une communication avant tout
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une communication avant tout
Une communication avant tout... • Numéro 1 • 1998 À propos des auteurs... La série de fascicules Entre Vous et Moi présentera des textes inédits écrits à l’intention de Comités de résidents en Centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD). Un thème différent par fascicule sera ainsi présenté par une personne ayant acquis et développé une expertise dans son domaine respectif. Le présent texte est inspiré des deux dépliants de sensibilisation diffusés en 1996 et 1997 sous le titre Entre Vous et Moi, résultat d’un travail de collaboration entre des résidents, des membres de leur famille, du personnel des établissements et de l’équipe des Conseillers en milieu de vie de Vigi Santé. UNE COMMUNICATION AVANT TOUT... LA COMMUNICATION… UNE CLÉ Selon l’article 83 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux, un Centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) a pour mission « d’offrir de façon temporaire ou permanente un milieu de vie substitut, (…) aux adultes qui, en raison de leur perte d’autonomie fonctionnelle ou psychosociale, ne peuvent plus demeurer dans leur milieu de vie naturel, malgré le support de leur entourage ». Dans ce contexte de milieu de vie, une bonne communication est primordiale et se situe au coeur même de toutes relations tant avec les résidents que les membres de leur famille. Chacun doit privilégier chaque moment en présence d’un résident pour lui démontrer l’intérêt qu’il revêt en tant que personne à part entière et pour prendre le temps d’écouter ce qu’il nous communique de différentes façons. Bien comprendre un résident n’est pas toujours facile… Parfois des cris, des gestes d’agressivité ou d’impatience peuvent signifier un inconfort, un besoin d’être rassuré, de la tristesse, une attente non comblée, etc. POUR UNE HARMONIE En toute circonstance, le choix des mots, un ton bienveillant, un regard réconfortant et surtout une écoute supportante demeurent les règles d’or à une bonne communication. Dans un environnement où au quotidien par exemple, les intervenants sont appelés à concilier un contexte de vie et un contexte de travail, la base des relations repose sur la qualité des échanges réciproques. Par nos paroles, nos gestes et notre attitude, nous contribuons tous à l’harmonie du milieu de vie. L’ESTIME DE SOI, L’HONNEUR, LA FIERTÉ, LA DIGNITÉ ET LA RECONNAISSANCE SONT DES VALEURS QUI DURENT TOUTE LA VIE ! 2 Dans une culture qui privilégie la jeunesse, la vitalité, l’énergie, l’esprit d’entreprise et l’initiative, on a vu apparaître des attitudes négatives face aux personnes âgées ou en perte d’autonomie chez qui la dépendance est grande. Une de ces attitudes négatives est l’infantilisation qui peut s’attaquer à l’intégrité de la personne qui est hébergée en CHSLD. Elle peut avoir pour effet de la dévaloriser et de La plupart du temps, on ne se rend même pas compte de l’impact négatif que ces attitudes représentent sur la personne qui est vulnérable. DES PIÈGES À ÉVITER Dans un contexte où l’on offre des soins et des services de santé comme dans les CHSLD, il peut arriver parfois que des intervenants perçoivent un résident en fonction de ses déficits, de son handicap ou de ses besoins, en premier lieu, plutôt que de le considérer d’abord et avant tout comme une personne à part entière possédant plusieurs années de vie, riches d’expériences de toutes sortes. L’infantilisation peut alors se manifester par le tutoiement, l’utilisation d’un langage ou d’un ton de voix enfantin pour décrire les activités de la vie quotidienne, T’en viens-tu? C’est l’heure de ton bain. Il me semble qu’avec des personnes âgées il devrait lui dire Vous. Illustration : Michel Hervieux UNE COMMUNICATION AVANT TOUT... Chacun de nous développe des attitudes personnelles qui peuvent être influencées par nos expériences de vie, l’éducation que nous avons reçue, les images véhiculées par les médias ou tout simplement par les préjugés et stéréotypes qui circulent dans notre société. lui enlever sa dignité en tant qu’adulte. On peut émettre des expressions inappropriées telles «ma petite madame», «mon petit monsieur», «pépère ou mémère» ou même «grand-maman ou grand-papa» lorsqu’il ne l’a peut-être jamais été ! Les intervenants doivent reconnaître ces «pièges» des établissements où la routine, le quotidien, le fait d’être centré sur les tâches à accomplir et le stress relié à des tensions personnelles ou même en lien avec le milieu du travail, peuvent les amener à s’éloigner de l’objectif commun qui est de traiter le résident avec courtoisie, équité et compréhension dans le respect de sa dignité, de son autonomie et de ses besoins. Illustration : Isabelle Soares «Même si je suis un peu confuse, j’apprécie que l’on me respecte en me disant vous.» UNE HABITUDE À ADOPTER Le respect peut être témoigné par des paroles ou des gestes empreints de douceur et d’empathie. On se doit de s’ajuster à la personnalité, au caractère, au tempérament et aux goûts des résidents. Tous les résidents, même ceux qui éprouvent des difficultés à s’exprimer, à marcher, à s’alimenter ou présentant des déficits cognitifs (comme par exemple, la maladie d’Alzheimer, etc.) doivent être vouvoyés et appelés par leur nom de famille. Toutefois, nous nous devons de respecter le désir du résident (ou dans son incapacité, celui de son représentant) s’il nous exprime clairement et en toute liberté sa préférence à être tutoyé ou d’être désigné sous une appellation plus familière : un surnom, la diminution d’un prénom ou le nom du conjoint pour une résidente. «Voulez-vous venir souper? Votre repas est servi.» UNE COMMUNICATION AVANT TOUT... par l’utilisation du prénom ou d’un surnom pour s’adresser à l’adulte hébergé, faire preuve de trop de familiarité ou maladroitement, de le considérer comme un enfant. 3 «Entre Vous et Moi», un titre évocateur faisant appel autant à la communication, cet échange entre deux ou plusieurs personnes qu’à cette information précieuse transmise en toute complicité entre amis ou sous le sceau de la discrétion. Entre Vous et Moi, c’est également cette zone de respect entre deux personnes. Peu importe la façon dont l’on perçoit le titre de ces fascicules, cette nouvelle série se veut une source ➤ D’INFORMATION, UNE SÉRIE DE FASCICULES À CONSERVER ET À COLLECTIONNER ➤ DE SENSIBILISATION 4 ➤ ET D’INSPIRATION tant pour les résidents, ses proches que pour l’ensemble des intervenants. Initiée par un groupe de cinq Comités de résidents œuvrant en Centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD Aylmer dans l’Outaouais, CHSLD Berthier dans Lanaudière et CHSLD Ste-Germaine Cousin, Ste-Rita et Ville-Émard à Montréal) cette série de fascicules représente un des moyens priorisés afin d’as- sumer quelques aspects de leurs fonctions légales : ➤ Renseigner les résidents sur leurs droits et obligations; ➤ Promouvoir l’amélioration de la qualité des conditions de vie des résidents; ➤ Défendre les droits et les intérêts collectifs des résidents. Cette série de fascicules Entre Vous et Moi est en fait le reflet du dynamisme des Comités des résidents. Chacun détermine librement un thème en lien avec ses préoccupations puis invite un expert à partager et rendre accessible par un texte ses connaissances ou sa démarche personnelle sur le sujet. Au fil des ans, cette collection s’enrichira de nouveaux fascicules produits par ces mêmes Comités et par l’ajout de Comités qui y verront l’opportunité de soutenir les résidents et les intervenants de leur établissement vers cette démarche commune qui est le maintien et le développement d’un milieu de vie où chacun évolue dans un cadre harmonieux, inspiré d’un respect réciproque. Pour toute information supplémentaire, vous pouvez contacter : Marc Turgeon, Conseiller en milieu de vie Vigi Santé Ltée 197, Thornhill, Dollard-des-Ormeaux (Québec) H9B 3H8 téléphone : (514) 684-0930 • télécopieur : (514) 684-0179 Des traductions anglaise et italienne de ce fascicule sont également disponibles. © Tous droits réservés Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec, 1998 ISSN 1481-2924 Le générique masculin est utilisé dans ce fascicule sans aucune discrimination et uniquement dans le but d’alléger le texte.