l année liturgique

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l année liturgique
L’anné eliturgiquechré tienne
Un adage chrétien dit « Lex orandi, lex credendi1 », littéralement : « loi du prier, loi du croire » – qu’on peut
traduire librement par « Dis-moi comment tu pries et je te dirai à quoi tu crois ». Cela signifie que l’Eglise
prie comme elle croit et croit comme elle prie. C’est si vrai que bien souvent les articles de foi, les dogmes,
ont été priés et célébrés avant d’être définis par l’autorité de l’Eglise. C’est le cas du titre de « Marie, mère
de Dieu » ou du dogme de l’Assomption ou de l’Immaculée Conception.
Ainsi l’année liturgique, la nature et la répartition des fêtes au fil d’une année, quand bien même nous
fêtons Marie ou l’un des saints du calendrier, est-elle une affirmation en actes de notre foi au Christ. Par
exemple, toutes les oraisons et prières de la célébration eucharistique (la messe), de la grande prière
eucharistique avec sa préface aux oraisons du propre de chaque fête, sont-elles adressées à Dieu et jamais
à Marie ou à un saint.
L’année liturgique chrétienne est donc centrée sur le mystère du Christ et de ses prolongements dans celui
de l’Eglise.
Cette année est organisée autour de 2 cycles dont l’un est « l’ombre portée » de l’autre : le cycle de Pâques
et le cycle de Noël. Chaque cycle composé d’une fête, précédée d’un temps de préparation et suivie d’un
développement. On peut représenter ces deux cycles de la manière suivante :
Un temps de préparation
Une fête
C
Y
C
L
E
de
P
A
Q
U
E
S
Mercredi
Des
Cendres
C A R E M E
R
A
M
E
A
U
X
Semaine
sainte
Un développement
P
A
Q
U
E
S
6 semaines
N
O
E
L
NOEL
A V E N T
4 semaines
P
E
N
T
E
C
O
T
E
7 semaines
C
Y
C
L
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de
A
S
C
E
N
S
I
O
N
E
P
I
P
H
A
N
I
E
entre 1 et 2 semaines
Dire que Noël est « l’ombre portée » de Pâques, signifie que la célébration de la naissance de Jésus entend
affirmer que ce que l’Eglise va découvrir de lui à partir de l’expérience fondatrice de la Résurrection, à
savoir sa divinité, concerne tout son être (et pas seulement son message ou son action) et par conséquent
se trouve présent dès ses origines. L’ordre liturgique rejoint ainsi l’ordre de la foi et même celui de la
rédaction des évangiles qui ont « ajouté » un évangile de l’Enfance de Jésus (les chapitre 1 et 2 de Matthieu
et de Luc) tardivement et à la lumière de l’expérience pascale, première rapportée par la tradition.
1
er
On attribue cet adage à Célestin 1 , pape de 422 à 432
L’Avent
Date : Débute 4 dimanches avant la fête de Noël. Le premier dimanche de l’Avent marque le
commencement de l’année liturgique. Selon le jour du 25 décembre, la 4ème semaine de l’Avent peut être
plus ou moins complète. La dernière semaine avant Noël, du 17 au 24 décembre, est spécialement
caractérisée par les antiennes du Magnificat chanté à l’office des vêpres, appelées « antiennes Ô » parce
qu’elles commencent toutes par l’interjection « Ô » introduisant une invocation au Christ selon 7 titres
dont les lettres initiales forment l’acrostiche rétrograde : ERO CRAS, en latin : « je serai (là) demain. »
Origine : C’est au 4ème siècle, à l’époque où apparaît la fête de Noël, qu’en Gaule et en Espagne on fait
précéder cette fête d’un temps de pénitence et de préparation, qu’on a pu appeler « Carême d’hiver » ou
« Carême de Noël » et qui finira par porter le nom de la fête elle-même : ADVENTUS, l’avènement, la
venue… sous-entendu « du Christ » . Sa pratique arrive à Rome au 6ème siècle et se fixe définitivement à 4
semaines sous le pape Grégoire le Grand (540-604).
Sens : Fêter l’avènement (« adventus ») du Christ peut revêtir plusieurs sens, comme le rappelle le sermon
de Saint Bernard. On pense bien sûr à son premier avènement, celui de Noël, qui fait de l’Avent une
préparation à Noël. Ce sens est de plus en plus visible dans la liturgie au fur et à mesure qu’on avance dans
la période. Mais l’avènement du Christ, c’est aussi le dernier, celui vers lequel s’avance toute notre histoire
et qu’on appelle parfois « le retour » du Christ ou la Parousie. Ce sens est particulièrement fêté au début de
l’Avent. Le texte des préfaces de l’Avent est caractéristique à cet égard, ainsi que les lectures des messes
dominicales. Traditionnellement celles du premier dimanche évoquent la parousie, celles des 2ème et 3ème
dimanches sont consacrées à la figure de Jean-Baptiste, le prophète de l’attente, et le quatrième, à Marie,
celle qui a attendu et accueilli dans sa chair cet avènement. Quant au 3ème dimanche, la tradition l’appelle
le dimanche de « Gaudete » du premier mot de son introït en latin, qui veut dire « Réjouissez-vous », c’est
le dimanche de la joie d’accueillir Celui qui vient.
« En célébrant chaque année la liturgie de l'Avent, l'Eglise actualise cette attente du Messie : en
communiant à la préparation de la première venue du Sauveur, les fidèles renouvellent leur désir ardent de
son second avènement » (Catéchisme de l'Eglise catholique).
L’Avent est donc par excellence la fête de l’Espérance, la célébration du sens de l’histoire (qui est la
véritable signification de l’expression « fin du monde ».)