La Lettre de l`Environnement

Transcription

La Lettre de l`Environnement
La Lettre de l'Environnement
Numéro 360
21ème année
n se demande ce qui leur
est passé par la tête. Espéraient-ils que personne
ne s’en apercevrait ? Pensaient-ils que leurs supérieurs hiérarchiques, une fois mis devant le
fait accompli, préfèreraient étouffer l’affaire ? Et quand imaginaientils trouver le temps de développer
“ leur petite activité parallèle ” ? Ontils donc si peu de travail ? Le 4 février 2013, trois employés de la
“ COOPERATION TECHNIQUE
BELGE ” (CTB), la société anonyme
de droit public chargée de mettre
en œuvre la politique de Coopération au développement de la Belgique, se présentent chez un notaire
de Bornem. Ils viennent créer, avec
un de leurs anciens collègues et un
ami, une société anonyme dénommée “ NGUVU UTILITIES ”. Sur
le papier, cette société a notamment
pour objet l’amélioration de l’accès à des utilités fiables et abordables, “ comme l’énergie, l’eau, les
communications et le traitement des
déchets ”, dans des régions où, pour
une bonne partie de la population,
cet accès est difficile. Elle a également pour objet de participer à la
mise en place et au développement
d’entreprises locales dans le secteur
des “ utilities ”. Tout cela est détaillé et comporte toutes les activités nécessaires : achat de matériel,
création de filiales et de réseau
d’agents, etc. “ Nguvu ” signifie
“ force, puissance ” en swahili, la
plus importante langue bantoue et
la langue comptant le plus grande
nombre de locuteurs de l’Afrique
noire (aujourd’hui, le swahili est
parlé en Ouganda, au Kenya, en
Tanzanie, à l’île de Zanzibar et aux
Comores, sans oublier le Rwanda
et le Burundi, la Somalie, la Zambie et l’Afrique du Sud). Quand ils
sortent de chez le notaire, c’est dans
la poche : Danny Verspreet, chef
du contrôle à la BTC ; Benoît Piret,
“ Programme Officer ” à la CTB et
Frederik Van Herzeele, expert en
infrastructures auprès de la CTB
sont actionnaires et administrateurs
de Nguvu Utilities, dont le siège
est établi à Ostende, au domicile de
Domique Dolphen, anciennement
“ Regional Responsible Central,
Eastern & Southern
Suite en
Africa and Asia ” au
page 2
sein de la CTB. A ce
En supplément
• CTB
• En Bref
• TELEX
• Au Moniteur
p.1
p.2
p.6
p.8
+ Deux
suppléments
+ L’actualité de la
quinzaine
26 juin 2013
La création très discutable d’une société
commerciale privée active dans le domaine des “ utilities ” (y compris le traitement des déchets) par des cadres de la
Coopération Technique Belge (CTB),
l’agence en charge de la mise en œuvre
de la coopération au développement de
la Belgique, est l’occasion de s’interroger sur des questions de principe. La
coopération au développement aide-telle les entreprises du pays donateur à
exporter leurs savoir-faire ? Doit-elle le
faire ? Environnement et développement
ayant partie liée, les entreprises du secteur de l’environnement devraient-elles,
au nom de leur responsabilité sociétale,
s’investir dans des projets de développement ? Les agences étatiques induisentelles des situations de concurrence déloyales ? Si ce dossier ne prétend pas
épuiser le sujet, du moins espère-t-il
stimuler une réflexion qui paraît inévitable pour toutes les entreprises des
secteurs de l’environnement, quelle que
soit leur taille.
En supplément
En supplément
En Une
moment-là, la direction de
la CTB ignore tout de la
création de cette entreprise.
C’est préférable pour les
intéressés, parce que si les
agents de la CTB n’ont pas
le statut de fonctionnaire
(c’est un vieux problème dont
on discute toujours), ils sont
quand même soumis à un
“ Code éthique des membres
du personnel ”, dont l’article
16 est ainsi libellé : “ Les
membres du personnel veillent à ne pas se placer ni à
être placés dans une situation de conflit d’intérêts, c’està-dire une situation dans laquelle ils ont par eux-mêmes
ou par personne interposée
un intérêt de nature à influer
sur l’exercice impartial et
objectif de leur fonction ou
à créer une suspicion légitime d’une telle influence.
Les intérêts personnels des
membres du personnel sont
en principe légitimes mais
doivent toujours être conciliables avec l’impartialité requise dans l’exercice de la
fonction. L’intérêt personnel
des membres du personnel
englobe tout avantage pour
eux-mêmes ou en faveur de
leur famille, de parents, d’amis ou de proches, ou d’organisations avec lesquelles
ils ont ou ont eu des relations personnelles, d’affaires
ou politiques. Lorsque les
membres du personnel estiment qu’ils sont dans une
situation de conflit d’intérêts ou qu’ils craignent de
l’être, ils en informent immédiatement leur supérieur
hiérarchique. Celui-ci leur en
donne acte par écrit. ” De
plus, l’article 19 du même
“ Code éthique ” prévoit que
“ Les membres du personnel ne peuvent exercer d’autres activités rémunérées que
moyennant une autorisation
de cumul ”. S’ils ont créé
Nguvu Utilities sans prévenir leur hiérarchie, Verspreet,
Piret et Van Herzeele ne sont
quand même pas tout à fait
à l’aise. Et après quelques
semaines, ils se décident finalement à en parler à la direction générale de la CTB.
Sage décision ! (1) L’affaire
remonte immédiatement au
conseil d’administration de
l’agence, où elle fait un certain effet. “ Une partie des
administrateurs estimaient que
pareille situation ne pouvait
Page 2
être tolérée ”, confie un administrateur. Une partie seulement, vraiment ? “ le directeur général était parmi
les plus hésitants. Il avait
peur que la CTB ait d’énormes indemnités à payer. Finalement, ce que les administrateurs craignaient le plus,
c’est que la presse se sai-
sisse du dossier. ” La CTB
tient en effet absolument à
se démarquer de la période
peu glorieuse de l’ancienne
AGCD (Agence générale de
En bref
Le Conseil des ministres du 7 juin 2013 a approuvé un avant-projet de loi modifiant la loi du 12 décembre 1998 relative aux normes de produits ayant pour but la promotion de modes de production et de consommation durables et la protection de l'environnement, de la santé et des travailleurs. Cet avant-projet répond aux objectifs suivants : il exécute la législation européenne et
confère le pouvoir d'inspection à diverses instances fédérales ; il fixe les sanctions pour les infractions aux dispositions de certains règlements européens en la matière ; il insère la loi portant
création du Comité d’attribution du label écologique européen dans la loi sur les normes de produits ; il reprend quelques légères adaptations pour la mise à jour de la loi et insère un plus grand
nombre de possibilités en matière d'inspection pour les nouvelles inspections fédérales. L'avantprojet est transmis pour avis au Conseil d'Etat. ◆ Le groupe américain WAL-MART, numéro un
mondial de la distribution, a accepté de plaider coupable et de payer au total 110 millions de dollars pour régler à l'amiable des poursuites des autorités américaines dues à sa mauvaise gestion
de déchets dangereux. Jusqu'à janvier 2006, Wal-Mart n'avait pas de programme en place et ne
formait pas les employés de ses magasins sur la manière de se débarrasser de déchets dangereux, comme par exemple des pesticides rapportés par ses clients, explique le département de la
Justice (DoJ) dans un communiqué. Ces déchets étaient jetés dans des poubelles municipales ou
dans les canalisations dans le cas des liquides, ou encore transporté sans mesure de sécurité
adéquates jusqu'à l'un des six centres spécialisés du groupe aux Etats-Unis. ◆ Plusieurs
contrats importants ont été engrangés par le groupe SHANKS sur son marché domestique ces
derniers mois et témoignent - il faut le mettre au crédit de Peter Dilnot - d’un dynamisme commercial renouvelé. SBS WASTE MANAGEMENT, un consortium emmené par Shanks, avec la société
irlandaise BRICKKILN et la constructeur SISK, a été nommé “ preferred bidder ” pour un contrat
de gestion des déchets en Irlande du Nord (région nord-ouest) d’une valeur de 560 millions de livres (658,7 millions d’euros). ◆ Pour pouvoir estimer rapidement la qualité de l’eau à la sortie
d’une station d’épuration et son impact sur la biodiversité, la société française WATCHFROG,
spin off du Musée National d’Histoire Naturelle de Paris, a développé des capteurs biologiques intelligents. Associée à AQUIRIS, Grégory Lemkine, de Watchfrog teste ces capteurs sur les eaux
en sortie de la station de Bruxelles-Nord. L’idée est de détecter la présence de perturbateurs endocriniens (thyroïdiens, oestrogéniques, corticotropes,...) dans les eaux grâce à la fluorescence
de parties de larves de poissons ou de têtards. Une molécule telle que le bisphénol A, les PCB ou
les perchlorates, interfèrent avec la voie hormonale classique. Celle-ci induit la production d’une
protéine fluorescente dont le degré d’intensité est lié à la concentration en polluants dans l’eau.
Une échelle de risque a été établie selon les recommandations de l’OCDE. En somme, si la larve
s’allume, cela veut dire que les polluants auront un effet sur la santé et l’environnement. La technique est très sensible. Elle permet de détecter des concentrations de l’ordre du nanogramme par
litre. La plate-forme de lecture est automatisée et les tests peuvent se faire en routine (20 tests/
semaine). Des prototypes de suivi en temps réel sur site ont été réalisés. ◆ L’industriel suisse
Stephan Schmidheiny vient d’être condamné en appel à une peine durcie à dix-huit ans de prison
pour avoir provoqué la mort de près de 3.000 personnes autour de l’usine d’Eternit Italie utilisant
la fibre d’amiante. ◆ Selon les chiffres tirés d’une étude de la Commission américaine du commerce international sur le devenir des 4,4 millions de tonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) produits en 2011 aux Etats-Unis, il ressort que 83% de ces déchets
ont été réparés, démantelés ou recyclés à l’intérieur même du pays. Seuls 0,13% ont été envoyés
à l’étranger pour “ élimination finale ” (ce qui exclut la réutilisation et le recyclage). Parmi les 17%
des 4,4 millions de tonnes qui ont été exportés, la moitié a été envoyée vers des pays développés
(membres de l’OCDE). Cela laisse quand même un peu plus de 370.00 tonnes envoyées vers des
pays en développement. En 2011, les Etats-Unis ont envoyé en Belgique trois fois plus de DEEE
que ce qu’ils ont exportés vers les pays de l’Afrique Subsaharienne. Pourquoi ? Parce que la Belgique dispose d’installations d’extraction des métaux précieux des circuits électroniques parmi
les meilleures et les plus “ clean ” du monde. Et qu’elle est donc capable de payer bien davantage
pour les déchets qu’un recycleur nigérien, par exemple. ◆ En Tunisie, Le ministère de l’Equipement et de l’Environnement indique que les études menées sur la pollution industrielle ont permis
de constater que sur environ 5.000 unités industrielles dans le pays, seules 661 utilisent des procès de traitement des déchets. ◆ Globalement, en France, le coût d’un mètre cube d’eau (soit
1000 litres) se situe entre 2,30 et 7,00 euros. ◆ HOLCIM BELGIQUE a reçu un “ Lean and Green
Award ” de l’Institut Flamand pour la Logistique (VIL) pour ses actions visant à réduire la production de CO2 dans le cadre de ses transports de matériaux. ◆ Le Conseil des ministres du 31 mai
2013 a approuvé un avant-projet de loi organisant la surveillance dosimétrique des travailleurs exposés professionnellement à un risque résultant de rayonnements ionisants. L'avant-projet s'inscrit dans le cadre du transfert d'un certain nombre de missions du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale vers l'Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN). L'AFCN est chargée de la mise
en place et de la gestion d'un registre d'exposition et de la production de passeports radiologiques. L'avant-projet vise à instaurer la base légale de la surveillance dosimétrique. ◆ Les prix
belges de l’énergie et de l’environnement ont été remis le 5 juin à Bruxelles. La société PRAYON,
basée à Engis, a été récompensée pour avoir mis en place un outil de suivi de la consommation
énergétique qui permet d'optimiser le fonctionnement de ses chaudières au gaz naturel. Parmi les
lauréats figure aussi l’entreprise ENERWOOD de Dison, qui est spécialisée dans le traitement des
déchets de bois. ●
Numéro 360 - 26 juin 2013
Incidences a 20 ans
☛
En Une
coopération et développement)
et de ses scandales. (2) Il est
donc décidé que la direction
demandera à ses employés de
sortir de Nguvu Utilities.
Contacté, Danny Verspreet
commence par affirmer qu’il
ne voit pas où est le problème. Mais il finit quand
même par déclarer : “ Nous
avons décidé de démissionner de nos postes d’administrateur et de vendre nos actions. L’acte n’est pas encore
paru au Moniteur, mais c’est
une question de jours. Il est
chez le notaire. ” Interrogé,
Carl Michiels, le directeur
général de la CTB, choisit
la fermeté : “ Nguvu Utilities
visait à créer un système de
franchises, entre autres dans
des pays où la CTB est active. Des situations de conflits d’intérêts pouvaient fort
bien se présenter. Nous avons
donc pris nos responsabili-
tés. ” Les apparences sont
saufs. Mais trop tard, le mal
est fait. Comment en effet
être certain que Nguvu Utilities ne profitera pas, d’une
manière ou d’une autre, de
ses amitiés à la CTB pour
obtenir un avantage sur le
terrain ? Comment être certain que Nguvu Utilities n’interfèrera pas avec les activités de la CTB ni ne leur portera jamais préjudice ? Comment savoir, désormais, si
Nguvu Utilities ne tirera pas
de ses relations à la CTB de
quoi exercer une concurrence
déloyale vis-à-vis d’entreprises concurrentes ? La CTB ne
fait-elle pas preuve de faiblesse en ne licenciant pas
des employés qui manifestent des comportements ou
des intentions “ affairistes ”
peu compatibles avec leurs
fonctions ? Si la page “ Nguvu
Utilities” est (provisoirement?)
tournée, cette affaire est l’occasion de s’interroger sur le
rapport que les entreprises des
secteurs de l’environnement
peuvent entretenir avec le
concept même de “ coopération au développement ” et
avec les agences étatiques
qui gèrent des projets de traitement des eaux, de traitement des sols et de prise en
charge de déchets. Comment
joue la concurrence ? Les entreprises de l’hémisphère nord
(y compris les plus modestes PME) ont-elles un “ rôle
sociétal ” à jouer qui devraient les inciter à se mêler, d’une manière ou d’une
autre, de “ coopération au développement ” ? Les marchés
de l’eau, des déchets, des
sols dans les pays en développement sont-ils des marchés concurrentiels comme
les autres ? Les agences étatiques de coopération au dé-
veloppement doivent-elles
donner du travail aux entreprises de leur pays ? Toutes
ces questions sont quasiment “ hérétiques ”, tant les
deux mondes (coopération au
développement et ONG, d’un
côté ; entreprises privées de
l’autre) sont généralement
considérés comme appartenant à des univers fondamentalement, radicalement différents (ne serait-ce que dans
leur intentionnalité). Tout se
passe comme si le moindre
contact entre ces deux planètes était susceptible de
porter atteinte à leur nature
profonde. Source de corrosion et de corruption dans
tous les sens du terme. A
vrai dire pourtant, il y a des
nuances. Les différents pays
du Nord et les grandes organisations internationales
affichent sur ces sujets des
positions à géométrie varia-
Les fondateurs de la sa NGUVU UTILITIES (M.B. du 28.02.2013)
Danny Verspreet
Benoît Piret
Frederik Van Herzeel
Dominiek Dolphen
Marc De Mey
Formé à la KUL
(master en Sciences
économiques, ingénieur commercial), à
l’Université d’Anvers
(Master of Public Management), et chez
Kluwers, Danny Verspreet a été chercheur à
la KUL avant d’entrer à
la KBC. Il a commencé
sa carrière à la Coopération technique belge
(CTB) en mars 2002
comme conseiller
(spécialiste du développement des petites entreprises). Il y occupe
actuellement le poste
clé de responsable du
contrôle (Budget management, Financial reporting, Development
of tools, guidelines and
procedures, Cash management, Development of staff competences, Risk management
and audits, Change
Manager).
Formation d’ingénieur
civil, de géologue et de
géophysicien à l’Université de Liège, sans
compter un passage
par l’Ecole Nationale
Supérieure du Pétrole
et des Moteurs
(ENSPM) : Benoit Piret
affiche un brillant curriculum vitae. Il a d’abord
été chef d’équipe d’exploration pétrolière onshore, dans divers
pays : Brésil, Argentine,
Bolivie, Equateur et
Yemen. Il est ensuite
entré chez Solvay où il
occupé diverses fonctions en rapport avec la
logistique et l’environnement. En 2000, il
entre chez MSF
comme logisticien. En
2002, il entre chez
Davoise & Associates
comme senior consultant. Il gère 2 projets de
Handicap International.
En juillet 2009, il rejoint
la CTB, où il planche
notamment sur le
contrat de gestion avec
le gouvernement. Actuellement.
Ce conseiller technique, expert en infrastructures à la CTB est
lui aussi bardé de diplômes. Ingénieur électromécanicien (KUL), il
complète sa formation
par un master en Technologies de l’environnement (KUL). Il tente
actuellement de décrocher à la VUB un master en ingénierie des
ressources en eau. On
allait oublier une formation aux énergies renouvelables à la Katholieke Hogeschool
Brugge Oostende
(KHBO). Son parcours
professionnel le mène
chez Hydro Soil Services, chez DEME, chez
Médecin sans Frontières puis chez AQUAFIN (R&D Engineer). Il
entre à la CTB en novembre 2008.
Il aligne un master en
Energie durable
(Katholieke Hogeschool
Brugge-Oostende) et
une formation d’ingénieur industriel électromécanicien. Il travaille
au Congo (directeur
d’une école technique
secondaire et coresponsable d’un vaste
projet d’énergie solaire). En juillet 1995, il
entre au cabinet du ministre en charge de la
Coopération au développement, où il suit
divers programmes. En
août 1999, il entre à la
Coopération technique
belge (CTB), où il a en
charge un portefeuille
de projets en Afrique et
en Asie. Il quitte en janvier 2011. Parallèlement, il est consultant
chez Delta-i Consulting
et chez Davoise & Associates, où il mène
des missions pour
AXA, Belgacom, GSK,
Phizer, etc. Il y travaille
toujours, tout en s’attelant au lancement de
Nguvu Utilities.
Il se définit comme un
homme d’affaires orienté projets dans divers
secteur en Europe et
ailleurs. C’est avant
tout un entrepreneur
qui s’intéresse aux
technologies environnementales et à la coopération au développement. Il est le fondateur
et l’administrateur délégué de la société TriEco (www.trieco.be), qui
vend et installe des
panneaux solaires et
conseille les PME dans
leur gestion verte. A ce
titre, il est particulièrement touché par la
chute brutale du soutien accordé par les
autorités flamandes.
Créée en 2007, TriEco,
basée à HouthalenHelchteren, s’est bien
développée grâce à
une approche dynamique et très concrète du
monde des entreprises.
Le financier
Incidences a 20 ans
Le baroudeur
logisticien
L’expert
en infrastructures
Le pédagogue
Numéro 360 - 26 juin 2013
L’homme
d’affaires vert
Page 3
☛
En Une
La Coopération technique belge
très active dans l’environnement
L’aide belge se focalise sur un certain nombre de pays, secteurs et thèmes. Les pays partenaires sont les suivants : Afrique du Sud, Algérie, Bénin, Bolivie, Burundi, Équateur, Mali,
Maroc, Mozambique, Niger, Pérou, RD du Congo, Rwanda, Sénégal, Tanzanie, Territoires
palestiniens, Ouganda, Vietnam. L’environnement fait partie des thèmes retenus. Voici quelques exemples parmi beaucoup d’autres:
MAROC
L’eau et l’assainissement constituent des secteurs prioritaires de la coopération bilatérale ;
appui à la mise en place du système d’information de suivi des ressources en eau de trois
agences de bassins hydrographiques du Souss-Massa-Drâa, du Loukkos et de Moulouya ; appui à l’ONEP pour la réalisation des réseaux d’assainissement et de refoulement des eaux
usées, des stations de pompage et des stations d’épuration des villes de Ouarzazate et de Tarfaya ; projets dans le même sens à Zagora et à Tinghir.
SENEGAL
L’eau et l’assainissement constituent des secteurs prioritaires de la coopération bilatérale ;
renforcement du cadre institutionnel et des dispositions en matière d’amélioration et de suivi
de la qualité de l’eau ; réalisation ou réhabilitation, dans le bassin arachidier de sites de forage en milieu rural (84 sites de forage, gérés par 83 associations d’usagers des forages, touchant plus de 500 villages) ; assainissement d’un quartier de la ville de Saint-Louis.
VIETNAM
L’eau et l’assainissement constituent des secteurs prioritaires de la coopération bilatérale ;
appui auprès du Ministère de l’Environnement pour le développement d’une stratégie nationale de GIRE (gestion intégrée des ressources en eau), et mise en application dans 7 provinces pilotes ; développement des capacités d’adaptation aux changements climatiques par la
planification urbaine et la gestion de l’eau dans les provinces de Ninh Thuan, Binh Thuan et
Ha Tinh (30 millions d’euros) ; valorisation des déchets d’élevage en énergie et fertilisants (projet Dairy Vietnam) ; gestion et au traitement des déchets solides à Tuy Hoa.
RD CONGO
Réseaux de proximité d’approvisionnement en eau ; soutien à l’ONG congolaise UMOJA
Développement Durable pour la prise en charge des déchets plastiques.
ALGERIE
Support à l’élaboration d’un plan de gestion des ressources en eau du bassin hydrographique
côtier algérois ; projet près de la frontière marocaine visant à assainir et réorganiser la décharge des déchets solides de 18 communes de la région de Mascara ; gestion des déchets
hospitaliers et construction d’un incinérateur à l’hôpital Bachir Mentouri de Kouba,dans
l’agglomération d’Alger.
MALI
Etude de la situation de référence pré et post intervention dans le cadre de l’introduction de
la pré-collecte des déchets solides produits dans les quartiers centraux de la commune urbaine ; politique complète de ramassage, tri, destruction et recyclage des déchets dans la ville
de Sikasso.
RWANDA
Le partenariat avec l’Union européenne a permis à la CTB d’implémenter le programme
pour l’eau et l’assainissement dans la Province du Sud ; meilleure gestion des déchets urbains.
EQUATEUR
Amélioration de la gestion des Juntas de agua parroquiales (l’équivalent des intercommunales des eaux), en collaboration avec d’autres agences de coopération, qui se concentrent sur
la construction et l’amélioration des systèmes d’eau potable ; valorisation des déchets animaux.
MOZAMBIQUE
Alimentation en eau potable de populations villageoises à partir de puits et forages équipés
de pompes à motricité humaine ou de petits systèmes d’exhaure.
On trouvera sans difficulté sur Internet des brochures dédiées concernant la coopération française (www.afd.fr) et la coopération allemande (www.giz.de) dans les différents secteurs de
l’environnement. Pour ce qui concerne la CTB, consulter régulièrement les appels d’offres
sur le site Internet de l’agence, à l’adresse: www.btcctb.org.
Page 4
Numéro 360 - 26 juin 2013
ble. Entre ceux qui considèrent que des projets de développement peuvent parfaitement être menés “ dans
l’intérêt bien compris de
toutes les parties ” et les plus
radicaux de ceux qui estiment que le secteur privé du
Nord dans les pays en développement est toujours “ le
grand méchant loup ”, il y a
toute la gamme des attitudes qui conduisent généralement sur le terrain à une
coexistence plus ou moins
pacifique. L’ancien directeur
du “ South Center ” à Genève, Yash Tandon décrit
ces nuances à sa manière
dans un livre intitulé “ En
finir avec la dépendance de
l’aide ”, édité par le CETIM (Centre Europe-Tiers
Monde). L’auteur divise l’aide
en cinq couleurs : une aide
rouge qui est idéologique,
une aide orange qui n’est
pas de l’aide à proprement
parler mais concerne le commerce (si chaque partie est
gagnante comme disent les
donateurs, qui aide qui ?),
Une aide jaune qui est militaire et qui n’est actuellement
pas comptabilisée comme
‘aide’ (à tort, prétend l’auteur car ainsi elle échappe
au débat), une aide bleu-vert
qui concerne les biens publics mondiaux (dont les pays
riches tirent aussi un profit), et une aide violette qui
respecte la solidarité et qui
permet de s’affranchir de la
domination des Etats-Unis,
de la Banque mondiale et
du FMI. Difficultés budgétaires aidant, la tentation de
jeter des ponts entre les univers de la coopération au
développement et les entreprises privées a considérablement augmenté ces dernières années. La paupérisation des agences onusiennes a ainsi conduit l’Organisation des Nations unies
(ONU) à intensifier sa collaboration avec le secteur
privé. Dès 1995, Boutros
Boutros-Ghali, alors secrétaire
général, avait affirmé au
Forum économique mondial
de Davos vouloir “ associer
les firmes multinationales
plus étroitement aux décisions internationales ”. Son
successeur, Kofi Annan, lui
a allègrement emboîté le pas
en lançant en juillet 2000 le
Pacte mondial (Global Com-
Incidences a 20 ans
☛
En Une
pact), inspiré par John Ruggie, de l’université Harvard.
Ce projet qualifiait les entreprises de “ partenaires privilégiés du développement ”,
pour peu qu’elles veuillent
bien s’engager à respecter
dix principes relatifs aux
droits humains, aux normes
du travail, à l’environnement
et à la lutte contre la corruption. Le rapport du HautCommissariat des Nations
Unies aux Droits de l’Homme
“ Business and human rights:
a progress report ” (2000)
allait jusqu’à affirmer que
les affaires et les droits humains se renforçaient mutuellement. Pourtant, un tel
lien avec le monde des entreprises ne figure pas dans
la Charte de l’ONU, ni dans
la Déclaration universelle
des droits de l’homme. Aucun cadre juridique clair n’existe
pour le Pacte mondial, qui
rassemble aujourd’hui plus
de 7.000 sociétés de quelque
130 pays. Certes, un dispositif de sanction a été mis en
place, et a même abouti à la
radiation dès 2008 de plus
de 600 entreprises qui n’avaient pas fait état de progrès dans leur mise en œuvre des dix principes. Mais
aucun mécanisme rigoureux
ne permet de contrôler le respect de ces engagements, et
les partenaires ne sont tenus
qu’à la publication d’un rapport annuel. Ils peuvent, sous
réserve d’approbation par le
bureau du Pacte mondial,
utiliser le logo Global Compact, qui permet de “ promouvoir la légitimité sociale
des entreprises et des marchés ”. Créé en 2010, le site
business.un.org stimule la
constitution de partenariats
entre l’Organisation des Nations Unies et les entreprises
privées. On y retrouve bien
sûr les noms de VEOLIA et
de SUEZ. A l’opposé, en
Belgique, on connaît l’évolution inverse : “ le rôle des
entreprises au sein de la coopération au développement
a fait l’objet de nombreuses
critiques, principalement dans
les années 90. A cette époque, il s’est avéré qu’une part
des moyens financiers de la
coopération au développement belge, plus particulièrement les prêts d’Etat, avait
été utilisée pendant des années en fonction des intérêts
Incidences a 20 ans
à court terme d’entreprises
belges. Les autorités ont
alors décidé d’adopter le
principe de l’aide déliée, dégagée de toute attache avec
les intérêts économiques belges, et ont pris une initiative pour encourager les investissements dans le Sud.
C’est ainsi qu’en 2001, la
Belgique a créé la Société
belge d’investissement pour
les pays en développement
(BIO), afin d’inciter le secteur privé à investir dans le
développement des petites et
moyennes entreprises privées
établies dans des pays en développement par des participations dans des structures
financières locales ou régionales. Ces interventions doivent respecter strictement le
principe de l’aide non liée
auquel a souscrit la Belgique depuis la loi sur la coopération internationale de
1999. Dans la majorité des
cas, elles sont réalisées via
des sociétés d’investissement
privées. En 2003, BIO est
devenue actionnaire des European Financing Partners
(EFP) qui soutiennent des
projets d’entreprise dans le
Sud et en 2008, l’ensemble
de ses engagements se montait à près de 173 millions
d’euros. ” (3) Autrement dit,
en Belgique, il n’est plus
question de mélanger “ les
torchons et les serviettes ”.
On ne s’étonnera donc pas
d’entendre de nombreuses
entreprises belges du secteur de l’environnement se
plaindre amèrement du fait
que la Coopération au développement ne les soutient
pas. La réponse de Carl
Michiels est claire : “ Ce
n’est pas notre rôle. Nous
lançons des appels d’offres
et tout le monde peut y participer. Un point c’est tout. ”
Cette position est sensiblement différente de celle de
la France et de la puissante
GIZ allemande. (4) “ Globament, note le consultant Ernst
& Young dans son ‘Bilan
évaluatif de la politique française de coopération au développement entre 1998 et
2010’, la fragmentation du
dispositif et de son action
atténue la lisibilité de la stratégie de coopération de la
France et alourdit les processus de délivrance de l’aide
du point de vue des pays par-
tenaires. Ces derniers notent
une forte présence française
mais éprouvent, de manière
variable selon les pays, des
difficultés à comprendre le
partage des responsabilités
et le rôle de chacun au sein
du dispositif français, dont
l’aide au développement à
proprement parler ne constitue que l’un des éléments
et qui répond de surcroît à
des objectifs multiples (appui
commercial et promotion des
entreprises françaises, diplomatie d’influence,…). ” Ernst
& Young explique qu’à côté de l’aide au développement,
des objectifs d’influence de
la France en termes diplomatique, stratégique ou commercial sont également des
objectifs poursuivis, mais qui,
du fait de leur caractère peu
affiché, font plus rarement
l’objet d’une évaluation, à
l’exception de rapports spéciaux ou de la réalisation
d’évaluations des instruments
d’aide-projet du Minefi qui
affichent de manière explicite le double objectif de développement du pays partenaire et de retour pour les
entreprises françaises. “ Par
ailleurs, poursuit le consultant, depuis 2006, l’AFD (ndlr :
Agence française de développement) a mis en place
une méthodologie pour suivre et calculer le taux de retour de ses propres financements pour les entreprises
françaises et l’emploi en
France. Ainsi, sur la période
2006-2010, la part de marché des entreprises françaises dans les marchés de
l’AFD est demeurée importante et s’est élevée à 36%
en moyenne, en baisse tout
de même depuis 2008, tandis que la part de marché des
entreprises des pays émergents dans les appels d’offres de projets financés par
la France a augmenté progressivement (22% en 2010
contre 5% en 2006), avec
une moyenne de 16% sur la
période 2006-2010. Dans le
contexte de déliement de l’ensemble des fonds de l’aide
au développement, il semble aussi important de mener les évaluations pour apprécier les bénéfices qu’en
tirent les entreprises françaises qui peuvent désormais
accéder aux marchés publics financés par des fonds
Numéro 360 - 26 juin 2013
bilatéraux étrangers. Enfin,
les évaluations de projets RPE
(ndlr: Réserve Pays Emergents) tentent de mesurer
l’effet des projets sur la promotion des entreprises et du
savoir faire français et sur
les retombées économiques
pour le France. ” ❏
(1) Dans le cadre de sa
“ veille Moniteur ”, Incidences avait bien sûr identifié cette entreprise et les
problèmes de principe
qu’elle posait. Nous comptions bien sûr en faire état.
(2) A ce sujet, Réginald
Moreels, ex-secrétaire
d’Etat et ministre de la
Coopération au Développement de 1995 à 1999, fondateur de la Coopération
Technique Belge et cofondateur de MSF Belgique,
déclarait en 2009 : “ La reconstruction de la coopération belge s’est faite sur des
ruines. L’idée était celle
d’une réforme profonde, et
pas d’une réforme palliative, de plus de 30 ans de
coopération belge (depuis
les indépendances). Le climat était fait de scandales
successifs au niveau de
l’AGCD. La principale réforme a été de délier l’aide
pour éviter que les intérêts
de certaines firmes belges
ne s’y retrouvent. J’entendais créer la CTB dans un
esprit dépolitisé, dénué de
clientélisme et de privilèges, la nettoyer d’affaires
de corruption. Le contexte
était très conflictuel. J’ai
touché à de gros intérêts
politiques belges et à pas
mal de maisonnées sacrées
de l’ancienne coopération
Belge. La démission m’a
plusieurs fois frôlée… ”
(3) Patrick Develtere et
Aristide Michel :
“ Chronique d’un demisiècle de Coopération belge
au Développement ”, SPF
Affaires étrangère, Commerce extérieur et Coopération au développement.
(4) Structure issue début
2011 de la réforme de la
coopération technique allemande, la GIZ regroupe la
GTZ (ancienne agence de
coopération technique), le
Service allemand de développement (DED) et InWEnt (Capacity Building
International, Germany).
Page 5
Juan de HEMPTINNE
est le nouveau président d’INTER-ENVIRONNEMENT
WALLONIE. Rappelons qu’IEW
est un important interlocuteur des
pouvoirs publics. Il s’agit aussi
un puissant lobby, regroupant environ 150 associations environnementales. Depuis 5 ans, Juan de
Hemptinne présidait l’une des
asbl membres de la fédération,
“ L’association de défense des
sites et vallées du namurois ”. Il
était déjà administrateur d’InterEnvironnement. Son prédécesseur, Gérard Jadoul, a passé la
main après 15 ans. La “ cérémonie ” de succession s’est déroulée en présence de trois ministres. Juan de Hemptinne a démontré son tempérament en se
mobilisant notamment contre le
développement anarchique des
éoliennes. Ses objectifs ? “ La
préoccupation environnementale
n’est plus une priorité, à cause de
la crise, a-t-il confié à Vers l’Avenir. Le politique travaille à court
terme. C’est très inquiétant. Si on
ne prend pas des mesures maintenant, on payera la facture brutalement, un jour. Il faut faire remonter les préoccupations environnementales dans les choix politiques, c’est un challenge. Jamais,
depuis que l’espèce humaine
existe, on n’a eu un tel faisceau
de crises : économique, financière, agricole, environnementale,
mais aussi des valeurs. De toute
façon, on va vers un changement.
La question est celle-ci : et maintenant, on fait quoi? ” Juan de
Hemptinne, dans la perspective
des élections de juin 2014, voudrait aussi sécuriser les ressources d’IEW, qui proviennent à 97
% de subsides.
Ellen JONCHEERE
directrice générale de SITA pour
la Belgique et le Luxembourg a
été nommée présidente de la
FEGE. Elle remplace David Vanheede qui a décidé qu’après trois
mandats, le moment était venu de
passer la main. Bruno Arts, le
CEO de VEOLIA ES Belgique, a
été élu vice-président.
EN BREF
Au CA de la sa PHOTOVOLTECH, démission de Pierre
- Suite colonne en p. 7 -
Page 6
♦ La société française VALORITECH sa, établie à Freyming Merlebach (Moselle) a ouvert
une succursale en Belgique, Quai du Bassin à Marchienne-au-Pont. Créée en 2011, Valoritech (www.valoritech.eu) se présente comme un spécialiste de la récupération et de la valorisation de déchets actif dans des domaine comme la valorisation des co-produits, la dépollution de sites industriels, le démantèlement d’infrastructures, le criblage et le concassage… Elle est surtout spécialisée, semble-t-il, dans la prise en charge des laitiers. En Belgique, elle travaille pour Duferco, sur les site de Carsid (Marchienne-au-Pont) et de La
Louvière. Les principaux clients qu’elle met en avant sont précisément Duferco, mais aussi
Eurovia, Manu Lorraine, Arcelor Mital, Arkema… On sait peu de chose de Valoritech. La
société n’a pas encore déposé de bilan. Dans l’acte créant sa succursale en Belgique, l’objet social concerne notamment “ le négoce import-export de tous produits, matières et déchets de toutes natures ”. Le capital est de 10.000 euros et le responsable de la gestion est
Mikael Witaszak. Il anime la société avec Sébastien Demangeat. On a également retrouvé
le nom de Mikael Witaszak chez RECYLOR, une société dirigée aujourd’hui par Yann
Fremy et basée à 54180 Heillecourt (France) mais aussi à Créhange, où est également installée la société Recywaste (bourse aux déchets) ainsi que Creplast. Par ailleurs, on a retrouvé le nom de Sébastien Demangeat au sein de la société Recylux (à Morsbach, déchets
fers et métaux).
♦ Depuis 2004, le permis de la décharge de Mont Saint Guibert (un permis qui a déjà connu
maints épisodes épiques) fait toujours l’objet d’une procédure au Conseil d’Etat. Il est attaqué par trois riverains et par la Ville d’Ottignie-Louvain-la-Neuve. Le 22 avril dernier, la
Conseil d’Etat a rendu un nouvel arrêt dans cette affaire (n° 223.233) qui conclut à la nécessité de poser trois questions préjudicielles à la Cour de justice de l’Union européenne :
1) L’article 7 de la directive 75/442/CEE relative aux déchets s’interprète-t-il comme permettant que soit qualifié de plan de gestion de déchets une disposition normative qui
énonce que, par dérogation à la règle selon laquelle aucun centre d’enfouissement technique ne peut être autorisé en dehors des sites prévus par le plan de gestion de déchets, les
centres d'enfouissement technique autorisés avant l’entrée en vigueur de ce plan de gestion
de déchets peuvent, après cette entrée en vigueur, faire l’objet de nouvelles autorisations
sur les parcelles faisant l’objet de l’autorisation antérieure à l’entrée en vigueur du plan de
gestion de déchets? 2) L’article 2, a), de la directive 2001/42/CE relative à l’évaluation des
incidences de certains plans et programme sur l'environnement s'interprète-t-il comme intégrant dans la notion de plan et programme une disposition normative qui énonce que, par
dérogation à la règle selon laquelle aucun centre d'enfouissement technique ne peut être
autorisé en dehors des sites prévus par le plan de gestion de déchets requis par l’article 7
de la directive 75/442/CEE relative aux déchets, les centres d’enfouissement technique autorisés avant l'entrée en vigueur de ce plan de gestion de déchets peuvent, après cette entrée en vigueur, faire l’objet de nouvelles autorisations sur les parcelles faisant l'objet de
l'autorisation antérieure à l'entrée en vigueur du plan de gestion de déchets? 3) En cas de
réponse affirmative à la deuxième question, l’article 70, alinéa 2, du décret du 27 juin 1996
relatif aux déchets, modifié par le décret du 16 octobre 2003, correspond-il aux exigences
de l’évaluation des incidences prescrites par la directive 2001/42/CE?
♦ Jan Haemers est au traitement des sols ce que Luc Vriens est au traitement des eaux : un
entrepreneur surdoué. Après avoir développé Deep Green (cédé à Duferco dans des circonstances très conflictuelles), il faut reconnaître que son nouveau bébé, TPS TECHNOLOGIES a connu une croissance encore plus fulgurante. Jan Haemers est reparti après
Deep Green au départ d’une nouvelle société, dénommée GREEN AND MORE SA en
septembre 2010, au capital de 61.500. Quelques augmentations de capital plus tard, dont
une très récente, la société, rebaptisée TPS TECHNOLOGIES (TPS Tech, www.tpstech.
com) affiche un capital de 5.022.900 euros. Tout a été très vite. TPS tech crée une joint
venture avec une filiale du groupe Van Gansewinkel, A&G Milieutechniek aux Pays-Bas,
où Jan Haemer vient d’ailleurs chercher un “ prix de l’innovation ”. En France, la société
signe un partenariat avec Boutte (Eiffage). En Italie, elle s’associe à STA (www.sta.biz)
pour créer TPS tech Italia (Venise). En Grande-Bretagne, elle signe un accord de licence
avec LANDCLEAN Ltd. Puis, c’est un accord de licence et de partenariat avec GTS, en
France. Jan Haemers engage, s’entoure d’une équipe. Et les références s’accumulent :
Texaco, Eurovia, SNCF, Eternit, Total, le Port de Rouen, AkzoNobel, AT&T, etc. On le
sait, la technique de Jan Haemers, c’est la désorption thermique. Mais les technologies
NSR, mises au point et brevetées par TPS Technologies, introduisent une innovation de
rupture qui rendent la technique applicable dans toutes les configurations, même les plus
contraignantes, et qui améliorent encore plus son bilan thermique. Tout récemment, Le
groupe Englobe Corp, au travers de ses filiales Biogenie Europe, Celtic UK, et Biogenie
Canada, a signé un accord de licence et de partenariat avec TPS Technology pour l’exploitation en France, au Royaume-Uni et au Canada, de technologies de désorption thermique
dites NSR. TPS Tech est partout, sur tous les fronts, dans tous les salons importants… Le ☛
Numéro 360 - 26 juin 2013
Incidences a 20 ans
♦
♦
♦
♦
premier bilan de TPS tech, qui couvrait la période du 20.09.2010 au 01.01.2012 affichait
un chiffre d’affaires de 370.735 euros et une perte de 180.416 euros. On se réjouit de voir
de deuxième bilan, qui devrait sortir bientôt.
Les petits opérateurs du secteur des déchets sont parfois les plus “ teigneux ”. Certains
n’hésitent pas à attaquer des décisions d’attribution de marché au Conseil d’Etat. En septembre 2012, la société SHANKS LIEGE LUXEMBOURG a obtenu du Ministère de la
Justice un contrat pour la prise en charge des déchets de la prison de Lantin (Liège). La société privée à responsabilité limitée unipersonnelle SOLHEID LOCATION, établie à Malmédy et gérée par Jean-Claude Solheid, figurait parmi les soumissionnaires. Elle a attaqué
la décision d’attribution au Conseil d’Etat. Sans succès pour des questions de procédure…
Arrivée d’un nouvel opérateur, très international avec des relations à Dublin et à Hyderabad, en Inde, sur le marché des déchets (vieux papiers et autres matériaux). Benedictus
Verbercht (de 2280 Grobbendonk) ; Amit Ahuja (né en Inde, domicilié en Irlande) ; son
épouse, Elisabeth Foy ; et Sai Sanjay Ketha (de Hyderabad, Andrha Pradesh, Inde) ont
créé, le 8 février 2013, la bvba BELGOIRIN GLOBAL SUPPLY CHAIN. La société, au
capital de 18.600 euros, a notamment pour objet le transport de personnes, d’animaux et de
choses ; la création, l’exploitation et la gestion de lignes de transport et/ou d’organisations
de voyages ; mais aussi : la collecte, le traitement, l’achat et la vente de vieux papiers, de
vieux fers, et tous autres matériaux de récupération ou de recyclage. Le gérant est la société en commandite simple Verbe, représentée par Benedictus Verbercht. Le siège est établi
Haverstraat, 1 à 2000 Antwerpen. (M.B. du 28.02.2013) Benedictus Verbecht (dit
“ Benny ”) dispose d’une petite société immobilière familiale à Grobbendonck (dénommée
“ Verbe ”). Ce n’est apparemment pas un spécialiste du marché des déchets. Un nom de
domaine “ belgroirin.com ” a été enregistré au nom d’une société dénommée JBC Global
Supply Chain Ltd, établie à Dublin, en Irlande, dont le contact est Amit Ahuja (www.
jbcglobal.com). Ce dernier a été directeur chez Synergy Cargo Services et dans d’autres
sociétés de logistique (AVT International Pty Limited, Freight Systems & Vanguard Logistics). Il a été formé en Inde, à l’Université de Mumbai. On notera que BC Global Supply
Chain Ltd est active dans le domaine des vieux papiers (“ At JBC we can offer the supply
of various grades of Waste Paper sourced from Leading Recycling Facilities based in Europe - JBC has been able to develop strong and close working relationships with various
recycling companies based in Europe, we are able to personally monitor the loading of the
waste paper into 40ft High Cube Containers in order to ensure that quality levels and optimum tonnage levels are maintained”). Quant à Sai Sanjay Ketha, il dispose à Hyderabad
d’une société dénommée “ Blublocs Realty Private Limited ”.
En France, DEGRÉMONT a acquis le mois dernier INDUSTRIAL WATER MANAGEMENT FRANCE (Groupe BASF). Basée à Lyon et positionnée sur un large spectre de
marchés industriels, Industrial Water Management (IWM) fournit et commercialise des
produits de conditionnement et des services techniques pour les circuits de refroidissement,
les chaudières et les stations de traitement d’effluents industriels. Reconnue sur ses marchés, la société a également développé un savoir-faire dans les services supports de laboratoire : vente d’équipements, analyses chimiques, études spécifiques et utilisation d’unités
pilotes pour valider la performance des produits.
L’IBGE (ou Institut bruxellois de gestion de l’environnement ou “ Bruxelles Environnement ”) va déménager et changer de directeur. On sait que l’organisme va s’installer en
2014 dans un tout nouveau bâtiment “ vert ” sur le site de Tour & Taxis : un ensemble
luxueux, présenté comme le “ bâtiment passif le plus grand de Belgique, voire du monde ”.
Pour l’IBGE, une page importante de son histoire se tourne avec le départ à la retraite prochain à la fois de son directeur général, Jean-Pierre Hannequart et de son directeur général
adjoint, Eric Schamp. L’appel à candidatures pour leur remplacement a été lancé et la procédure est en cours (les emplois ont été déclarés vacants par décision du gouvernement de
la Région de Bruxelles-Capitale du 28 février 2013 ; les appels aux candidats ont été publiés au Moniteur belge le 21 mars 2013 et dans la presse le week-end du 23-24 mars
2013). La procédure suivie est celle prévue au statut des agents des organismes d’intérêt
public de la Région. Cette procédure prévoit la désignation d’un jury composé de 5 à 7
membres disposant d’une expertise en rapport avec les matières concernées ou le management public. Le gouvernement bruxellois a désigné les 5 membres du jury le 28 mars dernier. Il s’agit de Joëlle Delfosse (directrice du Conseil économique et social de la région
bruxelloise) ; Remy Merckx (chef du département “ Politique environnementale internationale ” au sein de l’Administration flamande de l’Environnement); Yves Bourdeau
(directeur général d’Hydrobru) ; Hildegard Deweerdt (expert environnement auprès de la
KBC) et Marie-Pierre Fauconnier (directrice du SPF Energie, présidente du régulateur
bruxellois du gaz et de l’électricité –BRUGEL, commissaire du Gouvernement auprès de
la société anonyme de droit public à finalité sociale “ APETRA ”). Yves Bourdeau a été
nommé président. Il n’y a pas de calendrier fixé précisément pour la désignation des mandataires. La procédure suit son cours, et le gouvernement sera saisi du dossier une fois que
la commission de sélection aura formulé son avis. Jean-Pierre Hannequart et Eric Schamp
ont fait de l’IBGE, créé par un arrêté royal du 8 mars 1989, ce qu’il est aujourd’hui. Nous
en reparlerons… ❏ - D’autres TELEX dans le supplément de ce numéro -
Incidences a 20 ans
Numéro 360 - 26 juin 2013
Ranger et cooptation de JeanMichel Tall (F). ) Au CA
de la sa SHANKS, démission
de Philippe Marcuz et nomination de Michael van Hulst.
Aux CA de la nv
ALMETAL BEHEER et de la
nv ALMETAL HOLDING,
démission de Antoine
Vandeputte de ses fonctions
d’administrateur délégué. Il
reste président. Pierre
Vandeputte et Rik Debaere
sont nommés administrateur
délégué. Au CA de la sa
TRADECOWALL, démission d’André Dherte de ses
fonctions de président. Marc
Lefebvre, Stéphanie Stevenart
et Bernard Cornez sont nommés vide-président. Au
CA de l’asbl ASSOCIATION
POUR LA PROMOTION
DES ENERGIES RENOUVELABLES (APERe), démission de Michel Huart.
Au CA de l’asbl FEBELCEM
(Fédération de l’industrie cimentière belge), démission de
Patrick Dolberg et de Carl
Chabotteau. Nomination de
Roland Köhler et de Bernard
Decléty. Au CA de la nv
D.F.M. MILIEU VERZORGING, renouvellement des
mandats de Martinus Van De
Sande (président et administrateur délégué) et de la bvba
Groenbedrijf DFM, représentée par Martinus Van De
Sande. Au CA de l’asbl
BELGIAN ENERGY RESEARCH ALLIANCE
(BERA), nomination de
l’Université de Liège, représentée par Jean-Marie
Hauglustaine; de l’asbl
Multitel, représentée par
Domenico Giannone et des
Facultés universitaires
Notre-Dame de la Paix
(Namur), représentées par
Olivier Deparis. En
France, Denis Reboul, 46 ans,
prend la succession de
Jacques Tessier au poste de
directeur général de
STEREAU, filiale ingénierie
du groupe Saur. En
France, Pascale JeanninPerez, PDG de DerichebourgPolyUrbaine, prend la présidence de la société DEDIS, le
nouveau consortium né du
rapprochement de
DERICHEBOURG et de l’allemand REMONDIS dans le
cadre du renouvellement du
contrat du Syndicat des Eaux
d’Ile-de-France, le plus important en Europe. ❏
Page 7
Vous allez à la plage ? Mais
si, il y a moyen de ne pas s’ennuyer… Les matières plastiques
sont mélangées à des additifs de
toutes sortes. On connaît aujourd’hui les effets d’additifs
comme le bisphénol A et des
phtalates qui agissent comme
des perturbateurs endocriniens
sur les organes reproducteurs.
Mais les recherches du docteur
Dr. Hideshige Takada, à l’Université de Tokyo montrent que
les molécules de plastiques elles-mêmes, une fois libérées
dans l’environnement, sont dangereuses. En effet le plastique
quand il s’abîme, se réduit en
morceaux jusqu’à atteindre la
taille d’une paillette. Ces paillettes de plastiques ont la fâcheuse
tendance d’absorber les produits
toxiques qui traînent dans la nature. Une pollution que le Dr.
Takada a entrepris de cartographier. Des plaisanciers du
monde entier lui envoient des
collectes de paillettes effectuées
sur leur plage locale afin qu’il
en mesure la teneur en polluants
organiques persistants. Vous
pouvez vous aussi lui envoyer
les paillettes de votre plage préférée, renseignez-vous sur
www.pelletwatch.org.
La Lettre de l'Environnement
est une
production de
KAYDARA Sprl
Avenue Reine Astrid, 19
1410
WATERLOO
Tel: 02/675.05.39
Fax: 02/675.08.01
REDACTEURS EN CHEF
Michel Balthasart
Anne-Marie Culot
© Reproduction interdite sans autorisation
Editeur responsable:
Michel Balthasart
A U X
A N N E X E S
D U
M O N I T E U R
NOUVELLES ENTREPRISES
• Albert Maes (de Zandhoven), Godelieve Winkelmans (même adresse) et Gerda Mertens
(de Hoogstraten) ont créé, le 21 décembre 2012, la nv Re-Turn. La société, au capital de
62.000 euros, a notamment pour objet l’activité d’intermédiaire pour le traitement de transformateurs et de moteurs électriques par des entreprises de traitement agréées. Gerda Mertens est présidente et administrateur délégué. Le siège est établi Boudewijnlaan, 5 à 2243
Zandhoven (Pulle). (M.B. du 15.01.2013)
• Kurt de Worm (de Hasselt) a créé, le 30 janvier 2013, la sprl Polyplast Chemicals. La société, au capital de 18.600 euros, a notamment pour objet la production d’huiles, de produits chimiques, de graisses et d’engrais ; le commerce mondial de ces matières ; le recyclage de ces matières… Le gérant est la société Polyplast Global, représentée par Kurt de
Worm. Le siège est établi Muntelbeekstraat, 42 à 3500 Hasselt. (M.B. du 15.02.2013)
DIVERS
• La sa Imtech Belgium a augmenté son capital de 15 millions d’euros, pour le diminuer ensuite à concurrence des pertes pour un montant de 7.584.472,23 euros. Le capital s’établit
désormais à 22.815.000 euros. (M.B. du 07.01.2013)
• La nv Van Gansewinkel ES Gamatrans disparaît, absorbée par la nv Van Gansewinkel.
(M.B. du 21.01.2013)
• La sa Recyval (de Châtelet) disparaît, absorbée par la sa Galloo Wallonie. (M.B. du
25.01.2013 et M.B. du 04.02.2013) La nv Galloo (de Menen) a absorbé la nv Denolf Recycling (de Brugge). (M.B. du 31.01.2013) Ces opérations sont des éléments parmi d’autres
d’une vaste restructuration du groupe Galloo, qui a vu notamment des opérations de fusion/absorption par Galloo des sociétés Lebon Recycling (de Roeselare), Valorauto Belgium (Menen), Van Heyghen Recycling (Gent), Belgomet (Deinze), Motormetal Recycling (Gistel), De Saedeleir-Philips (Dendermonde), Joseph Recycling (Koekelare). La nv
Galloo, rebaptisée Galloo Holding, est devenue une pure société holding après avoir cédé
ses opérations industrielles à Galloometal. (M.B. du 05.02.2013) Par ailleurs, le groupe
Galloo a intégré l’ensemble ALMETAL (repris en 2002). Galloo Holding a en effet absorbé la nv Almetal Holding, laquelle avait auparavant absorbé la sa Almetal Invest. (M.B. du
27.02.2013)
• La nv Bionerga a augmenté son capital à concurrence de 22 millions d’euros, pour le porter à 37.199.735,24 euros. Les nouvelles actions créées sont souscrites par l’intercommunale Limburg.net et par la nv Nutsbedrijven Houdstermaatschappij (à concurrence pour
cette dernière de 19.800.000 euros). (M.B. du 30.01.2013)
• La sprl Société Wallonne de Recyclage (de Tournai) a changé sa raison sociale en
“ Galloo Wallonie ” et s’est transformée en société anonyme au capital de 83.800 euros. La
société a notamment pour objet l’étude, la conception, la réalisation et l’exploitation de
tous procédés et moyens techniques destinés au retraitement des résidus de broyage et au
retraitement de tous matériaux ; le recyclage et la revalorisation de tous matériaux et matières les constituant. (M.B. du 30.01.2013)
• Clôture de liquidation pour la sa Installation de Traitement de Résidus d'Incinérateurs
(ITRI), liée à Intradel. (M.B. du 31.01.2013)
• L’acte par lequel l’ICDI donne les moyens à Valtris d’exister (cession branche d’activité)
a été publié au Moniteur du 04.02.2013.
• A Bruxelles, la sa Siomab disparaît, absorbée par la sa Centre de Tri - Trieercentrum.
(M.B. du 12.02.2013)
• L’allemand Hochtief AG a fermé sa succursale en Belgique (Hochtief-Belgium) qui était
établie Rue de la Presse à 1000 Bruxelles. (M.B. du 11.03.2013)
Dépôt légal BD 45111
n° ISSN: 0778 - 7885
Incidences est vendue
exclusivement par
abonnement.
Vos communiqués et vos
commentaires peuvent nous
être envoyés à l’adresse E-Mail:
[email protected]
Page 8
« Incidences » se met au rythme de l’été.
Il n’y aura pas de numéro en juillet.
(les abonnements sont automatiquement prolongés d’un mois)
Nous restons cependant actifs et préparons des dossiers
qui devraient vous être utiles.
Sauf actualité exceptionnelle,
le prochain numéro sera daté du 26 août.
Le bureau ne sera pas toujours ouvert durant les vacances scolaires.
Mais vous pouvez toujours nous joindre à coup sûr en nous adressant un mail sur
[email protected]
Numéro 360 - 26 juin 2013
Incidences a 20 ans