Tout un cinéma (Charlie/Isabelle/Marie

Tout un cinéma (Charlie/Isabelle/Marie-Pierre)
CHARLIE - Qu'est-ce qu'ils foutent, Christophe et Natacha ? Tout le monde les attend!
ISABELLE - Christophe a quitté Natacha. Elle est effondrée.
MARIE-PIERRE - Pourquoi il a fait ça? Ils étaient très bien ensemble! (A Charlie.) Tu trouves pas?
CHARLIE - Bien sûr! Pourquoi il a fait ça maintenant, surtout ! Il aurait pu la quitter ce soir ou demain…
Après qu'on aurait tourné ce putain de plan, quoi !
MARIE-PIERRE - Tu penses qu’à ton film, toi !
ISABELLE – Il est con de l’avoir quittée, de toute façon.
MARIE-PIERRE - Il n'a pas donné d'explication?
ISABELLE - Il lui a dit que c'était qu'une aventure sans lendemain.
MARIE-PIERRE - Le salaud!
CHARLIE - L'abruti!
MARIE-PIERRE (à Charlie) - Tu pourrais quitter une femme, comme ça, toi, brusquement?
CHARLIE (soudainement inquiet) - Ah non ... Bien sûr que non!
MARIE-PIERRE (à Isabelle) - Moi, si un mec me fait ça, je le massacre! Dans ces cas-là, je deviens
hyperviolente ... Je prends une batte de base-ball et je tape dans le tas, sans réfléchir! Le mec, à la fin,
je t'assure qu'il est pas beau à voir.
CHARLIE (effrayé] - Tu penses pas ce que tu dis ...
ISABELLE - Au moins, ça lui donne une bonne leçon.
MARIE-PIERRE (prenant un grand couteau sur la table régie) - Et après, je lui coupe les couilles pour
qu'il recommence jamais!
CHARLIE - La violence, c'est pas la solution. Je vous assure.
MARIE-PIERRE - Au contraire! C'est fini le temps de la femme kleenex : tu prends, tu jettes. Non,
maintenant, faut rendre coup pour coup!
ISABELLE - Exactement! (Un temps.) Tu sais, Marie-Pierre, je vais être franche avec toi: jusqu'à
maintenant, je te trouvais très très antipathique. Mais là, plus du tout. .. T'es une vraie ... (Elle ne sait
pas quoi dire.) ... femme.
MARIE-PIERRE - Ah oui! C'est clair. .. Je me sens très femme en ce moment. (Un temps. Repensant à ce
qu'Isabelle a dit.) Tu me trouvais très très antipathique?
ISABELLE - C'est une façon de parler.
MARIE-PIERRE - Tu me détestais?
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ISABELLE - Peut-être pas à ce point-là.
MARIE-PIERRE - En gros, ma tête te revenait pas.
ISABELLE - Voilà. On peut dire ça comme ça. Je trouvais que t'étais vraiment une grosse conne. Je te le
dis très sincèrement, vu que c'est plus le cas.
MARIE-PIERRE (encaissant) - Bien sûr. .. Je te remercie pour ta franchise.
ISABELLE - Je t'en prie. Autant se dire les choses, hein?
MARIE-PIERRE - Bien sûr, bien sûr. .. Et puisqu'on est sur ce terrain-là, je vais aussi être franche avec toi
... Je vais te dire ce que je pensais de toi.
ISABELLE - Avec plaisir.
MARIE-PIERRE - Pour moi, t'étais la comédienne la plus radine et la plus puante que j'aie jamais
rencontrée. Je te le dis aussi très librement, car finalement, je te trouve très sympathique.
ISABELLE (souriant jaune) - Ta franchise me flatte . Vraiment. .. Comme quoi, on peut changer de point
de vue . C'est très encourageant tout ça.
MARIE-PIERRE - Faut pas toujours se fier à sa première impression.
ISABELLE - Exactement. C' est bien dit.
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