optimal regularity for square roots régularité optimale
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OPTIMAL REGULARITY FOR SQUARE ROOTS RÉGULARITÉ OPTIMALE DE RACINES CARRÉES P.-L. LIONS AND C. VILLANI Table des matières 1. Introduction 2. Démonstration du théorème 1 3. Démonstration du théorème 2 2 3 5 Nous établissons un résultat de régularité sur les racines carrées de matrices symétriques positives. Résumé. We establish a regularity result for square roots of nonnegative symmetric matrices. Abridged English Version : It is well-known that whenever a is a nonnegative function on R with bounded second-order derivatives, √ then a has bounded rst-order derivatives. This result can be extended to symmetric nonnegative matrices aij (x) depending on x ∈ Rp (see [1,2]). More precisely, let a be a symmetric matrix function on Rp with bounded second derivatives, then we have ° 1/2 ° °Da ° ∞ p ≤ CkD2 ak1/2 L∞ (Rp ) , L (R ) where C depends only on N and P . We shall show that this result extends in a natural way to the case when a has second-order derivatives in Lp , 1 < p ≤ ∞ : in particular, £ ¤1/2 we show, when P = 1, k(a1/2 )0 (x)k ≤ C M (ka00 k) (x), a.e. x ∈ R, where C depends only on N , and M (u) denotes the maximal function of u. This pointwise inequality will allow us to show that if D2 a ∈ Lp 1/2 then Da1/2 ∈ L2p and kDa1/2 kL2p ≤ CkD2 akLp , where C depends only on p, P and N . Such results are useful for the study of the Fokker-Planck-Landau equation (see [3,4] and the references therein). 1 2 P.-L. LIONS AND C. VILLANI This theorem fails if p = 1, as can be seen from the following simple counterexample when P = N = 1 : x a(x) = , 0 < α < 1, x ∈ (0, 1/2). (log 1/x)α Finally, we present an extension of the above estimations : let a be a symmetric N × N matrix function such that a ≥ 0 a.e., and a ∈ Ẇ s,p (RP ), 1 ≤ p ≤ ∞, 0 < s < 1, then a1/(1+s) ∈ Ẇ 1,p(1+s) . 1. Introduction Rappelons tout d'abord le fait suivant bien connu√: si a est une fonction positive sur R, de dérivée seconde bornée, alors a a sa dérivée première bornée. Ce théorème peut être étendu aux matrices symétriques positives dépendant d'un paramètre réel x, ou de x ∈ Rp (voir [1,2] par exemple). Plus précisément, soit a une fonction matricielle symétrique sur Rp , de dérivées secondes bornées, alors ° 1/2 ° °Da ° ∞ p ≤ CkD2 ak1/2 L∞ (Rp ) , L (R ) où C ne dépend que de N et P . Le résultat qui suit est une extension naturelle de ce fait. Dans cet énoncé, C désigne diverses constantes positives indépendantes de a. Théorème 1. Soit a une fonction sur RP , à valeurs dans l'espace des matrices N × N symétriques réelles, telle que a ≥ 0 (p.p. x). Alors, (i) Si P=1, £ ¤1/2 k(a1/2 )0 (x)k ≤ C M (ka00 k) (x) p.p. √ (ii) Si D2 a ∈ Lp (RP ), 1 < p ≤ ∞, alors D( a) ∈ L2p (RP ) et 1/2 kDa1/2 kL2p ≤ CkD2 akLp . (iii) Si α, β et p vérient 1/α + 1/β = 2/p, α ≥ 1, β > 1, alors 1/2 1/2 kDakLp ≤ CkakLα kD2 akLβ . (iv) Si b = b(x) est une matrice N ×N , symétrique réelle, alors, sous les mêmes hypothèses qu'en (i) et (iii) respectivement, [T r(a0 b)]2 ≤ C M (ka00 k) T r(bab) 1/2 1/2 kT r(a0 b)kLp ≤ Cka00 kLβ kT r(bab)kLα . REGULARITY FOR SQUARE ROOTS 3 Ici M (u) est la fonction maximale de u, µ Z x+r ¶ 1 (1) M (u) = sup |u(y)| dy . 2r x−r r>0 Signalons que ces résultats sont utiles pour l'étude de l'équation de Fokker-Planck-Landau, où l'on est naturellement amené à considérer des matrices symétriques positives vériant des estimations analogues à celles présentées ci-dessus (Cf [3,4] et les références incluses). Remarque : L'estimation (i) montre que dans le cas p = 1, Da1/2 ∈ 2,∞ L si D2 a ∈ L1 . En revanche, le résultat n'est plus vrai avec L2 comme le montre l'exemple simple suivant, où P = N = 1 : x a(x) = , 0 < α < 1; (log 1/x)α √ En eet, on vérie sans peine que alors a00 ∈ L1 (0, 1/2) mais ( a)0 6∈ L2 (0, 1/2). Enn nous établissons une extension du Théorème 1 dans les espaces de type Ẇ s,p . On note Ẇ s,p (0 < s < 1, 1 ≤ p < ∞) l'espace des fonctions u ∈ Lploc telles que ZZ |u(x) − u(y)|p dx dy < ∞, RP ×RP |x − y|P +sp 1,p s,p et Ẇ 1+s,p l'espace des fonctions u ∈ Wloc telles que Du ∈ Ẇloc . Théorème 2. Soit a une fonction sur Rp , à valeurs dans l'espace des matrices N × N symétriques réelles, telle que a ≥ 0 (p.p. x), a ∈ Ẇ s,p (RP ), 1 ≤ p ≤ ∞, 0 < s < 1, alors a1/(1+s) ∈ Ẇ 1,p(1+s) . Notons enn que ces résultats sont bien sûr locaux. 2. Démonstration du théorème 1 Un raisonnement élémentaire de densité permet de ne considérer que le cas où a est régulière et dénie positive. Nous commençons par le cas où a est une fonction positive sur R. On écrit, pour tous x, y ∈ R, Z 1 0 2 a00 (x + sy)(1 − s) ds. 0 ≤ a(x + y) = a(x) + ya (x) + y 0 Interprétant cette inégalité comme la positivité d'un trinôme en y , et R1 R x+|y| remarquant que 0 |a00 (x + sy)| ds ≤ 2 x−|y| |a00 (x + z)|/(2|y|) dz ≤ 2M [a00 ](x), nous obtenons (2) |a0 (x)|2 ≤ 16 a(x) M [|a00 |](x). 4 P.-L. LIONS AND C. VILLANI √ √ Sachant que ( a)0 = a0 /(2 a), nous en déduisons immédiatement (i) dans le cas N = P = 1. Les points (ii) et (iii) du Théorème 1 s'obtiennent alors facilement grâce au célèbre théorème de Hardy-Littlewood (et aux inégalités de Hölder dans le cas de (iii)). Nous passons maintenant au cas où x varie dans RP : en appliquant les résultats précédents aux restrictions de a à Ri = x + Rei (ei la base canonique), on obtient immédiatement (ii) ; en ce qui concerne (iii) on a, en réappliquant l'inégalité de Hölder, p/2 p/2 k∂i akpLp (Ri ) ≤ C kakLα (Ri ) kD2 akLβ (Ri ) µZ ¶p/(2α) µZ ¶p/(2β) Z Z 0 α 2 β p 0 |a| dxi |D a| dxi k∂i ak dxi dxi ≤ C dxi R ce qui prouve notre résultat (nous notons dx0i pour l'intégration selon les variables autres que xi ). Passons au cas où a est une matrice N × N , positive sur R. Comme dans [1], nous introduisons les fonctions φ± (x) = aii (x) ± 2aij (x) + ajj (x) = (ei ± ej , a(x)(ei ± ej )) ≥ 0. Grâce au résultat monodimensionnel, nous obtenons |φ0± |2 ≤ CM (kD2 ak) φ± . Or aij (x) = 41 [φ+ (x) − φ− (x)], donc (3) |a0 (x)ij | ≤ C M (kD2 ak)1/2 [φ+ (x)1/2 + φ− (x)1/2 ] ≤ C M (kD2 ak)1/2 {aii (x) + ajj (x)}1/2 . 1/2 1/2 Par Hölder nous avons |a0ij |2 ≤ C kD2 akLβ kaii + ajj kLα , et aussitôt (iii) dans le cas général. Nous allons maintenant établir (i) dans le cas général. On prend P que a est diagonale en x ∈ RP ; alors √ = 1. Nous pouvons supposer 0 a l'est aussi, et, puisque a (x) = a1/2 (x) (a1/2 )0 (x) + (a1/2 )0 (x) a1/2 (x), nous avons a0ij (x) 1/2 0 (a ) (x)ij = . (aii (x))1/2 + (ajj (x))1/2 Combinant cette formule avec (3), nous obtenons |(a1/2 )0 (x)ij | ≤ CM (ka00 k)1/2 (x), d'où (i) en tenant compte de toutes les composantes, et (ii). Nous pouvons aussitôt généraliser (ii) au cas général (P quelconque). Nous allons enn établir (iv). On commence par le cas P = 1. En tout point x où a est diagonale, d'après (3), ´2 ³X X X (aii +ajj )b2ij (x). (a0ij (x))2 (bij (x))2 ≤ CM (|D2 a|)(x) a0ij (x) bij (x) ≤ N 2 REGULARITY FOR SQUARE ROOTS 5 P Comme aii b2ij = T r(bab), le résultat est vrai au point x ; il l'est partout par invariance de la trace sous les rotations. Le cas général se déduit du cas P = 1 comme précédemment. 3. Démonstration du théorème 2 Nous allons démontrer le Théorème 2 dans le cas où p < ∞, le cas p = ∞ se traitant d'une manière analogue. Comme dans la démonstration du Théorème 1, il sut de considérer le cas où a est régulière et dénie positive pour tout x ∈ RP . Commençons par le cas où N = P = 1. On écrit, pour x, y ∈ R, Z y 0 0 ≤ a(x + y) = a(x) + ya (x) + (a0 (x + z) − a0 (x)) dz 0 ≤ a(x) + ya0 (x) + C b(x)|y|1+s en notant µZ ¶1/p |a0 (x + z) − a0 (x)|p b(x) = dz . |z|1+sp R En particulier, nous avons, pour x, y ∈ R, y 6= 0, 1 |a0 (x)| ≤ a(x) + C |y|s b(x), |y| d'oú nalement (4) s 1 |a0 (x)| ≤ C a(x) 1+s b(x) 1+s , ∀x ∈ R. En particulier, on en déduit ¯³ ´0 ¯¯ ¯ 1 1 ¯ ¯ ≤ C b 1+s 1+s (5) sur R, ¯ a ¯ ce qui achève la démonstration dans le cas où N = P = 1. Toujours dans le cas N = 1, l'extension au cas P ≥ 1 peut se faire comme suit. Tout d'abord, on déduit du cas P = 1 l'inégalité suivante, valable pout tout ω ∈ S P −1 : Z ¯ ZZ ¯ 1 ¯(1+s)p |Da(x + zω) − Da(x)|p ¯ dx dz. dx ≤ C ¯ω · Da 1+s ¯ |z|1+sp RP Rp ×R On conclut alors la démonstration en intégrant par rapport à ω ∈ S P −1 et en remarquant que ZZ |ϕ(x + zω) − ϕ(x)|p dx dz |z|P +sp RP ×RP Z ZZ |ϕ(x + rω) − ϕ(x)|p = dω dx dr |r|P +sp S P −1 RP ×[0,∞[ 6 P.-L. LIONS AND C. VILLANI 1 = 2 Z ZZ dω S P −1 |ϕ(x + rω) − ϕ(x)|p dx dr. |r|P +sp RP ×R Démontrons enn le Théorème 2 dans le cas où N ≥ 1, P = 1, l'extension au cas général se faisant exactement comme ci-dessus. En raisonnant comme dans la démonstration du Théorème 1, on obtient s 1 |a0ij | ≤ C (aii + ajj ) 1+s b 1+s (6) sur R où µZ b= ka(x + z) − a(x)kp dz |z|1+sp R ¶1/p . Pour estimer (a1/(1+s) )0 : on xe x0 ∈ R et sans restreindre la généralité on peut supposer que a est diagonale en x0 . En notant σ = a1/(1+s) , on démontre que l'on a µ (7) σij0 (x0 ) = a0ij (x0 ) 1 1+s 1 1+s aii (x0 ) − ajj ¶ ¡ ¢−1 (x0 ) aii (x0 ) − ajj (x0 ) . Cette relation se vérie aisément dans le cas où 1+s ∈ Q, le cas général s'en déduisant par densité. En combinant (6) et (7), on obtient alors ¡ ¢ 1 kσ 0 (x0 )k ≤ C b(x0 ) 1+s , (8) il sut en eet d'observer que à sup α,β>0 1 1 α 1+s − β 1+s α−β ! s (α + β) 1+s < ∞. REGULARITY FOR SQUARE ROOTS 7 Références bibliographiques [1] D.W. Stroock et S.R.S. Varadhan, Multidimensional Diusion Processes (pp. 7374 et 131-132). Springer-Verlag, 1979. [2] O.A. Oleinik. Alcuni resultati sulle equazioni lineari e quasi lineari elliticoparaboliche a derivate parziali del second ordine. Rend. Classe. Sci. Fis. Mat., Nat. Acad. Naz. Lincei, Ser. 8, 40 : 775-784, 1966. [3] P.-L. Lions, On Boltzmann and Landau Equations, Phil. Trans. R. Soc. Lond., 346 A : 191-204, 1994. [4] C. Villani. On the Cauchy problem for Landau equation : sequential stability, global existence. Adv. Di. Eq., 1 (5) : 793816, 1996. Ceremade, Université Paris-Dauphine, Place du Maréchal de Lattre de Tassigny, 75775 Paris Cedex 16. École Normale Supérieure, DMA, 45 rue d'Ulm, 75230 Paris Cedex 05, FRANCE. e-mail [email protected]