Atelier d`écriture au Rize
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Atelier d`écriture au Rize
L'atelier d'écriture au Rize : usage libre des Archives Publiques Le Rize, espace de culture et d’échange, a pour mission de rassembler les Villeurbannais autour de leurs cultures et de favoriser le partage de leurs mémoires. Depuis le printemps 2009, le Rize conduit une expérience nouvelle en matière de valorisation et de médiation des Archives : des ateliers d’écriture sont organisés une fois par mois, à l’initiative conjointe de l’Association « E dans A »1 et des Archives Municipales de Villeurbanne. Cette animation porte à découvrir les richesses de la Ville suivant un cheminement inédit. Au croisement de la mémoire et de l’imaginaire, les ateliers appellent à une appropriation de l’Histoire qui passe par la surprise et emprunte les détours de la fiction. Dialogue entre représentations singulières et collectives, confrontation entre démarche scientifique et liberté de création : nous vous invitons dans les coulisses de ce projet. 1 L’Association « E dans A », L’Ecriture en Ateliers, conçoit en partenariat avec les institutions culturelles des projets d’écriture originaux, dédiés à des collections, des événements ou des publics spécifiques. 1. La « Médiation des Archives » au Rize Le Rize a ouvert ses portes à Villeurbanne en février 2008. Sur 2600 m², il réunit une médiathèque, des espaces culturels et pédagogiques ainsi que les Archives municipales. Les fonds du service des Archives de la ville de Villeurbanne étaient jadis confondus avec ceux la bibliothèque municipale jusqu'à ce qu'en 1988 la Ville dote le service d'une existence propre dans des locaux qui, vingt ans plus tard, accusaient saturation. C'est en 2007 que ce service a été intégré à une unité plus large associant les moyens d'un organisme valorisant le patrimoine local, intitulé Le Rize : vastes locaux avec salle de consultation, salles d'exposition, auditorium, lieu de convivialité, salles de réunion, médiathèque et magasins d'archives. Les ressources du Rize sont donc celles des Archives de la Ville et celles d'une médiathèque dont un secteur reprend une thématique "mémoire et société" : histoire locale, histoire sociale, ethnologie, anthropologie … Elles sont valorisées par des expositions, conférences, colloques, médiations pédagogiques en direction des scolaires, visites commentées, lectures d'archives et ateliers divers. a. La médiation culturelle On entend couramment par « médiation culturelle » un service intermédiaire (de communication, d’information, de pédagogie) destiné à ouvrir la culture et ses objets au plus large public possible. Par l’entremise de cette activité, la culture devient plus accessible et le public y est plus sensible. Cette mission accompagne les fonctions traditionnelles du service des Archives, dans leur caractère ordinaire, puisque l’archiviste agit quotidiennement comme médiateur, entre un fonds –qui n'est pas directement lisible à la différence de celui d'une bibliothèque- et des demandes dont la formulation reste souvent restrictive. Il en précise, en développe et en interprète le motif – sans quoi elles n’aboutiraient pas. Ainsi l’accueil, le conseil aux recherches constituent-ils déjà par nature une médiation. Cependant, un renversement s’opère aujourd’hui lorsque cet échange, cet espace de dialogue caractérisé comme « médiateur» n’est plus ouvert à la faveur d’une interpellation du public, mais d’une invitation de la part des Archives. Visites, expositions, lectures thématiques, ces actions substituent au caractère individuel et narcissique des recherches (ma maison, mes aïeux, ma rue) une ouverture vers la cité, vers le collectif (notre quartier, nos ancêtres, notre ville). Affranchies des demandes particulières, elles permettent de donner à voir l’étendue du fonds des Archives, dans son histoire et dans sa variété. b. Échapper à la prescription Mais de telles initiatives ne nous laissent pas sans question. Comment inverser la proposition (ce n'est plus le public qui est à la source des recherches) sans induire de nouvelles limites, de nouvelles prescriptions dans l’usage et dans l’interprétation des documents ? Comment se placer « entre » sans faire écran ? Comment indiquer un accès sans dissimuler par ce geste même, tout autre accès possible ? Les Ateliers d’écriture que nous expérimentons au Rize ne constituent pas une réponse ou un modèle mais ils nous semblent contribuer, de manière très empirique, à la réflexion sur ce point. 2. Écrire à partir des documents d’Archives (déplacement) a. Extériorité (Écrire en ateliers) Les ateliers d’écriture, connus dans les pays anglo-saxons sous le terme de « creative writing » sont des ateliers de création. La formule s’apparente à celle de tout atelier artistique, dévouant un lieu de travail collectif à l’expérimentation d’une pratique. Le cadre en est pédagogique : il existe des techniques de dessin, de sculpture, ou de photographie comme il existe des techniques d’écriture qu’on ne maîtrise pas spontanément. Les ateliers d'écriture utilisent des modèles puisés dans leur champ artistique (les œuvres littéraires constituent pour nous un support privilégié) ou dans d’autres arts. Poulenc a bien composé sur Apollinaire, Debussy sur Mallarmé et Nijinsky dansé « L’Après-midi d’un Faune ». On entend qu’une inspiration circule entre les œuvres, déportant leur forme sensible et défiant le passage du temps. L’exercice de la copie – ou de la transposition – est donc bien le moindre que l’on puisse engager. En allant plus loin, le modèle devient motif, nature, signification, expérience. C’est le point d’achoppement des ateliers : à quoi bon un modèle, s’il est fait pour être dépassé ? Une pédagogie, si la création se trouve nécessairement « ailleurs » ? Un travail de groupe, quand elle restera solitaire ? Mais c’est probablement en ce point même, qu’ils ont du sens. On ne décrète pas la création pour autrui, pas plus qu’on ne l’assure. Travailler en atelier n’est que se mettre en mouvement, se déplacer. En cela, les ateliers restent étrangers aux lignes de création de chacun, suggérant une zone d’apprentissage et d’artifice heureusement franchissable. La contrainte fonctionne ainsi dans l’écart : les propositions de travail, le temps imparti, les avis du groupe ne sont efficaces et légitimes que dans leur décalage par rapport aux habitudes et aux intentions de chacun. b. Décalage (La fiction dans l’histoire) Pour l’atelier d’écriture, le document d'archives est pratiquement un support idéal. Par nature décalé. Décalé car on l’exhume : une part de ses couleurs s’est fanée, une part du sens qu’il avait hier, a dérivé. Décalé quand on le sort de son contexte, de la « série » à laquelle il appartient. Plus décalé encore, quand on le regardera dans ce qu’il évoque ou inspire, non dans ce qu’il est – ou plutôt a été. Ce document a valeur de repère, de signe dans le paysage et dans la mémoire collective. Pour autant, nous pensons qu’il est indissociablement signe d’autre chose : signe de l’écriture de l’Histoire (d’une manière de la construire et de la préserver) et a contrario signe de sa disparition. Sursis d’une histoire non plus commune mais singulière (où chacun quête les vestiges de son propre passé), et signe du présent qui la met à jour. Pour conduire un travail de création à partir des Archives, nous accusons ces décalages. A côté de l’usage habituel de la recherche historique, qui exploite le document comme une « pièce à conviction », une preuve, nous acceptons dans la démarche artistique une certaine manière d’oublier. Nous ne savons pas ce qu’un document veut dire (nous l’utiliserons pour ce qu’il nous dit – ou ce qu’il dit d’autre). En un sens, nous travaillons moins sur l’évidence que sur l’inconnu. Nous ne prenons appui sur aucun savoir, mais sur ces zones d’ombre où l’imagination se projette. Nous ne visons pas la réalité, mais la fiction dans l’histoire. Au caractère raisonné de l’approche scientifique nous opposons enfin une démarche fortuite, ponctuée de surprises et de découvertes. Le cycle des ateliers passera ainsi du 18ème siècle aux années trente ou inversement, de la construction des grands ensembles au monde d’avant 1914, sans transition et sans logique apparente. L’objectif du programme n’est pas de couvrir une période ou une thématique. Il adopte au contraire les principes de variété et de discontinuité, afin de provoquer les expériences les plus diverses possibles. c. Exploitation Si le document d’archives représente un support idéal, c’est bien entendu aussi par son extrême diversité. On découvre sous cette dénomination tous les objets possibles : écrits, graphiques, sonores ; plans, cartes, presse, rapports, bulletins, œuvres techniques, commerciales, registres administratifs, manifestes politiques, sans oublier les nombreux documents personnels, les lettres, les photographies … et bien d’autres ! Ce fonds hétéroclite permet une grande variété d’approches, en termes d’inspiration. Il offre la possibilité d’explorer tous les champs de l’écriture : description, dialogue, autobiographie, poésie, récit imaginaire… Il touche en outre à une infinité de sujets, tous rattachés à l’expérience commune. A partir des documents textuels, on procède régulièrement par analogie : c’est alors la forme du discours qui sert de « modèle », associé ou non à des éléments de contenu. 2 Très souvent aussi, la proposition d’écriture exploite le sujet du document, passant plus ou moins outre l’intention de son auteur et négligeant son premier contexte. On avance ici par transposition du 2 Exemples : S’inspirant d’un courrier de Charles Hernu, nous travaillons sur le discours rhétorique, en choisissant la forme épistolaire (9) - Le rapport de Jean-Paul Bret pour la dénomination de l’ensemble Olivier de Serres donne l’occasion de composer un plaidoyer, tissé autour d’une approche biographique (7) - thème, du motif : peu importe que celui-ci apparaisse, en tout ou en partie, dans le courrier du Maire, sur la photographie d’un bâtiment public ou sur une affiche.3 Les documents iconographiques incitent naturellement à un travail descriptif. Mais parce qu’ils mettent en scène des personnages, des lieux ou des moments de vie que l’imagination adopte volontiers, ils provoquent également des textes romanesques, et parmi les plus poétiques4. Il arrive que leur plasticité, leur beauté esthétique, entraînent à écrire très loin du support original. Du document, on n'emporte parfois qu’une image, un symbole5. Il devient alors ce dont rêve tout peintre : un modèle vivant, dont la nature est à la fois si proche et si étrangère à toute entreprise de création, qu’il faut créer. Dans tous les cas, l’atelier cultive la fantaisie qu’il y a à écrire à partir des archives. Même lorsque nous travaillons à la plus pure description, celle-ci reste l’impression d’un regard. Même lorsque certains documents suscitent l’œuvre de mémoire (à caractère biographique ou autobiographique), ce n’est jamais qu’en quittant l’Histoire générale qu’une autre histoire survient, c’est-à-dire une écriture. Non une paraphrase. La bizarrerie, l’invraisemblance, l’étonnement restent sans nul doute des ressorts majeurs pour toutes les expériences que nous avons menées. 3 Exemples : « Le prix du pain » déclenche une séance d’écriture sur la valeur symbolique de certains aliments (2). Sur une carte postale ancienne, la publicité « Vichy Célestins » donne matière à écrire sur les marques d’antan et leur inscription dans notre imaginaire (6). - Une photographie des Œuvres Villeurbannaises des Enfants à la Mer rappelle le souvenir des premiers voyages d’enfance, des premiers « ailleurs » (4). 4 Exemples : - Dans la scène des Lavandières faisant la réclame pour la « Glycéro Lessive », on entend la conversation, les rumeurs d’un village, les secrets échangés entre femmes (11).Dans le traitement du dialogue on exploitera un langage populaire, vif, coloré comme l’affiche. - Dans les ateliers (3) « Derrière le mur » et (12) « Trois femmes », les documents sont utilisés de manière analogue. 5 La porte (1) ; Le miroir (5) ; La beauté du plan (10). - 3. Re-situer / restituer Écrire, c’est s’approprier, « prendre à soi », déplacer, transporter, c’est donner un libre sens … Une transgression fructueuse pour l’imagination ! Mais qu’en est-il de la reconnaissance de l’Histoire ? Bien sûr on peut écrire sur tout ; peut-on cependant écrire « n’importe quoi sur n’importe quoi » ? Jusqu’où peut-on inventer ce qui est ? C’est sans doute l’une des questions qui taraudent les participants et plus loin, tous les acteurs de ce projet : car il y a quelque chose d’iconoclaste à « s’immiscer dans l’Histoire », comme à écrire sur le livre déjà imprimé. Il se trouve, objectera-t-on, que le document d’Archives n’est pas œuvre d’art ou de fiction, représentation propre à engendrer toutes les représentations. Affabuler sur l’histoire, n’est-ce pas déjà la disqualifier ? Dans le cadre du Rize, les ateliers ne sauraient se limiter à une instrumentalisation des Archives au profit de l’inspiration. L’écriture aborde l’Histoire sans la désigner, laissant de ce point de vue comme un manque de réalité. Décalage ou élan qu’il nous revient de poursuivre, en restaurant d’une part une dimension collective par la lecture des textes, d’autre part l’ancrage du document dans sa réalité historique. a. La lecture des textes produits dans l’atelier Tout atelier d’écriture présente un temps de lecture des textes et d’échanges. Cette lecture à voix haute permet à chacun de faire entendre son texte et à tous les autres, d’expérimenter une autre dimension de la création qui se trouve ici dans l’écoute (la perception). Il s’agit d’un temps de partage, fondé sur l’accueil du texte : l’ambition n’est pas de le « corriger » ni de le disséquer, simplement de le comprendre. On tente d’exprimer, en retour, la trame, les indices ou les défauts de cette compréhension – à travers ce que le groupe en a entendu. Ces réactions subjectives, partielles, valent dans leur pluralité. Elles explicitent régulièrement, pour les auteurs, une part involontaire ou laissée inconsciente, pourtant matérialisée dans l’écriture. Elles peuvent conduire à des ajustements, des coupures, des ouvertures, la poursuite du texte … cela restant bien sûr le fait de chaque auteur. Les lectures ont pour autre intérêt de toucher du doigt la variété possible du travail de création. Inspirées d’un seul et même support, les réalisations composent un ensemble bigarré. Des voix se croisent, se contredisent ; ailleurs des lignes d’expression se suivent, parallèles, ou se continuent. D’un texte à l’autre, on entend des échos. Quelquefois, ce sont les différentes facettes d’une même histoire que l’on approche. Comme dans un kaléidoscope, la réflexion produit une multitude de figures multicolores, avec de remarquables différences d’intensité, de profondeur. Le jeu de miroirs ne laisse apparaître qu’une vision fragmentaire et mobile. Il existe cependant un objet commun. Quoique l’écriture se joue dans l’oubli, dans le non respect du document, on peut dire que le document demeure comme un contenant de l’atelier. Quelque chose d’une Histoire commune circule à la faveur de sa présence. Et l’on éprouve au moment des lectures une nouvelle tension vers cet objet. Elles aiguisent le regard ; dans leur diversion, elles le recentrent. Avant que l’atelier ne prenne fin, la restauration d’un sens collectif, partagé, est salutaire. b. La restitution des Archives : la petite fabrique de l'histoire L’écriture et la lecture ouvrent alors sur un autre temps de l’atelier, dévoilant la nature historique du document. L’archiviste du Rize intervient pour en proposer une description technique, le resituer dans son contexte et rattacher son contenu au patrimoine culturel, géographique, politique, économique ou social de la Ville. Tout en rebondissant sur les questions des participants, cette présentation tente de les sensibiliser à une approche méthodique du document d'archives. Le thème du commentaire historique reste à dessein indépendant du sujet d’écriture. Son déroulement est librement conduit par l’archiviste, suivant trois pistes principales : 1. L’identification du document : dans sa nature (photographie, plan, affiche, délibération du conseil municipal, courrier privé, rapport administratif, registre, etc.), sa date de production, son mode d'entrée aux Archives (don ou versement administratif, archives privées ou publiques, etc.), la série à laquelle il appartient. 2. La présentation des auteurs, producteurs et des personnes citées : à travers leur affiliation, leur personnalité, leur rôle éventuel dans l'histoire de la ville. 3. L’analyse du ou des sujets portés par le document en lien avec l'histoire de la ville, de la région, l'histoire nationale le cas échéant. Le choix d’un papier à en-tête (atelier 5) devient ainsi prétexte à découvrir la collection des enseignes stylisées choisies par les industries villeurbannaises pour illustrer leurs courriers : un regard sur la communication des entreprises et sur les principaux secteurs d’activité économique de l’époque. A partir d’une photographie des années 1930 (atelier 4), les œuvres sociales de la Ville seront à leur tour présentées. C’est également le paysage que nous explorons. Une carte postale ancienne du Cours Vitton Prolongé (Atelier 6) nous invite à repérer les grands axes de circulation sur des plans de différentes époques, en notant l’extension de Villeurbanne et son indépendance progressive, symbolisée par la conversion de nombreux noms de rue. L’affiche des Lavandières (atelier 11) nous conduit presqu’à la campagne, sur les bords de la Rize … comment cette rivière, reconnue pure et non calcaire vers 1850, était-elle exploitée ? Comment sa trajectoire a-t-elle évolué, au gré des aménagements successifs, jusqu’à devenir aujourd’hui en grande partie invisible ? Personnalités publiques, artistes, hommes d’affaires et parfois hommes du commun sont aussi approchés, à travers une enquête qui soulève des éléments de contexte politique, social, administratif. Prenons le plan bleu de cet immeuble haussmannien (atelier 10), d’abord sélectionné pour sa valeur esthétique. Le document date du début du XXème siècle. Une recherche en archives permet d’identifier son propriétaire, patron d'une entreprise typiquement locale : fabrique de charcuterie et salaisons. On suit la trace de ce dernier dans les noms de rue de la grande métropole voisine. Puis on découvre dans les casiers sanitaires de la ville un projet de lotissement construit par le même industriel, sans autorisation, assorti du courrier du bureau d'hygiène et des plans. Enfin, nous abordons l’histoire des documents mêmes et de leur conservation. Comment les situer dans le temps, à défaut de date explicite ? Quels sont les critères de communication des archives au public ? Comment se répartissent certaines archives sur le territoire municipal, départemental, régional ? De façon générale, la présentation historique est amenée comme une enquête dont on suit le cours spontané, de déduction en déduction, alimenté par les remarques des participants. Ainsi, pour un atelier, ce n’est plus un document, mais trois, sept ou dix supports différents sur lesquels on se penche, tous apportant une information, une illustration, un éclairage complémentaire sur le premier. Il faut souligner combien ce contact direct avec les documents originaux reste précieux ; il est toujours facteur d’intérêt, d’étonnement et souvent, d’émotion. On n’accède en général pas aux Archives par hasard. S’opposant à la demande souvent consumériste de l'usager des Archives, notre démarche, fondée sur le choix arbitraire d’un document, marque un espace d’exploration inédit pour les participants comme pour les acteurs du projet. Un espace d’abord circonscrit par le document : exergue autour de laquelle se déploient les rêves et les souvenirs et se construit la recherche historique. Point de rencontre (présentant pour tous une part hasardeuse et contraignante autant qu’une certaine légèreté dans la découverte, le jeu, la nouveauté), le document est médiation. C’est lui qui, déclenchant d’autres histoires, appelle à d’autres connaissances. Plaisir d’imaginer, désir de savoir : sans nul besoin d’intentions préalables. Cette rencontre constitue un point de départ, non une fin en soi, dans l’écriture comme dans l’observation des Archives. En cela, l’expérience reste toujours inachevée : elle porte en elle-même la perspective, ou l’espoir, d’être poursuivie par chacun dans des directions imprévues. Marie Lise Priouret, Association "E dans A", L'écriture en Ateliers Dominique Grard, Archives Municipales de Villeurbanne/Le Rize Mai 2010 Annexe : Le programme réalisé 1. "La porte". Usine Lacourbat Claret Confavreux (autour de 1900) : document publicitaire 2. "Le Prix du pain". Inventaire-Sommaire des Archives hospitalières antérieures à 1790 rédigé par M. Fortuné Rolle : Ville de Lyon, La Charité ou Aumône générale, tome troisième (1876) : registre 3. "Un mariage en musique". Premier mariage en musique à l’Hôtel de Ville, 1933 : photographie 4. "La première fois". Œuvre Villeurbannaise des Enfants à la Mer, 1930 : photographie 5. "Joli miroir". miroiterie Dellamonica, 1932 : papier à en-tête 6. "Marques". Cours Vitton prolongé, au début du XXe siècle : carte postale ancienne. 7. "Des personnes d’exception". Dénomination de l'ensemble Olivier de Serres (rapporteur JeanPaul Bret) : délibération du Conseil municipal (24 novembre 1980) 8. "Derrière le mur". Résidence Jacques Monod, Villas spécifiques, 1986-1987 : photographie 9. "Dire l’essentiel". Charles Hernu, maire, réponse à un particulier : courrier du 14 novembre 1978 10. "Physiologie du bâtiment". Façade de l’immeuble du 104 Cours Emile Zola à Villeurbanne, vers 1912 : plan bleu 11."Les lavandières". "La Glycéro Lessive", entre 1900 et 1914 : affiche 12."Trois femmes". L'épouse de Lazare Goujon, Isabelle, entre sa mère et sa fille, vers 1908 : photographie.