un système septique modifié pour gerer
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un système septique modifié pour gerer
UN SYSTÈME SEPTIQUE MODIFIÉ POUR GERER EFFICACEMENT LES EAUX USÉES DE FERME LAITIÈRE. Par Sophie Morin Cette thèse est soumise à la faculté des études graduées et postdoctorales en parti des exigences pour l’obtention du diplôme de Maîtrise en Science Département de Génie des Bioressources Campus Macdonald Université McGill Montréal Janvier 2007 ©Sophie Morin 2007 RÉSUMÉ SOPHIE MORIN M. Sc. Génie des Bioressources UN SYSTÈME SEPTIQUE MODIFIÉ POUR GERER EFFICACEMENT LES EAUX USÉES DE FERME LAITIÈRE. En 2001, le ministère de l’Environnement du Québec a modifié son règlement de gestion des matières résiduelles qui oblige maintenant les fermes laitières à traiter leurs eaux usées afin d’empêcher la contamination des cours d’eau. Cependant, pour de petites exploitations laitières qui possèdent moins de 60 vaches, les technologies conventionnelles disponibles pour être conforme à cette nouvelle réglementation entraînent des investissements d’au moins de $15 000. L'objectif de ce projet de maîtrise était donc de mettre au point un système qui utilise une technologie durable et qui a un coût abordable pour le traitement et l’élimination des eaux usées de ferme laitière. De plus, ce système permettrait la réutilisation, à la ferme, des nutriments et de l’eau. Avec l’aide des résultats de la recherche effectuée par Urgel Delisle et Ass., le nouveau système a été installé en modifiant les systèmes septiques existants de deux fermes laitières qui possèdent entre 40 et 50 vaches. Les modifications du système sont en fait, l’ajout d’une trappe à graisse et à sédiments avant la fosse septique et l’établissement d’un champ d’épuration de 0,45ha de pâturage ou de terre cultivée, après la fosse septique. Le système septique modifié de chaque ferme a été surveillé pendant une période de trois ans, ce qui a demandé d'examiner le système pour en vérifier l’obstruction en creusant pour atteindre les tuyaux du champ après deux ans d'opération ; I d’échantillonner et mesurer les eaux usées pour en établir la charge annuelle de nutriments et aussi pouvoir comparer la qualité de l'eau avec l’eau de drainage du champ d’épuration et du champ contrôle voisin. Les eaux usées produites par les fermes ont une charge nutritive moyenne de 60 kilogramme TN/ha/an, de 50 kg TP/ha/an et de 80 kg TK/ha/an. Le volume moyen d'eaux usées envoyé au champ d'épuration, entre 16 et 19 mm/mois, n'a pas saturé le sol puisque aucun signe d’argilisation/gleyification (réduction d’oxydes de fer) n’a été observé lors de l’excavation des tuyaux du champ. En général, le pH du sol a diminué quand les eaux usées entrent dans le champ d’épuration, alors que les concentrations de NH4-N, de K et de Ca ont augmenté. Par contre, la salinité du sol est basse (<4 dS m-1) sur ces fermes. La concentration en P du sol est demeurée inchangée pour une des fermes, mais pour l’autre, il y avait accumulation rapide et significative en profondeur (20-60 cm). L'accumulation de matières grasses à l'intérieur des conduits du champ sur une des fermes est le résultat de déversement de lait impropre à la consommation dans le système, d’une vidange trop tardive de la trappe à graisse et sédiments et de l’absence d’un adoucisseur d’eau qui augmente l’efficacité des savons. Le gras s’est donc déversé dans la fosse septique nuisant au bon fonctionnement du système. La qualité des eaux de drainage était semblable tant pour le champ d'épuration du système septique modifié que pour le champ adjacent qui servait de contrôle. La modification du système en place a coûté environ $4 400 , l’efficacité de ce nouveau système est prouvé pour le traitement des eaux usées de ferme laitière dans le cas de nos deux fermes. Donc, le concept est une solution réalisable pour la ferme québécoise typique. II ABSTRACT SOPHIE MORIN M. Sc. Bioresource Engineering A MODIFIED SEPTIC SYSTEM TO EFFECTIVELY MANAGE DAIRY FARM MILK HOUSE WASTEWATER. In 2001, the Quebec Ministry of Environment modified its waste management regulation and obliged dairy farms to treat their milk house wastewaters to prevent contamination of water courses. For small dairy farms with fewer than 60 cows, conventional technologies implied an investment of at least $15 000 to comply with the new regulation. The objective of this master’s project was therefore to develop a low cost and sustainable technology for the treatment and disposal of milk house wastewaters that would permit on-farm recycling of nutrients and water. With the help of the research results of Urgel Delisle and Ass., the new system was done by modifying existing septic tank systems on two dairy farms with 40-50 cows by installing a sediment and milk fat trap before the septic tank, and building a drained 0.45ha seepage field in a pasture or cropped field, after the septic tank. The modified septic tank system on each farm was monitored during a three year period, which involved checking the system for clogging by digging out sections of sewer pipes after two years of operation; measuring and sampling milk house wastewaters to establish the annual nutrient load, and comparing the water quality in drainage from the seepage field to that of a nearby control field. III The milk house wastewaters produced by the farms led to an average nutrient load of 60kg TN/ha/y, 50kg TP/ha/y and 80 kg TK/ha/y. The average volume of wastewater applied to the seepage field, between 16 and 19mm/month, did not saturate the soil as no sign of gleying (reduction of iron oxides) was observed when excavating the sewer pipes. In general, soil pH decreased when milk house wastewater entered the seepage field, while the NH4-N, K and Ca concentrations increased. However, soil salinity was low (<4 dS m-1) on these farms. The soil P concentration was unchanged on one farm, but there was rapid and significant accumulation of P in the 20-60 cm depth of the soil profile on the second farm. The accumulation of milk fat inside the sewer pipes on one farm resulted from the disposal of wasted milk into the septic system, the absence of a water softener and the fact that this fat was not regularly removed from the trap. The milk fat was then flowed into the septic tank harming the correct operation of the system. Drainage water quality was similar from the seepage field of the modified septic tank system as an adjacent control field. The low cost of system modification, about $4 400 Can., and the treatment efficiency achieved meant that the concept is feasible and offers a suitable solution for small dairy farms. IV REMERCIEMENTS J’aimerais tout d’abord remercier deux familles d’agriculteurs extraordinaires, la famille Bulow et la famille Gascon qui ont su croire en notre projet et mettre l’épaule à la roue lorsque nous en avions besoin. Merci pour les repas partagés et les belles conversations! À ma directrice de thèse, Dr. Suzelle F. Barrington, un gros merci pour son appui et sa compréhension soutenue durant ces années, pour ses excellents conseils, son ouverture d’esprit et sa façon unique de transmettre son savoir. Je suis et resterai fière d’être une de ses étudiantes. Merci au Dr. Joann Whalen ma co-directrice de thèse. Ses conseils, sa coopération et ses encouragements ont été appréciés. Merci d’avoir si gentiment et si souvent accepté de me donner accès aux instruments et aux services d’étudiants pour des analyses. Je n’oublierai pas le Dr. Jose Martinez, directeur de recherche, Cemagref, France, pour ses recommandations et son aide durant son séjour avec nous et pour avoir continué par la suite. Je suis reconnaissante envers mes camarades étudiants : Mari Shin, Inamullah Ali et Bijaya Adhiraki qui m’ont aidé tout au long de mon projet tant au laboratoire que sur le terrain. Je voudrais également souligner la contribution de Xing Jun Lin, merci d’avoir accepté de partager ta connaissance et pour tout ton travail. A mes deux plus fidèles amis Jean-Pierre Bourgault et Joumana Abou Nohra pour leurs judicieux conseils, les heures de révision et les soirées qui remontent le moral. Je serai toujours là pour vous ! Merci à mon grand frère qui m’a toujours aidée à me surpasser! Papa, Maman, merci pour votre support financier mais, surtout merci d’être toujours là quand j’en ai besoin. À l’homme de ma vie, Philippe qui a fait beaucoup de sacrifice durant ces années, sans toi toute cette belle aventure aurait été beaucoup plus courte et moins fructueuse. Merci de toujours me soutenir, de partager ma vie, mes rêves et mes projets! Annabelle et Pénélope, à qui je désire dédier cette thèse puisqu’elles ont été une source inépuisable d’énergie lorsque j’en avais besoin. Les filles voici la preuve que vous pouvez réaliser tous vos rêves. V Cette étude a reçu du financement du Conseil de Développement Agricole du Québec (CDAQ) pour le projet 2058 : Le traitement des eaux de laiterie par champ d’épuration modifié. VI FORMAT DE LA THÈSE La thèse qui suit est conforme au format manuscrit qui a été approuvé par la Faculté des Études Graduées et de la recherche, Université McGill. Cette thèse suit les conditions émises sous la section « thesis preparation and submission guidelines », section 1, « Thesis preparation », partie C., « Manuscript-based thesis » CONTRIBUTION DES AUTEURS Les auteurs des articles scientifiques sont: Premier article (chapitre trois) : S. Morin, S. Barrington, J. Whalen and J. Martinez. (Cet article a été présenté pour sa publication au journal « Canadian Bioresource Engineering » en juin 2006.) Deuxième article (chapitre quatre) : Morin, S., Whalen, J.K., Barrington, S. and Lin, X. 2006. Soil nutrient load and drain water quality in seepage fields receiving milk house wastewater. Water, Air and Soil Pollution, Novembre 30, 2006, ISSN 0049-6979. VII TABLE DES MATIÈRES RÉSUMÉ .................................................................................................... I ABSTRACT .............................................................................................. III REMERCIEMENTS ................................................................................... V FORMAT DE LA THÈSE......................................................................... VII CONTRIBUTION DES AUTEURS .......................................................... VII TABLE DES MATIÈRES ........................................................................ VIII LISTE DES TABLEAUX............................................................................ X LISTE DES FIGURES .............................................................................. XI 1. Introduction .......................................................................................... 1 1.1. Mise en situation .......................................................................................... 1 1.2. Objectif général ............................................................................................ 3 1.3. Objectif scientifique ..................................................................................... 5 1.4. Limite de l’étude .......................................................................................... 6 2. Revue de la documentation ................................................................ 7 2.1. Sources et volume d’eaux usées de ferme laitière ..................................... 10 2.2. Constitution des eaux usées de ferme laitière ............................................ 13 2.3. Technique de décontamination .................................................................. 15 2.3.1. Ajout des eaux de lavage au fumier solide ......................................... 16 2.3.2. Acheminement vers les égouts municipaux ........................................ 17 2.3.3. Purot .................................................................................................... 17 2.3.4. Unité de digestion ............................................................................... 19 2.3.5. Osmose inverse ................................................................................... 19 2.3.6. Réacteur chimique ou floculateur ....................................................... 19 2.3.7. Marais filtrant ...................................................................................... 21 2.3.8. Fosse Septique .................................................................................... 21 2.3.9. Réservoir de décantation de type trappe à gras ................................... 22 2.3.10. Tranchée d’infiltration ...................................................................... 23 2.3.11. Biofiltre aérobie sur lit organique ..................................................... 23 2.3.12. Filtre végétal ..................................................................................... 24 2.3.13. Le sol comme élément épurateur de surface ou souterrain ............... 25 A. Élément épurateur de surface ou filtre cultural ............................. 27 B. Élément épurateur souterrain ou champ d’épuration .................. 28 2.3.14. Les systèmes de traitement conventionnel de type aérobie .............. 31 2.3.15. Les traitements anaérobies ................................................................ 32 Texte de liaison ...................................................................................... 34 3. A modified septic system for the treatment of dairy farm milk house wastewaters ................................................................................ 36 VIII 3.1. Methodology .............................................................................................. 38 3.1.1. The experimental farms and their septic installation .......................... 38 3.1.2. Monitoring the modified system ......................................................... 40 3.1.3. Monitoring the seepage fields for clogging ........................................ 41 3.1.4. Analytical procedures ......................................................................... 41 3.2. Results and discussion ............................................................................... 42 3.2.1. The nutrient load ................................................................................. 42 3.2.2. Clogging of seepage system ................................................................ 44 3.2.3. Water contamination by the modified seepage field ........................... 45 3.2.4. The cost of modifying the septic tank – seepage system .................... 46 3.3. Summary .................................................................................................... 46 Texte de liaison ...................................................................................... 59 4. Soil nutrient load from milk house wastewater treated by a modified seepage field .......................................................................... 61 4.1. Methodology .............................................................................................. 63 4.1.1. Experimental farms and their septic tank-seepage field systems ........ 63 4.1.2. Volume of milk house wastewater, sample collection and analysis ... 65 4.1.3. Soil sampling and analysis .................................................................. 66 4.2. Statistical Analysis ..................................................................................... 67 4.3. Results and discussion ............................................................................... 68 4.3.1. Soil parameters in the seepage field .................................................... 69 4.3.2. Drainage water quality in the seepage field ........................................ 72 4.4. Conclusions ................................................................................................ 73 5. Conclusion ......................................................................................... 88 6. Référence ........................................................................................... 94 IX LISTE DES TABLEAUX Tableau 2.1. Concentration des paramètres avant et après le captage des eaux du premier rinçage des équipements ............................................ 12 Tableau 2.2. Longueurs des tranchées calculées à partir du drainage du sol ................................................................................................................. 25 Tableau 2.3. Restrictions d’utilisation du sol pour le traitement des déchets agricoles (Vallière, 1986) .......................................................................... 27 Table 3.1. Contaminant loading of milk house wastewaters ....................... 47 Table 3.2. Description of the two dairy experimental farms ........................ 48 Table 3.3. Monthly production of wastewater ............................................... 49 Table 3.4a. Monthly characteristics of milk house wastewaters on Farm MH-1 ............................................................................................................. 50 Table 3.4b. Monthly characteristics of milk house wastewaters on Farm MH-2 ............................................................................................................. 51 Table 3.5. Annual wastewater nutrient loading ............................................. 52 Table 3.6a. Characteristics of the milk fat collected in the trap on Farm MH-1 ............................................................................................................. 52 Table 3.6b. Characteristics of the sediments collected in the trap on Farm MH-2 ............................................................................................................. 52 Table 3.7. Quality of the drainage waters....................................................... 53 Table 3.8. Cost of modifying the septic tank – seepage field system ........ 53 Table 4.1. Description of the two dairy experimental farms ........................ 75 Table 4.2a. Milk house wastewater characteristics for Farm MH-1 ........... 76 Table 4.2b. Milk house wastewater characteristics for Farm MH-2 ........... 77 Table 4.3. Annual nutrient load in milk house wastewater entering the seepage fields of two dairy farms, estimated from the monthly nutrient load and volume of milk house wastewater produced on dairy farms. ....................................................................................................................... 78 Table 4.4a. Changes in soil properties (0-20 cm depth) along a transect (top to bottom of slope) in the seepage field on Farm MH-1............... 79 Table 4.4b. Changes in soil properties (20-40 cm depth) along a transect (top to bottom of slope) in the seepage field on Farm MH-1............... 80 Table 4.4c. Changes in soil properties (40-60 cm depth) along a transect (top to bottom of slope) in the seepage field on Farm MH-1............... 81 Table 4.5a. Changes in soil properties (0-20 cm depth) along a transect (top to bottom of slope) in the seepage field on Farm MH-2............... 82 Table 4.5b. Changes in soil properties (20-40 cm depth) along a transect (top to bottom of slope) in the seepage field on Farm MH-2............... 83 Table 4.5c. Changes in soil properties (40-60 cm depth) along a transect (top to bottom of slope) in the seepage field on Farm MH-2............... 84 Table 4.6. Quality of the drainage waters collected from the outlet of the seepage field and a nearby field (control system) ................................ 85 X LISTE DES FIGURES Figure 2.2. Trois types d’aménagement de ferme avec Purot (Vallière, 1986) 18 Figure 2.3. Floculateur de Premier Tech Environnement 20 Figure 2.4. Plan d’une fosse septique 22 Figure 3.1a. Description of the sediment and grease trap 54 Figure 3.1b. Typical trap and septic tank installation on both dairy farms 54 Figure 3.2a. Experimental seepage field on Farm MH-1. 55 Figure 3.2a. Experimental seepage field on Farm MH-2. 55 Figure 3.3a. Content of sediment and milk fat trap on Farm MH-1, showing fat accumulation. The wastewaters are white in colour, because of their low sediment content. 56 Figure 3.3b. Content of sediment and milk fat trap on Farm MH-2, showing no fat accumulation. The wastewaters were stirred before taking the picture, indicating the level of accumulated sediment. 56 Figure 3.4. No soil discoloration (gley formation) was observed around the sewer pipes. 57 Figure 3.5a. Considerable amount of milk fat accumulated inside the sewer pipes after two years of operation on Farm MH-1. 57 Figure 3.5b. Limited amount of matter accumulated inside the sewer pipes after two years of operation on Farm MH-2. 58 Figure 4.1a. Description of the sediment and grease trap 86 Figure 4.1b. Typical trap and septic tank installation on both dairy farms 86 Figure 4.2a. Schematic of sewer pipe and subsurface drainage in the seepage field of Farm MH-1. 87 XI 1. Introduction 1.1. Mise en situation Au Québec, la ferme laitière moyenne possède un troupeau d’une cinquantaine de vaches en production et gère généralement ses fumiers sous forme solide. Les règlements et pratiques en vigueur font en sorte que plusieurs fermes laitières ayant fait construire leur plate-forme à fumier avant 2001 n’ont pas prévu d’espace d’entreposage pour leurs eaux usées de laiterie. De même, plusieurs autres fermes laitières avec moins de 35 unités animales (25 vaches et moins) ne sont pas obligées, par la loi, de posséder un entrepôt à fumier étanche et donc n’ont pas forcément un système d’entreposage des eaux usées de laiterie. Annuellement, la ferme laitière moyenne du Québec génère un volume d’eaux usées de laiterie d’environ 270 à 370 m 3, en fonction de son système de lavage de lactoduc (Urgel Delisle et Ass., 1992 et 1994). Ces eaux transportent généralement plusieurs éléments nutritifs tels que le phosphore et l’azote qui possèdent un certain potentiel polluant. Donc, l’élimination des eaux usées des fermes laitières du Québec peut être problématique d'un point de vue environnemental. Le ministère de l’Environnement du Québec (MENV) exige depuis juillet 2001 que les eaux usées de laiterie soient traitées, ou entreposées, et éliminées par épandage sur des terres en culture. Ainsi, toute exploitation laitière construite depuis cette décision doit rencontrer ces exigences. Cela implique aussi que tout producteur laitier qui demande une autorisation pour agrandir ou simplement pour modifier son exploitation, construite avant juillet 2001, doit se conformer à cette nouvelle directive. De plus, les producteurs laitiers ayant des exploitations de moins de 35 unités animales (25 vaches et moins), s’ils font face à une plainte, devront eux aussi se conformer à la directive du Ministère. Donc, environ 25 % des exploitations laitières risquent de faire face à un problème en ce qui concerne la disposition de leurs eaux de laiterie dans le futur. 1 Les producteurs qui n’ont pas un espace d’entreposage adéquat pour recevoir un volume important d’eaux usées de laiterie devront alors recourir à un système de traitement, ajouter un ouvrage d’entreposage adéquat ou tout simplement reconstruire leur plate-forme à fumier. Étant donné que le coût de construction d’un nouvel ouvrage ou de la modification d’un ouvrage existant est très dispendieux, les producteurs auront tendance à choisir un système de traitement des eaux usées de laiterie. Actuellement, il n’existe aucun système de traitement des eaux usées de laiterie qui est économique et qui valorisent les nutriments contenus dans ces eaux. En effet, les systèmes présentement offerts exigent un investissement de plus de 15 000 $ et la plupart ne sont pas approuvés au Québec. Plusieurs traitements comme l’osmose inverse et la fermentation anaérobie ont été implantés aux États-Unis pour des grosses exploitations, mais ces traitements n’ont pas été validés au Québec. Les marais filtrants semblent être une avenue intéressante et plusieurs recherches sur ce type de traitement sont présentement en cours, entre autres, au Collège d’Alfred du l’université de Guelph en Ontario. Cette solution est probablement des plus acceptables pour traiter les eaux usées de laiterie, mais son coût de construction est élevé, elle nécessite beaucoup d’espace et, en tenant compte de nos conditions climatiques, elle aura tendance à s’assécher en été et à geler en hiver. De plus, les marais filtrants ne valorisent pas ni n’éliminent les nutriments, ils ne font qu’accumuler ceux-ci dans le marais, ce qui pourrait limiter leur durée de vie et entraîner des risques de contamination des nappes en cas de fuite. 2 1.2. Objectif général Afin de répondre aux besoins de la ferme laitière moyenne du Québec, il faut donc se tourner vers une solution efficace, peu coûteuse et qui a fait ses preuves au Québec. Un système de traitement des eaux usées comprenant une fosse septique et un champ d’épuration est un système abordable, présentement utilisé dans quelques fermes. Par contre, le champ d’épuration, construit conventionnellement, a toujours eu tendance à se colmater avec le temps et à surcharger le sol d’éléments minéraux et de bactéries. De plus, les eaux usées de laiterie apportent deux risques supplémentaires : l’usage de savons acides pour laver les équipements de traite abaisse le pH de la fosse septique et nuit à l’enlèvement biologique des matières solides; la graisse des eaux usées tend à s’accumuler dans le système. Les champs d’épuration conventionnels ont toujours été conçus pour de petits terrains rattachés à une résidence isolée. Par conséquent, ceux-ci ont toujours été soumis à une charge d’eau élevée par rapport à la capacité d’adsorption de leur sol. Aussi, plus les charges d’eaux sont riches en hydrate de carbone et en minéraux, plus un colmatage hâtif est engendré chez les sols récepteurs (Barrington et al. 1987). En effet, le colmatage des champs d’épuration résulte de la perte de structure des sols récepteurs, et cette perte de structure s'aggrave lorsque le taux d’argile dépasse 10 %. Cette perte de structure est occasionnée par des bactéries vivant en milieu saturé et riche en hydrate de carbone. Ces bactéries solubilisent le fer en l'utilisant comme récepteur d’électron, en l’absence d’oxygène. Aussi, plus la charge en hydrate de carbone est élevée, comme dans les eaux de laiterie, plus les populations microbiologiques sont actives et plus le sol récepteur a tendance à se colmater rapidement. 3 Afin de remédier aux problèmes des champs d’épuration conventionnels, le présent projet apporte des modifications au système septique de façon à réduire les risques de colmatage et à valoriser le contenu des eaux usées, plutôt que d’en faire un risque de pollution pour la nappe phréatique. Le présent projet propose un champ d’épuration beaucoup plus grand, puisque sur les fermes laitières, l’espace n’est pas une limitation. Ce nouveau champ modifié offre deux avantages : étant installé sur une grande surface et donc dans un milieu non saturé, il devrait se colmater beaucoup moins rapidement que le champ conventionnel; couvrant une surface relativement importante, la culture pratiquée dans le champ peut s’alimenter des minéraux libérés par les eaux usées de laiterie. Les fermes laitières possèdent de grandes étendues de terrain et il est donc très facile d’agrandir le champ d’épuration de façon à ne pas le garder saturé constamment. Le traitement vise donc la pérennité du système en valorisant les minéraux retrouvés dans les eaux usées de laiterie. La valorisation s’effectue par la distribution de ces eaux sur une surface importante de façon à laisser la culture en profiter. Le présent projet propose aussi une trappe à graisse et à sédiments avant l’entrée dans la fosse septique. Cette trappe permet d’intercepter des charges lourdes (sédiments et gras) dans un réservoir qui se nettoie facilement comparativement à la fosse septique. Dans cette optique, le projet mettra à l’essai le nouveau concept de système d’épuration pour les eaux usées de laiterie. Les eaux usées de laiterie, une fois traitées par la trappe à graisse et sédiments et ensuite par la fosse septique, seront prises en charge par le champ d’épuration modifié et l’efficacité du système fait l’objet d’une évaluation périodique. 4 1.3. Objectif scientifique Le projet aura les objectifs suivants : 1) caractériser les eaux de laiterie, afin d'être en mesure de dimensionner le champ d’épuration modifié et d’évaluer l’impact possible sur le milieu; 2) caractériser le gras et les sédiments qui s’accumulent dans la trappe; 3) installer le nouveau système de traitement, pour noter les défis qui se présentent pendant l’installation; 4) suivre l’évolution de la qualité des eaux de drainage souterrain récupérées du champ d’épuration modifié, pour évaluer l’impact environnemental du champ sur le milieu; 5) évaluer l’impact du champ d’épuration modifié sur la culture; 6) évaluer l’impact des apports du champ d’épuration modifié sur le sol et sa microbiologie, par un échantillonnage des sols et des gaz relâchés par le sol; 7) déterrer les drains après deux étés, pour établir le taux de colmatage des sols et des drains. La caractérisation des eaux usées ainsi que des gras et sédiments qui s’accumulent dans la trappe permettra de bien schématiser l’évolution de l’épuration des eaux réalisées par le système. Les échantillons de sol et de végétation permettront d’évaluer la capacité de polissage des sols et l’accumulation d’éléments nutritifs tels que l’azote, le phosphore et le potassium. De plus, des échantillons de la végétation sont analysés selon les mêmes critères, afin de valider l’impact positif du système sur la culture en place. 5 1.4. Limite de l’étude La présente recherche a été réalisée avec plusieurs éléments limitatifs. Il serait inapproprié d’accepter les résultats présentés comme étant valables pour l’ensemble des fermes laitières du Québec. Chaque ferme laitière présente des conditions particulières, que ce soit en ce qui a trait à son type de gestion ou même à sa géographie. Donc, avant de se baser sur les résultats de cette étude, il est préférable d’en vérifier les limites et conditions de réalisation et de voir si les résultats s’appliquent ou non. Le projet de recherche sur le traitement des eaux de laiterie à l’aide d’une fosse septique et d’un champ d’épuration modifié s’est déroulé sur une période limitée de deux ans. Le système fut installé sur deux fermes distinctes dans la MRC (Municipalité Régionale de Comté ) du Haut-St-Laurent. Les deux fermes sont établies sur un sol principalement limoneux, lequel est une caractéristique régionale. La première ferme qui est identifiée comme étant la ferme MH-1 est une exploitation de type conventionnelle. Bien que le système de traite ait une capacité de 42 vaches, l’exploitation possède 50 vaches laitières et animaux de remplacement, tous de type Holstein. Le taux de gras moyen présent dans le lait est de 3,5 %. L’exploitation ne possède aucune trappe à sédiments qui pourrait empêcher ceux-ci de pénétrer dans le système. Cette ferme gère ses fumiers sous forme solide et les entrepose sur une plate-forme de béton. Le sol de cette ferme, bien qu’il soit principalement limoneux, possède une portion importante de fractions grossières. 6 La deuxième ferme qui est identifiée comme étant la ferme MH-2 est une exploitation de type biologique. Bien que le système de traite ait une capacité de 32 vaches, l’exploitation possède 40 vaches laitières et animaux de remplacement, de type Holstein et Jersey. Le taux de gras moyen présent dans le lait est de 4,0 %. L’exploitation possède une trappe à sédiments qui empêche ceux-ci de pénétrer dans le système. Cette ferme gère ses fumiers sous forme solide et les entrepose en tas sur le sol. Son sol possède aussi la caractéristique régionale, il ne possède pas de fractions grossières, et le taux d’argile est beaucoup plus élevé que dans le cas de la ferme MH-1. 2. Revue de la documentation La situation des fermes laitières d’aujourd’hui est bien différente d’autrefois. En effet, au fil des années, avec l’aide de nouvelles technologies, nous sommes passés de plusieurs petites exploitations à des super exploitations laitières. De 1996 à 2001 seulement, le nombre de fermes laitières a diminué de près de 22%. Durant cette même période, nous sommes passé de 472 000 vaches à un peu moins de 407 000 vaches (StatCan, 2001). La quantité de vaches diminue mais la quantité d’eaux usées produites par les fermes laitières n’a pas nécessairement diminuée. En l’an 2000, le Québec comptait un peu plus de 9 000 fermes laitières (FPLQ, 2000) et plus de 426 000 bovins laitiers produisant, en moyenne, près de 3 milliards de litres de lait annuellement (PlC, 1999-2000). Donc, bien que le nombre de fermes ait diminué, nous n’avons pas nécessairement diminué la pollution provenant de ces exploitations. Bien au contraire, de manière générale, nous notons une diminution du nombre de fermes laitières au Québec. Par contre, le volume d’eaux usées qu’elles rejettent est beaucoup plus important qu’auparavant. 7 L’avènement des lactoducs, à la fin des années 1960 en est un exemple. Cette technique extrêmement pratique et efficace passe par l’installation de plusieurs mètres de tuyaux qui doivent être nettoyés méthodiquement à la fin de chaque traite. Cette technique augmente considérablement la quantité d’eaux usées produites par une ferme laitière. En effet, en nous fiant sur les résultats de recherche du ministère de l’Environnement de même que ceux de l’United States Department of Agriculture (USDA) nous pouvons estimer que le volume moyen journalier d’eaux usées provenant de laiterie et de parloir de traite peut atteindre 60 litres d’eau par jour et ce pour chaque vache. L’augmentation de la production d’eaux usées a comme conséquence de diminuer la concentration des effluents mais non la charge totale. De plus, les fermes laitières ont eu tendance à se regrouper ces dernières années, ce qui augmente la quantité d’eaux usées produites et déversées en un point. Ces rejets sont trop souvent déversés directement dans les fossés près des bâtiments de ferme ou des voies publiques, ce qui les rend plus visibles. Ces eaux usées sont un problème pour beaucoup de producteurs laitiers au Québec. Remplie de nutriments, ces eaux sont nocives pour les nappes d’eau environnantes en plus d’être un milieu très propice à la prolifération de bactéries pathogènes. Les eaux utilisées pour le lavage des équipements servant à la traite des vaches doivent être considérées comme des eaux contaminées. À ce titre, la loi sur la qualité de l’environnement (L.R.Q., chap. Q-2) exige que ces eaux ne soient pas rejetées dans l’environnement de façon à ce qu’elles ne constituent pas un contaminant et qu’elles ne puissent porter préjudice à la qualité du sol, à la végétation, à la faune et aux biens. 8 Selon les modifications faites sur la réglementation régissant la loi sur la qualité de l’environnement, les exploitations laitières qui se sont construites après le 15 juin 2002 ou celles qui augmenteront la taille de leur cheptel devront se conformer aux normes en récupérant les eaux de laiterie de manière à ce qu’elles soient traitées ou entreposées et éliminées par épandage sur des terres en culture (Côté, 2002). Toute exploitation laitière qui fera l’objet d’une plainte reliée à l’écoulement de ses eaux usées sera dans l’obligation de se conformer à la réglementation en vigueur. De façon quasi générale, les eaux usées actuellement produites sont déversées vers les points d’eau ou directement dans ceux-ci. On voit cependant de plus en plus d’exploitants agricoles diriger ces eaux vers des rigoles profondes et vers des préfosses avec le fumier liquide avant que celui-ci soit évacué à l’extérieur du bâtiment. Un traitement efficace de ces eaux devrait être envisagé par tous, une norme de rejet de 10 mg par litre de Demande Biologique en Oxygène (DBO) devrait être obtenue à la sortie du traitement pour que ce dernier soit dit efficace. Du moins, il faudrait s’assurer d’avoir une dilution de l’effluent de 1 :50 et ce, même en période d’étiage. Afin de bien saisir les enjeux de ce problème, nous voyons dans ce document la provenance de ces eaux usées, leurs composantes et leurs variantes et nous exposerons quelques techniques de décontamination qui pourraient être la solution aux problèmes de plusieurs agriculteurs. 9 2.1. Sources et volume d’eaux usées de ferme laitière Qu’entend-on par eaux usées de ferme laitière ? Toutes les eaux utilisées qui deviennent, par ce fait, impropre à la consommation. C’est à dire, les eaux de lavage qui ont été utilisées dans l’étable et dans la laiterie, les eaux de rinçage des divers équipements et toutes les eaux que les employés utilisent à d’autres fins que ceux spécifiés précédemment. Avant de choisir une solution au problème des eaux de laiterie, il est important de bien caractériser la ferme et les habitudes des gens qui y travaillent. Dans ce cas, il est important de ne pas oublier de sources afin de bien quantifier le volume de ces eaux pour élaborer la meilleure des solutions possibles. D’une ferme à l’autre, il y a une grande variation dans le volume des eaux usées. Ce qui est tout à fait normal, puisque ce volume découle généralement de deux facteurs, les habitudes du producteur et le type d’équipements dont la ferme est munie. Par exemple, une ferme qui a une salle de traite produira généralement plus en volume que les étables à stabulation entravée. Le volume des eaux constitue un aspect important de notre problème. Il est important de sensibiliser les agriculteurs à l’utilisation responsable de l’eau, ceci ne veut dire en aucun cas, négliger la propreté de l’établissement, mais bien de réduire au maximum le gaspillage de l’eau. Afin de maximiser l’utilisation de l’eau à l’intérieur de l’étable, il est recommandé de capter l’eau provenant du premier rinçage des équipements de traite et de l’utiliser pour l’alimentation des veaux. 10 Figure 2.1 : Source d’eaux usées de ferme laitière (Vallière, 1986) 11 La composition des eaux de premier rinçage, sur base de pourcentage de matière solide, est riche en protéines (48,5%), en minéraux (14,0%) et en CH2O (34,5%) ; Elles contiennent aussi de la cellulose (4,5%) et des lipides (3,0%) ; cela indique qu’il est tout à fait souhaitable de détourner ces eaux afin de les inclure dans l’alimentation des veaux (Berry,1923 ; Boudier et Luquet,1981 ; Fisher et Lister,1974 ; Lodge et Elliot,1974 ; Muller,1979). De plus, le traitement des eaux usées de la ferme profitera de cette utilisation puisqu’elle permet d’abaisser plusieurs des éléments présents dans ces eaux, éléments qui sont, pour la plupart, problématiques pour l’environnement. Tableau 2.1 . Concentration des paramètres avant et après le captage des eaux du premier rinçage des équipements Paramètres Avant Après Moyenne écart Moyenne écart type type DBO5(mg/L) 1164,2 327,4 459,4 279,8 MES (mg/L) 613,7 73,7 147,6 70,4 Ptotal (mg/L) 31,1 10,6 25,6 12,7 Gras (mg/L) 164,7 185,0 33,5 20,2 6,5 0,6 7,1 0,7 PH Sources : Jamieson et al.2002. Avec l’équipement actuel, une exploitation laitière peut produire de 6 à plus de 28 litres d’eaux usées par tête de bétail (0,2 à 1 pi3) et ce, quotidiennement (Fortier, 2001). De façon générale, les exploitations possédant un système de lactoduc produisent en moyenne 15 litres d’eaux usées par vache (0,5 pi3) sur une base journalière (House, 1993). Dans une étude réalisée par Urgel Delisle et Ass. en 1991, une des fermes à l’étude produisait 8,5 L d’eaux usées/v/j alors que la deuxième produisait 25 L/v/j. L’écart entre le volume d’eau utilisé s’expliquait par l’âge du lactoduc, les plus récents lactoducs exigeant plus d’eau. 12 Il est important de tenir compte des habitudes des producteurs laitiers et de calculer avec précision la consommation d’eau de la ferme afin de choisir le système de traitement d’eaux usées qui convient le mieux. 2.2. Constitution des eaux usées de ferme laitière Les contaminants présents dans ces eaux proviennent des eaux de lavage, des produits et sous-produits de nettoyage. Il peut aussi provenir du lait impropre à la consommation parce qu’il provient, par exemple, des vaches qui sont sous médication. La composition de ces eaux varie selon l’alimentation du troupeau et la composition des produits nettoyants qu’on utilise, mais généralement on y retrouve des acides, des composés anioniques alcalins renfermant des polyphosphates, des composés azotés et des résidus de lait. En nous basant sur les données de Hayman (1987), on peut affirmer que sur une base annuelle, une vache en lactation peut produire plus de 1.5 kg de solides en suspension et près de 1 kg de phosphore total. Les études réalisées par Urgel Delisle et Ass. en 1991 et 1992 font ressortir que le taux moyen de production de PT (phosphore total) se chiffrait à 0,9 g/v/j. Le taux de potasse peut être très élevé, selon le type de savon utilisé : la KT (potasse totale) peut atteindre 5,5 g/v/j. Selon le ministère de l’Environnement du Québec et le Département de l’agriculture des Etats-Unis (USDA), il y a dans les eaux usées de fermes laitières une concentration très variable de matières en suspension qui peut atteindre 2000 mg/L et une moyenne de plus de 60 mg/ L d’azote kjeldhal. Pour ce qui est du phosphore total, la moyenne est près de 400 mg/L, ce qui est loin du 7-40 mg/L que rapporte Hawkins en 1984. On nous indique aussi que la DBO 5 est très variable, entre 8 mg/L et 2000 mg/L. 13 Selon Miller (1980), la DBO5 des eaux usées d’origine domestique a comme maximum 300 mg/L et les solides en suspension quant à eux varient entre 100 et 350 mg/L. Il est donc évident que les eaux usées de ferme laitière sont plus concentrées que les eaux usées d’origine domestique, mais quelques caractéristiques sont comparables : le pourcentage de DBO5 soluble est dans les deux cas de 20 à 25% de la DBO5 totale la fraction de la charge en DBO5 qui se sédimente a un maximum de 35% le rapport DCO : DBO5 (2,2 vs 2,8) est semblable mais toutefois plus élevé dans le cas des eaux usées de ferme laitière. Chaque jour un individu rejette dans l’environnement 1,8 g de phosphore tandis que la vache laitière en rejette 2 g. On remarque aussi qu’il y a une certaine variation dans les concentrations des éléments présents selon la saison et qu’en tout temps ces eaux peuvent être traitées de façon aérobique puisqu’elles contiennent un bas pourcentage de solides totaux (Cumby et Al. 1999). Les éléments et nutriments présents dans les eaux usées de ferme laitière sont en majeur partie sous forme soluble et disponibles pour adsorption au sol ou absorption par la plante. Par ailleurs, il est important de savoir que les eaux usées ont une charge beaucoup moins polluante que le fumier de vache qui requiert tout de même un traitement avant de pouvoir être rejeté dans l’environnement. Tous ces contaminants contiennent de l’azote, du phosphore, du potassium, du sodium et autres sels minéraux. Ces éléments peuvent entraîner une prolifération importante des algues dans les cours d’eau où ils sont rejetés et ils peuvent s’avérer parfois nocifs pour l’être humain s’ils sont assimilés en grande quantité. De plus, les résidus de lait sont un milieu très propice à l’implantation de bactéries qui, pour décomposer les algues et le lait, auront besoin d’oxygène. 14 Donc, si les eaux usées sont rejetées dans les cours d’eau, ces bactéries épuiseront l’oxygène du milieu, ce qui les rendra inaptes à la survie des poissons et autres organismes. Plusieurs études ont démontré qu’en substituant l’acide phosphorique par de l’acide de maïs, le taux de phosphore dans les eaux résiduelles peut diminuer de 42% (Urgel et al. 1994). Cette substitution ne solutionne pas le problème du phosphore mais permet parfois de prolonger la vie des systèmes de traitement ou du moins, d’amoindrir l’impact de cet élément sur le milieu. 2.3. Technique de décontamination Avant de choisir une technique particulière, il est important de noter quelques facteurs qui nous permettrons de choisir la plus appropriée pour chaque exploitation. Ces facteurs sont : l’équipement disponible à la ferme; le type d’aménagement dans l’étable (logettes, stalles…); la compatibilité de la technique avec l’entreprise; les conditions dans lesquels la technique a été testée et a prouvée son efficacité; le coût qu’engendre l’implantation de la technique. Dans le cas des fermes qui font la gestion liquide de leurs fumiers ou qui prévoit le faire prochainement, le problème du traitement des eaux de laiterie n’en est pas vraiment un. L’ajout d’eau, favorisant la dilution du fumier, rend le pompage et l’agitation beaucoup plus faciles. Il suffit de diriger les eaux usées de la laiterie vers le réservoir de lisier. Il faut tout de même s’assurer que la structure d’entreposage du fumier et des eaux de ruissellement du fumier puisse contenir le surplus de liquide provenant de la laiterie pendant une période d’au moins 200 jours (House, 1993). 15 Le problème prend toute son ampleur pour les fermes qui font la gestion solide ou semi-solide de leur fumier. Ces fermes peuvent traiter les eaux usées par différentes méthodes en plus d’utiliser quelques trucs simples, peu coûteux et efficaces afin de diminuer la charge polluante des eaux usées de fermes laitières. On recommande fortement d’intercepter les eaux du premier rinçage des équipements de traite pour les donner aux veaux; ceci permet de réduire de façon considérable les matières en suspension présentes dans les eaux à traiter (Perle et al. 1995). Les eaux de premier rinçage contiennent plus de 90% des solides en suspension contenus dans les eaux usées de fermes laitières (Hayman 1987). 2.3.1. Ajout des eaux de lavage au fumier solide Cette alternative peut être envisagée par les petites exploitations qui n’ont qu’un volume réduit d’eaux usées. Cette technique consiste à incorporer de la litière eaux de laiterie. La capacité d’absorption d’une balle de paille de 30 lb (14kg) est estimée à 40 litres (House, 1993). Il suffit d’augmenter la quantité de litière utilisée et d’acheminer le tout vers une structure d’entreposage couverte et à l’abri des précipitations. Il est primordial de limiter au minimum l’utilisation de l’eau lors de l’implantation de cette méthode. L’ajout des eaux usées de laiterie permet, entre autre, une décomposition plus rapide du fumier grâce aux lactobacilles qui sont souvent présentes dans le petit lait. De plus, le contenu en calcium de ces eaux favorise les populations de vers de terre et améliore le complexe argilo humique. On ne doit tout de même pas considérer l’ajout des eaux de laiterie sur la plate-forme à fumier solide comme une solution acceptable pour traiter les eaux de laiterie. 16 2.3.2. Acheminement vers les égouts municipaux L’acheminement des eaux de laiterie vers l’égout municipal est une autre solution qui s’offre aux producteurs qui n’ont qu’un faible volume d’eaux usées et qui sont établis dans une région offrant les infrastructures adéquates. Dans ce cas il est important de s’assurer, avec les spécialistes en charge du traitement des eaux usées municipales, que l’ajout de ces eaux ne perturbera pas le système et que le projet est réalisable à des coûts raisonnables. L’acheminement des eaux vers le plan de traitement peut entraîner des coûts importants en fait de main d’œuvre et d’équipement. Par contre, ce système est exempt de problème pour le producteur une fois l’installation terminée. 2.3.3. Purot Selon plusieurs experts, la solution idéale serait l’érection d’une structure dédiée uniquement à l’entreposage des eaux usées de ferme laitière. L’entreposage des eaux de laiterie dans un purot est une solution simple, dont l’efficacité a été à maintes fois testée. Cette technique est tout de même peu populaire puisqu’elle constitue une dépense importante. La construction d’un purot, uniquement dans le but de traiter les eaux de laiterie, entraîne des coûts de construction et d’équipements trop élevés pour la plupart des producteurs laitiers. Le coût total varie, de 24$ à 100$ par vache annuellement et l’espérance de vie d’un purot est d’environ 35 ans. Cette solution demande une planification rigoureuse pour le choix de l’emplacement de la structure afin d’éviter tout désagrément. Afin de disposer adéquatement des eaux entreposées il faut prévoir soit l’épandage sur des terres en culture conformément aux lois et règlements en vigueur ou prévoir un traitement adéquat. 17 Figure 2.2. Trois types d’aménagement de ferme avec Purot (Vallière, 1986) 18 2.3.4. Unité de digestion Global industries inc. fait la distribution de petits digesteurs qui peuvent répondre aux besoins, en traitement d’eaux de laiterie, d’une ferme de 120 vaches. Par contre, l’opération de ces systèmes est souvent complexe et demande une expertise que peu de producteurs semblent vouloir ou ont le temps d’acquérir. Chacune de ces unités traite 3 000 litres sur une base quotidienne et il suffit de les installer en série selon les besoins. Le coût d’une unité est de plus de 50 000 $ et occasionne des frais annuels d’opération de 40 $ par vache. 2.3.5. Osmose inverse Cette technique a fait ses preuves en ce qui concerne les eaux usées aux États-Unis. Le groupe Purin-pur vend un système qui utilise le traitement à osmose inverse pour traiter le lisier de porc. Aucune ferme laitière québécoise n’est connue pour s’être dotée de ce système qui pourrait être efficace. Cette solution est conçue au État-Unis pour les exploitations de plus de 500 vaches laitières. Il serait intéressant de faire quelques essais puisque ce système coûte à l’achat 4 000$ avec des frais d’opération annuelle par vache de 2,50 $ à 5,00$. 2.3.6. Réacteur chimique ou floculateur Ce système est commercialisé au Québec par Premier Tech. Il consiste à intercepter toutes les eaux usées de laiterie afin de les pomper dans un réservoir. Le fonctionnement du système est simple : on ajoute du sulfate d’aluminium, du chlorure ferrique ou du sulfure ferreux puis on agite afin de favoriser la formation de flocs. Les différents composés chimiques réagissent avec le phosphore dissous pour former ces flocs. 19 Après un repos de 2 heures, les eaux sont évacuées. Les flocs, dans leur descente, entraîneront d’autres solides, tel que les gras et les protéines qui se sédimenteront au fonds du réservoir (Anonyme, 1999). Ces solides sont évacués en boues semi-liquides et peuvent être entreposés dans la fosse à fumier solide. Les eaux traitées peuvent être évacuées gravitairement vers un dispositif de rejet qui termine le procédé de traitement. Ce dispositif consiste en une tranchée filtrante d’une longueur de 60 pieds aménagée dans le sol. Cette technique permet l’élimination du Phosphore à 98 %, des solides totaux à 90 % et diminue la demande biologique en oxygène (DBO) de 80 % (Côté, 2002) dans un sol adéquat en saison estivale. Figure 2.3. Floculateur de Premier Tech Environnement Cette technique augmente, avec la production des boues, le volume de nos rejets solides. Il est important de prendre ceci en considération. L’installation complète de ce système est réalisée pour la somme de 15 000 $ et le système sans champ d’épuration coûte 5 000 $. ou abris Des frais d’opération de 5 $ par vache sont requis annuellement. Puisque les coûts sont élevés et que la floculation ne fait qu’une épuration partielle des eaux usées les traitements biologiques sont souvent préférés (Karpati et al., 1995; Ruston, 1993) 20 2.3.7. Marais filtrant Les marais filtrants ont été étudiés dans plusieurs pays et ont démontré une efficacité certaine pour épurer les eaux usées de fermes laitières surtout lorsqu’on les utilise pour la phase de polissage des eaux à la suite d’un prétraitement. En Nouvelle Zélande, le traitement des eaux usées de fermes laitières à l’aide de marais filtrant a permis une réduction d’au moins 70 % de la DBO et de 40 à 90 % dans le cas des solides en suspension, quant au phosphore et à l’azote les taux d’enlèvement peuvent aller jusqu’à 80 %. Il est à remarquer que ces taux d’enlèvement sont directement reliés aux temps de rétention des eaux dans les marais. Plusieurs études concernant les marais filtrants recommande d’utiliser ce traitement combiné avec un autre qui permet de diminuer les matières organiques solides et en suspension afin d’éviter de colmater trop rapidement le marais et ainsi diminuer grandement ses capacités épuratoires. 2.3.8. Fosse Septique La fosse septique en tant que tel ne permet qu’une réduction d’environ 15% des contaminants présents dans les eaux usées de fermes laitières, elle ne peut donc être considérée comme un traitement complet et final mais elle peut être considérée comme un réservoir et faire un prétraitement avant la phase de polissage des eaux. Elle agit alors comme la phase acidogène du traitement anaérobie et c’est dans la fosse que se produit l’hydrolyse de la matière. 21 Figure 2.4. Plan d’une fosse septique La fosse doit avoir un temps de rétention d’une dizaine de jours. Le choix des produits est important pour la longévité du système de traitement. L’utilisation d’un produit bactéricide de courte vie, comme le chlore, est préférable. Il permet aux produits de faire le travail de désinfection dans l’étable tout en ne causant aucun problème à la flore bactérienne à l’intérieur du système. La vidange de la fosse septique doit être faite à tous les 4-5 ans (Urgel Delisle et Ass.). 2.3.9. Réservoir de décantation de type trappe à gras L’ajout d’une trappe à gras ou d’un bassin de décantation en amont d’une fosse septique est fortement recommandé. On y retrouve des sédiments et des graisses mais les matières flottantes retrouvées dans les études de Urgel Delisle et Ass. ne contenaient que très peu de graisse (17%). Par contre, ils ont remarqué une DBO et une DCO (demande chimique en oxygène) très élevées qui peuvent provenir des solides de lait qui se sédimentent dans la trappe. 22 Le traitement qu’effectue la trappe est en fait la phase acide de traitement puisque dans ces réservoirs (trappe à gras et fosse septique) la digestion et l’activité microbienne changent les solides, principalement les solides de lait, en acides volatils; c’est pour cette raison que le pH de l’eau diminue lors de cette phase. Antérieurement, Urgel Delisle et Ass. ont démontré que l’efficacité de la trappe diminuait après quelques mois. Les graisses et autres solides semblent se remettre en solution et en suspension après quelques temps. Il est donc nécessaire d’en faire la vidange de façon régulière et il est préférable de prévoir un accès facile à cet endroit. 2.3.10. Tranchée d’infiltration La tranchée d’infiltration est un procédé de traitement en soit qui peut être couplé à un élément épurateur. Cette tranchée remplie de pierres concassées d’une grosseur de 1 à 2 mm agit comme lit bactérien. Elle permet une épuration des eaux usées puisque les pierres servent de support pour les bactéries hétérotrophes aérobies qui éliminent les composés organiques gras et les matières azotées. Par contre, il est essentiel que cette tranchée soit maintenue en condition aérobie, il est donc recommandé de jumeler ce procédé d’épuration avec un autre système qui servira de tampon en cas de condition anaérobie dans la tranchée. 2.3.11. Biofiltre aérobie sur lit organique Ce système qui était encore à l’étude en 2001 sur une ferme laitière du Bas St-Laurent, donne des résultats très satisfaisants du côté environnemental et semble combler les attentes du propriétaire. 23 Le type de traitement par biofiltre est associé au compostage du fumier entraine une réduction de 88 à 99% des paramètres suivants : DBO, matière en suspension, azote, phosphore. La capacité de ce système est de l’ordre de 3 kg de DBO5 par m2 de biofiltre. Donc, un troupeau de 40 vaches ne nécessite qu’un seul m2 de biofiltre. Il ne faut tout de même pas oublier que le biofiltre doit être remplacé après une période de 5 ans d’utilisation. 2.3.12. Filtre végétal Plusieurs recherches ont prouvé l’efficacité du filtre végétal pour le traitement des eaux de laiterie. Par contre, la majorité de ces études sont réalisées dans des climats plus cléments que celui du Québec, en Illinois (Yang et al., 1980) et au Vermont (Schwer et Clausen, 1989). Lors de ces expériences, il a été démontré que l’efficacité de ce système diminuait en saison froide, Au Québec, cet aspect s’avère problématique. Durant nos hivers rigoureux, la population de microorganismes est ralentie considérablement et le traitement des eaux n’est pas totalement effectué. Il faut prévoir un autre système ou du moins, un endroit où emmagasiner les eaux durant cette période. L’ajout de nutriment ou de micro-organismes spécifiques peut-être une solution qui permet au système d’atteindre une efficacité supérieure. Par contre, cela demande une expertise spécifique et entraîne des coûts supplémentaires. Il serait tout de même intéressant de voir jusqu’à quel point le système pourrait en bénéficier. Le tableau 3 démontre très bien la longueur des tranchées requises selon le type d’exploitation 24 Tableau 2.2. Longueurs des tranchées calculées à partir du drainage du sol Drainage du Temps Longueurs des tranchées sol d’infiltration (m/vache) Bon Moins de 10 min. 0,5 Moyen 10 à 40 min. 1,0 Faible 40 à 60 min. 1,6 Imperméable Plus de 60 min. Non-recommandé Le fait que ces eaux usées contiennent des détergents ainsi que des désinfectants ne semble pas avoir d’influence négative sur l’efficacité du système. Les recherches de Schropp et Vogt, en 1966, ont démontré qu’à une concentration de 1,2 kg de détergents et désinfectants par tonne de liquide 62 produits testés n’avaient aucune influence sur l’efficacité du système. 2.3.13. Le sol comme élément épurateur de surface ou souterrain L’élément épurateur est en général le traitement qui accomplit la majeure partie de l’épuration. De concept relativement simple, l’élément épurateur comprend des procédés physiques, chimiques et biologiques complexes qui se font sans aucune intervention et sont en grande partie incontrôlables. La performance dépend de plusieurs facteurs : le type de sol et ses propriétés, les conditions du site, les types de prétraitements, les caractéristiques des eaux à traiter, etc. Il est très important de faire une évaluation complète du type d’effluent à traiter et une conception rigoureuse du système d’épuration. (Urgel Delisle et Ass. 1992) Le sol est sans contredit le plus simple élément épurateur qui fonctionne à l’aide de la rétention purement mécanique de certains éléments grâce à l’agencement de ses particules élémentaires. Deux grands principes sont à retenir lorsque nous parlons d’épuration par le sol. 25 Un sol trop peu perméable sera rapidement engorgé d’eau, par conséquent la filtration sera nulle puisque l’eau ruissellera à sa surface. Un sol trop perméable qui a une trop grande porosité aura une filtration inefficace puisque l’eau s’infiltrera trop rapidement et le temps de contact entre les éléments présents dans l’effluent et la matrice réactive du sol sera trop bref pour assurer une épuration efficace. Des sols avec une proportion équilibrée d’argile, de limon et de sable sont les meilleurs sols épurateur, ils ne sont ni trop perméables, ni trop peu perméables. Cependant, un sol limoneux peut très bien épurer efficacement un effluent à faible volume qui a une très forte charge polluante et un sol sableux peut faire un excellent traitement d’effluent à fort volume ayant une très faible charge polluante. L’oxygène est souvent l’élément qui limite la capacité épuratrice du sol. Pour une épuration des matières organiques des plus efficaces, Il est important que le sol soit un milieu aérobie. Dans un milieu où l’oxygène est présent et non limité, Il est possible de noter une épuration de près de 100 %. Si dans ce même milieu l’oxygène est limitée et que le milieu devient anaérobie, sa capacité d’épuration peut diminuer jusqu’à 25 %. (Germon, 1985) Lorsque le sol est couvert de végétaux, les éléments assimilables par ceux-ci sont recyclés en fonction des besoins de ces derniers. Les phosphates sont peu mobiles et s’accumulent sur plusieurs années, le potassium peut être stocké et se mobilise sur plusieurs cycles culturaux. Par contre, les nitrates ne peuvent être stockés durablement donc il est important de prendre en compte la biodisponibilité de l’azote. (Jamieson and al., 2002) 26 A. Élément épurateur de surface ou filtre cultural L’infiltration lente des liquides contaminés permet une épuration des eaux par filtration, en interceptant les solides et par prélèvement des éléments nutritifs par la végétation. (USEPA, 1981) De plus, le contact des micro-organismes avec les rayons ultraviolets (UV) provenant du soleil permet d’éliminer tout risque de survie des pathogènes grâce à l’action biocide de ces rayons. Règle générale, la dimension recommandée pour l’élément épurateur de surface est de 5 m2 par vache, donc dans le cas d’une ferme de 50 vaches, une surface de 250 m2 est nécessaire. Il est toutefois essentiel de caractériser les effluents avant de déterminer précisément la surface nécessaire puisqu’il y a des valeurs limitatives à respecter. Tableau 2.3. Restrictions d’utilisation du sol pour le traitement des déchets agricoles (Vallière, 1986) Paramètre Valeurs limitatives (Kg/ha) Solides en Suspension (a) (a) 672 DBO5 (a-b) 4482 Phosphore (c) 108-336 Azote (c) 112-560 Par période d’épandage, en supposant que chaque période d’application est suivie d’une période de repos d’au moins 3 à 5 jours. (b) Demande biochimique en oxygène. (c) Par année. Afin d’assurer un fonctionnement optimal du filtre végétal il faut respecter quelques règles : il est important d’assurer une période de repos entre les arrosages, de faire les arrosages par temps sec et lorsque la végétation est en période de croissance. 27 Ceci assure une bonne aération du sol et l’activité des microorganismes du sol sera optimale (Urgel Delisle et Ass. 1992). Il est aussi recommandé de réduire le contenu en solide des eaux usées afin d’éviter tout risque de colmatage du sol qui réduirait l’efficacité du système (Jamieson and al. 2002). La surface doit avoir entre 0,5 et 5 % de pente dans le sens longitudinal et une pente nulle dans le sens transversal. Le couvert végétal de la surface d’épuration doit être dense et résister aux conditions humides du sol, il doit faire l’objet d’un entretien régulier et être récolté sur sol sec, mécaniquement et non par pâturage des animaux afin d’éviter au maximum la compaction du sol. Selon une étude réalisée par Urgel Delisle et Ass. en 1992, la qualité du foin récolté sur des terres en culture utilisant l’épuration de surface ne semble pas être affectée par les arrosages. En général, la qualité est légèrement meilleure pour la parcelle irriguée en ce qui concerne les protéines, la concentration des nitrates est le double pour le foin de la parcelle irrigué mais toujours sous les limites acceptables de 4 400 ppm. Le traitement n’empêche donc pas son utilisation pour l’alimentation animale. (Staubus, 1978) Bien que ce système semble efficace et acceptable pour traiter les eaux usées de ferme laitière, L’opération demande une certaine surveillance pour éviter tout blocage de la prise d’eau, il monopolise un tracteur durant les arrosages et l’équipement demande à être déplacé souvent. Le système offre par contre un gros avantage aux agriculteurs qui faisaient appel au service d’épandage à forfait : une économie substantielle. B. Élément épurateur souterrain ou champ d’épuration Comme traitement des eaux usées de ferme laitière, le système épurateur souterrain est une solution simple, peu coûteuse et peu contraignante puisqu’elle demande peu d’entretien et de surveillance. 28 Ce système fonctionne principalement par épuration microbienne. On y retrouve la dégradation des acides gras volatiles, en composés stables. Avec le temps, l’élément épurateur développe un film bactérien à consistance gélatineuse qui retient les bactéries et les solides en suspension présents dans l’effluent. Ce matelas colmatant permet de maintenir plus longtemps les eaux usées en contact avec le milieu bactérien augmentant l’efficacité du traitement. Par contre lorsque les conditions aérobies sont inexistantes dans le système, ce matelas devient trop imperméable et peut, à long terme, colmater le système. Il est donc souhaitable de laisser sécher le système, du moins une partie de celui-ci, en empêchant la circulation de l’eau dans ce dernier afin de permettre l’oxydation du matériel accumulé et de restaurer les conditions aérobies du sol. Pour ce faire, il est possible d’utiliser une boîte de répartition en amont du système. Cette boîte reliée au système souterrain permet de répartir l’eau de façon à alterner les applications entre les tranchées du champ d’épuration. (Loudon et al. ,1977) Il est aussi possible d’accorder une période de repos au champ d’épuration en acheminant les eaux usées vers un élément épurateur de surface durant la saison de végétation. (Otis, 1984). Il est important de prendre quelques précautions pour échapper aux conditions anaérobies qui peuvent s’installer dans le système. Une attention particulière doit être faite afin de réduire au maximum la quantité de lait qui pénètre dans le système. Clôturer le périmètre occupé par le système, permet d’empêcher toute machinerie et bétail de compacter le sol, diminuant ainsi les conditions aérobies du sol. Aménager des tranchées ou des puits d’aération peut favoriser l’activité microbienne et contribuer à prévenir le colmatage complet du système. Il est aussi important de savoir préalablement où se situe la nappe phréatique et faire en sorte qu’elle ne nuise pas au fonctionnement du champ et ce, en tout temps de l’année. 29 Elle doit être sous les limites inférieures de notre champ d’épuration afin de conserver des conditions aérobies et remplir ses fonctions. Au Québec, à cause des fortes pluies, la nappe phréatique a tendance à remonter et elle inonde parfois le champ d’épuration pendant une période plus ou moins longue. Il est alors possible de modifier le système en y aménageant un lit d’absorption surélevé ou un remblai. Par contre, une telle pratique semble difficile à réaliser et comporte certains risques. (Urgel Delisle et Ass. 1992) Afin de prévenir au maximum le colmatage complet du système souterrain, il est possible d’acheminer préalablement les eaux usées vers un réservoir qui aura un temps de rétention d’au moins une journée, afin d’éliminer une grande partie des matières solides (Vallière, 1986). Les différentes substances qui sont dans les eaux usées de ferme laitière sont des éléments plus ou moins dégradables et décantables. Les boues et les graisses s’accumulent dans le réservoir, plutôt que de colmater le système souterrain. Une vidange mensuelle du réservoir permet de récupérer ces substances solides pour les entreposer avec les fumiers solides. Afin d’assurer le bon fonctionnement et l’efficacité du système de traitement pour plusieurs années, il est recommandé d’installer en amont du champ d’épuration un réservoir ayant une capacité d’au moins 75 litres par vache; donc, pour une ferme laitière de 50 vaches, un réservoir de 3750 litres. Il est aussi possible d’installer deux réservoirs placés en série et totalisant le volume pour améliorer grandement l’efficacité du système. En effet, des réservoirs mis en série empêchent les courts-circuits et la turbulence par rapport à un réservoir unique (Laak, 1980). Ces réservoirs peuvent prendre la forme d’une trappe à gras et d’une fosse septique. L’élément épurateur souterrain ou champ d’épuration ne peut être installé n’importe où. 30 L’emplacement du système doit être exempt de tout affleurement rocheux à moins de 2 m de la surface du sol, le système doit toujours être placé plus bas que le niveau supérieur des puits avoisinants, il doit être à plus de 30 m de toute source d’eau potable afin d’éviter tout risque de contamination souterraine. De plus, on suggère une longueur de tranchées variant entre 0,5 et 1,6 m par vache selon la capacité de drainage du sol. (Agriculture Canada, 1980) Le système de fosse septique et champ d’épuration permet d’obtenir de hauts rendements et une bonne performance. Jumelés à un réservoir de décantation, les indices de DBO5, DCO, les huiles et graisse, les matières en suspension (MES) ainsi que le phosphore diminuent de 70 à 90 %. Dans les cas étudié par Urgel Delisle à la sortie du champ d’épuration la majorité des matières sont épurées de 85 à 99 %. Les acides gras volatils formés précédemment dans la fosse sont en concentration presque nulle à la sortie du champ. Il est donc inconcevable de ne pas coupler la fosse septique avec le champ d’épuration. La longévité de ces système est satisfaisante et les coûts sont très abordables même lorsque comparés à l’entreposage en purot. Pour un troupeau de 30 à 36 vaches, l’installation d’un système conventionnel (fosse septique et un champ d’épuration avec concassé sur filtre à sable classique) coûte entre 4 500$ et 5 000$ (Urgel Delisle, 1991). 2.3.14. Les systèmes de traitement conventionnel de type aérobie Des systèmes comme les étangs aérés, les lits bactériens, les disques biologiques et les systèmes de boues activées sont des systèmes de traitement qui ont été testés sous plusieurs conditions et ils se sont avérés efficaces pour traiter plusieurs types d’effluents. Bien que très répandus, les coûts énergétiques de ces systèmes sont souvent trop élevés pour les exploitations agricoles du Québec. 31 De plus, vu la charge élevée de nutriments dans l’effluent à traiter, les risques de remplissage par les boues font en sorte que ces systèmes ne peuvent être considérés pour traiter les eaux usées de ferme laitière. Donc, bien qu’ils excellent dans bien des cas, ces systèmes ne sont pas adaptés aux besoins de la ferme laitière québécoise typique. 2.3.15. Les traitements anaérobies Les traitements anaérobies sont souvent considérés puisqu’ils ne demandent aucune oxygénation, ne produisent que très peu de boues comparés aux systèmes aérobies, et ne demandent que très peu d’espace. Par contre, il est rare qu’ils soient retenus puisqu’ils demandent une certaine expertise, ils peuvent s’avérer complexes, ils sont souvent coûteux et pour atteindre leurs efficacité maximale il leur faut un indice de demande chimique en oxygène (DCO) de 3 à 5 kg DCO / m3 dans l’effluent. (Vidal et al. 2000) Il y a donc quelques solutions qui s’offrent aux producteurs laitiers. Cependant, il faut être prudent en ce qui concerne le choix du système de traitement. En effet, certaines options conviennent aux toutes petites exploitations : ajouter les eaux usées au fumier solide, les diriger vers les égouts municipaux. D’autres solutions ne sont pratiquement pas envisageables pour les producteurs du Québec : l’unité de digestion en est un bon exemple. Ce type de traitement est beaucoup trop dispendieux pour le producteur à l’achat et à l’entretien en plus d’être très complexe à gérer. Il reste donc quelques autres solutions pour les producteurs qui possèdent un volume plus important d’eaux usées. Ces solutions semblent, à première vue, pratiques, efficaces et viables en territoire québécois. 32 Il est certain que des conditions spécifiques s’appliquent à tous les systèmes de traitement. Malgré cela, chaque ferme doit être en mesure de choisir le système qui lui convient le mieux. Pour aider les producteurs à se familiariser avec les différents systèmes de traitement, il est intéressant de promouvoir ceux déjà en place sur les fermes du Québec. Les autorités régionales doivent appuyer les projets de recherche et les démonstrations de nouveaux systèmes de traitement. Au Québec, Il se produit annuellement 28,5 millions d’hectolitres de lait (La Presse, 2003). Il est facile d’imaginer le volume d’eaux usées qui est associé à cette production et de voir l’importance d’agir et de protéger nos ressources. 33 Texte de liaison Au Québec, les lois et les règlements environnementaux obligent les producteurs laitiers à gérer de façon responsable leurs eaux usées de laiterie, afin d’éviter les rejets contaminants dans les cours d’eau. La modification du système septique des petites et moyennes entreprises laitières permettra à plusieurs de répondre aux exigences de la législation québécoise tout en réduisant de façon importante les sommes qu’elles devront normalement investir dans le traitement des eaux usées ou dans leur épandage. Deux fermes laitières ont gracieusement accepté de participer à ce projet en nous permettant d’apporter les modifications pertinentes à leur système septique afin d’évaluer le potentiel de ces nouvelles installations. Le premier article décrit le concept scientifique qui justifie le design du système septique modifié installé sur chacune des deux fermes, et les démarches entreprises pour faire le suivi de performance du système, ainsi que le résultat de ces démarches. Le deuxième article concerne le suivi des propriétés chimiques des sols du champ d’épuration modifié associé au système septique. Ce suivi vise à évaluer la pérennité du système septique modifié ainsi que le niveau d’accumulation de minéraux dans le sol. Le prochain chapitre est tiré d'un article scientifique en attente de publication dans le Journal scientifique Canadian Bioresource Engineering par l'auteur de la thèse et par les co-auteurs suivants : le professeur Dr. Suzelle Barrington, superviseur de thèse, Département de génie des bioressources et le Dr. Joann K. Whalen, Département des sciences de la nature, toutes deux de l’Université McGill, elles ont bien voulu aviser l’auteur pendant le déroulement du projet et aider à l’édition du texte de la publication. Le Dr. Jose Martinez, Directeur de la recherche, CEMAGREF, France a bien voulu donner son avis technique sur le projet. 34 L’auteur du présent article a réalisé le projet en participant aux travaux d’installation, en recueillant les échantillons, en effectuant les analyses, et en rédigeant l’article scientifique. Le format de l’article a été modifié pour être conforme aux exigences de publication de cette thèse. 35 3. A modified septic system for the treatment of dairy farm milk house wastewaters In 2001, the Quebec Ministry of Environment modified its livestock waste management regulations and required all dairy farms to either treat or land spread their milk house wastewaters. With BOD 5 and TP (total phosphorous) levels of 300 to 10 000 and 6 to 183 mg/L, respectively, milk house wastewaters can cause environmental problems and odour nuisances when discharged into a water course without treatment (Table 3.1.). This modification meant that most Québec dairy farms with a solid manure system had to invest in a milk house wastewater treatment system instead of land spreading. Most of these farms had insufficient storage capacity in their manure platform or a herd small enough to be allowed to stock pile solid manure directly on the ground. Nevertheless, those farms with the proper storage capacity found that milk house wastewaters represented a large and costly volume to land spread, considering their limited nutrient value. The dairy farms with a liquid manure system were not affected by the modified regulations as milk house wastewaters were already used to make slurries. Several treatment technologies were available for small dairy farms with less than 60 cows and the equivalent number of replacement heads. Artificial wetlands were introduced in the Canadian Maritime Provinces and the New England States (Smith et al. 2006; Newman et al. 2000). A wastewater flocculation system was developed by the Ontario Ministry of Agriculture, Food and Rural Affairs and later on marketed by Premier Tech (Rivière du Loup, Québec). 36 In the U.S.A. and Europe, reverse osmosis, aerobic reactors and anaerobic digesters were also tested as treatment processes (Schaafsman et al. 2000; Reimann 1997; Craggs et al. 2003; Luostarinen and Rintala 2005; Mason and Mulcahy 2003; Li and Zang 2004). Besides being expensive or requiring a large herd (over 100 cows) to justify the investment and operating costs, most of these systems lead to the limited use of the wastewaters and their nutrients. The aim of the present project was therefore to modify an existing economical and low maintenance technology so that it can effectively treat milk house wastewaters in a sustainable fashion by fully utilizing their nutrients and using their water for irrigation. Many small dairy farms in Quebec still treat their milk house wastewater using a conventional septic tank system discharged into a ditch because of a clogged seepage field. Clogging of the seepage field generally resulted from the accumulation of milk fat and soil saturation around the sewer pipes (Urgel Delisle et Ass. 1994). The modified system therefore included a sediment and milk fat trap installed before the septic tank, and an enlarged seepage field built after the septic tank (Morin et al. 2004). The trap was designed to facilitate the removal of milk fat and sediments susceptible of accumulating and overloading the septic tank while the enlarged seepage field was designed to reduce risks of soil saturation and loss of permeability. The sediment and milk fat trap was sized to retain the wastewater produced during one milking, thus allowing for the cooling and hardening of the milk fat and the settling of sediments. The seepage field was designed to cover enough cropped land to provide a wastewater nutrient load equivalent to that of the crop uptake. Finally, the enlarged seepage field was drained by a subsurface system installed between and slightly deeper than the runs of sewer pipe, to control the ground water table and force the soil to filter the wastewaters. 37 The modified system was designed to utilize the milk house wastewaters while treating them in a sustainable fashion. Using the wastewaters on a cropped field allows valorization of the nutrients contained in these wastewaters as well as using the water for irrigation. In the winter, the soil was presumably adsorbing the wastewater nutrients for crop uptake during the following growing season. Crop uptake assured the sustainability of the system and the removal of the nutrients accumulated during the year. A conventional septic tank – seepage field system is not sustainable as the receiving soil forever accumulates non volatile nutrients such as phosphorous (P). The objective of the project was therefore to build a modified system on two small Québec dairy farms and to monitor these systems for solids accumulation and sewer pipe clogging. The second objective was to measure the generated nutrient load and wastewater volume. The third and final objective was to monitor the modified seepage system for drainage water contamination. 3.1. Methodology 3.1.1. The experimental farms and their septic installation Two small dairy farms in the South West region of Montréal were selected for this project, because they already had a septic tank installation. The new seepage field was built to bypass the existing clogged seepage field. The size and general operations of Farms MH-1 and MH-2 are described in Table 3.2. On both farms, the modified seepage field was built in a pasture, next to the dairy cow barn. On Farm MH-1, the seepage field site had a relatively flat topography sloping away from the barn at a rate of 0.5%; the soil profile consisted of 1.5m of silt overlaying a marine clay. On Farm MH-2, the seepage field site offered a topography sloping away from the barn at a rate of 1%; the soil profile varied in texture from a gravely silty clay at the top to a silty loam at the bottom of the slope. 38 In early July 2003 and on each farm, a sediment and milk fat trap (Figure 3.1) was installed before the existing septic tank. Each trap consisted of a reinforced concrete manhole with an inside diameter of 0.61m and a useful depth (wastewater storage depth) of 1.5m for a water holding capacity of 440L. This holding capacity slightly exceeded the volume of wastewater produced during one milking, calculated as 7.5L/cow/milking or 15L/cow/d. The trap’s T-shaped outlet pipe was designed to prevent the milk fat from flowing into the septic tank. Each trap was equipped with a concrete cover which could easily be pushed aside to remove the accumulated milk fat and sediments using a sewer spoon. Also in early July 2003, each modified seepage field was built of 3 runs of sewer pipe installed at a spacing of 15m (Figure 3.2); each sewer pipe run measured 100m in length, and was installed at 0% slope and 550 to 700mm depth. The ABS sewer pipes had an inside diameter of 75mm and were perforated with 12mm holes spaced at every 305mm. Because of the silty texture of the soils on both farms, a geotextile was manually installed around the sewer pipes. To maintain 0% slope despite the natural ground topography, the pipes were installed parallel to the contour lines, as much as possible, and a 2.4m section of sewer pipe was installed at a sharp slope, at one or two places along the full 100m length, between sections with 0% grade. All sewer pipes were installed directly on the soil, without using a bed of crush stone, to reduce construction costs. On both farms, the seepage field covered a surface of 0.45ha. Using a slope equivalent to that of the natural topography, a subsurface drainage pipe (perforated corrugated polyethylene tubing with an inside diameter of 100mm) was installed between and 150mm deeper than the sewer pipes. 39 Draining into a nearby ditch, this subsurface system controlled the water table height and forced the wastewater to seep into the soil. The water collected from this drainage system was sampled and analyzed for contaminant emissions from the modified seepage field. 3.1.2. Monitoring the modified system To measure the volume of milk house wastewater produced and its nutrient load, two operations were conducted. First of all, a water meter was installed on the water line feeding the milk house and the volume of water used was recorded and averaged per cow on a monthly basis. Samples of wastewater were also collected from the trap on a monthly basis, except during the cold winter months. Because sediments tended to accumulate at bottom of the trap, while milk fat solidified at the top, these were sampled and analyzed separately. The yearly nutrient load supplied by the milk house wastewater was computed by adding up the multiples of the monthly volume produced by the monthly analytical result. This load excluded the contribution of milk fat and sediments, because their rate of accumulation varied during the two years of monitoring. Milk fat accumulation rate was measured by observing its thickness inside the trap. Sediment accumulation was measured by first sampling the wastewaters inside the trap, then thoroughly mixing with the sewer spoon and taking another wastewater sample. To verify the level of water contamination produced by the modified seepage system, the water flowing out of its drainage system was sampled and analyzed along with that of a control drainage system. On Farm MH-1, the control drainage system was a single subsurface drain installed further down the pasture field; because of its limited length, it produced less drainage water than the drainage system of the modified seepage field. 40 On Farm MH-2, the control drainage system was that already in operation in a cropped field adjacent to the pasture where the modified seepage system was installed. Both modified seepage fields were exposed to outside sources of contamination. On Farm MH-1, the solid manure was piled directly on the ground and its contaminated runoff seeped into the upper corner of the area occupied by the modified seepage system. On Farm MH-2, the control field received no manure while a pasture covered the modified seepage field and received manure continuously during 6 months of the year. 3.1.3. Monitoring the seepage fields for clogging In September 2005, after two years of operation, five randomly selected sections of sewer pipe were dug out and opened to check for any accumulation of sediments and milk fat. The soil around the sewer pipes was checked for any signs of gleying, a microbiological process occurring as a result of soil saturation and exposure to organic matter (Russell 1961). This phenomenon commonly results in the reduction of iron, which then becomes soluble and leads to the loss of soil structure and permeability, and the development of the soil’s bleu grey colour. The septic tanks were cleaned in July 2003, just before using the newly installed trap and modified seepage field, and in August 2004, to check for any milk fat accumulation. 3.1.4. Analytical procedures All wastewater analyses were conducted using standard methods (APHA, 1998). Total solids were determined gravimetrically after drying for 24h at 103°C. After digesting samples at 500°C using 18M sulphuric acid and 50% hydrogen peroxide, their TKN was determined using an ammonia sensitive probe connected to an Orion pH meter, and their TP and TK were determined colorimetrically. 41 Ammonium and nitrites/nitrates were determined on undigested samples, using specific ion sensitive probes connected to an Orion pH meter. COD was determined colorimetrically after oxidization with potassium chromate at 140°C. The pH of all samples was determined using a pH probe connected to an Orion meter. The standard deviation of all collected data was computed using Excel (Microsoft Office 2003). Because of the nature of the project and the individual farm management practices, the installation on each farm could not be considered a repetition. The quality of the drainage waters collected from the control and seepage field drainage systems, on individual farms, was compared using the student-t test (Steel and Torie 1986). 3.2. Results and discussion 3.2.1. The nutrient load The monthly volume of wastewater produced on each farm is presented in Table 3.3. Farm MH-1 produced more wastewater than Farm MH-2, averaging 13.1 L/cow/d as compared to Farm MH-2, with 12.5 L/cow/day. When using the amount produced per pipeline connection point rather than per total number of cows in the herd, these volumes fall within the range of 15 to 20 L/cow/day reported by Urgel Delisle et Ass. (1994). For the crop growing over the seepage field, this volume of wastewater production represented a monthly water application of 16 and 19mm, for Farms MH-1 and MH-2, respectively, which was not likely to have an impact on crop yield but expected to reduce risks of soil gleyzation and clogging . The monthly nutrient load generated by the milk house wastewaters is presented in Tables 3.4a and 3.4b, for Farms MH-1 and MH-2, respectively. In general, the total solids were relatively low, at less than 0.5%. 42 The milk house wastewater pH on Farm MH-1 ranged between 5.9 and 6.5 while that on Farm MH-2, ranged between 7.6 and 8.1, likely because of the water softener. For Farm MH-1, the TKN, TP and TK loads ranged from 12 to 268, 72 to 155 and 42 to 350 mg/L, while those of Farm MH-2, ranged from 12 to 118, 42 to 213 and 57 to 443 mg/L, respectively. The annual nutrient load generated by the milk house wastewaters is presented in Table 3.5. The annual load for Farm MH-1 was higher than that for Farm MH-2, likely because of the wasted milk discharged into the septic system. On Farm MH-2, this wasted milk was sent to the manure storage facility to prevent the overloading of the septic system. The TP and TK loads, of 40 to 60 and 75 to 85kg/ha/yr, corresponded to the nutrient uptake of a high yielding forage crop, such as corn silage or alfalfa (10 dry tons/ha/yr). The TN load of 50 to 65kg/ha/yr was proportionally lower than that required by a corn silage crop and higher than that recommended for an alfalfa crop. On Farm MH-1 and for the modified system, the disposal of wasted milk had an impact on the accumulation of milk fat in the trap (Figure 3.3a and 3.3b), as compared to Farm MH-2. On Farm MH-1, a layer of solidified milk fat, 250mm thick, accumulated inside the trap during the first year and, not being removed, started to flow into the septic tank, as observed during its cleaning in 2004 after one year of operation. In the trap on Farm MH-2, this layer of milk fat never accumulated likely because all wasted milk was sent to the manure storage system instead and the use of a water softener which improves soap performance and milk fat solubility. The milk fat collected inside the trap on Farm MH-1 was sampled and analyzed (Table 3.6). Exceeding 250mm during the first year, its yearly accumulation rate was in the range of 150mm during the second year. 43 Interestingly enough, the rate of milk fat accumulation and its nutrient load decreased from year 1 to year 2, likely as a result of some microbial activity developing inside the trap. Sediments accumulated at the bottom of the trap installed on Farm MH-2, while almost no sediments were collected from the trap on Farm MH-1 because of a primary sediment trap inside the milk house. This is reflected by the whiter colour of the milk house wastewaters in the trap of Farm MH-1, also containing more wasted milk, as compared to the darker stirred wastewater in the trap of Farm MH-2 (Figures 3.3a and 3.3b, respectively). As with the milk fat on Farm MH-1, the sediment nutrient load accumulating in the trap of Farm MH-2 also dropped from year 1 to year 2, likely as a result of the development of some microbial activity (results not shown). 3.2.2. Clogging of seepage system The sections of sewer pipe excavated after two years of operation are illustrated in Figures 3.4 and 3.5. The colour of the soil around the sewer pipe had not changed, indicating no gleyzation both for Farms MH-1 and MH-2, likely as a result of the soil moisture level staying well below saturation (Figure 3.4). The absence of crushed stone had no impact on soil water absorption likely as a result of the dryness of the soil, its capillary action and the limited amount of wastewater produced compared to the size of the seepage field. The accumulation of solids, especially milk fat, inside the sewer pipes was quite obvious on Farm MH-1 and as compared to those of Farm MH-2 (Figures 3.5a and 3.5b, respectively). This likely resulted from the excessive amount of milk fat which accumulated inside the trap and overflowed into the septic tank and seepage field. The high BOD 5 level of the milk fat likely overloaded the septic tank, especially considering its limited four days hydraulic retention time. 44 The sewer pipes excavated on Farm MH-2 did not show any substantial accumulation of solids (Figure 3.5b). The modified system on Farm MH-2 was performing as expected, mainly because of the limited amount of milk fat conveyed by the system and the trapping of sediments before the septic tank. On Farm MH-2, sediments were removed once a year. Cleaning the trap proved to be a simple manual operation which the producer could perform himself, as compared to cleaning the septic tank which required a vacuum pump. The present project demonstrated that it was critical to remove the milk fat accumulating inside the trap to prevent the clogging of the septic tank – seepage field; as a preventive measure and where the farm has a manure storage facility, the wasted milk should not be sent to the septic system, and a water softener should be used as practiced on Farm MH-2. 3.2.3. Water contamination by the modified seepage field The samples of drainage water collected on both farms did not indicate any significant contamination from the modified seepage fields (P< 0.05). On Farm MH-1 and despite the fact that the seepage field was contaminated by manure runoff, the control drainage waters were more heavily loaded in nutrients likely because they could only be collected under very wet conditions which resulted in the flushing of the drain. On Farm MH-2, both the control and seepage field drainage waters could be collected at the same time. 45 The seepage field pollution load is consistently but not statistically higher than that of the control: this slight difference may result from the pasturing of animals over the area occupied by the modified seepage field. 3.2.4. The cost of modifying the septic tank – seepage system Table 3.8 summarizes the operations and materials required to modify the septic system on both farms. The sewer drains were installed directly on the soil, rather than in a bed of crushed stone, to minimize installation costs. Nevertheless, the installation of a geotextile around the sewer pipes required some additional labour, which added to the cost. Over all, each system required an investment of $4 400 Can., if the farm operators accounted for the use of their own labour and equipment and if the septic tank cost was excluded. This investment cost was considered quite acceptable by the two farm operators, as other solutions would have required an investment of at least $15 000 Can, besides the septic tank. 3.3. Summary A modified septic tank – seepage field system was designed to allow small dairy farms to economically but efficiently treat their milk house wastewater. As compared to the conventional system, the modified system consisted of a sediment and milk fat trap installed before and an enlarged drained seepage field built in a cropped area after the septic tank. The size of the seepage field was based on the crop’s yearly nutrient uptake. 46 The modified system worked well and lead to no clogging as long as the sediments and milk fat were removed once a year and once every three months, respectively, from the trap. A more preventive way of limiting the accumulation of milk fat inside the trap is to use a water softener and dispose of all wasted milk through the manure storage system, as this volume is quite small. The system modification required an investment of $4 400 Can., including the cost of the farm labour and equipment but excluding the cost of the septic tank. The two farm operations produced 12.5 and 13.1L of milk house wastewater/cow/d, accounting for an annual TN, TP and TK load of 50 to 65, 40 to 60 and 75 to 85 kg/ha/yr, distributed over a surface of 0.45ha. Finally, the monitoring operation conducted on the water drained from the modified seepage fields showed no major sign of contamination, indicating that the soil was able to adsorb the milk house wastewater nutrient load. Table 3.1. Contaminant loading of milk house wastewaters Parameter BOD5. mg/L TSS. mg/l TP. mg/L pH Fat. mg/L NH4-N. mg/L NO3-N. mg/L Equipment first rinsing* 1164 (327) 614 (74) 31 (11) 6.5 (0.6) 165 (185) Equipment second rinsing* 459 (280) 148 (70) 26 (13) 7.1 (0.7) 34 (20) * Jamieson et al. (2002). ** Loerh (1983). 47 Average load** 300 to 10 000 800 to 10 400 6 to 183 _ _ 5 to 625 0.3 to 6.5 Table 3.2. Description of the two dairy experimental farms Description Herd size (cows) Type of enterprise Cow breed Manure management Farm MH-1 40 Biologic Holstein and Jersey Solid piled directly on the soil Septic tank size Milk butter fat. % Pipe line capacity. cows Soap addition for equipment washing Soap used for equipment washing 3.4m3 4.0 32 Manual Phosphoric acid :315ml/d Chlorinated detergent: 420ml / d Other water treatment Well water quality* - NT. mg/L 0.2 - PT. mg/L 0.00 - KT. mg/L 6.8 - pH 7.2 * sampled and analyzed during the course of the project. 48 Farm MH-2 50 Conventional Holstein Solids stored in a manure platform along with the seepage and contaminated rainfall 3.4m3 3.5 42 Manual Phosphoric acid: 315ml/d Chlorinated detergent: 420ml/d Antiseptic soap : 120ml/jour Water softener : 250 to 300kg of salt/y 0.15 0.00 3.4 7.5 Table 3.3. Monthly production of wastewater Month Farm MH-1 Farm MH-2 L/d L/cow/d L/d L/cow/d September 03 618 14.7 473 14.8 October 03 676 16.1 516 16.1 November 03 634 15.1 514 16.1 December 03 757 18.0 497 15.6 January 04 922 22.0 512 16.0 February 04 636 15.1 519 16.2 March 04 566 13.5 529 16.5 April 04 590 14.1 578 18.1 May 04 587 14.0 524 16.4 June 04 595 14.2 552 17.3 July 04 652 15.5 617 19.3 August 04 644 15.3 500 15.6 September 04 631 15.0 512 16.0 October 04 683 16.3 461 14.4 November 04 786 18.7 461 14.4 December 04 918 21.8 462 14.4 January 05 623 14.8 440 13.7 February 05 585 13.9 442 13.8 March 05 641 15.3 448 14.0 April 05 617 14.7 496 15.5 May 05 514 12.2 474 14.8 June 05 570 13.6 424 13.3 Average 15.6 15.6 L/cow stall/d* (2.5) (1.4) Average 13.1 12.5 L/cow/d** Wastewater 16 19 applied by seepage field, mm/month * production of wastewater based on cow stalls equipped with a pipeline outlet. ** production of wastewater based on the total number of cows in the herd. The value in parenthesis is the standard deviation. 49 Table 3.4a. Monthly characteristics of milk house wastewaters on Farm MH-1 Month June 03 July 03 August 03 September 03 October 03 November 03 December 03 January 04 February 04 March 04 April 04 May 04 June 04 July 04 August 04 September 04 October 04 November 04 December 04 January 05 February 05 March 05 April 05 May 05 Average Characteristics of milk house wastewaters TS DS SS pH TN % % % mg/l 0.19 0.16 0.03 6.0 518 0.52 0.27 0.25 6.0 101 0.19 0.14 0.05 5.9 154 0.35 0.27 0.08 7.1 117 TP mg/L 21 17 146 48 TK mg/L 667 174 350 245 0.36 0.42 0.25 0.28 0.11 0.12 6.7 6.4 111 46 97 99 96 200 NA NA NA NA NA NA NA NA NA 0.85 0.29 0.43 0.24 0.34 0.25 0.24 NA NA 0.45 0.28 0.30 0.13 0.30 0.12 0.14 NA NA 0.40 0.01 0.13 0.11 0.04 0.13 0.10 NA NA 6.0 5.7 5.7 5.4 5.8 5.9 5.8 NA NA 107 107 82 39 12 125 112 NA NA 96 103 96 81 155 68 79 NA NA 204 177 177 121 219 408 474 0.27 0.22 0.11 0.12 0.16 0.10 6.1 6.5 95 204 77 82 404 96 0.20 0.11 0.09 5.8 268 88 42 0.22 0.12 0.10 5.8 208 111 60 NA NA NA NA NA NA NA NA NA NA NA NA NA NA 0.61 0.47 0.14 6.6 98 72 156 0.32 0.26 0.06 6.4 29 142 134 0.38 0.26 0.16 6.1 117 98 210 (0.36) (0.19) (0.13) (0.34) (70) (32) (135) NA – not available because the wastewaters could not be sampled. Note : TS – total solids; DS – dissolved solids; SS – suspended solids. : the values in parenthesis are the standard deviation. : the values for June and July 03 are higher because the samples were collected from the septic tank before cleaning rather than the sediment and milk fat trap. 50 Table 3.4b. Monthly characteristics of milk house wastewaters on Farm MH-2 Month June 03 July 03 August 03 September 03 October 03 November 03 December 03 January 04 February 04 March 04 April 04 May 04 June 04 July 04 August 04 September 04 October 04 November 04 December 04 January 05 February 05 March 05 April 05 May 05 Average Characteristics of milk house wastewaters TS DS SS pH TN TP % % % mg/l mg/L 0.26 0.19 0.07 7.8 55 26 0.24 0.22 0.02 7.9 48 116 0.24 0.22 0.02 7.6 85 213 0.27 0.26 0.01 7.3 29 136 TK mg/L 828 246 187 443 0.30 0.42 NA NA NA 0.39 0.16 0.27 0.19 0.36 0.44 0.24 152 246 NA NA NA 257 359 57 75 81 208 61 0.14 0.28 NA NA NA 0.3 0.16 0.21 0.19 0.31 0.39 0.21 0.16 0.14 NA NA NA 0.09 0 0.06 0 0.05 0.05 0.03 7.3 7.6 NA NA NA 7.1 7.4 9.5 9.6 9.5 7.6 7.5 12 46 NA NA NA 40 42 37 17 21 20 68 42 48 NA NA NA 50 41 81 78 84 85 83 0.21 0.19 0.02 7.3 50 95 71 0.17 0.16 0.01 7.5 81 133 79 0.19 0.17 0.02 7.6 95 91 31 NA NA NA NA NA NA NA NA NA NA NA NA NA NA NA NA NA NA NA NA NA 0.28 0.25 0.03 8.5 28 45 66 0.32 0.27 0.07 7.6 118 109 69 0.26 0.22 0.04 7.8 118 109 142 (0.8) (0.06) (0.06) (0.75) (51) (90) (129) NA – non available because the wastewaters could not be sampled. Note : TS – total solids; DS – dissolved solids; SS – suspended solids. : the values in parenthesis are the standard deviation. : the loading values for June and July 03 are higher because the samples were collected from the septic tank before cleaning rather than the sediment and milk fat trap. 51 Table 3.5. Annual wastewater nutrient loading Parameter Farm MH-1 TS TN TP TK Farm MH-2 TS TN TP TK Average 2 600 118 109 142 3 800 117 98 210 Load. mg/L L/cow/d 13.1 13.1 13.1 13.1 12.5 12.5 12.5 12.5 g/cow/d 34.1 1.55 1.43 1.86 47.5 1.46 1.23 2.63 kg/cow/y 12.43 0.57 0.52 0.68 17.3 0.53 0.45 0.96 kg/y 622 28.5 26.0 33.9 692 21.2 18.0 38.0 kg/ha/y 1400 65 60 75 1540 50 40 85 Note: the loading rates do not consider the impact of sediments and milk fat. which normally would be removed from the trap and disposed along with the manures. Table 3.6a. Characteristics of the milk fat collected in the trap on Farm MH-1 Parameter TS. % TKN. mg/L TP. mg/L TK. mg/L COD. g/kg Year 1 19.7 5463 101 187 460 Year 2 20.6 1062 130 219 611 Year 3 12.8 598 93 341 644 Table 3.6b. Characteristics of the sediments collected in the trap on Farm MH-2 Parameter TS. % TKN. mg/kg dm TP. mg/kg dm TK. mg/kg dm Year 2 3.7 1943 1227 1366 52 Year 3 11.4 1448 504 395 Table 3.7. Quality of the drainage waters Parameter pH NT. mg/L TP. mg/L TK. mg/L Farm MH-1 Seepage field 6.8 (0.5) 10.0 (8.8) 0.4 (0.7) 171 (129) 0.6 (0.3) 25 Conductivity mS/cm Sample number Soil extractable 40 (5) P*. mg/kg 140 (8) K*. mg/kg * Morin et al. 2004. Control system 6.9 (0.4) 21.9 (11.3) 0.4 (0.5) 127 (134) 0.4 (0.05) 9 Farm MH-2 Seepage field 6.8 (0.5) 13.4 (10.0) 0.7 (0.8) 28.9 (20.4) 0.8 (0.3) 33 Control system 7.0 (0.5) 8.6 (3.7) 0.6 (0.9) 24.8 (35.6) 0.6 (0.2) 33 202 (26) 400 (47) Table 3.8. Cost of modifying the septic tank – seepage field system Item Unit Cost $55 Backhoe Sewer pipe. filter and agricultural drain Milk fat and sediment trap Sediment spoon* Farm tractor and truck Farm labour 18 h $90/d x 3 person-days Total cost excluding farm share Total cost with farm share * to remove the sediments from the trap. 53 Total cost $1 050 $1 200 $460 $150 $730 $810 $2 870 $4 400 Pipe leading to septic tank Pipe from milk house 1.5m 0.61m Figure 3.1a. Description of the sediment and grease trap Milk house To seepage field Septic tank Trap Figure 3.1b. Typical trap and septic tank installation on both dairy farms 54 Sewer pipe Trap and Septic tank Control drainage system Pasture field limits Drainage system Manure pile Open ditch Figure 3.2a. Experimental seepage field on Farm MH-1. Seepage field drainage system Sewer pipe Trap and Septic tank Control drainage system Pasture field limits Figure 3.2a. Experimental seepage field on Farm MH-2. 55 Figure 3.3a. Content of sediment and milk fat trap on Farm MH-1, showing fat accumulation. The wastewater is white in colour, because of its low sediment content. Figure 3.3b. Content of sediment and milk fat trap on Farm MH-2, showing no fat accumulation. The wastewater was stirred before taking the picture, indicating the level of accumulated sediment. 56 Figure 3.4. No soil discoloration (gley formation) was observed around the sewer pipes. Figure 3.5a. Considerable amount of milk fat accumulated inside the sewer pipes after two years of operation on Farm MH-1. 57 Figure 3.5b. Limited amount of matter accumulated inside the sewer pipes after two years of operation on Farm MH-2. 58 Texte de liaison Le premier article de cette thèse (chapitre 3) décrit le concept scientifique qui justifie le design du système septique modifié installé sur chacune des deux fermes, et indiquait qu’elles démarches devaient être entreprises pour bien faire fonctionner ce système. Cet article mesure aussi la quantité d’eaux usées de laiterie que produise mensuellement chacune des fermes, ainsi que leur teneur en nutriments. Ayant démontré que le système modifié peut fonctionner, les questions suivantes doivent être posées : la modification de la fosse septique pour traiter leurs eaux usées de laiterie et les utiliser pour la fertilisation des sols, est-elle une solution viable d’un point de vue environnemental? Quel en est l’impact sur la microflore? La production en gaz des sols fertilisés et l’accumulation des nutriments sont deux des indicateurs qui ont permis de mesurer l’impact des nouvelles installations septiques et d’en établir les conditions et les fonctions en tant qu’élément épurateur final. Le chapitre suivant est tiré d'un article scientifique en attente de publication dans le journal scientifique Water Air and Soil Pollution par l'auteur de la thèse et par les co-auteurs suivants : le professeur Dr. Suzelle Barrington, superviseur de thèse, Département de génie des bioressources et le Dr. Joann K. Whalen, Département des sciences de la nature, toutes deux de l’Université McGill, qui ont bien voulu aviser l’auteur pendant le déroulement du projet et aider à l’édition du texte de la publication; et le Dr. Jose Martinez, Directeur de la recherche, CEMAGREF, France, qui a bien voulu donner son avis technique sur le projet. 59 L’auteur du présent article a réalisé le projet en participant aux travaux d’installation, en recueillant les échantillons, en effectuant leur analyse et en rédigeant l’article. Le format de l’article a été changé pour le rendre conforme aux exigences de publication de cette thèse. 60 4. Soil nutrient load from milk house wastewater treated by a modified seepage field The cleaning of milking equipment on dairy farms generates an estimated 15 to 20 L of milk house wastewater per cow each day (Urgel Delisle et Ass., 1994). Milk house wastewater contains an organic load that can create a biological oxygen demand (BOD 5) of 300 to 10 000 mg L-1, as well as soluble nutrients, from 5 to 625 mg NH4-N L-1 and 6 to 183 mg L-1 of total phosphorus (Loerh, 1983; Jamieson et al., 2002). If discharged into waterways without treatment, milk house wastewaters pose a threat to water quality. In response to these potential risks, the Quebec Ministry of Environment imposed regulations in 2001 that obliged all dairy farms to desist from discharging milk house wastewater without treatment. On dairy farms with a liquid manure handling system, milk house wastewaters are simply used to make manure slurries for land disposal, but farms with a solid manure handling system were expected to construct a facility to store and treat their milk house wastewater. A number of technologies, such as artificial wetlands, reverse osmosis, aerobic reactors and anaerobic digesters, are available for wastewater treatment (Reimann, 1997; Newman et al., 2000; Schaafsman et al., 2000; Craggs et al., 2003; Luostarinen and Rintala, 2005). Besides being expensive or requiring a large herd number (more than 100 cows) to justify the investment and operating costs, most of these systems do not permit on-farm recycling of nutrients and water. Instead, they represent an “end-of-pipe” treatment to clean the water before it is discharged into a water course. The goal of this study was to evaluate an economical and low maintenance technology for small dairy farms that would provide for the better recycling of nutrients and water from milk house wastewater. 61 Many small dairy farms in Quebec treated their milk house wastewater with a conventional septic tank system, but discharge treated wastewater into a ditch because their seepage field tended to become clogged due to the accumulation of milk fat inside and the saturation of the soil around the sewer pipes (Urgel Delisle et Ass. 1994). Morin et al. (2004) modified the septic tank system for treating dairy milk house wastewater by installing a sediment and milk fat trap before the septic tank and enlarging the seepage field. The trap was designed to facilitate the removal of milk fat and sediments susceptible of accumulating and overloading the septic tank. It had the capacity to retain the wastewater produced during one milking, thus allowing for the cooling and hardening of the milk fat and the settling of sediments. The seepage field was enlarged from 0.025 ha to 0.45 ha to reduce risks of soil saturation and loss of permeability, and covered enough cropped land that water and nutrients could be taken up by pasture or arable crops during the growing season. Finally, the enlarged seepage field was drained by a subsurface system installed between and slightly deeper than the runs of sewer pipe, to control the ground water table and force the soil to filter the wastewater. The objective of the project was to therefore to evaluate the performance of this modified septic tank-seepage field system for treating milk house wastewater, by measuring the accumulation of nutrients in the soil and by monitoring the quality of the water drained from the seepage field. 62 4.1. Methodology 4.1.1. Experimental farms and their septic tank-seepage field systems Two dairy farms, located southwest of Montréal, Quebec, Canada (45 28’ N, 73 45’ W) were selected for this project because they already had septic tank installations. However, seepage fields were enlarged to about 0.45 ha on each farm to bypass the existing clogged seepage field. The size and general operations of Farms MH-1 and MH-2 are described in Table 1. On both farms, the seepage field was built in a pasture, next to the dairy cow barn. Soils were classified as mixed, frigid Typic Endoaquents. The seepage field of Farm MH-1 had a relatively flat topography, sloping away from the barn at a rate of 0.5%; the soil profile consisted of 1.5m of silt overlaying marine clay. On Farm MH-1, the surface soil (0-20 cm) was a silty loam of the Norton series containing 170 g sand kg-1 and 180 g clay kg-1 with pH 6.7 and 25 g organic C kg-1. The seepage field on Farm MH-2 sloped away from the barn at a rate of 1%; the soil profile varied in texture from gravely silty clay at the top to a silty loam at the bottom of the slope. The surface soil was a silty loam of the St-Anicet series containing 180 g sand kg-1 and 220 g clay kg-1 with pH 7.4 and 42 g organic C kg-1. In early July 2003 and on each farm, a sediment and milk fat trap (Fig. 1) was installed before the existing septic tank. The trap was a reinforced concrete manhole with an inside diameter of 0.61m and a depth of 1.5m, giving a wastewater holding capacity of 440L. This capacity slightly exceeded the volume of wastewater produced during one milking, estimated to be 7.5L/cow/milking or 15L/cow/d. The trap’s T-shaped outlet pipe was designed to prevent the milk fat from flowing into the septic tank. Each trap was equipped with a concrete cover that could easily be pushed aside to remove the accumulated milk fat and sediments using a sewer spoon. 63 A new seepage field was also built on each farm, in early July 2003. The seepage field was built by first installing 3 runs of sewer pipe at a spacing of 15m (Figs. 2a, 2b); each sewer pipe run measured 100m in length, and was installed at 0% slope and a depth of 550 to 700mm. The ABS sewer pipes had an inside diameter of 75mm and were perforated with 12mm holes spaced at every 305mm. Because of the silty texture of the soils on both farms, a geotextile was manually installed around the sewer pipes to prevent the entry of soil into the sewer pipes. To maintain 0% slope in spite of the natural ground topography, the sewer pipes were installed parallel to the contour lines, as much as possible, and a 2.4m section of sewer pipe was installed at a sharp slope, at one or two places along the full 100m length, between sections with 0% grade. All sewer pipes were installed directly on the soil, without using a bed of crushed stone, to reduce construction costs. To keep the seepage field well drained, a subsurface drainage pipe (perforated corrugated polyethylene tubing with an inside diameter of 100mm) was installed between and 150mm deeper than the sewer pipes. The subsurface drainage pipe followed the natural topography of the site. Draining into a nearby ditch, this subsurface drainage system controlled the water table height and forced the wastewater to seep into the soil. Water samples were periodically collected from the outlet of the subsurface system draining the seepage field, as well as the outlet of a control drainage system. On Farm MH-1, the control drainage system was a single subsurface drain installed further down the pasture field; because of its limited length, it produced less drainage water than the subsurface drainage system of the seepage field. On Farm MH-2, the control drainage system was in a cropped field adjacent to the pasture where the seepage field was built. Both seepage fields were exposed to outside sources of contamination. On Farm MH-1, solid manure was stock-piled directly on the ground and its contaminated runoff seeped into the upper corner of the area occupied by the seepage field. 64 On Farm MH-2, the control field received no manure while the pasture covering the seepage field was occupied by dry cows and heifers, and thus received manure continuously during 6 months of the year. 4.1.2. Volume of milk house wastewater, sample collection and analysis The volume of milk house wastewater generated on each farm was estimated by taking monthly readings from a meter installed on the water line entering the milk house and assuming that water use represented the amount of wastewater generated. The pH and nutrient concentrations (TN, TP and TK) of well water entering the milk house on each farm are reported in Table 1. Milk house wastewater volume was expressed as the litres of wastewater generated per number of cows in the herd, per day for each month of the study. Samples of wastewater were also collected from the sediment and milk fat trap on a monthly basis, except during the cold winter months. Because sediments tended to accumulate at the bottom of the trap, while milk fat solidified at the top, these were sampled and analyzed separately. Water samples, sediments and milk fat were analysed using standard methods (APHA, 1998). Total solids (TS) were determined gravimetrically after drying for 24h at 103°C. Suspended and dissolved solids were analyzed by filtering through a 0.45µm filter and drying for 2 and 24h at 103°C. The pH was determined using a pH probe connected to an Orion meter, while EC was measured with an electrical conductivity meter (YSI 30 S-C-T conductivity meter, Yellowspring, Ohio). After digesting all samples at 500°C using 18M sulphuric acid and 50% hydrogen peroxide, the TN concentration was determined using an ammonia sensitive probe connected to an Orion pH meter, and TP and TK were determined colorimetrically (Hach Corporation, Loveland, Ohio). 65 Conducted only on the milk fat collected in the trap, chemical oxygen demand (COD) was determined colorimetrically after oxidization with potassium chromate at 140°C (Hach Corporation, Loveland, Ohio). Bacterial populations, namely total coliforms (TC), fecal coliforms (FC) and fecal streptococci (FS) were determined using the micro-filtration method and expressed as the number of colony-forming units per mL of water (American Public Health Association 1998). The nutrient load in milk house wastewater entering the seepage field was the volume of milk house wastewater generated per month multiplied by the nutrient concentration in each monthly wastewater sample. The monthly nutrient loads were summed to provide an annual nutrient load. The nutrient load excluded the nutrients contained in milk fat and sediments, since these components of wastewater were mostly removed in the trap before the septic tank. 4.1.3. Soil sampling and analysis Soil samples were collected from the seepage field of Farm MH-1 and Farm MH-2 at the time that sewage and subsurface drainage pipes were installed. These samples were taken from locations along a transect in the seepage field, to characterize soil properties at the top of the slope, near the septic tank (Top), in the middle of the seepage field (Middle), and at the bottom of the slope, near the drain outlet (Bottom). At each location, soil was collected from depths of 0-20 cm, 20-40 cm and 40-60 cm at sampling positions 0, 0.5, 1 and 3 m from the subsurface drainage pipe. In May 2004 and September 2004, the seepage field of Farm MH-1 and Farm MH-2 was again sampled. At each of the three locations, a soil sample (composite of five cores taken with a 4.5 cm diameter auger) was collected from depths of 0-20 cm, 20-40 cm and 40-60 cm at sampling positions 0, 0.5, 1 and 3 m from the subsurface drainage system. We also collected soil from an adjacent field in September 2004, which served as a Control. 66 Soil samples were sieved (<2 mm) and oven-dried (60oC for 48 h) prior to analysis. Soil pH and electrical conductivity were determined in 1:2 soils:water slurries (Hendershot et al. 1993) using an Accumet AR10 pH meter and a CDM83 microcell conductivity meter. The NH4-N and NO3-N concentrations were determined in 2 M KCl extracts (1:5 soil:solution) using the cadmium reduction-diazotization and salicylate methods (Maynard and Kalra 1993). Extracts were analysed on a Lachat Quik-Chem AE flow injection autoanalyzer (Lachat Instruments, Milwaukee, WI, USA). Mineral N was the sum of the NH4-N plus NO3-N in each sample. Soil nutrients (P, K, Ca and Mg) were extracted with Mehlich III solution (1:10 soil:solution) after shaking for 5 min. at 130 rpm (Tran and Simard 1993). The Mehlich-3 P concentration was determined using the ammonium molybdate-ascorbic acid method (Murphy and Riley 1962) on a Lachat Quik-Chem AE flow injection autoanalyzer (Lachat Instruments, Milwaukee, WI, USA), while K, Ca and Mg concentrations were determined by atomic absorption spectrometry. 4.2. Statistical Analysis Prior to analysis, the data were tested for normality using the Kolmogorov-Smirnov test and were loge- or square root- transformed when required to adjust for normality and stabilize variance. The data from each farm were analyzed by analysis of variance (ANOVA) using the PROC GLM procedure of SAS statistical software package (SAS System 9.1, SAS Institute Inc., Cary, NC). Soil parameters were affected significantly (P<0.05) by the following factors: sampling date (July 2003, May 2004, September 2004), sampling location (Top, Middle and Bottom of slope) and soil depth (0-20, 20-40 and 40-60 cm). No soil parameter was affected by the sampling position (0, 0.5, 1 and 3 m from the subsurface drainage pipe), so these data were pooled to increase the number of replicate measurements. 67 Soil samples collected in July 2003, at the time the seepage field was constructed, were considered to represent initial soil characteristics, and served as a control (Con2003). Soils collected from the seepage field in May 2004 and September 2004 represented the soil conditions after exposed to milk house wastewater (WW), while soil collected from an adjacent field in September 2004 also served as a control (Con2004). The effect of milk house wastewater on soil parameters within each soil depth was determined by one-way ANOVA and contrast analysis between the WW-treated soils and Control soils (Con2003, Con2004) at the 95% confidence level (Steel et al., 1997). 4.3. Results and discussion Milk house wastewater characteristics were assessed once a month on Farms MH-1 and MH-2 (Morin et al., 2006) and compiled into average values (Tables 2a, 2b). During the 30 months of monitoring, the average total solids were relatively low, at less than 0.5%. The milk house wastewater pH on Farm MH-1 was between 5.9 and 6.5 while that on Farm MH-2 ranged from 7.6 to 8.1, likely because of the water softener used on this farm. For Farm MH-1, the nutrient loads ranged from 12 to 268mg TN L-1, 72 to 155mg TP L-1 and 42 to 350mg/L of TK, while those of Farm MH-2, ranged from 12 to 118mg TN L-1, 42 to 213mg TP L-1 and 57 to 443mg TK L-1, respectively. Farm MH-1 produced 13.1 L of milk house wastewater per cow per day, while Farm MH-2 produced 12.5 L/cow/d (Table 3). These values are consistent with wastewater production of 15 to 20 L/cow/day reported by Urgel Delisle et Ass. (1994). The annual nutrient load generated by the milk house wastewater entering the seepage field was greater on Farm MH-1 than that for Farm MH-2, likely because the producer discharged wasted milk into the septic system. On Farm MH2, this wasted milk was sent to the manure storage facility to prevent overloading of the septic system. 68 The phosphorus and potassium loads, of 40 to 60kg TP/ha/y and 75 to 85kg TK/ha/yr, corresponded to the nutrient uptake of a high yielding forage crop, such as corn silage or alfalfa (10 dry tons/ha/yr). The nitrogen load of 50 to 65kg TN/ha/yr was about half of the nitrogen required by a corn silage crop, but greater than the nitrogen recommendation for an alfalfa crop (CRAAQ, 2003). 4.3.1. Soil parameters in the seepage field Analysis of soils at the time of seepage field construction (Con2003) provided a measure of the heterogeneity in soil parameters that occurred along the transect, from the top to the bottom of the slope, and within the soil horizon at each sampling location (Tables 4 and 5). The seepage field of Farm MH-1 received on the average 16 mm of wastewater y-1, while Farm MH-2 received 19 mm y-1 of water in its seepage field. Some soil parameters changed after milk house wastewater entered the seepage field, compared to the initial soil conditions and the soil characteristics of an adjacent control field (Con2004) that did not receive milk house wastewater for the duration of the study (Tables 4 and 5).We consider that soil characteristics changed when 1) the parameter was significantly (P<0.05, contrast analysis) different for both Con2003 vs. wastewater (WW)-treated soil and Con2004 vs. WWtreated soil comparisons and 2) the trend was consistent (e.g., the WW-treated soils had lower values, in comparison to both controls). If the milk house wastewaters did have an effect on soil nutrient levels, they were expected to show first of all within the 40 to 60cm layer, corresponding to the depth of installation of the sewer pipes. Furthermore, on both Farms MH-1 and MH-2, the 2003 and 2004 control sites were located at the extreme end of the pasture field, where cattle may have been less likely to roam. 69 The results from Farm MH-1 and Farm MH-2 were presented separately because the magnitude of change in soil parameters was farm-specific, due to the unique topography and soil characteristics offered by each farm. Also, in the spring of 2004, the pasture was seeded into a cereal crop on Farm MH-1, which likely had an impact on the soil nutrient values especially within the top 0-20cm layer. On Farm MH-1, we observed greater Ca concentrations in all soil layers, to a depth of 60 cm, and greater Mg concentrations in the 0-20 cm and 20-40 cm depths, in the seepage field than in the controls (Table 4). These cations were probably introduced with the milk house wastewater. No K accumulation was noted, and the K concentration in the 0-20 cm layer was lower in the seepage field than the control, which may be due to greater K removal by the crop in this subirrigated system than in the non-irrigated control field. On Farm MH-2, there were also some evidence of Ca and Mg accumulation due to the milk house wastewater, since only the 40-60 cm layer of the seepage field contained more Ca than the controls (Table 5). However, the K concentration was greater throughout the soil profile of the seepage field than in control soils (Table 5). The accumulation of K and Ca in these soils is unlikely to have a negative environmental impact, since these cations tend to become fixed in soils and when leached do not pose any known risk for water quality. Yet, Wang et al. (2004) noted that applying dairy effluents with high K concentrations to pasture can lead to nutrient imbalances in forages when soils test low for plant-available Ca and Mg. Routine soil and plant tissue testing is necessary to detect such imbalances, which can be corrected by applying supplemental fertilizers. Increasing soil salinity following surface and subsurface irrigation has been documented in all parts of the world, due to the differences in the transport of salts and water in the soil profile (Rengasamy, 2006). 70 The seepage fields on Farm MH-1 and Farm MH-2 were sized to permit nutrient loading at a rate that did not greatly exceed crop nutrient requirements. This strategy resulted in very little salt accumulation on both farms. Only on Farm MH-2, in the 20-40 cm depth of the seepage field, was the EC greater than in the control soils and, because this change was not observed at the sewer pipe level (40-60cm), this increase may have resulted from the manure applied by animals rather than the wastewater. The EC level on Farm MH-1 did not exceed 2 dS m-1, and the highest EC value on Farm MH-2 was 3.7 dS m-1 (Tables 4 and 5). These values are considered to be low, as most crops can readily tolerate soil solutions with salinity levels of 4.0 dS m-1 (Alberta Agriculture, 2001). Ammonium (NH4-N) and nitrate (NO3-N) were both present in the seepage fields on both dairy farms (Tables 4 and 5). The majority of soluble N in milk house wastewater is NH4-N, and the presence of a large soil NO3-N pool suggests that nitrification occurred in the seepage field (Havlin et al., 1999), leading us to infer that quantities of wastewater entering the seepage field did not induce anaerobic conditions. While favourable for crop production, excessive soil NO 3-N can act as an environmental pollutant if not used for crop production. Regular monitoring of the NO3-N levels in drainage water would be needed to verify the efficiency of N recycling in the soil-plant system of the seepage field. The accumulation of soil P following wastewater application is a concern due to the potential for eutrophication when P from agricultural land enters surface waters. On Farm MH-1, the P concentration in the soil profile did not change when milk house wastewater entered the seepage field, but the initial soil P concentration in the 0-20 cm depth (49 mg Mehlich-3 P kg-1 in July 2003) was lower than the critical level of 66 mg Mehlich-3 P kg-1 in topsoil established by the Ministère de l’Environnement du Québec (1999). 71 In contrast, the soil P concentration in topsoil of Farm MH-2 was initially more than two times the critical level (Table 5). Although the soil P concentration did not change in the 0-20 cm depth on Farm MH-2, the soil P concentration in the 20-40 cm and 40-60 cm depths increased significantly (P<0.05) after milk house wastewater began entering the seepage field (Table 5). Because this large increase in soil P exceeds that applied by the wastewaters, these results suggest that P may become more available in some soils when milk house wastewater is released through a seepage field. Regular monitoring is required to ensure that subsurface P accumulation does not cause water pollution. 4.3.2. Drainage water quality in the seepage field There was no difference (P>0.05, pairwise t-test) in the analyses of water collected from subsurface drains in the seepage field and a nearby control field on both farms (Table 6). However, the drain water contained a higher TN concentration than the Canadian drinking water standard, which is 10 mg NO3-N L-1 (Health and Welfare Canada, 1996). The TP concentration in the drainage water exceeded the Quebec provincial surface water quality standard of 0.03 mg TP L-1 (Ministère de l’Environnement du Quebec, 2000). This suggests that water emanating from these farms has the potential to pollute ground and surface water, whether it comes from the seepage field or adjacent agricultural land. On Farm MH-1, the drainage water from the control system tended to have more total N than that from the seepage field, despite the fact that the seepage field was likely contaminated by manure runoff, because water from the control system could only be collected when very wet conditions led to flushing of the drain (Table 6). There was no difference in any other drainage water parameter between the seepage field and control system on Farm MH-1. 72 On Farm MH-2, both the control and seepage field drainage waters could be collected at the same time. Drainage water from the seepage field tended to have a slightly higher nitrogen concentration than the control system, which may be a result of pasturing cows over the area occupied by the seepage field. However, there was no difference in drainage water quality in the seepage field and control system on Farm MH-2 (Table 6). These results suggest that the soil did effectively absorb the nutrients added by the milk house wastewaters. Monitoring of the seepage fields over a longer period of time is likely necessary to measure the true impact of the modified septic system. 4.4. Conclusions A modified septic system was designed to allow small dairy farms to treat their milk house wastewater economically and efficiently. The modified system consisted of a sediment and milk fat trap installed before the septic tank and an enlarged seepage field installed below a cropped area where treated wastewater was discharged. The size of the seepage field (0.45 ha) was based on the annual nutrient uptake by the crop. The two farms included in this study produced 12.5 and 13.1L of milk house wastewater/cow/d, which led to the application of 50 to 65kg TN/ha/y, 40 to 60kg TP/ha/y and 75 to 85kg TK/ha/y. Treating milk house wastewater in the seepage field altered some soil parameters. The magnitude of change in soil parameters was farmspecific, due to the unique topography and soil characteristics offered by each farm. Soils were more saline after wastewater entered the seepage field, but soil salinity was low (<4 dS m -1) and should not affect crop performance on these farms. 73 We also observed a significant increase in the soil P concentration within the soil profile (20-60 cm depth) of one farm, but drainage water quality was similar in the seepage field as an adjacent cropped field that did not receive milk house wastewater. These results indicate that the seepage field was sufficiently large to adsorb and treat the nutrients contained in milk house wastewater. Regular monitoring of soils and drain water quality is needed to verify that the seepage field continues to function correctly for environmental protection. 74 Table 4.1. Description of the two dairy experimental farms Description Farm MH-1 Farm MH-2 Number of cows 40 50 Type of enterprise Organic Conventional Cow breed Holstein and Jersey Holstein Manure management Piled directly Manure platform for solid on the soil and seepage accumulation Septic tank size 3,4m3 3,4m3 Milk butter fat, % 4,0 3,5 Pipe line capacity, cows 32 42 Soap addition for equipment Manual Manual Soap used for equipment Phosphoric acid :315ml/d Phosphoric acid: 315ml/d washing Chlorinated detergent: Chlorinated detergent: 420ml/d Antiseptic soap : 120ml/d washing Other water treatment 420ml/d Water softener : 250 to 300kg of salt/y Well water quality a - TN, mg/L 0.2 0.15 - TP, mg/L NDa ND - TK, mg/L 6.8 3.4 - 7.2 7.5 pH ND = not detectable. 75 Table 4.2a. Milk house wastewater characteristics for Farm MH-1 Parameter 2003 2004 2005 ww sed fat* ww sed fat* ww sed fat* TS, % 0.33 ND 19.7 0.30 ND 20.6 0.46 ND 12.8 SS, % 0.10 ND NA 0.12 ND NA 0.10 ND NA DS, % 0.23 ND NA 0.18 ND NA 0.36 ND NA pH 6.4 ND NA 5.9 ND NA 6.5 ND NA TN, mg L-1 106 ND 5463 124 ND 1062 64 ND 598 TP, mg L-1 71 ND 101 94 ND 130 107 ND 93 TK, mg L-1 213 ND 187 217 ND 219 145 ND 341 COD, g kg- NA ND 460 NA ND 611 NA ND 644 TC,CFU mL-1 NA ND NA NA ND NA 1400 ND NA FC, CFU mL-1 NA ND NA NA ND NA 17000 ND NA FS, CFU mL-1 NA ND NA NA ND NA 3200 NA 1 ND Note : ww = wastewater; sed = sediments; fat = milk fat. * TN, TP and TK expressed as g kg-1 dm. CFU – counts by filtration unit. ND – not detected. NA – not analyzed. COD was conducted only on the milk fat, because of the expected low value of the wastewaters and sediments. 76 Table 4.2b. Milk house wastewater characteristics for Farm MH-2 Parameter 2003 2004 2005 ww Sed* fat ww sed fat ww Sed* fat TS, % 0.29 NA ND 0.27 NA ND 0.30 NA ND SS, % 0.07 NA ND 0.03 NA ND 0.04 NA ND DS, % 0.22 NA ND 0.24 NA ND 0.26 NA ND pH 7.6 NA ND 8.1 NA ND 7.9 NA ND TN, mg L-1 46 NA ND 47 1943 ND 73 1448 ND TP, mg L-1 97 NA ND 82 1227 ND 77 504 ND TK, mg L-1 350 NA ND 128 1366 ND 67 395 ND TC, CFU mL-1 NA NA ND NA NA ND 2100 NA ND FC, CFU mL-1 NA NA ND NA NA ND 5000 NA ND FS, CFU mL-1 NA NA ND NA NA ND NA ND 8x 104 Note : ww = wastewater; sed = sediments; fat = milk fat. * TN, TP and TK expressed as g (kg dm) -1. CFU – colony-forming units. ND – not detected. NA – not analyzed. COD was conducted only on the milk fat, because of the expected low value of the wastewaters and sediments. 77 Table 4.3. Annual nutrient load in milk house wastewater entering the seepage fields of two dairy farms, estimated from the monthly nutrient load and volume of milk house wastewater produced on dairy farms. Nutrient Farm MH-1 Farm MH-2 load TN TP TK TN TP TK Average * 118 109 142 117 98 210 mg/L (51) (90) (129) (70) (32) (135) Yearly 0,57 0,52 0,68 0,53 0,45 0,96 kg/c Total, 65 60 75 50 40 85 kg/ha/y * the value in parenthesis is the standard deviation from 26 values. WW – wastewater produced. The loading rates do not consider the impact of sediments and milk fat, which normally would be removed from the trap and disposed along with the manures. Farm MH-1 and MH-2 used produced 13.1 and 12.5 L/c/d of milk house wastewater. 78 Table 4.4a. Changes in soil properties (0-20 cm depth) along a transect (top to bottom of slope) in the seepage field on Farm MH-1. Parameter Control Top Middle Bottom Contrast analysis July 2003 Sept 2004 May 2004 Sept 2004 May 2004 Sept 2004 May 2004 Sept 2004 Con2003 vs. WW Con2004 vs. WW pH 6.7 6.1 6.1 6.1 6.6 6.7 6.3 6.4 P=0.0001 P=0.0143 EC, dS m-1 1.0 1.9 1.6 1.4 2.2 2.4 1.8 2.1 P=0.0001 NS NH4-N, mg kg-1 0.83 20 5.2 22 7.6 15 4.9 24 P=0.0001 P=0.0630 NO3-N, mg kg-1 15 21 13 10 22 32 27 14 NS NS P, mg kg-1 49 52 55 53 25 40 41 55 NS NS K, mg kg-1 161 180 75 109 83 106 89 75 P=0.0071 P=0.0437 Ca, mg kg-1 1439 1365 1208 1250 1915 2285 1480 1403 P=0.0142 P=0.0328 306 231 299 200 408 495 415 253 P=0.0398 P=0.0011 -1 Mg, mg kg Note: Con2003 soils were collected in July 2003, while Con2004 soils were collected in September 2004. The WW soils, treated with milk house wastewater, were collected from the Top, Middle and Bottom of the slope in the seepage field in May 2004 and September 2004. NS = not significant, P>0.1 79 Table 4.4b. Changes in soil properties (20-40 cm depth) along a transect (top to bottom of slope) in the seepage field on Farm MH-1. Parameter Control Top Middle Bottom Contrast analysis July 2003 Sept 2004 May 2004 Sept 2004 May 2004 Sept 2004 May 2004 Sept 2004 Con2003 vs. WW Con2004 vs. WW pH 6.8 6.2 6.2 6.2 6.7 6.7 6.5 6.4 P=0.0003 P=0.0500 EC, dS m-1 0.99 0.81 1.4 1.2 1.6 1.1 1.5 0.67 P=0.0001 P=0.0001 NH4-N, mg kg-1 0.65 14 4.0 14 5.4 3.9 4.8 9.3 P=0.0001 P=0.0009 NO3-N, mg kg-1 8.9 5.2 8.9 9.4 14 6.5 11 3.1 NS P=0.0448 P, mg kg-1 12 31 48 42 15 7.1 27 7.9 P=0.0018 NS K, mg kg-1 87 96 90 141 97 96 89 79 NS NS Ca, mg kg-1 1195 745 1338 1033 1745 2127 1517 1255 P=0.0013 P=0.0001 340 203 270 218 393 631 434 435 P=0.0615 P=0.0005 -1 Mg, mg kg Note: Con2003 soils were collected in July 2003, while Con2004 soils were collected in September 2004. The WW soils, treated with milk house wastewater, were collected from the Top, Middle and Bottom of the slope in the seepage field in May 2004 and September 2004. NS = not significant, P>0.1 80 Table 4.4c. Changes in soil properties (40-60 cm depth) along a transect (top to bottom of slope) in the seepage field on Farm MH-1. Parameter Control Top Middle Bottom Contrast analysis July 2003 Sept 2004 May 2004 Sept 2004 May 2004 Sept 2004 May 2004 Sept 2004 Con2003 vs. WW Con2004 vs. WW pH 6.8 6.4 6.1 6.2 6.7 6.8 6.5 6.4 P=0.0001 NS EC, dS m-1 0.97 0.62 1.7 0.74 1.9 0.87 1.6 0.69 P=0.0001 NS NH4-N, mg kg-1 0.67 7.4 5.6 4.7 6.9 3.3 4.6 14 P=0.0001 NS NO3-N, mg kg-1 7.9 2.2 12 2.3 16 2.8 10 2.0 NS P=0.0009 P, mg kg-1 6.9 10 30 17 26 3.5 19 5.2 P=0.0010 NS K, mg kg-1 67 99 173 116 90 117 96 86 P=0.0084 NS Ca, mg kg-1 1278 985 1155 1200 1940 1748 1470 1275 P=0.0040 P=0.0001 448 345 254 322 382 555 481 485 NS P=0.0777 -1 Mg, mg kg Note: Con2003 soils were collected in July 2003, while Con2004 soils were collected in September 2004. The WW soils, treated with milk house wastewater, were collected from the Top, Middle and Bottom of the slope in the seepage field in May 2004 and September 2004. NS = not significant, P>0.1 81 Table 4.5a. Changes in soil properties (0-20 cm depth) along a transect (top to bottom of slope) in the seepage field on Farm MH-2. Parameter Control Top Middle Bottom Contrast analysis July 2003 Sept 2004 May 2004 Sept 2004 May 2004 Sept 2004 May 2004 Sept 2004 Con2003 vs. WW Con2004 vs. WW pH 7.4 7.3 7.6 7.7 7.4 7.3 7.3 7.1 NS NS EC, dS m-1 1.8 3.1 3.2 3.6 2.4 3.7 1.8 2.1 P=0.0067 NS NH4-N, mg kg-1 2.0 16 4.6 8.5 7.8 13 6.8 14 P=0.0001 P=0.0001 NO3-N, mg kg-1 25 32 9.0 39 17 19 8.8 10 P=0.0300 P=0.0127 P, mg kg-1 183 148 250 258 220 284 106 116 NS NS K, mg kg-1 274 390 500 612 617 758 470 720 P=0.0011 P=0.0027 Ca, mg kg-1 2789 3783 2902 4012 3575 3555 3118 2720 P=0.0028 P=0.0952 Mg, mg kg-1 594 711 336 522 479 573 601 546 P=0.0119 P=0.0005 Note: Con2003 soils were collected in July 2003, while Con2004 soils were collected in September 2004. The WW soils, treated with milk house wastewater, were collected from the Top, Middle and Bottom of the slope in the seepage field in May 2004 and September 2004. NS = not significant, P>0.1 82 Table 4.5b. Changes in soil properties (20-40 cm depth) along a transect (top to bottom of slope) in the seepage field on Farm MH-2. Parameter Control Top Middle Bottom Contrast analysis July 2003 Sept 2004 May 2004 Sept 2004 May 2004 Sept 2004 May 2004 Sept 2004 Con2003 vs. WW Con2004 vs. WW pH 7.7 7.4 7.8 7.6 7.5 7.4 7.3 7.2 P=0.0007 NS EC, dS m-1 1.6 2.1 2.5 3.2 1.9 3.2 1.5 2.0 P=0.0016 NS NH4-N, mg kg-1 0.92 8.2 5.1 8.5 6.7 7.4 6.2 8.2 P=0.0001 NS NO3-N, mg kg-1 8.5 24 8.7 29 11 20 6.7 8.4 NS P=0.0907 P, mg kg-1 51 35 127 134 126 155 60 57 P=0.0022 P=0.0157 K, mg kg-1 329 173 445 338 518 582 379 541 P=0.0079 P=0.0001 Ca, mg kg-1 2144 2255 2382 2885 3188 2927 2840 2070 P=0.0092 NS 486 548 414 396 534 523 523 518 NS NS -1 Mg, mg kg Note: Con2003 soils were collected in July 2003, while Con2004 soils were collected in September 2004. The WW soils, treated with milk house wastewater, were collected from the Top, Middle and Bottom of the slope in the seepage field in May 2004 and September 2004. NS = not significant, P>0.1 83 Table 4.5c. Changes in soil properties (40-60 cm depth) along a transect (top to bottom of slope) in the seepage field on Farm MH-2. Parameter Control Top Middle Bottom Contrast analysis July 2003 Sept 2004 May 2004 Sept 2004 May 2004 Sept 2004 May 2004 Sept 2004 Con2003 vs. WW Con2004 vs. WW pH 7.9 7.5 7.9 7.6 7.6 7.4 7.3 7.2 P=0.0002 NS EC, dS m-1 1.5 1.6 1.5 2.3 1.2 3.1 1.4 2.2 NS NS NH4-N, mg kg-1 0.98 7.5 4.9 3.3 4.2 6.7 4.7 6.6 P=0.0001 P=0.0375 NO3-N, mg kg-1 5.4 15 6.5 13 6.2 17 8.0 6.9 NS NS P, mg kg-1 11 22 50 51 54 79 32 28 P=0.0001 P=0.0351 K, mg kg-1 241 114 710 338 686 503 557 561 P=0.0001 P=0.0001 Ca, mg kg-1 1624 1698 2165 2015 2545 2625 2835 2110 P=0.0006 P=0.0501 475 441 334 342 480 591 590 519 NS NS -1 Mg, mg kg Note: Con2003 soils were collected in July 2003, while Con2004 soils were collected in September 2004. The WW soils, treated with milk house wastewater, were collected from the Top, Middle and Bottom of the slope in the seepage field in May 2004 and September 2004. NS = not significant, P>0.1 84 Table 4.6. Quality of the drainage waters collected from the outlet of the seepage field and a nearby field (control system) Parameter pH TN, mg/L TP, mg/L TK, mg/L EC, dS/m Sample number Farm MH-1 Farm MH-2 Seepage field Control system Seepage field Control system 6.8 6.9 6.8 7.0 (0.5) (0.4) (0.5) (0.5) 10.0 21.9 13.4 8.6 (8.8) (11.3) (10.0) (3.7) 0.4 0.4 0.7 0.6 (0.7) (0.5) (0.8) (0.9) 171 127 28.9 24.8 (129) (134) (20.4) (35.6) 0.6 0.4 0.8 0.6 (0.3) (0.05) (0.3) (0.2) 25 9 33 33 Figure 4.1a. Description of the sediment and grease trap Pipe leading to septic tank Pipe from milk house 1.5m 0.61m Figure 4.1b. Typical trap and septic tank installation on both dairy farms Milk house To seepage field Septic tank Trap 86 Figure 4.2a.Schematic of sewer pipe and subsurface drainage in the seepage field of Farm MH-1. Sewer pipe Trap and Septic tank Control drainage system Drainage system Manure pile Open ditch Figure 4.2b. Schematic of sewer pipe and subsurface drainage in the seepage field of Farm MH-2. Seepage field drainage system Sewer pipe Trap and Septic tank Control drainage system Pasture field limits 87 5. Conclusion La ferme laitière moyenne du Québec produit un volume important d’eaux usées qui sont suffisamment chargées en nutriments pour être nuisibles pour l’environnement si elles sont éliminées sans traitement. Ces eaux usées ont des niveaux de DOB5 de 300 à 10 000 et des niveaux de phosphore total qui atteignent 183 mg/L, elles peuvent donc causer des problèmes et des nuisances à l’environnement (Loerh, 1983). En ce moment et avec un cheptel de moins de 50 vaches, beaucoup de petites fermes laitières ne sont pas bien équipées pour prendre en charge le traitement de ces eaux. Les systèmes généralement proposés pour des fermes laitières qui possèdent moins de 50 vaches sont coûteux et requièrent une expertise spécifique. Dans la plupart des cas, ils ne valorisent aucunement les nutriments des eaux usées qui sont rejetés et traités comme des déchets. Quelques solutions s’offrent aux producteurs laitiers qui doivent rester prudents en ce qui concerne le choix du système de traitement. Quelques -unes des options conviennent aux toutes petites exploitations, comme ajouter les eaux usées au fumier solide lorsque le système de stockage s’y prête et qu’il possède suffisamment d’espace. Plusieurs autres solutions ne sont pratiquement pas envisageables pour les producteurs du Québec, l’unité de digestion en est un bon exemple : ce traitement est beaucoup trop dispendieux pour le producteur à l’achat et à l’entretien en plus d’être très complexe à gérer. Donc, en plus de s’assurer que le système de traitement convient au producteur laitier, il est très important de considérer le coût de l’installation et l’expertise requise pour opérer le système. 88 Le système de fosse septique et champ d’épuration modifié présenté dans ce document a prouvé sa valeur et son efficacité dans le traitement et la disposition des eaux usées de fermes laitières sur les deux fermes qui ont participées à notre étude et ce, à un coût raisonnable. Pour conserver son efficacité, le système requiert quand même un certain entretien régulier. La modification du système qui permet à ce dernier de traiter les eaux usées de laiterie tout en valorisant son contenu en nutriments, comprend un champ d’épuration modifié et une trappe à graisse. Ces deux éléments ont été ajoutés à la fosse septique existante sur deux fermes laitières traitant leurs eaux de laiterie de cette façon. L’installation des deux éléments a coûté 3 000$ par ferme, ce qui porte le coût d’un système avec fosse septique et champ d’épuration modifié à 5 000$. Ce coût exclut le temps et l’équipement fourni par la ferme qui peut être évalué à 1 500$. Il s’agit là d’un système abordable, en comparaison à plusieurs autres solutions, il ne requiert aucune expertise particulière et demande peu de supervision de la part des agriculteurs. Ce qui est très alléchant pour la ferme laitière québécoise qui ne s’est pas doté de système de disposition de ses eaux de laiterie. Le système comporte une trappe qui facilite l’enlèvement des matières grasses et des sédiments contenus dans les eaux usées. Ceux-ci sont susceptibles de s’accumuler et de surcharger la fosse septique. Cette situation s’est produite sur la ferme MH-1 lors de la première année : une accumulation de 250 mm d’épaisseur de gras solidifié s’est fixée sur les parois de la trappe qui n’avait pas été vidangée. Le gras solidifié avait commencé à s’écouler vers la fosse septique et à s’accumuler dans les tuyaux du champ d’épuration. 89 Dans le cas de la ferme MH-2, tous les résidus laitiers sont redirigés vers la plate-forme de stockage des fumiers. L’utilisation d’un adoucisseur d’eau par cette ferme augmente la performance des savons tout en améliorant la solubilité des gras. Ces deux éléments ont fort probablement contribué à ce qu’il n’y ait aucune accumulation de gras dans la trappe. Par contre, la trappe installée sur la ferme MH-2 a été très efficace dans l’enlèvement des sédiments. Il est intéressant de noter qu’une activité microbienne se développe dans la trappe. Le taux d’accumulation du gras et son contenu en nutriments ont baissé de la première à la seconde année dans le cas de la ferme MH -1. En ce qui concerne la ferme MH-2, ce phénomène se traduit dans la charge de sédiments présents dans la trappe. Le présent projet démontre qu’il est important de vérifier toute accumulation dans la trappe et d’en faire la vidange régulièrement. L’utilisation d’un adoucisseur d’eau est recommandée et une gestion responsable des rejets de lait assure la pérennité du système et son efficacité maximum. « Le sol est un élément épurateur naturel, moins onéreux, plus écologique et aussi satisfaisant que d’autres méthodes, lorsqu’il est correctement conçu et opéré » (Germon, 1985). Dans le présent système, la surface du champ d’épuration est plus grande que ce qui est généralement requis pour un système conventionnel. Il occupe une surface de 0,45 ha ce qui est 18 fois plus grandes que celles de 0,025 ha occupée normalement par un champ d’épuration. Le fait d’occuper un espace plus grand réduit les risques de saturation du sol et de perte de perméabilité. Le système a été déterré à certains endroits au cours de l’été 2004 pour vérifier l’état du champ d’épuration. Cette opération a permis de constater qu’il n’y avait aucun blocage important des tuyaux et que le sol ne présentait aucun signe de colmatage. 90 Par contre, une accumulation de gras a été remarquée dans les tuyaux du champ de la ferme MH-1. Considérant le fait que cette dernière avait laissé la graisse s’accumuler dans la trappe, il est probable que cela ait nuit au travail du système. Cela nous indique donc qu’il faut faire attention à l’accumulation de gras dans la trappe à graisse et en faire la vidange mensuellement, tel que recommandé pour toute trappe à graisse. L’absence de gravier sous les tuyaux du champ n’a eu aucun impact. En hiver, nous présumons que le sol absorbe et emmagasine les nutriments contenus dans les eaux usées et que ce dernier les rend disponibles pour la végétation en culture lors de la saison estivale. Le besoin en nutriments de cette végétation sur les sols de nos champs d’épuration assure la pérennité du système en évitant une suraccumulation des nutriments dans le sol qui réduirait la durée de vie de notre système. L’accumulation des nutriments dans le sol, dans le temps et l’espace ainsi que la production de gaz émanant du sol suite à l’établissement du système ont été mesurées. L’activité microbienne du sol et le rendement de la culture ont aussi été analysés, afin de vérifier tous les impacts qu’avait l’ajout de ces eaux à la culture en place. La concentration moyenne d’azote total, de phosphore total et de potassium total des eaux usées de laiterie des deux fermes sont de respectivement 60, 50 et 80 kg / ha / an. Ces concentrations correspondent aux nutriments requis pour une culture fourragère comme le maïs à ensilage ou la luzerne. Le volume moyen d’eau de laiterie produite est de 13,1 L / vache / jours pour la ferme MH-1 et 12,5 L / vache / jour pour la ferme MH-2. Lors de l’excavation des champs durant l’été 2004, il a été vérifié que ce volume ne sature aucunement les sols de nos champs d’épuration modifiés. Considérant que cela représente une application de 17,5 mm / mois aucun impact important sur la culture en place n’est prévu. Par contre, cet apport peut réduire le risque de colmatage et d’argilisation/gleyification des sols en place. 91 Les eaux usées de fermes laitières ont des caractéristiques physicochimiques qui leur sont propres. Les sols, le fonctionnement ainsi que le type d’exploitation varient d’une ferme à l’autre. Il existe tout autant de variation dans les systèmes de traitement. En ce qui concerne nos deux fermes MH-1 et MH-2, le système septique modifié n’a pas d’impact néfaste majeur sur la qualité des eaux de drainage. Après comparaison des résultats d’analyses avant et après l’installation du système, les analyses de sols démontrent une contamination significative de nutriments dans les sols (P>0.05). Puisque cette accumulation est trop prononcée pour la quantité de nutriments que peuvent apporter les eaux usées, il est fort probable que ce point nécessite une étude plus approfondie. Le coût du système et son efficacité à traiter les eaux usées des deux fermes laitières à l’étude indiquent clairement que ce système est un concept efficace et grandement apprécié par nos deux fermes. Le système de fosse septique avec champ d’épuration modifié peut être une solution pour la grande majorité des fermes laitières type du Québec. Cependant, l’étude réalisée ne nous permet pas de généraliser et d’accepter d’emblée l’efficacité du système pour toutes les fermes laitières type du Québec. Chaque ferme doit être en mesure de choisir le système qui lui convient le mieux. Les producteurs doivent également garder en tête qu’un système de traitement des eaux usées de fermes laitières peut être très efficace pour leur exploitation, mais sans une saine gestion de ce dernier, son efficacité sera grandement diminuée. Afin d’aider les producteurs à se familiariser avec les différents systèmes de traitement, il serait intéressant de promouvoir les systèmes déjà en place sur les fermes du Québec. Les autorités régionales devraient appuyer les projets de recherches et les démonstrations de nouveaux systèmes de traitement. 92 Au Québec, il se produit annuellement 28,5 millions d’hectolitres de lait (La Presse, 2003). Vous pouvez vous imaginer le volume d’eaux usées qui est associé à cette production! Il est important d’agir et de protéger nos ressources. 93 6. Référence Alberta Agriculture, Food and Rural Development. 2001. Salt tolerance of plants. Agri-facts, Edmonton, AB, Canada. Agdex 518-17. Anonyme. 2003. Traitement des effluents de laiterie. Agdex 961-E. 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