VC-Berthe Morisot- musée Marmottan

Transcription

VC-Berthe Morisot- musée Marmottan
Première rétrospective Berthe Morisot, à Marmottan
Berthe Morisot, Au bal, 1875 © musée Marmottan Mone,Paris.
C’est tout à l’honneur du musée Marmottan Monet que d’organiser enfin, du 8 mars au 1er juillet 2012, la première
rétrospective, depuis près d’un demi-siècle, de l’œuvre remarquable de Berthe Morisot (1841-1895).
Décidément, l’année 2012 semble vouloir faire davantage cas des artistes femmes (Artemisia, Berthe Morisot)...
Berthe Morisot étudia très tôt, avec sa sœur Edma, la peinture, en copiant les chefs-d’œuvre du musée du Louvre. Plus tard,
elles approfondiront leur pratique à l’atelier de Jean-Baptiste Corot, à Ville-d’Avray. Sa rencontre avec Édouard Manet fut
certainement pour Berthe Morisot un moment important tant de sa vie que de sa sensibilité de peintre.
Elle rejoindra les Indépendants, qui allaient devenir les impressionnistes, et Berthe Morisot fut certainement LA femme de
ce groupe, celle qui inspirait respect et admiration aux plus grands, aux plus exigeants, pour la qualité, l’originalité et la
force de sa peinture, celle dont ils conserveraient et collectionneraient jalousement les tableaux. Son intérêt pictural la
portait préférentiellement vers des motifs de scènes familiales, d’enfants, de femmes.
Il sera facile de constater, grâce à l’importance de cette exposition, l’ampleur, la féminité et l’ambition de son œuvre. 150
peintures, pastels, aquarelles, sanguines et fusains, ont été rassemblés, provenant de nombreux musées et de collections
particulières du monde entier. Parmi ces collections, il convient de souligner celle du musée Marmottan Monet, léguée par
Annie et Denis Rouart, descendants directs de Berthe Morisot.
Une telle sélection d’œuvres réunie pour la première fois permet d’évoquer le parcours de l’artiste dans sa globalité, de ses
débuts vers 1860 jusqu’à sa mort prématurée à l’âge de 54 ans.
Un exceptionnel ensemble d’autoportraits et de portraits de Berthe Morisot par Manet ouvre l’exposition dédiée à celle qui
fut un peu l’égérie, la confidente et l’admiratrice d’Édouard Manet, avant d’en devenir la belle-sœur (elle épousa son jeune
frère Eugène). Elle fut aussi l’amie proche, intime, et respectée pour son talent, de Degas, Renoir, Monet, Sisley et
Mallarmé (qui fut le tuteur de sa fille Julie, à la mort d’Eugène Manet, Renoir ayant la charge de son éducation de peintre).
Le Portrait de Berthe Morisot par sa sœur Edma, des copies de Véronèse peintes au Louvre ou de la Vue de Tivoli de Corot
retracent la formation de Berthe Morisot et d’Edma, qui fut sa compagne de peinture jusqu’en 1869, puis son principal
modèle entre 1869 et 1873.
Dès la première exposition du groupe impressionniste, qui avait été organisée chez Nadar en 1874, Berthe Morisot se
distingue par sa thématique féminine et son style délicat, son habileté à retranscrire dans ses tableaux l’atmosphère limpide
et la touche légère de l’aquarelle qui confère à son œuvre une fraîcheur particulière.
À partir de 1873-1874, cousines, amies et modèles professionnels posent pour des portraits en toilette de bal – dernières
études de noir – ou pour des scènes intimes qui révèlent, de leur côté, l’évolution de la palette de Berthe Morisot vers des
teintes pastel, lui valant d’être comparée à Watteau, Bonington et Fragonard, dont elle aurait été l’arrière-petite-nièce.
Sa fille Julie, qui naît en 1878, s’impose par la suite tout naturellement comme son
modèle de prédilection. Une quinzaine de peintures, exécutées entre 1882 et 1888,
sont regroupées au cœur de l’exposition. Par-delà le thème de l’enfance, elles
témoignent d’une œuvre parvenue à maturité qui, à travers ses couleurs, sa facture et
ses effets de matière, incarne « l’impressionnisme par excellence ».
Dans la dernière partie de l’exposition, deux sections se font face. L’une est dédiée
aux paysages, un thème que Berthe Morisot aborde tout au long de sa vie et qui, vers
1894-1895, est le support privilégié de ses ultimes recherches sur la dissolution des
formes.
Berthe Morisot, Bergère nue couchée, 1891 © Carmen Thyssen-Bornemisza Collection,
on loan at the Thyssen-Bornemisza Museum
L’autre rassemble les trois versions du Cerisier et de la Petite
Bergère allongée ainsi que les derniers portraits de Julie, des
œuvres qui soulignent son intérêt tardif mais essentiel pour les
grandes compositions et, à partir de 1885, pour le dessin.
À travers cette rétrospective, le musée Marmottan Monet célèbre l’une des impressionnistes les plus inventives et les moins
dogmatiques.
On se souvient qu’une de ses toiles en 2011, pourtant déclarée disparue de longue date, avait fait l’actualité en
réapparaissant dans la chambre forte de l’institut Wildenstein, rue La Boétie, ce qui avait entraîné le dépôt d’une plainte de
M. Yves Rouart, arrière-petit-fils de Berthe Morisot et arrière-petit-neveu d’Édouard Manet.
Il existe d’elle une biographie documentée, fine, sensible et passionnante :
Dominique BONA : Berthe Morisot, le secret de la femme en noir, Grasset, aujourd’hui en poche.
Berthe Morisot, La Psyché ou Le Miroir, 1876 © Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid
Deux dates au choix :
- Jeudi 10 mai, RDV à 13h40, dans le hall du musée.
- Vendredi 1er juin, RDV à 14h10, lieu idem.
Tarif : 8€ (adhérent), 12€ (non adhérent)
Musée Marmottan Monet - 2 rue Louis-Boilly, 75016 Paris –
Métro Muette (9) RER C Boulainvilliers - Bus : 22, 32, 52, P.C.
Le musée est ouvert du mardi au dimanche de 10 à 18h.
Nocturne le jeudi jusqu’à 20h.