Transavia France, Transavia Europe - Accueil

Transcription

Transavia France, Transavia Europe - Accueil
N°28 ‐ Roissy, Septembre 2014
Transavia France, Transavia Europe :
À quel prix pour nos emplois ?
epuis le lancement du conflit des pilotes en Intersyndicale, une tempête médiatico-syndicalopolitique s’abat sur eux. Tout y passe, de leur statut de nantis à leur rémunération en passant
par leur temps de travail. Dans ce concert de reproches au fond nauséabond, certains syndicats d’Air France ont cru bon d’enfoncer le clou en omettant sciemment de parler du fond de ce
conflit, à savoir l’externalisation de nos emplois Air France.
D
Même si nous déplorons les accents corporatistes de ce mouvement, nous n’oublions pas que TOUS
les salariés Air France sont impactés par la toute nouvelle stratégie de l’entreprise.
Qui peut sérieusement envisager que Transavia France et le futur bébé Transavia Europe ne vont pas
cannibaliser le réseau d’Air France et entraîner de la sous-traitance massive pour le personnel au sol
et une dégradation certaine des conditions de travail des PN ?
Quand Alexandre de Juniac parle sans arrêt de croissance du Groupe, nous ne sommes pas dupes
sur le fait que cette croissance du Groupe Air France va s’exercer aux dépends de la compagnie Air
France et au profit de la low-cost Transavia (France, Hollande et Europe) par des transferts de charges
massifs.
Quelles garanties avons-nous de conserver nos emplois Air France à ce stade ?
Malheureusement aucune. Alors que la question de Transavia France n’est pas encore tranchée suite
au rapport Guérin, voilà que la holding AF/KLM vient d’annoncer la création de Transavia Europe qui
opèrera sur des bases européennes avec des salariés locaux qui n’auront ni notre statut, ni notre rémunération. Bien sûr, la direction jure la main sur le cœur que JAMAIS Transavia Europe n’aura vocation
à récupérer des lignes d’Air France.
Pourtant, ces dernières années, les salariés ont été trompés à plusieurs reprises :
• La création de Transavia France en 2007. Ce
qui ne devait être qu’une compagnie charter
destinée à capter les vols affrétés par les touropérateurs suite aux accidents et incidents réguliers des compagnies charter « exotiques »,
est devenu subitement une compagnie lowcost. La nuance est pourtant de taille…
• Le développement de Bluelink, filiale d’AF de
vente à distance, qui opère une croissance externe avec des centres en France, à Prague, à
Sydney et l’île Maurice, sous contrat local.
• La création en 2008 d’ATI (AéroTechnics Industries) à Casablanca, co-entreprise de maintenance avion détenue à parts égales par Air
France et Royal Air Maroc. Cette entreprise ne
devait JAMAIS nous concurrencer ni accueillir
d’avions Air France en maintenance. Mieux encore, le surplus de contrats d’entretien d’avions
qu’elle ne pourrait traiter devait atterrir à la
maintenance d’Air France. Non seulement il n’y
a jamais eu de surplus mais une bonne partie
de l’entretien de notre flotte (A320) a été externalisée dans les hangars d’ATI à partir de février
2012…
A cette occasion, les syndicats de pilotes n’ont certainement pas mesuré les conséquences néfastes
de cette externalisation qui est susceptible d’avoir des impacts sur leur propre sécurité (les défauts
constatés lors des visites d’entretien chez ATI ne sont pas traités sur place comme c’était le cas quand
la maintenance était faite dans nos hangars, mais sur le tarmac parisien lors de l’entretien en ligne !).
Plus que jamais, nous sommes demandeurs d’une analyse et d’une action commune PN/PS sur
ces questions qui touchent à la fois à l’emploi et à la sécurité des vols, des biens et des personnes.
C’est là tout l’enjeu de la chaîne de sécurité qui réunit les salariés du sol et les navigants.
Avec Perform’2020, « l’esprit d’entreprise est au cœur du projet » de la direction pour
réaliser des gains de productivité supplémentaires
Alors là, les bras nous en tombent ! L’esprit d’entreprise est sciemment mis à mal par la direction
depuis ces dernières années avec l’introduction
de techniques de « hard management » et de nouveaux outils (RH, automatisation des tâches, …).
Le fait que de nombreux salariés aient choisi de
quitter l’entreprise depuis 2010 est précisément le
fruit de ces techniques de management qui ont
cassé l’esprit d’entreprise. Transform’2015 a pa-
rachevé ce « chef d’œuvre ». Il est de plus en plus
complexe d’appréhender son métier dans sa globalité tant les métiers sont cloisonnés et sectionnés en « rondelles », le tout sur fond d’appréciation
continue de la PERFORMANCE individuelle.
L’esprit d’entreprise est mort, tué par les mêmes
qui l’invoquent sans cesse. Nos dirigeants voulaient restructurer l’entreprise ? Ils l’ont dans les
faits complètement déstructurée…
Que pense le gouvernement français de la stratégie d’Air France et que fait-il ?
La seule politique qu’il mène sur le transport
aérien est celle de l’autruche. Il soutient et
encourage les yeux fermés le virage low-cost
d’Air France en ayant à peu près la même analyse que des étudiants en école de commerce à
qui l’on a ressassé que l’ultra libéralisme et la
compétition mondiale qui en découle était la
seule voie possible. Pourtant, ce système ne
remplit les poches que de quelques-uns au détriment de tous les autres.
Les conséquences pour l’économie de notre
pays sont très lourdes entre Transform’2015 et le
développement de Transavia France et Europe :
des milliers d’emplois supprimés, des emplois
moins rémunérés et des cotisations sociales qui
vont échapper à la France pour aller en Espagne,
au Portugal ou en Allemagne, sans parler des
emplois induits qui vont être crées hors de nos
frontières (maintenance, enregistrement, assistance en escale, …)
Pire, de l’argent public est donné illégalement
chaque année à des sociétés-écrans appartenant
à Ryanair sous forme d’aides marketing. Cet argent public est envoyé dans des paradis fiscaux
sur l’ile de Man ou à Jersey avant de disparaître.
Des ministres « de gauche » devraient pourtant
sauter au plafond en découvrant cela.
Ce gouvernement, croyant à Gauche mais non
pratiquant, préfère stigmatiser les salariés en
grève plutôt que de se pencher sur le lit de
malade du transport aérien français qu’il contribue à fragiliser en vantant une compagnie telle
qu’easyJet, en accordant des créneaux de vols
supplémentaires aux compagnies du Golfe, ou
en taxant à outrance les compagnies françaises.
Le gouvernement est incapable de nous dire si
easyJet s’acquitte de la TVA en France mais augmente la taxe Chirac de 14%...
Face à l’ampleur de la catastrophe, que ce soit
la gestion à vue de nez de l’entreprise ou l’absence de vision stratégique des politiques, la
CGT Air France n’a de cesse de tirer le signal
d’alarme depuis 2012.
Un chaos social sans précédent depuis 1993
est en train de se préparer malgré les alertes des
syndicats qui n’ont pas renoncé à tenir leur rôle.
Face à cette énième attaque de l’entreprise avec
l’annonce de la création de Transavia Europe, la
CGT Air France ne va pas rester les bras croisés.
Plus que jamais, nous allons continuer notre
combat initié en novembre 2013 pour le maintien de l’emploi PN/PS sous statut Air France.
La CGT Air France estime qu’il est grand temps que tous les
salariés Air France, Sol, PNC et Pilotes se rassemblent dans un
combat commun pour pérenniser des emplois Air France de
qualité pour tous et pour maintenir une chaîne de sécurité de haut
niveau, essentielle à la bonne marche de notre entreprise.
cgtairfrance.com
Tél. : 01 41 56 04 08/11 - Fax : 09 58 88 46 53 - courriel : [email protected]
Cgt AirFrance
CGTAIRFRANCE
cgtairfrance

Documents pareils