Atelier 3 : Séjours d`études à l`étranger. Pourquoi ? Quels sont les

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Atelier 3 : Séjours d`études à l`étranger. Pourquoi ? Quels sont les
Atelier 3 : Séjours d’études à l’étranger. Pourquoi ? Quels sont les objectifs
linguistiques ou autres ? Quels sont les acquis et quelle est leur valorisation ?
Atelier soulevant la question des apports des séjours à l’étranger organisés au cours de la formation
académique des étudiants et les problématiques y étant liées. Les intervenants – parmi eux, des professeurs en
charge d’étudiants Erasmus IN ou OUT, des responsables des relations internationales, et autres acteurs du
monde didactique - ont échangé leurs expériences.
Quatre axes ont soutenu le débat : (1) les objectifs et domaines d’apprentissage, (2) les chocs
culturels, (3) la valorisation du séjour, et (4) la favorisation de l’apprentissage linguistique. Il est à
noter que si les échanges ont été nourri par l’ensemble des participants, le fond fut en partie inspiré
par Déborah Meunier qui mène actuellement une thèse de doctorat sur le thème de la mobilité
étudiante et qui y aborde notamment les spécificités d’apprentissage des étudiants ERASMUS, leurs
avantages et leurs faiblesses. Les 4 axes n’ont cessé de s’entrecouper car ils sont irrémédiablement
interconnectés.
(1) Les objectifs ou acquis en terme d’apprentissage relèvent de trois catégories : (a) acquis
linguistiques ou disciplinaires, (b) acquis interculturels, (c) acquis liés à la construction identitaire ou
personnelle.
(a) Dans un premier temps, parmi les acquis linguistiques constatés, on notera qu’ils portent
majoritairement sur les deux compétences orales de production et de réception (meilleur parlé et
meilleure compréhension à l’audition). Peu de bénéfices directs sur les compétences grammaticales
ont été observés (les étudiants savent qu’ils arrivent à se faire comprendre même en commettant
des erreurs). Une meilleure maîtrise du vocabulaire technique et courant est aussi à souligner.
Certains points tentent parfois à freiner l’apprentissage linguistique : la dominance de l’anglais lingua
franca et l’imposition de celui-ci sur la langue d’origine du pays cible, la ghettoïsation des étudiants
ERASMUS, la difficulté d’articulation entre la langue véhiculaire la langue dite standard, l’absence de
réflexivité des étudiants par rapport à leur apprentissage et à leur expérience, ou encore la difficulté
d’entretenir les bénéfices de cet apprentissage à long terme. Dans un deuxième temps, nous
soulignerons que l’objectif académique prend de plus en plus de place par rapport à l’objectif
linguistique. Les étudiants ont souvent une bonne connaissance de la langue avant de partir et
souhaitent avant tout développer leur projet académique, voire professionnel (b-c).
(2) Le choc culturel peut être dû à une méconnaissance linguistique, mais pas uniquement. Un
module de préparation est organisé par les relations internationales et son rôles est avant tout
préventif. Il vise surtout à rassurer les étudiants OUT, tout en leur enseignant que la représentation
qu’un individu se fait du monde varie d’une personne à l’autre (b-c). Si la différence et la spécificité
culturelle devraient être présentes dans chaque cours de langue, il est cependant impossible d’en
enseigner tous les aspects et d’être paré à toute éventualité avant un départ à l’étranger.
Finalement, lorsque l’on parle de cultures ou de relations interculturelles et de leurs acquis (b)
aujourd’hui, on parle avant tout de « savoir être » - c'est-à-dire d’être capable de créer une relation à
l’autre (c) - plutôt que de « savoirs » culturels.
(3) La valorisation des séjours à l’étranger incombe à l’université mère et non pas à l’université
d’accueil. L’ULg met en avant ces séjours en faisant figurer le cursus des cours étrangers suivis par
l’étudiant sur le diplôme. Ceci en est la valorisation académique principale. Parmi les zones d’ombre
on notera une certaine frilosité et suspicion de la part de certains professeurs de l’université mère –
n’ayant souvent pas bénéficié d’un séjour à l’étranger – qui n’accordent pas toujours beaucoup de
crédit aux cours suivis dans l’université d’accueil. La grande diversité entre les université en terme de
méthodes, de savoirs, de programmes, voire de qualité d’enseignement, peut être une autre
explication. Le monde du travail semble, par contre, être unanimement favorable au projet.
(4) Le débat s’est achevé sur les pièges à éviter lors d’un séjour à l’étranger. Parmi les éléments
servant à maximiser cette expérience, le parrainage entre étudiants OUT et autochtones fut le
premier point mentionné. Il a également été question d’une meilleure répartition des étudiants issus
d’une même université, à la fois dans les pays étrangers, mais également dans des lieux de résidence
du campus de l’université cible. Les étudiants ayant habité avec un autochtone témoignent d’un
meilleur apprentissage linguistique (a).
En conclusion les intervenants ont souligné que l’objectif d’un départ à l’étranger relevait de plus en
plus de l’académique, et non plus exclusivement du linguistique (a). En terme de langue, la lingua
franca pratiquée par les étudiants, et dans laquelle ils sont bercés suite à une certaine ghettoïsation,
n’est certes pas toujours parfaite du point de vue du linguiste, mais elle constitue déjà un bel outil de
communication qui se veut parfaitement fonctionnel dans la vie professionnelle. De plus, les séjours
à l’étranger offrent d’autres armes et bagages importants, tels que l’ouverture culturelle (c), ou
encore la compréhension de l’autre et de soi (b-c) (maturité, confiance).

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