Disparition d`André Benedetto
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Disparition d`André Benedetto
Disparition d’André Benedetto. Le Mépris du Monde Une grande figure de toutes les résistances nous a quittés en ce début de semaine. Après le décès de Robert Lafont le 24 juin, nous perdons une autre grande voix libre. Cet homme de théâtre, fondateur du festival off d’Avignon dans lequel il avait hébergé au début des années 70 les rencontres occitanes d’Avignon, ami de Félix Castan, était un travailleur infatigable. Sa fiche dans Wikipedia, http://oc.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Benedetto, en témoigne. La FELCO s’associe au deuil de tous les siens, famille, amis, équipe du Théâtre des Carmes. Quant aux réactions dans la presse nationale… Il y en a eu plusieurs dans l’Humanité, dont celle de son ami et critique de théâtre Jean-Pierre Léonardini http://www.humanite.fr/Mort-d-Andre-Benedetto-pere-du-festival-off-d-Avignon ainsi qu’une page de réactions : http://www.humanite.fr/2009-07-15_Cultures_ReactionsBenedetto Il y a eu aussi un article de Brigitte Salino dans Le Monde, http://www.lemonde.fr/carnet/article/2009/07/15/andre-benedetto-auteur-de-theatre-etfondateur-du-festival-off-d-avignon_1219018_3382.html avec une remarque fielleuse : « La défense de la langue occitane fut l'un de ses grands combats, et pas le plus passionnant. André Benedetto en devenait intransigeant et s'éloignait du public en présentant des pièces comme San Jorgi Roc, en occitan, en 1999. On préfère retenir des textes de la facture de La Madone des ordures ou Pourquoi et comment on a fait un assassin de Gaston D (sur l'affaire Dominici), présentés dans le "in", en 1973 et au Cloître des Carmes jouxtant le théâtre du même nom. » Cet article a suscité 3 réactions, et nous vous engageons à écrire également : [email protected] : - de JL Escafit dans le courrier des abonnés Pourquoi affirmer que le combat occitaniste d’André Benedetto n’était pas le plus passionnant ? Participer au devenir d’une langue plus que millénaire en "osant" l’employer dans du théâtre contemporain, c’est prendre le risque de révéler l’intransigeance de ceux qui continuent à imposer un monolinguisme français centralisateur. J’avais perçu l’occitanisme de la Madone des Ordures, création autour des impacts sociaux de la grande sidérurgie à Fos. Benedetto a fait mieux en créant en occitan. - de Philippe Martel, au courrier des lecteurs Monsieur, j'ai lu aujourd'hui la nécrologie d'André Benedetto en p. 23 du Monde du 16 juillet, et apprécié la place donnée à l'évocation de la carrière de Ce grand homme de théâtre, quelques semaines après le bel article consacré à Robert Lafont par Ph. J. Catinchi. Ce du moins jusqu'à ce que j'en arrive aux lignes fielleuses dans lesquelles Brigitte Salino évoque l'engagement occitaniste de Benedetto, qu'elle juge peu "passionnant", avant d'ailleurs de célébrer les mérites de la Madone des Ordures, sans voir apparemment que cette pièce n'est pas sans rapport avec ce si peu passionnant engagement occitaniste qui lui déplaît tant. Certes, on peut comprendre sa réticence : faire du théâtre en langue d'oc à Avignon, entre toutes les villes, et faire preuve d'intransigeance à ce sujet, allons donc, quelle idée ! Il est certain que cela "l'éloignait du public", à condition bien sûr de considérer que son public avait à voir avec cette faune de petits bourgeois à peine alphabétisés ou de demi- ou de quart d'intellectuels fatigués qui composent, c'est vrai, une part non négligeable du public du Festival, Off ou On ou In, et pour qui parler "patois" est tout à fait incongru. Il n'en demeure pas moins que Benedetto, à sa façon et avec son occitan, a dit des choses fortes sur la société de son temps et de son lieu, et qu'il a été du coup un acteur-clé dans le renouveau culturel occitan du dernier quart de siècle, à un moment où ce renouveau rencontrait enfin un écho dans les populations concernées -et la parole du "patron des Carmes" n'y était pas pour rien. Et aussi étonnant que cela puisse paraître à Mme Salino, il ne séparait pas son engagement au service de la parole d'oc de ses autres engagements politiques, parce qu'il considérait qu'ils relevaient d'une même démarche. On ne peut donc séparer le premier des seconds, sauf à vouloir mutiler son oeuvre au nom du préjugé cultureux ordinaire qui ne reconnaît de légitimité qu'à la langue officielle. C'est en cela et par cela qu'André Benedetto restera dans la mémoire de ceux qui l'ont connu et qui ont connu son théâtre, malgré les menus chipotages et les minauderies dégoûtées de tous les petits marquis et petites marquises du monde -et du Monde. Veuillez transmettre, s'il vous plait, ces quelques remarques à Mme Salino. Philippe Martel, chercheur au CNRS, Montpellier De moi-même (courrier des lecteurs) Je suis scandalisée par l'article de Madame Salino et le mépris avec lequel elle traite ce volet de la création d'A. Benedetto. Loin de vouloir réduire celui-ci à son engagement occitaniste, je salue en lui le grand créateur, l'homme de toutes les résistances et de tous les combats. Est-ce une raison pour parler du caractère peu "passionnant" de ce combat occitan ? Symptomatique d'ailleurs, de réduire la création de /Sant Jòrgi Ròc/ à un "combat". Parce que cette pièce était jouée dans une langue méprisée, Madame Salino n'a sûrement pas jugé utile d'aller y voir de plus près... Est-ce une raison pour dire que la création de pièces en occitan comme /Sant Jòrgi Ròc/, que j'ai eu le privilège de voir devant une assistance nombreuse, l'avait éloigné du public ? Comment oser résumer cette création à une "intransigeance" ? D'une part, le théâtre a d'autre moyens que les simples mots pour toucher le public, la gestuelle et la mise en scène en font partie. D'autre part les techniques modernes offrent des possibilités de surtitrage. Enfin, a-t-on la même réaction lorsque sont programmés des spectacles dans des langues étrangères ? /Le Monde/ serait bien inspiré de ne pas suivre la morgue de notre République française qui défend en dehors de ses frontières la diversité culturelle et pratique à l'intérieur de celles-ci le monolinguisme le plus étriqué au nom de l'universalisme de la langue française. D'ailleurs la pauvreté des réactions (en dehors de l'article de Philippe-Jean Catinchi http://www.lemonde.fr/carnet/article/2009/06/30/robert-lafont-linguiste-ecrivainoccitan_1213508_3382.html ) à la mort de Robert Lafont le 24 juin dernier, malgré la bibliographie abondante de ce dernier : http://fr.calameo.com/read/000047766ff746d4a0f54 nous semble bien caractéristique de ce mépris. Marie-Jeanne Verny La fiche de Wikipedia : Biografia [modificar] Nascut a Marselha e elevat a Salon de Provena, André Benedetto entamena una carrièra d'institutor e s'installa a Avinhon a la fin dels ans 1950. Iniciat al teatre per Gabriel Monnet, crèae en 1961 amb Bertrand Hurault e Jacqueline Benedetto son esposa, totes dos ancians del grop universitari teatral d'Ais de Provença la Nouvelle compagnie d'Avignon. Aprèp aver montat una adaptacion d'Edgar Allan Poe, la companhia crèa una pèça nascuda de sa pluma, 'Le pilote d'Hiroshima'. En 1963, la tropa s'installa dins una anciana sala parroquiala avinhonesa que ven lo Teatre dels Carmes, monta d'autors classics e contemporanèus e jòga dins lo quadre del festenal d'Avinhon pel primièr còp en 1964. Puèi, en oposicion amb l'organizacion culturala prepausada, la companhia publica un manifèste en abril 1966 qu'enança « los classics a l'estaca » e « la cultura a la ploruga ». S'engatjan tre alara dins un teatre politic e meton en scèna de tèxtes escriches per André Benedetto, la tropa presenta en julhet, en marge del programa oficial del festenal d'Avinhon, Statues. L'an seguent, la companhia que presenta Napalm, primièra pèça francesa sus la guèrra del Vietnam, es rejunta per d'autres. Lo « off » es nascut. Seguiràn la mesa en scèna de Zone rouge en 1968, Le Petit train de Monsieur Kamodé en 1969, Emballage en 1970. Pròchi de Fèlix Castanh, Bernat Lubat e Bernatd Manciet, son experiéncia d'òme de teatre a Avinhon lo mèna a analisar la decentralizacion culturala e rejónher las tèsies anticentralistas de la Linha Imaginòt. Bilingüe, escriu e jòga en 1999 la pèça San Jorgi Roc, entièrament en occitan. Aprèp la scission del festenal « off » en 2007, pren la presidéncia de l'associacion unitària e paritària Avignon festival et compagnies (AF&C). Mesas en scèna [modificar] • • • • • • • • 1973 : Pourquoi et comment on a fait un assassin de Gasto..., d'André Benedetto 1973 : La Madone des ordures, d'André Benedetto 1977 : Saint-Féniant et Dame Paresse, d'André Benedetto 1978 : Ville à vif, d'André Benedetto 1979 : Pique-nique au moulin d'Ardus, d'André Benedetto 1991 : Squatt connection', d'André Benedetto 2001 : Le Cabaret Omar Khayyam, d'André Benedetto 2001 : Houle de fond, d'André Benedetto Òbras [modificar] • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • Urgent crier (poèmes), Robert Morel, 1966 Statues, 1966 Napalm, essence solidifiée à l'aide de palmitate de sodium (pèça en 33 tablèus), 1968 Le Petit train de Monsieur Kamodé, grand jeu politique sur le kapitalisme monopoliste d'État, 1969 Zone rouge, feux interdits (pèça en 5 partidas), 1969 Emballage... Alexandre Zacharie, l'homme qui ne possède rien que lui-même se vend, 1970 Rosa Lux (teatre), 1970 Auguste et Peter, clowns, 1968 Lola Pélican dite Rosalie-Charité, la femme aux mille seins, 1968 La Chine entre à l'O.N.U. (teatre), 1971 Commune de Paris (teatre), 1971 Les Poubelles du vent (poèmas), Oswald, 1971 Chant funèbre pour un soldat américain (teatre), 1972 La Madone des ordures (pèça en 5 actes), 1973 Aîe ! les lunes de Fos : chronique d'un enlisement (teatre), 1975 Alexandra K. (teatre), 1975 Esclarmonda (teatre), 1975 Geronimo (teatre), 1975 Monsieur Pantaloni, 1975 Pourquoi et comment on a fait un assassin de Gaston D. , 1975 Les drapiers ; Le siège de Montauban ; Mandrin, 1976 Théâtre, P.J. Oswald, 1976 • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • Parcours Vénitien ou le choix historique de Germaine Maillon, 1977 Saint-Féniant et Dame Paresse, 1978 Carnaval-express ou le Second procès de Caramentrant, (1980) Le Monologue de Sonia, 1981 Radio solo, 1982 Ça brûle fort, tu vois, entre l'homme et son ombre (poèmas), Parole, 1983 Aux ormes, 1984 Jaurès la voix, 1984 Salut beau mec, 1984 Nefertiti (radio), 1985 Marie No Man's land, 1987 Molière au cœur : spectacle pour rénovation, 1988 Le Monde est là, Mandela, 1989 Le très vieux roi et son vieux fou, 1989 Squatt connection, 1991 Avignon, suite (poèmes), Brémond, 1993 Terres brûlées ou Mirèio land, 1994 La tentatrice, 1996 Un soir dans une auberge avec Giordano Bruno, 2000 Les arpenteurs de la cité, 2000 Haute-Mer, 2000 Scènes de la vie culturelle, 2000 Le cabaret Omar Khayyam, 2001 Houle de fond, 2001 La nuit où Horemheb traquait Nefertiti à travers les déserts, 2001 L'orsalhèr e son ors borre, 2001 Deux ponts trois arbres et quatre hommes du Sud, 2002 Essaie d'être aussi beau et présent sur scène qu'une vache dans un pré : petits textes de diverses époques sur la pratique du théâtre, 2002 Fin de journée, 2002 Je sens soudain que quelque chose d'autre que ce que j'ai prévu va se passer, 2002 Le jeune homme exposé : Gènes 2001 (teatre), 2002 Rencontre sur une île en Méditerranée, 2002 Le travesti's night club, 2002 Facho papa !, 2003 L'homme aux petites pierres encerclé par les gros canons, 2003 Moi engagé ? mais oui ! ah bon…, 2003 Scène devant un mas avec des équipements de protection, 2003 Un impossible amour possible, 2004 Surexposées : théâtres successifs du harcèlement sexuel, 2004 Voix de la rue : monologues, 2004 Adèle et Antony (drama romantic), 2005 Croisière ou le grand théâtre du monde contemporain, 2005 Ô clandestins la bienvenue chez vos ancêtres les Gaulois !, 2006 Mortes eaux Les Salins 1893 : évocation d'un massacre, 2007 Médée, 2008 La sorcière, son sanglier et l'inquisiteur lubrique, 2009