25 juin 2016, 24heures, Une initiative surprise
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25 juin 2016, 24heures, Une initiative surprise
16 Vaud et régions 24 heures | Samedi-dimanche 25-26 juin 2016 Riviera-Chablais Nord vaudois-Broye Une initiative surprise relance le projet de fusion à dix sur la Riviera L’aéropôle de Payerne en grand, de la taille Union La population de la Ville d’images veut-elle s’unir à ses voisins? A la rentrée, le Conseil communal s’apprête à demander un scrutin sur la question Coup de théâtre jeudi soir au Conseil communal de Vevey, avec l’annonce du dépôt d’une initiative demandant que la population veveysanne se prononce sur le principe d’une fusion des dix communes de la Riviera. La nouvelle est tombée à l’issue du débat sur la très floue «Etude d’opportunité et de faisabilité d’une ou plusieurs fusions et/ou d’une gouvernance régionale au sein des dix communes de la Riviera», acceptée par une majorité du Conseil communal. Le rapporteur de la commission, le socialiste Vincent Matthys, a révélé que la majorité des membres avait signé ce projet d’initiative autrement plus concrète. Président du Conseil, Peter Schuseil (Vevey Libre) a indiqué que le débat sur cet objet surprise serait inscrit à l’ordre du jour de la séance de septembre. Plusieurs signataires craignaient que «la réflexion sur une fusion à l’échelle de la région passe au second plan» au profit d’une instance intercommunale comme un Conseil régional. «L’idée d’une gouvernance régionale ne va pas assez loin. Ce n’est pas assez ambitieux. Trop de scénarios, pas assez de concret», disait le conseiller PLR Patrick Bertschy avant la séance. Pour Vincent Matthys: «Non seulement les propositions sont beaucoup trop timorées et manquent d’envergure, mais elles émanent des Municipalités sortantes alors que la législature s’achève dans une semaine. Il appartiendra aux prochains Exécutifs de reprendre le flambeau.» Six des sept partis représentés au plénum sont favorables à cette initiative. Seule l’UDC n’a pas signé le texte collectif. Les Veveysans seront donc très certainement invités à donner leur avis. L’idée étant de lancer le mouvement. Le texte a du reste été envoyé aux autorités de toutes les communes concernées. «Nous espérons que le droit d’initiative sera également utilisé en ce sens dans d’autres communes de la Riviera», pour- suit Patrick Bertschy. Concrètement, la décision du Conseil communal veveysan, si elle est en faveur d’une consultation populaire, contraindra la nouvelle Municipalité à organiser le vote dans un délai de vingtquatre mois. «C’est une excellente chose. Nous étions nousmêmes quelque peu déçus des propositions très modérées contenues dans la proposition d’étude», résume Laurent Ballif. Les électeurs devront principalement dire oui ou non au processus de fusion des dix communes en une seule. Mais une question subsidiaire sera annexée: «Au cas où certaines communes ne souhaiteraient pas une fusion à dix, accepteriez-vous une fusion partielle avec celles prêtes à s’engager?» Pour rappel, une fusion à dix de l’hypothétique «Riviera» regrouperait 80 000 habitants. Ce qui en ferait la troisième ville romande après Genève et Lausanne, la septième de Suisse. Cette idée a été lancée il y a près de dix ans dans la région qui compte, cas unique dans le canton, plus de 70 organismes intercommunaux. Mais le projet devra affronter un premier écueil. Celui de Blonay et de Saint-Légier, qui ont déjà entamé un processus de fusion à deux. «Nous espérons que le droit d’initiative sera également utilisé dans d’autres communes» «Nous étions nous-mêmes un peu déçus des propositions très modérées de l’étude» Patrick Bertschy Conseiller communal PLR Laurent Ballif Syndic Pas d’effet contagieux U La perspective d’une initiative populaire à Vevey est-elle en mesure de faire boule de neige? Cela ne semble pas en prendre le chemin. A Montreux, le syndic Laurent Wehrli n’a pas connaissance de velléités similaires: «Un vote à Vevey aurait par ailleurs valeur d’intention, mais il n’aurait qu’une valeur relative, même si je salue la démarche, en partisan de la fusion à dix. Elle aurait davantage de sens avec des comités d’initiative dans plusieurs communes.» Le socialiste Lyonel Kaufmann, à ses derniers jours de syndicature à La Tour-de-Peilz, a pour sa part pu constater au Conseil communal de mercredi que l’appel de son collègue de parti Jacques Vallotton à relancer la machine «n’a pas suscité un grand enthousiasme». Et de continuer: «Je me réjouis de la démarche de Vevey, d’autant que c’est une action non partisane. Mais il apparaît clairement que nous ne sommes pas prêts de reparler de fusion et je doute même que l’on trouve un accord sur une gouvernance régionale.» Du côté de Blonay et de Saint-Légier, engagées dans un processus de mariage, on reste en simples observateurs extérieurs. «Ce projet d’initiative populaire n’est pas une surprise, le syndic Laurent Ballif avait déjà fait un appel du pied dans ce sens, lance Alain Bovay, syndic de Saint-Légier. Cela dit, ce n’est pas cela qui va nous perturber dans notre démarche de fusion à deux. Un sondage effectué par MIS Trend a clairement montré que Blonaysans et Tyalos penchaient pour ce scénario. Mais l’idée d’une fusion trouvera peut-être un écho auprès d’autres communes.» K.D.M. A Leysin, les élus seront mieux payés Finances publiques Inchangé depuis 2003, le règlement fixant les émoluments versés aux autorités a été revu jeudi. Les fortes hausses annoncées ont fait réagir Un montant annuel de 30 000 francs par an pour 38 heures de travail mensuelles (et 63 fr. par heure supplémentaire). C’est ce que gagnera désormais le syndic de Leysin, contre 24 000 francs jusqu’à présent. De même, ses collègues municipaux verront leur salaire passer de 20 000 francs à 26 000 francs annuels (également pour 38 heures mensuelles). Jeudi, le Conseil communal a accepté à une très forte majorité de revoir des barèmes restés inchangés depuis 2003. Si les émoluments versés à la Municipalité n’ont pas été remis en cause, les hausses de «salaire» VC6 Contrôle qualité prévues pour les conseillers communaux ont fait réagir Vincent Mottier, de l’Entente leysenoude. «En ces temps difficiles, avec une pression constante sur nos rentrées fiscales, pensez-vous qu’une hausse de 400% de la valeur des jetons de présence soit justifiée et «Il n’est plus possible de s’investir sans contrepartie» Jean-Marc Udriot Syndic réaliste? Pourquoi ne pas l’échelonner sur plusieurs exercices?» L’élu en convient, les montants concernés sont petits: les conseillers communaux toucheront ainsi 40 francs par séance contre 10 francs, selon l’ancien règlement. Les membres du bureau verront leur rémunération passer de 15 francs à 60 francs. «Mais l’addition des hausses prévues – Municipalité et Conseil communal compris – représente une charge supplémentaire de 100 000 francs par an, souligne Vincent Mottier. Soit plus d’un point d’impôt, puisqu’il atteint 92 000 francs à Leysin. La participation à notre Conseil se fait sur la base d’un engagement politique et dans l’intérêt de la communauté.» Un argument contré par le syndic, Jean-Marc Udriot: «Oui, la Municipalité et le Conseil sont au service de la communauté, mais il n’est plus possible aujourd’hui de s’investir sans contrepartie. Les nouveaux barèmes ont été fixés en comparaison avec les communes voisines, à savoir Aigle et les deux Ormonts.» De son côté, la Commission des finances a enjoint les élus à accepter cette révision «qui, nous l’espérons, rendra la participation aux séances de commission plus attractive». David Genillard Economie Un tarmac et un taxiway pour les avions civils ont été inaugurés hier. De quoi donner des ailes au fameux parc technologique Christian Aebi Les avions civils, fussent-ils de gros-porteurs de 300 tonnes, peuvent désormais desservir l’aéropôle de Payerne. La Commune a inauguré hier, sous un soleil de plomb, le tarmac et le taxiway dédiés aux appareils civils. «Nous vivons une journée historique!» s’exclame la syndique Christelle Luisier. «C’est une bonne nouvelle pour tout le canton, relève le conseiller d’Etat Philippe Leuba. Cet aéropôle a un potentiel unique en Suisse. C’est pour cela que nous le soutenons.» Pas question pour autant de voir des charters de touristes se poser dans la Broye. «L’aéropôle est réservé à des firmes ayant trait à l’aéronautique au sens industriel et technologique du terme. Avec un objectif de 50 emplois à l’hectare, cette zone à très haute valeur ajoutée a un potentiel de 2000 salariés», estime Pierre-André Arm, directeur de la Coreb, la communauté broyarde. «La vocation de l’aéropôle est de devenir un centre de références aéronautiques et spatiales en Suisse», poursuit le préfet Olivier Piccard, président de la Coreb. Il cite Swiss Space Systems (S3), une société payernoise active dans le lancement de satellites et les vols paraboliques à gravité zéro. Portant le logo de S3, un Airbus A340-300 a d’ailleurs survolé silencieusement la foule avant de se poser sur la piste vaudoise. Emotion dans le public. Le tarmac qui a été inauguré est une sorte de parking à avions Pour l’inauguration du tarmac civil, un Airbus A340-300 de la société Un bâtiment à 28 millions U La Commune de Payerne et la compagnie de jets d’affaires Speedwings, de Damien Piller, ont annoncé leur partenariat pour la construction d’une sorte de «Payerne Airport», devisé à 28 millions de francs. Le permis de construire est délivré. La Commune prendrait au moins 5 millions à sa charge pour réaliser un bâtiment «de services» nécessaire à l’exploitation de la piste et à la valorisation du site. Speedwings mettra les 23 millions restants dans la construction de hangars et de divers locaux. «Des surfaces seront aussi disponibles pour des start-up, ce sera un atout pour attirer de nouvelles entreprises», explique la syndique. Une société d’exploitation sera aussi créée pour faire vivre l’aéropôle. Pour l’avocat Damien Piller, les travaux devraient débuter cet automne, pour quinze mois. «Une inauguration est possible en 2108», dit-il, confiant. La gauche sort l’artillerie lourde contre Politique A Yverdon, PS et Verts veulent saborder le corps régional pour «retrouver le contrôle de la police de proximité». La PNV est aussi contestée à Orbe Cette fois, la gauche yverdonnoise a sorti l’artillerie lourde contre la Police Nord vaudois (PNV). Une motion commune déposée par le PS et les Verts somme la Municipalité d’entamer des démarches pour sortir de l’association intercommunale. Un «Yverxit» qui, de facto, signerait l’arrêt de mort d’un corps régional que le chef-lieu porte à bout de bras. Jeudi soir, le Conseil communal a prudemment choisi de créer une commission pour approfondir les conséquences d’un tel choix et les scénarios possibles. Repoussant ainsi ce débat capital pour l’avenir de la PNV à cet automne, au plus tôt. «Ce n’est pas du tout le travail des agents qui est mis en cause, mais la structure au sein de laquelle ils opèrent», a insisté le socialiste Giancarlo Valceschini. La précision s’impose: à Yverdon, la PNV n’est pas contestée sur le terrain, mais dans sa gouvernance et son financement. Et ce depuis des mois. Lors de sa création en 2012 déjà, la gauche était divisée sur la nécessité de faire muer la police municipale en police régionale. Celle-ci avait pour but de «sauver» les agents d’Orbe, bourg qui n’avait plus la masse critique pour diriger une police municipale selon les exigences de la nouvelle loi. Depuis, la PNV a rallié à elle d’autres villages alentour, passant de 8 à 13 communes membres. Première critique: la perte de contrôle du Conseil communal d’Yverdon sur la police. En devenant régionale, elle est gérée par un comité directeur et un conseil intercommunal où le chef-lieu Orbe a décidé d’attendre po U A Orbe aussi, la Police Nord vaudois (PNV) est contestée et fait causer. Mais pas encore au point de faire imploser cette structure intercommunale. Jeudi soir, le Conseil a accepté quasi unanimement (43 voix et une abstention) le maintien de la commune au sein de la PNV, tout en accordant un délai supplémentaire d’une année à sa Municipalité pour compléter la réponse qu’elle doit au PLR Pierre-Alain Wieland. En février 2015, il avait demandé par voie de motion à l’Exécutif d’étudier le coût d’une sortie anticipée du concordat et un accord avec la police cantonale, arguant que la PNV coûtait, au final, trop cher. Dans sa réponse, la Municipalité estime le prix de ce désengagement jusqu’à 9 millions. Elle dit en outre ne pas pouvoir s’offrir des prestations similaires à celles de la PNV avec la gendarmerie. Par ailleurs, des