf. Pallain. Correspondance
le Congrès
de Vienne.
Paris, 1881.)
LE RESTAURATEURDE LA LÉGITIMITÉ
81
DE TALLEYRANDà Mme de Staël. Vienne, 21 octobre
296. LETTRE—
Archives de Broglie.
[1814].
Autographe.— « C'est un grand bonheur que d'être Genevois,on a tout le temps
d'éclairerlesautressurleurspropresaffaires.Je voudraisbien que cesvertueuxmissionnairess'attachassentun peu à prouver à votre romanesquesouverainque les succès
de Bonaparten'étaient pas la seule choseà détesteren lui, que c'était ses principes
qui étaient horribleset qu'ils doivent être à jamais repoussésde l'Europe.Je ne sais
pasce que nousferonsici maisje vousprometsun langagenoble.»
Le « romanesquesouverain» n'est autre que le Tsar qui séduisaitles tenants des
idéeslibérales.Talleyrand aimait opposerles « principes » à une politique dont le
prétenduidéalismerecouvraitde solidesambitions.
297. DÉCLARATIONDES PLÉNIPOTENTIAIRESau Congrès de Vienne
avant l'ouverture du Congrès. Vienne, 30 octobre 1814.— Vienne,
Haus-, Hof - und Staatsarchiv Wiener Kongressakten, Kart. 1.
Ce protocolesignéle 30 octobrepar les représentantsdes Huit (Autriche,Espagne,
Prusse,France, Portugal,Angleterre,Suède et Russie) met définitivementau point
les questionsde procédurequi, depuis septembre,étaient débattuesentre les participantsau Congrès.
Le Ier novembremarque l'ouvertureofficielledu Congrès.
298. PROTOCOLESUR LE DÉPOT DES POUVOIRS des plénipotentiaires
du Congrès enregistrés à la chancellerie d'État d'Autriche. 4 novembre 1814 au 21 mai 1815. — Vienne, Haus-, Hof - und
Staatsarchiv, Kongressakten, Kart. 1, fol. 7-32.
Dansla séancede la conférencedes Huit, du 30 octobre 1814,une commissionde
vérificationdes pouvoirsfut créée et confiéeà trois membres (Russie, Angleterre
et Prusse).Du 4 novembre1814au 21 mai 1815, 108 dépôts furent enregistrésà la
chancellerie
d'État.
299. CONVENTIOND'ALLIANCE DÉFENSIVEéventuelle entre la France,
l'Angleterre et l'Autriche, signée à Vienne, le 3 janvier 1815. —
A. E., Traités.
a) Instrument entre la France et l'Angleterresigné par Lord Castlereaghet le
princede Talleyrand.Reliuremaroquinrougeaux armes du Roi.
b) Rectificationpar le princeRégentau Palaisde CarltonHousele 24janvier 1815.
Parcheminreliéen veloursrouge brodéor aux armes d'Angleterreavecsceau pendant
dansboîted'argent.
Usanttoujoursde « langagenoble », au seul nom de la légitimitéet du retour aux
principes du droit public,Talleyrands'opposaitaux projetsde la Russieet de la Prusse
mutuellementd'accord pour annexer à l'une la Pologne,à l'autre la Saxe. Devant
l'obstinationd'AlexandreIer, Talleyrandcherchaet trouvadesappuisdansla méfiance
82
TALLEYRAND
de l'Autricheet de l'Angleterre.La Francealla mêmejusqu'àfeindrede prendrequelquesmesuresmilitaires.
Lestractationsaboutirentà la conclusionde la Conventiondu 3 janvier« quine
pourra être communiquée
par aucunedes parties contractantessansle consentement
explicitedetous».
A sonarrivéeauxTuileriesen mars 1815,Napoléonprit connaissance
du document
et en donnacommunication
au TsarAlexandre.
à Louis XVIII. Vienne, 4 janvier 1815.—
300. LETTREDETALLEYRAND
A. E., Mémoires et documents, France 678, fol. 164-169.
La signaturede la Conventiond'alliancedéfensiveavec l'Angleterreet l'Autriche
amèneTalleyrandà célébrerson propretriomphe: « Maintenant,Sire,la coalition
est dissouteet elle l'est pour toujours.La Francen'est plus isoléeen Europe...elle
marchede concertavecdeuxdesplusgrandespuissances.»
De ce succèsle Ministrerend grâces,aprèsla Providence,à quatrecauses: sesnotes
à Metternichet Castlereagh,l'ouverturehabilementfaite auprèsdu Ministreanglais,
le désintéressement
affirmédela France,lesprétentionsde la Russieet dela Prusse.
301. LETTREDE LOUISXVIII à Talleyrand. Paris, 18 février 1815. — A.
E., Mémoires et documents, France 679, fol. 89.
Le Roi exprimesa satisfaction.Le Roi de Saxeconserveraune grandepartiedeses
États : « Je regardecommeun miraclequ'étant aussipeu fondésque nousl'avons
ni
été, nous ayonspu lui sauverce qui lui en reste.» La Prussen'a ni Luxembourg,
Mayence: « Ce voisinageeût étéfâcheuxpour le reposfuturde la France.»
« Laissonsdoncl'épéedansle fourreau.»
CependantLouisXVIIIréitèresondésirdevoirMuratquitterle royaumedeNaples,
302. FRÉDÉRIC AUGUSTE, roi de Saxe. Médaille laiton argenté de
F. Detler. Repoussé. Diamètre 55 mm. — Vienne, Kunsthistorisches Muséum, Bundessamlung
von Medaillen, Munzen
und Geldzeichen, Inv. 784/1914/B.
Leroide Saxe,qui s'étaitmontréunfidèlealliéde Napoléon,étaitdepuisoctobre1813
prisonnierà Berlin.Il obtintde se fixerà Presbourgoù il reçut, en mars 1815,une
délégationcomposéede Talleyrand,Wellingtonet Metternichchargéede l'amener
à sacrifier,pour sauverson trône, une partie de son royaume.Un traité en fixales
limitesle 19 mai 1815.
assemblées au Congrès de Vienne
303. DÉCLARATIONDES PUISSANCES
contre Napoléon à la nouvelle de son départ de l'île d'Elbe. Vienne,
13 mars 1815. — Vienne, Haus-, Hof - und Staatsarchiv, Kongressakten Fasz. 3.
Le Ier mars 1815Napoléon,s'échappantde l'île d'Elbe, débarquaitdansle Sud
dela France.La nouvelleen parvenaitle 5 marsà Vienne;Talleyrandse flattéd'avoir
LE RESTAURATEURDE LA LÉGITIMITÉ
83
provoqué« la déclarationfoudroyantecontrel'usurpateur» qui, le 13mars, proclamait
Napoléon« horsdesrelationscivileset sociales,livréà la vindictepublique» et assurait
le Roi de Francede l'appui de l'Europe. Le texte est signépar les plénipotentiaires
deshuit puissancessignatairesdu traité de Paix, et pour la France, par Talleyrand,
DalbergjLa Tour du Pin et Alexisde Noailles.
—
mars
1.
n.
2
Vienne,
DÉCLARATION,
13
1815.
In-fol.,
(S.
d.)
p.
304.
B.N., Impr., Fol. Lb45. 784 A.
C'estTalleyrandlui-mêmequi, de Vienne,s'inquiéta de la diffusionen Francedu
textede la Déclaration.«J'en adresse,écrit-ilau Roi le 14mars, des exemplairesaux
préfetsde Strasbourg,Besançon,Lyon,Nancy, Metz et Chalons-sur-Marneavecinvitationde le faire imprimeret connaîtredansleurs départementsrespectifset aux préfetsvoisins.»
305. « M. TOUT A TOUS. » Gravure coloriée. 114x169 mm. — B.N.,
Est., Qbi.
Talleyrandest occupéà rédiger la déclarationdu 13 mars 1815: « Les puissances
déclarentqueNapoléons'estplacé horsdesrelationscivileset sociales», sousla dictéedu
Diable,qui, debout derrière son fauteuil, lui parle en utilisantun cornet acoustique.
Sousle trait carré : « Le Modèlede reconnaissanceau Congrèsde Vienne.»
Estampedéposéeà la Bibliothèquele 20 avril 1815.
306. LETTREDELOUISXVIII à Talleyrand. Ostende, le 26 mars 1815. —
Archives de Broglie.
Autographe.— LouisXVIII quitta Paris, devantl'avancede Napoléon,le 19 mars
à la nuit. D'Ostendeil justifie sa décisionauprès de Talleyrandet par lui auprès des
puissances
européennes: « On prétend que ma tête est nécessaireà la France. J'ai
dû pourvoirà sa sûreté. Buonapartea pour lui la forcearmée, mais les coeurssont à
moi.Lespuissancesne peuventdoncdoutercette annéedesvoeuxde la France.Voilà
le texte; je m'en rapporteà vouspour la glose.»
De Vienne,Talleyrand conseillaità Louis XVIII de quitter Ostende pour Liège,
moinssusceptiblede faire croireà un projet d'embarquementhors du continent; lui
suggéraitd'adresserune proclamationau peuple français; l'assurait de la résolution
despuissanceseuropéennes.
Cependant,de Paris, après avoir fait mettre le séquestresur ses biens, Napoléon
envoyaplusieursmessagesà Talleyrandpour tenter de le gagnerà sa cause.
307. « DÉPART DU ROI le 20 mars 1815. » Aquatinte publiée à Paris
chez Osterwald en 1815. 315x457 mm. — B.N., Est., QbI.
Sousle titre, commentairede quatre lignes : « D'après lesdiversrapportsparvenus
au Gouvernement
dans la journée il fut convaincude l'entière défectiondes troupes.
Ledépartdu Roifut en conséquencerésoluet il eut lieuversminuitun quart... »
TALLEYRAND
84
308. ACTES DU CONGRÈSDE VIENNE. Traité du Congrès de Vienne,
suivi de la copie des diverses conventions. Vienne, 9 juin 1815.—
A. E., Traités. — Pl. XIII.
Le règlement,qui mettaitfin au Congrès,fut signé,le 9 juin 1815à 10h du soir,
dansl'ordre alphabétiquedesnomsen languefrançaise
des
par les plénipotentiaires
paysparticipants.
Lesprincipalesquestionssur lesquellesavaientportéleseffortsde Talleyrandtrouvaientun règlementprochede sesvues.La Saxesauvegardaitson existenceindépendant (cf.n° 302)et le roi FerdinandIV remplaçaitMurat sur le trône desDeux
Siciles.Certes,le Tsar annexaitpresqueen totalitéla Pologne,maisl'alliancede l'Autriche,de l'Angleterreet de la Franceassuraitun appui contrela Russie.
Quant au succèsle plusmarquant,qui était de redonnerà la Francesonrangdans
le concerteuropéen,l'évasionde Napoléony portaitgravementatteinte.
FÊTES
ET CÉRÉMONIES
DE PÉRIGORD.Peinture sur toile, par Gros.
309. DOROTHÉE,COMTESSE
680x575 mm. — Au comte François de Castellane.
Dorothéeretrouvaità Viennesessoeurs,dontl'une,la duchessede Sagan,étaitla maîtressede Metternich,et touteune sociétéeuropéenneoù elleconnutsuccèsetamours.
310. BAL MASQUÉdans la salle des redoutes de la Hofburg à Vienne.
Dessin colorié de Joseph Schûtz. 300x430
mm. — Vienne,
Historisches Muséum der Stadt Wien.
Modèledela gravuredeJosephSchutz,publiéechezAltaria(CabinetdesEstampes,
Qd3).
Lesfêtes,bals,redoutes,chasses,concertssesuccédaientjour aprèsjour encemois
deVienne.
d'octobre1814(cf.A. deLa GardeChambonas.Souvenirs
duCongrès
1814-1815.
Paris,1901).Le premierbal masquédansla salledesredouteseut lieu le 2.
311. FÊTE MILITAIREau Prater, le 18 octobre 1814. Gouache sur papier
de B. Wigand. 1814. 214x340 mm. — Vienne, Historisches
Muséum der Stadt Wien, Inv. 24. 957.
Viennefêtaitle premieranniversaire
de la victoirede Leipzig.La délégation
française
s'abstintd'y participer.
312. CARROUSSELPOUR LES ALLIÉS au Manège d'hiver. Aquarelle.
1814. 270x410 mm. —Vienne, Historisches Muséum der Stadt
Wien, Inv. 23. 712.
Modèlede la gravurepar C. Beyer,publiéeà Vienne,chez Altaria (Cabinetdes
Estampes,Qd 3).
LE RESTAURATEURLE LA LÉGITIMITÉ
85
et de sépia, par
313. LE PRINCE DE LIGNE. Dessin rehaussé de lavis
—
1812.
mm.
Musée du Louvre,
X
139
157
Isabey. Prague, juillet
Cabinet des dessins (R.F. 3842).
CharlesJoseph,prince de Ligne,né à Bruxellesen 1735,entra au servicedel'Autriche
et se distinguapendant la Guerrede Sept ans.
Il mourut à l'âge de quatre-vingtsans, le 13 décembre 1814,durant le Congrèsde
Viennequi inspira à sa verve une phrase devenue historique : « Le Congrèsdanse
et ne marchepas. » Il disaitde son ami Isabey : « C'est le Congrèsfait peintre. »
EN TRAINEAUle 22 janvier 1815. Gouache de B. Wigand.
314. PROMENADE
Landes1815. 158x241 mm. — Vienne, Niederösterreichisches
museum, Inv. 3617.
La maisonArtaria, à Vienne, a publié une grande gravure d'après une peinture
de Fr. Phill.Reinholdmontrant l'arrivée des traîneaux à proximité de Schcenbrunn
(CollectionDe Ridder).
Le 22 janvier, la Cour proposa une promenadeen traîneau jusqu'à Schcenbrunn
où fut donné l'Opéra « Aschenbrodel». Cette gouache représentele départ de la
Hofburgpar la Josefsplatz.
315. VUEDELA PLACELOBKOWITZà Vienne. Aquarelle de J. Schuhfried.
circa 1825. 145x214 mm. — Vienne, Osterreichisches
Museum
fur angewandte Kunst.
316. INVITATIONA LA CÉRÉMONIEcommémorative
pour Louis XVI,
célébrée dans l'église Saint-Etienne à Vienne, 21 janvier 1815. —
Vienne, Osterreichisches Staatsarchiv, New Zev. Akten, K 20, 1815.
Talleyrandeut l'initiative de cette cérémonied'hommageà LouisXVI qui amena
dansla cathédralel'empereurFrançois,le Tsar, les rois de Prusse,de Bavière,etc. On
prétenditmêmequ'il participa à la rédactiondu sermon.
Dansla lettre au Roi, du mêmejour, il rend compte de la cérémoniequi devait,
dansle « souvenird'un grand malheur, offrirune grandeleçon ».
317. INTÉRIEURDE LA CATHÉDRALESaint-Etienne de Vienne. Aquarelle.
706 X 520 mm. — Vienne, Graphische Sammlung Albertina.
Pour la cérémoniecommémorativede la mort de Louis XVI, le 21 janvier 1815,
Talleyrandavait chargéIsabeyde l'ornementationde la basiliqueet du cénotaphe.
3!8. MISSA PRO DEFUNCTISde Sigismond von Neukomm.
1815. —
Nationalbibliothek.
Vienne, Musiksammlung der Osterreichischen
Le Salzbourgeois
S. Neukomm(1778-1858)vint à Viennecommepianiste de Talleyrand en 1814.Cette pièce, qu'il composapour la cérémoniecommémorativede la
86
TALLEYRAND
mort de Louis XVI, fut exécutéele 21 janvier 1815dans l'égliseSaint-Étienne,
sous
sa direction.
Talleyranddemanda au Roi, pour Neukommainsi que pour l'architecteMoreau
et pour Isabey,la décorationde la Légiond'honneur.
319. MESSEPOURLE REPOSDE L'AMEde Louis XVI à Vienne, le 21 janvier 1815. Gravure anonyme coloriée. 1815. 197x247 mm. —
Vienne, Historisches Muséum der Stadt Wien, Inv. 110. 508.
— B.N., Est.,
320. CARÊME. « Le pâtissier pittoresque », Paris, 1815.
Le 17, in-4°.
125 planchesgravéespar Normand d'après des dessinsde Carême- Ce sontdes
modèlesde piècesmontées,toutes à sujetsarchitecturaux.
On ne connaîtavec certitudeni la date de naissance(1782ou 1784)[nicellede
la mort (mars 1832ou janvier 1833)d'AntoninCarême,qui fit de l'hôtelde larue
Saint-Florentin« le sanctuairede la cuisinemoderne ». Talleyrandorganisa,grâce
». Carêmeavaitdébutéà seize
à lui, des « solemnitésgastronomiques
quasi-féeriques
ans chez le pâtissierBailly,rue de Vivienne,où il était plus spécialementchargéde
l'exécutiondes piècesmontées,« temples,arcs de triompheen nougat,sucre,crème
et biscuit », qui figurèrentsur la table du Premier Consul,sur cellesde Cambacérès
et de Talleyrand.Plus tard, Carêmedevint « chefdu servicede bouche» du Prince
furent
et le restadouzeans avecdes intermittences,au coursdesquellessesbonsoffices
mis à la dispositiond'illustresétrangers,ambassadeurset souverains,en particulier,
du Tsar en 1814.Talleyrandl'emmenaà Vienne,la mêmeannée.Carêmeet sesmarmitons contribuèrentau faste des réceptionsdu palais Kaunitz. Talleyrandaurait
déclaré à Louis XVIII en prenant congéde lui pour se rendre au Congrès: « Que
Votre Majestéveuillebien me croire,j'ai plus besoinde casseroles
que d'instructions
écrites. » Lucien Tendret affirmemême que Talleyrand « a souventdû sessuccès
aux savantescombinaisonsde Carême».
Le grand cuisinierfréquentaitle Cabinetdes Estampeset était ami de l'architecte
Fontaine,ce qui expliquele style de sespiècesmontées.
Voir les Élogesprononcésà l'Académiedes Gastronomes: Talleyrand,
par Simon
parJean Marie,
Arbellot,1939.AntoninCarême,
par EdmondChaix 1949et Cambacérès,
1951.
321. LE CONGRÈSvu PAR LESPORTUGAIS.Gravure coloriée. Paris, 1822.
184x303 mm. — A M. Charles Davost.
par le Congrèsde Vienne.
Estampedans le styledescaricaturesinspirées
Lesproposattribuésaux diverspersonnages— parmilesquelsle Pape,LouisXVIII,
Wellington,etc. — sont en portugais.
VII
REPLI
LE
MINISTÈRE
ET
ATTENTE
TALLEYRAND
A Paris, Fouché menait le jeu. Chef du pouvoir provisoire, il s'imposait
à Wellington et à Louis XVIII. Talleyrand, qui s'attardait à Vienne, serait-il,
cettefris, pris de court ? Le Roi, cependant, à qui il ne ménageait pas ses conseils
dans un long Mémoire, le nomma président du Conseil des ministres; Fouché
était ministre de la Police.
Ce gouvernement, sur qui retombait l'odieux de l'occupation étrangère, souleva l'hostilité, n'obtint aucun adoucissement aux exigences des Alliés. Refusant
à signer le traité de paix proposé, Talleyrand remit sa démission dès septembre
1815.
322. « THE BATTLEOF WATERLOO »... Gravure en couleurs de W. Heath
et R. Reeves publiée à Londres le 4 juin 1817. 364X542 mm. —
B.N., Est., collection Hennin, n° 13751.
Au centrede l'image, les cuirassiersfrançais de la brigade de Milhaudsont attaqués
de trois côtésà la fois par la brigade anglaise de Somerset.On remarque, au premier
plan, à gauche, un blessé que transportent un Anglais et un Écossais.Cette image
estdédiéeau LieutenantgénéralHenry William Paget,marquis(futurLord) d'Anglesey
et comte d'Uxbridge, qui commandait la brigade de Somersetet perdit sa jambe à
Waterloo.Elle fut, on le sait, enterrée dans un jardin de Waterloo, et, un an après,
on lui élevaun monument.
323. WELLINGTON, en uniforme de field-marshal,
peinture anonyme.
Paris, 1816. — Au duc de Wellington,
Stratfield Saye House,
Berkshire (Angleterre).
Ce tableau fut peint pour Lord Stuart de Rothesay, dont les héritiers le cédèrent
au duc de Wellington.— Voir Connaissance
desarts,n° de novembre 1964,p. 110.
88
TALLEYRAND
324. RAPPORT FAIT AU ROI pendant son voyage de Gand à Paris,
juin 1815. — A. E., Mémoires et documents, France 678, ff. 332-356.
Le 23juin, cinqjoursaprèsWaterloo,TalleyrandrejointLouisXVIII à Mons.
Commeil l'avaitfait pourle Conseilexécutifprovisoire(cf. n° go) et pourle Directoire (cf.n° 114),Talleyrandremitau Roiun longmémoiresurla situationdela France
qui, d'une part, résumeles travauxdu Congrès,et, d'autre part, suggèrelesmoyens
de remédieraux erreursdu gouvernement.
Lecompte-rendu
delamissiondeViennen'estqu'élogedela politiqueextérieure
dela
Restauration.Faussantquelquesdonnées,aggravantcertainesdifficultés,Talleyrand
brosse,pour l'histoire,un tableaude grandstylequi met en valeurla justessedesvues,
la sagessedes moyens,le succèsfinalde l'action menéedepuisl'armisticedu 23avril.
Cependant,le devoird'un ministredes Relationsextérieuresest, aussi,d'informer
le Roisur l'opinionqu'inspireà l'étrangerla politiqueintérieuredu pays.Parcebiais,
de
Talleyrandexprime des critiquessévèrespour les faiblessesdu gouvernement
LouisXVIII. « Silesabusdu pouvoirl'emportentsurlesavantagesqu'il peutprocurer,
on est conduità regarderla légitimitécommeune chimère.» A l'avenir,desgaranties
serontnécessairesquant à la libertéindividuelle,à la libertéde la presse,à l'indépendancejudiciaire,à la solidaritédansl'exercicedu pouvoir,à l'exclusion« d'autrespersonnesque lesresponsables
danslesconseilsdu Souverain».
en 1815 ». Gravure colo325. « GRANDE CROISADEDES IMPUISSANTS
riée. 215x360 mm. — B.N., Est., QbI.
Escortésde cosaquesqu'on aperçoità l'arrière-plan,les Alliésse dirigentà cheval
verslesoleildeFrance.Ilschevauchentà deuxsurlemêmecheval,leTsaret l'empereur
d'Autricheen tête,suivisde Wellingtonetdu roide Prusse,puis duducet deladuchesse
d'Angoulême,et enfinLouisXVIII, qui s'accrochecommeil peut au cosaquedontil
partagela monture.
Estampedéposéeà la Bibliothèquenationalele 28 avril 1815.
326. LE ROI AUX FRANÇAIS.Donné à Cambrai le vingt-huitième jour
du mois de juin de l'an de grâce 1815 et de notre règne le vingt
et unième. Signé : Louis et plus bas par le Roi, le ministre secrétaire d'État des Affaires étrangères. Signé : le prince de Talleyrand. (Paris) impr. de Le Normant (s.d.). In-8°, 4 p. — B.N.,
Impr., 8° Lb48. 2742.
TalleyrandavaitrejointLouisXVIII à Cambrai.Il rédigeaet contresigna
laproclamationqui devaitrassurerles espritspar un certainaveu des erreurscommises,
par
les garantiesajoutéesà la Charteet par la promessedé pardonaux Françaiségarés.
327. EXTRAITDU MONITEURdu lundi 10 juillet [1815]. (Paris), impr.
de Chaignieau (s.d.). In-4°, 4 p. — B.N., Impr., 4° Lb 48. 2719.
Le lendemaindu retourdu Roià Paris,uneordonnanceroyaleconstituaitle ministère : le princede Talleyrandétait nomméprésidentdu Conseildesministreset secré-
REPLI ET ATTENTE
89
taired'État desAffairesétrangères.Fouché,qui avait traité avec Wellington,en tant
que présidentde la Commissiondu Gouvernement,et avait su le persuaderde son
influence,fut nomméà la Police.
L'ordonnanceprécisaitque le Conseildes ministresétait réservéaux « seulsministres
ayantdépartement» ; ilétaitcrééun Conseilprivé.Cecirépondaitau désirde Talleyrand
d'affaiblirl'influencedu comted'Artoiset de sesfils.
Maisdansun pays où se déchaînaientles passionspolitiques,Talleyrandse heurtait
à de trèsviveshostilités.
328. RAPPORT AU ROI sur la situation de la France et sur les relations
avec les armées étrangères fait dans le Conseil des ministres, le
15 août 1815, par le duc d'Otrante ; deuxième rapport fait au Roi,
le 25 août 1815, et troisième rapport du duc d'Otrante, suivi du
Discours de démission des derniers ministres, le prince de Talleyrand portant la parole. Paris, 1815. In-8°, 75 p. — B.N., Impr.,
8° Lb 48. 2809.
Lesrapportsdu ministredela Policefaisaientun tableaufortsombredel'état d'esprit
du paysexaspérépar les exigencesdes arméesétrangères.Ces rapports, confidentiels,
furentpubliéset Talleyrandy trouva prétextepour exclureFouchédu Cabinet. Six
joursaprès,il devaitlui-mêmecéderla place à un autre gouvernementprésidépar le
ducde Richelieu.
329. NOTE DE DALBERG à La Besnardière [20 septembre 1815]. —
A. E., Mémoires et documents, France 672, fol. 141.
Vis-à-visdes Alliés,LouisXVIII et son ministrese trouvaienten positionbien plus
difficilequ'à la PremièreRestauration.Talleyrandn'était guère écoutéquand il prétendaitque seulNapoléonavaitété vaincu,non la France. Lesexigencesdes Prussiens,
la froideurd'Alexandre depuis le Congrèsde Vienne, la ténacité de Wellingtonà
obtenirla restitutionde touslesobjetsd'art neselaissaientpasentamer.Le 20septembre,
lesAlliésadressaientau Roiun projetdetraité dontlesconditionsétaientdures.Dalberg,
collaborateurde Talleyrand,laissa, à ce sujet, à La Besnardière,fonctionnaireaux
Affairesétrangères,une courtenote significative: « Voiciles propositionsdes Alliés.
LeRoidoitlesentendrecesoir à neufheures.Il enfaut deuxcopies.M. de T[alleyrand]
vousprie de les faire faire par les bureaux.Je viendrailes prendre avant 9 h. Faites
vos réflexions» et Dalbergsuggère : « Je ne peux pas signer de tellesconventions.
Il n'y a ni Franceni Roi aveccela. »
Il n'y eut plus, en tout cas, de ministèreTalleyrand. Le 24 septembre,commele
Ministreexprimaitau Roi sa répugnanceà signerun tel texte, Louis XVIII le prit
au motet lui accordason congé.
330. AMPLIATIONDE LA NOMINATIONdu prince de Talleyrand comme
Château des Tuileries, 28 septembre 1815.
grand chambellan.
— Au duc de
Talleyrand.
L'ampliationest signéepar Vitrolles.Le Prince reprenait le titre qu'il avait reçu
autrefoisde Napoléon,avecun traitementde cent millefrancs.
TALLEYRAND
90
du prince de Talleyrand comme
331. AMPLIATIONDE LA NOMINATION
ministre d'État. Château des Tuileries, 28 septembre 1815. —
Au duc de Talleyrand.
Tousles ministresdémissionnaires
bénéficièrentdes titres honorifiquesde ministre
d'État et de membredu Conseilprivé.
TALLEYRAND
FACE
A SON
PASSE
Le prince de Talleyrand, éloigné des affaires, devint plus quejamais la cible
desjournalistes et des caricaturistes ; il en arriva à perdre son sang-froid.
On lui opposait son passé : il voulutle présenter lui-mêmeà l'histoire enécrivant ses Mémoires.
332. « L'HOMMEAUX 6 TÊTES». Gravure coloriée. 250x223 mm. —
B.N., Est., Tf mat. 8. — Pl. IX.
Caricaturede Talleyrand,dont le costumeest à la fois,celuid'un évêque,d'un
grand chambellande l'Empireet d'un ministrede LouisXVIII, tandisque troisde
sessixtêtesportent,respectivement,
la mitrede l'évêquedel'AncienRégime,lacalotte
du députédu clergéauxÉtatsgénéraux,le chapeauà plumesdu ministredu Directoire
qui crie : « vivele PremierConsul.! » et qui tient de sesmainsune crossed'évêque
et del'autreunegirouetteà troishélices.On remarquesonpiedbot.A gauche,à l'intéeten
rieur du trait carré,la signature: « E+ + + + + » (peut-êtreEugèneDelacroix),
haut, à droite: « n° 5 ».
Extraitdu n° 2 (15 avril 1815)du NainJaune,revue satiriquedont le texteétait
accompagnéde gravurescoloriées.En 1831,une lithographieintitulée« Un desplus
beauxcaractèresdusiècle!!! » (Est.,Qbi) reproduiracettegravuredontellemodifiera,
toutefois,certainsdétailspour, en quelquesorte,la compléter.Talleyrandcrieraaussi
« Vivela Convention! » « ViveLouisXVIII ! » « ViveCharlesX ! » « ViveLouisPhilippe! ». Enfin,il tiendraà la main,au lieud'une girouette,une pancarteportant
les mots : « Chartesrevues,corrigées,augmentéesou diminuéesau désirdeschefs
d'établissement
pourlesquelson a toujourstravailléavecfidélité.»
DESGIROUETTES
OUNOS contemporains peints d'après
333. DICTIONNAIRE
eux-mêmes, ... par une société de girouettes. Seconde édition...
Paris, A. Eymery, 1815. In-8°, 491 p. — B.N., Impr., 8° Lb48.
82 A.
P. 446.Talleyrand-Périgord.
Lenomestsuivide 12girouettes,commeceluideFouché.
REPLI ET ATTENTE
91
334. NÉCROLOGIE.Journal de Paris —politique, commercial et littéraire.
N° 153. Samedi 1er juin 1816.
B.N., Périodiques, gr. fol. Lc 2. 81.
Len° du Ierjuin donneune pageanticipéedu «Journal de Parisdu samedi1erjuin
1840». Talleyrandy fait l'objet d'une mordantenotice nécrologique: « C'était un
petithommede beaucoupd'espritque lescirconstancesavaientsingulièrementgrandi...
îl est mort dans la retraite à laquelle il s'était condamnélui-mêmed'après l'avisdes
meilleursmédecinsde la Cour. »
—
335. MÉMOIRESDE TALLEYRAND. B.N., Mss., n. acq. fr. 6360-6363.
Quatre volumesreliés en peau de truie comptant respectivement501, 505, 501,
443pages.Sauf deux feuilletsautographes(cf. n° 101),le manuscritest entièrement
dela mainde Bacourt.Deuxnotesde la duchessede Dino, datéesde 1855et de 1857,
et une note de Bacourtdu 20 janvier 1863authentifientla copie comme« la seule
copiecomplèteet fidèledes Mémoireslaisséspar le prince de Talleyrand-Périgord».
Dansun codicilleà son testament,du 17mars 1838,Talleyrandavait confiéses papiers
et écritsà la duchessede Dinoet demandéun délaide trenteans aprèssondécèspour
la publication.Après la mort de la légataire et de Bacourt, avant le délai prescrit,
la missionrevint à Paul Andral et à Me Chatelainqui chargèrentle duc Albert de
Broglied'éditer la copie (1892-1893).Pour couper court aux vivescontroversesqui
s'élevèrentalors sur l'authenticité du texte, le duc de Brogliedéposa le manuscrit
à la Bibliothèquenationale,le 11avril 1892.
Talleyrandn'a pas voulu donnerlui-mêmede titre à son oeuvre: « Je ne puispas
car ma vie et mes relationss'y aperçoiventle moins que je
l'appelermes Mémoires,
surlesaffairesdemontemps...aurait quelquechose
peux.Donnerle titre de Mesopinions
de trop décidépour être à la tête de l'ouvraged'un hommequi à, autant quemoi,douté
danssa vie. »
L'oeuvren'est pas homogène.On peut y distinguer:
1°) deuxétudes,l'une sur le duc de Choiseul(cf.n° 30), l'autre surle ducd'Orléans;
2°) les Mémoires
proprementdits qui vont du récit de l'enfanceà la démissionde
septembre1815.La conclusionde cessouvenirs(volume3, p. 202)que l'auteur pensait
cloreavecla findesa carrièrepolitiqueestdatéede Valençay,août 1816: « La postérité
porteraun jugement plus libre et indépendantque les contemporainssur ceux qui,
placéscommemoisur le grand théâtre du monde,à une des époquesles plus extraordinairesde l'histoire, ont droit pour cela mêmed'être jugés avec plus d'impartialité
et plus d'équité. »
3°) le Récit de l'activitédiplomatiquemenéede 1831à 1834avecl'éditionde trentequatredocuments(cf.n° 402).
Les Mémoires
proprementdits semblentavoir été écrits dans les années 1812-1813,
puis1815-1816.
336. MAXIMESET PENSÉESPOLITIQUES.— Archives de Broglie.
Feuilletsautographes.— Talleyranda noté maximeset penséestouchantà la politique.Citonsentre autres :
« Il est d'un mauvaispolitiquede ne savoirpointperdre. »
92
TALLEYRAND
« Les traités sont l'arme avec laquelle ont vaincu, souvent,les grandsguerriers
de nosjours. »
« On n'est pas seulementesclavelorsquel'on porte des fers, mais on l'est quand
on est obligéde recevoirsa substanced'un autre. »
« Sousun nomou sousun autre, nos guerressonttoujoursavecl'Angleterre.»
« Il ne faut pas qu'un État soit puissantpour être à craindre; il suffitqu'ilpuisse
le devenir.»
« Chaquepuissancea des limitesphysiqueset politiquesdans lesquellessonintérêt
la forcetoujoursà rentrer; quand on sortde là, on se place dans le hasardoudansles
»
délicesde l'imagination.La politiqued'imaginationchange; elle estmomentanée.
« Lesalliancesne sont plus propresaux familles; il faut que l'allié d'un Roisoit
aussil'allié de son peuple.»
337. EXTRAIT DES MÉMOIRESde M. le duc de Rovigo concernant la
catastrophe de M. le duc d'Enghien. Paris, Ponthieu, 1823. In-8°,
68 p. — B.N., Impr., 8° Lb 43. 293.
La publicationdu Mémorialde Sainte-Hélène
avait ramené l'attentionde l'opinion
sur l'exécutiondu duc d'Enghien.Attaqué dans la presse,Savary, duc de Rovigo,
se
mettaitfortementen causela responsabilitéde Talleyrand: « les vraiscoupables
pavanentsousleshautesdignitésdontilssontrevêtus.»
—
XVIII
MINUTE
DE
LETTRE
DE
TALLEYRANDà
Louis
[1823].
338.
Archives de Broglie.
Talleyrandréagitvivementà la brochurede Savaryqui mettaiten causesa responsabilitédansl'assassinatdu duc d'Enghien.Il en appelleau Roi dansune longuelettre:
« Je n'apprendrai rien à Votre Majestéen lui disant que j'ai beaucoupd'ennemis.
J'en ai auprèsdu thrône,j'en ai loin du thrône. » Il demandejugementet enquête
de la Chambredes Pairs pour le défendredes attaques « de cet ancienministrede
l'Empereur,le seuldont je n'osemêmepas prononcerle nom devantvous...On poursuit en moilesjournéesdu 30 mars 1814et du 13 avril 1815,journéesde gloirepour
moi, de bonheurpour la France».
Le Roi décidaque l'affairedevaiten resterlà et se contentad'interdireau ducde
Rovigol'entrée du châteaudesTuileries.
339. COUR ROYALE. CHAMBRE DES APPELS de police correctionnelle.
Précis de ce qui a été dit principalement par M. de Maubreuil,
séance du 29 août 1827. (Paris), impr. de Guiraudet (s.d.). — B.N.,
Impr., 8° Lb 49. 690.
A la sortiede la cérémoniecommémorative
de la mort de LouisXVI qui, en 1827,
eut lieu le 20 janvier,Talleyrandreçut publiquementun souffletet tombaa terre.
Le Ier février,il reprenaitsa place à la ChambredesPairs.
L'auteur de l'attentat, Marie Arnaud, comtede Guerry-Maubreuil,marquisd'Orvault, jugé en févrierpar la Chambrecorrectionnelle,déclara avoir vouluse venger
REPLI ET ATTENTE
93
du Prince, qui, en 1814, lui aurait donné la missionsecrèted'assassinerNapoléon
etsafamillecontre200000F de renteset le titre de duc.
Condamnéà cinq ans de prison, Maubreuil fit appel. Sa peine fut réduite à deux
ans et l'affaireclosele 29 août 1827.
—
RÉDACTEUR
du
mars
Archives
AU
Constitutionnel
NOTE
[23
1828].
340.
de Broglie.
du 22 mars, faisantétat d'une action du gouvernement
Un articledu Constitutionnel,
britanniquepour « fairerentrerauxaffairesM. le princede Talleyrand», commentait:
« Espéronsque la Franceest pour jamais délivréede ministresqui ne saventprendre
dedécisionsque suivantlesinstructionsde Londresou de Saint-Pétersbourg.»
La riposteest vive: « Je ne saisni ne veuxsavoirquel estl'auteur de l'article mais,
ou il doit être extrêmementjeune, ou il a singulièrementnégligé de s'instruiredes
événementsdes quinze dernièresannéess'il ignorequ'il y a, bientôt, treizeans queje
me suis retiré des affaires,uniquementpour ne point acquiesceraux exigencesdes
que la situationde la Franceait paru les rendre.
étrangersquelqu'irrésistibles
Danstout le coursde ma vie publiquequi n'a pas laisséd'être longue,j'ai consulté
avanttout (et jusqu'à présent personnen'avait osé dire le contraire) les intérêts de
monpaysparmilesquelssa dignitém'a toujoursparu tenir le premierrang. »
A LA
CHAMBRE
DES
PAIRS
Talleyrand prit plusieurs fois la parole à la Chambre des Pairs. S'opposant au
il y défendit des causes libérales, en particulier la liberté de la presse.
gouvernement,
341. LETTRE DE TALLEYRANDà [Bertin de Vaux]. Valençay, 11 août
[1820]. — Au duc de Talleyrand.
L'assassinatdu duc de Berryavaitrenforcéla réaction.L'avenirpréoccupeTalleyrand
qui exposesa penséesousune formepeu claire : « Dansla situationoù se trouventla
France,l'Europe et presque toutes les têtes humaines, il faut établir une nouvelle
èreet partir de là. Pour fairece queje demande,il faut que Bonapartesoit le dernier
roi de l'ancienrégime.La troisièmerace finitlà. Un nouvelordrede chosescommence
avecla mêmemaisonde Bourbonqui a si longtempset à plusieursépoquessi glorieusementrégné. »
342. COUR DES PAIRS. Affaire du 19 août 1820. Paris, Impr. royale,
1821. 3 vol. in-4°. — Au comte François de Castellane.
Exemplairedu prince de Talleyrand portant des annotationsde sa main. — Au
début de 1820,diversesorganisationsrépublicaineset bonapartistespréparèrent un
TALLEYRAND
94
mouvementinsurrectionnelqui devaitéclaterle 19 août. Le complotfut découvert
par la police.
exécutantssubalternesfurentdéférésdevantla ChambredesPairs
Soixante-quinze
qui lesjugea sanssévérité.Talleyrandécrit, en margede son exemplaire,le nombre
de voixqui sesontprononcées« pour l'accusation; horsde cause; complicité».
343. OPINIONDE M. LE PRINCEDE TALLEYRAND,pair de France, contre
le renouvellement de la censure [séance du 24 juillet 1821]. Paris,
Baudouin, 1821. In-8°, 11 p. — B.N., Impr., 8° Le 61. 60.
Sonoppositionau secondministèreRichelieuamenaTalleyrandà intervenirplusieurs
foisà la Chambredes Pairs.Il prit parti contrele projet du ministèrede maintenir
la censure.
Son discoursdéveloppedeuxidéesfondamentales: « La libertéde la presseet une
nécessitédu temps; un gouvernements'exposequand il refuseobstinémentet trop
constilongtempsce que le tempsa proclaménécessaire.» Le méritede l'Assemblée
tuantefut d'établirles réformesqu'exigeaienten 1789les nécessitésdu temps.Que
le gouvernementse méfie: « De nosjours, il n'est pas facilede tromperlongtemps.
Il y a quelqu'unqui a plus d'espritque Voltaire,plus d'espritque Bonaparte,plus
d'espritque chacundesDirecteurs,quechacundesministrespassés,présentsetà venir:
c'esttoutle monde.»
344. DISCOURSDE M. LE PRINCEDE TALLEYRAND,pair de France, sur
le projet de loi relatif aux délits de la presse [prononcé dans la
séance du 26 février 1822]. Paris, Librairie nationale, 1822. In-8°,
8 p. — B.N., Impr., 8° Le 61. 68.
Le ministèreVillèle,qui avait remplacé,en décembre1821,le ministèreRichelieu
avaitretiréle projetsurla censure,maisdéposaun projetde loisurla policedesjournaux.Talleyrandprit la paroleà la ChambredesPairs: « Je voteavecM. de Malesherbesle rejet de la loi. »
LE PRINCEDE TALLEYRAND,pair de France, sur le
en réponse au discours du Roi à l'ouverture de la
du lundi 3 février 1823. Paris, Baudouin, 1823.
B.N., Impr., 8° Le 61. 93.
le
En juillet 1822,un coup de forcemilitaireen Espagneavait tenté de renverser
libéralimposéau roi FerdinandVII, depuis1820.Sonéchecaccentua
gouvernement
le pouvoirdela gauche.Montmorency,Chateaubriandet le parti royalistepoussaient
à l'interventionfrançaiseen Espagne.Malgrélesréticencesde Villèle,le Roiannonçait
sa décisiondansle discoursdu Trône du 28janvier 1823: « Cent millehommescommandéspar un prince de ma famille...sont prêts à marcherinvoquantle Dieude
SaintLouispour conserverle trône d'Espagneà un petit filsde Henri IV, préserver
cebeau royaumede saruineet le réconcilieravecl'Europe.»
345. OPINIONDE M.
projet d'adresse
session, séance
In-8°, 11 p. —
REPLI ET ATTENTE
95
L'éloquencede Talleyrands'emploieà détournerle gouvernementd'un tel projet.
Sefaisantfort de la disgrâceque lui avait valu l'attitude, égalementhostile,qu'il avait
opposéeà de semblablesprojetsde « celui qui, il y a seizeans, gouvernaitle monde »,
il prêchela paix, le respectde l'indépendancedesnations : « Quelssinguliersréformateurs, quels étranges Lycurguesque cent mille soldats bientôt suivis de cent mille
autres» ; il perce lesintentionssecrètesde ce don-quichottismepolitique« il faut faire
en Espagnece que l'on n'a pas pu faire en France, la contre-révolution» ; il évoque
le souvenirde la captivitéde Ferdinand VII à Valençay.
L'expédition,commencéeen avril 1823,se termina triomphalementpar la libération
de FerdinandVII après la prise de Trocadéro.
GRAND
CHAMBELLAN
DE
LA
RESTAURATION
Le prince de Talleyrand remplit ses fonctions de grand chambellan auprès
du Roi Louis XVIII, en particulier à l'occasion de sa mort, et il participa aussi,
à ce titre, au sacre de Charles X.
de Bénévent,
346. « CHles MAce TALLEYRAND-PÉRIGORD, Prince
Pair de France, Né à Paris, en 1754. » Gravure
Grand-Chambellan,
de Bocourt d'après Mallard, dans un médaillon circulaire, vers
1820. Diam. 133 mm. — B.N., Est., N2.
Charles-Mauriceen buste, de trois quarts à droite. — Cette gravure est la copie
d'une autre, datant de l'Empire. Ici, sur le costumedu grand chambellan,les abeilles
ont été remplacéespar des motifsdécoratifset les ordres impériaux transformésen
décorationsroyales.
347. TALLEYRANDpar Mlle Godefroid, d'après Gérard. Photo Giraudon (détail). — B.N., Est., N.
C'estune copie sur laquelle beaucoup de détailsont été mis à jour. Des broderies
d'or ont été ajoutéessur les bords de la redingote,ainsi qu'au col et aux manches.
Les décorationsont été modifiées: Talleyrand porte le grand cordon de la Légion
d'honneursur sa redingoteet non plus dessous.Sur la plaque de cet ordre, Napoléon
a été remplacépar Henri IV.
Enfin,Talleyrandporte le collierde la Toisond'or. C'est, avec descouleurslégèrementdifférentes,la tenue de grand chambellan.
Mlle Godefroid(1778-1849)était l'élève préféréede Gérard, chez qui elle habitait,
étant égalementliée avecsa famille.Peut-êtrece tableau a-t-il été exposésousle nom
de « Portraitde Mr le prince de B. » au Salon de 1824.
96
TALLEYRAND
348. LETTRE DE TALLEYRANDà Louis XVIII. Paris, 22 novembre
1816. — Archives de Broglie.
Minute autographe.— Talleyrands'aigrissaitdansl'inactionet jugeaitdurement
le déchaînement
dela réaction.Allantjusqu'às'oublierdanslessalonsde l'Ambassadeur
d'Angleterre,il y parla insolemmentdu Cabineten présencedu ministrePasquier.
Le Roi, averti,prit en Conseildesministresla décisiond'interdireau grandchambellanl'entréedesTuileries: «J'obéiraià l'ordredeVotreMajesté», répondle Prince,
« j'y obéiraiavecdouleur.»
La sanctionfut levéequatre moisaprès.
349. LETTRE DE TALLEYRANDà Lord Castlereagh. 6 décembre 1816.
Traduction d'une lettre imprimée dans le Times du 11 janvier
— A M. Michel Missoffe.
In-fol.,
piano.
1817.
Talleyrandvoulut effacerle mauvaiseffet de l'incidentde l'Ambassaded'Angleterreauprèsde l'opinionanglaiseà laquelleilétaitsensible.Il écrivitaussià Wellington.
—
mm.
H.
buste
en
Louis
marbre
Pradier,
510
XVIII,
1824.
par
350.
Musée de Versailles (M. V. N° 484).
Salonde 1824.
à Van Praet, directeur de la Bibliothèque
351. LETTRESDETALLEYRAND
—
B.N., Mss. fr. 12773, ff. 106 et 108.
royale, 9 septembre 1824.
Signatureautographe.— Talleyrandprie Van Praet de bien vouloirlui prêterla
des
desordonnances
dela maison
deFrancede PierreBardinainsi que le Recueil
Généalogie
roisdeFrancededu Tillet.Il désirefairedesrecherchessur l'officede grandchambellan.
» Gravure anonyme,
MOMENTS.
352. « S. M. Louis XVIII ASESDERNIERS
— B.N., Est., Qb 1.
mm.
à
chez
200
X
Paris,
Cereghetti.
276
publiée
Sousl'image,commentairede septlignes.
Cetteestampea été déposéeà la Bibliothèque,le 14octobre1824.
Audébutdu moisde septembre,la santédu roi donnales plusgrandesinquiétudes.
TalleyrandallaitsouventauxTuileries.Sesfonctionsde grand chambellanl'appelèrent
à assisterà l'administrationdesdernierssacrementset à resterau chevetdu Roijusqu'à
sa mort, le 16 septembre.
353. LETTRE CLOSEDU ROI au prince de Talleyrand.
— Au duc de Talleyrand.
30 janvier 1825.
La lettre est contresignéepar le duc Doudeauville.CharlesX annonceau grand
chambellanqu'il seferasacrerà Reimsau moisdemai.Talleyrandn'avaitrienà attendre du nouveauRoi, dont l'entouragelui était desplus hostiles,
REPLI ET ATTENTE
97
354. RELATIONDU SACREDE CHARLES X contenant en outre du récit
détaillé des cérémonies et fêtes... un état exact de toutes les personnes que leurs fonctions et la volonté du monarque ont appelées
à Reims... par Alexandre Le Noble. Paris, Pochet, 1825. In-8°,
112 p. — B.N., Impr., Réserve 8° Lb 49. 243.
aux armesde CharlesX, provenant
Exemplaire,avec une reliure maroquinrouge
dela bibliothèqueparticulièredu Roi. — Talleyrandestcitécommegrand chambellan
entête du troisièmeservicede la Maisoncivilede CharlesX. C'était, le 29 mai 1825,
le troisièmesacreauquel il assistait.
355. « SACRE DE CHARLES X à Reims, 29 Mai 1825. » Gravure de
Dien d'après le tableau de Gérard. 322x493 mm. — B.N., Est.,
Ef 223 a, tome 2.
servantde grillepermet d'identifierles principauxpersonnages(TalleyUnFac-simile
rand porte le n° 12).
deVersailles,
PI.dela Galerie
historique
publiéepar Gavard,sérieVIII, section1, n°971.
« On avaitcommandé(à Gérard)letableaudu sacreduRoiCharlesX. Sonintelligence
dutreculerdevantune pareilletâche. Il n'y avaitlà rien que d'artificielet de théâtral.
(...) Il hésita, puis accomplitcourageusementsa mission,maisil fit une oeuvrepâle,
et, ce qui dut lui coûter, dépourvued'intérêt. Le tableau, qui parut au Louvre (au
Salonde 1827)à une époque où le gouvernementde la Restaurationdevenaitde jour
en jour plus impopulaire,eut peu de succès.On y retrouve cependant des qualités
de composition,et la spirituellegravurequ'en a donnéeM. Dienfait ressortirl'habileté
d'arrangementet l'heureusedistributiondes groupes. » A. Viollet le Duc le Jeune,
Gérarden tête de la Correspondance
deFrançoisGérard,publiéepar Henri Gérard,
François
Paris,1867.
La toiledu Sacre fut lacéréeen 1830,puis restaurée. Elle est conservéeau Musée
de Versailles.
VIE
PRIVEE
de Talleyrand-Péri356. TITRE DE DUC accordé à Charles-Maurice
gord par le décret du 10 novembre 1815. Signé : Ferdinand.
Naples, 14 janvier 1816. — Au duc de Talleyrand.
Velin.Reliuremaroquinrouge aux armesde FerdinandIer, roi desDeux Siciles.—
Ferdinandmarquait sa reconnaissancepour l'action de Talleyrand au Congrèsde
Vienneen faveur de sa restauration et lui accordait le titre de duc avec une rente
annuellede 60000 francs.L'année suivante,il attribuait au titre de duc le nom de
la petiteîlede Dinoque porterait,dèsà présent,le neveuet héritier du Prince,Edmond
de Périgord.Dorothéede Périgord,plus tard duchessede Courlande,princessede
Sagan,restaconnuedansl'histoiresousle nomde duchessede Dino.
98
TALLEYRAND
à l'amiable entre le prince et la prinDE SÉPARATION
357. CONVENTION
cesse de Talleyrand. 27 décembre 1816. — B.N., Mss., N. acq. fr.
24346, ff. 85-86.
Signaturesautographesde Talleyrandet de sa femme.
Le séjourde Talleyrandà Vienneen compagniede sa nièceavait marquéla séparationde faitentrelesdeux époux.La princessede Talleyrandvivaità Londresouà
Bruxelles,passaitl'été dans la propriétéde son mari à Pont-de-Sains.Dorothéede
Périgordpoussaitson oncleà payer une rente à la Princessepourvuqu'ellevécutà
l'étranger.
Par une conventionamiableles deux parties s'engagentà choisirdes domiciles
séparéset à éviterde fréquenterla mêmesociété.Le Prince,sousréservede l'observation
de ce contrat,garantità la Princesseune pensionannuellede 30 000francs.
357. bis ANNE, DUCHESSEDE COURLANDEet de Semigalle,
— Collection particulière.
mm.
Grassi.
275x207
par
Cité par Foumier-Sarlovèze,
op.cit.
peinture,
—A
Prud'hon.
D
E
DUCHESSSE
DINO.
Portrait,
DOROTHÉE,
par
358.
M. Jean Morel, collection du château de Valençay. — Pl. X.
DE COURLANDE.
Valençay, 14 octobre 1818.
359. LETTREDE LA DUCHESSE
— A M. Michel Missoffe.
La duchessede Courlandefaisaitde longs séjoursau châteaude Lobikaudansle
de
où elle recevaitune très abondante correspondance
duché de Saxe-Altenbourg
Talleyrand.Elle vint, en cetteannée 1818,passerl'été à Valençayoùle Princeresta
les
jusqu'en novembre.Elle vante les distractionsqu'elle y trouve, les promenades,
chasses,la bibliothèque« trèsriche ».
360. PAULINEDE PÉRIGORD,portrait en pied, par Dubuffe. Huile sur
toile. 2,14x1,46 m. — Collection du château de Rochecotte. —
Pl. XI.
Paulinede Périgordnaquit le 29 décembre1820alorsquesesparents,quivivaient,
depuisplusieursannées,séparés,avaientrepris,pour quelquetemps,la vie commune.
Ledoutesubsistesur la filiationde Paulinequi pourraitêtre la fillede Talleyrand.
Quoiqu'il en soit, son grand onclel'entoura toujoursd'une tendreaffectionet fut,
à la fin desa vie, sensibleà sa piétésincère.
Paulinede Périgordépousa,le 10 avril 1839,le marquisBonifacede Castellane;
veuveaprès moinsde dix ans de mariage,elle s'attacha au châteaude Rochecotte
où ellemouruten 1890.
REPLI ET ATTENTE
99
TALLEYRANDà Mgr. de Quelen. Valençay,
361. LETTRE DU PRINCEDE —
Archives de l'Archevêché
de Paris,
1831.
5 septembre
1 D IV 15.
Autographe.— Mgr de Quelen,nommé,depuis 1819,coadjuteurde l'archevêque
de Paris, le cardinal de Talleyrand-Périgord,avait adressé des condoléancesau
Prince à l'occasion de la mort en Allemagnede la duchessede Courlande,le
20 août 1821.
Talleyrandremercia,d'abord, pour la duchessede Dino : « Monseigneur,je me
suisempresséde fairevotre communication;je savaisque c'était porter de la douceur
dansune âme bien malade» et ajoute: « Veuillezrecevoirtous mes remerciements
de l'intérêt que vousvoulezbien me montrer personnellementdans une des circonstancesles plus péniblesde ma vie.Je perds, à un âge où rien ne se répare, une amie
dont le caractère,la sûreté et le dévouementrendaientl'affectionbien précieuse».
362. LETTRE DE TALLEYRAND à la duchesse de Sagan. Valençay,
8 septembre [1821]. — Archives de Broglie. — Pl. XIV.
Autographe.— Talleyrandécrit à la filleaînéede la duchesseCourlandequi venait
demourir: « Je ne saisque vousécrire;j'ai la mêmepeineque voustoutes.Mon coeur
estbrisé.Je croyaiset je me plaisaisà croirequevotredoucemèrene fermeraitlesyeux;
elleétait tellementplus jeune que moi ! Rien ne m'a préparé au coup affreuxqui
nous frappe.Je mérite et je vous demande que vous me regardiez commeun des
vôtres.
Tant queje vivraije seraidévouéà votrefamilleet à vous bien tendrementet bien
respectueusement.
Talleyrand. »
DE TALLEYRAND, archevêque de Reims.
363. ALEXANDRE-ANGÉLIQUE
Miniature dans un médaillon circulaire. Diam. 70 mm. — Au
duc de Talleyrand.
A l'arrière-plan,à gauche,une vue styliséede la cathédralede Reims.— Sur cette
imagel'archevêqueest déjà âgé.
Devenu,sous la Restauration, cardinal archevêquede Paris, Alexandre-Angélique
avait repris avec son neveu des relationsfamiliales.Il mourut, le 20 octobre 1821,
à quatre-vingt-cinq
ans. Mgr de Quelenlui succédaet s'autorisade sonsouvenirpour
tenterde réconcilierl'ancien évêqueavecDieu et l'Église.
364. LETTRE DU DUC DE WELLINGTONà Talleyrand.
1822. — Archives de Broglie.
Londres,
3 mai
Autographe.— Wellington demande à Talleyrand de lui indiquer une localité
dansla région de Valençayoù un de sesjeunes amis pourrait apprendrele français
« languequi existedans toute sa pureté dansles départementsde la Loire».
100
TALLEYRAND
365. MONTROND.Portrait dans un ovale. Lithographie, vers 1820.
184x155 mm. — Collection du château de Rochecotte.
En buste,de trois-quartsà droite,il portela plaquede la Légiond'honneur.
Casimirde Montrond,né à Besançonen 1769,marié quelquetempsà Aiméede
Coigny,futtoutesavie « l'hommeà tout faire» de Talleyrand.Il semblelui avoir
servid'agentauprèsde la Grande-Bretagne.
366. LETTRESDE TALLEYRANDà son agent de change. 27 décembre
1822 ; 13, 16 et 18 janvier 1823 ; 22 mars 1824. — A M. Jean
Laussade.
Talleyrandjoue sur le prix de la rente dont il ordonnel'achat pour une revente
proche.Il passedesordresportant sur dessommesconsidérables: 85000, 100000,
125000francsde rente. Mais le bénéficen'est pas toujourssûr : « La combinaison
a étémauvaise.Celase réparerauneautrefois» ; « Finirest peut-êtrele mieux,ilen
coûterabeaucoupd'argentpour n'avoirpas fini hier maisce serafini.Un grandfeu
ne s'arrêtequequandon le coupe».
desrentes5p. 100
En 1824,la ChambredesPairsfutsaisied'un projetdeconversion
en rentes3 p. 100.Talleyrandusade soninfluencepour combattrele projetqui,du
reste,échoua.
367. LE PRINCEDE TALLEYRAND,par Ary Scheffer, 1828. Photographie Giraudon, en couleurs. — B.N., Est., N.
Le tableau,qui fut exposéau Salonde 1831,appartenaità Lord Hollandquile
léguaau ducd'Aumale.Il se trouveau Muséede Chantilly.
« La vie de M. de Talleyrandest écritesur son visage.Sonteint est blafard,ses
chairsmorteset pendantes,son regardarrogant avecdes yeux éteints,sa bouche,
la seulepeut-êtrede cette espèce,sa boucheexprimeà la foisla débauche,la satiété
et le dédain.» Molé,Mémoires.
368. « CHARLES MAURICE, PRINCE DE TALLEYRAND.» Gravure de
T. Hodgetts d'après Ary Scheffer, Londres, 1835. 112x312 mm.
— A M. Michel Missoffe.
Le Princeporte la Toisond'Or, la Légiond'honneuret la plaquede l'Ordredu
Saint-Esprit.— L'exemplaireporteune dédicacemanuscritede Talleyrand: « offert
à M. Adolphede Bacourt,ancienLorrain,maintenantbon Françaiset monamivéritable.Ch. Mau. p. de Talleyrand.»
369. « CHARLESMAURICE PRINCE DE TALLEYRAND.» Lithographie
de Julien, 1838. 181 X 158 mm. — B.N., Est., N2. — Pl. XV.
Talleyranden buste,de trois-quarts,à gauche,dansun fauteuil.Il a la maindroite
dansson giletet portela plaquede l'Ordredu Saint-Esprit.
Supplémentdu journal « Le Cabinetde Lecture», cette estampes'inspire,pour
le visageet le costume,du tableaud'AryScheffer,par rapportauquelelleestinversée.
REPLI ET ATTENTE
101
en Juillet
370. « LE PRINCEDETALLEYRANDaux Eaux d'Aix-la-Chapelle,
1829. » Dessiné par Mme la comtesse Bruyère. Reproduction litho— B.N., Est., N2.
Lemercier.
mm.
115X
194
imprimerie
graphiée,
Charles-Mauriceen pied, de face,la main droite appuyéesur une canneet la gauche
tenantun chapeau.— Un desrares portraits de Talleyrandsans perruque.On remarquera son pied bot, gauchementreprésenté.
371. LETTRESDE TALLEYRANDà Pauline de Périgord :
14 juillet 1829; b) 23 juillet 1836; c) Portea) Aix-la-Chapelle,
feuille de cuir réservé à la correspondance du « Prince de Talleyrand à sa nièce Pauline de Périgord, marquise de Castellane ».
— Au comte François de Castellane.
Autographes.— Talleyrand, qui aimaitles enfants,s'intéressaitbeaucoupà Pauline
Le personnagehistoriqueécrivait,le 14juillet 1829,à la fillettede neufans qui se soi.
gnait à Boulogne-sur-Mer: « Je t'écris, chère enfant,le jour d'un grand anniversaire.
C'estdu 14juillet que datent tous les grands changementsde la civilisationmoderne,
Quandtu en seraslà je me réservede t'apprendre cette partie de l'histoire...Je désire
quelqu'envieque j'aye de te revoir, que ce soit le médecinde Boulognequi décide
combientu dois prendre de bains dans la mer. » ; et des annéesplus tard, en 1836,
avecunemêmetendresse: « ChèreMinette,j'ai été bienfâchéet bienétonnéde ne pas
te trouverà toutes les postes.C'est une des douceshabitudesde mon coeurdont j'ai
été péniblementprivé... Prends bien les leçonsde musique».
VIII
AU
DE
LA
MONARCHIE
L'AMBASSADE
SERVICE
DE
JUILLET
A LONDRES
La branche « légitime » décevait définitivement les ambitions de Talleyrand.
L'opposition se tournait vers la branche cadette, et, à sa tête, Thiers qui avait
l'appui du Prince.
La France, née de la Révolution de 1830, eut besoin,face à l'Europe inquiète,
d'un garant. Talleyrand était l'homme désigné ; Louis-Philippe l'envoya comme
ambassadeur en Grande-Bretagne. Londres reçut avec considération ce vieillard
de soixante-seize ans, nimbé de son étrange passé et des reflets de la légende napoléonienne.
La Révolution belge, qui suivit de près les Journées de Juillet, risquait de
mettre obstacle à la mission de Talleyrand. Sa sagesse, sa prudence et son autorité lui permirent de sauvegarder la paix, d'obtenir de la Conférence internationale
de Londres l'indépendance et la neutralité de la Belgique, d'annuler même certaines clauses du traité de 1813. Il affermit, de plus, l'alliance avec l'Angleterre.
Sûr de lui, Talleyrand agit dans toutes ces négociations avec beaucoup de
désinvoltureà l'égard du gouvernementfrançais et du ministre des Affaires étrangères. Mme Adélaïde, sa correspondante la mieux informée, lui servait d'intermédiaireauprès du Roi.
372. THIERS JEUNE. Dessin au crayon. 260x350 mm. — Bibliothèque
Thiers, Musée n° 93.
Portrait à mi-corps,de trois quarts à' droite, attribué à Raffet par Henri Malo. —
C'est versl'année 1822que Talleyrand avait fait la connaissancedu jeune journaliste
104
TALLEYRAND
Des
marseillais,AdolpheThiers, collaborateurau journal libéral le Constitutionnel.
relationss'établirententrelesdeuxhommes; Thiers,qui avait su gagnerla sympathie
dela duchessede Dino,fut l'hôtede Rochecotte.
373. LE NATIONAL,feuille politique et littéraire. Rédacteurs en chef
A. Thiers, Mignet, A. Carrel. N° 1, 3 janvier 1830. — B.N.,
Périodiques, fol. Le 2. 1239.
L'avènementdu ministèrePolignacdressaittous les libérauxcontre CharlesX.
L'idéecheminaitd'un recoursà la branchecadette.Pour mieuxmenerle combat,
Thiersdésirase donnerun journalqui fut intituléle National.S'il n'est pas sûr que
Talleyrandfinançal'entreprise,il est certainqu'ilparticipaaux projetset en partagea
les buts.
374. LETTRE DE THIERS à Talleyrand. 22 octobre 1833. — Archives
de Broglie.
« Je suisfierd'avoir placedansvotremémoire...Votresantéest l'un de nosbiens
les plus précieux.Adieu,mon prince,je vousaimede tout moncoeuret vousadmire
de tout mon esprit.»
374 bis. a) « LE 29 JUILLET 1830 au soir, on apporte à Louis-Philippe un boulet encore chaud... » Aquarelle de Pierre Fontaine.
310x450 mm. b) LE 31 JUILLET1830, la garde acclamant LouisPhilippe, sur un cheval blanc, se rendant à l'Hôtel de Ville. Aquarelle de Pierre Fontaine. 330 X 485 mm. — Collection particulière.
a) La premièred'une série d'aquarelles« destinéesà constituerdans l'espritde
Fontaineet de MmeAdélaïde,[...], une histoirefiguréedu roibourgeois,
l'équivalent
des Campagnes
deLouisXIVou de sonHistoiremétallique.
Le commentaireen estdonné
par Fontainelui-même», qui a égalementracontédans son Journalles événements
par
représentés.Voir,au sujet de cette série, FontaineLebrun de Louis-Philippe,
MmeDavid-Roy,dansla Gazette
desBeaux-Arts,
numérode mars 1962,pp. 165-172.
L'architecteFontaine(1762-1853)
fut un des familiersdu duc d'Orléans,puisdu
roi Louis-Philippe.
Il était auprèsde lui au châteaude Neuillyquand le concierge
vint lui apporterun « bouletde canonencorechaud...lancépar l'artilleriedela garde
X.
à abandonnerlacausedeCharles
Royale», etcebouletsembladéciderLouis-Philippe
». Fontaine
b) Secondeaquarellede la série« Scènesde la vie de Louis-Philippe
avaitassistéà l'événementreprésentéici, maisil s'étaitaussiaidé, pour cettecomposition, d'une aquarelled'EugèneLamyreprésentantle mêmesujet et dont LouisPhilippelui avait fait cadeau.
A son tour, Fontainefit don à Mme Adélaïdede l'aquarellequ'il avaitpeinte,
Mme Adélaïdela donnaau roi, qui l'envoyaà Horace Vernet, alors directeurde
l'Écolede Rome.Et HoraceVernets'en servitpour faireson tableau« Le ducd'Orléansquittantle Palais-Royal» (Muséede Versailles).
MmeDavid-Roy,op.cit.,reproduitles deuxtableauxen vis-à-vis,pp. 168et 169.
AU SERVICEDE LA MONARCHIEDE JUILLET
105
375. « LE ROI PRÊTE SERMENTen présence des Chambres de maintenir la Charte de 1830, 9 août 1830. » Gravure de J.-J. Frilley
le tableau d'E. Devéd'après le dessin de Girardet reproduisant
ria. 222X394 mm. — B.N., Est., Dc 178 I.
servantde grillepermet d'identifierlesprincipauxpersonnages(TalleyUn Fac-Simile
rand, représentéde profil à gauche,porte le n° 37).
N° 1001(sérieVIII, section2) de la mêmepublicationque le n° 355.
Le tableau d'Eugène Devéria (Muséede Versailles)figura au Salonde 1831.
376. LOUIS-PHILIPPE.Buste en marbre par d'Eon.
Dépôt des Marbres de la Ville de Paris.
Hauteur
800 mm. —
377. AMPLIATIONDE LA PROPOSITIONfaite à Guillaume IV de nommer
en Grande-Bretagne.
Septembre
1830.
Talleyrand ambassadeur
— A. E., dossier personnel Talleyrand.
La part qu'avait priseTalleyrand à l'oppositionsousCharlesX, les liens qu'il avait
resserrésavec les Orléans, le rôle de son protégé Thiers dans les journées de juillet
1830,le désignaientcommeun soutiendu nouveaurégime.Or, la Révolutioninquiétait
l'Europe,réveillaitla SainteAlliance: le vieux diplomateallait lui conquérirle « droit
de bourgeoisie».
Il fut reçu avec beaucoupd'honneur en Grande-Bretagnedont Wellingtonprésidait
le gouvernement.
oc378. « Mr. DE-BIEN-AU-VENT ». Lithographie,
par Daumier,
tobre 1830. 250 X 197 mm. — B.N., Est., De 180 j Réserve.
La girouette sur la tête, Talleyrand se transporte d'un seul bond, de Paris
à Londres.Il tientà la main un rouleauportant lesmots« ambassaded'Angletterre(sic).
1830». Sousson bras et dans sa poche, deux autres rouleauxavec les inscriptions:
« Restauration1814» et « Restauration 1815».
LoysDelteil,Daumier,n° 13.
379. LETTRE DE TALLEYRAND.Londres 5 novembre [1830]. — Au duc
de Talleyrand.
Talleyrandannoncela décisionde cessationdes hostilitésentre Belgeset Hollandais
prise,la veille,à la séanced'ouverturede la Conférenceinternationale,réunie à Londres
au ForeignOffice.
La révolution,née à Bruxellesen août 1830,mettait en cause le royaumedes PaysBas,créationdu Congrèsde Vienne,inquiétait et alertait la sainteAlliance.Soucieux
d'éviterune guerre, Wellingtonsuscitaune conférencedes grandespuissances.Talleyrand l'appuya pour qu'elle se tint à Londres.II y assuraitainsi son influence,peu désireuxqu'il était, commele dévoilesa lettre, de tenir comptede l'opinion du gouvernementfrançais.
106
TALLEYRAND
DESCONFÉRENCES
tenues à Londres de 1830 à 1832
380. PROTOCOLES
entre les plénipotentiaires des cinq grandes puissances. — A. E.,
Mémoires et documents, France 735.
Ce volume,constituépar A. de Bacourtsuivantune note signéede lui et datéede
Paris,le 12avril 1847,contientlesminutesdesprotocoleset autrespiècesde la main
de Talleyrand.— Lestravauxdela Conférence
furentlongset lesprotocoles
nombreux.
Le 20 décembre1830,fut reconnueofficiellement
l'indépendancede la Belgique;
le 20 janvier 1831,l'article 5 du protocolen° II proclamaitla neutralitédu nouvel
État garantiepar les cinqgrandespuissances.
C'étaitlà un succèsmarquépourla Francecontrele systèmepolitiquedespuissances
detreize
alliées,qui prévoyait,en 1815,le maintiendans le Royaumedes Pays-Bas
forteresses
surveillantla frontièrenord.
dela Belgique
Enfin,le 15novembre1831,fut signéle traité,portantreconnaissance
et de sonroi Léopoldde Saxe-Cobourg
et fixantleslimitesterritorialesdu pays.
La part de Talleyrandà la conférencede Londresfut prépondérante,au pointque
l'oppositionanglaiseen prit ombrageet en fit état à la ChambredesLords.
381. AFFICHEannonçant l'élection du duc de Nemours comme Roi de
Belgique. — Bruxelles, Musée de la dynastie.
Le3février1831,le CongrèsnationalbelgeavaitéluroileducdeNemours.
Talleyrand
le
s'inquiétaimmédiatementde recevoirde Paris l'assuranceque le Roi opposerait
refusle plusnet à cetteproposition.La paix en Europeen dépendait.LouisPhilippe
réponditaux envoyésdela Belgiquequ'il ne pouvaitaccepterl'électionfaiteenfaveur
de sonsecondfils.
DUC DE NEMOURS(...). Élu Roi des
382. « LOUIS-CHARLES-PHILIPPE,
Belges le 3 Février 1831. » Lithographie de Carrière, chez Noël,
1831. 210x185 mm. — B.N., Est., N2.
lesportraits
Lemêmedessinateura publiéen mêmetemps,chezlemêmelithographe,
du ducd'Orléanset du princedeJoinville.
l'élection de Léopold de Saxe-Cobourg
383. AFFICHE annonçant
comme roi de Belgique. — Bruxelles, Musée de la dynastie.
Le 4juin 1831,le Congrèsnationalbelgeélit le princede Léopoldde Saxe-Cobourg
commeroide Belgique.Cechoixfut reconnupar la conférence
deLondresle 15novembre 1831.Le8 août 1832,LéopoldIer épousaLouised'Orléans,fillede Louis-Philippe.
384. « M. le CTE de FLAHAUT,Lieutenant Général. » Lithographie
de W. Sharp d'après une peinture de George Hayter. 325X
222 mm. — Collection du château de Rochecotte.
A mi-corps,en costumecivil,la têtede trois-quartsà gauche.— Charlesde Flahaut,
filsprésuméde Talleyrand(cf.n° 39), dontles amoursavecHortensede Beauharnais
AU SERVICEDE LA MONARCHIEDE JUILLET
107
avaientdéfrayé la chronique, était resté fidèleà ses sentimentsimpérialistes.L'avènementde Louis-Philipperouvraitdes possibilitésà sesambitionsdiplomatiques.Londres,
oùil avait beaucoupde relations,l'attirait et il espéraitremplacerTalleyrandà l'ambassade.
Sonami, Sébastiani,ministredesAffairesétrangères,lui confia,au sujetdela Belgique,
deuxmissionsà Londresque Talleyrandvit d'un très mauvaisoeil.« On avait supposé
que la protection bienveillanteque j'avais accordéeà M. de Flahaut au début de sa
carrièreme rendrait sa présenceagréable dans les circonstancesactuelles.»
Flahaut eut d'Hortensede Beauharnaisun fils, le duc de Morny, futur ministre de
sondemi-frèreNapoléon III.
385. THE LAME LEADINGTHE BLIND, lithographie
par H. B. Londres,
1832. 298x230 mm. — A M. Jean Morel, collection du château
de Valençay.
Le Boiteux(Talleyrand)conduisantl'aveugle (Palmerston).
Cette caricature a appartenu à Talleyrand. Les relations étaient mauvaisesentre
Talleyrandet Palmerstonque cette estampe blessa.
386. LETTRE DE TALLEYRAND à Mme Adélaïde. Londres, 31 mars
1832, 2 heures du matin. — Au duc de Talleyrand.
Autographe.— Talleyrand annonce l'échange des ratificationsdu traité du 15 novembre1831par la Belgique,l'Angleterre et la France. En attendant les ratifications
destrois autres puissances,Talleyrand se félicite du résultat obtenu et s'enquiert des
sentimentsdu Roi.
La correspondanceavecla soeurdu Roiétaitla voiehabituelleutiliséepar Talleyrand,
qui informaitparcimonieusementle ministredes Affairesétrangères.
387. « S.A.R. MADAME ADELAIDE. » Lithographie
imprimée
Delpech. 120 x 110 mm. — B.N., Est., N2 (Orléans).
chez
388. LETTRE DE TALLEYRANDà Mme Adélaïde. 3 mai 1832. — B.N.,
Mss., n. acq. fr. 1309, ff. 151-153.
Autographe.— Mme Adélaïde avait demandé conseilà Talleyrand sur le choix
à faire d'un ministredes Affairesétrangèresen remplacementde Sébastiani.Rejetant
M. de Bassanocommetrop lié aux souvenirsnapoléoniens,TalleyrandciteM. de Rigny
ou M. de Saint Aulaire son parent. Il parle de sa propre successionà Londrespour
laquelleil suggèreDurant de Mareuil. « Ceci est mon testament », écrit-il solennellement.
389. « THE LAST VOLUMEOF THE WORKSOF TAILLAYRAND.» Lithographie coloriée. 246x215 mm. — Collection du château de Rochecotte.
Caricaturefaisantallusionau poids des protocolesde la conférencede Londres.
108
TALLEYRAND
390. LA PRINCESSEDE VAUDÉMONI, peinture sur toile, 1832. 155 x
130 mm. — Au comte François de Castellane.
Née Montmorency,la princessede Vaudémont avait fait la connaissancede Talleyrand chez sa belle-mère,la comtessede Brionne.
Durant l'ambassadede Londres,elle reçut une fréquente correspondancedu Prince
qui la tenait au courant de sa politiqueet utilisaitsesrelationsavecla Couret MmeAdélaïde. Sa mort, en 1833,fut vivementressentiepar Talleyrand.
391. LETTRE DE LA PRINCESSEDE VAUDÉMONTà Bacourt.
chel Missoffe.
— A M. Mi-
La princessede Vaudémont s'inquiète de la santé de Talleyrand et demandedes
nouvelles.
392. a) LETTRE DE PALMERSTONà Talleyrand.
17 septembre 1833;
b) MINUTE DE LA RÉPONSE. — Archives de Broglie.
Autographe. — Lord Palmerston, chef du Foreign Office,invite Talleyranddela
part du Roi à passer le week-endà Windsor. Talleyrand remercie : il retarderason
départ pour la France afin de se rendre à Windsor.
393. ADOLPHE DE BACOURT, par I. Wagner, dessin au crayon. 195X
150 mm. — A M. Michel Missoffe.
Adolphede Bacourt, né à Nancy en 1801,entra jeune dans la diplomatie.Nommé
premier secrétaire à l'ambassade de France à Londres, il fit apprécier ses services
par Talleyrand et selia très intimement, et pour la vie, avec la duchessede Dino.
Le manuscritdesMémoires
de Talleyrandest entièrementcopiédesa main (cf.n°335).
394. LETTRE DE LORD PALMERSTONà Bacourt. Stanhope, 28 septembre
I833. — A M. Michel Missoffe.
Bacourtgérapar intériml'ambassadede France à Londrespendant le séjourprolongé
que Talleyrand, hésitantà prendre sa retraite, fit en Francede septembre à décembre
1833.
395. LISTE DES PERSONNESinvitées au château de Valençay pour y dîner
— Au
le
du
duc
d'Orléans
octobre
pendant
1834).
séjour
(26-29
duc de Talleyrand.
Le duc d'Orléans fut somptueusementreçu à Valençay.Cependant il laissaentendre
dans diversesconversationsque Talleyrand ne pouvait plus être utile à Londres.Le
Prince le releva avec quelque amertume dans une lettre à Mme Adélaïdeet en prit
etla maison
prétextepour écrireenfin sa lettre de démission.(Cf. Leprincede Talleyrand
d'Orléans.LettresduRoiLouis-Philippe,
deMadameAdélaide
etduprincede Talleyrand
publiées
par la comtessede Mirabeau. Paris, 1890.)
AU SERVICEDE LA MONARCHIEDE JUILLET
396. INVITATIONà tous les habitants de Valençay
donné dans l'Orangerie du château le 27 octobre
neur du séjour de S. A. M. Mgr le duc d'Orléans.
Bélanger. — Au duc de Talleyrand.
Talleyrandavait été lui-mêmemaire de Valençayde 1826à
109
de venir au bal
[1834] en l'honSigné : le Maire
1831.
— A
DE
TALLEYRAND
novembre
LETTRE
à
Bacourt.
18
1834.
397.
M. Michel Missoffe.
Autographe.— Talleyrandfait part de sa résolutionde donner sa démission.« J'ai
cédé aux circonstances,obéi à mon âge et donné ma démission.Nous voilà donc
séparés,maisj'en suis sûr, jamais désunis.» Il ajoute en post-scriptum« Ecrives-moi
ce que l'on dit de ma démission.»
398. LETTRE DE BACOURTA TALLEYRAND. 23 novembre 1834. — A
M. Michel Missoffe.
Réponseà la lettre du 18novembre.« Dans toutes les circonstances,dans tous les
temps,dans tous les lieux, vous devez compter sur mon dévouement.»
Paris, 25 novembre
399. LETTRE DE LOUIS-PHILIPPE à Talleyrand.
—
Archives de Broglie.
1834.
Autographe.— Depuis 1832,Talleyrandparlait de prendre sa retraite d'ambassadeur. Malgrél'insistancedu Roi et surtout de Mme Adélaïde,il se décida, encouragé
par Mme de Dino, à envoyerle 13 novembre 1834sa lettre de démissionau ministre
desAffairesétrangères.
Le Roi lui répond en termes chaleureux : « Je crains que le poids de la douleur
qui vousaccablene vousait porté à vous exagérerceluides années...Il faut préparer
l'aveniret c'est pour cela, mon cher Prince, que je désire que vous reveniezà Paris.
Je suisimpatientde vousentendreet d'être entendude vous. »
»
400. « LE SYSTÈMEEST BIEN MALADE,Taillerand
(sic) l'abandonne.
Lithographie de Daumier. 199x259 mm. — B.N., Est., De 180 j.
Réserve.
L'épreuvedu Charivari(nosdes Ier et 8 février 1835).— L. Delteil,Daumier,n° 224.
Talleyrand, appuyé sur sa canne, quitte Louis-Philippeau lit sous un monceau
de « Protocoles».
401. « L'APOPLEXIE ALLANT REMPLACERA LONDRES LA PARALYSIE. »
Lithographie de Daumier. 203x280 mm. — B.N., Est., De 180 j.
Réserve.
Talleyrandse dirige vers Paris, sa canne à la main, tandis que Sébastiani,complètementallongédans sa voiture, prend la « route de Calais».
PI. publiéedansLe Charivari,n° du 6 mai 1835.LoysDelteil,Daumier,n° 110.
110
TALLEYRAND
402. MÉMOIRESde Talleyrand. — B.N., n. acq. fr. 6362-6363.
La reprise d'activité diplomatiqueamena Talleyrand à écrire un supplémentà
ses Mémoires
de 1830 (1830-1834)n'est guère
(cf. n° 335). Son récit de la Révolution
composéet consistesurtout en la publicationde la correspondanceéchangée,durant
son ambassade,avecdiversespersonnalités.
403. TALLEYRAND,statuette par Dantan [juillet 1833]. — A M. Jean
Morel, collection du château de Valençay.
Commetoutes les statuettesde Dantan, celle-ciest plus une caricaturequ'un portrait. Talleyranden aurait dit lui-même: « C'est trop commeportrait; c'est troppeu
commecharge. » (Citépar Luc-Benoist,La Sculpture
romantique,
Paris, 1928,p. 141.)
DE DINO, par Ary Scheffer. Peinture sur toile, 1,10X
404. LA DUCHESSE
0,87 m. — Au duc de Talleyrand.
405. « CH. MAU. Pce de TALLEYRANDné à [sic] Paris le 2 février
de Louis Zôllner d'après Carl Vogel. —
1754. » Lithographie
B.N., Est., N2.
Le titre est la reproductionen fac-similéd'une mention autographede Talleyrand,
portéesurle dessinde Cari Vogelvon Vogelstein(1788-1868),
portraitiste,peintred'histoire et graveurallemand,qui fit ce portrait au coursd'un voyageà Londresen 1834.
Le dessinest conservéau Cabinetdes Estampesde Dresde.
Ludwig-TheodorZôllner (1796-1860),portraitiste et lithographe, a reproduit
beaucoupde dessinsde Vogel,dont il avait été l'élèveà l'Académiede Dresde.C'est
à Paris qu'il s'était perfectionnédans la techniquede la lithographie,avantd'ouvrir
à Dresde,en 1831,son propre atelier d'imprimeur-lithographe.
406. LE PRINCEDE TALLEYRANDet PAULINE DE PÉRIGORD visitant une
vente de charité internationale
en Angleterre. Lithographie coloriée. 300x462 mm. — Collection du château de Rochecotte.
On remarque,à gauche,le comptoirde la Francetenu par la duchessede Dino.
407. « SALON DE L'AMBASSADEDE FRANCE, HANOVER SQUARE1833. »
Aquarelle, par Parsey. 234X341 mm. — Collection du château
de Rochecotte.
408. « VUE INTÉRIEUREDE MA CHAMBREA L'AMBASSADEDE FRANCE,
HANOVER SQUARE, 1832. » Aquarelle de Parsey, 1833. 238X
348 mm. — Collection du château de Rochecotte.
409. COUPE PAPIERet polissoir de Talleyrand.
Souvenirsde l'ambassadefrançaiseà Londres.
— A M. Michel Missoffe.
IX
DERNIÈRES
ANNÉES
ET
MORT
A quatre-vingt ans, Talleyrand renonçait à l'activité diplomatique. Il lui restait à bien mourir : eût-il omis d'y penser lui-même, la duchessede Dino veillait
à l'y préparer. L'Église fit connaître par Mgr de Quelen, archevêquede Paris,
les conditionsd'une réconciliation. Talleyrand pesait les termesde la rétractation,
qu'onexigeait de lui, de ses erreurs et fautes passées. Trois mois après la séance
del'Institut où, prononçant l'Éloge de Reinhard, il avait fait preuve en public de
sa luciditéd'esprit, il signa, le 17 mai au matin, deux textes où s'exprime l'excuse
plus que l'aveu. L'abbé Dupanloup put, dès lors, lui administrer les derniers
sacrementsavant sa mort, l'après-midi de ce mêmejour.
Suivant sa volonté, l'enterrement se fit à Valençay.
VU de dos, dessin par Eugène Devéria, vers 1835 (?).
410. TALLEYRAND
125x79 mm. — B.N., Est., De 178+réserve.
On remarquela démarcheclaudicantede Talleyrand,qui s'appuiesur une canne
et tient à la mainun chapeauhaut-de-forme.
buste en marbre par Des411. LE PRINCEDE TALLEYRAND-PÉRIGORD,
prez. Hauteur 580 mm. — Musée de Versailles (Inv. n° 1656).
Salonde 1839.
412. a) LETTREDE TALLEYRANDà Dupin. 8 décembre 1835 ;
b) Note prise par Dupin sur sa conversation avec Talleyrand. —
A M. Michel Missoffe.
La princessede Talleyrandmourut, rue de Lille,le 10décembre1835.Talleyrand
souffraitalors d'une maladiede coeur.Il convoqua,à son domicile,son hommed'affaires,Dupin,qui prit note de sa conversationavecle Prince.Celui-cise préoccupait
deconnaîtrelesdroitsqueluidonnaitsoncontratde mariagesur l'héritagedesa femme.
112
TALLEYRAND
12 décembre 1835.
413. LETTRE DE MGR DE QUELEN à Talleyrand,
— Archives de l'Archevêché de Paris, 1 D IV 15.
La princessede Talleyrand venait de mourir, assistéepar l'archevêque de Paris,
Mgr de Quelen. Celui-citransmet au Princele messaged' « une dame que vousreconnaîtrez facilementsans qu'il soit besoin que je la désignesousle nom que lui accorde
la loi civilemais qu'il ne m'est pas permis canoniquementde lui donner ». C'estun
appel à penser au salut de son âme, auquel l'archevêque de Paris ajoute sonsouci
personnelde pasteur.
414. LETTRES DE TALLEYRANDà Mgr de Quelen, archevêque de Paris :
a) 12 décembre (1835); b) 13 décembre 1835. — Archives de
l'Archevêché
de Paris, 1 D IV 15.
Autographes.— Dansla premièrelettre, « reçue le 13 à 9 h. du matin », Talleyrand
remercie Mgr de Quelen d'avoir manifestésa fidélité au souvenir du cardinalde
Talleyrand-Périgorddans « une circonstancequi me touche personnellement» ; la
seconde« reçue le 14 à midi » est une réponseà la lettre de l'archevêquedu 12.
415. LETTRE DE LA DUCHESSEDE DINO à Mgr de Quelen. 14 janvier
— Archives de l'Archevêché de Paris, 1 D IV
1838.
15.
Madame de Dino, convertieau catholicismedepuis 1812, était en relationavec
Mgr de Quelen dont les préoccupationsrejoignaient les siennessur la fin du prince
de Talleyrand.Elle s'informades exigencesde l'Églisepour une réconciliationet transmit très prudemment à son oncle. « Je désire, écrit-elle à l'Archevêque,vousrendre
compte d'une conversationquej'ai eue commesuite à celle qu'on savait que je devais
avoir avec vous. »
416. ÉLOGE DE M. LE COMTE REINHARD, prononcé à l'Académie des
Sciences morales et politiques par M. le prince de Talleyrand,
dans la séance du 3 mars 1838. Paris, Didot, 1838. In-8°, 21p.—
Archives de l'Archevêché de Paris, 1 D IV 15.
de
Exemplaire envoyé à Mgr de Quelen, archevêque de Paris. — Le successeur
Talleyrand au ministèredesRelationsextérieuressousle Directoire,le ComteReinhard,
né et élevéen Allemagne,ami de Goethe,venaitde mourirle 25 décembre1837.Membre de l'Académiedes sciencesmorales,il avait droit à un Élogeà l'Institut que Talleyrand demanda à prononcerlui-même.Soucieuxde parfaire sa figure devantl'histoire,
le Prince voulait s'adresserune dernière fois au public. L'affluencefut grandeà la
séancedu 3 mars. « Malgré tousles spectaclesdont nos yeux ont été rassasiés,on a fait
la haie pour voir passer le grand homme » écrit Chateaubriand dans les Mémoires
d'Outre-tombe.
Talleyrand rappelle ses travaux de secrétaire à l'Institut, le procès-verbald'une
austèreDissertation
surlesLoisripuairesqu'il avait dû rédiger, les chargeset les activités
qui l'avaient, par la suite, éloigné des séances,les fonctionsministériellesqu'il avait
occupéessous « trois règnes...très différents».
DERNIERESANNEES
113
L'analysedes qualitésdu comteReinhard,qui s'était préparéau pastorat,lui permit
de soulignerle bénéficequ'apporte à l'art du diplomatela formationde théologien.
« Nos grands négociateursfurent tous théologiens» : il cite les cardinauxDuprat,
d'Ossatet de Polignac.
Suitle portrait idéal du ministredesAffairesétrangères.« Il lui faut la facultéde
se montrerouverten restantimpénétrable,d'être réservéaveclesformesde l'abandon,
d'être habilejusque dans le choixde sesdistractions...en un mot, il ne doit pas cesser
un moment,dansles vingt-quatreheures,d'être ministredesAffairesétrangères.»
La conclusions'élèveà de hautes considérationsmoralesjusqu'à « la religiondu
devoir».
et s'inquiéta de son
Talleyrandenvoya à ses amis et relationsle texte de l'Éloge
retentissement.A ses yeux ce messagemarquait une étape — la dernière— avant sa
mort.
— A M. Michel
DE
TALLEYRAND
à
Bacourt.
Mars
LETTRE
1838.
417.
Missoffe.
Talleyrandenvoieà Bacourtl'ÉlogedeReinhard;souffrant,il n'écrit de sa main que
la formule« Milleamitiés» et la signature.
418. LETTREDE L'ABBÉ DUPANLOUPà Mgr de Quelen. 27 mars 1838.
— Archives de l'Archevêché de Paris, 1 D IV 15.
Autographe.— L'abbé Dupanloup,supérieurdu petit séminairede Saint-Nicolas,
étaitle directeurde Paulinede Périgordqui obtint de son grand oncle qu'il l'invite
à sa table. Son tact parut plaire au Prince.Mais l'abbé mesuraitla difficultéde sa
mission: «Je ne prévoiset n'espèreencoreque bienpeu de chosesérieuseet définitive.»
C'estlui qui entendraTalleyranden confession,lui administreralesdernierssacrementset l'assisterajusqu'à sa mort.
419. L'ABBÉ DUPANLOUP.Gravure sur bois, par Boulenaz. 75x65 mm.
— B.N., Est., N2.
Cette estampe reproduit un des rares documentsreprésentantDupanloupavant
qu'il soit évêqued'Orléans.
420. MINUTE D'UN PROJET DE LETTRE DE TALLEYRANDau Saint-Père,
transmis le 10 mai 1838 à l'archevêque de Paris. — Au comte
François de Castellane.
Ce texte est plus un plaidoyerqu'un aveu : « Desmémoires...expliquerontet, certainement,excuserontauprès de tous les hommesimpartiauxtoute ma conduitedans
le coursd'une révolutionqui a toutentraînéet qui dure depuistrenteans. » Talleyrand
se présentecommeun défenseurconstantde l'Eglise,aussibien que de la Monarchie;
iljustifiele sacredesévêquesconstitutionnels
par le dangerdu protestantisme.« Cessant
d'êtreun ministrede l'Église,je n'ai pas un instantcesséd'être un de sesenfants.»
L'archevêquesuggéra,sans doute, un ton plus réservé: la lettre, finalementsignée
par Talleyrand,lejour de sa mort (n°422), va moinsloindans l'apologie.
114
TALLEYRAND
421. COPIE D'UNE LETTRE DE MADAME DE DINO à Mgr de Quelen.
17 mai 1838. — Archives de l'Archevêché de Paris, 1 D IV 15.
Annotation autographe de Mgr de Quelen : « arrivée avec les deux piècessignées
en original par le prince de Talleyrand ». — Plusieursprojets de textes avaientété
proposésà Talleyrand qui devait, pour obtenir sa réconciliationavec l'Église, fairela
rétractation de ses fautes publiques : son activité pendant la Révolution et surtout
son mariage. Le Prince étudiait les textesde près et en atténuait la portée.
Enfin,le 17mai, au matin, à l'heure qu'il avait fixée,en présencede témoinset après
que Mme de Dino en eut donné lecture, il signa la déclarationet la lettre au saint-Père,
qu'il voulutdater du 10mars 1838,semainede son discoursà l'Académie.(Cf.n° 416.)
Mme de Dino s'empressed'envoyer ces papiers à l'archevêque alors que « M. de
Talleyrand respire encore ».
Le curé de la Madeleine était, dès lors, autorisé à traiter son illustre paroissienen
fidèleréconcilié.
Talleyrand mourut dans l'après-midi du 17, à trois heures quarante-cinq.
422. COPIE a) DE LA LETTRE A GRÉGOIRE XVI et b) DE LA DÉCLARATION, signées par Talleyrand le 17 mai 1838 et datées du 10 mars
— Archives de l'archevêché
1838. c) Minute de la déclaration.
de Paris, 1 D IV 15.
Les copiessont authentifiéespar la signature de Mgr de Quelen qui, dès réception,
transmit les originaux à Rome. — Dans ces deux textes, les excusessuivent de près
les aveux : «Jamais je n'ai cesséde me regarder commeun enfant de l'Église. » « Des
mémoires qui ne devaient paraître que trente ans après ma mort expliquerontà la
postérité ma conduite pendant la tourmente révolutionnaire. » Le Prince invoque
« l'égarement général à l'époque » et poursuit : « Le respectqueje doisà ceuxde qui
j'ai reçu le jour ne me défendpas non plus de dire que toute ma jeunessea été conduite
versune professionpour laquelleje n'étais pas né. »
423. TESTAMENTET CODICILLESDE CHARLES-MAURICE DE TALLEYRAND,
déposés le 17 mai 1838 au rang des minutes de Me Châtelain,
notaire à Paris. — A.N., Minutier central, XV. 1888.
L'enveloppeporte trois cachets de cire noire aux armes de Talleyrand.
Le testament olographe avait été fait à Londres, le 10janvier 1834.Cinq codicilles
datent du 18 décembre 1835; 14 mars et 16 mai 1836; 9, 17 mars, 19 et 20 mai,4 et
14 novembre 1837; 16et 17 mars 1838.
La duchessede Dino, légataireuniverselle,recevait l'hôtel de la rue Saint-Florentin.
Des legs étaient faits aux pauvres de Valençay et à tous les serviteurs du Prince;la
garde-roberevenait au valet de chambre ; un « bureau à M. de Montrond », etc.
Talleyrand léguait à sa petite-nièce,Pauline de Périgord, la terre de Pont-de-Sains,
et la montredont le boîtier contient « le portrait en émail de sa mère ». (Cf.n° 470.)
Le codicilledu 17 mars 1838confiaità la duchessede Dino ou, à son défaut, à M.de
Bacourtles papiers et écritsavecinterdictionde ne rien publier avant trente ans révolus
après le décès.
DERNIERESANNEES
115
DE L'ENREGISTREMENT
et des domaines. Registre
424. ADMINISTRATION
des recettes. Déclaration des mutations par décès. Direction de
Paris. Bureau des successions des Ier et IIe arrondissements. 1838.
— Archives de la Seine, D 97. 3455, ff.
21-24.
Les droits payéspour la successioncollatéraledu prince de Talleyrands'élèvent
à 66213,20F. Le total des legs s'élèveà 696456 F; l'actif mobilierest évaluéà
110820 F; l'immeublede la rue Saint-Florentin,au revenubrut et annuelde 33000,
représenteun capital de 660000.
TalleyrandavaitdonnéValençay« avecréserved'usufruitpour lui pendantsa vie»
à son petit neveuNapoléon-Louis,
fils d'Edmondet de Dorothée,à l'occasionde son
mariageavecAlixde Montmorencyen 1829.
425. ACTE DE DÉCÈSde Talleyrand, 18 mai 1838. — Archives de la
Seine, état civil V2 E.
Extraitdu Registredes actesde décèsdu Ier arrondissement
de Paris,datédu 24juin
1841.
« Le défuntné à Pariset y décédéen son domicilerue Saint-Florentin,n° 2,hier,
à troisheurestrois quarts du soir. »
426. LETTRE DE PAULINE DE PÉRIGORD à Mgr de Quélen. [19 mai
1838]. — Archives de l'Archevêché de Paris, 1 D IV 15.
Pauline,au nom de sa mère, demandeà Mgr de Quelenl'autorisationd'assister,
le lendemainà la messedite par lui-même,dansune chapelleparticulièredu SacréCoeurpour éviterles importuns.
427. FAIRE-PART du service funèbre
MM. Mallet frères.
du prince de Talleyrand.
— A
Le faire-partest adresséà M. Jules Mallet : « Vous êtes priésd'assisterau convoi
et service(le mot enterrementa été rayé) de M. le Princede Talleyrandqui seferont
en l'églisede l'Assomptionle mardi 22 mai à 10h. du matin.On se réuniraà l'hôtel
Talleyrandrue Saint-Florentin.»
Talleyrandavait demandé, dans son testament,à être enterré à Valençayavec
desfunéraillesde la plusgrandesimplicité.
428. LETTRE DE ROYER COLLARD à Pauline de Périgord. Samedi
26 mai 1838. — Au comte François de Castellane.
Autographe.— Le voisinagede Valençayet de Châteauvieuxavait amené peu à
peu des relationsd'amitiéentre Talleyrandet le chefdes doctrinaires,l'austèreRoyer
Collard.Celui-cifut un destémoinsde la signaturedu 17maiet dela mort du Prince:
« Ce grand spectaclesera longtempsdevantmesyeux.C'estle derniercèdredu Liban
et c'est aussile dernier type de ce savoir-vivrequi était propre aux grandsseigneurs
gensd'esprit. »
116
TALLEYRAND
Il écrit à Pauline : « Quelle mère vous avez,Mademoiselle,maisaussiquellefille
vousêteset que vousavezété dignesl'une del'autre danslesjournéesque nous venons
de passer! Pardonnez-moice mouvementinvolontaire.»
429. BREF DU PAPE GRÉGOIRE XVI à Mgr de Quelen. 11 juin 1838.
— Archives de l'Archevêché de Paris, 1 D IV 15.
Le Pape prend acte de la déclarationsignéepar le Prince, et bien qu'il en trouve
lestermesplus faiblesqu'il ne l'avait souhaité,exprimeson approbationà l'archevêque
de Paris.
X
LE
CADRE
D'UNE
VIE
De 1812 jusqu'au jour de sa mort, Talleyrand habita l'hôtel de la rue SaintFlorentin, devenuhôtel Talleyrand. La duchessede Dino, qui reçut l'hôtel en legs,
le vendit deux mois plus tard à James de Rothschild.
En 1814, quand finit l'exil des princes espagnols, Talleyrand récupéra le
château de Valençay. A partir de 1816, il y apporta maints aménagements et
embellissements,y rassembla livres, tableaux, souvenirs historiques. Valençay,
auquel Charles X avait attaché un titre de duc, revint à l'aîné de ses petitsneveux.
La duchessede Dino fit quelquesséjours à Rochecotte,après la mort du Prince,
puis se fixa à Sagan où elle mourut en 1862. Pauline de Périgord, devenuemarquise de Castellane, s'attacha à Rochecotteet y conservapieusement les souvenirs
de sa mère et de son grand-oncle.
La petite ville de Bourbon l'Archambault vit venir, fidèlement, pendant trente
ans, Talleyrand prendre les eaux.
430. LA PLACEDE LA CONCORDEvue de la rue Saint-Florentin. Aquarelle par Pauline de Dino. 1837. 225x350 mm. — Au comte
François de Castellane.
On remarqueun échafaudagesurl'un deshuit pavillonsd'angledela place : la vue
a été prise à l'époqueoù l'on montaitsur cette guéritela statuede Lille,par Pradier.
— Rappelonsque ces pavillonsd'angle avaientété construitsen mêmetempsque la
place,en 1772.Gabrielavait alorsprévu de surmonterchacund'euxde groupesallégoriquessymbolisantles vertusde LouisXV. Dès 1795,on avait envisagéde mettre
sur ces soclesdes statuesreprésentantles principalesvillesde France.Maisce dernier
projetne fut misà exécutionqu'entre 1836et 1840.
118
TALLEYRAND
VALENÇAY
431. NOTICE SUR VALENÇAY[par la duchesse de Dino]. Paris, impr.
de Crapelet, 1848. In-4°, 68 p. — B.N., Impr., 4° Lk 7. 10027.
Cettenoticedestinée« à servirde guide aux curieuxqui visiterontle château» fut
écritedu vivant de Talleyrandd'aprèsla préfacedatéede Rochecotte,novembre1836.
432. VALENÇAY,assiette de Sèvres. — A M. Jean Morel, collection du
château de Valençay.
Don de Napoléonà Talleyrand.
433. DEUX ÉVENTAILSornés d'aquarelles de Charles Lemercier représentant le château de Valençay. 750 X 175 mm, chaque aquarelle.
— Au duc de Talleyrand.
Ces éventails,qui portent les initialesD. S. (Dino, Sagan), ont appartenu à la
duchessede Dino.
434. VALENÇAYET ROCHECOTTE,trois peintures par Ricois, 1845. La
peinture de gauche (Valençay) : 225 X 285 mm ; la peinture centrale (Valençay) : 245 X 345 mm ; la peinture de droite (Rochecotte) : 225 X 275 mm. — Au comte François de Castellane.
435. FAUTEUILSEMPIRE. — A M. Jean Morel, collection du château
de Valençay.
Troisfauteuilsen boisdoré.Les accotoirs,ceintureset dossierssontornésde rosaces,
acantheset palmettesen relief.La tapisserieau petit point fut exécutée,selonla tradition, par lesdamesde la cour pour Talleyrand.Sur un fondblanc au pointfantaisie,
sont représentésdes feuillagesvariés dans les tonalités vertes,jaunes, bruneset or,
donnantun aspectd'herbier.Chaquefauteuila sondécorpropre.Une étiquettemanuscrite est colléesouschaquesiègeavecla mention« salondu prince de Bénévent».
436. FAUTEUIL DE TRAVAIL de Talleyrand en cuir marron avec, de
chaque côté, un portefeuille à soufflets. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay.
Le comte Françoisde Castellanepossèdeun autre fauteuil du même style ayant
appartenu à Talleyrand.— C'est le fauteuildans lequel la statuette de Desprez(cf.
n° 437) l'a représentéassis.
LE CADRED'UNE VIE
119
437. TALLEYRANDASSISdans un fauteuil. Statuette en terre cuite par
Desprez. Haut. : 320 mm. — A M. Jean Morel, collection du
château de Valençay.
Il existe,au moins,quatre exemplairesen plâtre de cette statuette.
ROCHECOTTE
438. « SOUVENIRSDE ROCHECOTTE. » — Collection
Rochecotte.
du château
de
La duchessede Dino acheta, en 1825,le châteaude Rochecotte,communede SaintPatrice,en Indre-et-Loire.Elle s'attacha très vite à cette demeurequi devintbientôt
sa résidenceprincipaleet où Talleyrandfit de longsséjours.
Le livre d'or, sousle titre Meshôtesdepuisle 1erdenovembre
1836,s'ouvresurun texte
autographede Talleyrand: «Je suisà Rochecotte,lieuenchanteuroùil y a danstousles
genrespour les hommesinstruitsle plus de questionsà faireet oùsetrouvela personne
qui saitle mieuxy répondre.Rochecotte,1ernov. 1836.Ch.Mau. de TalleyrandPérigord,princede Talleyrand.» Lestroisenfantsde la duchessede Dinorendentensuite
hommageà leur mère. Enfinde trèsnombreusessignaturesse succèdentau coursdes
temps : Noailles,Antraigues,Charlottede Talleyrand,la duchessede Sagan(1837),
Mathieude Montmorency,le princed'Arenberg,Bacourt (1842),Decazes,plusieurs
prêtres,évêqueset le cardinalde Falloux(1870),le généralGallifet,Paul Bourget,le
princede Galles(1917),FrancisPoulenc,la reineElizabethd'Angleterre(1963),etc...
Citonsla phrase écriteet signéepar A. Thiers : « Une bonnejournéedansl'une des
plusmauvaisesannéesde ma vie, la plusmauvaisepeut-être.Rochecotte,16novembre
1870.A. Thiers. »
439. ALBUMDE ROCHECOTTE.— A la comtesse Georges de Castellane.
« Ce sera un salmigondis» a écriten exerguela duchessede Dino.
Le gros album ne comptequ'une huitainede pagesmss.dont quelques-unes
autographesde Talleyrand datéesde 1829.
440. VUE EXTÉRIEUREDE LA TERRASSEDE ROCHECOTTE.Aquarelle par
J. Roberts, 1834. 217x302 mm. — Collection du château de
Rochecotte.
J. Robertsa peint, la mêmeannée, deux autresaquarellesreprésentantRochecotte,
des aquarellesmontrant le château de Valençayet un portrait de Dorothéede Dino,
vue de dos (mêmecollection).
TALLEYRAND
120
441. « 2eme VUE DE LA TERRASSEDE ROCHECOTTE, 1834. » Aquarelle
par J. Roberts. 220X287 mm. — Collection du château de Rochecotte.
Desjeunesfemmesélégantesse promènentsur la terrasse.
442. « PIÈCE COMPOSÉEPAR FEU MONONCLEle prince de Talleyrand
pour fêter l'arrivée de son amie Mme la princesse de Vaudémont. » — Au comte François de Castellane.
Autographe.— La duchessede Dino s'ingéniaità remplir les loisirsdes séjoursà
Valençayet à Rochecotte; Talleyrandse prêta au jeu en écrivantdes textesde circonstancespour des comédiesde salons.
BOURBON
LARCHAMBAULT
443. NOUVEL ESSAISUR LES EAUXTHERMALESet minérales de Bourbon
l'Archambault,
département de l'Allier ou Histoire physique, chimique et médiévale des eaux par P. P. Faye. Bourbon l'Archambault;
Paris, Croullebois, 1804. In-8°, 216 p. et planche.
— B.N., Impr., 8° Te 163. 339.
Talleyrandfit des curesannuellesà Bourbonl'Archambaultà partir de 1800.Il
de la ville,aurait eu le premierl'idée de fairerelierl'étas'occupade l'embellissement
blissementthermal aux allées Montespan.Très populaire à Bourbonl'Archambault,
il comblait de faveursles habitants.
—
MINUTE
DE
LETTREDE
TALLEYRAND
Au duc de Tal444.
(s.l.n.d.).
leyrand.
Autographe.— Talleyranda apprisle projet de Madamela Dauphine,la duchesse
d'Angoulème,de venir à Bourbonl'Archambault. « Serait-ilpermis au plus vieux
baigneur de ces eaux célèbresde proposerà Madame de se reposerun moment...
peut-être de manger des fruitset de boire du lait dans une tente placéesur unedes
ruines de ce noble château? »
445. ESQUISSESBOURBONNAISES
par Achille Allier. Moulins, Desrosiers;
Paris, Chamerot, 1833. In-4° oblong. — B.N., Impr., 4° Lk 2. 306.
Le château de Bourbon.
LE CADRED'UNE VIE
OBJETS
ET
121
SOUVENIRS
COSTUMES
446. COSTUMEDE COUR de Talleyrand.
tion du château de Valençay.
— A M. Jean
Morel, collec-
Cape du costumede grand chambellan,à la Restauration.
447. CAPE, REDINGOTEET ÉPÉE DE GRANDCHAMBELLAN,
époque Restauration. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay.
Cravatede dentelleornéede fleursde lys couronnées.
448. BOUTONDE LIVRÉE du prince de Bénévent. Diam. : 30 mm. —
Collection de boutons de livrée de M. de Roche du Teilloy.
vers
449. BOUTONDE LIVRÉE de la maison de Talleyrand-Périgord,
1830. Diam. : 35 mm. — Collection de boutons de livrée de
M. de Roche du Teilloy.
Il est orné desarmeset de la devisede la famillede Talleyrand-Périgord.
450. BOUTONDE GILET de la même livrée. Diam. : 20 mm. — Collection de boutons de livrée de M. de Roche du Teilloy.
Il est orné du crestdesarmoiriesde la maisonde Talleyrand-Périgord.
DÉCORATIONS
451. BREVET DE NOMINATIONde Talleyrand dans l'ordre royal de la
Légion d'honneur, 5 mai 1817. — Au duc de Talleyrand.
Ce brevetadresséau princede Talleyrand,pair de France,estsignépar le maréchal,
duc de Tarente.
122
TALLEYRAND
DE LA LÉGION D'HONNEUR,époque Res452. PLAQUEDE GRAND-CROIX
tauration. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay.
La partie centraleainsi que le pourtour (portrait d'Henri IV) sont des plaques
d'argent. Le resteest composéde paillettesargentéeset de filsd'argent.
453. COLLIERde l'ordre du Saint-Esprit. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay.
Or et émail.— Talleyrandfut reçu chevalierdu Saint-Espritle 30septembre1820,
le lendemainde la naissancedu duc de Bordeaux.
454. PLAQUE de l'ordre du Saint-Esprit.
tion du château de Valençay.
Paillettesargentéeset fils d'argent.
— A M. Jean Morel, collec-
de Talleyrand dans l'ordre de Charles III
455. BREVETSDE NOMINATION
d'Espagne, 18 juin 1834. — Au duc de Talleyrand.
456. PROMOTIONde Talleyrand au grade de grand-croix de l'ordre du
Sauveur de Grèce, 23 janvier (6 février) 1834. — Au duc de
Talleyrand.
457. DÉCORATIONSDE TALLEYRAND: I° L'Aigle noir (croix bleue,
ruban crème) ; 2° Le soleil du Lion (Perse, ruban vert) ; 3° Croix
de Charles III d'Espagne; 4° Couronne de sacre. 5° Plaque de
l'ordre de Saint-André (Russie) ; 6° Plaque de Sainte-Anne (Russie). — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay.
LIVRES
A catalogue of a superlatively splen458. BIBLIOTHECASPLENDIDISSIMA.
did and extensive library consigned from the continent which
will be sold by auction on Wednesday, May 8, 1816. London,
20009.
Wright and Murphy (s.d.). In-8°, 200 p. — B.N., Impr.,
Exemplaireindiquant les prix de vente. — Le Cataloguecompte3465numéros
dont des manuscrits,des incunables,des Elzevirs.La collection,indiquela préface,
« réuniepar un nobleétrangerfortdistinguépar sestalensde diplomate» a étéenvoyée
LE CADRED'UNE VIE
123
deParisen Angleterre,en septembre1814,en troiscargaisonsdontunefut endommagée
à l'arrivée.
Lesaffairesfinancièresde Talleyrand,qui acquitau coursde savieune très importante fortune,connurentdes fluctuations.Il procédaà plusieursreprisesà des ventes
de tableaux,livres,immeubles(cf. nos234 et 275). Malgrél'importancede la vente
de 1816,la bibliothèquedu châteaude Valençayauraitcompté,en 1838,quinzemille
volumes.
459. EX-LIBRISDE CHARLES-MAURICEDE TALLEYRANDaux armes des
Talleyrand « à trois lions rampants armés et lampassés », avec
les clefs de grand chambellan. Devise « Re que Diou ». — A M.
Michel Missoffe.
Le premierde cesex-libriscomporteles insignesde la Toisond'or et de la grande
croixdela Légiond'honneur.Le second,postérieurà 1820,dateoùle princede Talleyrand fut reçu chevalierdu Saint-Esprit,comportele collierde l'ordredu Saint-Esprit
à côté de la Toisond'or.
460. BILLETDE TALLEYRANDà son frère (s.d.). — Collection Pozzi.
LeslettresT Pdoivent
Talleyranddonnele modèledu chiffreTalleyrand-Périgord.
être séparéeset faites« à l'anglaise».
461. RELIURE basane brun clair aux armes d'un évêque de la maison
sur un semé de fleurs de lys. Ex-libris héralTalleyrand-Périgord
dique des Talleyrand portant la devise « Re que Diou » et l'inscription : Bibliothèque du château de Valençay.
SurPANVINIUS(Onuphrius)De ludis circensibus,Libri II ; de triumphisliber
unus. Paris,ClaudeMorel, 1601.Petitin-8°.— Au duc de Talleyrand.
462. RELIURE maroquin olive aux armes de Marie-Jeanne de Talleyrand-Périgord, mariée en 1762 à Louis-Marie Comte, puis marquis de Mailly, encadrement filets dorés sur les plats, armoiries
mosaïqués de maroquin rouge.
Surles Femmescommeil convientde les voir.Londreset Paris,1785,in-12.— Au
duc de Talleyrand.
463. RELIUREmaroquin rouge aux armes de Talleyrand-Périgord.
Sur: a) Sermons...de MessireAndorreAnselme.Paris,Gaudouinet Giffart,1731.
depuis
4 vol.in-8°; b) Histoirede l'Académieroyaledes Inscriptionset Belles-Lettres
son établissementavecles Élogesdesacadémiciensmorts.Paris,Guérin,1740.3 vol.
in-8°.— Au duc de Talleyrand.
124
TALLEYRAND
TABLEAUX
464. LOUIS XVIII en costume de sacre. Photo Sylvain Knecht du
tableau conservé au château de Rochecotte. — B.N., Est., N.
Le tableau porte la mention : « Donnépar S. M. le Roi de Franceau princede
Talleyrand.»
Peut-êtres'agit-ildu portrait de LouisXVIII par Gérard, n° 4 du cataloguedela
vente de la Succession
du ducde Talleyrand,Valençay
et Sagan,les 29-31mai et 1erjuin
1899(reprod.).Seule,l'inscriptionsurle cadresembledifférente: «Donnépar S.M.le
Roi de Franceau Princede Talleyrandaprèsle Congrèsde Vienne.»
Louis XVIII, qui n'a jamais été sacré, est représentéici en costumede sacre.En
1819,la cérémonieavait été prévue et organisée.Les dessinsde Percieret Fontaine
pour la broderiedescostumesdu sacreet pour la décorationde la cathédraledeReims
à l'occasiondu couronnementfont,maintenant,partie descollectionsdu Metropolitan
Muséum,à NewYork (Cabinetdes Estampes).Voir à ce sujet,l'articlede MissJanet
Muséum,1958-1959.
Byrne,dansBulletinof theMetropolitan
465. CHARLESX en costume de sacre. Photo Sylvain Knecht du tableau
conservé au château de Rochecotte. — B.N., Est., N.
Le tableau porte la mention : « Donnépar S.M. le Roi de Franceau princede
Talleyrand. »
Peut-êtres'agit-il du portrait de CharlesX par Gérard, n° 5 du cataloguede la
ventede la succession
duDucde Talleyrand,
et Sagan,les 29-31mai et 1erjuin
Valençay
1899(reprod.).Seule,l'inscriptionsur le cadre sembledifférente: « Donnépar S.M.
CharlesX au Princede Talleyrandaprès le Sacre.»
Vernet. 1819.
466. MOLIÈRE ET SA SERVANTE, peinture d'Horace
—
mm.
Au comte François de Castellane.
360x435
Ce tableauavait été donnéà Talleyrandpar HoraceVernet. — C'est le n° 26dela
ventedela succession
duducdeTalleyrand,
et Sagandes29-31maiet 1erjuin 1899.
Valençay
La collectiondes tableauxconstituéspar Talleyrand,sousla directionde Lebrun,
les
a été longtempsconsidéréecommeune des meilleuresd'Europeen cequi concerne
écolesflamandeset hollandaises,(cf. n° 275). En 1817,la collectionfut achetéeen
bloc par Buchanan320.000F.
DIVERS
467. LA DERNIÈREPLUMEde Talleyrand. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay.
C'estaveccetteplumequeTalleyranda signésasoumissionà l'Église,le 17mai 1838,
jour de sa mort.
LE CADRED'UNE VIE
125
468. MÈCHE DE CHEVEUXde Talleyrand.
tion du château de Valençay.
— A M. Jean
Morel, collec-
469. TALLEYRAND.Portrait
Collection particulière.
et mèche de ses cheveux. —
en miniature
ornée d'une miniature représentant la
470. MONTRE de Talleyrand
duchesse de Dino. Diam. : 45 mm. — Collection particulière.
La montreest en or et porte la marque : « Bréguet.N° 2942.»
La miniatureest à l'intérieur du boîtier,montéesur une plaqued'or. A la chaîne
sont attachésquatre cachets: l'un avecles initialesT. P. entrecroiséeset surmontées
d'une couronne,l'autre avecles armesde Talleyrandet lesclésde grand chambellan,
la Légiond'honneuret la Toisond'or, le troisièmeaveclesmêmesarmesmaissansles
cléset sansla Toisond'or et le quatrième,tout petit et rond, avecles initialesP. D.
surmontéesde la couronnede la maisonde Talleyrand.
471. BOURSEEN SOIE fabriquée par Mme Thiers et donnée par elle à
Talleyrand. — Au comte François de Castellane.
Talleyrand a lui-mêmedonné « cette petite cochonnerie» (le mot est de lui) à
Bacourt. C'est la comtessede Martel, apparentéeà Bacourt,qui en a fait don au
comteStanislasde Castellane.
472. CANNE de Talleyrand, en ivoire, à pommeau d'or. — A M. Jean
Morel, collection du château de Valençay.
Sur le pommeau,les armes de Talleyrand,grand chambellan,surmontéesd'une
couronne,encadréesde deux clés et entouréesde la Toisond'or avec, au-dessous,
sur une guirlande,la devise« Re queDiou».
473. « CARLOS. LE CHIEN de Mr. de Talleyrand. Baden, Août 1838. »
Silhouette découpée. 78x110 mm. — Collection du château de
Rochecotte.
Talleyrandaimait beaucouples chiens.Il léguason épagneul,Carlos,à la gouvernante de Pauline de Périgord.
474. PORTE-CRAYONdu prince de Talleyrand. En or, orné d'un camée
portant une couronne. — Au duc de Talleyrand.
La couronneest cellede la maison de Talleyrand-Périgord.
126
TALLEYRAND
475. PORTEFEUILLEen cuir noir
A la comtesse de Lacombe.
ayant
appartenu
à Talleyrand.
—
La traditionveut que ce portefeuilleait servià Talleyrandau Congrèsde Vienne.
Il a été donnépar lui à l'abbé Dupanloup.— Il porte les initialesentrecroiséesD. C.
de Talleyrand.
476. SOUS-MAIN-PORTEFEUILLE
de Castellane.
— A la comtesse Georges
477. TABATIÈRE en écaille ornée d'une plaque d'argent gravée représentant Talleyrand en buste. La plaque d'argent : 555 x 400 mm.
La tabatière : 855 X 455 mm ; haut. 20 mm. — Au duc de Talleyrand.
La plaqued'argentportel'inscription: « dessinéeet gravéepar d'Algerà Paris1838.»
Elle reproduit avec précisionla partie supérieurede la lithographiecataloguéesous
le n° 000.Mais on a ajouté la Légiond'honneur (coloriéeen rouge) sur le reversde
l'habit de Talleyrand.
478. « Cles Mce TALLEYRANDPÉRIGORDPrince de Bénévent. » Médaillon en bronze, diam. : 180 mm. — Collection du château de
Rochecotte.
479. « DONS DE L'AMITIÉ ET DES ARTS. » Albums
Dino. — Au duc de Talleyrand.
de la duchesse de
Cesalbumscontiennentdesdessinset aquarelles,oeuvresd'amiesde la duchessede
Dino.
Reliuresmaroquinvert avecdécor doré, fermetureavecferrureset grandesépingles
dont la tête est, pour l'un, un cachetgravé et, pour l'autre, deux intailles.
coloriée vers 1840. 236 X
480. LE CHATEAUDE SAGAN, lithographie
338 mm. — Collection du château de Rochecotte.
D'une superficiede 120km2, le fiefde Sagancomptait,outre la villede 7.000habitants, près de 200 bourgset villages.
Possédéeautrefoispar Wallenstein,la principauté passa ensuite à la familledes
Biren, ducs de Courlande.
481. DOROTHEA HERZOGINVON SAGAN, Prinzessin V. Curland u. Semgallen, Herzogin v. Talleyrand
1793-1862. Sagan, A. Schamberg. — A M. Michel Missoffe.
Image mortuairede la duchessede Dino.
XI
TALLEYRAND
DANS
LA
LITTÉRATURE
ET
L'HISTOIRE
« Je veux que, pendant des siècles, on continue à discuter sur ce
quej'ai été,
ce quej'ai pensé et ce que j'ai voulu. »
Le voeusemble exaucé.
De son vivant, une suprême aisance, un cynismeparfait, une apparente impassibilité chez cet ancien homme d'Église, serviteur et profiteur de six régimes, excita
la verve haineuse de ses contemporains.
La postérité, cherchant à percer le secret de cette habilité et de cette autorité,
attendait beaucoup de la publication des Mémoires (1890-1892) qui souleva
discussionset controverses.
La littérature s'empara du personnage qu'il avait lui-même composé, de ses
« mots » qui font flèche, de la confrontation avec la grande figure de
Napoléon
qu'il évoquenécessairement. Le thème du « Diable boiteux » franchit lesfrontières.
Depuis plus de cent ans, modèle séduisant et insaisissable, le prince de Talleyrand ne cesse de poser.
OUVRAGES
482. DELPHINE, par Mme de Staël Holstein. Genève, J.-J. Paschaud,
1802. 4 vol. in-12. — B.N., Impr., Rés. p. Y 2. 2211.
C'est sous les traits de Mme de Vernon que Mme de Staël esquissele portrait de
Talleyrand: « Dans le fond de son coeurelle n'aimait rien, ne croyaitrien, ne s'embarrassaitde rien ; sa seuleidée était de réussir,elle et les siens,danstouslesintérêts
dont se composela vie du monde,la fortuneet la considération.»
483. ALBUM PERDU. Paris, chez les marchands de nouveautés, 1829.
In-16, 204 p., ill. — B.N., Impr., 8° Ln27. 19320.
Par Henri de Latouche.- Recueildes motsles plus répandusde Talleyrandet des
anecdoteslesplus connuesde sa vie.
128
TALLEYRAND
484. PORTRAITSET SOUVENIRScontemporains par Benjamin Constant
suivis d'une lettre de Jefferson, président des États-Unis, à Mme de
Staël. Paris, Ladvocat, 1832. In-8°, 397 p. — B.N., Impr., 8° Li3.
129.
TomeVII de Parisoule livredesCentet Un.— Pp. 151-154,M. de Talleyrand.
485. VIE POLITIQUE DE CHARLES-MAURICE,PRINCE DE TALLEYRAND
— B.N.,
par Alexandre Salle. Paris, Hivert, 1834. In-8°, 395 p.
Impr., 8° Ln 27. 19321.
En exergue,une strophedela Némésis
de Barthélémy« Le mensongeincarné,le parjure vivant...» La conclusionest plussereine: « La vie politiquede M. de Talleyrand
présentela lutte d'un hommede génie avec les époquesles plus grandesde notre
histoire.»
486. MONSIEURDE TALLEYRAND.Paris, J.-P. Roret,
— B.N., Impr., 8° Ln 27. 19322.
1834. 4 vol. in-8°.
L'ouvrage,publié sansnom d'auteur, est de Charles-Maximede Villemarest.Il se
veut ni pamphletni panégyrique.« M. de Talleyrandest peut-êtrele personnagele
plus extraordinairequ'ait produit la Révolution; tous les événementsimportantsse
autour de sonnom; son influence,avouéeou secrète,s'est
groupentmerveilleusement
étenduesur tous les changementssurvenusen Europe et dans le monde depuisun
demi-siècle.»
487. HISTOIREDE LA VIE ET DE LA MORTDE M.
GORD, prince de Bénévent, avec un grand
et de notes historiques pas S. D... Paris,
las (s.d.). In-8°, 332 p. — B.N., Impr., 8°
DE TALLEYRAND-PÉRInombre de documents
Société de Saint-NicoLn 27. 19325.
488. GEORGE SAND. LE PRINCE. Revue des Deux Mondes, tome IV,
3e série, pp. 133-151, livraison du 15 octobre 1834. — B.N., Impr.,
Z. 21418.
En septembre1834,GeorgeSand avait fait avecun ami une visiteau châteaude
Valençayque l'on ouvraitvolontiersaux curieux.Dansl'article de la RevuedesDeux
Mondes,écrit le moissuivant, elle imagineun dialogueéchangéentre la poétesseet
son ami en facedu châteaude Valençay.L'aversionet la perfidiese déchaînentdans
couvent
ce texte: « Ce châteauoù tant d'immondesprojetset d'étroitesscélératesses
et éclosentincessamentdansle silencede la nuit ».
La liaisonde Talleyrandet sa nièceest égalementévoquée: « Un insecteimmonde
dans le caliced'une fleurembaumée.»
TALLEYRANDDANSLA LITTÉRATUREET L'HISTOIRE
129
489. « LE CHARIVARI », journal quotidien, politique, littéraire et
d'art : a) Vendredi 18 mai 1838. 7e année, n° 136; b) Samedi
19 mai 1838, n° 137. Paris, rue du Croissant, 1838. — B.N., Périodiques, Fol. Le 2. 1328.
La mort de Talleyrandn'affaiblitnullementla violenceet la cruautéde la critique.
490. CHAMBREDES PAIRS. Séance du 8 juin 1838. Discours prononcé
par M. le baron de Barante à l'occasion du décès de M. le prince
de Talleyrand. Chambre des Pairs de France. Impressions diverses.
Session de 1838. Tome 3, n° 106. — B.N., Impr., 8° Le 58.2.
C'estun hommagequ'au nomde la chambredesPairs,Barantesedoitde rendreà
sonillustreami.
Au reste, « la calomnieet l'injure lui ont encoremoinsmanquéque l'approbation
ou les louanges».
491. VICTOR HUGO ILLUSTRÉ.CHOSESVUES.1re série. P. 1. 1838. Talleyrand. Paris, E. Hugues (s.d.). — B.N., Impr., Réserve m. Z. 35.
Lepassageestdaté du 19mai : « RueSaintFlorentinil y a un palaisetun égout...»
C'est à l'égout qu'estjetéenégligemmentla cervelledu princede Talleyrand.
492. THE EDLNBURGHREVIEW. Critical journal for April 1838... July
1838. Vol. LXVII. Edinburgh, 1838. — B.N., Impr., Z. 33571 (17).
de Vérone,
Guerre
Dans un compterendu de l'ouvragede Chateaubriand,Congrès
Colonies
2 vol., Paris 1838,Lord Broughamconsacre
d'Espagne,
Négociations,
espagnoles,
une dizainede pagesau « Character
». Sévèrepour le jugementque
of M. Talleyrand
Chateaubriandexprimesur Talleyrandet qu'il qualifiede calomnie,il faitun portrait
nuancédu caractèrede Talleyrandet un élogesans réservede ses qualitésd'intelligence, de jugement, de finesseet d'esprit. Ce texte lui valut les complimentsde
Mmede Dino.
DE DINO à Lord Brougham. Paris, 12 sep493. LETTREDE LA DUCHESSE
tembre 1838. — A. E., dossier personnel Talleyrand.
« Cen'est qu'à mon retourdeseaux,il y a peu dejours,quej'ai pu me procurerle
numérode la revue d'Edimbourgdu moisde juillet dernier.J'y ai trouvétoutesles
tracesde votre amitiénon seulementdansla judicieusecritiquedu livreinexactde
M. de Chateaubriandmaisencoredansce morceauplein d'équité,de vraiet de délicatesseplus particulièrementdestiné au souvenirde mon oncle...C'est ainsi que
l'histoireparlera de lui quand la voix impartialese fera entendreun jour maispersonnene dira mieux que vousce qu'il y avaitd'aimabledansson caractère,d'élevé
dansson esprit et de charmedans son commerce...» « Adieu,cher LordBrougham,
milleet millebien sincèresamitiés.Dsede Talleyrand,Princessede Courlande.»
130
TALLEYRAND
494. EXTRAITSDES MÉMOIRESDU PRINCE DE TALLEYRAND-PÉRIGORD,
ancien évêque d'Autun, membre de l'Assemblée nationale, recueillis et mis en ordre par Mme la comtesse O... de C..., auteur des
Mémoires d'une femme de qualité. Paris, Charles Le Clère, 1838.
4 vol., in-8°. — B.N., Impr., 8° La 33. 106.
Publiépar le baron LamotheLangon,les textessont entièrementapocryphes.
495. VIE RELIGIEUSEET POLITIQUEde Talleyrand-Périgord,
prince de
Bénévent, depuis sa naissance jusqu'à sa mort, par Louis Bastide.
Paris, Faure, 1838. In-8°, 470 p. — B.N., Impr., 8° Ln 27. 19324.
L'ouvrageest très hostile. « Nous nous estimeronsheureuxsi, en dévoilantcette
viede turpitudeet de félonie,nousavonspu inspirerquelquecrainte,par notresouci
de ne rien cacherde ce que nousavonstrouvéde honteux,à ceuxqui ont héritédece
cynismepolitiquequi, misen mouvementpar M. de Talleyrand,fait encorela honte
de cette époque.»
496. MÉMOIRESURM. DE TALLEYRAND,sa vie politique et sa vie intime
suivi de la relation authentique de ses derniers moments et d'une
appréciation phrénologique sur le crâne de ce personnage célèbre
fait peu d'heures après sa mort, par Ch. Place et J. Flourens, ... —
Paris, 1838. In-8°, 171 p. — B.N., Impr., 8° Ln 27. 19326.
Placeet Flourensétaientrédacteursen chefdu journal La Phrénologie.
497. INSTITUTROYALDE FRANCE. Séance publique annuelle de l'Académie royale des sciences morales et politiques du samedi 11 mai
1839. Notice historique sur la vie et les travaux de M. le prince de
Talleyrand, par M. Mignet, secrétaire perpétuel. In-4°, paginé
13-62. — B.N., Impr., R 5046.
L'élogede Talleyrandà l'Institut fut prononcépar le secrétaireperpétuelFrançois
Mignet,l'historienlibéral qui avait lancé,avec Thiers,le National.Il louaen Talleyrand le Constituant,l'habile diplomate,blâmala participationà l'enlèvementdu duc
d'Enghienet l'attitude en 1814.Cet homme« qui conformatoujourssa conduiteaux
circonstanceséprouvaet inspira de longuesamitiéset tous ceux qui l'entouraientou
qui l'approchaientétaientattiréspar sa grâce, attachéspar sa bonté ».
illustrées de Balzac. Une ténébreuse affaire. Paris, janvier
498. OEUVRES
1841. Paris, Raçon (s.d.). — B.N., Impr., Y 2. 981.
499. HISTOIRE POLITIQUEET VIE INTIME de Ch.-M. de Talleyrand,
prince de Bénévent, par G. Touchard Lefosse. Paris, au bureau
TALLEYRANDDANS LA LITTERATUREET L'HISTOIRE
de l'administration,
19327.
Ouvrage hostile.
1848. In-8°, 338 p. — B.N., Impr.,
131
8° Ln 27.
500. MÉMOIRESD'OUTRE-TOMBEpar M. le vicomte de Chateaubriand.
Paris, Penaud frères, 1849. 12 vol. In-8°. — B.N., Impr., Rés. 8°
La 33. 31.
T. XI, pp. 410-431,texte daté de Paris 1838.— Chateaubriandn'épargne rien à
Talleyrand, et ne lui accordemême pas le mérite de l'habileté politique : « Il faut
perdre encore cette espérance,si consolantepour ses enthousiastes,si désiréepour la
mémoiredu prince, l'espérancede faire de M. de Talleyrandun démon. »
de Talley501. HISTOIRE POLITIQUE ET PRIVÉE de Charles-Maurice
rand, ancien évêque d'Autun, prince de Bénévent suivie d'un
extrait des Mémoires inédits de M. de Sémallé, commissaire du
Roi en 1814, de nouveaux documents de la mission qui fut donnée
à Maubreuil
par L. G. Michaud.
pour assassiner Napoléon...
Paris, au bureau de la Biographie universelle, 1853. In-8°, 206 p.
à 2 colonnes. — B.N., Impr., 8° Ln 27. 19328.
Michaud, l'auteur de la Biographieuniverselle,était un royalisteconvaincu,et son
ouvrage, solidementdocumentéet construit,témoigned'un grand parti pris contre
Talleyrand.
Cobbet,
Mackintosh,
502. HISTORICAL CHARACTERS : Talleyrand,
Canning, by sir Henry Lytton Bulwer. 2d éd. London, R. Bentley, 1868. 2 vol. in-8°. — B.N., Impr., Nx. 1160.
503. ESSAI SUR TALLEYRANDpar sir Henry Lytton Bulwer... traduit
de l'anglais, avec l'autorisation
de l'auteur, par M. Georges Perrot. Paris, C. Reinwald, 1868. In-8°, 396 p. — B.N., Impr., 8°
Ln 27. 24420.
L'ouvragede Bulwer,publié en 1867(n° 502)avait déjà atteint sa quatrièmeédition
et connuun grand succèsquand fut donnéela traductionfrançaisede l'Essaisur Talleyrand.Bulwerexprimeune opinionfavorable,généralementadmiseen Grande-Bretagne,
sur la valeur politiquede Talleyrand : « Chaquefoisqu'il accepta le pouvoir,il rendit
un serviceréel à la causequ'il épousaet mêmeà son pays... Aucunparti n'eut jamais
à se plaindre de la trahisonou de l'ingratitude de cet hommed'État que l'on a si souvent flétri du titre d'inconstant.Ceux qu'il abandonna, ce fut après s'être, d'abord,
opposéà leur politique. »
Mais « si la raisonpeut excuser,expliquerou défendreune telle versatilité,aucune
sympathiegénéreusene nous pousseà y applaudir ou à en faire l'éloge ».
132
TALLEYRAND
C. A. de Sainte-Beuve. Paris,
504. MONSIEUR DE TALLEYRAND, par —
Michel Lévy, 1870. In-8°, 243 p.
B.N., Impr., 8° Ln 27. 25721.
L'ouvrage,qui se présente commeun compte rendu critique du livre de Lytton
Bulwer,a été réédité en 1958par Léon Noël, avec une introduction et des notes,
à Monaco, Éditionsdu Rocher.
DE M. DE TALLEYRAND,par M. A. de Barrai. Limoges ;
505. LA CHAMBRE
—
Ardant
B.N., Impr., 8° Ln 27. 30801.
In-16,
Paris,
48 p.
(1878).
Bibliothèquede l'adolescenceet du jeune âge, publiée avec approbation de
Mgr. l'évêque de Limoges.
506. MÉMOIRESDU PRINCE DE TALLEYRAND,publiés, avec une préface
et des notes, par le duc de Broglie. Paris, Calmann-Lévy,
18911892. 5 vol. in-8°. — B.N., Arsenal, 8° NF. 22870.
L'édition des Mémoiresde Talleyrand était très attendue et souleva,dès qu'elle
fut donnéeau public, des controversessur l'authenticitédu texte (cf. n° 335).
507. TALLEYRAND.MÉMOIRES,lettres inédites et papiers secrets accompagnés de notes explicatives par Jean Gorsas. Paris, Sarina, 1891.
In-8°, 291 p. — B.N., Impr., 8° Ln 27. 39567.
L'année même où étaient publiés les Mémoires
par le duc de Broglie,cet ouvrage
donna l'édition de lettres aux mains de collectionneurset de quelques documents
trouvésdans les archives.
508. G. LACOUR-GAYET.TALLEYRAND, 1754-1838. Paris, Payot, 1928—
vol.
in-8°.
B.N., Impr., 8° Ln 27. 62849.
1934. 4
La riche documentationqu'a longuementet patiemment réunie GeorgesLacourGayet,estla sourcecommunede tousles travauxécritsjusqu'à ce jour sur Talleyrand.
509. LE DIABLE BOITEUX,scènes de la vie de Talleyrand par Sacha
Guitry. Bois gravé de Henri Jadoux. Paris, Éditions de l'Élan,
1948. In-8°, 246 p. — B.N., Impr., 16° Yth. 590.
de Pierre Brissaud.
510. SACHA GUITRY. TALLEYRAND. Illustrations
Paris, Raoul Solar, 1950. In-8°, 195 p. — B.N., Impr., 8° Z.
30813 (I, 8).
TALLEYRANDDANSLA LITTERATUREET L'HISTOIRE
133
CARICATURES
De son vivant, Talleyrand ne fut qu'un temps populaire auprès du grand
public. Il devint vite une victime de choix pour les caricaturistes.
De sorte qu'il reste, après sa mort, célèbre autant par les caricatures qui l'ont
représentéque par ses bons mots, par son intelligencepolitique et par le bien que,
peut-être, il fit à la France.
CARICATURES
FRANÇAISES
Sous la Révolution, jusqu'en 1792, le personnage de Talleyrand a été
généralement assez populaire et le nombre des gravures qui lui sont favorables est
sensiblementégal au nombre de celles qui critiquent ses actes ou ses travers, physiques ou moraux. On se moque déjà de son pied bot et de son goût pour l'argent.
Sous l'Empire, aucune caricature contre les hommespolitiques français : la
censure les aurait interdites.
Les dessinateurs qui ont le goût et le don de la satire s'en donnentà coeurjoie
à l'époque du Congrès de Vienne et c'est alors une abondance de caricatures, qui seront recopiées ou imitées en Angleterre, en Allemagne, en Russie, en
Espagne, voire au Portugal. Ces estampes sont généralement coloriées.
La Seconde Restauration ne représenteTalleyrand qued'unefaçon très épisodique (n° 514). Il est vrai que le rôle politique du Prince lefut aussi à cette époque.
Le fait d'avoir amené au pouvoir Louis-Philippe lui valut, par contre, sous
le règne de ce souverain, une notoriété incroyable parmi les dessinateurs satiriques. Il est peu de caricatures de cette époque (1830-1835) où il ne figure,
parmi les partisans réputés les plus ardents de Louis-Philippe, Persil, Soult,
Davoust, Lobau, Mortier, Thiers et Guizot. Daumier l'a représenté sur dix
planches lithographiées ou gravées sur bois, Grandville, sur plus d'une douzaine
de lithographies, Traviès sur, au moins, quatre lithographies,Benjamin Roubaud,
sur, au moins, deux. Même Charlet (n° 525) s'est emparé sinon de ses traits, du
moins de sa personne, pour se moquer des événementsqu'il vivait. On le retrouve
encoresur de nombreuses caricatures anonymes. A cette époque, comme au temps
du Congrès de Vienne, ce qui frappe chez lui, c'est son pied bot, ce sont les nombreux régimes qu'il a servis puis abandonnés. Sous Louis-Philippe, l'âge du
Prince est aussi une cible facile. On fait enfin allusion aux nombreuxprotocoles
qu'il a signés et à ses bons mots.
134
TALLEYRAND
511. TALLEYRANDLIVRANTLES BIENSDU CLERGÉ contre les Assignats.
— B.N., Est, QbI (12 juillet 1790).
Aquatinte. 121 X 155 mm.
Traînant derrièrelui l'Église de France,Talleyranddemandeà Camus,auteur de
la Constitutionciviledu Clergé: « Combienme donné [sic]vouset je vousla livre.»
Camuslui proposedes assignatsen déclarant : « Cette grâce efficacedoit sansdoute
agir sur vous » (Le pasteur Rabaut s'apprête à partager les profitsde l'opérationet
a déjà sortison poignardpour égorgersa victime).
512. « LA BALANCEPOLITIQUE», gravure coloriée. 271X403 mm. —
B.N., Est., Tf mat. 8.
Dansl'anglesupérieurdroit : « N° 6 », dansl'angle inférieurgauche: « E+ + + »,
(peut-êtreEugèneDelacroix).Sousle trait carré : « setrouvedansle N° du 15mai 1815
du NainJaune, se vendau bureaudu journal. »
Le NainJaunedu 15mai commentela caricature: « Il s'estétabli à Vienne,depuis
environun an, une boursepolitiqueoù se vendent,au plus offrant,les hommeset les
états. Desministresplénipotentiaires,transformésen courtiersde chair humaine,disposentà leur gré de la vie,de la fortuneet de la libertéde quelquesmillionsd'hommes,
qui n'ont pas mêmela permissionde choisirentrel'influencedu knout ou cellede la
Schlag. Ils ont organisépour l'équilibre européen,une balance politique, où sont
peséesavec beaucoupde justesseles destinéesdes peuples...Le lieu de la scèneest
un entrepôtgénéralde bipèdes; d'un côtéJohn Bullvide sa caissepourpayersesnombreuxachats; maisil s'aperçoitavechumeurqu'en dernierrésultatil ne lui resteplus
que des banknotes.Le héros de Burgos(Wellington)debout devant l'un des fléaux
de la balance,évalueavec une gravité risiblela valeurdes hommesà trois shellings
par tête... De l'autre côté du dessin,sont quatre courtiers,qui se partagentquelques
pacotillesde sujets. L'autocrate des knoutés...assis sur une barique, qui figurela
Pologne,ne s'aperçoitpas que lesbravesPolonaisvontlui échapper.Deboutdevantlui,
le respectableprince de Bienauventn'a pas des prétentionsbien exagérées,il n'en
voudraitque pour un Louis,on sent que l'on ne peut pas avoir grand-chosepour ce
prix là. Enfinl'Italie et la Saxe,partagéesloyalement,ont misd'accorddeuxgrandes
puissances,qui paraissentenchantéesde leur lot. L'une avecune aviditéremarquable,
tire à elleun ballot de Saxons,que lui abandonneavecsatisfactionun grandseigneur
autrichien,fort estimé dans les camps par ses connaissancesdiplomatiqueset fort
redoutédansle congrèspour ses talentsmilitaires.Dansle fond du tableau plusieurs
souverainssubalternesattendent, dansl'attitude du respect,l'issuede la bourse,pour
savoirà qui ils appartiennent,et pour quellescausesilsdoiventfairetuer leurssujets.»
— B.N., Est.,
LA
mm.
coloriée.
BOUILLOTTE,
g
ravure
186x254
513.
Tf mat. 8.
A ce jeu de cartes,qui n'est plus pratiqué de nosjours, s'adonnentWellington,qui
a misésur la Belgiqueet qui « fait le jeu », le roi de Prusse,qui « fait sontout » en
misantsur la Prusseet la Saxe,le tsar qui « tremblepour cette partie et a misésur la
Pologne», l'empereurd'Autrichequi, après avoirmisésur l'Italie, est « las du jeu »,
enfinLouisXVIII, qui va quitter la table car le « voilàdécavé». Napoléon,debout
derrièrelui, déclare : « je suisrentrant. »
Estampedéposéeà la BibliothèqueNationale le 7 juin 1815et annoncéedansle
JournaldeParisdu 10juin.
TALLEYRANDDANSLA LITTÉRATUREET L'HISTOIRE
135
tirée de La Foudre,
514. « MÉNAGERIE LIBÉRALE. » Lithographie
n° du 5 mars 1823. 190x25 mm. — B.N., Est., N2.
« Le Renard » (Talleyrand)chercheà saisirle portefeuilleministérielque tient le
corbeau.
515. « LE PETIT THIERS BAPTISÉ DOCTRINAIRE.» Lithographie
par
—
Daumier. 195x255 mm.
B.N., Est., QbI (27-29 avril 1835).
C'est Talleyrand,habilléen évêque,qui baptise « l'enfant ». Celui-ciest dansles
bras de sa « marraine », Louis-Philippe.
L. Delteil,Daumier,n° 239.Daumiera aussireprésentéTalleyrandsouslesnuméros
suivantsdu catalogueDelteil : 13 (notre n° 378), 101,110,(notren° 401), 208, 224
(notre n° 400),228,et Appendice(planchesisoléesgravéessur bois),3, 8 et 24.
516. « CORTÈGE FUNÈBRE DE LA LIBERTÉ. » Deux lithographies de
Grandville, épreuves coloriées. 210x352 mm chaque. — B.N.,
Est., Tf 70, tome I.
Pl. 49-50de La Caricature,
n° 25 (21avril 1831).Aprèsla proclamationdela loi martiale de 1831,la Libertéest portéeen terre par lesprincipauxpersonnages
de la Monarchie de Juillet.
Dansle cimetièreoù vient d'entrer le cortège,la Gazette« criel'ordre et la marche
du cortège», à côtéd'un hommeau pied bot qui a laissétomberderrièrelui parmiles
vieuxmonuments,une crosseet une couronne.C'est ainsi que l'indiquel'enseignede
ce petit commerçant: « Talleyr. : dit Tournesol.
Fabt. de haillons,chaîneset censures.
Confectionnebons mots, épigrammes,programmeset épitaphes. Vend et achète
couronnesneuvesou d'occasions.Fait les chartes,constitutions,restaurations.Tient
les cocardes,drapeaux et rubans de touteslescouleurs.Il vendaussià l'étranger.»
517. « MARCHE du Gros, Gras et Bête. » Lithographie de Forest d'après
Grandville. 335x495 mm. — B.N., Est., De. 199d, tome 7.
nos73 à
Premiervoletdu triptyqueque constituentlespl. 147à 150de La Caricature,
75 (22 mars-5 avril 1832).
Au-dessusdu cortègedu Veau Gras,nouvellemanière,voleun ballondontla nacelle
est un animal étrange, à la foisoiseauet quadrupède.Il a cinq têtes, dont cellesde
l'aigle autrichien, celle de l'aigle napoléonien,cellede l'aigle russeet celledu lion
britannique. Il a des pattes de lion et des serresd'aigle, dans lesquellesest prise la
Belgique.Sa queue est celle du coq gaulois.Sur ce monstreest juché Talleyrand,
qui a les corneset un sabotdu Diable.Il porte de nombreusesdécorationset sa mitre
d'évêqueest ornée,à la fois,de la fleurde lyset dela cocardetricolore.Il laisses'envoler
de nombreuxprotocoles.Le ballon dépeint le personnagequ'il transporte: « L'horrifique,diabolique,satanique,démoniaque,béquillard,périgourdin,ancienchambellot,
évêque, cagot, parpaillot, emmitré, triple traditeur, vendeur, pipeur de souverains,
trafiqueur, restaurificateurde pays, entreteneur de discords,supermetternico-diplomaticien, ratificateur, archiprotocoliste,protocoliseur,reprotocolisant,en ascension
aérostatiqueet apocalyptique.»
136
TALLEYRAND
d'E. Forest
518. « LES FAUX DIEUX DE L'OLYMPE. » Lithographie
d'après Grandville. 268x451 mm. — B.N., Est., De 199d, tome 7.
Pl. 200-201de La Caricature,
n° 98 (20 septembre1832).
AlorsqueJupiter a lestraitsde Louis-Philippe,
Vulcain,à gauchede l'image,a ceux
de Talleyrand. Il a aussi son pied bot, sa canne, ses serments,ses révolutions,
son « Recueilde Bonsmots » et sesnombreuxprotocoles—sans oublierceux qui
concernentl'Angleterreet la Belgique.
519. « EXERCICESCALLIGRAPHIQUES
pour graver les traits chéris de
nos hommes d'État dans la mémoire de la presse française. »
Lithographie à la plume par Grandville. 325 X 460 mm. — B.N.,
Est., De 199d, tome 7.
Pl. 217-218de La Caricature,
n° 106 (15 novembre1832).
La tête de Talleyrandse trouveau bas de l'image,juste au-dessusdu titre.
520. « LA GRATIFICATION
portée par la France Nouvelle, Les Débats, Le
Nouvelliste [etc.]. » Lithographie à la plume par E. Forest d'après
J.-J. Grandville, épreuve coloriée. 185x305 mm. — B.N., Est.,
Qbi (février 1833).
Pl. 251 de La Caricature,
n° 12 (28février1833).
En queue du cortègesatiriquequ'ont formélesjournaux à l'occasiondu Carnaval,
on remarque: « LeDiableboiteux,
etdePérigord.»
princedebien-au-vent
521. « ÉLÉVATIONDE LA POIRE. » Lithographie d'E. Desperet d'après
Grandville. 280x442 mm. — B.B., Est., De 199d, tome 7.
Supplémentde La Caricature,
juin 1833.
Dansle templede la Charte, Talleyranda repris le rabat de l'abbé de Périgordet
présenteà l'adoration des fidèles,non pas le Saint Sacrement,mais la Poire (LouisPhilippe).
522. « MASCARADE POLITIQUE.» Lithographie d'E. Desperet d'après
Grandville. 233x490 mm. — B.N., Est., De 199d, tome 7.
Pl. 472 et 473 de La Caricature,
n° 227 (12 mars 1835).
Dansun bal costumé,La Caricature
rencontreles personnalitésqui sontsesvictimes
habituelles.A droite, Talleyrand,appuyésur une béquilleest assisentre deuxbustes.
Au bas : « Notede l'Éditeur.Ce paillasse,assisentre Napoléonet CharlesX, nousle
soupçonnonsfort d'être un vieuxbambocheurpolitiqueuséjusqu'à la cordemaisdirigeant toujoursla mascarade.»
Grandvillea fait, au moins,cinq autrescaricaturessur lesquellesfigureTalleyrand.
TALLEYRANDDANSLA LITTÉRATUREET L'HISTOIRE
137
523. « LE CHARDE L'ÉTAT. » Lithographie de Traviès. 245X478 mm.
— B.N., Est., Qbi
(1833).
Pl. 330-331de La Caricature,
n° 158 (14 novembre1833).
Talleyrandest juché au sommetdu Charde l'État, que traînent,sousles yeuxdes
journaux,cinq chevauxportant les masquesdes principauxsoutiensde Louis-Philippe
(celuide tête, le « RoyalPoney», représenteThiers).Louis-Philippe
estassisà côtédu
cocher.
Travièsa représentéTalleyrandsur, au moins,troisautrescaricatures: Il seraitplus
faciled'arrêterlesoleil,où il proclamequ' « il ne fautpas flatterlespeuples» (LaCaricasousLouisXI, où il esthabilléen évêque
ture,n° 163,20 décembre1833),Uneexécution
du XVesiècleet La RoutedePantin.Leshommes
usés,où il est,dansune charrette,parmi
lesvieuxdébrisconduitsau dépotoir(LaCaricature,
n° 214,1834).
524. « CET ENFANT-LANE MARCHERAJAMAIS SEUL.» Lithographie
de Benjamin Roubaud et Paillet, épreuve coloriée. 249 X200 mm.
— B.N., Est., Tf 70b, tome 3.
Pl. 308 de La Caricature,
n° 147(29août 1833).
à l'aide des« Traitésde 1815» et de la
Talleyrandtient en lisièreLouis-Philippe,
Sainte-Alliance.
(BenjaminRoubauda publiéuneautre caricatureoù l'onvoitTalleydeDonCarlos,à proposdela QuadrupleAlliance.)(Qbi, 26juillet
rand, La Résurrection
1834).
525. « DROIT AU PLUSFORT. » Lithographie de Charlet et Ory. 274 X
357 mm. — B.N., Est., Tf. mat. 10.
Aux côtésde Metternichet Wellington,Talleyrandarbitrele combatsingulierentre
et CharlesX. Dansle ciel,auprèsdeDieule Père,Napoléoncontemple
Louis-Philippe
ce combatet semblepencheren faveurde Louis-Philippe,
qui ramènederrièrelui les
vieuxsoldatset lesvictoiresde l'Empire.
DE LA JEUNEFRANCEsortant de prononcer son
526. UN REPRÉSENTANT
quinzième serment. Lithographie de Machereau. 205x177 mm.
— B.N., Est., Qbi (août 1830).
Talleyrands'avancepéniblementen s'appuyantsurune canneet soutenupar deux
valets.
527. « SCÈNEDIABOLIQUE.» Lithographie
— B.N., Est., Tf 70d, tome 2.
signée W. B. 180 x280 mm.
Pl. 220de La Caricature,
n° 107(22novembre1832).
Sousl'image,légendede trois lignes: « LesDiablesnousparodient: ils fontune
chambredesdéputéset unechambredespairs,ilsjurent commenous,ilstiennentleurs
fait l'évêque,l'ambassermonscommenous,Satan faitle monarque,Méphistophélès
sadeur,l'apostat et le protocoliseur.C'estcommecheznous.»
138
TALLEYRAND
Naturellement,Méphistophélès
représenteTalleyrand.— Sur une autre caricature,
n° 114)on le voit en trainde
(Pl. 236de La Caricature,
par Wattier,Salmigondi
politique
fairecuireune « fricasséede protocoles».
528. « MUSÉE D'ANTIQUITÉSCÉLÈBRES.» Lithographie imprimée chez
Bénard et publiée chez Aubert. 265x310 mm. — B.N., Est.,
Qbi (1833).
est représenté,sur un autel, par sescheveuxet sa barbe,
Tandis que Louis-Philippe
son chapeauà cocarde,sesgants,sonparapluieet un pistolet,et sespartisanspar divors
attributssymboliques
telsquele clysoir(ouclystère)pour Lobau(quiavaitfait repousser
desmanifestantsavec des pompesd'incendie),Talleyranda ici pour « insignes» son
pied bot, la crosseet la mitre d'évêqueet une béquille.
opposé,par ses publications,
L'imprimeurBénard,républicain,s'estsuccessivement
à la Monarchieet à l'Empire(sousNapoléonIII).
529. « THÉATRE ROYALDESMARIONETTES[sic]. » Lithographie imprimée chez Delaunois et publiée chez Aubert. 310x236 mm. —
B.N., Est., Qbi (juillet-décembre
1834).
Pl. 426 de La Caricature,
n° 204 (2 octobre 1834).
Parmilesmarionnettesque manipuleLouis-Philippe,on voit, devantle comted'Argout, reconnaissableà son grand nez, Talleyrand,effondrésousle poids desans (on
remarque son pied bot et sa béquille).
Citons,encore,impriméeet éditéechezlesmêmesspécialistesdes caricatures,une
lithographieanonymeintitulée « Pigeon vole...Ministrevole », où Talleyrandest
assisà gauchede Louis-Philippedansce jeu dirigépar Thiers (Qbi, 1833).
CARICATURES
ANGLAISES
Toujours de très haute qualité artistique, elles ne cherchent nullement à être
ressemblantes. Le pied bot de Talleyrand n'y apparaît qu'à partir de 1804, et
c'est le seul détail physique qui soit retenu.
Dès 1789, pourtant, les caricaturistes anglais ont représenté Talleyrand
comme un ennemi de la Royauté (n° 64). Mais c'est, surtout, comme un ami
ou un bon serviteur de Napoléon que Talleyrand fut très vite connu Outre-Manche
par l'intermédiaire des caricaturistes. Avec Napoléon, — que les Anglais appelèrent, dès 1789, Boney, abréviation de son nom, allusion à sa maigreur, puis,
lorsqu'il prit du poids, au peu de cas qu'ils faisaient de lui — Talleyrand, très
vite surnommé Talley, forme comme un couple inséparable, le serviteur approuvant généralement, du moins au début, ce que disait son maître, puis essayant de
le modérer dans ses exaltations, recevant des coups de pied lorsqu'il lui annon-
TALLEYRANDDANSLA LITTÉRATUREET L'HISTOIRE
139
çait une mauvaise nouvelle, et finalement, en 1814 et 1815, lui rendant ses coups
de pied et aidant les Alliés à s'en débarrasser. Il participe à la douleur de ces
mêmes Alliés au retour de l'Ile d'Elbe. (Voir Grand Carteret, Napoléon en
images, Paris, 1895, et A. M. Broadley, Napoléon in caricatures, Londres,
1921.)
Talleyrand est de nouveau la victime des caricaturistes anglais en 1832 à
l'occasion de son rôle dans l'affaire de Belgique. C'est alors à son goût pour les
nombreuxprotocoles qu'ils s'en prennent.
530. « DESTRUCTIONOF THE FRENCHGUN BOATS— or — Little Boney
his Friend Tally in high glee. » Gravure coloriée, par James Gillray, publiée par Humphrey le 22 novembre 1803. — B.N., Est.,
Tf 457, tome 1.
Caricaturen° 124de Grand-Carteret,op.cit.et 271de Broadley,op.cit.
Juché sur l'épaule de Talleyrand,dont il tient à la main « Projet d'invasionde
l'Angleterre», Bonaparteassisteà la destructiondescanonnières
françaisespar la flotte
britannique.Lesdeux compèresse réjouissentpour la raisonque donneBonaparte:
« NousavonsmisJohn Bulldans une bellecolère...»
Grand-Carteretcommente: « Encoreune estampe,où, cachantsa peur d'undébarquementfrançaissousde noblessentiments,le dessinateuranglaisse complaîtà représenter Bonaparteen tyran, en ogre. Si la tentativen'a pas réussicontrel'Angleterre,
ellene sera pas sansrésultatpour Bonaparte.Du moins,c'estce que chercheà établir
la légendede Gillray. »
Il existeune copieréduitede cette gravure(collectionde Vinckn° 7669).
531. « BONEYANDTALLEY patching up a Pièce for John Bull. » Gravure de N. H. d'après Woodward, publiée à Londres chez R. Ackermann le 20 août 1806. 246x360 mm. — A M. Jean Morel, collection du château de Valençay.
N° de Broadley,op.cit. — Estampeayant appartenuà Talleyrand.
Deboutau bord de la mer, Fox regarde,de l'autre côté de la Manche,ce qui se
passeen France. Il y voitla nation anglaise,vêtuede haillonsrapiécés,recevantdes
mainsde Talleyrand« le voiledel'oubli». Letitre estun jeu demotssurles « pièces»
du jupon de l'Angleterre,qui n'a mêmeplusde robe,etsurla paix (peace
seprononçant
commepièce)à laquellene cessaientd'aspirerles Anglais,si l'on en croitleurscaricaturistes.
532. « THE EUROPEAN PANTOMINE.» Gravure coloriée, par Louis
— B.N., Est., Tf 457,
Marks, publiée en mars 1815. 222 X 332 mm.
tome 3.
Caricaturenon mentionnéepar Grand-Carteret,n° 316 de Broadley.
Principauxpersonnagesde cette « Pantomineeuropéenne» : Arlequin-Napoléon.
140
TALLEYRAND
Il bonditde l'Ile d'Elbeen France.Pantalon-LouisXVIII, lesjambesenflées,agitant
sa béquille,Colombine-Marie-Louise,
ayant à sescôtésle roi de Rome égalementen
Arlequin, mais avec une mitre et une crosse.Sous une toile formant décor, les
« clowns,etc. » du Congrès.Parmi eux, à gauche,Talleyrand.
Arlequin,Clownet Pantalonont joué un grand rôle dans les caricaturesanglaises
de la périodenapoléonienne.« Un grand écrivaincontemporainexpliquela raisonde
l'emploi constantde ces personnagesclassiquesdu théâtre, préciseGrand-Carteret,
(op.cit.,p. 173)endisant: « Il y avaitdela comédie,etmêmeplus,danslesévénements
dontla Franceétaitalorslethéâtre».D'oùla quantitéde pamphlets,de piècescomiques,
de pantominesécritesou dessinéesque l'on vit apparaître. »
supported by the
533. « THE MAT DE COCAGNEor Louis XVIII th.
Allies. » Gravure coloriée. 299x228 mm. — B.N., Est., Qbi
(2 novembre 1815).
Ausommetd'un mât de cocagnese trouvela couronnede France,que LouisXVIII
essayed'attrapermalgrél'aigleimpérialequi vole à proximité,armée des foudresde
l'arméefrançaise.LesAlliéslui fontla courteéchelle,juchéseux-mêmeslesunssurles
autres, le poidsde l'ensembleétant supportépar le peuple anglais.Ce sont, de haut
en bas,Wellington,le roi de Prusse,le tsar et l'empereurd'Autriche.Aux basquesde
ce dernierse suspendle roi de Rome,lui-mêmetenu en lisièrepar Marie-Louiseen
larmes.Derrièreeux, à gauchede l'image,Chateaubriand,mi-soldat,mi-moine,dont
seméfientTalleyrandet Fouché.A l'arrière-plan,Napoléons'écrie,de Sainte-Hélène,
qu'il « a grimpédeuxfoissansaucuneaide ». A droite,la duchesseet le duc d'Angoulême,près du mât, puis le duc de Richelieuauquelun hommepolitiqueanglaisdonne
des conseils.A l'arrière-planle Pape, la tiare à la main, dominel'incendiede Nîmes.
Sousl'imageun commentairede troislignesdonnel'explicationdu jeu.
Cette estampeest attribuéeà G. Cruikshank,qui en avait fait un premiertirage
intitulé: « LouisXVIII climbingthemât de Cocagne», le 5 octobre1815,d'aprèsune
caricaturefrançaisecirculantsousle manteau.
INDEX
NOMS
SOMMAIRE
DE PERSONNES
*
ABERDEEN(cte d'), 268.
DE PÉRIGORD,2.
ADALBERT
ADÉLAÏDE(Mme), 34, 374 bis, 386, 387, 388, 395, 399.
Ier (tsar), 192-194, 210-212, 216, 219, 233, 242, 249, 250, 251,
ALEXANDRE
255-257, 274, 278-280, 283-285, 287, 296, 299, 316, 325, 513, 533.
ANDRAL(Paul), 335.
ANDRÉOSSY
(général), 126, 147.
ANGLESEY
(H. W. Paget, marquis d'), 322.
(duc d'), 325, 533.
ANGOULÊME
ANGOULÊME
(duchesse d'), 325, 445, 533.
ANTIGNY(marquise d'), n.
ARGOUT(comte d'), 529.
BACOURT
(Adolphe de), 96, 335, 368, 380, 391, 393, 394, 397, 398, 417, 423,
438, 471.
BALZAC,498.
BARANTE(baron de), 490.
BARRAL(A. de), 505.
BARRAS,III, 112, 126, 131.
BASTIDE(Louis), 495.
BEER (Louis de), 183.
BERTHIER(maréchal), 230, 244.
BERTINDE VAUX, 341.
BEURNONVILLE,
258.
BONAPARTE
(Jérôme), 157.
BONAPARTE
(Joseph), 138, 181, 182, 198, 205, 244.
BONAPARTE
(Joséphine), 143.
BONAPARTE
(Letitia), 158.
BONAPARTE
(Louis), 230.
86.
BONNE-CARRÈRE,
BRIONNE(comtesse de), 53, 390.
* ont été excluslessouverainsfrançais.
142
TALLEYRAND
BROGLIE(Albert, duc de), 335, 506.
BROUGHAM
(Lord), 492, 493.
BULWERLYTTON(sir Henry), 502, 503.
CALONNE(Charles-Alexandre de), 26, 31, 52.
CAMBACÉRÈS
(duc de), 143, 154, 230, 320.
CAMUS,511.
CAPRARA(cardinal), 136, 139.
CARÊME(Antonin), 320.
CARNOT(Lazare), 112, 113.
CASTLEREAGH
(Lord), 268, 291, 297, 349.
CATHCART(vicomte de), 268.
CAULAINCOURT
(général), 149, 216.
CHALAIS(Henri de Talleyrand, comte de), 4.
CHALAIS(Marie-Françoise de Rochechouart, princesse de), 6, 7, 13.
CHAMILLART
(Michel), 6.
CHAMPAGNY,
182, 211.
CHARLESXIII (roi de Suède), 274.
CHATEAUBRIAND,
345, 416, 492, 493, 500, 533.
CHATELAIN(Me), 335, 423.
CHAUVELIN(M. de), 85, 86, 88, 97.
CHÉNIER (Marie-Joseph), 67, 106, 127.
CHOISEUL(Auguste de), 14, 15.
CHOISEUL(Etienne-François, duc de), 28-30, 110, 335.
COIGNY(Aimée de), 239, 365.
COLBERT(Jean-Baptiste), 5.
CONSTANT(Benjamin), 253, 484.
COURLANDE(duchesse de), 214, 215, 218-220, 357 bis, 359, 361, 362.
DALBERG(duc de), 242, 249, 289, 303, 329.
DANTON,91.
DELACROIX(Charles), 112.
DELACROIX(Eugène), 112, 332, 512.
DENON (Vivant), 175, 189.
DINO (Dorothée de Périgord, duchesse de Courlande, princesse de Sagan,
duchesse de), 215-218, 289, 309, 335, 356, 358, 393, 404, 406, 415, 421,
423, 431, 433, 438, 439, 440, 442, 470, 479, 481, 493.
DORINVILLE(Dorothée), dite Luzy, 20, 21.
DUPANLOUP(abbé), 418, 419, 475.
DUPIN (homme d'affaires de Talleyrand), 412.
DUPONTDE NEMOURS,258.
DURANTDE MAREUIL,388.
EDELSHEIM(baron d'), 149, 150.
ELISABETH(tsarine), 279, 284.
INDEXSOMMAIRE
143
ÉMERY(Monsieur), 19.
ENGHIEN(duc d'), 149-152, 337, 338, 497.
FERDINAND
IV (roi de Naples), FERDINAND
Ier (roi des Deux-Siciles), 308,
356.
FERDINAND
VII (roi d'Espagne), 205-207, 274, 345.
FITZ-JAMES(duchesse de), 33.
FLAHAUT(comtesse de), 39, 41.
FLAHAUT(Charles de), 39, 384.
FLOURENS(J.), 496.
FONTAINE(Pierre), 320, 374 bis.
FOUCHÉ, 117, 223, 327, 328, 333, 533.
Fox (Charles), 96, 187, 531.
Ier (empereur d'Autriche), 268, 274, 278-282, 316, 325, 513, 533.
FRANÇOIS
FRÉDÉRIC-AUGUSTE
(roi de Saxe), 189, 302.
III (roi de Prusse), 194, 251, 268, 274, 278-280, 285,
FRÉDÉRIC-GUILLAUME
286, 325, 513, 533.
GEORGEIII (roi d'Angleterre), 274.
GEORGEIV (régent, puis roi d'Angleterre), 267, 299.
GÉRARD (François), 202.
GERRY, 115.
GOETHE,213.
GORSAS(Jean), 507.
GRAND(Mme), voir Talleyrand (princesse de).
GRÉGOIREXVI (pape), 420, 422, 429.
GRENVILLE(Lord), 97.
GUILLAUME
IV (roi d'Angleterre), 377.
GUITRY(Sacha), 509, 510.
HARDENBERG
(baron de), 268, 293.
HAUTERIVE(comte d'), 187.
HÉLIE DE TALLEYRAND
(dit le cardinal de Périgord), 3.
HUGO (Victor), 491.
HUMBOLDT(baron de), 268.
ISABEY(J.-B.), 273, 275, 313, 317, 318.
JAUCOURT(F. comte de), 258, 294.
JEAN VI (régent de Portugal), 274.
LA BESNARDIÈRE
(comte de), 289, 329.
LACOUR-GAYET
(G.), 508.
LACUÉE, 118.
144
TALLEYRAND
LAMOTHE-LANGON
(baron), 494.
LATOUCHE,483.
LA TOUR DU PIN (marquis de), 289, 303.
LAUDENDALE
(Lord), 187.
LEBRUN,143.
LÉOPOLDIer (roi des Belges), 380, 383.
LE TOURNEUR(Mgr.), 19.
LIGNE (Charles-Joseph, prince de), 313.
LOBAU(Georges de), 528.
LOUIS (baron), 66, 249.
LUCAS,130.
LUYNES(Guyonne, duchesse de), 37.
MAC DONALD(Alexandre), 451.
MARET (duc de Bassano), 143, 197, 388.
MARMONT(Auguste de), 244, 248.
MAUBREUIL(Marie-Arnaud, comte de), 339, 501.
METTERNICH,209, 224, 225, 242, 268, 276, 287, 288, 302, 309, 357, 525.
MICHAUD(L. G.), 501.
MIGNET (F.), 373, 497.
MIRABEAU,31, 70, 78-81, 92.
MOLIÈRE, 466.
MONTAGU(marquise de), 290.
MONSTESQUIOU
(abbé de), 258.
MONTMORIN,
73.
MONTROND(Casimir de), 365, 423.
MOREAU(architecte), 318.
MOREAUDE SAINT-MÉRY,100.
MORNY (duc de), 384.
MORRIS (Gouverneur), 39, 40.
MURAT, 301, 308.
NARBONNE,95.
NEMOURS(duc de), 381, 382.
NESSELRODE
(comte de), 268.
NEUKOMM(S.), 318.
NOAILLES(Alexis de), 289, 290, 303.
NOEL (Léon), 504.
OLIVE (banquier), 123.
ORLÉANS(Louis-Philippe-Joseph, duc d'), 34, 335.
ORLÉANS(Ferdinand, duc d'), 395, 396.
PALMERSTON,
385, 392, 394.
PANCHAUD,
52, 78.
INDEX SOMMAIRE
145
PÉRIGORD(voir Talleyrand-Périgord).
PÉRIGORD(comtes de), 1.
PÉRIGORD(Dorothée de,) voir Dino.
PÉRIGORD(Pauline de, marquise de Castellane), 360, 371, 406, 418, 423,
426, 428.
PIE VII, 136, 140, 321.
PITT (William), 84, 98, 138, 187.
PLACE (Ch.), 496.
QUELEN (Mgr. de), 361, 413, 415, 416, 418, 421, 426.
RABAUT(pasteur), 511.
REINHARD(comte), 416.
RENAUDES(Borie des), 66, 106.
RICHELIEU(duc de), 343, 344.
RIGNY (comte de), 388.
ROGGERS(Samuel), 96.
ROMANTZOFF
(comte de), 211.
ROYER-COLLARD,428.
RUMMOWSKY
(comte de), 268.
SAGAN(duchesse de), 309, 362, 428.
SAINT-AULAIRE(comte de), 388.
SAINT-PRIEST(comte de), 65.
SAINTE-BEUVE,
504.
SALLE (Alexandre), 485.
SAND (George), 488.
SAVARY(René), 149, 151, 337, 338.
SCHWARZENBERG
(prince de), 245, 246.
SCHERIDAN,96.
SÉBASTIANI,
384, 388, 401.
SÉMALLÉ(comte de), 501.
SENNFT-PILSACH
(comte de), 235.
SÉVIGNÉ(marquise de), 7.
STADION,209, 224, 225, 242, 268.
STAËL (Mme de), 95, 99, 106, m, 227,
STEWART(Lord), 268, 276.
296, 482.
TALLEYRAND-PÉRIGORD
(famille de), 8, 17, 449, 450, 460, 461, 463.
TALLEYRAND-PÉRIGORD
(Alexandre-Angélique de), cardinal archevêque de
Paris, 16, 31, 46, 239, 240, 363.
TALLEYRAND-PÉRIGORD
(Alexandrine-Mane-Louise, comtesse de), 10.
TALLEYRAND-PÉRIGORD
(Archambaud de), 143.
TALLEYRAND-PÉRIGORD
217.
(Archambaud-Marie-Louis),
146
TALLEYRAND
TALLEYRAND-PÉRIGORD
(Catherine Noël Worlée, princesse de), 141, 145,
235, 357, 412, 413.
TALLEYRAND-PÉRIGORD
(Charles-Daniel, comte de), 8, 9, 23, 42.
TALLEYRAND-PÉRIGORD
(Charles-Maurice, prince de).
— Carrière.Prêtre, 18-25 ; agent général du clergé, 26 ; évêque
BIOGRAPHIE.
d'Autun, 42, 43, 63, 66, 71, 73, 75, 81, 140, 515-517, 528; député aux États
généraux, 43-47 ; député à l'Assemblée nationale, 47-63, 71, 75, 76,80, 82, 511 ;
en mission à Londres (1792), 84-90; membre de l'Institut, 109, 110, 118,
416, 497; ministre des Relations extérieures sous le Directoire, 111-131, sous
le Consulat, 133-152, sous l'Empire, 162-197, 531 ; ministre des Affaires
étrangères sous Louis XVIII, 266-319, 324-329 ; franc-maçon, 32, 180 ; décoré
de la Légion d'honneur, 318, 451, 452 ; grand chambellan sous l'Empire,
154, 155, 159, 162, 226, sous Louis XVIII et Charles X, 330, 351-354, 446447, 533 ; prince de Bénévent, 181-185; vice-grand-électeur, 198-200, 226229, 252; président du gouvernement provisoire de 1814, 252, 258; pair de
France, 271, 342-345, 514; prince de Talleyrand, 271 ; plénipotentiaire du
Roi au Congrès de Vienne, 274-321, 512-513, 532 ; président du Conseil des
ministres, 327-329 ; chevalier de l'ordre du Saint-Esprit, 453 ; ambassadeur
en Grande-Bretagne, 377-409, 516-521, 523-529 ; maire de Valençay, 396. —
Vieprivée. 9-16, 20, 21, 33, 37, 39, 95, 96, 98-107, 214, 222, 356, 371, 384,
412; Mort, 418, 420-429, 489,
412-415, 430-445; Mariage, 141-144, 358,
490. —Portrait physique.12, 38, 107, 367. — Traits de caractère.Le grand seigneur, l'homme d'esprit, le diplomate, 44, 209, 333, 334, 428, 482-510,
511-533; le financier, 26, 31, 52, 54, 56, 58, 62, 76, 99, 104, 225, 233, 234,
366, 424, 511 ; le joueur, 35, 50, 74.
DOCUMENTS
MANUSCRITS,
30, 75, 88, 90, 91, 101, 113, 113 bis, 114, 149, 167,
Lettres
294, 324, 336, 340, 342, 380, 422, 423, 438, 439, 442. — Correspondance.
adressées à Mme Adélaïde, 386, 388 ; à Alexandre Ier, 233 ; au général
Andréossy, 147; à la duchesse d'Angoulême, 445; à Bacourt, 397, 4175 à
Bertin de Vaux, 341 ; à Bonne-Carrère, 86 ; à la comtesse de Brionne, 53 ; à
Lord Castlereagh, 349 ; à Champigny, 182 ; à la duchesse de Courlande,
218 ; à Dupin, 412 ; à Grégoire XVI, 420 ; à Lord Grenville, 97 ; à Hauterive, 187 ; à Lacuée, 118 ; à Louis XVIII, 293, 298, 338, 348 ; à Lucas, 130 ;
à Mirabeau, 31 ; à Montmorin, 73; à Napoléon-Bonaparte, 134, 148, 156,
168, 171, 190, 197, 205; à M. Olive, 123 ; à Palmerston, 392 ; à Pauline de
Périgord, 371 ; à Mgr. de Quelen, 361, 414; à la duchesse de Sagan, 362 ;
au comte de Saint-Priest, 65 ; à Mme de Staël, 99, 294 ; à Van Praet, 351 ;
à Vergennes, 27. Lettres reçues de Bacourt, 398 ; de Charles X, 353 ; de
Letitia Bonaparte, 158; de Jérôme Bonaparte, 157; de Joseph Bonaparte,
198; du cardinal Caprara, 139; de Choiseul-Gouffier, 15; de Benjamin
Constant, 253; de V. Denon, 175; du baron d'Edelsheim, 150; de Louis
XVIII, 299, 306; de Louis-Philippe, 399; de Napoléon-Bonaparte, 124,
166, 172, 178, 192; de Palmerston, 392; de Mgr. de Quelen, 413; de
Mme de Staël, 227 ; de Thiers, 374; de Vergennes, 27 ; de Wellington, 364.
— Mémoires.30, 34, 101, 335, 402, 506.
INDEX SOMMAIRE
147
— Dessins.
ICONOGRAPHIE.
(1770), 18; (1779), 38; (1791), 78; de David
(1805), 164 ; de Dévéria (1835), 410 ; attribué à Ingres, 196 ; de J. B. Isabey
(1815), 273; de Monsiau, 142 bis; de Prud'hon (1808), 201. — Miniatures,
peintures.469; (1802), 13; par Garneray (1795), 108; d'après Gérard (1808),
202 ; par Mlle Godefroid, 347 ; par Langlois (1790), 59 ; par Prud'hon (1806),
176; (1809), 221, 222; par Ary Scheffer (1828,) 367 ; par Van den Berg
(1796-1797), 122. — Gravures. (1790), 70; (1834), 406; (1863), 103; de
Bocourt, d'après Mallard (1820), 346; de F. Bonneville (1796-1797), 83;
d'après Mme Bruyère (1829), 370 ; de Courbe d'après Perrin (1789), 48;
d'après David (1808), 160; de Dien d'après Gérard (1825), 355 5 de J. J.
Frilley d'après Girardet (1830), 375; d'après Gérard (1806), 203; (1814),
204; de Jean Godefroy d'après Isabey (1815), 274; de F. Hanfstaengl d'après
Bocciarelli (1807), 195; de T. Hodgetts d'après A. Scheffer (1835), 368; de
Julien (1838), 369; de Le Beau d'après Naudet (1806), 186; de F. Lignon
262 ; J. B. Vérité (1792), 89 ; de L. Zöllner d'après C. Vogel (1834),
(1814),
405. — Caricatures. (1789), 57; (1790), 64; (1790), 511 ; (1814), 248; (1814),
258; (1815), 305; (1823), 514; (1832), 389; (1833), 528; (1834), 529; de
Charlet et Ory (1830), 525; de G. Cruikshant (1814), 260; (1815), 533;
de Daumier (1830), 378; (1835), 400, 401, 515; de Delacroix (?) (1815),
332, 512; de J. Gillray (1803), 530; (1805), 162; de Grandville (1831),
516; (1832), 519; d'après Grandville (1832), 517, 518; (1833), 520, 521,
522 ; de H. B. Londres (1832), 385 ; de Machereau (1830), 526 ; de
L. Marks (1815), 532 ; de B. Roubaud et Paillet (1834), 524; de Rowlandson (1814), 261; de Traviès (1832), 523; de Wattier (1832), 527; d'après
Woodward (1806), 531. — Sculptures.Par Bosio (1810), 232; par Dantan
(1833), 403; par Desprez (1839), 411, 437; médaillon en bronze, 478;
médaille de L. Heuberger (1814), 289 ; plaque d'argent gravée, 477.
OBJETS (lui ayant appartenu), 29, 177, 179, 199, 409, 432, 435, 436,
448, 467, 470-477. — Vêtementset décorations, 11, 154, 446, 447, 452-454,
457.— Tableaux, 207, 275, 464-466, 531. — Bibliothèque,234, 458, 459.
TALLEYRAND-PÉRIGORD
(Edmond de), 215, 217, 218, 356.
TALLEYRAND-PÉRIGORD
(Gabriel-Marie de), 11.
TALLEYRAND-PÉRIGORD
(Jean-Georges, vicomte de), 8.
TALLEYRAND-PÉRIGORD
(Marie-Jeanne de), 462.
TALLEYRAND-PÉRIGORD
(Napoléon-Louis de), 424.
THIERS (Adolphe), 372, 374, 377, 428, 438, 471, 497, 515, 523, 529.
THIERS (Mme Adolphe), 471.
TOUCHARD-LAFOSSE
(G.), 499.
VAN PRAET, 351.
VAUDÉMONT
(princesse de), 390, 391, 442.
VERGENNES(comte de), 27.
VILLÈLE, 344, 345.
VILLEMAREST
(Ch.-M. de), 486.
TALLEYRAND
148
VITROLLES(baron de), 242, 250, 330.
VOLTAIRE,36.
WALEWSKA(comtesse Marie), 191.
WELLINGTON,
292, 302, 321, 323, 325, 349, 359, 364, 377, 379, 512, 513,
525, 533.
WORLEE(Catherine Noël) voir Talleyrand-Périgord (Princesse de).
NOMS
DE LIEUX
*
Aix-la-Chapelle, 370, 371.
Austerlitz, 169.
Autun, 42, 43.
Berlin, 187, 188.
Bourbon l'Archambault,
134, 156, 443-445.
Cambrai, 326.
Chalais, 13.
Chanteloup, 28.
Épinay, 144.
Erfurt, 211.
Juniper Hall, 95.
Londres, 86-98, 379-392, 517-524, 528, 529.
Mons, 324.
Munich, 168.
Neuilly, château de la Muette, 143, 234.
New York, 102, 103.
Paris, 4, rue Garancière, 11 ; collège d'Harcourt, 14, 15; Saint-Sulpice, 18,
19 ; 6, rue Férou, 20 ; Hôtel Gallifet, 125, 129, 141, 186 ; 9, rue Taitbout,
130; Hôtel Monaco (Matignon), 234; Hôtel de la rue de Babylone, 234;
Hôtel de la rue Saint-Florentin, 234, 235, 256, 257, 423, 424, 491.
* sont mentionnésici les lieux de résidenceet de séjour de Talleyrandainsi que sespropriétés.
INDEX SOMMAIRE
149
Philadelphie, 99, 100.
Pont-de-Sains, 358, 423.
Presbourg, 172, 173, 174, 302.
Reims, 16, 23, 26, 31, 353, 354.
Rochecotte, 434, 438-442.
Saint-Brice-la-Forêt,
Strasbourg, 167.
234.
Tilsitt, 192-194.
Valençay, 146, 205-208, 359-362, 395"396, 423, 424, 427, 431-434, 442, 488.
Varsovie, 190.
Versailles, 46.
Vienne, 171, 289, 295-321, 512, 513, 532.
Weimar, 212.
TABLE
DES
MATIÈRES
PRÉFACE
V
LISTE DES PRÊTEURS
XIII
CHRONOLOGIE
XV
I. LE PLAISIRDE VIVRE :
I
Les ancêtres
Enfance et jeunesse
La famille
Le séminaire
3
3
5
L'abbé
de Périgord
L'apprentissage des affaires
La vie de société
7
7
9
II. L'ÉVÊQUE D'AUTUN DANSLA RÉVOLUTION:
États généraux
Député à l'Assemblée
Mission à Londres
III.
nationale
13
14
22
L'EXIL :
En Angleterre
En Amérique
25
27
TALLEYRAND
152
IV. MINISTREDES RELATIONS
EXTÉRIEURES:
Le Directoire
La rencontre avec Bonaparte
Pacification de la France et de l'Europe
Ministre de l'Empereur
Grand chambellan
Vers la paix de Presbourg
Halte dans la guerre
L'Empire conquérant
31
35
38
43
44
47
48
51
V. OPPOSITIONA L'EMPEREUR:
Le vice-grand-électeur
Le « parti de l'Europe »
La marche des Alliés vers Paris
55
58
64
DE LA LÉGITIMITÉ:
VI. LE RESTAURATEUR
Le retour des Bourbons
69
Le congrès de Vienne
Les partenaires
75
75
80
Diplomatie
Fêtes et cérémonies
84
VII. REPLI ET ATTENTE:
Le ministère Talleyrand
Talleyrand face à son passé
A la Chambre des pairs
Grand chambellan
Vie privée
de la Restauration
87
90
93
95
97
TABLE DES MATIÈRES
VIII.
153
Au SERVICEDE LA MONARCHIEDE JUILLET :
L'ambassade
à Londres
IX. DERNIÈRES ANNÉESET MORT
X. LE CADRED'UNE VIE
Valençay
Rochecotte
Bourbon l'Archambault
Objets et souvenirs
Costumes
Décorations
Livres
Tableaux
Divers
103
111
117
118
119
120
121
121
121
122
124
124
XI. TALLEYRANDDANSLA LITTÉRATUREET L'HISTOIRE:
Ouvrages
Caricatures
127
133
INDEX SOMMAIRE
141
Imprimerie Tournon et Cie, 20, rue Delambre,Paris (14e)
Dépôt légal : 4e trimestre 1965, n° 1228.

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