Funérailles de Olivier et d`Anne-Sophie

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Funérailles de Olivier et d`Anne-Sophie
Funérailles de Olivier (5 ans) et Anne-Sophie (3 ans) Turcotte.
Vous savez, dans la vie, il se produit quelquefois des événements qui posent
plus de questions, qu’ils ne donnent de réponses. Aujourd’hui, nous sommes
témoins d’un tel événement.
Le décès tragique de 2 enfants : Olivier et Anne-Sophie, laissera des traces
pour longtemps, pour toujours peut-être, dans le cœur d’Isabelle, leur
maman, mais aussi dans le cœur de toutes les mères et de tous ceux et celles
qui croient dans la pureté des enfants, dans leur beauté, dans leur simplicité,
dans leur fragilité, dans leur désir de vivre et dans leur joie d’exister.
Comme l’écrivait Isabelle, dans l’avis de décès, pourquoi ça arrive des
événements comme ceux-là? Pourquoi?
Je voudrais bien vous donner une réponse…Je n’en ai aucune…J’aimerais bien
reculer le film des événements…J’en suis incapable…
Par ailleurs, comme croyant, comme prêtre, j’aurais le goût de brasser Dieu
auquel je crois de tout mon être…Depuis 1 semaine, j’me suis posé un tas de
question sur Dieu : Où était-il le soir du drame? Où se cachait-il pour laisser
faire une atrocité pareille? J’ai douté de lui, plus que jamais…Son absence me
dégoûtait…son silence me répugnait…
Et là, j’me suis rappelé l’accident tragique de Nicolet, au mois de mars 2000, où
7 petits enfants sont décédés en même temps. J’me suis souvenu d’une
réflexion écrite par un prêtre de Trois-Rivières, qui répondait à mes questions
et lorsque vendredi matin, j’ai vu les petits corps inanimés d’Olivier et d’AnneSophie et que j’ai rencontré Isabelle et des membres de sa famille, j’ai eu une
confirmation d’un début de réponse à mes nombreuses questions…
J’ai vu moi aussi la pièce de théâtre : le visiteur, d’Éric-Emmanuel Schmitt, où
Dieu s’entretient avec le Dr Freud qui est athée et qui reproche à Dieu, son
impuissance, son absence et son silence…
Vous savez, nous sommes bizarres nous les humains : d’un côté on réclame
notre liberté et d’un autre, on voudrait que Dieu intervienne dans les
événements de la vie…et je me suis rappelé cette phrase où Dieu dit à Freud :
« Le jour où j’ai fait les hommes libres, j’ai perdu ma toute-puissance et mon
omniscience. J’aurais pu tout contrôler et tout connaître d’avance, si j’avais
construit des automates…Je vous ai créés par amour, et je vous ai donné un cœur
capable d’aimer! »
Mais, il y a tout un risque à ça : une liberté mal assumée et un cœur blessé
peuvent produire aussi des atrocités…et Dieu n’y peut rien, sinon pleurer avec
ceux qui pleurent, souffrir avec ceux qui souffrent et même mourir avec ceux
qui meurent…et tout ça, par amour…
Mais on n’en veut pas d’un tel Dieu…On veut bien un Dieu debout, devant qui
on se prosterne, mais un Dieu à genou, parce qu’il ne peut faire autrement, on
a ben d’la misère avec ça…Et pourtant c’est ce Dieu-là que j’ai vu et entendu
ces derniers jours : je l’ai vu à travers ces 2 petits anges enveloppés dans une
couverture…Je l’ai reconnu à travers Isabelle qui les prenait dans ses bras, à
travers ses larmes et sa souffrance…Je l’ai entendu dans les paroles qu’elle
disait à ses enfants…J’ai aussi vu Dieu dans des regards de compassion, dans
des gestes d’affection et dans des messages d’espérance donnés par des gens
qui ont été touchés par cet événement…
La seule puissance de Dieu c’est d’aimer…mais quelle puissance! L’amour peut
venir à bout de tout…même du pardon! Et je sais qu’Isabelle le sait, et c’est
pourquoi, donnez-lui de l’amour…c’est le seul ingrédient dont elle a
besoin…pour continuer à vivre, pour continuer à espérer…
Dans une de ses lettres, écrites, il y a 2,000 ans, saint Paul nous décrit d’une
façon sublime cet Amour…Je voudrais vous en faire la lecture : 1 Co 13.

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